CONNECT N°5 03/2019
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<strong>CONNECT</strong><br />
by<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> Business Media<br />
Le magazine de la confédération<br />
luxembourgeoise du commerce<br />
N°05<br />
GRAND FORMAT<br />
L’ACCORD DE COALITION<br />
FACE AUX DÉFIS DES PME<br />
SOCIÉTÉ<br />
LEX DELLES : JE SERAI<br />
L’OREILLE DU GOUVERNEMENT<br />
VIS-À-VIS DES PME<br />
ENTREVUE SOCIAL<br />
OBTENIR UNE JUSTE<br />
INDEMNISATION<br />
DES GARDES DE PHARMACIE<br />
ENTREVUE COMMERCE<br />
ALIMENTATION ET DISTRIBUTION :<br />
SE FÉDÉRER<br />
POUR MIEUX COOPÉRER
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Édito<br />
EN ORDRE DE MARCHE<br />
Chers Membres, Chers Lecteurs,<br />
NICOLAS HENCKES,<br />
DIRECTEUR clc<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
Après les élections législatives et avant<br />
les élections européennes, juste après les<br />
élections sociales, il y a presque eu des<br />
élections pour renouveler l’assemblée<br />
plénière de la Chambre de commerce,<br />
plus précisément, pour le seul groupe<br />
1 qui rassemble le secteur « Commerce<br />
et autres activités commerciales<br />
non spécialement dénommées » qui<br />
compte 8 sièges dans cette assemblée.<br />
« Presque », car un vice de forme a<br />
finalement éliminé la liste adverse. À<br />
l’heure où nous bouclons ce magazine, il<br />
est encore incertain si cette liste évincée<br />
va réellement contester la décision du<br />
bureau de vote et le cas échéant si son<br />
recours peut prospérer.<br />
Comme depuis des décennies, la clc<br />
a présenté sa liste pour continuer à<br />
défendre les intérêts de nos entreprises<br />
au sein de cette vénérable enceinte.<br />
Nous pouvons en tout cas faire valoir<br />
un bilan favorable de notre action sur la<br />
dernière période, la clc ayant par exemple<br />
fourni 4 des 5 présidents de commission<br />
au sein de l’Assemblée plénière de la<br />
Chambre de commerce. L’investissement<br />
personnel de nos administrateurs et<br />
leurs compétences individuelles ont<br />
ainsi eu une action déterminante dans<br />
la modernisation de la Chambre de<br />
commerce ces dernières années.<br />
Ensuite, la clc a évidemment un projet<br />
pour la Chambre de commerce qui<br />
consiste à continuer sa modernisation et<br />
surtout à augmenter encore son appui aux<br />
PME des secteurs commerce, transport et<br />
services qui ont commencé à traverser une<br />
phase difficile avec la digitalisation, les<br />
incertitudes économiques internationales<br />
et la concurrence accrue sur tous les<br />
terrains. Concrètement, nous souhaitons<br />
entre autres que la Chambre de commerce :<br />
Développe des avis législatifs qui<br />
soient plus offensifs à chaque fois que<br />
la situation économique des PME de nos<br />
secteurs se trouve mise en danger. Ainsi le<br />
dernier avis sur les congés supplémentaires<br />
prévus par le gouvernement est un pas<br />
dans la bonne direction.<br />
Augmente le focus de la House<br />
of Entrepreneurship sur le soutien aux<br />
petites et très petites entreprises du<br />
secteur commerce, notamment celles<br />
qui sont en difficulté. Ces entreprises<br />
sont de plus en plus menacées et<br />
souffrent financièrement. Ce focus devra<br />
s’étendre à tous les autres services de<br />
la Chambre de Commerce : House of<br />
Training, Mutualité de Cautionnement…<br />
Mette à disposition un budget pour<br />
des études statistiques qualitatives et<br />
quantitatives dans le secteur du commerce<br />
: cadastre du commerce, comportement<br />
consommateur, santé financière des<br />
entreprises, digitalisation des PME etc. afin<br />
d’être en mesure de prévenir un maximum<br />
les difficultés à venir.<br />
La clc est de plus l’un des membres<br />
fondateurs et instigateurs de l’INDR il y a<br />
plus de 10 ans. Elle est elle-même labellisée<br />
Entreprise Socialement Responsable (ESR)<br />
et compte bien continuer à s’engager avec<br />
conviction en la matière. La clc s’estime<br />
donc légitime et qualifiée à représenter<br />
toutes les sensibilités des entreprises de<br />
ses secteurs.<br />
Concernant le magazine que vous tenez<br />
entre vos mains, je vous invite tout<br />
particulièrement à lire notre dossier<br />
grand format sur l’analyse du programme<br />
gouvernemental et bien sûr l’interview de<br />
notre nouveau ministre de tutelle Monsieur<br />
Lex Delles qui nous a fait l’honneur de nous<br />
présenter ses projets pour les 5 ans à venir.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - <strong>03</strong>
Sommaire<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
SOMMAIRE<br />
AGENDA<br />
CARTE BLANCHE<br />
Les mystères de l’acte notarié de vente d’un bien en copropriété<br />
ENTREVUE COMMERCE<br />
Interview de René Grosbuch<br />
« Alimentation et distribution : se fédérer pour mieux coopérer »<br />
EN COULISSE COMMERCE<br />
Comment va le petit commerce au Luxembourg ?<br />
NEWS COMMERCE<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT SOCIAL<br />
GRAND FORMAT<br />
L’accord de coalition face aux défis des PME<br />
3 QUESTIONS À… Claudine Speltz<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT // CONCURRENCE<br />
ENTREVUE SERVICES<br />
Interview de Lucien Bechtold<br />
Un garant de votre projet d’entreprise<br />
EN COULISSE SERVICES<br />
Le portail immobilier vivi.lu veut devenir une référence<br />
NEWS SERVICES<br />
SOCIÉTÉ<br />
Interview de Lex Delles<br />
« Je serai l’oreille du gouvernement vis-à-vis des PME »<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT DES SOCIÉTÉS<br />
ENTREVUE SOCIAL<br />
Interview de Bernard Mottet<br />
La mobilité électrique, défi pour le recyclage<br />
EN COULISSE SOCIAL<br />
Obtenir une juste indemnisation des gardes de pharmacie<br />
NEWS SOCIAL<br />
ENTREVUE DIGITAL<br />
Des moyens de paiement à la tradition bien ancrée<br />
EN COULISSE DIGITAL<br />
Faire entrer le transport de marchandises dans l’ère digitale<br />
ENTREVUE TRANSPORT<br />
Le transport routier, grand oublié de la convention fiscale<br />
EN COULISSE TRANSPORT<br />
Interview de Jean-Claude Juchem<br />
« Les entreprises doivent prendre conscience du coût de la mobilité »<br />
NEWS TRANSPORT<br />
LES DESSOUS DE LA CLC<br />
NEWS JURIDIQUE<br />
NETWORKING<br />
06<br />
08<br />
10<br />
12<br />
14<br />
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24<br />
26<br />
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34<br />
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42<br />
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46<br />
48<br />
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54<br />
56<br />
58<br />
60<br />
61<br />
62<br />
P.08<br />
CARTE BLANCHE<br />
Les mystères de l’acte notarié<br />
de vente d’un bien en copropriété<br />
P.42<br />
ENTREVUE SOCIAL<br />
Interview de Bernard Mottet<br />
La mobilité électrique,<br />
défi pour le recyclage<br />
04 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Sommaire<br />
P.18<br />
GRAND FORMAT<br />
L’accord de coalition<br />
face aux défis des PME<br />
P.24<br />
3 QUESTIONS À…<br />
Claudine Speltz<br />
P.34<br />
SOCIÉTÉ<br />
Interview de Lex Delles<br />
« Je serai l’oreille du gouvernement<br />
vis-à-vis des PME »<br />
P.56<br />
EN COULISSE TRANSPORT<br />
Interview de Jean-Claude Juchem<br />
« Les entreprises doivent prendre<br />
conscience du coût de la mobilité »<br />
P.60<br />
LES DESSOUS DE LA CLC<br />
La clc et vous :<br />
être facilement en conformité<br />
avec le RGPD en utilisant clcDPO<br />
et le DPO externalisé !<br />
P.62<br />
NETWORKING<br />
OURS DEVENEZ MEMBRE !<br />
EDITEUR<br />
Confédération luxembourgeoise du commerce<br />
RÉDACTEUR-EN-CHEF<br />
Nicolas Henckes<br />
RÉDACTION<br />
Sarah Braun / Quentin Deuxant / Thomas Evans /<br />
Nicolas Henckes / Olivier Laidebeur /<br />
Sébastien Lambotte / Marie-Laure Moreau / Anne Morel /<br />
Philippe-Emmanuel Partsch/ Michael Peiffer /<br />
Jeanne Renauld / Mathieu Rosan / Nadine Wagner<br />
PHOTOGRAPHES<br />
Julian Benini / Marie De Decker<br />
SOCIÉTÉ ÉDITRICE<br />
Wat Editions<br />
74, rue Ermesinde<br />
L-1469 Luxembourg<br />
Tél.: +352 26 20 16 20<br />
RÉGIE PUBLICITAIRE<br />
Wat Editions<br />
Maria Pietrangeli<br />
maria.clc@wateditions.lu<br />
DIRECTION ARTISTIQUE & MISE EN PAGE<br />
Wat Editions<br />
Julie Mallinger & Dorothée Dillenschneider<br />
julie.clc@wateditions.lu<br />
Rendez-vous sur www.clc.lu sous l’onglet « Devenir membre »<br />
et demandez votre membership directement !<br />
NOUS CONTACTER<br />
confédération luxembourgeoise du commerce<br />
7 Rue Alcide de Gasperi, L-1615 Luxembourg<br />
Tél.: +352 43 94 44 1 / info@clc.lu / / www.clc.lu<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 05
Agenda<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
20.<strong>03</strong>.19 & 09.04.19<br />
DPO BREAKFAST BY CLC<br />
Chambre de Commerce<br />
& Confédération luxembourgeoise<br />
du commerce<br />
27.<strong>03</strong>.19<br />
13 E FORUM DE LA SÉCURITÉ<br />
ET DE LA SANTÉ AU TRAVAIL<br />
Chambre de Commerce<br />
30.04.19 & 25.06.19<br />
LEGAL BREAKFAST BY CLC<br />
Confédération luxembourgeoise<br />
du commerce<br />
Vous êtes membre de la clc<br />
et vous cherchez une solution 0 souci<br />
pour votre traitement de données ?<br />
Au programme, un petit déjeuner offert<br />
dans les locaux de la clc pour une<br />
session d'information pendant laquelle<br />
Gaëlle Lipinski, DPO de la clc,<br />
vous proposera de 9h30 à 11h30<br />
le programme suivant :<br />
- Rappel RGPD<br />
- Démonstration pratique de l'outil<br />
de gestion en ligne des données<br />
clcDPO<br />
- Présentation du service<br />
de DPO externalisé<br />
* Inscription gratuite, mais obligatoire<br />
réservée aux membres clc.<br />
Places restreintes aux 20 premiers inscrits<br />
(2 personnes maximum<br />
par entreprise membre).<br />
Informations et inscriptions<br />
sur www.clc.lu<br />
Sous la forme d’une conférence<br />
d’une demi-journée<br />
le mercredi 27 mars <strong>2019</strong> à 14h00,<br />
le forum tournera autour des 7 règles<br />
d’or de la VISION ZERO et offrira<br />
la possibilité à des entreprises<br />
engagées dans la VISION ZERO<br />
de présenter leur plan d’action<br />
ou bonne pratique. Développements<br />
de la stratégie au niveau national,<br />
démarches et normes existantes<br />
en termes de sécurité et de santé<br />
sur le lieu du travail et en termes<br />
de responsabilité sociale<br />
des entreprises seront exposées.<br />
Informations et inscriptions<br />
sur www.clc.lu<br />
Pour les membres clc exclusivement,<br />
ce petit déjeuner se veut pratique<br />
et concret. De 9h30 à 11h30,<br />
le pôle juridique de la clc abordera<br />
les thématiques du “pouvoir<br />
des dirigeants” le 30 avril,<br />
et “les documents internes<br />
à l’entreprise” le 25 juin.<br />
Petit déjeuner offert par la clc<br />
à partir de 9h00.<br />
* Inscription gratuite, mais obligatoire<br />
réservée aux membres clc.<br />
Places restreintes aux 20 premiers inscrits<br />
(2 personnes maximum<br />
par entreprise membre).<br />
Informations et inscriptions<br />
sur www.clc.lu<br />
06 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
Carte Blanche<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
LES MYSTÈRES DE L’ACTE NOTARIÉ DE VENTE<br />
D’UN BIEN EN COPROPRIÉTÉ<br />
TEXTE : NADINE WAGNER<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
Alors qu’il paraît évident que l’acte de vente<br />
doit contenir les informations concernant<br />
le vendeur et l’acquéreur du bien, les désignations<br />
cadastrales du lot vendu et le<br />
prix de vente, on retrouve de plus en plus<br />
souvent dans les actes de vente des arrangements<br />
entre parties.<br />
À<br />
lors que la loi prévoit que le vendeur et<br />
l’acquéreur sont solidairement responsables<br />
en ce qui concerne les dettes,<br />
charges et frais envers le syndicat des copropriétaires,<br />
on retrouve régulièrement des<br />
clauses entre parties dans lesquelles le vendeur<br />
s’engage p. ex. à supporter le coût de travaux<br />
non encore appelés au jour de la vente.<br />
Très à la mode est la clause d’entrée en jouissance<br />
dans laquelle le vendeur s’engage à<br />
supporter tous les frais et charges jusqu’au<br />
jour de l’entrée en jouissance, respectivement<br />
jusqu’au jour de la remise des clés.<br />
Bien que des arrangements pareils puissent<br />
sembler légitimes, ils posent problème au<br />
syndic qui a dès lors souvent des difficultés à<br />
récolter les fonds appelés.<br />
Dans la plupart des cas, le syndic n’a pas<br />
connaissance du contenu de l’acte notarié.<br />
Souvent il reçoit la notification du transfert de<br />
propriété uniquement par mail sans indication<br />
des lots vendus. Dans le meilleur des cas, le<br />
notaire envoie au syndic un certificat de vente<br />
indiquant la date de vente, les noms et adresses<br />
des vendeurs et des acquéreurs ainsi que les<br />
lots vendus. Dès lors le syndic prend comme<br />
date de mutation la date de l’acte notarié.<br />
Bien que la Chambre des Notaires ait informé<br />
le Groupement des Syndics Professionnels du<br />
Luxembourg qu’il leur paraît plus approprié<br />
que le syndic informe le Notaire du montant des<br />
charges incombant au vendeur, y compris les<br />
acomptes / avances pour travaux votés, la procédure<br />
que le syndic doit respecter est stricte.<br />
Le syndic doit respecter deux volets dans le<br />
principe de la répartition :<br />
1. Envers le syndicat des copropriétaires : le<br />
moment à prendre en considération n’est pas<br />
la date de la mutation, mais celle de la notification<br />
au syndic<br />
2. Entre le vendeur et l’acquéreur : la charge doit<br />
être supportée par celui qui était propriétaire du<br />
lot au moment où cette charge a rempli les condi-<br />
tions pour être imputée. Cette charge doit donc<br />
être certaine (existence actuelle et incontestable),<br />
liquide (doit pouvoir être chiffrée en argent) et<br />
exigible (n’est pas affectée d’un terme suspensif).<br />
Donc peu importe les clauses de l’acte de<br />
vente, les règles à appliquer par le syndic<br />
sont claires :<br />
• Les frais de consommation pour lesquels il<br />
y a des compteurs individuels la répartition<br />
se fait sur base de la lecture des compteurs,<br />
donc d’après consommation effective. Une<br />
lecture doit être faite au moment de la vente.<br />
• En matière des avances sur charges, elles<br />
deviennent certaines, liquides et exigibles<br />
à la date où elles doivent être payées. Ceci<br />
tant pour les avances périodiques, les provisions<br />
pour le fonds de roulement, le fonds<br />
de réserve ou d’autres provisions demandées<br />
par le syndic.<br />
• Le décompte annuel devient certain, liquide<br />
et exigible dès le vote positif et régulier<br />
lors de l’assemblée générale. Si le solde est plus<br />
important que les avances payées par l’ancien<br />
propriétaire, le solde doit être réglé en entier<br />
par le nouveau copropriétaire, sauf si ce solde<br />
contient des avances non payées qui étaient encore<br />
à charge du vendeur, puisque les avances<br />
sur charges deviennent exigibles aux échéances<br />
qui avaient été fixées et non au moment du vote<br />
de l’assemblé générale.<br />
• Les travaux décidés avant la vente, mais<br />
exécutés après donnent lieu à la plupart des<br />
contentieux. Les appels de fonds pour travaux<br />
appelés avant le moment de la notification de la<br />
vente restent à charge du vendeur et ceux appelés<br />
après le moment de la notification de la<br />
vente seront à charge de l’acquéreur.<br />
Pour tous ces cas de figure, il peut y avoir des<br />
arrangements entre vendeur et acquéreurs<br />
lesquels seront parfaitement valables et obligatoires<br />
entre eux, ils ne sont toutefois pas<br />
opposables au syndicat des copropriétaires,<br />
qui n’est pas partie du contrat, même si l’acte<br />
de transfert de propriété et l’accord entre<br />
parties ont été dûment notifiés au syndic.<br />
Même si la Chambre des Notaires n’approuve<br />
pas d’imposer à l’acquéreur de supporter la<br />
charge de travaux non encore appelés pour ensuite<br />
se retourner contre son vendeur, le GSPL<br />
n’approuve pas que les Notaires veuillent imposer<br />
aux syndics d’agir contre la loi. Les certificats<br />
émis par les syndics, sur demande des<br />
Notaires, contiennent toutes les informations<br />
nécessaires quant à des travaux votés, mais<br />
non encore appelés. Arrêtez donc de raconter<br />
des histoires aux futurs copropriétaires…<br />
08 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
DEVENEZ MEMBRE<br />
SANS PLUS ATTENDRE<br />
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Pour plus de renseignements, contactez-nous par téléphone au 439 444-1
Entrevue Commerce<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
« ALIMENTATION ET DISTRIBUTION :<br />
SE FÉDÉRER POUR MIEUX COOPÉRER »<br />
Une nouvelle fédération regroupant les<br />
acteurs de l’alimentation et de la distribution<br />
vient de voir le jour au 31 janvier<br />
<strong>2019</strong>. Elle a pour ambition d’apporter<br />
des réponses aux défis communs qui<br />
concernent le secteur. Rencontre avec<br />
René Grosbusch, son président.<br />
TEXTE : JEANNE RENAULD<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
Monsieur Grosbusch, la Fédération<br />
Luxembourgeoise de l’Alimentation<br />
et de la Distribution (FLAD) vient tout<br />
juste d’être créée. Pour quelles raisons ?<br />
C’est la clc qui est à l’origine de cette initiative<br />
et je voudrais avant tout la féliciter<br />
pour cette démarche qui s’avère très pertinente.<br />
En effet, les acteurs du secteur de<br />
l’alimentation et de la distribution étaient<br />
auparavant représentés par cinq fédérations.<br />
Certaines d’entre elles n’avaient plus<br />
leur sens aujourd’hui et avaient perdu de<br />
leur utilité. D’autres ne comptaient plus<br />
beaucoup de membres ou n’étaient plus<br />
actives. La clc nous a donc proposé de<br />
nous regrouper sous une nouvelle entité :<br />
la Fédération Luxembourgeoise de l’Alimentation<br />
et de la Distribution.<br />
Quel est le rôle<br />
de cette nouvelle fédération ?<br />
La FLAD réunit les acteurs de la distribution<br />
et de l’alimentation. Elle rassemble ainsi<br />
des représentants de supermarchés et des<br />
grossistes luxembourgeois, dont la volonté<br />
est de collaborer afin de trouver des<br />
solutions communes aux défis qu’ils rencontrent.<br />
Pour l’heure, nous en sommes<br />
encore aux prémices du projet. Les statuts<br />
de la fédération ont été déposés et<br />
acceptés, le Conseil d’Administration a été<br />
mis en place. Lors de notre première réunion,<br />
plus de 20 entreprises actives au<br />
Luxembourg étaient déjà représentées,<br />
témoignant du besoin, de la volonté et de<br />
la motivation d’agir ensemble autour de<br />
cette nouvelle organisation.<br />
10 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Entrevue Commerce<br />
« LA NOUVELLE FÉDÉRATION A À CŒUR DE FAIRE AVANCER<br />
DIFFÉRENTS DOSSIERS, DANS L’INTÉRÊT DE SES MEMBRES,<br />
DE SES COLLABORATEURS ET DE SES CLIENTS »<br />
Quel regard portez-vous sur la digitalisation<br />
de votre secteur d’activité ?<br />
Comme la plupart des secteurs de l’économie,<br />
celui de l’alimentation et de la distribution<br />
n’échappe pas à la digitalisation.<br />
Ces façons de faire doivent être prises très<br />
au sérieux par l’ensemble de nos membres.<br />
Au niveau de la FLAD, nous désirons donc<br />
mettre en place une consultation commune<br />
pour réfléchir sur ce sujet et déployer de<br />
nouvelles initiatives dans l’intérêt de toute<br />
la filière et du consommateur.<br />
Quels sont les grands défis qui occupent<br />
le secteur de l’alimentation et de la distribution<br />
aujourd’hui ?<br />
Les thématiques que nous aurons à aborder<br />
sont nombreuses. Mais nous allons<br />
travailler notamment sur les enjeux environnementaux<br />
actuels.<br />
Nous sommes conscients de notre impact<br />
et du rôle que nous avons à jouer en la matière.<br />
Nous souhaitons donc mieux nous<br />
positionner sur les questions de RSE et de<br />
développement durable, en coordonnant<br />
les efforts à réaliser.<br />
À cet égard, nous envisageons de nous<br />
donner des règles communes pour minimiser<br />
le gaspillage alimentaire à toutes les<br />
étapes de la chaîne allant du producteur<br />
au consommateur. Nous devrons notamment<br />
clarifier les questions liées aux dates<br />
limites de consommation et aux dates de<br />
retrait, car toutes les industries ne sont pas<br />
harmonisées à ce sujet. Nous étudierons<br />
aussi les possibilités pour éviter de détruire<br />
des produits encore consommables,<br />
mais dont la date limite d’utilisation optimale<br />
a été dépassée.<br />
Parallèlement, nous souhaitons trouver<br />
la solution la mieux adaptée au marché<br />
luxembourgeois pour éliminer progressivement<br />
les sacs et les emballages plastiques.<br />
Celle-ci devra convenir aux acteurs<br />
du secteur, mais également offrir une expérience<br />
commune aux clients, pour faciliter<br />
leur visite en magasin tout en garantissant<br />
le respect de la sécurité alimentaire<br />
et de l’hygiène.<br />
Le manque de main-d’œuvre pose problème<br />
dans de nombreux secteurs d’activité<br />
au Luxembourg. Rencontrez-vous,<br />
vous aussi, des difficultés à ce niveau ?<br />
Le recrutement de personnel qualifié pose<br />
en effet problème à tous les niveaux dans<br />
le secteur de l’alimentation et de la distribution.<br />
Nous avons du mal à trouver<br />
les personnes recherchées, car la formation<br />
dans ces domaines manque cruellement.<br />
L’un des grands enjeux de notre<br />
fédération sera d’encourager, au niveau<br />
