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CONNECT N°5 03/2019

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<strong>CONNECT</strong><br />

by<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> Business Media<br />

Le magazine de la confédération<br />

luxembourgeoise du commerce<br />

N°05<br />

GRAND FORMAT<br />

L’ACCORD DE COALITION<br />

FACE AUX DÉFIS DES PME<br />

SOCIÉTÉ<br />

LEX DELLES : JE SERAI<br />

L’OREILLE DU GOUVERNEMENT<br />

VIS-À-VIS DES PME<br />

ENTREVUE SOCIAL<br />

OBTENIR UNE JUSTE<br />

INDEMNISATION<br />

DES GARDES DE PHARMACIE<br />

ENTREVUE COMMERCE<br />

ALIMENTATION ET DISTRIBUTION :<br />

SE FÉDÉRER<br />

POUR MIEUX COOPÉRER


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Édito<br />

EN ORDRE DE MARCHE<br />

Chers Membres, Chers Lecteurs,<br />

NICOLAS HENCKES,<br />

DIRECTEUR clc<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Après les élections législatives et avant<br />

les élections européennes, juste après les<br />

élections sociales, il y a presque eu des<br />

élections pour renouveler l’assemblée<br />

plénière de la Chambre de commerce,<br />

plus précisément, pour le seul groupe<br />

1 qui rassemble le secteur « Commerce<br />

et autres activités commerciales<br />

non spécialement dénommées » qui<br />

compte 8 sièges dans cette assemblée.<br />

« Presque », car un vice de forme a<br />

finalement éliminé la liste adverse. À<br />

l’heure où nous bouclons ce magazine, il<br />

est encore incertain si cette liste évincée<br />

va réellement contester la décision du<br />

bureau de vote et le cas échéant si son<br />

recours peut prospérer.<br />

Comme depuis des décennies, la clc<br />

a présenté sa liste pour continuer à<br />

défendre les intérêts de nos entreprises<br />

au sein de cette vénérable enceinte.<br />

Nous pouvons en tout cas faire valoir<br />

un bilan favorable de notre action sur la<br />

dernière période, la clc ayant par exemple<br />

fourni 4 des 5 présidents de commission<br />

au sein de l’Assemblée plénière de la<br />

Chambre de commerce. L’investissement<br />

personnel de nos administrateurs et<br />

leurs compétences individuelles ont<br />

ainsi eu une action déterminante dans<br />

la modernisation de la Chambre de<br />

commerce ces dernières années.<br />

Ensuite, la clc a évidemment un projet<br />

pour la Chambre de commerce qui<br />

consiste à continuer sa modernisation et<br />

surtout à augmenter encore son appui aux<br />

PME des secteurs commerce, transport et<br />

services qui ont commencé à traverser une<br />

phase difficile avec la digitalisation, les<br />

incertitudes économiques internationales<br />

et la concurrence accrue sur tous les<br />

terrains. Concrètement, nous souhaitons<br />

entre autres que la Chambre de commerce :<br />

Développe des avis législatifs qui<br />

soient plus offensifs à chaque fois que<br />

la situation économique des PME de nos<br />

secteurs se trouve mise en danger. Ainsi le<br />

dernier avis sur les congés supplémentaires<br />

prévus par le gouvernement est un pas<br />

dans la bonne direction.<br />

Augmente le focus de la House<br />

of Entrepreneurship sur le soutien aux<br />

petites et très petites entreprises du<br />

secteur commerce, notamment celles<br />

qui sont en difficulté. Ces entreprises<br />

sont de plus en plus menacées et<br />

souffrent financièrement. Ce focus devra<br />

s’étendre à tous les autres services de<br />

la Chambre de Commerce : House of<br />

Training, Mutualité de Cautionnement…<br />

Mette à disposition un budget pour<br />

des études statistiques qualitatives et<br />

quantitatives dans le secteur du commerce<br />

: cadastre du commerce, comportement<br />

consommateur, santé financière des<br />

entreprises, digitalisation des PME etc. afin<br />

d’être en mesure de prévenir un maximum<br />

les difficultés à venir.<br />

La clc est de plus l’un des membres<br />

fondateurs et instigateurs de l’INDR il y a<br />

plus de 10 ans. Elle est elle-même labellisée<br />

Entreprise Socialement Responsable (ESR)<br />

et compte bien continuer à s’engager avec<br />

conviction en la matière. La clc s’estime<br />

donc légitime et qualifiée à représenter<br />

toutes les sensibilités des entreprises de<br />

ses secteurs.<br />

Concernant le magazine que vous tenez<br />

entre vos mains, je vous invite tout<br />

particulièrement à lire notre dossier<br />

grand format sur l’analyse du programme<br />

gouvernemental et bien sûr l’interview de<br />

notre nouveau ministre de tutelle Monsieur<br />

Lex Delles qui nous a fait l’honneur de nous<br />

présenter ses projets pour les 5 ans à venir.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - <strong>03</strong>


Sommaire<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

SOMMAIRE<br />

AGENDA<br />

CARTE BLANCHE<br />

Les mystères de l’acte notarié de vente d’un bien en copropriété<br />

ENTREVUE COMMERCE<br />

Interview de René Grosbuch<br />

« Alimentation et distribution : se fédérer pour mieux coopérer »<br />

EN COULISSE COMMERCE<br />

Comment va le petit commerce au Luxembourg ?<br />

NEWS COMMERCE<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT SOCIAL<br />

