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Désolé j'ai ciné #9

Au programme de ce 9e numéro : on revient sur la trilogie Incassable/Split/Glass, des rétrospectives de M. Night Shyamalan et Robert Zemeckis, Dragons 3, pas mal de critiques, une tribune pour défendre le cinéma d'animation, des séries et des chroniques DVD entre autres.

Au programme de ce 9e numéro : on revient sur la trilogie Incassable/Split/Glass, des rétrospectives de M. Night Shyamalan et Robert Zemeckis, Dragons 3, pas mal de critiques, une tribune pour défendre le cinéma d'animation, des séries et des chroniques DVD entre autres.

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/01<br />

DE MIMI LEDER. AVEC FELICITY<br />

JONES, ARMIE HAMMER… 2H<br />

et une société - résolument masculin d’autant plus avec un<br />

doyen aux moeurs qui puent le patriarcat à dix kilomètres.<br />

Mère de famille mais aussi femme aimante et attentionnée -<br />

Ruth va suivre en plus de ses cours ceux de son mari Martin<br />

(Armie Hammer impliqué) à qui on vient de diagnostiquer un<br />

cancer -, cette avocate en devenir va devoir se battre dans une<br />

jungle masculine alors qu’elle prend en charge avec son mari<br />

une première affaire qui dessinait déjà les combats futurs de<br />

RBG : les discriminations basées sur le genre. Mais tout ceci<br />

n’est finalement que secondaire, même si on sort de là en<br />

ayant envie d’en voir encore plus, «Une femme d’exception»<br />

dessine surtout un portrait d’une femme érigée en modèle et<br />

qui semble avoir encore plus sa place aujourd’hui en 2019.<br />

Combat contre le sexisme, mener de front plusieurs vies<br />

et subir constamment une pression pour prouver qu’on est<br />

capable de faire aussi bien qu’un homme. Le combat de Ruth<br />

Bader Ginsburg dans les années 70 est - malheureusement -<br />

toujours le même aujourd’hui. Le syndrome de l’imposteur<br />

dont les plus malveillants sont capable de nous faire ressentir<br />

avec leurs «Tu n’y arriveras pas», «Laisse tomber», des phrases<br />

qu’entendaient déjà la jeune femme et qu’on n’hésite pas à<br />

nous rabâcher encore aujourd’hui. Et qu’aurait été cette femme<br />

d’exception sans son mari Martin ? Loin d’ériger de nouveau<br />

ce lien de cause à effet (Une femme a besoin d’un homme<br />

pour réussir), le film de Mimi Leder dessine avec subtilité un<br />

mari qui a su s’effacer pour laisser le devant de la scène à<br />

sa femme - alors qu’il était un avocat tout aussi brillant avec<br />

de véritables facilités d’élocution - tout en continuant de la<br />

soutenir car oui il est là le secret, arrêter ce combat perpétuel<br />

entre hommes et femmes, arrêter cette guerre d’égo que<br />

certains mâles peuvent avoir pour qu’ils comprennent enfin<br />

que la femme n’est pas là pour effacer l’homme mais qu’à<br />

deux ils peuvent s’entraider pour réussir. Tout est une question<br />

d’équilibre dans ce film, finalement ça l’est aussi dans la vie.<br />

Malgré un biopic classique en tout point - ce qu’on peut<br />

aisément lui reprocher -, «Une femme d’exception» dépasse<br />

largement le cadre du biopic pour offrir une figure à suivre,<br />

un message à faire passer à toutes les jeunes femmes car oui,<br />

nous sommes toutes des femmes d’exception.<br />

Margaux Maekelberg

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