étatique, via la clc par exemple, le développement<br />
de formations adaptées au secteur<br />
et de motiver les jeunes à se diriger<br />
vers ces filières.<br />
Quelles sont vos ambitions en tant que<br />
nouveau président de la FLAD ?<br />
Nous n’allons pas perdre de temps pour<br />
trouver des solutions communes et efficaces<br />
aux différents enjeux mentionnés,<br />
qui nous concernent tous. Nous veillerons<br />
à évoluer dans l’intérêt de nos entreprises,<br />
de nos collaborateurs et des consommateurs<br />
finaux. Notre rôle est de défendre les<br />
intérêts professionnels de nos membres,<br />
mais également de perfectionner toute la<br />
chaîne de valeur du secteur. Pour ce faire,<br />
nous resterons attentifs à ce qui se fait<br />
au point de vue national, mais également<br />
international. Notre volonté est de ne pas<br />
passer à côté de certaines évolutions, de<br />
continuer à suivre les bonnes pratiques<br />
pour être sûrs d’être encore dans la course<br />
dans les prochaines années.<br />
LIBÉRALISER LES HEURES<br />
D’OUVERTURE<br />
La clc entend suivre de près le dossier<br />
de la libéralisation des heures<br />
d’ouverture, en concertation avec<br />
les ministres des Classes Moyennes<br />
et du Travail. La législation actuelle<br />
prévoit quatre heures d’ouverture<br />
le dimanche. La clc demande<br />
l’autorisation d’ouvrir les commerces<br />
durant huit heures si ceux-ci<br />
le souhaitent, afin de répondre mieux<br />
encore aux besoins de la clientèle<br />
grâce à des horaires élargis,<br />
mais également de permettre aux<br />
employés, frontaliers notamment,<br />
de ne pas se déplacer pour seulement<br />
quatre heures de travail.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 11
En coulisse Commerce<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
COMMENT VA LE PETIT<br />
COMMERCE AU LUXEMBOURG ?<br />
Nombre de faillites en hausse, rentabilité en berne, concurrence d’internet et des grandes surfaces, taux de vacance en hausse…<br />
on l’entend de partout, le petit commerce de centre-ville souffre. Mais qu’en est-il plus en détail ? État des lieux pour aller de l’avant !<br />
TEXTE : NICOLAS HENCKES,<br />
DIRECTEUR CLC<br />
86<br />
Centre-ville d'Echternach<br />
C'est le nombre de faillites<br />
dans le commerce de détail<br />
comptabilisées en 2018<br />
Commençons par quelques chiffres récents<br />
fournis par le Ministre de l’Économie<br />
Étienne Schneider en réponse à une question<br />
parlementaire posée par le député Mars<br />
di Bartolomeo : le nombre de faillites dans<br />
le commerce de détail est passé de 70 entreprises<br />
en 2017 à 86 entreprises en 2018,<br />
soit une croissance de 22,9 % d’une année à<br />
l’autre. Ces chiffres du STATEC confirment<br />
la tendance de +29,59 % annoncée dans le<br />
communiqué de Creditreform en janvier<br />
<strong>2019</strong>, même si cette société comptabilisait<br />
en tout 254 faillites pour le commerce en<br />
2018. À la vue de l’évolution des faillites<br />
dans le secteur du commerce, Creditreform<br />
conclut que ce dernier se trouve dans une<br />
mutation structurelle. Les méthodologies<br />
de comptage de ce qui est considéré comme<br />
une faillite sont probablement différentes,<br />
ce qui explique la différence en chiffres absolus,<br />
mais la tendance inquiétante est la<br />
même. Et ce que ces chiffres ne montrent<br />
pas, ce sont toutes les sociétés qui ont cessé<br />
volontairement leur activité, sans faire de<br />
faillite pour autant, ou celles qui ont réduit<br />
le nombre de leurs emplacements de vente.<br />
Le taux de vacance des locaux commerciaux<br />
à Esch-sur-Alzette dépassait encore<br />
récemment les 20 % et à Luxembourg-ville il<br />
atteignait 6,08 % selon un chiffre fourni par<br />
l’Union Commerciale de la Ville de Luxembourg.<br />
Des chiffres alarmants que nous<br />
pourrons préciser et suivre de près avec le<br />
cadastre du commerce, dont les premières<br />
analyses seront publiées encore au deuxième<br />
trimestre <strong>2019</strong>.<br />
À cela s’ajoute un constat alarmant fait par<br />
le STATEC dans une étude publiée en juillet<br />
2018 intitulée « Un faible taux d’EBE au<br />
Luxembourg, et donc ? ». Dans ce document,<br />
on peut ainsi lire que pour le secteur du<br />
commerce, le taux d’excédent brut d’exploitation<br />
(EBE) est en moyenne de 2,9 % en<br />
2015, par rapport à la moyenne européenne<br />
qui se situe à 5,1 %. Cette moyenne était à<br />
2,7 % en 2005 et contrairement à d’autres<br />
secteurs, cela dénote une certaine stabilité.<br />
Toutefois, il est important de souligner que<br />
ce chiffre englobe le commerce de gros et<br />
ne concerne pas uniquement le commerce<br />
de détail. Il inclut de plus les grandes surfaces<br />
et petits commerçants.<br />
« MAIS LA DERNIÈRE CHOSE<br />
DONT LES PME ONT BESOIN<br />
EN CE MOMENT, C'EST BIEN<br />
DE CHARGES ET DE CONTRAINTES<br />
SUPPLÉMENTAIRES »<br />
Nul doute que la réalité sur le terrain peut<br />
donc être plus contrastée et le STATEC<br />
note d’ailleurs en matière de commerce de<br />
gros (2,5 %) que « Les activités de négoce<br />
connaissent les taux d’EBE les plus faibles.<br />
Le commerce se situe au bout de la chaîne<br />
de production, le chiffre d’affaires étant<br />
composé pour la majeure partie de coûts<br />
de biens destinés à la revente. (...) Cela<br />
engendre des marges relativement plus<br />
faibles par rapport au chiffre d’affaires. »<br />
En valeur absolue, on notera cependant<br />
que le commerce de gros produit l’un des<br />
EBE les plus importants de l’économie<br />
luxembourgeoise, avec 1,7 milliards EUR,<br />
grâce à l’effet volume apporté par le négoce<br />
international permettant d’atteindre<br />
un chiffre d’affaires global de 68 milliards.<br />
L’artisanat semble connaître la même fragilité<br />
financière en moyenne à en croire le<br />
dernier chiffre annoncé par la Chambre des<br />
Métiers : 46 % des entreprises du secteur ne<br />
font pas de bénéfices.<br />
Probablement que notre tissu économique<br />
compte des entreprises trop petites et que<br />
des consolidations permettraient de renforcer<br />
les EBE et donc d’augmenter la rentabilité<br />
de nos PME. Mais la dernière chose dont les<br />
PME ont besoin en ce moment, c’est bien de<br />
charges et de contraintes supplémentaires.<br />
12 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
News Commerce<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
COMMERCE<br />
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estime que le paiement par reconnaissance faciale va être<br />
« le next big thing » dans le commerce. En effet l’utilisation<br />
de solutions biométriques, que ce soit pour débloquer<br />
votre téléphone ou encore votre ordinateur, est déjà une réalité<br />
quotidienne. Uniqul propose cette solution gratuitement<br />
aux commerçants et ce sont les clients qui devront souscrire<br />
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LOGEMENT<br />
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La prochaine journée du logement aura lieu le jeudi 4 avril <strong>2019</strong> avec<br />
la collaboration de la Chambre Immobilière (CIGDL), fédération affiliée à la clc,<br />
au centre commercial City Concorde de Bertrange. Les objectifs de cette année<br />
seront la présentation du portail d’informations immobilières et d’annonces<br />
VIVI.lu, qui a pour but de devenir à court terme le Portail incontournable<br />
de l’immobilier, présenter la CIGDL dans son ensemble et renseigner<br />
le public sur le code de déontologie avec lequel tous les membres<br />
de la fédération travaillent.<br />
Plus d’informations sur www.cigdl.lu<br />
COMMERCE<br />
« COMMENT FAIRE AFFAIRE AU LUXEMBOURG »,<br />
UNE PREMIÈRE COLLABORATION DE LA CLC ET<br />
DE SA FÉDÉRATION SŒUR EN BELGIQUE, COMEOS.<br />
En date du 26 février, une délégation luxembourgeoise composée de l’ADEM,<br />
la House of Entrepreneurship et la clc s’est rendue à Bruxelles en vue de présenter<br />
à quelque 50 entreprises et enseignes belges les conditions d’investissement<br />
sur le marché luxembourgeois. Tandis que Philippe Linster (HoE) a exposé<br />
les modalités du droit d’établissement, Guy Putz (ADEM) a présenté<br />
les conditions salariales ainsi que les services proposés par l’ADEM.<br />
À la suite de l’intervention de Nicolas Henckes (clc) sur la fiscalité et le système<br />
de sécurité sociale luxembourgeois, Olivier André (CORA) a clôturé la session<br />
d’information avec un témoignage sur ses expériences au Luxembourg.<br />
Avec beaucoup d’humour, ce dernier n'a pas cependant vraiment encouragé<br />
ses concurrents à s’implanter au Luxembourg :<br />
« C’est trop compliqué, ne venez pas. Cora s’occupe de tout » !<br />
14 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
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L’avis de l’expert // Droit Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
CESSATION AUTOMATIQUE DU CONTRAT<br />
DE TRAVAIL : IMPACT DE LA RÉFORME ?<br />
Anne Morel<br />
La Loi du 10 août 2018 en matière de<br />
maintien du contrat de travail et de reprise<br />
progressive du travail en cas d’incapacité<br />
prolongée est entrée en vigueur<br />
le 1 er janvier <strong>2019</strong>. La période de référence<br />
sur laquelle peuvent s’échelonner<br />
les 77 jours d’incapacité de travail<br />
est ainsi portée de 52 semaines sur une<br />
période de référence de 104 semaines<br />
à 78 semaines sur la même période de<br />
référence, repoussant de facto la cessation<br />
automatique du contrat pour<br />
épuisement des droits à l'indemnité<br />
pécuniaire de maladie à la 78 e semaine.<br />
Il en résulte pour l’employeur un certain<br />
nombre de conséquences.<br />
TEXTE : ANNE MOREL<br />
PARTNER | AVOCAT À LA COUR<br />
BONN STEICHEN & PARTNERS<br />
IMAGE : BONN STEICHEN & PARTNERS<br />
Instituée à l’origine afin de débattre du sujet<br />
du maintien du contrat de travail en cas<br />
de maladie prolongée avec perspective de<br />
réintégration sur l’ancien poste de travail elle<br />
a finalement conduit le législateur à modifier<br />
l’article L.121-6 du code du travail (« CT »).<br />
1 RÉDUCTION DES CHARGES<br />
PATRONALES<br />
Alors que jusqu’à présent l’employeur<br />
devait assumer le paiement de l’indemnité<br />
pécuniaire de maladie couvrant la période<br />
jusqu’à la fin du mois de calendrier<br />
au cours duquel se situait le 77 e jour<br />
d’incapacité, pendant 12 mois sur une<br />
période de référence de 104 semaines, il<br />
devra désormais s’acquitter de la même<br />
charge d’indemnité (fin du mois pendant<br />
lequel le situe le 77 e jour de maladie),<br />
mais sur une période plus longue de 18<br />
mois sur 104 semaines. Ce faisant, du<br />
fait de la prolongation de la période de<br />
référence, la charge de l’employeur est<br />
diluée sur la durée. En outre, la Loi du 10<br />
août 2018 introduit une diminution du<br />
taux de cotisation moyen des employeurs<br />
envers la Mutualité des Employeurs qui<br />
passe de 1,95 % à 1,85 %. Ceci emporte<br />
pour l’employeur une réduction de ses<br />
charges patronales en matière d’indemnité<br />
pécuniaire de maladie.<br />
2 OCTROI D’UNE « SUBVENTION »<br />
À L’EMPLOYEUR EN CAS<br />
DE REPRISE PROGRESSIVE<br />
La Loi du 10 août 2018 permet aux employés<br />
qui ne sont pas en mesure de travailler de<br />
s'adresser à la Caisse Nationale de Santé<br />
(« CNS ») pour obtenir un retour progressif<br />
au travail pour des raisons thérapeutiques 1 .<br />
Cette période étant complètement assimilée<br />
à une période d’incapacité de travail, il est<br />
prévu que le droit à l’indemnité pécuniaire<br />
soit maintenu pendant cette période de<br />
reprise progressive, peu importe le taux<br />
de la reprise de travail, à condition que les<br />
conditions suivantes soient remplies :<br />
• l'employé dispose d'un certificat médical<br />
délivré par son médecin traitant ;<br />
• l'employeur consent au retour progressif<br />
au travail de l’employé ;<br />
• la reprise de travail et le travail effectué<br />
sont reconnus comme étant de nature à<br />
favoriser l'amélioration de l'état de santé<br />
de l’employé ;<br />
• l'employé a été incapable de travailler<br />
pendant au moins un mois sur les trois<br />
mois précédant sa demande 2 .<br />
La prolongation de la période de référence<br />
à 18 mois afin d’y inclure les périodes<br />
de reprise progressive du travail, n’a pas<br />
d’effet néfaste pour l’employeur qui peut<br />
toujours refuser la mesure de reprise<br />
progressive ou l’accepter sans pour autant<br />
voir ses finances entamées.<br />
3 MAINTIEN DU RÉGIME ACTUEL<br />
DE LA CESSATION AUTOMATIQUE<br />
DU CONTRAT DE TRAVAIL<br />
Le Code du travail prévoit que le contrat<br />
de travail cesse de plein droit le jour<br />
de l’épuisement des droits du salarié à<br />
l’indemnité pécuniaire de maladie. De plein<br />
droit, c'est-à-dire, automatiquement, cette<br />
cessation du contrat de travail s’impose<br />
donc aussi bien à l'employeur qu’au salarié,<br />
sans que l’intervention de l’employeur ne<br />
soit requise. Il n’est ni nécessaire pour<br />
l’employeur de verser une indemnité de<br />
départ 3 , ni nécessaire de faire parvenir au<br />
salarié une lettre de licenciement.<br />
La prolongation de la période de référence<br />
à 18 mois ne devrait pas avoir d’autre<br />
impact sur le régime applicable à la<br />
cessation automatique du contrat de travail<br />
que celui d’attendre l’échéance des 18 mois<br />
plutôt que des 12 mois pour voir le contrat<br />
prendre fin.<br />
1. Article 14 CSS. / 2. Article 14 bis CSS. / 3. Cour d’Appel, 19 octobre 2006, n° 30 744 du rôle.<br />
16 - <strong>CONNECT</strong><br />
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<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
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GRAND FORMAT<br />
L’ACCORD<br />
DE COALITION FACE<br />
AUX DÉFIS DES PME<br />
Le nouveau gouvernement affirme vouloir mieux défendre les intérêts des PME,<br />
celles-ci constituant la colonne vertébrale de l’économie luxembourgeoise.<br />
Dans un contexte où les entreprises commerciales semblent particulièrement<br />
fragilisées, on peut se réjouir de la volonté affichée par la coalition renouvelée<br />
de les soutenir davantage. Cependant, les premières annonces phares du<br />
gouvernement n’ont pas suscité l’enthousiasme du secteur. Bien au contraire,<br />
elles ont plutôt eu tendance à inquiéter ses différents membres. Besoin<br />
de main-d’œuvre, coût et flexibilité du travail, compétitivité, fiscalité…<br />
l’accord de coalition est-il finalement vraiment à la hauteur des enjeux ?<br />
TEXTE : SÉBASTIEN LAMBOTTE<br />
Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce<br />
<strong>CONNECT</strong> - 19
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BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
Le Luxembourg dispose d’un nouveau<br />
gouvernement. La coalition emmenée par<br />
Xavier Bettel, qui rassemble libéraux, socialistes<br />
et écologistes, a été renouvelée.<br />
Elle s’est fixé de nouvelles ambitions à<br />
travers un accord qualifié « d’ambitieux,<br />
équitable et durable » par les membres du<br />
gouvernement eux-mêmes. L’analyse du<br />
programme-cadre arrêté après plusieurs<br />
semaines de négociations révèle que plusieurs<br />
mesures doivent soutenir les PME<br />
face aux défis qui les attendent. D’autres<br />
pourraient les fragiliser davantage. « Il est<br />
bon de rappeler que les PME représentent<br />
99 % des entreprises au Luxembourg. En<br />
effet, il n’y a environ que 350 entreprises<br />
qui comptent plus de 90 employés. Les<br />
PME emploient deux tiers de la population<br />
active et produisent deux tiers de la valeur<br />
ajoutée créée par le secteur marchand non<br />
financier, explique Marc Wagener, Directeur<br />
des Affaires économiques au sein de<br />
la Chambre de Commerce. Durant la campagne<br />
et tout au long des négociations<br />
gouvernementales, nous avons défendu<br />
l’idée que les PME devaient être davantage<br />
au centre des préoccupations. Considérant<br />
l’importance de ces organisations et<br />
les défis auxquels elles doivent faire face,<br />
il y a lieu de se demander quel est l’impact<br />
que peut avoir chaque mesure prise, en<br />
matière sociale, fiscale ou économique, sur<br />
leur développement. Il faudrait que cette<br />
décision envisagée passe par une véritable<br />
étape « PME check » pour voir comment<br />
elle affecte ces acteurs essentiels de notre<br />
tissu économique. »<br />
LES PME, DES ACTEURS ESSENTIELS<br />
POURTANT FRAGILISÉS<br />
La santé des PME, au cœur d’une économie<br />
a priori florissante, apparait plus fragile<br />
que jamais. Une récente étude a démontré<br />
que le niveau de profitabilité des sociétés<br />
luxembourgeoises actives en dehors<br />
du secteur financier était le plus faible des<br />
pays de l’Union européenne. « L’enjeu n’est<br />
pas d’être en tête de ce classement. Cependant,<br />
se retrouver lanterne rouge a de<br />
quoi interpeller », précise Jean-Paul Olinger,<br />
directeur de l’Union des Entreprises<br />
Luxembourgeoises. Alors que les PME, et<br />
notamment celles actives dans le commerce,<br />
sont confrontées à d’importants<br />
défis, il est intéressant de se pencher sur<br />
la volonté du gouvernement de les soutenir<br />
et sur l’impact que pourraient avoir sur<br />
leur santé les mesures qui ont fait les gros<br />
titres à l’annonce du nouveau gouvernement.<br />
« Parmi les défis qui concernent les<br />
PME, on peut citer la transition numérique,<br />
l’intégration des nouvelles contraintes environnementales,<br />
la nécessité de répondre à<br />
des impératifs réglementaires toujours plus<br />
nombreux », commente Marc Wagener. Du<br />
côté de l’UEL, on ajoute que l’amélioration<br />
de la compétitivité des entreprises, la pénurie<br />
de main d’œuvre et la problématique du<br />
coût du foncier qui pèse sur la transmission<br />
d’entreprise sont aussi au cœur des préoccupations<br />
des représentants des patrons.<br />
DES INTENTIONS À CONCRÉTISER<br />
« L’accord de coalition est un document<br />
riche en informations. Il place la digitalisation,<br />
la transformation énergétique et la<br />
cohésion sociale au centre des préoccupations<br />
du gouvernement.<br />
20 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Grand format<br />
Ce que nous saluons, assure Jean-Paul<br />
Olinger. Toutefois, si la compétitivité est<br />
mentionnée, les mesures envisagées pour<br />
la préserver et l’améliorer, dont certaines<br />
pourraient être prometteuses, ne sont pas<br />
suffisamment détaillées. Nous espérons<br />
donc, tout au long de cette législature,<br />
contribuer à leur donner vie, en veillant à<br />
défendre les intérêts des entreprises, en<br />
collaboration avec la diversité des interlocuteurs<br />
concernés. »<br />
« LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL<br />
IMPLIQUE AUTOMATIQUEMENT UNE HAUSSE<br />
DU COÛT DU TRAVAIL »<br />
Quand bien même le gouvernement affirme<br />
vouloir mieux répondre aux enjeux<br />
rencontrés par les PME, les mesures phares<br />
qui jalonnent son programme – l’instauration<br />
d’un jour de congé et d’un jour férié<br />
supplémentaire, la hausse du salaire social<br />
minimum, une extension des possibilités<br />
offertes relatives à la prise du congé parental<br />
… – pourraient peser lourdement<br />
sur l’organisation des PME et leur compétitivité.<br />
« L’équilibre entre vie privée et<br />
vie professionnelle est très important, notamment<br />
pour l’attractivité de l’emploi au<br />
Luxembourg, concède Jean-Paul Olinger.<br />
Les attentes de la société vis-à-vis de cet<br />
équilibre ont changé.<br />
15 %<br />
C’est le taux d’imposition réduit<br />
accordée par le gouvernement<br />
sur la tranche de résultats allant jusqu’à<br />
175.000 euros. Pour les entreprises,<br />
c’est un gain potentiel de 5000 euros<br />
qui est octroyé. Encore faut-il pouvoir<br />
engranger de tels résultats<br />
De nouvelles formes de travail ont émergé<br />
ainsi que des aspirations autres, comme<br />
la volonté de profiter d’un temps partiel<br />
ou d’autres congés justifiés par de nombreuses<br />
raisons personnelles. » Du point<br />
de vue de l’UEL, l’instauration d’une flexibilité<br />
accrue permettant de répondre à ces<br />
nouvelles attentes constitue une opportunité<br />
tant pour les salariés, qui peuvent<br />
se réaliser autrement, se former ou encore<br />
entreprendre, que pour les entreprises.<br />
« Ces dernières peuvent par exemple profiter<br />
d’une plus grande diversité au sein de<br />
leur personnel, assure Jean-Paul Olinger.<br />
Cependant, cette flexibilité constitue aussi<br />
un défi pour nos dirigeants en termes d’organisation<br />
du travail dans l’entreprise et<br />
pour satisfaire aux attentes du marché. »<br />
UNE FLEXIBILISATION ATTENDUE<br />
DU DROIT DU TRAVAIL<br />
Marc Wagener pointe en effet un conflit<br />
latent entre la politique socialement bienveillante<br />
qu’entend mener le gouvernement<br />
et la réalité économique des entreprises.<br />
« Il devient difficile de faire tourner<br />
une entreprise d’une dizaine de personnes<br />
quand, dans les rangs, on compte deux<br />
congés parentaux et qu’il y a quatre jours<br />
fériés au cœur du mois de mai, assure-til.<br />
Nous sommes favorables à des mesures<br />
permettant un meilleur équilibre entre vie<br />
privée et vie professionnelle. Cependant,<br />
la flexibilité accordée aux salariés devrait<br />
s’accompagner d’une flexibilisation du<br />
droit du travail, pour permettre aux entrepreneurs<br />
et aux dirigeants de s’organiser. »<br />
Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce <strong>CONNECT</strong> - 21
Grand format<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
LE DÉFI DE LA TRANSMISSION<br />