GRAND FORMAT<br />

L’accord de coalition face aux défis des PME<br />

3 QUESTIONS À… Claudine Speltz<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // CONCURRENCE<br />

ENTREVUE SERVICES<br />

Interview de Lucien Bechtold<br />

Un garant de votre projet d’entreprise<br />

EN COULISSE SERVICES<br />

Le portail immobilier vivi.lu veut devenir une référence<br />

NEWS SERVICES<br />

SOCIÉTÉ<br />

Interview de Lex Delles<br />

« Je serai l’oreille du gouvernement vis-à-vis des PME »<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT DES SOCIÉTÉS<br />

ENTREVUE SOCIAL<br />

Interview de Bernard Mottet<br />

La mobilité électrique, défi pour le recyclage<br />

EN COULISSE SOCIAL<br />

Obtenir une juste indemnisation des gardes de pharmacie<br />

NEWS SOCIAL<br />

ENTREVUE DIGITAL<br />

Des moyens de paiement à la tradition bien ancrée<br />

EN COULISSE DIGITAL<br />

Faire entrer le transport de marchandises dans l’ère digitale<br />

ENTREVUE TRANSPORT<br />

Le transport routier, grand oublié de la convention fiscale<br />

EN COULISSE TRANSPORT<br />

Interview de Jean-Claude Juchem<br />

« Les entreprises doivent prendre conscience du coût de la mobilité »<br />

NEWS TRANSPORT<br />

LES DESSOUS DE LA CLC<br />

NEWS JURIDIQUE<br />

NETWORKING<br />

06<br />

08<br />

10<br />

12<br />

14<br />

16<br />

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24<br />

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40<br />

42<br />

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46<br />

48<br />

50<br />

54<br />

56<br />

58<br />

60<br />

61<br />

62<br />

P.08<br />

CARTE BLANCHE<br />

Les mystères de l’acte notarié<br />

de vente d’un bien en copropriété<br />

P.42<br />

ENTREVUE SOCIAL<br />

Interview de Bernard Mottet<br />

La mobilité électrique,<br />

défi pour le recyclage<br />

04 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Sommaire<br />

P.18<br />

GRAND FORMAT<br />

L’accord de coalition<br />

face aux défis des PME<br />

P.24<br />

3 QUESTIONS À…<br />

Claudine Speltz<br />

P.34<br />

SOCIÉTÉ<br />

Interview de Lex Delles<br />

« Je serai l’oreille du gouvernement<br />

vis-à-vis des PME »<br />

P.56<br />

EN COULISSE TRANSPORT<br />

Interview de Jean-Claude Juchem<br />

« Les entreprises doivent prendre<br />

conscience du coût de la mobilité »<br />

P.60<br />

LES DESSOUS DE LA CLC<br />

La clc et vous :<br />

être facilement en conformité<br />

avec le RGPD en utilisant clcDPO<br />

et le DPO externalisé !<br />

P.62<br />

NETWORKING<br />

OURS DEVENEZ MEMBRE !<br />

EDITEUR<br />

Confédération luxembourgeoise du commerce<br />

RÉDACTEUR-EN-CHEF<br />

Nicolas Henckes<br />

RÉDACTION<br />

Sarah Braun / Quentin Deuxant / Thomas Evans /<br />

Nicolas Henckes / Olivier Laidebeur /<br />

Sébastien Lambotte / Marie-Laure Moreau / Anne Morel /<br />

Philippe-Emmanuel Partsch/ Michael Peiffer /<br />

Jeanne Renauld / Mathieu Rosan / Nadine Wagner<br />

PHOTOGRAPHES<br />

Julian Benini / Marie De Decker<br />

SOCIÉTÉ ÉDITRICE<br />

Wat Editions<br />

74, rue Ermesinde<br />

L-1469 Luxembourg<br />

Tél.: +352 26 20 16 20<br />

RÉGIE PUBLICITAIRE<br />

Wat Editions<br />

Maria Pietrangeli<br />

maria.clc@wateditions.lu<br />

DIRECTION ARTISTIQUE & MISE EN PAGE<br />

Wat Editions<br />

Julie Mallinger & Dorothée Dillenschneider<br />

julie.clc@wateditions.lu<br />

Rendez-vous sur www.clc.lu sous l’onglet « Devenir membre »<br />

et demandez votre membership directement !<br />

NOUS CONTACTER<br />

confédération luxembourgeoise du commerce<br />

7 Rue Alcide de Gasperi, L-1615 Luxembourg<br />

Tél.: +352 43 94 44 1 / info@clc.lu / / www.clc.lu<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 05