D’ENTREPRISE<br />
Un autre défi, pour les années<br />
à venir, réside dans les freins liés<br />
à la transmission des entreprises.<br />
« On estime entre 450 et 600<br />
le nombre d’entreprises à<br />
transmettre chaque année,<br />
précise Jean-Paul Olinger.<br />
Avec le départ à la retraite<br />
des baby-boomers, ce chiffre<br />
devrait encore augmenter<br />
dans les années à venir.<br />
Cela représente beaucoup<br />
d’opportunités pour les jeunes<br />
repreneurs. Cependant, ceux-ci<br />
sont souvent freinés par le prix<br />
du foncier, qui vient grever<br />
la compétitivité des entreprises. »<br />
En effet, dans beaucoup<br />
d’entreprises, l’investissement<br />
foncier est amorti avec le temps.<br />
Toutefois, dans le contexte d’une<br />
transmission, il est appelé à être<br />
valorisé au moment de la revente.<br />
Ce qui va peser sur les résultats.<br />
« Dans ce contexte, il y a lieu<br />
de trouver des solutions,<br />
par exemple au niveau fiscal,<br />
pour accompagner ceux qui<br />
souhaitent entreprendre<br />
en reprenant une structure<br />
existante »,<br />
estime Jean-Paul Olinger.<br />
L’UEL abonde dans ce sens, précisant que<br />
l’octroi de nouveaux droits tel qu’envisagé<br />
par la coalition gouvernementale – droit<br />
au temps partiel, droit au retour du temps<br />
partiel, extension des possibilités dans le<br />
cadre du congé parental, congé formation<br />
– devraient considérablement compliquer<br />
la vie des dirigeants. « Le droit du travail,<br />
par contre, est resté rigide. En tant que représentants<br />
des dirigeants, nous souhaitons<br />
par exemple que le recours au CDD, au<br />
travail intérimaire ou au stage puisse être<br />
facilité ou encore que certaines périodes<br />
de référence, en faveur d’une flexibilisation<br />
accrue du temps de travail, puissent être<br />
adaptées », explique Jean-Paul Olinger.<br />
Si les représentants des patrons n’ont pas<br />
tiré à boulets rouges sur les mesures du<br />
gouvernement visant à faciliter la prise<br />
d’un congé parental durant la précédente<br />
législature, c’est parce qu’ils s’attendaient<br />
à ce que leurs demandes relatives<br />
à la flexibilisation du droit du travail soient<br />
aussi entendues. « Il faut pouvoir maintenir<br />
un équilibre qui puisse satisfaire les salariés<br />
comme les dirigeants. Or, le pendule<br />
actuellement est davantage dans le camp<br />
des travailleurs et les entreprises peinent<br />
à s’organiser. La contrepartie n’est jamais<br />
venue et l’accord gouvernemental reste<br />
muet par rapport à cela », précise encore<br />
Marc Wagener. Pour l’UEL, d’autres mesures<br />
envisagées par le nouveau gouvernement,<br />
comme le renforcement de la coordination<br />
avec l’ITM, la réforme de la médecine du<br />
travail, des actions liées au reclassement<br />
des salariés ou à l’encadrement des stages<br />
devront être suivies de près.<br />
CONGÉS SUPPLÉMENTAIRES,<br />
COÛT DU TRAVAIL ET COMPÉTITIVITÉ<br />
Au-delà des enjeux relatifs à l’organisation<br />
de l’activité de l’entreprise, l’octroi de deux<br />
jours de congés supplémentaires va inévitablement<br />
peser sur la compétitivité et la<br />
profitabilité des entreprises. « La réduction<br />
du temps de travail implique automatiquement<br />
une hausse du coût du travail. Après<br />
les annonces, nous attendons de voir comment<br />
elles vont s’appliquer, précise Jean-<br />
Paul Olinger. Or, la compétitivité des PME<br />
luxembourgeoises, et particulièrement<br />
des structures commerciales, est mise à<br />
rude épreuve. « La concurrence commerciale<br />
en ligne est toujours plus présente.<br />
À cela s’ajoute une concurrence toujours<br />
plus forte à l’échelle de la Grande Région.<br />
Dans ce contexte, les entreprises luxembourgeoises<br />
doivent composer avec une<br />
hausse des coûts du travail et une inflation<br />
davantage dopée au Luxembourg que<br />
« LA FLEXIBILITÉ ACCORDÉE AUX SALARIÉS<br />
DEVRAIT S’ACCOMPAGNER D’UNE FLEXIBILISATION<br />
DU DROIT DU TRAVAIL, POUR PERMETTRE<br />
AUX DIRIGEANTS DE S’ORGANISER »<br />
dans les pays voisins », commente Marc<br />
Wagener. Aujourd’hui, le chaland n’hésite<br />
pas à passer la frontière pour réaliser ses<br />
achats. La concurrence, à la frontière allemande<br />
notamment, est bien organisée.<br />
« Là, le client peut acheter certains biens<br />
de consommation à des prix moins élevés<br />
que ceux que paient nos commerçants<br />
pour s’approvisionner. La cause réside notamment<br />
dans certaines barrières au niveau<br />
des approvisionnements, comme le<br />
recours forcé à des fournisseurs belges,<br />
par exemple. » Ajoutez à cela un foncier<br />
grand-ducal de plus en plus difficile<br />
à assumer, et l’on comprend pourquoi<br />
les commerces luxembourgeois sont à la<br />
peine. « Comment pourraient-ils investir<br />
plus proactivement dans la transition numérique<br />
dans un contexte concurrentiel ne<br />
permettant pas de répercuter une hausse<br />
des coûts ou encore un saut d’index sur<br />
le prix de vente ? », interroge Marc Wagener.<br />
Dans la situation actuelle, l’annonce<br />
de l’instauration de deux jours de congés<br />
passe mal. Et on peut regretter que les<br />
mesures dont profiteront les salariés aient<br />
fait l’objet d’effets d’annonce tonitruants<br />
sans consultation préalable. Ces mesures<br />
étant considérées comme acquises,<br />
22 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Grand format<br />
doivent faire face à de nouveaux besoins<br />
et s’appuyer sur de nouvelles compétences<br />
pour relever de nombreux défis », assure<br />
Luc Henzig, directeur de la Formation au<br />
sein de Chambre de Commerce. La difficulté,<br />
pour de nombreux dirigeants d’entreprise,<br />
est de pouvoir libérer certains<br />
salariés pour leur permettre de suivre une<br />
formation. « Sur une petite équipe, c’est<br />
parfois difficile de trouver une demi-journée<br />
pour suivre une formation. Il faut trouver<br />
les moyens de motiver les dirigeants<br />
à prendre conscience de l’importance<br />
de former leur personnel régulièrement,<br />
notamment pour garantir la pérennité<br />
de l’entreprise, en maintenant sa compétitivité,<br />
en lui permettant d’évoluer »,<br />
précise Luc Henzig.<br />
il sera plus difficile de les faire peser dans<br />
la balance au cœur de la négociation en vue<br />
d’une plus grande flexibilisation du droit<br />
du travail avec les partenaires sociaux.<br />
BAISSER EFFECTIVEMENT LA FISCALITÉ<br />
Les fédérations patronales saluent toutefois<br />
la décision du gouvernement de faire<br />
profiter les sociétés d’un taux d’impôt<br />
sur le revenu des collectivités réduit de<br />
15 % jusqu’à 175.000 euros de bénéfices.<br />
« C’est un geste qui va dans la bonne direction,<br />
assure Jean-Paul Olinger, qui<br />
rappelle que les entreprises luxembourgeoises<br />
paient au demeurant beaucoup<br />
d’impôt. Leur contribution, qui s’élevait à<br />
3,2 milliards d’euros en impôts sur le revenu<br />
et sur la fortune en 2017, a augmenté<br />
de 41 % en 4 ans, alors que les recettes de<br />
l’Etat elles-mêmes n’ont connu une hausse<br />
que de 19 %. » Proportionnellement, donc,<br />
la part de financement des entreprises au<br />
fonctionnement de la nation a considérablement<br />
augmenté. « Cela va à l’encontre<br />
de ce que beaucoup pensent, à savoir que<br />
les entreprises paient de moins en moins<br />
d’impôts. La fiscalité des entreprises au<br />
Luxembourg est élevée par rapport à la<br />
plupart des pays d’Europe », poursuit le directeur<br />
l’UEL. Et si l’État peut faire valoir un<br />
geste avec l’introduction de ce taux réduit<br />
d’imposition, le gain maximal ne s’élèvera<br />
au final qu’à 5000 euros maximum pour<br />
les entreprises qui pourront faire valoir un<br />
résultat de 175.000 euros.<br />
Au niveau de la fiscalité, d’autres projets<br />
inscrits dans l’accord de coalition sont<br />
attendus par les représentants des entreprises.<br />
Parmi elles, l’introduction d’un<br />
incitant fiscal pour ceux qui choisiront<br />
d’investir dans les PME locales. « Une autre<br />
idée est de créer une réserve immunisée<br />
pour le réinvestissement des résultats dans<br />
l’entreprise », précise Jean-Paul Olinger.<br />
PRÉSERVER L’ATTRACTIVITÉ<br />
DU LUXEMBOURG<br />
Un autre enjeu, pour les années à venir,<br />
sera de permettre aux PME de s’appuyer<br />
sur une main-d’œuvre qualifiée. Pour cela,<br />
il faut préserver l’attractivité du Luxembourg.<br />
« Et ne pas peser sur la fiscalité<br />
des travailleurs frontaliers, par exemple à<br />
travers des mesures comme la réduction<br />
de l’abattement kilométrique en faveur<br />
des transports publics alors que certaines<br />
régions rurales voisines sont mal desservies<br />
», commente Jean-Paul Olinger. Un<br />
autre levier en la matière réside dans le<br />
soutien de l’État à la formation professionnelle<br />
continue. « Les dirigeants des PME<br />
UN ACCORD MUET SUR LES ENJEUX<br />
DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE<br />
CONTINUE<br />
Le Directeur des Formations de la Chambre<br />
de Commerce regrette dès lors que le gouvernement,<br />
à travers son accord de coalition,<br />
soit silencieux vis-à-vis de ces enjeux.<br />
« Il y est simplement mentionné que<br />
le Gouvernement entend veiller à la qualité<br />
des organismes appelés à former les gens,<br />
sans doute par l’instauration d’accréditations<br />
», assure Luc Henzig. L’opportunité<br />
de renforcement l’encadrement des formations<br />
de la sorte est mise en question<br />
dans la mesure où une loi confie déjà aux<br />
différentes chambres professionnelles de<br />
veiller à la mise en œuvre de ces formations.<br />
Un organisme comme la House of<br />
Training forme 23.000 personnes par an,<br />
à raison de deux jours d’apprentissage<br />
en moyenne. « Il faut dire qu’il est difficile,<br />
en deux jours, de pouvoir acquérir<br />
effectivement des compétences poussées<br />
dans un domaine ou un autre, constate Luc<br />
Henzig. Dans ce contexte, il est important<br />
de mieux mobiliser les dirigeants, en soutenant<br />
financièrement la formation. Si le<br />
cofinancement a été réduit lors de la précédente<br />
législature, c’est pour mieux cibler<br />
les aides et les allouer davantage aux<br />
PME qu’à certains grands groupes qui ont<br />
d’autres capacités de financement de leurs<br />
formations. C’est dans cette direction qu’il<br />
faut poursuivre les efforts. Il serait aussi<br />
opportun de renforcer le service d’orientation,<br />
qui a un rôle à jouer pour le développement<br />
des compétences dont on aura<br />
besoin demain. »<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 23
3 questions à…<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
3 QUESTIONS À…<br />
CLAUDINE SPELTZ<br />
Entretien avec Claudine Speltz, présidente d’honneur de la CIGDL<br />
TEXTE : SARAH BRAUN<br />
01<br />
« C’EST UNE FORMATION<br />
<strong>03</strong><br />
QUI ÊTES-VOUS<br />
ET QUEL EST VOTRE RÔLE<br />
AU SEIN DE LA CIGDL<br />
(CHAMBRE IMMOBILIÈRE<br />
DU GRAND-DUCHÉ<br />
DE LUXEMBOURG, NDLR.) ?<br />
J’ai plus de 20 années d'expérience en<br />
matière de création et de gestion d'entreprises,<br />
et notamment dans tout ce qui<br />
affère aux syndics de copropriété. Je suis<br />
à présent pensionnée, mais je continue<br />
de m’occuper de la formation, notamment<br />
dans le secteur immobilier. Je suis en<br />
effet convaincue – et cela quel que soit le<br />
domaine – que la formation continue est<br />
essentielle à l’équilibre et à l’épanouissement<br />
professionnel des employés. Pour<br />
les consommateurs, la formation est une<br />
garantie de qualité supplémentaire. J’ai été<br />
membre du CA plusieurs années durant,<br />
j’ai également été présidente de la CIGDL<br />
pendant quelques années. J’ai choisi de<br />
me retirer pour laisser place au président<br />
actuel, en 2012, lorsque j’ai été élue présidente<br />
du CEPI (Conseil européen des professions<br />
immobilières, ndlr.) afin d’éviter le<br />
cumul des mandats. C’est alors que j’ai été<br />
nommée présidente d’honneur de la CIGDL.<br />
QUI PRÉPARE CONCRÈTEMENT,<br />
QUI FAIT DU SENS »<br />
02<br />
POUVEZ-NOUS PARLER<br />
DE L’UNE DES INITIATIVES<br />
PHARES DE LA FÉDÉRATION :<br />
LE BTS PROFESSIONS<br />
IMMOBILIÈRES ?<br />
C’est un projet de longue haleine. Notre idée<br />
était d’accroître, d’étendre et d’améliorer la<br />
formation. Nous avons notamment réfléchi<br />
à quel niveau d’études une telle formation<br />
pouvait être mise en place. Le BTS était<br />
idéal, parce que les jeunes disposaient déjà<br />
d’un certain background. De plus, ce cycle<br />
court (de quatre semestres, soit 120 CTS,<br />
ndlr.) permettait de préparer les élèves à<br />
trois professions : agent immobilier, syndic<br />
de copropriété et promoteur. Pour ce faire,<br />
nous avons choisi de travailler avec le Lycée<br />
Josy Barthel de Mamer, parce qu’il offrait<br />
déjà quelques formations dans le secteur<br />
immobilier. Nous avons travaillé en chœur<br />
pendant trois ans pour que ce BTS voie le<br />
jour. La première promotion a débuté en<br />
2017, avec un maximum d’inscrits, soit 12<br />
élèves. La seconde promotion a eu, hélas, un<br />
peu moins de succès. Mais cela s’explique<br />
par le fait que cette formation soit nouvelle,<br />
il lui faut un peu de temps pour se faire<br />
connaître. Cela dit, nous remarquons une<br />
demande très forte du côté des employeurs.<br />
QUELS SONT LES AVANTAGES<br />
À REJOINDRE CE BTS ?<br />
C’est une formation qui prépare concrètement,<br />
qui fait du sens. Pour les étudiants,<br />
le BTS Professions Immobilières présente<br />
l’avantage de pouvoir être diplômés au<br />
terme d’un cycle court, et ainsi, de pouvoir<br />
entrer directement dans la vie professionnelle<br />
et être opérationnel de suite. C’est<br />
important pour ceux qui ne souhaitent pas<br />
faire de longues études. En outre, c’est également<br />
une formation qui contribue à valoriser<br />
la profession et qui motive les élèves<br />
à construire leur projet. Du côté des employeurs,<br />
le BTS Professions Immobilières<br />
leur permet d’embaucher des jeunes formés<br />
et prêts de suite, et ce même à des postes à<br />
responsabilités, parce que la formation présente<br />
l’avantage d’être complète et concrète.<br />
Pour plus d’informations, rendez-vous<br />
sur le site du Lycée Josy Barthel,<br />
pour découvrir le descriptif complet<br />
de la formation, son programme<br />
et ses débouchés,<br />
ainsi que les conditions d’admission.<br />
http://ljbm.lu/bts/<br />
24 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
DES AVOCATS<br />
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21-25 Allée Scheffer L-2520 Luxembourg<br />
Carmen Rimondini | carmen.rimondini@barreau.lu<br />
Frédéric Frabetti | frederic.frabetti@barreau.lu
L’avis de l’expert // Concurrence<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
LA CONCURRENCE DÉLOYALE<br />
AU LUXEMBOURG : QUELS RECOURS EXISTENT<br />
ENCORE POUR LES ENTREPRISES ?<br />
Toutes les entreprises doivent respecter<br />
les règles de concurrence déloyale.<br />
Ces règles visent non seulement à<br />
instaurer une concurrence équitable<br />
sur le marché, mais également à protéger<br />
les consommateurs contre les<br />
pratiques abusives.<br />
TEXTE : PHILIPPE-EMMANUEL<br />
PARTSCH (PARTNER) ET<br />
THOMAS EVANS (SENIOR ASSOCIATE)<br />
EU & COMPETITION LAW,<br />
ARENDT & MEDERNACH<br />
IMAGE : ARENDT & MEDERNACH<br />
Thomas Evans<br />
Philippe-Emmanuel Partsch<br />
Cet article vise à décrire brièvement quels<br />
sont les recours possibles pour les entreprises<br />
en la matière, notamment à la suite<br />
d’un changement législatif important.<br />
C’ÉTAIT MIEUX AVANT ?<br />
L’ANCIENNE INTERDICTION<br />
GÉNÉRALE<br />
La loi du 23 décembre 2016 sur les ventes<br />
en soldes et sur trottoir et la publicité<br />
trompeuse et comparative (la « loi de<br />
2016 ») a apporté des changements significatifs<br />
aux règles de concurrence déloyale<br />
au Luxembourg. En effet, elle a abrogé<br />
une disposition contenue dans l’ancienne<br />
loi de 2002 qui était bien utile aux entreprises<br />
: l’interdiction générale d’actes de<br />
concurrence déloyale et l’action en cessation<br />
devant le Tribunal qui permettait de<br />
la faire respecter.<br />
Avant l’introduction de la loi de 2016, la loi<br />
du 2002, à son article 14, prévoyait que :<br />
« Commet un acte de concurrence déloyale<br />
toute personne qui exerce une activité<br />
commerciale, industrielle, artisanale ou libérale<br />
qui, par un acte contraire soit aux<br />
usages honnêtes en matière commerciale,<br />
industrielle, artisanale ou libérale, soit<br />
à un engagement contractuel, enlève ou<br />
tente d’enlever à ses concurrents ou à l’un<br />
d’eux une partie de leur clientèle ou porte<br />
atteinte ou tente de porter atteinte à leur<br />
capacité de concurrence. » Cette loi permettait<br />
également d’agir en cessation auprès<br />
du Tribunal d’arrondissement, jugeant<br />
comme en matière de référé, c’est-à-dire<br />
vite et de manière sommaire, à l’encontre<br />
d’un tel acte de concurrence déloyale.<br />
Ainsi, un concurrent lésé pouvait demander<br />
le prononcé d’une ordonnance obligeant<br />
26 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
L’avis de l’expert // Concurrence<br />
l’entreprise concernée de cesser l’acte en<br />
question, et ce, de manière rapide.<br />
Sur la base d’une jurisprudence assez<br />
conséquente, les tribunaux luxembourgeois<br />
avaient jugé qu’une série d’actes de<br />
prime abord malhonnêtes tombaient sous<br />
le champ d’application de l’article précité<br />
de l’ancienne loi : imitation d’un concurrent,<br />
démarchage frauduleux de clientèle,<br />
parasitisme économique, appropriation<br />
non autorisée de données, débauchage<br />
des salariés d’un concurrent s’il est accompagné<br />
par la désorganisation du concurrent,<br />
vol de secrets ou confusion avec le<br />
concurrent. Une base légale permettait<br />
donc à une entreprise de saisir la justice<br />
d’un comportement nocif à son encontre<br />
adopté par un concurrent.<br />
En outre, la loi de 2016 a également abrogé<br />
la disposition de l’ancienne loi consistant à<br />
empêcher les ventes à perte.<br />
LES DISPOSITIONS ENCORE<br />
EN VIGUEUR RESTENT<br />
EXPLOITABLES PAR<br />
LES ENTREPRISES<br />
Toutefois, il convient de rappeler que<br />
d’autres voies en matière de concurrence<br />
déloyale restent ouvertes aux entreprises.<br />
Premièrement, la loi de 2016 maintient les<br />
dispositions régissant les ventes en solde<br />
et les ventes sur trottoir et interdisant la<br />
publicité trompeuse et la publicité comparative<br />
quand certaines conditions ne sont<br />
pas respectées (conformément à une directive<br />
de l’Union européenne de 2006).<br />
Les entreprises peuvent donc encore demander<br />
au Tribunal d’arrondissement, suivant<br />
la procédure en référé, d’ordonner la<br />
cessation de ces actes (article 8).<br />
Tout manquement aux injonctions ou interdictions<br />
est puni d’une amende s’élevant<br />
à jusqu’à EUR 120 000 (article 9).<br />
Aux termes de l’article 8 de la loi de 2016,<br />
des recours peuvent être introduits par<br />
toute personne ainsi que par un groupement<br />
professionnel, une association<br />
de consommateurs et le Ministre ayant<br />
la protection des consommateurs dans<br />
ses attributions. Pour former un recours,<br />
il n’y a pas besoin de prouver une perte ou<br />
« TOUT MANQUEMENT AUX INJONCTIONS<br />
OU INTERDICTIONS EST PUNI D’UNE AMENDE S’ÉLEVANT<br />
À JUSQU’À EUR 120 000 (ARTICLE 9) »<br />
préjudice réel ni même une intention de<br />
commettre l’acte illicite de la part de l’entreprise<br />
visée. En outre, selon un arrêt de la<br />
Cour de Cassation du 11 novembre 2004,<br />
il n’y aurait ni même besoin de prouver<br />
une relation concurrentielle avec la partie<br />
visée par l’action.<br />
Deuxièmement, les dispositions du Code<br />
de la consommation interdisent une variété<br />
de pratiques commerciales déloyales<br />
contraires aux intérêts des consommateurs<br />
(articles 121 et 122, qui sont conformes à<br />
une directive de l’UE de 2005). En particulier,<br />
les pratiques commerciales trompeuses<br />
ou agressives ou omissions susceptibles<br />
d’altérer le comportement économique<br />
du consommateur moyen sont interdites<br />
ainsi qu’une série de pratiques trompeuses<br />
et agressives qui sont prohibées<br />
en toutes circonstances.<br />
Bien qu’envisageant principalement la<br />
protection des consommateurs, ces dispositions<br />
du Code de la consommation<br />
protègent indirectement les entreprises<br />
contre les concurrents qui ne suivent pas<br />
les règles du jeu dans la mesure où elles<br />
sont également en droit de former une action<br />
en cessation sur base des dispositions<br />
pertinentes (article 320). Les conditions et<br />
modalités du recours sont les mêmes que<br />
celles décrites plus haut.<br />
Troisièmement, en ce qui concerne les dispositions<br />
abrogées par la loi de 2016, des<br />
possibilités – certes réduites – existent encore<br />
pour les entreprises. Par exemple, le<br />
parasitisme ou l’imitation d’un concurrent<br />
pourrait tomber dans certaines conditions<br />
dans le champ d’application des dispositions<br />
de la Code de la consommation<br />
ciblant les pratiques commerciales trompeuses<br />
ou de celles de la loi de 2016 sur la<br />
publicité trompeuse.<br />
Pour le débauchage des salariés avec tentative<br />
ou effet de déstabiliser un concurrent<br />
aussi bien que la vente à perte, le droit<br />
de la concurrence contient une disposition<br />
qui pourrait s’appliquer en cas de position<br />
dominante. En effet, une entreprise en position<br />
dominante ne doit pas commettre<br />
d’abus sur le marché, à savoir elle ne peut<br />
pas adopter des comportements ou pratiques<br />
de ventes qui ont pour objet or effet<br />
d’exclure les concurrents du marché<br />
ou d’exploiter les consommateurs. Il faut<br />
toutefois établir l’existence d’une position<br />
dominante (40-50 % de part de marché au<br />
moins, accompagnée d’autres éléments)<br />
et un comportement produisant des effets<br />
anticoncurrentiels. Cela étant, le droit de<br />
la concurrence présente la différence notable<br />
qu’une plainte devant le Conseil de la<br />
concurrence peut être déposée. En outre,<br />
son président a le droit de prononcer des<br />
mesures conservatoires avant la décision<br />
exécutoire au fond.<br />
Une autre possibilité en droit luxembourgeois<br />
demeure l’action en cessation selon<br />
la procédure prévue par l’article 933 du<br />
Nouveau Code de procédure civile pour<br />
« dommage imminent » ou « trouble manifestement<br />
illicite ». Il reste à savoir si un<br />
tribunal luxembourgeois appliquerait cette<br />
procédure à un acte de concurrence déloyale<br />
dépourvu d’une base juridique par<br />
l’introduction de la loi de 2016.<br />
Quatrièmement, dans le cas où une entreprise<br />
peut démontrer l’existence d’un acte<br />
illégal et un dommage directement causé<br />
par celui-ci, elle peut intenter une action en<br />
dommages et intérêts en vertu de l’article<br />
1382 du Code Civil. Cette procédure juridictionnelle<br />
se déroule devant le Tribunal<br />
d’arrondissement et offre à une entreprise<br />
l’occasion de récupérer un dommage subi<br />
pour autant qu’elle puisse le quantifier.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 27
Entrevue Services<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
UN GARANT DE VOTRE PROJET D’ENTREPRISE<br />
Initiative émanant de la Chambre de<br />
Commerce, la Mutualité de Cautionnement<br />
peut se porter garante lors<br />
de la création, le développement ou<br />
la reprise d’une entreprise. Explications<br />
avec Lucien Bechtold, CEO<br />
de la Mutualité de Cautionnement.<br />
TEXTE : JEANNE RENAULD<br />
IMAGE : TWODESIGNERS<br />
Lucien Bechtold<br />
La Mutualité de Cautionnement<br />
peut intervenir à différents moments<br />
de la vie d’une entreprise.<br />
En 2018, elle a accompagné 43 %<br />
d’entreprises en phase de démarrage<br />
et le même pourcentage de sociétés<br />
en phase de développement<br />
ou d’extension. Seuls 14 % des projets<br />
concernaient une reprise ou<br />
une transmission d’entreprise.<br />
QUEL EST LE RÔLE DE LA MUTUALITÉ<br />
DE CAUTIONNEMENT ?<br />
À QUELS BESOINS RÉPOND-ELLE ?<br />
Aujourd’hui, obtenir une autorisation d’établissement<br />
pour un commerce se révèle<br />
être une démarche relativement simple. De<br />
la même manière, créer une structure juridique<br />
pour sa future entreprise est assez<br />
aisé, notamment depuis l’instauration de<br />
la société à responsabilité limitée simplifiée<br />
(SARL-S). Mais dans leur projet de création,<br />
d’extension ou de reprise de société, beaucoup<br />
d’entrepreneurs se heurtent encore<br />
à des problèmes de financement. En effet,<br />
depuis la crise financière, les banques se<br />
montrent plus frileuses. Elles ouvrent moins<br />
facilement le portefeuille et les conditions<br />
pour obtenir un prêt sont désormais plus<br />
strictes. Ainsi, pour financer un projet, les<br />
établissements bancaires demandent des<br />
garanties. Malheureusement, celles fournies<br />
par les petites et moyennes entreprises sont<br />
parfois insuffisantes. C’est dans ce contexte<br />
que la Mutualité de Cautionnement peut<br />
intervenir. Notre mission consiste à faciliter<br />
l’accès au financement aux porteurs de<br />
projets, en nous portant garants auprès<br />
de leur banque, par l’octroi d’un cautionnement<br />
ou de garanties bancaires. Nous<br />
intervenons en moyenne à hauteur de 20<br />
à 30 % du prêt bancaire, avec un maximum<br />
de 50 % et un montant plafonné à 250.000<br />
euros. En contrepartie, l’entreprise doit verser<br />
une commission unique comprenant des<br />
frais d’adhésion ainsi qu’une prime de risque<br />
variable en fonction de la qualité du dossier.<br />
QUELLES SONT LES CONDITIONS<br />
POUR POUVOIR BÉNÉFICIER<br />
DE VOTRE APPUI ?<br />
La Mutualité de Cautionnement peut soutenir<br />
des entreprises traditionnelles ou innovantes<br />
dont le siège social est situé au<br />
Grand-Duché, et qui détiennent une autorisation<br />
d’établissement valable.<br />
28 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Services<br />
« NOTRE MISSION EST DE FACILITER<br />
L’ACCÈS AU FINANCEMENT AUX PORTEURS DE PROJETS,<br />
EN NOUS PORTANT GARANTS AUPRÈS DE LEUR BANQUE »<br />
Leur démarche doit présenter des perspectives<br />
réelles et viables. Nous ne nous<br />
portons pas garants de façon automatique.<br />
Chaque dossier est analysé. Il faut que le<br />
projet d’investissement tienne la route, regroupe<br />
suffisamment d’éléments favorables<br />
pour que nous acceptions de nous engager.<br />
En cas de refus de cautionnement, nous<br />
veillons toujours à justifier notre choix et<br />
à expliquer à l’entrepreneur les éléments<br />
qui, de notre point de vue, doivent être<br />
améliorés pour que le projet puisse être<br />
viable. Installée au cœur de la House of Entrepreneurship,<br />
la Mutualité de Cautionnement<br />
fait partie intégrante de l’écosystème<br />
entrepreneurial luxembourgeois. Nous<br />
pouvons donc facilement orienter les entrepreneurs<br />
vers d’autres acteurs capables<br />
de les aider dans leur réflexion et dans la<br />
concrétisation de leur idée, en travaillant<br />
sur des points précis. Nous ne laissons jamais<br />
l’entrepreneur seul.<br />
LA MUTUALITÉ DE<br />
CAUTIONNEMENT EXISTE DEPUIS<br />
1969. L’AN DERNIER,<br />
ELLE A CONNU UNE PROFONDE<br />
RESTRUCTURATION.<br />
POUR QUELLES RAISONS ET<br />
QUELS SONT LES CHANGEMENTS<br />
QUI ONT ÉTÉ OPÉRÉS ?<br />
La volonté était de dynamiser l’initiative, de<br />
permettre de soutenir davantage de projets<br />
pour répondre aux besoins du marché. À<br />
cet égard, la Chambre de Commerce nous<br />
a octroyé plus de capital (10 millions versus<br />
1,5 million avant 2018) afin de financer un<br />
plus grand nombre de dossiers. Nous pouvons<br />
ainsi nous porter garants à hauteur<br />
de 250.000 euros par projet, contre 50.000<br />
euros auparavant. Pour répondre à ces nouvelles<br />
ambitions, nous disposons maintenant<br />
d’une équipe entièrement dédiée. Nous<br />
avons également revu le mode opératoire de<br />
demande de cautionnement, pour le rendre<br />
plus simple, plus rapide, plus attractif.<br />
De cette manière, nous recevons des dossiers<br />
de meilleure qualité et nous en refusons<br />
beaucoup moins qu’avant la réforme.<br />
COMMENT UNE ENTREPRISE<br />
PEUT-ELLE DEMANDER LE SOUTIEN<br />
DE LA MUTUALITÉ<br />
DE CAUTIONNEMENT ?<br />
Depuis le 1 er janvier 2018, c’est la banque<br />
qui a besoin de garanties supplémentaires<br />
pour financer un projet qui introduit une<br />
demande de garantie auprès de la Mutualité<br />
de Cautionnement pour le compte de<br />
son client, à savoir l’entreprise. À cet effet,<br />
nous avons mis en place une convention de<br />
collaboration avec cinq grandes banques<br />
luxembourgeoises : la BCEE, la Banque de<br />
Luxembourg, la BGL BNP Paribas, la Banque<br />
Internationale à Luxembourg et la Banque<br />
Raiffeisen. L’établissement bancaire nous<br />
remet un dossier comprenant des informations<br />
sur l’entrepreneur, son projet d’investissement<br />
et le crédit bancaire, afin de<br />
nous permettre d’évaluer le risque du dossier<br />
et d’accepter, ou non, de le cautionner.<br />
Ce nouveau mode de fonctionnement présente<br />
des avantages à la fois pour l’entrepreneur<br />
et pour la banque. Le porteur de<br />
projet ne doit passer que par un seul interlocuteur<br />
: la banque qui s’occupe de son<br />
dossier. L’établissement bancaire, de son<br />
côté, ne doit débourser aucun frais et dispose<br />
d’une garantie de première demande<br />
si l’affaire financée tourne mal.<br />
CONCRÈTEMENT,<br />
QUELS INVESTISSEMENTS<br />
ENCOURAGEZ-VOUS ?<br />
Nous pouvons intervenir sur différents<br />
types de financements : prêts d’investissement,<br />
lignes de crédits, leasing, crédits<br />
d’équipements de la SNCI, etc. Nous soutenons<br />
aussi bien des investissements mobiliers<br />
(machines, équipements, matériel et<br />
mobilier) qu’immobiliers (acquisition d’un<br />
local commercial, transformations et travaux<br />
d’aménagement dans des immeubles<br />
servant à des fins professionnelles). Nous<br />
finançons également des besoins en fonds<br />
de roulement, les stocks et frais de démarrage.<br />
Notre rôle, c’est vraiment d’apporter<br />
un soutien financier aux entreprises qui en<br />
ont besoin et dont le projet fait sens.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 29
En coulisse Services<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
LE PORTAIL IMMOBILIER VIVI.LU<br />
VEUT DEVENIR UNE RÉFÉRENCE<br />
Mis au point par la Chambre Immobilière du Grand-Duché de Luxembourg (CIGDL),<br />
en partenariat avec la Spuerkeess, le portail immobilier vivi.lu a pour ambition de<br />
devenir la source privilégiée d’informations fiables sur le secteur, d’annonces exclusives<br />
et de services qui font la différence pour les acheteurs, vendeurs et agences du Luxembourg.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
200<br />
Paulo Madureira<br />
C’est le nombre de membres<br />
que compte aujourd’hui<br />
la Chambre Immobilière.<br />
Parmi ces différentes agences,<br />
76 sont membres de la société<br />
vivi.lu<br />
E<br />
n octobre dernier, un nouveau portail<br />
immobilier a fait son apparition sur le<br />
web. La différence avec la concurrence<br />
importante déjà présente en ligne est que<br />
ce site émane de la Chambre Immobilière<br />
du Grand-Duché de Luxembourg. « Quand<br />
nous avons vu le succès que rencontrait<br />
la bourse immobilière créée il y a un peu<br />
plus d’un an, nous avons estimé qu’il était<br />
temps de lancer ce portail », explique Paulo<br />
Madureira, administrateur de la CIGDL.<br />
« Différents membres de notre fédération<br />
ainsi que la Spuerkeess, notre principal<br />
partenaire financier, ont immédiatement<br />
adhéré au projet, ce qui a permis d’accélérer<br />
son développement ».<br />
DE L’INFORMATION VALIDÉE<br />
Aux sources du développement de vivi.lu,<br />
on trouve la nécessité pour la Chambre Immobilière<br />
de mieux contrôler l’information<br />
diffusée en ligne par rapport au secteur<br />
immobilier. « Auparavant, l’information<br />
était surtout fournie par des acteurs privés<br />
», poursuit Paulo Madureira. « Malheureusement,<br />
sa fiabilité n’est pas garantie.<br />
C’est pourtant important, notamment lorsqu’il<br />
s’agit de changements légaux qui impactent<br />
le secteur. Nous souhaitions donc<br />
fournir une information sûre, validée par<br />
des professionnels, et rapidement mise à<br />
disposition du public ». L’offre présente sur<br />
vivi.lu est toutefois bien plus large. Ainsi,<br />
le site propose aussi des annonces « exclusives<br />
» publiées par les différents membres<br />
de la CIGDL qui ont décidé de rejoindre ce<br />
portail fonctionnant sur base d’une société<br />
coopérative. « Tous les membres postent<br />
leurs nouveaux biens exclusivement sur<br />
vivi.lu pendant 15 jours. Vivi.lu est donc<br />
le seul endroit où il est possible de prendre<br />
connaissance des nouveautés sur le marché<br />
», complète l’administrateur. La Spuerkeess<br />
a permis au portail d’intégrer un<br />
autre service appréciable. « En cliquant sur<br />
une annonce, vous obtenez rapidement<br />
une simulation de prêt hypothécaire pour<br />
ce bien. Nous souhaiterions aussi intégrer<br />
des modules permettant d’évaluer le<br />
montant d’une assurance pour le logement<br />
ou de faire estimer un bien qu’on voudrait<br />
vendre », indique encore Paulo Madureira.<br />
« NOUS NOUS RÉSERVONS<br />
LE DROIT DE REFUSER<br />
LES AGENCES QUE NOUS<br />
NE JUGEONS PAS SÉRIEUSES »<br />
250 MEMBRES ESPÉRÉS EN <strong>2019</strong><br />
Encore dans sa première phase de développement,<br />
le portail vivi.lu a déjà reçu<br />
beaucoup de retours positifs. Aujourd’hui,<br />
sur les 200 membres de la fédération,<br />
76 agences sont également actionnaires de<br />
la société Vivi. « Mais avec le nombre d’actions<br />
mises en place et les retours que nous<br />
obtenons de la part des professionnels,<br />
nous savons que ces chiffres vont progresser.<br />
Quant au grand public, plus il utilisera<br />
la plateforme, plus il sera convaincu »,<br />
estime Paulo Madureira. Chaque agence,<br />
présente sur le portail étant membre de la<br />
Chambre Immobilière, est soumise à une<br />
charte de qualité. En cas de manquement<br />
au code de déontologie, la commission de<br />
discipline intervient. La CIGDL se réserve<br />
aussi le droit de refuser les agences qu’elle<br />
ne juge pas sérieuses.<br />
Au rang des arguments qui devraient pousser<br />
le public à utiliser vivi.lu, on compte une<br />
absence totale de publicité et d’annonces<br />
sponsorisées, et aussi une interface épurée<br />
et une expérience utilisateur optimisée. De<br />
nombreux critères de recherche sont ainsi<br />
proposés à l’utilisateur: localisation, équipements<br />
intérieurs et extérieurs, classe<br />
énergétique, ou encore facilités à proximité.<br />
S’il le souhaite, l’internaute peut choisir<br />
de recevoir une alerte par email lorsqu’une<br />
offre qui correspond à ses attentes est publiée.<br />
Différentes améliorations seront encore<br />
apportées au site en <strong>2019</strong>.<br />
« Vivi.lu doit être le plus rapide, intuitif et<br />
fonctionnel possible pour trouver son publi<br />
», conclut Paulo Madureira.<br />
30 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
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BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
STUDIUM<br />
NEUER SPACE-MASTER<br />
AN DER UNIVERSITÄT LUXEMBURG.<br />
Zum Wintersemester <strong>2019</strong>/2020 soll das neue,<br />
zweijährige Space Master Programm der Universität Luxemburg<br />
an den Start gehen. Das Programm wurde in enger<br />
Zusammenarbeit mit der Luxembourg Space Agency konzipiert<br />
und soll Studenten ingenieurwissenschaftliche Fähigkeiten<br />
für die Raumfahrtindustrie vermitteln. Etienne Schneider,<br />
Luxemburgs Minister für Wirtschaft erklärte dazu:<br />
„Das Interdisciplinary Space Master Programm stärkt<br />
die Dynamik des nationalen Sektors,<br />
der von der SpaceResources.lu Initiative, der Attraktivität<br />
der Raumfahrt und ihrem wirtschaftlichen Potenzial<br />
vorangetrieben wird. Durch die Ausbildung qualifizierter<br />
und unternehmerisch denkender Experten passt das Master-<br />
Programm perfekt zu dem Ziel der luxemburgischen Regierung,<br />
Europas Drehkreuz für NewSpace-Aktivitäten zu werden [...]“.<br />
FINANZEN<br />
FINANZPLATZ LUXEMBURG WIEDER IN DEN TOP 3<br />
Das Großherzogtum Luxemburg rangierte auch im Jahr 2018 in den Top3<br />
der Europäischen Finanzplätze und konnte seine Rolle nicht nur behaupten<br />
sondern auch noch stärken. Nicolas Mackel, CEO von Luxembourg for Finance<br />
erklärt: “Luxembourg’s proposition to the global financial sector is stronger<br />
than ever”. Im letzten Jahr bewilligte die luxemburgische Regulierungsbehörde<br />
80 neue Lizenzen für Banken, Management-Unternehmen, Versicherungen<br />
und Investment Firmen. Darunter sind mehrere Finanzinstitute, die öffentlich<br />
verkündet hatten, Teile ihrer Geschäfte wegen des Brexits zu verlagern.<br />
Die Bedeutung Luxemburgs als Finanzzentrum findet auch ihren Ausdruck<br />
im Koalitionsvertrag der neuen Regierung – mit klarem Bekenntnis den Standort<br />
künftig weiterhin auszubauen und dabei auch auf Sustainable Finance sowie<br />
auf die Digitalisierung der Finanzdienstleistungen zu setzen.<br />
FINANZEN<br />
LIECHTENSTEIN,<br />
DER NEUE FONDS-KONKURRENT<br />
Anslässlich zu seinem 300. Geburtstag macht sich<br />
das Fürstentum Liechtenstein ein Geschenk der ganz besonderen<br />
Art: Eine neue Finanzplanstrategie soll nun die Weichen Richtung<br />
Zukunft stellen und das Land weiter nach vorne bringen.<br />
Das kleine Land in den Alpen wirbt mit seinem digitaliserten<br />
Finanzsektor und mit freiem Marktzugang zur Europäischen<br />
Union. Damit versuche man sich gegenüber anderen Standorten<br />
wie der Schweiz zu profilieren. Der Liechtensteiner Fondsverband<br />
(LAFV) verweist zudem explizit auf einen weiteren<br />
entscheidenen Vorteil: Anders als beispielsweise in Luxemburg<br />
fallen in Liechtenstein keine Steuern an.<br />
32 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
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Société<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
« JE SERAI L’OREILLE DU GOUVERNEMENT<br />
VIS-À-VIS DES PME »<br />
En instaurant un ministère des Classes<br />
moyennes, le nouveau gouvernement<br />
entend mieux accompagner le développement<br />
des petites et moyennes entreprises.<br />
À ce niveau, la coalition renouvelée<br />
va devoir s’atteler à de nombreux<br />
défis : digitalisation, heures d’ouvertures,<br />
cadastre des commerces, faillites<br />
et droit à une deuxième chance… Le<br />
jeune ministre des Classes moyennes,<br />
Lex Delles, a accepté d’évoquer ces enjeux<br />
avec nous.<br />
TEXTE : SÉBASTIEN LAMBOTTE<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
Marco Boly et Claude<br />
Lex<br />
Santini<br />
Delles<br />
34 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Société<br />
POURQUOI AVOIR CHOISI<br />
D’ACCEPTER LE POSTE DE MINISTRE<br />
DES CLASSES MOYENNES ?<br />
Ce n’est pas seulement une proposition<br />
que j’aurais choisi d’accepter, je désirais<br />
vraiment pouvoir occuper ce poste. Je<br />
souhaitais en effet pouvoir entrer au gouvernement<br />
pour m’occuper des Classes<br />
moyennes et du Tourisme. Il était évident<br />
pour moi que ces deux ressorts avaient<br />
besoin d’un ministre dédié. Ayant été maire<br />
d’une station balnéaire pendant quatre ans,<br />
le tourisme est une matière qui me tient à<br />
cœur. Concernant les Classes moyennes, je<br />
suis aussi très au courant des défis à relever.<br />
Il y a une transition à mener à bien, en<br />
relevant plusieurs problématiques comme<br />
celle de la digitalisation des entreprises<br />
commerciales et artisanales ou encore<br />
celle des heures d’ouverture. Aujourd’hui,<br />
les petites et moyennes entreprises constituent<br />
la colonne vertébrale de l’économie<br />
luxembourgeoise. Leur nombre et leur<br />
importance nécessitent que leurs intérêts<br />
puissent être bien défendus.<br />
QUELLES PRIORITÉS<br />
VOUS ÊTES-VOUS FIXÉES<br />
POUR CETTE LÉGISLATURE ?<br />
Plusieurs chantiers vont devoir être mis en<br />
œuvre. Ils sont aujourd’hui assez faciles<br />
à identifier. Ils ont été largement évoqués<br />
durant la campagne et beaucoup discutés<br />
depuis l’entrée en fonction de ce nouveau<br />
gouvernement. Le premier, très certainement,<br />
est celui de la digitalisation des<br />
PME. À ce niveau, il faut faciliter la mise en<br />
réseau des acteurs, mais aussi leur permettre<br />
d’accéder à de nouveaux leviers de<br />
croissance et de compétitivité à travers un<br />
bon usage des nouvelles technologies. Le<br />
projet LetzShop, lancé l’année dernière, est<br />
un bon exemple de ce qui peut être mis<br />
en œuvre dans ce domaine. Cette plateforme<br />
e-commerce mutualisée permettant<br />
aux petits commerçants de vendre en ligne<br />
connaît un franc succès.<br />
Un autre chantier réside dans la poursuite<br />
de l’établissement du cadastre des commerces,<br />
qui doit permettre une meilleure<br />
planification du développement commercial,<br />
notamment en entretenant le lien avec<br />
les communes. Dans ce contexte, la volonté<br />
est de travailler en bonne collaboration<br />
avec la clc, les communes et le ministère<br />
pour garantir un développement sain des<br />
activités, éviter le développement de cellules<br />
vides dans les villes, mettre en place<br />
de nouvelles dynamiques commerciales.<br />
Enfin, la réglementation des heures d’ouverture<br />
est l’autre grand chantier de cette<br />
législature.<br />
EN EFFET, VOUS AVEZ RÉCEMMENT<br />
AFFIRMÉ QUE VOUS COMPTIEZ<br />
RÉFORMER LA LÉGISLATION<br />
SUR LES HEURES D’OUVERTURE.<br />
POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS ?<br />
Le jugement du Tribunal administratif suite<br />
à la l’action en justice d’un boulanger de<br />
Differdange est clair et nous oblige d’accorder<br />
aux métiers de bouche le même<br />
régime qu’aux stations-service vendant le<br />
même type de produits. Actuellement nous<br />
sommes dans un système où nous devons<br />
signer des dérogations pour toute ouverture<br />
en dehors du cadre établi par la loi.<br />
Qu’il faille obtenir le consentement d’un<br />
ministre pour toute ouverture exceptionnelle,<br />
pour pouvoir ouvrir son commerce<br />
certains dimanches par exemple, cela n’a<br />
pas vraiment de sens. Il faut donc réformer<br />
le système actuel, pour arriver à quelque<br />
chose de pérenne, qui puisse satisfaire<br />
l’ensemble des acteurs concernés. C’est<br />
un sujet qui est toutefois sensible. Nous<br />
avons donc prévu d’organiser dans le courant<br />
de l’année une grande consultation<br />
des acteurs concernés – représentants des<br />
commerçants et syndicats – afin de pouvoir<br />
proposer un nouveau texte de loi en 2020.<br />
COMMENT LE MINISTÈRE<br />
DES CLASSES MOYENNES<br />
SE POSITIONNE-T-IL VIS-À-VIS<br />
DE CET ENJEU ?<br />
Je vois le rôle de ce ministère avant<br />
tout comme celui d’un facilitateur permettant<br />