Agenda<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

20.<strong>03</strong>.19 & 09.04.19<br />

DPO BREAKFAST BY CLC<br />

Chambre de Commerce<br />

& Confédération luxembourgeoise<br />

du commerce<br />

27.<strong>03</strong>.19<br />

13 E FORUM DE LA SÉCURITÉ<br />

ET DE LA SANTÉ AU TRAVAIL<br />

Chambre de Commerce<br />

30.04.19 & 25.06.19<br />

LEGAL BREAKFAST BY CLC<br />

Confédération luxembourgeoise<br />

du commerce<br />

Vous êtes membre de la clc<br />

et vous cherchez une solution 0 souci<br />

pour votre traitement de données ?<br />

Au programme, un petit déjeuner offert<br />

dans les locaux de la clc pour une<br />

session d'information pendant laquelle<br />

Gaëlle Lipinski, DPO de la clc,<br />

vous proposera de 9h30 à 11h30<br />

le programme suivant :<br />

- Rappel RGPD<br />

- Démonstration pratique de l'outil<br />

de gestion en ligne des données<br />

clcDPO<br />

- Présentation du service<br />

de DPO externalisé<br />

* Inscription gratuite, mais obligatoire<br />

réservée aux membres clc.<br />

Places restreintes aux 20 premiers inscrits<br />

(2 personnes maximum<br />

par entreprise membre).<br />

Informations et inscriptions<br />

sur www.clc.lu<br />

Sous la forme d’une conférence<br />

d’une demi-journée<br />

le mercredi 27 mars <strong>2019</strong> à 14h00,<br />

le forum tournera autour des 7 règles<br />

d’or de la VISION ZERO et offrira<br />

la possibilité à des entreprises<br />

engagées dans la VISION ZERO<br />

de présenter leur plan d’action<br />

ou bonne pratique. Développements<br />

de la stratégie au niveau national,<br />

démarches et normes existantes<br />

en termes de sécurité et de santé<br />

sur le lieu du travail et en termes<br />

de responsabilité sociale<br />

des entreprises seront exposées.<br />

Informations et inscriptions<br />

sur www.clc.lu<br />

Pour les membres clc exclusivement,<br />

ce petit déjeuner se veut pratique<br />

et concret. De 9h30 à 11h30,<br />

le pôle juridique de la clc abordera<br />

les thématiques du “pouvoir<br />

des dirigeants” le 30 avril,<br />

et “les documents internes<br />

à l’entreprise” le 25 juin.<br />

Petit déjeuner offert par la clc<br />

à partir de 9h00.<br />

* Inscription gratuite, mais obligatoire<br />

réservée aux membres clc.<br />

Places restreintes aux 20 premiers inscrits<br />

(2 personnes maximum<br />

par entreprise membre).<br />

Informations et inscriptions<br />

sur www.clc.lu<br />

06 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Carte Blanche<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

LES MYSTÈRES DE L’ACTE NOTARIÉ DE VENTE<br />

D’UN BIEN EN COPROPRIÉTÉ<br />

TEXTE : NADINE WAGNER<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Alors qu’il paraît évident que l’acte de vente<br />

doit contenir les informations concernant<br />

le vendeur et l’acquéreur du bien, les désignations<br />

cadastrales du lot vendu et le<br />

prix de vente, on retrouve de plus en plus<br />

souvent dans les actes de vente des arrangements<br />

entre parties.<br />

À<br />

lors que la loi prévoit que le vendeur et<br />

l’acquéreur sont solidairement responsables<br />

en ce qui concerne les dettes,<br />

charges et frais envers le syndicat des copropriétaires,<br />

on retrouve régulièrement des<br />

clauses entre parties dans lesquelles le vendeur<br />

s’engage p. ex. à supporter le coût de travaux<br />

non encore appelés au jour de la vente.<br />

Très à la mode est la clause d’entrée en jouissance<br />

dans laquelle le vendeur s’engage à<br />

supporter tous les frais et charges jusqu’au<br />

jour de l’entrée en jouissance, respectivement<br />

jusqu’au jour de la remise des clés.<br />

Bien que des arrangements pareils puissent<br />

sembler légitimes, ils posent problème au<br />

syndic qui a dès lors souvent des difficultés à<br />

récolter les fonds appelés.<br />

Dans la plupart des cas, le syndic n’a pas<br />

connaissance du contenu de l’acte notarié.<br />

Souvent il reçoit la notification du transfert de<br />

propriété uniquement par mail sans indication<br />

des lots vendus. Dans le meilleur des cas, le<br />

notaire envoie au syndic un certificat de vente<br />

indiquant la date de vente, les noms et adresses<br />

des vendeurs et des acquéreurs ainsi que les<br />

lots vendus. Dès lors le syndic prend comme<br />

date de mutation la date de l’acte notarié.<br />

Bien que la Chambre des Notaires ait informé<br />

le Groupement des Syndics Professionnels du<br />

Luxembourg qu’il leur paraît plus approprié<br />

que le syndic informe le Notaire du montant des<br />

charges incombant au vendeur, y compris les<br />

acomptes / avances pour travaux votés, la procédure<br />

que le syndic doit respecter est stricte.<br />

Le syndic doit respecter deux volets dans le<br />

principe de la répartition :<br />

1. Envers le syndicat des copropriétaires : le<br />

moment à prendre en considération n’est pas<br />

la date de la mutation, mais celle de la notification<br />

au syndic<br />

2. Entre le vendeur et l’acquéreur : la charge doit<br />

être supportée par celui qui était propriétaire du<br />

lot au moment où cette charge a rempli les condi-<br />

tions pour être imputée. Cette charge doit donc<br />

être certaine (existence actuelle et incontestable),<br />

liquide (doit pouvoir être chiffrée en argent) et<br />

exigible (n’est pas affectée d’un terme suspensif).<br />

Donc peu importe les clauses de l’acte de<br />

vente, les règles à appliquer par le syndic<br />

sont claires :<br />

• Les frais de consommation pour lesquels il<br />

y a des compteurs individuels la répartition<br />

se fait sur base de la lecture des compteurs,<br />

donc d’après consommation effective. Une<br />

lecture doit être faite au moment de la vente.<br />

• En matière des avances sur charges, elles<br />

deviennent certaines, liquides et exigibles<br />

à la date où elles doivent être payées. Ceci<br />

tant pour les avances périodiques, les provisions<br />

pour le fonds de roulement, le fonds<br />

de réserve ou d’autres provisions demandées<br />

par le syndic.<br />

• Le décompte annuel devient certain, liquide<br />

et exigible dès le vote positif et régulier<br />

lors de l’assemblée générale. Si le solde est plus<br />

important que les avances payées par l’ancien<br />

propriétaire, le solde doit être réglé en entier<br />

par le nouveau copropriétaire, sauf si ce solde<br />

contient des avances non payées qui étaient encore<br />

à charge du vendeur, puisque les avances<br />

sur charges deviennent exigibles aux échéances<br />

qui avaient été fixées et non au moment du vote<br />

de l’assemblé générale.<br />

• Les travaux décidés avant la vente, mais<br />

exécutés après donnent lieu à la plupart des<br />

contentieux. Les appels de fonds pour travaux<br />

appelés avant le moment de la notification de la<br />

vente restent à charge du vendeur et ceux appelés<br />

après le moment de la notification de la<br />

vente seront à charge de l’acquéreur.<br />

Pour tous ces cas de figure, il peut y avoir des<br />

arrangements entre vendeur et acquéreurs<br />

lesquels seront parfaitement valables et obligatoires<br />

entre eux, ils ne sont toutefois pas<br />

opposables au syndicat des copropriétaires,<br />

qui n’est pas partie du contrat, même si l’acte<br />

de transfert de propriété et l’accord entre<br />

parties ont été dûment notifiés au syndic.<br />

Même si la Chambre des Notaires n’approuve<br />

pas d’imposer à l’acquéreur de supporter la<br />

charge de travaux non encore appelés pour ensuite<br />

se retourner contre son vendeur, le GSPL<br />

n’approuve pas que les Notaires veuillent imposer<br />

aux syndics d’agir contre la loi. Les certificats<br />

émis par les syndics, sur demande des<br />

Notaires, contiennent toutes les informations<br />

nécessaires quant à des travaux votés, mais<br />

non encore appelés. Arrêtez donc de raconter<br />

des histoires aux futurs copropriétaires…<br />

08 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


DEVENEZ MEMBRE<br />

SANS PLUS ATTENDRE<br />

Rendez-vous sur www.clc.lu sous l’onglet « Devenir membre »<br />

et demandez votre membership directement !<br />

Pour plus de renseignements, contactez-nous par téléphone au 439 444-1


Entrevue Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

« ALIMENTATION ET DISTRIBUTION :<br />

SE FÉDÉRER POUR MIEUX COOPÉRER »<br />

Une nouvelle fédération regroupant les<br />

acteurs de l’alimentation et de la distribution<br />

vient de voir le jour au 31 janvier<br />

<strong>2019</strong>. Elle a pour ambition d’apporter<br />

des réponses aux défis communs qui<br />

concernent le secteur. Rencontre avec<br />

René Grosbusch, son président.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Monsieur Grosbusch, la Fédération<br />