aux acteurs de s’entendre sur<br />
une solution commune.<br />
PLUSIEURS ACTEURS<br />
PRÔNENT AUJOURD’HUI<br />
UNE LIBÉRALISATION PLUS<br />
GRANDE, ET MÊME TOTALE,<br />
EN CE QUI CONCERNE LES HEURES<br />
D’OUVERTURE. QUEL EST VOTRE<br />
POINT DE VUE À CE NIVEAU ?<br />
Je ne vais donc pas prendre position à<br />
présent, alors qu’une consultation des acteurs<br />
va être lancée. De nombreuses positions<br />
ont été partagées. Nous verrons s’il<br />
est possible de concilier les points de vue.<br />
Et je suis confiant. On ne peut pas laisser<br />
la situation en l’état. Dès lors, il est dans<br />
l’intérêt de tout le monde de trouver un<br />
terrain d’entente. Et, à la fin, le pouvoir<br />
politique prendra ses responsabilités.<br />
LetzShop a été lancée<br />
mi-septembre par le GIE<br />
Luxembourg for Shopping,<br />
qui regroupe 16 communes,<br />
ainsi que la Chambre de commerce,<br />
la Confédération luxembourgeoise<br />
du commerce (clc) et le ministère<br />
de l’Économie. Cette plateforme<br />
permet l’achat en ligne de produits<br />
proposés par des boutiques<br />
de commerçants luxembourgeois.<br />
L’initiative, qui vise à soutenir<br />
la digitalisation du petit commerce,<br />
connait un réel succès.<br />
Ils étaient 100 commerçants<br />
au lancement à s’afficher<br />
sur la plateforme. Mi-février,<br />
elle en comptait 85 de plus.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 35
Société<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
« LE NOMBRE ET L’IMPORTANCE DES PME<br />
AU LUXEMBOURG NÉCESSITENT QUE LEURS INTÉRÊTS<br />
PUISSENT ÊTRE BIEN DÉFENDUS »<br />
DANS QUELLE MESURE<br />
L’AVANCEMENT DE CE DOSSIER<br />
SERA-T-IL DÉPENDANT<br />
DE VOS BONNES RELATIONS<br />
AVEC DAN KERSCH, MINISTRE<br />
DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI ?<br />
Si une libéralisation accrue est possible,<br />
elle devra se faire en accord avec le droit<br />
du travail et donc être réfléchie en bonne<br />
collaboration avec Monsieur Kersch. Mais<br />
je suis très confiant. Nous aurons un texte<br />
solide à proposer dès l’an prochain.<br />
LE PATRONAT LUXEMBOURGEOIS<br />
DÉPLORE LA PERTE DE RELAIS<br />
POLITIQUES POUR DÉFENDRE<br />
SES INTÉRÊTS. COMMENT COMPTEZ-<br />
VOUS VOUS POSITIONNER VIS-À-VIS<br />
DES PME ET DE LEURS INTÉRÊTS ?<br />
COMMENT COMPTEZ-VOUS MIEUX<br />
LES DÉFENDRE, EN GÉNÉRAL<br />
ET VIS-À-VIS DE VOS COLLÈGUES<br />
AU GOUVERNEMENT ?<br />
Il ne s’agit pas seulement d’un ministre qui<br />
entend se mettre au service des PME et de<br />
leurs intérêts, mais d’un gouvernement tout<br />
entier. La coalition actuelle, en créant un<br />
nouveau ministère des Classes moyennes, a<br />
envoyé un signal clair. La volonté de mieux<br />
répondre aux intérêts des PME relève de<br />
l’ensemble du gouvernement. Nous entendons<br />
travailler tous ensemble pour mieux<br />
relever les enjeux que le secteur rencontre.<br />
En tant que ministre, il me revient de garantir<br />
l’écoute des PME, d’être l’oreille du<br />
gouvernement vis-à-vis d’elles.<br />
LE PAKT PRO COMMERCE EST<br />
UN SUCCÈS. COMMENT LE VOYEZ-<br />
VOUS ÉVOLUER SOUS VOTRE<br />
DIRECTION ?<br />
C’est en effet un franc succès à divers<br />
niveaux. La convention qui a été établie<br />
entre la clc et les communes a notamment<br />
permis un effort de sensibilisation<br />
accru par rapport aux enjeux commerciaux,<br />
en impliquant les communes. Des<br />
communes comme Dudelange ou Ettelbruck<br />
ont lancé des programmes de<br />
sensibilisation permettant un meilleur<br />
pilotage du développement commercial.<br />
Avec la finalisation de la première version<br />
du cadastre commercial, on doit pouvoir<br />
aller plus loin, inviter plus de communes<br />
à entreprendre des démarches<br />
en faveur du commerce. On peut les aider<br />
à trouver comment occuper les cellules<br />
vides. Avec ces nouveaux outils, on<br />
peut contribuer à une attractivité plus<br />
grande d’une zone déterminée, en répondant<br />
mieux à des besoins commerciaux<br />
nouveaux et en garantissant une<br />
meilleure complémentarité au niveau<br />
de l’offre présente.<br />
D’AUTRES IDÉES POUR RENFORCER<br />
CE DISPOSITIF ?<br />
Le digital, comme vous avez pu vous en<br />
rendre compte, est le fil rouge de l’accord<br />
gouvernemental. Et c’est aussi à travers<br />
le Pakt Pro Commerce que la digitalisation<br />
des acteurs doit être mieux activée.<br />
Il faut que nous puissions entrer dans les<br />
entreprises pour mieux les conseiller. Les<br />
évolutions technologiques, au-delà de<br />
la vente en ligne, doivent permettre une<br />
meilleure gestion des stocks et de l’approvisionnement,<br />
une amélioration des<br />
processus et du suivi client. Du magasin<br />
de chaussures à l’artisan couvreur, chaque<br />
PME est confrontée à des challenges spécifiques.<br />
S’il faut sensibiliser l’ensemble<br />
des acteurs, la détection des opportunités<br />
pour chacun et la mise en œuvre de<br />
solutions spécifiques impliquent une approche<br />
plus personnalisée. Des experts,<br />
au niveau du programme Fit4Digital,<br />
doivent mieux accompagner chaque acteur,<br />
montrer ce qui est possible au cas<br />
par cas et soutenir la mise en œuvre de la<br />
transformation de chacun.<br />
LE PROGRAMME<br />
GOUVERNEMENTAL PRÉVOIT<br />
ÉGALEMENT LA RELANCE<br />
DE LA RÉFORME DU DROIT<br />
DES FAILLITES.<br />
EST-CE QUE CE PROJET SERA<br />
RETRAVAILLÉ POUR PRENDRE<br />
EN COMPTE LES REMARQUES<br />
DE LA CHAMBRE DE COMMERCE<br />
ET INTRODUIRE UN RÉEL DROIT<br />
À UNE DEUXIÈME CHANCE ?<br />
La réforme du droit des faillites est du<br />
ressort du ministère de la Justice. Le texte<br />
est discuté depuis longtemps. Il n’a cependant<br />
pas pu être adopté avant le terme<br />
de la législature précédente. Il devrait<br />
donc être soumis à la Chambre des Députés<br />
dans les mois à venir. En matière de<br />
faillite, un des principaux enjeux réside<br />
dans les moyens à mettre en œuvre pour<br />
parvenir à éviter les faillites à l’avenir. Des<br />
outils doivent pouvoir être utilisés pour<br />
prévenir certaines faillites, au départ notamment<br />
d’indicateurs qui identifient les<br />
entreprises qui ont du mal à payer la TVA<br />
ou encore le Centre Commun de la Sécurité<br />
Sociale. En parvenant à mieux identifier<br />
les entreprises en difficulté, on pourra<br />
les assister et trouver des solutions pour<br />
leur éviter de faire faillite.<br />
ET SI LA FAILLITE EST INÉVITABLE,<br />
COMMENT PERMETTRE<br />
À DES ACTEURS DE SE REMETTRE<br />
EN SELLE, DE POUVOIR CRÉER<br />
À NOUVEAU ?<br />
L’échec est encore trop stigmatisé<br />
dans nos contrées. Dans les pays anglo-saxons,<br />
il est considéré autrement.<br />
36 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Société<br />
CONCRÈTEMENT,<br />
QUE COMPTEZ-VOUS FAIRE ?<br />
Pour accélérer les démarches liées à la<br />
création d’entreprise, un assistant a déjà<br />
été mis en place. Son rôle est de faciliter<br />
les interactions entre l’entrepreneur<br />
et les différentes administrations impliquées<br />
dans les démarches liées à la création<br />
d’entreprise. L’idée, à moyen terme,<br />
est de créer une véritable cellule, un réel<br />
one stop shop impliquant l’ensemble des<br />
administrations pour que les démarches<br />
puissent être menées de manière beaucoup<br />
plus fluide et cohérente. Les nouveaux<br />
outils technologiques, dans un<br />
contexte de numérisation de l’administration<br />
et des services de l’État, doivent<br />
nous permettre d’aller plus vite. Si toutes<br />
les données peuvent être collectées<br />
par un point d’entrée unique et transmises<br />
à l’ensemble des administrations,<br />
on peut considérablement alléger les démarches<br />
et réduire le temps nécessaire à<br />
leur traitement.<br />
Il est source d’apprentissage, considéré<br />
comme passage obligé sur la voie de la<br />
réussite. Il y a un vrai travail de sensibilisation<br />
à mener auprès de l’opinion publique<br />
en la matière. D’autre part, le droit<br />
à la deuxième chance, de notre point de<br />
vue, peut être réglé dans le cadre de la<br />
réforme du droit d’établissement. Différents<br />
outils et solutions pourraient être<br />
envisagés dans cette perspective.<br />
TOUJOURS DANS VOTRE<br />
PROGRAMME DE GOUVERNEMENT,<br />
IL EST DIT QUE « LES DÉMARCHES<br />
ADMINISTRATIVES POUR<br />
LES CRÉATEURS D’ENTREPRISE<br />
SERONT REVUES, SIMPLIFIÉES<br />
ET MISES EN LIGNE AFIN DE<br />
RÉDUIRE LES DÉLAIS POUR LA<br />
CRÉATION D’UNE ENTREPRISE ».<br />
LE STATEC A PUBLIÉ PENDANT<br />
L’ÉTÉ 2018 UNE ÉTUDE MONTRANT<br />
QUE LA PROFITABILITÉ DES SO-<br />
CIÉTÉS NON FINANCIÈRES LUXEM-<br />
BOURGEOISES ÉTAIT EN MOYENNE<br />
QUASI NULLE. CETTE ÉTUDE VOUS<br />
INQUIÈTE-T-ELLE ?<br />
Dès ma prise de fonction, en décembre,<br />
j’ai pu prendre connaissance de cette<br />
étude. Si les résultats ont de quoi interpeller,<br />
je pense qu’il est nécessaire<br />
d’approfondir l’analyse. Les conclusions<br />
soulèvent beaucoup de questions sur les<br />
causes des difficultés rencontrées par les<br />
sociétés concernées. Il faut se demander<br />
pourquoi l’excédent brut d’exploitation<br />
des sociétés luxembourgeoises du secteur<br />
non financier est aussi bas, avec un taux<br />
de 6,5 % en 2015, alors que la moyenne<br />
européenne se situe à 10,7%. Les explications<br />
peuvent être multiples. Spontanément,<br />
on pourrait penser que les coûts<br />
associés au foncier sont très importants<br />
au Luxembourg et ont donc un impact important<br />
l’excédent brut d’exploitation de<br />
ces entreprises. Mais cette différence peut<br />
avoir d’autres explications. Cette question<br />
sera à l’ordre du jour de la première réunion<br />
du Haut Comité PME, à la fin du mois<br />
de février. À cette occasion, nous aborderons<br />
les enjeux relatifs au 4e plan PME.<br />
Des mesures liées à cette problématique<br />
révélée par le Statec pourraient l’intégrer.<br />
EN EFFET, VOUS AVEZ ANNONCÉ<br />
QUE LE 4 E PLAN PME SERAIT<br />
ACTUALISÉ. AVEZ-VOUS DÉJÀ<br />
DES IDÉES POUR LE LANCEMENT<br />
DES RÉFLEXIONS ET DISCUSSIONS ?<br />
Le plan PME intègre 99 actions, déterminées<br />
par le Haut Comité PME, jugées<br />
comme opportunes pour soutenir le dé-<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 37
Société<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
veloppement des PME. Il est à mes yeux<br />
intéressants de remettre à jour cette liste<br />
d’actions, compte tenu de ce qui a été mis<br />
en œuvre les mois passés et en prenant en<br />
considération les nouveaux enjeux rencontrés<br />
par les PME. De nouvelles priorités<br />
se font jour. Il faut pouvoir apporter les<br />
bonnes réponses à ces problématiques.<br />
C’est dans ce sens que je souhaite qu’il<br />
soit actualisé. La discussion aura lieu au<br />
sein du Haut Comité PME, en veillant à tenir<br />
compte des priorités de chacun.<br />
« POUR CHANGER LES MENTALITÉS,<br />
IL FAUT MULTIPLIER LES ACTIONS,<br />
MIEUX ORIENTER LES JEUNES,<br />
LEUR DONNER L’ENVIE<br />
D’ÊTRE ENTREPRENEURS »<br />
EN MATIÈRE DE CRÉATIONS<br />
DE START-UP, L’UEL<br />
ET AVEC ELLE LA CLC<br />
ONT DEMANDÉ À PLUSIEURS<br />
REPRISES LA MISE EN PLACE<br />
D’UN AVANTAGE FISCAL POUR<br />
LES ACTEURS QUI PRENNENT LE<br />
RISQUE D’INVESTIR DANS CES<br />
ENTREPRISES. COMPTEZ-VOUS<br />
APPUYER CETTE DEMANDE ?<br />
C’est au ministère des Finances de prendre<br />
les initiatives en la matière. L’analyse de<br />
nouvelles mesures est inscrite dans l’accord<br />
de gouvernement. Il est cependant<br />
trop tôt pour en parler.<br />
PLUS GÉNÉRALEMENT, COMMENT<br />
ALLEZ-VOUS PROMOUVOIR L’ESPRIT<br />
D’ENTREPRISE EN TANT QU’ÉLÉ-<br />
MENT ESSENTIEL DU BIEN-ÊTRE<br />
ÉCONOMIQUE ?<br />
C’est évidemment quelque chose qui me<br />
tient à cœur. Je suis moi-même enseignant.<br />
Beaucoup d’initiatives sont aujourd’hui<br />
menées dans ce sens dans les écoles. Pour<br />
changer les mentalités, il faut multiplier<br />
les actions, mieux orienter les jeunes, leur<br />
donner l’envie d’être entrepreneurs.<br />
Au-delà de la sensibilisation des jeunes,<br />
je pense qu’il faut aussi travailler auprès<br />
des parents, pour les inviter à soutenir<br />
les idées de leurs enfants, leur laisser<br />
l’opportunité de créer. La jeunesse<br />
d’aujourd’hui doit avoir la possibilité de<br />
suivre d’autres voies que celles qui sont<br />
tracées à l’avance.<br />
C’est toutefois un travail de longue haleine,<br />
un effort qui doit être maintenu en permanence.<br />
L’avenir de notre économie dépendra<br />
notamment de notre capacité à créer, à<br />
permettre à de nouvelles idées d’émerger.<br />
38 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
Horace, porteur<br />
du syndrome de Williams<br />
avec Emmanuelle Gaume,<br />
marraine de l’association,<br />
animatrice et productrice.<br />
©Andrane de Barry<br />
QUELQUES<br />
GÈNES<br />
EN MOINS,<br />
LA MÊME<br />
ENVIE<br />
D’ÊTRE<br />
AIMÉ.<br />
Le syndrome de Williams<br />
est une maladie génétique rare qui associe<br />
des malformations cardiaques, un retard<br />
de développement et des caractéristiques<br />
comportementales et physiques.<br />
Pour soutenir la recherche autourdeswilliams.org
L’avis de l’expert // Droit des Sociétés<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
JAMAIS TROP PETIT POUR L'IP !<br />
La propriété intellectuelle est au cœur<br />
de notre économie : les entreprises<br />
produisent et vendent toutes de l'innovation.<br />
Mais les PME sont parfois<br />
réticentes à se protéger. Alors qu'il<br />
s'agit d'un moyen de développement,<br />
voire de survie, mais également de<br />
financement… la propriété intellectuelle<br />
concerne toute société et ne se<br />
limite pas aux grandes entreprises.<br />
TEXTE : OLIVIER LAIDEBEUR<br />
OFFICE FREYLINGER<br />
IMAGE : OFFICE FREYLINGER<br />
Olivier Laidebeur<br />
L'innovation est partout autour de nous. Que<br />
ce soit pour les produits ou dans les activités<br />
de services, l'évolution est nécessaire pour<br />
conserver ses parts de marchés, ses marges<br />
et conserver ou augmenter sa compétitivité,<br />
que ce soit dans un monde globalisé ou à<br />
l'échelle locale. Or, si cette innovation n'est<br />
pas protégée, elle pourra être copiée … dès<br />
que votre entreprise aura investi lourdement<br />
pour la faire connaître. Cette approche n'est<br />
pas réservée aux grands groupes. Elle est<br />
également à la portée des PME, qui ont intérêt<br />
à s’en servir pour se développer dans<br />
un environnement concurrentiel. En effet,<br />
contrairement à une idée reçue, la propriété<br />
intellectuelle ne coûte pas cher : une bonne<br />
stratégie peut permettre de bien gérer ses<br />
coûts, et d'avoir une protection efficace et<br />
adaptée à son marché actuel et futur.<br />
POURQUOI SE PROTÉGER ?<br />
La propriété intellectuelle crée de la valeur :<br />
• Tout d'abord, car vous pourrez vendre des<br />
produits uniques, et donc vous différencier<br />
de vos concurrents : vos marges et/ou vos<br />
volumes de ventes pourront s'améliorer –<br />
Le développement de l'enseigne CACTUS,<br />
depuis le torréfacteur initial jusqu'au premier<br />
commerçant du pays, est largement<br />
basé sur la confiance apportée à la marque,<br />
et permet aisément d'en témoigner !<br />
• Dans certains cas, vous pourrez louer<br />
votre propriété intellectuelle (octroyer des<br />
licences), et donc toucher des revenus supplémentaires<br />
– ceci est notamment le cas<br />
pour des franchises, ou pour des développements<br />
commerciaux au travers de distributeurs<br />
dans d'autres pays.<br />
40 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Droit des Sociétés // L’avis de l’expert<br />
• Les droits de propriété intellectuelle vont<br />
pouvoir être valorisés lors d'une vente,<br />
d'une fusion ou d'une acquisition, mais<br />
également lors de la transmission de votre<br />
entreprise: il s'agit parfois des seuls actifs<br />
de valeur: le nom de votre entreprise, par<br />
exemple, peut représenter plus de 5 % de la<br />
valeur de celle-ci !<br />
• Enfin, ces droits peuvent sécuriser des<br />
investisseurs, ou vous pouvez obtenir plus<br />
facilement certains crédits bancaires.<br />
Investir dans la propriété intellectuelle revient<br />
donc à constituer un capital, même<br />
s'il est immatériel. Il peut d'ailleurs faire<br />
l'objet d'une immobilisation, et donc être<br />
inscrit au bilan et augmenter la valeur<br />
de la société !<br />
Une étude réalisée par l’École des Mines en<br />
France, en 2014, montre que les startups<br />
qui ont déposé un ou plusieurs brevets<br />
ont 50 % de chances d'être introduites en<br />
bourse, d'être rachetées ou de fusionner<br />
avec une autre entreprise dans les 10 ans<br />
qui suivent leur première levée de fonds,<br />
contre seulement 30 % pour celles que n'en<br />
ont pas déposés. De même, seuls 8 % des<br />
start-up sont toujours en activité 6 ans<br />
après leur premier tour de table si elles<br />
n'ont pas déposé de brevets, alors que 30 %<br />
survivent dans le même horizon si elles ont<br />
des brevets. Protéger sa propriété intellectuelle<br />
augmente les chances de survie !<br />
Enfin, les droits de propriété intellectuelle<br />
influent grandement sur la valeur d'une<br />
start-up lorsqu'elle est vendue ou transmise<br />
: sans droits, ces jeunes pousses n'ont<br />
que peu d'actifs à valoriser !<br />
QUELS SONT LES RISQUES ?<br />
Ne pas déposer implique une perte de<br />
compétitivité, et de ne pas pouvoir contrôler<br />
ses concurrents. Sans dépôt de marque<br />
ou de brevet, vous n'aurez aucun droit !<br />
• Vous ne pourrez pas empêcher vos<br />
concurrents de copier vos produits ou vos<br />
services, votre marque ou votre logiciel,<br />
par exemple.<br />
• Vous ne pourrez pas intervenir vis-à-vis<br />
de Google ou des réseaux sociaux pour<br />
faire cesser l'usage non-autorisé de votre<br />
marque pour vendre des produits ou services<br />
concurrents.<br />
« LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE CRÉE DE LA VALEUR »<br />
• Un tiers pourrait déposer votre marque<br />
ou un nom similaire, et venir vous empêcher<br />
de l'utiliser. Changer votre marketing<br />
vous coûtera alors beaucoup plus que les<br />
coûts d'un dépôt, sans compter la perte de<br />
clientèle ou de revenus !<br />
QUELS OUTILS CHOISIR ?<br />
• Le brevet va protéger une innovation technique,<br />
une avancée technologique, et peut<br />
concerner un produit ou un processus innovant.<br />
Il peut par exemple s'agir d'un capteur<br />
spécifique, analysant la qualité de l'air.<br />
• La marque quant à elle va octroyer un<br />
monopole sur un signe (nom ou logo par<br />
exemple) en relation avec des produits ou<br />
services. Il s'agira ici du nom sous lequel le<br />
capteur sera vendu, ou du nom de l'application<br />
permettant de contrôler le capteur.<br />
• À côté de ces droits relativement connus,<br />
les dessins ou modèles permettent de protéger<br />
les formes des produits, mais également<br />
les campagnes publicitaires, les étiquettes<br />
ou les écrans de logiciel.<br />
• Enfin, toute la palette des droits d'auteur<br />
permet de compléter la protection<br />
de vos innovations.<br />
La protection efficace est souvent une<br />
combinaison de plusieurs droits, venant<br />
couvrir différents aspects de l'innovation.<br />
Cette combinaison sera d'autant plus efficace<br />
que les dépôts sont coordonnés,<br />
prenant en compte chacun des droits et<br />
de ses spécificités.<br />
La stratégie de protection (quels droits, à<br />
quel moment déposer, où déposer), basée<br />
sur les recherches préalables, permettra<br />
d'éviter les refus de protection,<br />
et d'obtenir la meilleure rentabilité de<br />
son investissement.<br />
SIZE DOES NOT MATTER !<br />
Si Battin peut gagner une bataille contre<br />
InBev, un éditeur de logiciel luxembourgeois<br />
contre EasyJet, pourquoi pas<br />
vous ? L'essentiel est d'être bien préparé,<br />
de disposer des bons droits … et de surtout<br />
ne pas hésiter à s'en servir pour défendre<br />
son marché !<br />
QU'EST-CE QUI POURRAIT<br />
M'EN EMPÊCHER ?<br />
La majorité des PME est freinée par la<br />
question des coûts. Mais il s'agit d'une idée<br />
fausse !<br />
• De façon générale, les dépôts de marque<br />
ou de modèle sont peu onéreux, surtout<br />
qu'il s'agit de coûts pour une protection<br />
longue (10 ans pour les marques, 5 ans<br />
pour les modèles).<br />
• Par ailleurs, pour les marques et les modèles,<br />
un délai de 6 mois, porté à un an<br />
pour les brevets, permet d'étendre une<br />
protection peu chère (un dépôt au Benelux<br />
ou au Luxembourg) au niveau international,<br />
tout en ayant un effet rétroactif au jour<br />
du dépôt initial. Cela permet généralement<br />
de finaliser le produit ou service, et de le<br />
tester auprès de ses clients avant d'engager<br />
de grands frais.<br />
• Enfin, il existe ensuite plusieurs outils internationaux<br />
(marque ou modèle international,<br />
demande de brevet PCT, etc.) qui vont<br />
également permettre de limiter ou reporter<br />
les frais, si vous envisagez de commercialiser<br />
vos produits ou services à l'étranger, directement<br />
ou avec des partenaires (et donc<br />
des licences ou des franchises).<br />
La complexité de la matière peut freiner<br />
certains entrepreneurs … mais la comptabilité<br />
ou la fiscalité sont aussi des matières<br />
complexes, sans pour autant empêcher de<br />
déposer ses comptes !<br />
Pour plus de renseignements :<br />
office@freylinger.com<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 41
Entrevue Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
LA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE,<br />
DÉFI POUR LE RECYCLAGE<br />
La montée en puissance de la mobilité<br />
électrique peut certes être conçue comme<br />