Luxembourgeoise de l’Alimentation<br />

et de la Distribution (FLAD) vient tout<br />

juste d’être créée. Pour quelles raisons ?<br />

C’est la clc qui est à l’origine de cette initiative<br />

et je voudrais avant tout la féliciter<br />

pour cette démarche qui s’avère très pertinente.<br />

En effet, les acteurs du secteur de<br />

l’alimentation et de la distribution étaient<br />

auparavant représentés par cinq fédérations.<br />

Certaines d’entre elles n’avaient plus<br />

leur sens aujourd’hui et avaient perdu de<br />

leur utilité. D’autres ne comptaient plus<br />

beaucoup de membres ou n’étaient plus<br />

actives. La clc nous a donc proposé de<br />

nous regrouper sous une nouvelle entité :<br />

la Fédération Luxembourgeoise de l’Alimentation<br />

et de la Distribution.<br />

Quel est le rôle<br />

de cette nouvelle fédération ?<br />

La FLAD réunit les acteurs de la distribution<br />

et de l’alimentation. Elle rassemble ainsi<br />

des représentants de supermarchés et des<br />

grossistes luxembourgeois, dont la volonté<br />

est de collaborer afin de trouver des<br />

solutions communes aux défis qu’ils rencontrent.<br />

Pour l’heure, nous en sommes<br />

encore aux prémices du projet. Les statuts<br />

de la fédération ont été déposés et<br />

acceptés, le Conseil d’Administration a été<br />

mis en place. Lors de notre première réunion,<br />

plus de 20 entreprises actives au<br />

Luxembourg étaient déjà représentées,<br />

témoignant du besoin, de la volonté et de<br />

la motivation d’agir ensemble autour de<br />

cette nouvelle organisation.<br />

10 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Entrevue Commerce<br />

« LA NOUVELLE FÉDÉRATION A À CŒUR DE FAIRE AVANCER<br />

DIFFÉRENTS DOSSIERS, DANS L’INTÉRÊT DE SES MEMBRES,<br />

DE SES COLLABORATEURS ET DE SES CLIENTS »<br />

Quel regard portez-vous sur la digitalisation<br />

de votre secteur d’activité ?<br />

Comme la plupart des secteurs de l’économie,<br />

celui de l’alimentation et de la distribution<br />

n’échappe pas à la digitalisation.<br />

Ces façons de faire doivent être prises très<br />

au sérieux par l’ensemble de nos membres.<br />

Au niveau de la FLAD, nous désirons donc<br />

mettre en place une consultation commune<br />

pour réfléchir sur ce sujet et déployer de<br />

nouvelles initiatives dans l’intérêt de toute<br />

la filière et du consommateur.<br />

Quels sont les grands défis qui occupent<br />

le secteur de l’alimentation et de la distribution<br />

aujourd’hui ?<br />

Les thématiques que nous aurons à aborder<br />

sont nombreuses. Mais nous allons<br />

travailler notamment sur les enjeux environnementaux<br />

actuels.<br />

Nous sommes conscients de notre impact<br />

et du rôle que nous avons à jouer en la matière.<br />

Nous souhaitons donc mieux nous<br />

positionner sur les questions de RSE et de<br />

développement durable, en coordonnant<br />

les efforts à réaliser.<br />

À cet égard, nous envisageons de nous<br />

donner des règles communes pour minimiser<br />

le gaspillage alimentaire à toutes les<br />

étapes de la chaîne allant du producteur<br />

au consommateur. Nous devrons notamment<br />

clarifier les questions liées aux dates<br />

limites de consommation et aux dates de<br />

retrait, car toutes les industries ne sont pas<br />

harmonisées à ce sujet. Nous étudierons<br />

aussi les possibilités pour éviter de détruire<br />

des produits encore consommables,<br />

mais dont la date limite d’utilisation optimale<br />

a été dépassée.<br />

Parallèlement, nous souhaitons trouver<br />

la solution la mieux adaptée au marché<br />

luxembourgeois pour éliminer progressivement<br />

les sacs et les emballages plastiques.<br />

Celle-ci devra convenir aux acteurs<br />

du secteur, mais également offrir une expérience<br />

commune aux clients, pour faciliter<br />

leur visite en magasin tout en garantissant<br />

le respect de la sécurité alimentaire<br />

et de l’hygiène.<br />

Le manque de main-d’œuvre pose problème<br />

dans de nombreux secteurs d’activité<br />

au Luxembourg. Rencontrez-vous,<br />

vous aussi, des difficultés à ce niveau ?<br />

Le recrutement de personnel qualifié pose<br />

en effet problème à tous les niveaux dans<br />

le secteur de l’alimentation et de la distribution.<br />

Nous avons du mal à trouver<br />

les personnes recherchées, car la formation<br />

dans ces domaines manque cruellement.<br />

L’un des grands enjeux de notre<br />

fédération sera d’encourager, au niveau<br />

étatique, via la clc par exemple, le développement<br />

de formations adaptées au secteur<br />

et de motiver les jeunes à se diriger<br />

vers ces filières.<br />

Quelles sont vos ambitions en tant que<br />

nouveau président de la FLAD ?<br />

Nous n’allons pas perdre de temps pour<br />

trouver des solutions communes et efficaces<br />

aux différents enjeux mentionnés,<br />

qui nous concernent tous. Nous veillerons<br />

à évoluer dans l’intérêt de nos entreprises,<br />

de nos collaborateurs et des consommateurs<br />

finaux. Notre rôle est de défendre les<br />

intérêts professionnels de nos membres,<br />

mais également de perfectionner toute la<br />

chaîne de valeur du secteur. Pour ce faire,<br />

nous resterons attentifs à ce qui se fait<br />

au point de vue national, mais également<br />

international. Notre volonté est de ne pas<br />

passer à côté de certaines évolutions, de<br />

continuer à suivre les bonnes pratiques<br />

pour être sûrs d’être encore dans la course<br />

dans les prochaines années.<br />

LIBÉRALISER LES HEURES<br />

D’OUVERTURE<br />

La clc entend suivre de près le dossier<br />

de la libéralisation des heures<br />

d’ouverture, en concertation avec<br />

les ministres des Classes Moyennes<br />

et du Travail. La législation actuelle<br />

prévoit quatre heures d’ouverture<br />

le dimanche. La clc demande<br />

l’autorisation d’ouvrir les commerces<br />

durant huit heures si ceux-ci<br />

le souhaitent, afin de répondre mieux<br />

encore aux besoins de la clientèle<br />

grâce à des horaires élargis,<br />

mais également de permettre aux<br />

employés, frontaliers notamment,<br />

de ne pas se déplacer pour seulement<br />

quatre heures de travail.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 11


En coulisse Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

COMMENT VA LE PETIT<br />

COMMERCE AU LUXEMBOURG ?<br />

Nombre de faillites en hausse, rentabilité en berne, concurrence d’internet et des grandes surfaces, taux de vacance en hausse…<br />

on l’entend de partout, le petit commerce de centre-ville souffre. Mais qu’en est-il plus en détail ? État des lieux pour aller de l’avant !<br />

TEXTE : NICOLAS HENCKES,<br />

DIRECTEUR CLC<br />

86<br />

Centre-ville d'Echternach<br />

C'est le nombre de faillites<br />

dans le commerce de détail<br />

comptabilisées en 2018<br />

Commençons par quelques chiffres récents<br />

fournis par le Ministre de l’Économie<br />

Étienne Schneider en réponse à une question<br />

parlementaire posée par le député Mars<br />

di Bartolomeo : le nombre de faillites dans<br />

le commerce de détail est passé de 70 entreprises<br />

en 2017 à 86 entreprises en 2018,<br />

soit une croissance de 22,9 % d’une année à<br />

l’autre. Ces chiffres du STATEC confirment<br />

la tendance de +29,59 % annoncée dans le<br />

communiqué de Creditreform en janvier<br />

<strong>2019</strong>, même si cette société comptabilisait<br />

en tout 254 faillites pour le commerce en<br />

2018. À la vue de l’évolution des faillites<br />

dans le secteur du commerce, Creditreform<br />

conclut que ce dernier se trouve dans une<br />

mutation structurelle. Les méthodologies<br />

de comptage de ce qui est considéré comme<br />

une faillite sont probablement différentes,<br />

ce qui explique la différence en chiffres absolus,<br />

mais la tendance inquiétante est la<br />

même. Et ce que ces chiffres ne montrent<br />

pas, ce sont toutes les sociétés qui ont cessé<br />

volontairement leur activité, sans faire de<br />

faillite pour autant, ou celles qui ont réduit<br />

le nombre de leurs emplacements de vente.<br />

Le taux de vacance des locaux commerciaux<br />

à Esch-sur-Alzette dépassait encore<br />

récemment les 20 % et à Luxembourg-ville il<br />

atteignait 6,08 % selon un chiffre fourni par<br />

l’Union Commerciale de la Ville de Luxembourg.<br />

Des chiffres alarmants que nous<br />

pourrons préciser et suivre de près avec le<br />

cadastre du commerce, dont les premières<br />

analyses seront publiées encore au deuxième<br />

trimestre <strong>2019</strong>.<br />

À cela s’ajoute un constat alarmant fait par<br />

le STATEC dans une étude publiée en juillet<br />

2018 intitulée « Un faible taux d’EBE au<br />

Luxembourg, et donc ? ». Dans ce document,<br />

on peut ainsi lire que pour le secteur du<br />

commerce, le taux d’excédent brut d’exploitation<br />

(EBE) est en moyenne de 2,9 % en<br />

2015, par rapport à la moyenne européenne<br />

qui se situe à 5,1 %. Cette moyenne était à<br />

2,7 % en 2005 et contrairement à d’autres<br />

secteurs, cela dénote une certaine stabilité.<br />

Toutefois, il est important de souligner que<br />

ce chiffre englobe le commerce de gros et<br />

ne concerne pas uniquement le commerce<br />

de détail. Il inclut de plus les grandes surfaces<br />

et petits commerçants.<br />

« MAIS LA DERNIÈRE CHOSE<br />

DONT LES PME ONT BESOIN<br />

EN CE MOMENT, C'EST BIEN<br />

DE CHARGES ET DE CONTRAINTES<br />

SUPPLÉMENTAIRES »<br />

Nul doute que la réalité sur le terrain peut<br />

donc être plus contrastée et le STATEC<br />

note d’ailleurs en matière de commerce de<br />

gros (2,5 %) que « Les activités de négoce<br />

connaissent les taux d’EBE les plus faibles.<br />

Le commerce se situe au bout de la chaîne<br />

de production, le chiffre d’affaires étant<br />

composé pour la majeure partie de coûts<br />

de biens destinés à la revente. (...) Cela<br />

engendre des marges relativement plus<br />

faibles par rapport au chiffre d’affaires. »<br />

En valeur absolue, on notera cependant<br />

que le commerce de gros produit l’un des<br />

EBE les plus importants de l’économie<br />

luxembourgeoise, avec 1,7 milliards EUR,<br />

grâce à l’effet volume apporté par le négoce<br />

international permettant d’atteindre<br />

un chiffre d’affaires global de 68 milliards.<br />

L’artisanat semble connaître la même fragilité<br />

financière en moyenne à en croire le<br />

dernier chiffre annoncé par la Chambre des<br />

Métiers : 46 % des entreprises du secteur ne<br />

font pas de bénéfices.<br />

Probablement que notre tissu économique<br />

compte des entreprises trop petites et que<br />

des consolidations permettraient de renforcer<br />

les EBE et donc d’augmenter la rentabilité<br />

de nos PME. Mais la dernière chose dont les<br />

PME ont besoin en ce moment, c’est bien de<br />

charges et de contraintes supplémentaires.<br />

12 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


News Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

COMMERCE<br />

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estime que le paiement par reconnaissance faciale va être<br />

« le next big thing » dans le commerce. En effet l’utilisation<br />

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votre téléphone ou encore votre ordinateur, est déjà une réalité<br />

quotidienne. Uniqul propose cette solution gratuitement<br />

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LOGEMENT<br />

JOURNÉE DU LOGEMENT<br />

La prochaine journée du logement aura lieu le jeudi 4 avril <strong>2019</strong> avec<br />

la collaboration de la Chambre Immobilière (CIGDL), fédération affiliée à la clc,<br />

au centre commercial City Concorde de Bertrange. Les objectifs de cette année<br />

seront la présentation du portail d’informations immobilières et d’annonces<br />

VIVI.lu, qui a pour but de devenir à court terme le Portail incontournable<br />

de l’immobilier, présenter la CIGDL dans son ensemble et renseigner<br />

le public sur le code de déontologie avec lequel tous les membres<br />

de la fédération travaillent.<br />

Plus d’informations sur www.cigdl.lu<br />

COMMERCE<br />

« COMMENT FAIRE AFFAIRE AU LUXEMBOURG »,<br />

UNE PREMIÈRE COLLABORATION DE LA CLC ET<br />

DE SA FÉDÉRATION SŒUR EN BELGIQUE, COMEOS.<br />

En date du 26 février, une délégation luxembourgeoise composée de l’ADEM,<br />

la House of Entrepreneurship et la clc s’est rendue à Bruxelles en vue de présenter<br />

à quelque 50 entreprises et enseignes belges les conditions d’investissement<br />

sur le marché luxembourgeois. Tandis que Philippe Linster (HoE) a exposé<br />

les modalités du droit d’établissement, Guy Putz (ADEM) a présenté<br />

les conditions salariales ainsi que les services proposés par l’ADEM.<br />

À la suite de l’intervention de Nicolas Henckes (clc) sur la fiscalité et le système<br />

de sécurité sociale luxembourgeois, Olivier André (CORA) a clôturé la session<br />

d’information avec un témoignage sur ses expériences au Luxembourg.<br />

Avec beaucoup d’humour, ce dernier n'a pas cependant vraiment encouragé<br />

ses concurrents à s’implanter au Luxembourg :<br />

« C’est trop compliqué, ne venez pas. Cora s’occupe de tout » !<br />

14 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


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L’avis de l’expert // Droit Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