une bonne chose pour l’environnement.<br />
Mais les batteries massives et complexes<br />
qui permettent de faire fonctionner<br />
ces véhicules doivent bien, en bout de<br />
course, être recyclées. Au Luxembourg,<br />
c’est l’ASBL Ecobatterien qui veille à<br />
ce que ce recyclage soit effectué dans<br />
les règles de l’art. Bernard Mottet, CEO<br />
d’Ecobatterien, nous en dit plus sur ce défi<br />
en constante évolution.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
ASBL Ecobatterien<br />
POUVEZ-VOUS NOUS PARLER<br />
DE L’ORIGINE D’ECOBATTERIEN,<br />
L’ASBL CHARGÉE DE GARANTIR<br />
LE RECYCLAGE DES PILES<br />
ET ACCUMULATEURS ?<br />
Il est bon de rappeler le contexte dans lequel<br />
tant Ecotrel qu’Ecobatterien ont été<br />
créés. Jusqu’en 1994, la gestion des déchets<br />
était réduite à sa plus simple expression<br />
: on remplissait des sacs poubelles<br />
qu’on déposait devant sa porte, et<br />
un camion venait les chercher pour les<br />
conduire à la décharge. À partir de 1994,<br />
plusieurs directives européennes ont été<br />
adoptées pour responsabiliser les producteurs<br />
de certains biens. Les voitures étaient<br />
concernées, mais aussi les piles et une série<br />
d’autres produits. Le principe consistait à<br />
faire payer une cotisation aux consommateurs<br />
via les producteurs de ces biens, afin<br />
de financer leur recyclage. Chaque pays<br />
devait toutefois mettre en place son propre<br />
système pour gérer la mise en application<br />
de ces directives. C’est ainsi que les ASBL<br />
Ecotrel et Ecobatterien ont été créées.<br />
Ecobatterien, comme son nom l’indique,<br />
se concentre sur le recyclage des piles et<br />
accumulateurs. Grâce aux cotisations perçues,<br />
l’ASBL finance la collecte et le traitement<br />
des déchets de piles et d’accumulateurs<br />
portables en utilisant les structures<br />
de l’action « SuperDrecksKësch t».<br />
42 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Social<br />
VOTRE ACTION CONCERNE-T-ELLE<br />
ÉGALEMENT LES BATTERIES<br />
QUE L’ON RETROUVE DANS<br />
LES VÉHICULES ÉLECTRIQUES<br />
ET HYBRIDES ?<br />
Oui, nous sommes autant compétents pour<br />
les piles portables que pour les batteries<br />
industrielles et les batteries automobiles.<br />
Toutefois, pour le secteur automobile, nous<br />
avons adapté notre structure en créant un<br />
système de cotisation administrative d’une<br />
valeur de… zéro euro.<br />
En effet, on demande seulement aux producteurs<br />
de nous déclarer les piles et batteries<br />
contenues dans leurs véhicules. Il peut<br />
s’agir de petites piles qu’on trouve dans les<br />
télécommandes de voitures par exemple,<br />
mais aussi de batteries de démarrage au<br />
plomb ou de batteries de traction au lithium.<br />
Le plomb, le lithium et les autres métaux<br />
rares présents dans ces deux derniers<br />
types de batteries ayant une certaine valeur,<br />
les garagistes choisissent souvent<br />
d’en assurer eux-mêmes la reprise.<br />
Dans ce cas, nous leur demandons de les<br />
remettre à des filières conventionnées par<br />
Ecobatterien. De cette manière, nous assurons<br />
la traçabilité de ces produits et garantissons<br />
leur bon recyclage. Nous avons<br />
ainsi pu bouter hors du pays une série de<br />
ferrailleurs qui travaillaient dans l’illégalité.<br />
ET DANS LE CAS OÙ LES GARAGES<br />
CHOISISSENT DE VOUS CONFIER<br />
LES BATTERIES,<br />
COMMENT PROCÉDEZ-VOUS ?<br />
Dans ce cas, nous demandons une participation<br />
financière au moment de la<br />
collecte de la batterie. C’est le principe<br />
du « pay as you collect », plutôt que le<br />
« pay as you sell » qui est appliqué pour<br />
les autres produits. Nous avons en tout<br />
cas la possibilité de traiter ces batteries<br />
nous-mêmes, via nos différentes usines<br />
partenaires. Il faut savoir que cela représente<br />
un énorme défi en matière de logistique<br />
et de sécurité. La batterie d’une<br />
Tesla, par exemple, pèse 630 kg. D’autres<br />
batteries sont des structures à lamelles,<br />
« POUR MAINTENIR LA QUALITÉ DU TRAVAIL PROPOSÉ<br />
PAR LES USINES AVEC LESQUELLES NOUS TRAVAILLONS,<br />
NOUS ÉVITONS DE METTRE UNE PRESSION<br />
MALSAINE SUR LEURS PRIX »<br />
qui représentent d’importants risques de<br />
court-circuit et donc d’incendie. En outre,<br />
l’ampérage de ces accumulateurs est très<br />
élevé. Si l’on se fait électrocuter, on n’a en<br />
général pas droit à une deuxième chance…<br />
Une batterie de voiture peut-elle être recyclée<br />
autrement qu’en étant démontée et<br />
en récupérant chacun de ses composants ?<br />
La directive européenne prévoit en effet<br />
deux autres possibilités pour les batteries<br />
de voiture. Tout d’abord, il est possible<br />
de les réutiliser dans un autre véhicule,<br />
par exemple. Ensuite, une batterie<br />
qui n’a plus que 70 % de capacité ne sera<br />
plus optimale pour être utilisée dans une<br />
voiture. Par contre, il sera possible de s’en<br />
servir comme « batterie tampon » dans un<br />
système smart grid.<br />
IL Y A BEAUCOUP DE DÉBATS<br />
SUR LA RÉELLE « PROPRETÉ »<br />
DES MOTEURS ÉLECTRIQUES,<br />
NOTAMMENT EN RAISON DE<br />
L’ORIGINE DE LEURS COMPOSANTS.<br />
PEUT-ON VRAIMENT GARANTIR<br />
LE RECYCLAGE DES DIFFÉRENTS<br />
MÉTAUX RARES UTILISÉS,<br />
COMME LE LITHIUM ?<br />
Tout est une question de prix. Plus le cours<br />
du lithium sera élevé, plus les différents<br />
acteurs du secteur auront tendance à s’organiser<br />
pour permettre un recyclage complet<br />
des batteries. Toutefois, le lithium est<br />
une ressource limitée, et il faudra trouver<br />
un jour une autre solution pour les batteries<br />
de véhicules électriques. Cela signifie<br />
que les défis que représente pour nous le<br />
recyclage de ces batteries continueront à<br />
évoluer avec la technologie.<br />
Nous devons donc parvenir à anticiper<br />
les évolutions du marché et mettre<br />
à disposition les usines de traitement<br />
qui offrent les meilleurs rendements de<br />
recyclage possible.<br />
QUELS SONT VOS CRITÈRES<br />
POUR TROUVER CES USINES,<br />
AUJOURD’HUI ET DEMAIN ?<br />
Quand je parle de rendement, je parle<br />
avant tout de qualité du travail effectué qui<br />
prend aussi en compte le facteur humain.<br />
Pour maintenir cette qualité, nous refusons<br />
de mettre la pression sur ces usines pour<br />
qu’elles baissent leurs prix exagérément.<br />
Par exemple, le recyclage effectué hors<br />
Europe et plus particulièrement en Afrique<br />
ou en Asie ne présente aucune garantie de<br />
qualité et se pratique le plus souvent dans<br />
des conditions inhumaines. C’est pourquoi<br />
nous travaillons au plus près de chez<br />
nous, et exclusivement en Europe : les piles<br />
et batteries sont traitées dans les Vosges<br />
et dans l’Aveyron, alors que les batteries<br />
au plomb sont recyclées dans une<br />
usine en Allemagne.<br />
Sur l’année 2018, l’action<br />
d’Ecobatterien a permis de récolter<br />
1600 tonnes de batteries au plomb,<br />
et 140 tonnes de piles portables<br />
et de batteries industrielles.<br />
Les batteries au lithium<br />
sont reprises dans la catégorie<br />
« batteries industrielles ».<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 43
En coulisse Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
OBTENIR UNE JUSTE INDEMNISATION<br />
DES GARDES DE PHARMACIE<br />
Organisées par le Syndicat des Pharmaciens Luxembourgeois (SPL), les gardes des pharmacies<br />
du pays représentent un important défi organisationnel et financier. En effet, tandis<br />
que toutes les pharmacies doivent assurer et financer ce service universel, ils ne sont rémunérés<br />
qu’en fonction du nombre de passages en pharmacies – un modèle qui ne couvre<br />
largement pas les coûts, surtout pour les pharmacies en périphérie.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
600<br />
Alain de Bourcy<br />
O<br />
n ne sait jamais à quel moment on<br />
aura besoin d’un médicament en urgence.<br />
Si c’est au milieu de la nuit,<br />
un dimanche ou durant un jour férié, on<br />
peut heureusement toujours compter sur<br />
les pharmacies de garde. Une pharmacie<br />
proche de chez vous est ainsi toujours<br />
ouverte de 19h à 8h le lendemain. Les dimanches<br />
et jours fériés, une garde est assurée<br />
durant 24 heures, de 8h à 8h. « Tous<br />
les pharmaciens qui disposent d’une officine<br />
ouverte au public sont intégrés dans<br />
le système de garde. Le Syndicat des Pharmaciens<br />
Luxembourgeois (SPL) se charge<br />
d’élaborer les plans de garde de manière à<br />
assurer la meilleure desserte possible dans<br />
tout le pays, explique Alain de Bourcy, président<br />
du SPL. Ce plan est ensuite soumis<br />
à l’approbation du ministère de la Santé. »<br />
UN POIDS FINANCIER<br />
IMPORTANT<br />
Pour chaque pharmacie, il faut pouvoir<br />
s’organiser en fonction de ses tours de<br />
garde. « Nous devons nous assurer qu’un<br />
pharmacien diplômé soit présent à la<br />
pharmacie durant l’entièreté de la garde. Il<br />
n’est pas question de laisser une aide ou<br />
un préparateur s’en charger, poursuit Alain<br />
de Bourcy. Cela signifie que chaque garde –<br />
nous en assurons quelque 3 300 par an au<br />
Luxembourg– représente un engagement<br />
financier considérable. Or, le système d’indemnisation,<br />
tel qu’il est aujourd’hui prévu,<br />
ne nous permet pas de couvrir nos frais<br />
de fonctionnement. »<br />
Mais dans certaines pharmacies de régions<br />
plus rurales, on doit constater une lourde<br />
perte financière. »<br />
UNE PRIME POUR<br />
COMPENSER LA PERTE DIRECTE<br />
Selon le SPL, on pourrait remédier partiellement<br />
au problème financier en allégeant<br />
les obligations de garde, donc réduire le<br />
nombre de pharmacies devant prester le<br />
service de garde parallèlement. La volonté<br />
politique est cependant de maintenir l’offre<br />
actuelle et ainsi la question d’une compensation<br />
financière doit forcément être abordée.<br />
« Déjà depuis début 2017, nous avions<br />
eu des échanges avec Lydia Mutsch, la précédente<br />
ministre de la Santé, à ce sujet.<br />
Elle nous a proposé de faire réaliser une<br />
étude par une fiduciaire, qui nous permettrait<br />
de mieux évaluer l’impact financier<br />
des gardes pour les pharmacies. L’étude a<br />
clairement démontré que les pharmaciens<br />
prestant ce service à la santé publique font<br />
en moyenne une perte directe de 600 euros,<br />
ceci par pharmacie et par garde ! »,<br />
indique Alain de Bourcy. « Il y a donc urgence<br />
à régler le problème, car le mécontentement<br />
devient très important au sein<br />
de notre secteur. »<br />
« IL Y A UNE URGENCE<br />
À RÉGLER LE PROBLÈME,<br />
CAR LE MÉCONTENTEMENT<br />
DEVIENT TRÈS IMPORTANT<br />
AU SEIN DE NOTRE SECTEUR »<br />
C’est le montant en euros<br />
de la perte financière moyenne subie<br />
par chaque pharmacie du Luxembourg<br />
lorsqu’elle assure une garde<br />
En effet, actuellement, une indemnisation<br />
est prévue pour chaque patient conseillé et<br />
servi durant les gardes. Elle s’élève à 5,78 €<br />
entre 19 et 22h et à 12,71 € après 22h.<br />
« Le problème, c’est que tous les pharmaciens<br />
ne sont pas logés à la même enseigne<br />
avec ce système d’indemnisation, estime<br />
le président du SPL. En effet, les pharmacies<br />
qui sont situées à proximité de polycliniques<br />
ou de maisons médicales, dans<br />
de grandes villes comme Luxembourg ou<br />
Esch, parviennent encore à limiter les dégâts,<br />
car elles comptent quelques patients<br />
durant leur garde.<br />
Le programme du nouveau gouvernement<br />
prévoit pourtant de mettre en place une<br />
indemnisation basée sur le modèle de celle<br />
pratiquée dans le secteur de la médecine<br />
générale. Il s’agirait d’octroyer une prime de<br />
présence, en plus de l’indemnisation versée<br />
par le patient. « Nous ne demandons rien de<br />
plus que le montant de la perte moyenne,<br />
telle qu’elle a été estimée dans l’étude commandée<br />
par la ministre Mutsch. Nous attendons<br />
que le nouveau ministre de la Santé<br />
nous fixe un rendez-vous pour concrétiser<br />
enfin ce projet », conclut Alain de Bourcy.<br />
44 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
Intis eaquas voloribeatur animaxi mpelis conse corum adiciist<br />
quo veligent, nossi corem denienissit ametur? Catiorita nesti<br />
dunt autem sus.<br />
Atemporem faccabore conest andae verferitatio omnimi,<br />
odit alistiis qui ium quiducit, vellupt asinusda et volore,<br />
verciunt autatio. Hendeni hiligen denihitatemo blaborempos<br />
dolupta essunt laut id qui dolupis eos ea sitianis dolectatur<br />
aut aute veliquu ntint, ut eatio. Am, occum sinis exero<br />
ipienih illanda eperore nonsequassum que nime volum voles<br />
comnimo sapidia nducipiet plaboribusam niasped ut esed<br />
et quam, sam ut ention reped quatati bea conem consed<br />
quidebis maxim ut et magnam, qui rernatia coreperorum as<br />
et, print solor print miliqui ssimpore si doluptatqui voluptae<br />
ipsae ellum quo torepudae quaerias rem. Nam dem cupidios<br />
acearupta ducius con nobit aut pelessit utam voluptia<br />
consedi omnimus, utem et volorent expe quatur sequae.<br />
Olorese quiatum rercit volore dest ab ipist pa sant lamus<br />
maio. Simi, sam remquiam volenit qui dolupta arunti same et<br />
et facculparit evel maio quidebit re, incid molor susapiduntur<br />
sae il imagnihil moluptas quo consequatur abo. Nequo totat<br />
voluptate dolupti con prati adit et imet libusda ium amus<br />
doluptata doluptatia dolest rerro ident fuga. Et quiam que<br />
minvelenem inctat quatemporro maiostis dolorrovit aut<br />
explatae et aspitio. Ducitae caeperum del is accatur, comnisi<br />
quae nia volest fugiasperum volore quame possum repudi<br />
dolute saestem in restibea siti opta dollent, consectem que<br />
doluptae. Nimin re dit, comnis ex exerati deris destet que<br />
solupta tincim faccaborit, evenis dere essi aspit volecti officie<br />
nimoluptae. Agnihicimus, qui ducit rent ullame nemo imil<br />
id es rest, vollicit ape cus alia dolores molum harumquis et<br />
doloris milistotam, nam aliquas perio. Natatur epudit volupta<br />
temodis ra doluptatetur audit la es mollupi derfera tiumet<br />
eum dolupti atibusdam quo dunt.<br />
Eperum il estor minus ulparchilis sunto magnatur, omnimet<br />
alitistotas mo voluptia volumen debiti dem quiantur? Qui<br />
cum quates dolupta tquias nonsequ aecusande nullabo.<br />
Xernatia corerio ipsum voluptur? Lorepeligent ea doluptat<br />
hiciis as sequos invel iunt aliquat landit que porem ea aut aut<br />
erae identité visuelle qui ducipsa periae. Nam none repel mo<br />
ium hitas est ea nimusant, que num latur? Quibusdae dolupta<br />
spitatur aut ut mincimpora nonsectur, venduciliquo ea am,<br />
nonseque saperum es sunt eat.<br />
Pa dolorum nonsent, cus.<br />
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MAISON D’ÉDITION<br />
74, rue Ermesinde L-1469 Luxembourg<br />
T.: (+352) 26 45 85 86 | F.: (+352) 26 45 84 94
News Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
SANTÉ<br />
COLLECTE DE MÉDICAMENTS NON UTILISÉS<br />
En 2018, la SuperDrecksKëscht et les pharmacies<br />
luxembourgeoises ont collecté environ 178 tonnes<br />
de médicaments et de produits cosmétiques, soit environ<br />
300 grammes par habitant. On constate qu’un nombre élevé<br />
d’emballages éliminés était encore pleins ou presque pleins.<br />
Les médicaments non utilisés entraînent des coûts<br />
économiques importants qui peuvent être évités.<br />
En veillant à une gestion rationnelle des médicaments,<br />
les acteurs sociaux, et notamment les patients, peuvent<br />
contribuer à protéger l’environnement et à accroître<br />
la rentabilité des coûts dans le domaine de la santé.<br />
Plus d’informations sur www.sdk.lu<br />
ÉCOLOGIE<br />
ÉTUDE CONCERNANT LES DÉCHETS MÉNAGERS<br />
Dans un souci de combattre le gaspillage alimentaire, l’Administration<br />
de l’environnement réalise actuellement la 5 e édition de l'analyse<br />
des déchets ménagers nationale par le bureau d'études Eco-Conseil sàrl.<br />
Pendant 4 semaines une équipe trie et analyse +/- 30 tonnes de déchets<br />
ménagers manuellement en 27 fractions différentes. Ces fractions sont<br />
ensuite analysées plus en détail afin de pouvoir chiffrer certaines catégories<br />
de déchets plus spécifiques, comme p.ex.: les déchets alimentaires.<br />
L'étude sera finalisée fin de l'année.<br />
Plus d’informations sur https://environnement.public.lu<br />
ÉCOLOGIE<br />
CAMPAGNE CLEVER AKAFEN<br />
Dans le cadre de la campagne Clever akafen (« Acheter malin »),<br />
la SuperDrecksKëscht ® , de même que ses partenaires Chambre de Commerce,<br />
Chambre des Métiers, clc (confédération luxembourgeoise du commerce)<br />
et Union Luxembourgeoise des Consommateurs font la publicité de produits<br />
écologiques et générant peu de déchets, portant la mention ‘Clever akafen –<br />
Produits recommandés par la SuperDrecksKëscht ® ’.<br />
Les consommateurs sont ainsi incités à consommer des produits dans le respect<br />
de l’environnement et du principe de gestion durable, sans pour autant devoir<br />
renoncer au confort et à la qualité. La campagne veut par ailleurs inciter<br />
les fabricants à mettre au point des produits écologiques et animer<br />
les commerçants à élargir leur gamme de produits écologiques, afin de satisfaire<br />
aux besoins croissants des clients à la recherche de produits labellisés.<br />
La campagne nationale a été distinguée par la Commission européenne<br />
comme stratégie de « meilleure pratique » en matière de prévention<br />
et de réduction des déchets.<br />
Plus d’informations sur www.clever-akafen.lu<br />
46 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
PUBLIREPORTAGE<br />
BÉNIÈRE TRAITEUR :<br />
ÉCRIRE VOTRE HISTOIRE<br />
DANS LE CADRE PARFAIT<br />
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en matière d’organisation de réceptions et de mariages.<br />
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Bénière Traiteur, Le Domaine aux Anges,<br />
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du Bois d’Arlon, Le Château Saint Sixte,<br />
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www.beniere-traiteur.com | yann@beniere-traiteur.com |
Entrevue Digital<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
DES MOYENS DE PAIEMENT<br />
À LA TRADITION BIEN ANCRÉE<br />
Au Luxembourg, les paiements en cash<br />
et par cartes occupent pratiquement<br />
tout le terrain. Toutefois, sous l’impulsion<br />
des géants du web, des banques<br />
traditionnelles et d’autres opérateurs<br />
plus ou moins connus, des solutions alternatives<br />
font leur apparition.<br />
Du paiement sans contact via téléphone<br />
portable en passant par les transferts<br />
d’argent par SMS, les nouvelles technologies<br />
donnent naissance à des façons<br />
de payer alternatives qui influenceront à<br />
terme le métier de commerçant.<br />
TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />
Entrer dans un magasin, choisir quelques<br />
articles et rentrer chez soi, sans passer<br />
par la caisse, voilà un scénario qui pourrait<br />
devenir réalité dans les années à venir<br />
au Luxembourg. La technologie évolue à<br />
très grande vitesse et rien ne semble pouvoir<br />
la freiner. Si ce n’est la capacité des<br />
utilisateurs à adopter de nouvelles habitudes<br />
de paiement. « Pour s’imposer, les<br />
nouvelles solutions devront apporter une<br />
réelle valeur ajoutée à l’utilisateur, confie<br />
Marc Hemmerling, General Counsel Digital<br />
Banking, Fintech & Payments au sein de<br />
l’ABBL, l’association des Banques et Banquiers<br />
au Luxembourg. En résumé, elles<br />
doivent être simples d’utilisation, faciliter<br />
la vie du client, tout en garantissant un niveau<br />
de sécurité optimal. »<br />
Pour l’heure, le cash et les cartes de débit<br />
ou de crédit sont encore largement plébiscités<br />
par le public au Luxembourg. Les<br />
cartes ont d’ailleurs réussi à renforcer leur<br />
attractivité avec l’arrivée du paiement sans<br />
contact (contactless) qui est aujourd’hui<br />
largement répandu. « Le contactless apporte<br />
une vraie valeur ajoutée. L’opération<br />
est plus rapide, tant pour le commerçant<br />
que pour le client, constate Stefanie Hüls,<br />
Head Merchant Services Luxembourg<br />
de Worldline, leader européen des paiements,<br />
à qui appartient SIX Payment Services<br />
depuis fin 2018. La preuve en est que<br />
plus de 40 % des paiements par carte se<br />
font désormais sans contact au Luxembourg,<br />
sans qu’aucun souci de sécurité ne<br />
soit à déplorer. »<br />
48 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Digital<br />
« AU LUXEMBOURG, LE PAIEMENT VIA MOBILE<br />
ATTEINT 2 À 3 % DES TRANSACTIONS »<br />
MICHAEL PECHNER - PAYCONIQ<br />
EN ROUTE VERS LE PAIEMENT<br />
INVISIBLE<br />
Pour l’heure, le client comme le commerçant<br />
restent prudents. « Tout le monde est à la<br />
recherche d’une solution fiable et sécurisée.<br />
Au Luxembourg, la confiance dans la banque<br />
et les moyens de paiement existants est<br />
grande, détaille Stefanie Hüls. Aujourd’hui,<br />
les mondes offline et online se croisent.<br />
UNE OUVERTURE DU MARCHÉ<br />
POUR UNE COMPLEXITÉ ACCRUE<br />
Sous l’impulsion de l’Europe et de sa<br />
directive PSD2, on assiste actuellement<br />
à l’ouverture du marché du paiement à<br />
de nouveaux acteurs de la finance. « Les<br />
banques traditionnelles vont devoir s’ouvrir<br />
à des acteurs tiers. Un plus grand choix<br />
va donc s’offrir au commerçant et à son<br />
client, confie Marc Hemmerling. L’arrivée<br />
d’un intermédiaire supplémentaire dans la<br />
chaîne de paiement complexifie toutefois<br />
l’opération. Le client ne le voit pas, mais<br />
le système à mettre en place demande des<br />
investissements, à la fois pour répondre<br />