CESSATION AUTOMATIQUE DU CONTRAT<br />

DE TRAVAIL : IMPACT DE LA RÉFORME ?<br />

Anne Morel<br />

La Loi du 10 août 2018 en matière de<br />

maintien du contrat de travail et de reprise<br />

progressive du travail en cas d’incapacité<br />

prolongée est entrée en vigueur<br />

le 1 er janvier <strong>2019</strong>. La période de référence<br />

sur laquelle peuvent s’échelonner<br />

les 77 jours d’incapacité de travail<br />

est ainsi portée de 52 semaines sur une<br />

période de référence de 104 semaines<br />

à 78 semaines sur la même période de<br />

référence, repoussant de facto la cessation<br />

automatique du contrat pour<br />

épuisement des droits à l'indemnité<br />

pécuniaire de maladie à la 78 e semaine.<br />

Il en résulte pour l’employeur un certain<br />

nombre de conséquences.<br />

TEXTE : ANNE MOREL<br />

PARTNER | AVOCAT À LA COUR<br />

BONN STEICHEN & PARTNERS<br />

IMAGE : BONN STEICHEN & PARTNERS<br />

Instituée à l’origine afin de débattre du sujet<br />

du maintien du contrat de travail en cas<br />

de maladie prolongée avec perspective de<br />

réintégration sur l’ancien poste de travail elle<br />

a finalement conduit le législateur à modifier<br />

l’article L.121-6 du code du travail (« CT »).<br />

1 RÉDUCTION DES CHARGES<br />

PATRONALES<br />

Alors que jusqu’à présent l’employeur<br />

devait assumer le paiement de l’indemnité<br />

pécuniaire de maladie couvrant la période<br />

jusqu’à la fin du mois de calendrier<br />

au cours duquel se situait le 77 e jour<br />

d’incapacité, pendant 12 mois sur une<br />

période de référence de 104 semaines, il<br />

devra désormais s’acquitter de la même<br />

charge d’indemnité (fin du mois pendant<br />

lequel le situe le 77 e jour de maladie),<br />

mais sur une période plus longue de 18<br />

mois sur 104 semaines. Ce faisant, du<br />

fait de la prolongation de la période de<br />

référence, la charge de l’employeur est<br />

diluée sur la durée. En outre, la Loi du 10<br />

août 2018 introduit une diminution du<br />

taux de cotisation moyen des employeurs<br />

envers la Mutualité des Employeurs qui<br />

passe de 1,95 % à 1,85 %. Ceci emporte<br />

pour l’employeur une réduction de ses<br />

charges patronales en matière d’indemnité<br />

pécuniaire de maladie.<br />

2 OCTROI D’UNE « SUBVENTION »<br />

À L’EMPLOYEUR EN CAS<br />

DE REPRISE PROGRESSIVE<br />

La Loi du 10 août 2018 permet aux employés<br />

qui ne sont pas en mesure de travailler de<br />

s'adresser à la Caisse Nationale de Santé<br />

(« CNS ») pour obtenir un retour progressif<br />

au travail pour des raisons thérapeutiques 1 .<br />

Cette période étant complètement assimilée<br />

à une période d’incapacité de travail, il est<br />

prévu que le droit à l’indemnité pécuniaire<br />

soit maintenu pendant cette période de<br />

reprise progressive, peu importe le taux<br />

de la reprise de travail, à condition que les<br />

conditions suivantes soient remplies :<br />

• l'employé dispose d'un certificat médical<br />

délivré par son médecin traitant ;<br />

• l'employeur consent au retour progressif<br />

au travail de l’employé ;<br />

• la reprise de travail et le travail effectué<br />

sont reconnus comme étant de nature à<br />

favoriser l'amélioration de l'état de santé<br />

de l’employé ;<br />

• l'employé a été incapable de travailler<br />

pendant au moins un mois sur les trois<br />

mois précédant sa demande 2 .<br />

La prolongation de la période de référence<br />

à 18 mois afin d’y inclure les périodes<br />

de reprise progressive du travail, n’a pas<br />

d’effet néfaste pour l’employeur qui peut<br />

toujours refuser la mesure de reprise<br />

progressive ou l’accepter sans pour autant<br />

voir ses finances entamées.<br />

3 MAINTIEN DU RÉGIME ACTUEL<br />

DE LA CESSATION AUTOMATIQUE<br />

DU CONTRAT DE TRAVAIL<br />

Le Code du travail prévoit que le contrat<br />

de travail cesse de plein droit le jour<br />

de l’épuisement des droits du salarié à<br />

l’indemnité pécuniaire de maladie. De plein<br />

droit, c'est-à-dire, automatiquement, cette<br />

cessation du contrat de travail s’impose<br />

donc aussi bien à l'employeur qu’au salarié,<br />

sans que l’intervention de l’employeur ne<br />

soit requise. Il n’est ni nécessaire pour<br />

l’employeur de verser une indemnité de<br />

départ 3 , ni nécessaire de faire parvenir au<br />

salarié une lettre de licenciement.<br />

La prolongation de la période de référence<br />

à 18 mois ne devrait pas avoir d’autre<br />

impact sur le régime applicable à la<br />

cessation automatique du contrat de travail<br />

que celui d’attendre l’échéance des 18 mois<br />

plutôt que des 12 mois pour voir le contrat<br />

prendre fin.<br />

1. Article 14 CSS. / 2. Article 14 bis CSS. / 3. Cour d’Appel, 19 octobre 2006, n° 30 744 du rôle.<br />

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<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

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<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

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GRAND FORMAT<br />

L’ACCORD<br />

DE COALITION FACE<br />

AUX DÉFIS DES PME<br />

Le nouveau gouvernement affirme vouloir mieux défendre les intérêts des PME,<br />

celles-ci constituant la colonne vertébrale de l’économie luxembourgeoise.<br />

Dans un contexte où les entreprises commerciales semblent particulièrement<br />

fragilisées, on peut se réjouir de la volonté affichée par la coalition renouvelée<br />

de les soutenir davantage. Cependant, les premières annonces phares du<br />

gouvernement n’ont pas suscité l’enthousiasme du secteur. Bien au contraire,<br />

elles ont plutôt eu tendance à inquiéter ses différents membres. Besoin<br />

de main-d’œuvre, coût et flexibilité du travail, compétitivité, fiscalité…<br />

l’accord de coalition est-il finalement vraiment à la hauteur des enjeux ?<br />

TEXTE : SÉBASTIEN LAMBOTTE<br />

Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce<br />

<strong>CONNECT</strong> - 19


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<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