aux exigences de sécurité, assurer la<br />
maîtrise des incidents et proposer une<br />
solution facile d’utilisation. »<br />
Au Luxembourg, des solutions sont déjà<br />
portées par des prestataires non bancaires.<br />
Digicash en est un bel exemple.<br />
Rachetée par l’entreprise belge Payconiq,<br />
cette application de paiement, présente<br />
dans certains points de vente et supportée<br />
par les principales banques locales,<br />
permet de payer en scannant un QR code.<br />
« Au Luxembourg, le paiement via mobile<br />
atteint 2 à 3 % des transactions.<br />
Dans le monde, on relève que 8 % des transactions<br />
se font grâce à un support mobile,<br />
notamment sous l’impulsion de la Chine,<br />
pays qui représente à lui seul 30 % de ces<br />
paiements dématérialisés », explique Michael<br />
Pechner, CEO de Digicash Luxembourg<br />
et COO de Payconiq International.<br />
Très apprécié pour le transfert d’argent<br />
en peer-to-peer, du compte bancaire<br />
d’un particulier à celui d’un autre particulier,<br />
et pour le règlement des factures sur<br />
lesquelles est imprimé un QR Code, Digicash<br />
peine encore à faire son entrée dans<br />
les points de vente, en tant que moyen de<br />
paiement à part entière. « Nous sommes<br />
conscients que l’expérience client doit<br />
encore être améliorée. Cela passera notamment<br />
par l’intégration de services annexes,<br />
comme la carte de fidélité, le bon<br />
cadeau… », ajoute le dirigeant de Payconiq.<br />
À côté de ces solutions locales, les grandes<br />
entreprises comme Amazon, PayPal, Google<br />
ou Apple proposent, ou vont très bientôt<br />
proposer, des solutions de paiement améliorées,<br />
même si elles restent attachées à une<br />
carte de crédit. La rupture technologique est<br />
en marche et s’annonce considérable.<br />
Nous nous adaptons en permanence et<br />
nous permettons à nos clients de profiter<br />
immédiatement des avancées technologiques<br />
au fur et à mesure de leur apparition.<br />
» Point d’achoppement régulièrement<br />
soulevé, l’arrivée du paiement 3D Secure<br />
pour les achats en ligne décourage plus<br />
d’un client. « Il faut rappeler que ce système<br />
a été mis en place pour lutter contre<br />
la fraude, très courante jusque-là sur le<br />
web. L’abandon d’un achat peut évidemment<br />
être synonyme de perte pour le commerçant,<br />
mais il s’agit aussi dans certains<br />
cas d’une fraude évitée. Partant de là, nous<br />
sommes bien conscients que 3D Secure est<br />
un frein à la fluidité des opérations. Bonne<br />
nouvelle, une solution 2.0 arrive bientôt.<br />
Elle permettra une expérience plus fluide,<br />
plus intégrée tout en gardant un haut<br />
niveau de sécurité. »<br />
D’autres développements sont en cours<br />
sur le marché. « Nous devrions voir plus<br />
d’innovation et de concurrence dans les<br />
années à venir. Cela va venir stimuler la<br />
croissance des paiements alternatifs, résume<br />
Michael Pechner. Des solutions et des<br />
offres de services paneuropéennes vont<br />
arriver, grâce à l’interopérabilité soutenue<br />
par les open API’s des systèmes bancaires.<br />
Le client cherche de plus en plus une expérience<br />
omni-channel internationale, c’està-dire<br />
la même expérience en ligne et en<br />
boutique. Payconiq est bien placé pour<br />
permettre cela. »<br />
D’un paiement mobile à l’aide d’un smartphone<br />
ou d’une montre connectée, déjà<br />
très en vogue en Chine ou dans les pays<br />
nordiques, l’expérience va évoluer vers<br />
l’invisibilité de la transaction (frictionless<br />
payments), comme cela se fait déjà au niveau<br />
de certains péages autoroutiers. « Les<br />
objets connectés s’intègrent petit à petit<br />
dans notre quotidien et vont pouvoir piloter<br />
nos paiements, ajoute Stefanie Hüls.<br />
Mais il faut toujours garder à l’esprit que<br />
c’est le client qui adopte ou non une solution,<br />
sur base de la valeur ajoutée qu’elle<br />
lui procure. »<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 49
En coulisse Digital<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
FAIRE ENTRER LE TRANSPORT<br />
DE MARCHANDISES DANS L’ÈRE DIGITALE<br />
Depuis 1956, une Convention relative au contrat de transport international des Marchandises<br />
par Route (CMR) accompagne chaque transport de marchandises. Ce document papier<br />
est en cours de remplacement par une version électronique, l’e-CMR, qui n’a encore<br />
séduit que 19 pays. L’Europe devrait toutefois bientôt adopter un format électronique<br />
standard pour ce document, ce qui permettrait d’élargir son utilisation à d’autres pays.<br />
L<br />
a transformation digitale touche<br />
tous les secteurs, mais certains sont<br />
plus lents à la détente que d’autres.<br />
C’est le cas du domaine du transport de<br />
marchandises, dans lequel un document<br />
papier qui a une vraie valeur juridique<br />
continue à être utilisé de manière privilégiée.<br />
« Le CMR, qui date de 1956, est une<br />
convention ratifiée par une cinquantaine<br />
de pays et qui établit l’obligation, lors d’un<br />
transport de marchandises, de remplir une<br />
lettre de voiture reprenant des détails sur<br />
la cargaison, signalant également les éventuels<br />
dégâts subis par celle-ci, l’endroit où<br />
elle doit être déposée, etc. L’expéditeur,<br />
mais aussi le chauffeur et le destinataire<br />
doivent signer ce document dont chacun<br />
garde une copie.<br />
L’Allemagne semble toutefois décidée à signer<br />
prochainement le protocole e-CMR.<br />
Quant à la Belgique, elle s’est lancée avec<br />
les Pays-Bas et le Luxembourg dans un<br />
projet-pilote appelé « e-CMR Benelux », qui<br />
a débuté en décembre 2017. Les trois pays<br />
souhaiteraient notamment que les e-CMR<br />
soient enregistrés dans un système électronique<br />
accessible aux autorités des pays<br />
concernés. « Que ce soit au niveau européen<br />
et au niveau du Benelux, les projets<br />
e-CMR mettent du temps à être largement<br />
adoptés. Aujourd’hui, dans la masse totale<br />
des lettres de voiture qui sont produites,<br />
moins de 5 % sont des e-CMR, indique Rudy<br />
Hemeleers. Cette réticence s’explique par<br />
l’absence d’harmonisation du cadre réglementaire<br />
au niveau européen et par la nécessité<br />
de mettre au point une procédure<br />
et une interface informatique harmonisées<br />
entre les chargeurs, les transporteurs et<br />
les différents systèmes e-CMR. Un acteur<br />
comme Luxair ne souhaite pas devoir traiter<br />
un type d’e-CMR différent pour chaque<br />
société de transport. »<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
1,7 %<br />
Rudy Hemeleers<br />
L’adoption d’un e-CMR à l’échelle<br />
européenne permettrait de faire<br />
économiser aux transporteurs<br />
une somme potentielle d’environ<br />
1,7 milliard d’euros par an<br />
Je vous laisse imaginer la quantité de<br />
paperasse que le système engendre », explique<br />
Rudy Hemeleers, conseiller auprès<br />
du ministère des Transports luxembourgeois<br />
et de la Commission européenne, et<br />
très actif dans la mise en place d’un e-CMR<br />
à l’échelle européenne.<br />
UN PROJET-PILOTE ENTRE<br />
LES PAYS DU BENELUX<br />
Depuis 2008, un nouveau protocole a été<br />
ajouté à la convention de 1956. Il permet<br />
l’utilisation d’une version électronique du<br />
CMR. 19 pays y ont adhéré, dont le Luxembourg,<br />
à la fin de l’année 2017. La Belgique<br />
et l’Allemagne n’ont par contre pas encore<br />
suivi le mouvement. Quand des marchandises<br />
sont envoyées en Allemagne depuis<br />
le Luxembourg, et inversement, c’est le<br />
CMR conventionnel, en version papier, qui<br />
doit encore être utilisé.<br />
L’EFTI, SOLUTION MIRACLE ?<br />
Cette harmonisation devrait bientôt voir<br />
le jour. La Commission européenne doit<br />
ainsi voter cette année une proposition<br />
qui contraint les pays européens à accepter<br />
que les documents liés au transport<br />
de marchandises soient fournis au format<br />
électronique. Selon Rudy Hemeleers, ce<br />
règlement, appelée eFTI (Electronic Freight<br />
Transport Information) entrera donc prochainement<br />
en vigueur.<br />
Les multiples avantages d’une lettre de<br />
voiture électronique pourraient ainsi bénéficier<br />
à tous les transporteurs des pays européens.<br />
« L’e-CMR est plus sûr, plus simple<br />
et surtout plus économique, explique Rudy<br />
Hemeleers. Il coûte entre 4 et 5 euros de<br />
moins que la version papier. Sachant que<br />
377 millions de CMR sont produits chaque<br />
année en Europe, cela représente une économie<br />
potentielle de 1,7 milliard ! » L’utilisation<br />
des solutions digitales, comme<br />
le e-CMR, pourrait aussi permettre aux<br />
transporteurs de mieux planifier et suivre<br />
les trajets pour favoriser la multimodalité.<br />
Enfin, un meilleur partage des informations<br />
entre les transporteurs et leurs clients éviterait<br />
aussi que les camions roulent vides<br />
ou avec un faible taux de chargement.<br />
50 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
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TELINDUS :<br />
40 ANS D’ENGAGEMENT<br />
POUR UN LUXEMBOURG DIGITAL<br />
En <strong>2019</strong>, Telindus fête ses quarante ans d’existence. Acteur historique de la télécommunication et de l’ICT,<br />
il a accompagné la transformation des principales institutions économiques du pays au fil des décennies.<br />
Alors que Telindus s’apprête à s’installer dans de nouveaux locaux avec son partenaire Tango,<br />
nous vous proposons de revenir sur son développement hors du commun.<br />
ACTEUR DE CONFIANCE<br />
A travers cette nouvelle organisation, Telindus<br />
entend mieux poursuivre la mission<br />
qu’elle s’est fixée il y a quarante ans : accompagner<br />
les acteurs de la société pour<br />
leur permettre d’évoluer grâce à la technologie.<br />
« Le numérique est désormais<br />
partout, transformant considérablement<br />
notre rapport au monde. Il y a quarante<br />
ans, la technologie n’avait pas la place<br />
centrale qu’elle occupe aujourd’hui. Désormais,<br />
les métiers se transforment à<br />
travers le numérique. Notre rôle a cependant<br />
toujours été le même : pouvoir fournir<br />
un conseil et un support à nos clients<br />
pour faire évoluer leur activité au départ<br />
des possibilités offertes par la technologie<br />
», ajoute Gérard Hoffmann.<br />
Personne, en 1979, n’était en mesure de<br />
prédire l’avenir de Telindus Luxembourg. A<br />
l’époque, la société naît du rapprochement<br />
de Telindus Belgique, société spécialisée en<br />
télécommunication qui cherchait le moyen<br />
d’accompagner ses clients internationaux<br />
au Luxembourg, et de l’ARBED, qui cherchait<br />
à diversifier ses activités. Débute alors<br />
une grande aventure qui va accompagner<br />
l’incroyable transformation de l’économie<br />
luxembourgeoise. « Nous sommes nés pour<br />
servir des enjeux industriels, commente<br />
Gérard Hoffmann, l’actuel CEO de Proximus<br />
Luxembourg et Ex-Président du Conseil<br />
d’administration et Administrateur-délégué<br />
de Telindus Luxembourg. L’objectif<br />
était d’accompagner l’évolution des besoins<br />
en connectivité de grands acteurs<br />
économiques mais aussi d’institutions. A<br />
l’époque, l’économie luxembourgeoise est<br />
encore essentiellement sidérurgique. Le<br />
développement de l’industrie financière va<br />
suivre et on était loin d’imaginer l’émergence<br />
d’un Luxembourg digital. »<br />
NOUVELLES SYNERGIES<br />
Cette année <strong>2019</strong> sera celle du quarantième<br />
anniversaire de ce fleuron économique<br />
luxembourgeois. Elle sera notamment<br />
marquée par un déménagement.<br />
Telindus quittera son siège historique de<br />
Strassen pour s’installer dans la zone d’activité<br />
de Bourmicht avec son partenaire,<br />
l’opérateur mobile Tango. « Ce déménagement<br />
est symbolique, assure Gérard Hoffmann.<br />
C’est l’aboutissement d’une stratégie<br />
payante, avec l’intégration à travers<br />
Proximus Luxembourg de notre activité et<br />
de celle de Tango, pour mieux accompagner<br />
nos clients dans la mise en œuvre des<br />
technologies existantes. Ce rapprochement<br />
s’inscrit naturellement dans un mouvement<br />
de convergence des activités d’intégrateur<br />
et d’opérateur fixe et mobile. »<br />
Dans cette nouvelle configuration, les deux<br />
marques, Telindus et Tango, demeurent.<br />
L’activité sera désormais développée à<br />
travers la seule entité juridique Proximus<br />
Luxembourg SA.<br />
Pour cela, Telindus a sans cesse dû s’adapter<br />
pour répondre aux nouveaux enjeux de<br />
nos clients. « Dans un contexte de digitalisation,<br />
les différents acteurs ont toujours<br />
besoin d’un partenaire de confiance pour<br />
les accompagner dans la mise en œuvre<br />
de solutions technologiques. C’est là que<br />
nous créons de la valeur. Par le passé, nous<br />
étions un intégrateur de solutions technologiques<br />
hardware, permettant au client de<br />
se doter d’un environnement système performant,<br />
précise Gérard Hoffmann. Depuis<br />
2001, on constate une impressionnante accélération<br />
des évolutions technologiques,<br />
qui se traduit notamment à travers une<br />
adoption massive du cloud et la convergence<br />
de l’IT et des réseaux de télécommunication.<br />
Les grands noms du numérique<br />
ont changé. Quant à nous, nous sommes<br />
restés l’interface de choix entre les besoins<br />
des clients et les solutions technologiques<br />
proposées par ces grands acteurs, avec la<br />
volonté d’aider les organisations à évoluer<br />
efficacement au cœur d’un marché toujours<br />
plus grand. »<br />
FIDÈLE À SES VALEURS<br />
Telindus, en quarante ans, a toujours veillé<br />
à accompagner les évolutions digitales et la<br />
diversification de l’économie. Après avoir<br />
pris soin de la sidérurgie, le prestataire de
PUBLIREPORTAGE<br />
« NOTRE RÔLE A CEPENDANT TOUJOURS ÉTÉ LE MÊME :<br />
POUVOIR FOURNIR UN CONSEIL ET UN SUPPORT À NOS CLIENTS<br />
POUR FAIRE ÉVOLUER LEUR ACTIVITÉ AU DÉPART DES POSSIBILITÉS<br />
OFFERTES PAR LA TECHNOLOGIE »<br />
service IT a accompagné le développement<br />
de la place financière à travers la mise en<br />
œuvre de services à haute valeur ajoutée,<br />
comme par exemple des Managed Services.<br />
Telindus a traversé les nombreux changements<br />
de paradigmes technologiques<br />
survenus au cours des dernières années.<br />
Qui aurait pu prédire, il y a 20 ans, la généralisation<br />
des services cloud ? L’iPhone,<br />
lui, n’est vieux que d’une dizaine d’années.<br />
Telindus est parvenu à conserver sa place<br />
dans l’écosystème ICT luxembourgeois<br />
en s’adaptant, en anticipant les besoins<br />
émergents, afin de permettre à ses clients<br />
de relever de nouveaux défis grâce à un<br />
meilleur usage de la technologie. « A travers<br />
ce quarantième anniversaire, c’est la<br />
vision et l’engagement des collaborateurs<br />
présents depuis le début de l’aventure, Armand<br />
Meyers, Jean-Jacques Beasch, Guy<br />
Minella, qu’il faut avant tout saluer, précise<br />
Gérard Hoffmann. L’équipe dirigeante d’aujourd’hui<br />
s’est renforcée dans les années<br />
2000 par Christian Haux, Jacques Ruckert et<br />
moi-même, et encore très récemment par<br />
Patricia Bettembourg et Jean-Luc Toussing.<br />
Ce sont tous des personnalités avec une<br />
grande ouverture d’esprit impliquées dans<br />
la gestion et le développement de l’entreprise<br />
qui font ce que nous sommes à l’aube<br />
de <strong>2019</strong>. Grâce à l’ensemble de nos collaborateurs,<br />
Telindus est devenu un acteur<br />
essentiel de l’économie, pour construire<br />
une activité stable et pérenne dans laquelle<br />
on peut avoir confiance. » Les dirigeants de<br />
Telindus, en se remettant perpétuellement<br />
en question, ont fait preuve d’une remarquable<br />
capacité d’adaptation. En restant à<br />
l’écoute des besoins des clients, ils ont veillé<br />
à investir à bon escient, dans la technologie<br />
mais surtout dans le développement de<br />
compétences, le tout en laissant une grande<br />
liberté à leurs collaborateurs dans l’accomplissement<br />
de leurs missions.<br />
ACCÉLÉRATION DU CHANGEMENT<br />
Au fil de ses années, Telindus a non seulement<br />
accompagné ses clients, mais<br />
a aussi été un interlocuteur privilégié<br />
des autorités dans le développement<br />
d’une économie plus digitale. En 2006,<br />
la création de LuxConnect et la libéralisation<br />
du marché permettant l’arrivée<br />
de nouveaux opérateurs ont constitué<br />
un tournant en faveur du développement<br />
d’une économie digitale. « Progressivement,<br />
au départ d’une infrastructure de<br />
pointe, Luxembourg s’est positionnée<br />
sur la carte des puissances numériques<br />
européennes, au point d’attirer l’attention<br />
de Google qui envisage des investissements<br />
conséquents sur le territoire.<br />
Tous les grands opérateurs de télécommunication<br />
globaux se sont installés ici<br />
pour mieux servir leurs clients. Des acteurs<br />
comme PayPal ou encore Amazon<br />
ont aussi choisi de s’installer au Luxembourg<br />
», commente Gérard Hoffmann.<br />
Le Luxembourg digital a dès lors connu<br />
un important développement de l’activité<br />
sur la dernière décennie. « Nousmêmes<br />
avons aussi pu nous adresser à<br />
une clientèle plus internationale, désireuse<br />
de se positionner en Europe depuis<br />
le Luxembourg », poursuit le CEO. En<br />
quelques années, l’écosystème ICT, dont<br />
Telindus est l’un des principaux fers de<br />
lance, s’est considérablement étoffé. « A<br />
tel point que nous sommes aujourd’hui<br />
en mesure de mieux exporter notre expertise,<br />
par exemple à travers la mise en<br />
œuvre de solutions innovantes, comme<br />
nous le faisons autour des enjeux de KYC<br />
ou de la technologie blockchain, détaille<br />
le dirigeant. Nous avons développé des<br />
compétences poussées dans le domaine<br />
de la Fintech ou de la cybersécurité, au<br />
service de grands acteurs, qu’il nous faut<br />
aujourd’hui pouvoir mieux valoriser. »<br />
NOUVELLES AMBITIONS<br />
Les défis pour Telindus, et pour l’ICT au<br />
Luxembourg en général, ne sont désormais<br />
plus uniquement nationaux. C’est<br />
sur le terrain de jeu européen que le<br />
prestataire ICT, avec Tango, entend aller<br />
chercher la croissance. « Avec la même<br />
ouverture au monde que celle dont ont<br />
fait preuve nos fondateurs, nous continuons<br />
à accompagner le changement, en<br />
rayonnant désormais bien au-delà des<br />
frontières nationales, assure Gérard Hoffmann.<br />
Aujourd’hui, nous accompagnons<br />
nos clients dans leur migration vers des<br />
environnements hybrides, entre cloud<br />
privé et ressources publiques, en garantissant<br />
une gouvernance optimale et le<br />
respect des enjeux réglementaires. Et<br />
nous nous préparons à les accompagner<br />
à travers l’ère de l’intelligence artificielle,<br />
prochaine évolution perceptible. »<br />
En quatre décennies, Telindus a connu un<br />
développement extraordinaire. En 1985,<br />
l’entreprise comptait environ 70 collaborateurs.<br />
Ils sont 519 à la fin de l’année<br />
2018. La dernière décennie a été la plus<br />
faste de son histoire, avec une croissance<br />
de 147 % du chiffre d’affaires entre 2004<br />
et 2018. Souhaitons à Telindus, à travers<br />
Proximus Luxembourg, et en compagnie<br />
de Tango, quarante nouvelles belles années<br />
de succès.<br />
Proximus Luxembourg SA<br />
18, rue du Puits Romain<br />
Z.A. Bourmicht<br />
L-8070 Bertrange<br />
(Source ITnation)
Entrevue Transport<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
LE TRANSPORT ROUTIER,<br />
GRAND OUBLIÉ<br />
DE LA CONVENTION FISCALE<br />
Parce qu’elle induit une double imposition<br />
pour les chauffeurs salariés qui ne résident<br />
pas au Luxembourg, mais y travaillent, la<br />
nouvelle convention fiscale signée entre la<br />
France et le Luxembourg pose problème<br />
aux transporteurs routiers. Le secteur<br />
craint que le recrutement de chauffeurs<br />
qualifiés et la gestion administrative<br />
soient plus difficiles. Le Groupement<br />
Transport réclame une rectification au<br />
plus vite.<br />
TEXTE : JEANNE RENAULD<br />
IMAGE : ARTHUR WELTER TRANSPORTS<br />
L<br />
e 20 mars dernier, la France et le Luxembourg<br />
ont signé une nouvelle convention<br />
fiscale liant les deux pays. Remplaçant<br />
celui en vigueur depuis 1958, ce document<br />
précise notamment la manière dont sont imposés<br />
les quelque 96.000 frontaliers français<br />
qui exercent une activité professionnelle au<br />
Luxembourg. Le secteur du transport routier<br />
a néanmoins été totalement évincé des négociations.<br />
Et les conséquences sont fâcheuses.<br />
LES CHAUFFEURS FRONTALIERS<br />
PÉNALISÉS<br />
Les salariés sont imposés, en principe, dans<br />
l'État où l'emploi est exercé. Un frontalier<br />
français travaillant pour un employeur<br />
luxembourgeois est donc imposé au<br />
Grand-Duché, pour peu qu’il n’exerce pas<br />
sa fonction dans un autre État (l’État de sa<br />
résidence ou un État tiers) pendant une période<br />
excédant au total 29 jours sur l’année.<br />
Vivianne et Marianne Welter<br />
Les chauffeurs routiers, de par la nature même<br />
de leur fonction, sont eux amenés à traverser<br />
des frontières régulièrement. « Le Grand-Duché<br />
est un petit pays. Il est donc vraiment<br />
difficile pour nous, transporteurs, de ne pas<br />
traverser de frontière », commente Marianne<br />
Welter, Présidente du Groupement Transport<br />
(GT), fédération affiliée à la clc.<br />
Dans ce contexte, la situation des chauffeurs<br />
routiers salariés qui ne résident pas<br />
au Luxembourg, mais qui travaillent pour<br />
une entreprise luxembourgeoise se montre<br />
particulièrement complexe. L’Administration<br />
des contributions la résume de cette manière<br />
: « Lorsqu’un chauffeur exerce son activité<br />
sur le territoire luxembourgeois, le droit<br />
d'imposition du salaire se rapportant à cette<br />
activité revient au Luxembourg étant donné<br />
que l'employeur est une entreprise de transport<br />
luxembourgeoise.<br />
54 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Transport<br />
« NOUS CRAIGNONS QUE CETTE CONVENTION<br />
RENDE LE RECRUTEMENT DES TRAVAILLEURS<br />
FRANÇAIS PLUS COMPLEXE »<br />
PAS TOUS DANS LE MÊME BATEAU<br />
Une situation d’autant plus absurde que seul le<br />
transport routier est concerné par cette problématique.<br />
La convention fiscale avec la France<br />
prévoit en effet des facilités pour le transport<br />
fluvial, ferroviaire et aérien dans le cadre du<br />
trafic international. Mais elle omet le transport<br />
routier, comme c’était déjà le cas avec la<br />
convention précédente. « Pourtant, je ne vois<br />
aucune différence entre un capitaine qui navigue<br />
sur le Rhône avec un bateau immatriculé<br />
au Luxembourg et un chauffeur poids lourd qui<br />
roule en France avec une plaque jaune, s’insurge<br />
Marianne Welter. Il n’y a pas de raison<br />
que nous soyons considérés différemment des<br />
autres acteurs du transport. »<br />
Lorsqu’un même chauffeur exerce son activité<br />
sur le territoire de l'État dont il est un<br />
résident ou sur le territoire d'un État tiers, le<br />
salaire est imposé dans l'État de résidence du<br />
salarié si son séjour dans un État tiers ne dépasse<br />
pas 183 jours. »<br />
UNE ENTRAVE AU RECRUTEMENT<br />
Cette législation n’est pas sans poser de<br />
problème pour les acteurs du transport<br />
routier. « Bien que les salaires soient plus<br />
élevés au Luxembourg, ce régime peine à<br />
compenser les contraintes liées à un travail<br />
transfrontalier. Avec une telle législation,<br />
les chauffeurs n’ont plus réellement d’intérêt<br />
de travailler au Luxembourg, déplore<br />
Marianne Welter. Or, nous avons, plus que<br />
jamais, besoin de main d’œuvre. »<br />
Le secteur du transport routier est en effet<br />
confronté à une pénurie de chauffeurs.<br />
Les entreprises sont amenées à recruter à<br />
l’étranger. « Nos chauffeurs sont rarement<br />
luxembourgeois, explique la Présidente du<br />
GT. Nous avons besoin de nous tourner vers<br />
nos pays voisins, voire plus loin, pour trouver<br />
du personnel qualifié. Mais pour parvenir<br />
à convaincre des candidats de venir travailler<br />
au Luxembourg, le pays doit rester attractif<br />
à leurs yeux. Or, nous craignons que cette<br />
convention rende le recrutement des travailleurs<br />
français plus complexe. »<br />
Au-delà de ces difficultés, une telle convention<br />
pose aussi problème d’un point de vue<br />
administratif et logistique. « Nous devons<br />
tenir compte de cette fiscalité pour organiser<br />
notre dispatching, jongler avec les réglementations<br />
en matière de détachement,<br />
réfléchir à quel chauffeur nous pouvons<br />
envoyer dans quel pays, commente Marianne<br />
Welter. C’est un travail fastidieux. »<br />
D’autres pays sont d’ailleurs parvenus à négocier<br />
des conditions plus avantageuses pour<br />
les transporteurs routiers. La convention fiscale<br />
belgo-française, par exemple, écarte la<br />
double imposition et simplifie ainsi grandement<br />
le système. Elle prévoit qu'un résident<br />
belge qui travaille pour un employeur français<br />
est taxé en France, en tant qu’État d'établissement,<br />
pour le transport effectué sur le territoire<br />
des deux États, France ou Belgique. Et il<br />
en va de même dans la situation inverse.<br />
DES BÂTONS DANS LES ROUES<br />
Le Groupement Transport regrette d’avoir<br />
été évincé des consultations préalables à la<br />
signature de la convention fiscale. Il a pourtant<br />
réagi immédiatement, en adressant une<br />
lettre au ministre des Finances en juin 2018<br />
pour lui faire part de son mécontentement.<br />
La lettre faisant état de certains griefs à l’encontre<br />
de cette convention est malheureusement<br />
restée sans réponse à ce jour. « Nous<br />
avons le sentiment de ne pas être écoutés,<br />
pire que l’on nous met des bâtons dans les<br />
roues, confie Marianne Welter. Des décisions<br />
sont prises sans prendre le pouls du secteur,<br />
sans tenir compte des réalités du terrain et<br />
de nos besoins en tant que transporteurs. »<br />
Alors que les gouvernements luxembourgeois<br />
successifs ont affiché la volonté de<br />
promouvoir et développer la logistique au<br />
niveau national, le Groupement Transport<br />
souhaite qu’un correctif soit apporté à cette<br />
convention au plus vite.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 55
En coulisse Transport<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
JEAN-CLAUDE JUCHEM :<br />
« LES ENTREPRISES DOIVENT PRENDRE<br />
CONSCIENCE DU COÛT DE LA MOBILITÉ »<br />
Très souvent évoquée lors des dernières élections, la question de la mobilité est plus<br />
que jamais d’actualité, en particulier pour les entreprises qui sont chaque jour confrontées<br />
à l’encombrement des axes routiers. Conscient de l’importance de cette problématique,<br />
le nouveau gouvernement s’est engagé à mettre en place une série de mesures destinées<br />
à fluidifier le trafic. Jean-Claude Juchem, Directeur général de l’Automobile Club<br />
Luxembourg (ACL), revient avec nous sur celles-ci et évoque les moyens qui pourraient<br />
permettre aux entreprises de faire face aux nombreux problèmes de mobilité.<br />
TEXTE : MATHIEU ROSAN<br />
IMAGE : DR/ACL<br />
QUE PENSEZ-VOUS DES ANNONCES<br />
FAITES RÉCEMMENT<br />
PAR LE GOUVERNEMENT<br />
CONCERNANT LA MOBILITÉ<br />
AU LUXEMBOURG (GRATUITÉ<br />
DES TRANSPORTS,<br />
ÉLECTROMOBILITÉ…) ?<br />
Concernant la gratuité des transports en<br />
commun, je rappelle que nous avons tous<br />
les jours 200 000 frontaliers. Beaucoup travaillent<br />
dans des secteurs tels que l’industrie,<br />
la santé, les services ou encore la logistique,<br />
et on oublie que, très souvent, les<br />
transports publics ne sont pas une solution<br />
envisageable pour eux. Les employeurs ont<br />
besoin de salariés flexibles et disponibles, ce<br />
que ne permettent pas aujourd’hui les transports<br />
en commun. Il y a ici une rigidité qui<br />
n’est pas envisageable pour les entreprises.<br />
« ON NE S’EST JAMAIS FONDÉ<br />
SUR DES CHIFFRES<br />
PROCHES DE LA RÉALITÉ »<br />
LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU<br />
AUTOROUTIER A ÉGALEMENT<br />
ÉTÉ ÉVOQUÉ…<br />
D’après le Statec, en 2000, 318 000 véhicules<br />
ont été immatriculés au Luxembourg<br />
contre 482 000 aujourd’hui.<br />
Ajoutez à cela 100 000 frontaliers supplémentaires<br />
sur la même période sur<br />
des infrastructures qui ne se sont pas<br />
adaptées. Comment voulez-vous assurer<br />
des trajets de qualité aux usagers ? Il faut<br />
effectivement trouver des solutions pour<br />
améliorer les grands axes du pays, et ce<br />
le plus rapidement possible.<br />
LES PROBLÈMES DE MOBILITÉ<br />
POUR LES PARTICULIERS<br />
ET LES ENTREPRISES<br />
NE SONT PAS LES MÊMES.<br />
ON A PARFOIS L’IMPRESSION<br />
QUE LES ENTREPRENEURS<br />
SONT PARFOIS MIS À L’ÉCART<br />
DANS CE DÉBAT.<br />
ÊTES-VOUS D’ACCORD AVEC CELA ?<br />
Je vais répondre simplement en disant que<br />
l’ACL est une entreprise, et jusqu’à présent,<br />
nous n’avons pas été impliqués dans<br />
la recherche de solutions alternatives.<br />
FRANÇOIS BAUSCH AVAIT<br />
PRÉSENTÉ, IL Y A BIENTÔT UN AN,<br />
SA STRATÉGIE POUR UNE MOBILITÉ<br />
DURABLE, INTITULÉE « MODU 2.0 ».<br />
CELLE-CI DOIT PERMETTRE<br />
À L’HORIZON 2025 DE RENDRE<br />
LE TRAFIC PLUS FLUIDE<br />
AUX HEURES DE POINTE.<br />
PEUX-TON DÉJÀ TIRER UN PREMIER<br />
BILAN DE CETTE MESURE ?<br />
Même s’il est basé sur l’édition précédente,<br />
une grande partie du programme<br />
n’a pas encore été mis en œuvre et il est<br />
donc encore trop tôt pour faire un premier<br />
bilan. Malgré tout, il faut encourager<br />
ce genre d’initiative même si la question<br />
qu’il faut surtout se poser c’est de<br />
savoir si cela permettra de répondre aux<br />
problèmes de la majorité des résidents<br />
et des frontaliers. Prenons l’exemple du<br />
Tram. À l’échelle du pays, cela concerne<br />
combien de personnes ? Évidemment on<br />
constate que les choses changent, mais<br />
ce n’est pas encore assez pour aider la<br />
56 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Entrevue Transport<br />
entreprise un Mobility Manager qui serait<br />
sensible à ces questions et qui serait en<br />
mesure de proposer à son employeur des<br />
solutions viables face à ces problèmes.<br />
Jean-Claude Juchem<br />
majorité des personnes. Il y a également<br />
un problème de données chiffrées sur<br />
lesquelles se baser pour faire évoluer la<br />
mobilité. C’est là-dessus que nous avons<br />
perdu beaucoup de temps ces 30 dernières<br />
années, car on ne s’est jamais fondé<br />
sur des chiffres proches de la réalité.<br />
L’ANNÉE DERNIÈRE VOUS LANCIEZ<br />
LE PROGRAMME DE FORMATION<br />
« MOBILITY MANAGEMENT TRAI-<br />
NING » QUI AURA LIEU EN MARS<br />
PROCHAIN. POUVEZ-VOUS NOUS<br />
EN DIRE UN PEU PLUS… ?<br />
L’idée est d’abord d’expliquer une certaine<br />
terminologie de la mobilité. On s’est rendu<br />
compte qu’en fonction des secteurs d’activité<br />
les attentes ne sont pas les mêmes<br />
pour les entrepreneurs et les particuliers.<br />
Le but de la formation est de lier toutes ces<br />
personnes pour qu’elles puissent avoir la<br />
même compréhension des problèmes de<br />
mobilité. Leur expliquer comment se forment<br />
les embouteillages, comment adapter<br />
son comportement ou encore quelles<br />
sont les solutions qui s’offrent à nous.<br />
Pour les entreprises nous souhaitons notamment<br />
leur faire prendre conscience du<br />
coût de la mobilité. On s’est ici inspiré de<br />
la fonction du travailleur désigné et on<br />
s’est dit qu’avec le nombre d’embouteillages<br />
croissant et les problèmes de mobilité,<br />
il serait utile d’avoir dans chaque<br />
QUELS SONT FINALEMENT<br />
LES GRANDS AXES À DÉVELOPPER<br />
POUR FLUIDIFIER LE TRAFIC ?<br />
Je pense qu’il faut avant tout une prise de<br />
conscience de chacun, car cela ne peut<br />
plus durer. La population et les frontaliers<br />
augmentent et se déplacent sur des<br />
créneaux de plus en plus serrés. Partant<br />
de ce constat, ne faut-il pas faire en sorte<br />
de décaler les horaires de travail quand<br />
cela est possible ? Ou encore, réfléchir à<br />
la question du télétravail ? Évidemment, le<br />
fait de prendre des mesures pour mieux<br />
gérer la prise en charge des véhicules accidentés<br />
est fondamental. Enfin, il faut<br />
absolument adapter les infrastructures.<br />
On peut par exemple évoquer l’utilisation<br />
des voies de bus aux heures de pointe.<br />
Cela se fait dans d’autres pays et ça fonctionne<br />
très bien ! En revanche, l’État ne<br />
peut évidemment pas tout faire. Il faut<br />
que les entreprises et les particuliers<br />
soient mieux informés afin de les inciter à<br />
trouver d’autres alternatives.<br />
482 000<br />
En 2000, 318 000 véhicules<br />
ont été immatriculés au Luxembourg<br />
contre 482 000 aujourd’hui<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 57
News Transport<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
ONLINE<br />
UN NOUVEAU SITE WEB<br />
POUR LE GROUPEMENT TRANSPORTS<br />
Le Groupement des Entrepreneurs de Transports a mis en place<br />
un nouveau site internet qui servira principalement de plateforme<br />
de visibilité et d’information pour ses 200 membres.<br />
Les visiteurs du site ont la possibilité de s’informer sur le marché<br />
des transports de marchandises par route au Luxembourg, ainsi<br />
que de rechercher une entreprise de transports luxembourgeoise<br />
à l’aide d’un outil de géolocalisation qui a nouvellement été créé.<br />
Les membres de la fédération « Groupement Transports » auront<br />
désormais accès à un espace réservé aux membres, leur permettant<br />
d’accéder à des documents privés ainsi que de diffuser des<br />
offres d’emploi via la nouvelle rubrique « Jobs ».<br />
En plus d’une navigation et d’une conception améliorées, le nouveau<br />
site Web est bilingue (FR/ DE).<br />
Plus d’informations sur www.groupement-transport.lu<br />
BREXIT – TRANSPORT<br />
LES ENTREPRISES DE TRANSPORTS LUXEMBOURGEOISES<br />
SE PRÉPARENT À UN « BREXIT » SANS ACCORD<br />
Dans l’éventualité d’un « Brexit » sans accord en date<br />
du 29 mars prochain, les transports internationaux en relation<br />
avec le Royaume-Uni seront uniquement possibles moyennant<br />
une autorisation multilatérale dite « CEMT ».<br />
Selon les informations de la fédération patronale<br />
« Groupement Transports » quatorze entreprises<br />
de transports luxembourgeoises ont introduit des demandes<br />
afin d’obtenir des licences « CEMT ».<br />
À ce stade, il n’est toujours pas clair quand et sous quelle<br />
forme le Royaume-Uni va quitter l’Union européenne,<br />
mais pour les entreprises de transport, il est impératif<br />
de se préparer à toutes les éventualités.<br />
Plus d’informations sur www.groupement-transport.lu<br />
ENVIRONNEMENT<br />
L’UE VEUT RÉDUIRE<br />
LES ÉMISSIONS DE CO 2<br />
DES CAMIONS<br />
L’Union européenne impose de réduire les émissions de camions<br />
de 30 % jusqu’en 2<strong>03</strong>0. Selon l’accord trouvé entre l’exécutif de l’UE<br />
et le Parlement, les poids lourds devront réduire leurs émissions<br />
de 15 % d’ici à 2025 et de 30 % d’ici à 2<strong>03</strong>0 par rapport aux niveaux<br />
de <strong>2019</strong>. Les constructeurs devront également s’assurer que les<br />
véhicules à faibles émissions ou à zéro émission représentent 2 %<br />
de la part de marché des véhicules neufs d’ici 2025. Cette disposition<br />
vise à inciter les constructeurs à investir dans des alternatives plus<br />
propres aux camions diesel.<br />
Les constructeurs de camions déplorent la décision de l’UE<br />
et veulent attirer l’attention sur le manque d’infrastructures<br />
de recharge en Europe adaptées aux motorisations propres.<br />
Plus d’informations sur www.groupement-transport.lu<br />
58 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
Les dessous de la clc BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
LA CLC ET VOUS : DEUX FORMULES 0 SOUCIS<br />
POUR ÊTRE EN RÈGLE AVEC LE RGPD EN UTILISANT<br />
CLCDPO ET LE SERVICE DE DPO EXTERNALISÉ !<br />
Tout au long de l’année 2018, dans cette<br />
nouvelle rubrique dédiée aux avantages<br />
d’être membre à la clc, vous avez déjà pu<br />
découvrir un aperçu de ce que nous mettons<br />
en place pour répondre à vos besoins<br />
et attentes. Depuis le 25 mai 2018,<br />
chaque entreprise doit être en règle<br />
avec la loi sur la protection des données<br />
(RGPD). Et vous, où en êtes-vous ?<br />
TEXTE : MARIE-LAURE MOREAU,<br />
RESPONSABLE COMMUNICATION CLC<br />
Les journées sont courtes et les semaines<br />
passent trop vite... il est bien souvent compliqué,<br />
voire impossible, de faire face à la<br />
montagne d’obligations administratives imposées.<br />
Pourtant en matière de RGPD, il est<br />
désormais obligatoire de mettre en place<br />
une gestion rigoureuse des données personnelles<br />
de vos clients, sensibles ou non.<br />
Pour vous accompagner dans cette démarche<br />
et vous permettre de rester concentré<br />
sur votre activité principale, la clc a développé<br />
deux solutions : clcDPO (élaborée<br />
avec un partenaire expert membre de la clc)<br />
et le service de DPO externalisé.<br />
CLCDPO<br />
– RAPIDITÉ ET EFFICACITÉ !<br />
Plateforme en ligne collaborative et très facile<br />
d’utilisation, elle permet à tout responsable<br />
de traitement des données (gérant,<br />
chef d’entreprise...) de gérer de manière<br />
sécurisée ses registres. Oubliez votre tableau<br />
Excel et profitez d’un outil vous permettant<br />
d'obtenir de meilleures pratiques<br />
de protection de données, de minimiser les<br />
risques de ne pas être en conformité ! Éditez<br />
également, en un clic, un rapport complet<br />
sur le RGPD dans votre entreprise, très<br />
pratique en cas de contrôle de la CNPD!<br />
La clc propose à ses membres un tarif annuel<br />
préférentiel négocié avec une réduction<br />
de 15%, pour un abonnement d’une<br />
année, comprenant 1 registre de traitement<br />
et 1 utilisateur.<br />
DPO EXTERNALISÉ<br />
- SOLUTION 0 SOUCI !<br />
Pour ses membres TPE et PME n’ayant pas<br />
la possibilité de désigner un DPO (manque<br />
de personnel, manque de temps...), la clc a<br />
mis en place un service de DPO externalisé<br />
en mettant à disposition de toute entreprise<br />
de moins de 100 salariés le DPO<br />
de la clc pour traiter vos données. L'offre<br />
annuelle se base sur le nombre d’employés<br />
et un devis peut être effectué sur demande.<br />
Vous êtes membre de la clc et vous cherchez<br />
une solution simple pour être en<br />
conformité avec le RGPD ?<br />
Contactez Gaëlle Lipinski,<br />
Juriste & DPO de la clc pour une étude<br />
de vos besoins et un devis personnalisé :<br />
gaelle.lipinski@clc.lu.<br />
60 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />
News juridique<br />
DROIT DU TRAVAIL<br />
CONGÉS ACCEPTÉS<br />
PAR L’EMPLOYEUR,<br />
PUIS ANNULÉS<br />
Jurisprudence – droit du travail<br />
– congés acceptés annulés par la suite<br />
moyennant compensation – circonstances<br />
exceptionnelles - art. L.233-10 du Code<br />
du travail – refus du salarié<br />
de se présenter à son poste de travail<br />
le 1 er jour des congés pourtant annulés<br />
– licenciement pour motif grave abusif<br />
(oui) -CSJ, 25/10/2018, n°44386<br />
Le congé est fixé à la demande du salarié<br />
et selon les désirs de ce dernier.<br />
Il est accordé ou refusé par l’employeur<br />
selon les besoins du service. Une fois<br />
accordé, il constitue un acte unilatéral<br />
irrévocable. Seule une annulation<br />
d’un commun accord entre l’employeur<br />
et son salarié est permise.<br />
Aucune dérogation n’est dès lors possible.<br />
DROIT DU TRAVAIL ET<br />
DE LA SÉCURITÉ SOCIALE<br />
DROIT DU TRAVAIL<br />
CDD SIGNÉ PUIS RÉSILIÉ PAR L’EMPLOYEUR<br />
AVANT L’ENTRÉE EN FONCTION<br />
Jurisprudence – droit du travail – CDD signé et résilié avant entrée en fonction<br />
– période d’essai – licenciement (oui) pendant la période d’essai (non)<br />
- licenciement abusif – Salaires des mois de CDD à payer en intégralité<br />
- CSJ, 18/10/2018, n°453<strong>03</strong><br />
La période d’essai est incluse dans le contrat de travail et a comme point<br />
de départ le commencement d’exécution du contrat. La rupture prononcée<br />
avant le commencement d’exécution du contrat ne peut pas être qualifiée<br />
de rupture d’une période d’essai, mais bien en rupture abusive à l’initiative<br />
de l’employeur, car sans indication de motifs. Les dommages-intérêts sont fixés,<br />
parce qu’il s’agit d’un CDD, au montant au moins égal aux rémunérations<br />
que le salarié aurait perçues jusqu’au terme du contrat.<br />
Une question demeure : la résiliation par le salarié d’un CDD avant<br />
le commencement d’exécution permet-elle à l’employeur de percevoir<br />
les dommages-intérêts fondés sur le même calcul ?<br />
CHANGEMENTS DANS<br />
LES INDEMNITÉS PÉCUNIAIRES<br />
POUR MALADIE<br />
Législation luxembourgeoise<br />
– droit du travail – droit de la sécurité<br />
sociale - changements depuis le 1 er<br />
janvier <strong>2019</strong> – maladie – indemnités<br />
pécuniaires – cessation de plein droit<br />
du contrat de travail.<br />
Depuis le 1 er janvier <strong>2019</strong>, le salarié<br />
a droit à l’indemnité pécuniaire<br />
de maladie limitée à un total<br />
de 78 semaines (52 semaines<br />
précédemment). Le contrat de travail<br />
cesse donc de plein droit après<br />
ces 78 semaines. Le calcul de la période<br />
de 77 jours durant laquelle l’employeur<br />
doit maintenir la continuation de salaire<br />
se fait sur une période de référence<br />
de 18 mois (12 mois précédemment).<br />
Les 26 semaines de protection contre<br />
le licenciement restent inchangées.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 61
Networking<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
11.02.<strong>2019</strong><br />
TOUS FONDUS DE MOBILITÉ !<br />
Pour son dernier Networking, le 11 février<br />
<strong>2019</strong>, la clc s’était invitée dans les locaux de<br />
l’entreprise luxembourgeoise Sales-Lentz,<br />
afin d’évoquer l’une de ses préoccupations<br />
majeures du moment : les nouveaux<br />
besoins en mobilité, ses offres, ses enjeux<br />
et son impact. Pour l’appuyer dans sa réflexion<br />
sur ce sujet d’actualité, elle avait invité<br />
AXA Luxembourg – sponsor de l’événement<br />
– autour d’une table ronde studieuse,<br />
où les idées ont fusé. Au programme également,<br />
une visite – ludique– des locaux de<br />
la société en véhicule autonome. Enfin, pour<br />
les 120 membres de la clc présents, la soirée<br />
s’est achevée, comme à l’accoutumée,<br />
par un très convivial walking dinner qui a<br />
largement fait part à la tradition savoyarde,<br />
le tout servi au cœur du Lentz’en Chalet de<br />
l’entreprise de transports !<br />
TEXTE : SARAH BRAUN<br />
IMAGES : MARIE DE DECKER<br />
62 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Networking<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 63
Networking<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
64 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
BUSINESS MEDIA<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 65<br />
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<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />
66 - <strong>CONNECT</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
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