Le Luxembourg dispose d’un nouveau<br />

gouvernement. La coalition emmenée par<br />

Xavier Bettel, qui rassemble libéraux, socialistes<br />

et écologistes, a été renouvelée.<br />

Elle s’est fixé de nouvelles ambitions à<br />

travers un accord qualifié « d’ambitieux,<br />

équitable et durable » par les membres du<br />

gouvernement eux-mêmes. L’analyse du<br />

programme-cadre arrêté après plusieurs<br />

semaines de négociations révèle que plusieurs<br />

mesures doivent soutenir les PME<br />

face aux défis qui les attendent. D’autres<br />

pourraient les fragiliser davantage. « Il est<br />

bon de rappeler que les PME représentent<br />

99 % des entreprises au Luxembourg. En<br />

effet, il n’y a environ que 350 entreprises<br />

qui comptent plus de 90 employés. Les<br />

PME emploient deux tiers de la population<br />

active et produisent deux tiers de la valeur<br />

ajoutée créée par le secteur marchand non<br />

financier, explique Marc Wagener, Directeur<br />

des Affaires économiques au sein de<br />

la Chambre de Commerce. Durant la campagne<br />

et tout au long des négociations<br />

gouvernementales, nous avons défendu<br />

l’idée que les PME devaient être davantage<br />

au centre des préoccupations. Considérant<br />

l’importance de ces organisations et<br />

les défis auxquels elles doivent faire face,<br />

il y a lieu de se demander quel est l’impact<br />

que peut avoir chaque mesure prise, en<br />

matière sociale, fiscale ou économique, sur<br />

leur développement. Il faudrait que cette<br />

décision envisagée passe par une véritable<br />

étape « PME check » pour voir comment<br />

elle affecte ces acteurs essentiels de notre<br />

tissu économique. »<br />

LES PME, DES ACTEURS ESSENTIELS<br />

POURTANT FRAGILISÉS<br />

La santé des PME, au cœur d’une économie<br />

a priori florissante, apparait plus fragile<br />

que jamais. Une récente étude a démontré<br />

que le niveau de profitabilité des sociétés<br />

luxembourgeoises actives en dehors<br />

du secteur financier était le plus faible des<br />

pays de l’Union européenne. « L’enjeu n’est<br />

pas d’être en tête de ce classement. Cependant,<br />

se retrouver lanterne rouge a de<br />

quoi interpeller », précise Jean-Paul Olinger,<br />

directeur de l’Union des Entreprises<br />

Luxembourgeoises. Alors que les PME, et<br />

notamment celles actives dans le commerce,<br />

sont confrontées à d’importants<br />

défis, il est intéressant de se pencher sur<br />

la volonté du gouvernement de les soutenir<br />

et sur l’impact que pourraient avoir sur<br />

leur santé les mesures qui ont fait les gros<br />

titres à l’annonce du nouveau gouvernement.<br />

« Parmi les défis qui concernent les<br />

PME, on peut citer la transition numérique,<br />

l’intégration des nouvelles contraintes environnementales,<br />

la nécessité de répondre à<br />

des impératifs réglementaires toujours plus<br />

nombreux », commente Marc Wagener. Du<br />

côté de l’UEL, on ajoute que l’amélioration<br />

de la compétitivité des entreprises, la pénurie<br />

de main d’œuvre et la problématique du<br />

coût du foncier qui pèse sur la transmission<br />

d’entreprise sont aussi au cœur des préoccupations<br />

des représentants des patrons.<br />

DES INTENTIONS À CONCRÉTISER<br />

« L’accord de coalition est un document<br />

riche en informations. Il place la digitalisation,<br />

la transformation énergétique et la<br />

cohésion sociale au centre des préoccupations<br />

du gouvernement.<br />

20 - <strong>CONNECT</strong><br />

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<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Grand format<br />

Ce que nous saluons, assure Jean-Paul<br />

Olinger. Toutefois, si la compétitivité est<br />

mentionnée, les mesures envisagées pour<br />

la préserver et l’améliorer, dont certaines<br />

pourraient être prometteuses, ne sont pas<br />

suffisamment détaillées. Nous espérons<br />

donc, tout au long de cette législature,<br />

contribuer à leur donner vie, en veillant à<br />

défendre les intérêts des entreprises, en<br />

collaboration avec la diversité des interlocuteurs<br />

concernés. »<br />

« LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL<br />

IMPLIQUE AUTOMATIQUEMENT UNE HAUSSE<br />

DU COÛT DU TRAVAIL »<br />

Quand bien même le gouvernement affirme<br />

vouloir mieux répondre aux enjeux<br />

rencontrés par les PME, les mesures phares<br />

qui jalonnent son programme – l’instauration<br />

d’un jour de congé et d’un jour férié<br />

supplémentaire, la hausse du salaire social<br />

minimum, une extension des possibilités<br />

offertes relatives à la prise du congé parental<br />

… – pourraient peser lourdement<br />

sur l’organisation des PME et leur compétitivité.<br />

« L’équilibre entre vie privée et<br />

vie professionnelle est très important, notamment<br />

pour l’attractivité de l’emploi au<br />

Luxembourg, concède Jean-Paul Olinger.<br />

Les attentes de la société vis-à-vis de cet<br />

équilibre ont changé.<br />

15 %<br />

C’est le taux d’imposition réduit<br />

accordée par le gouvernement<br />

sur la tranche de résultats allant jusqu’à<br />

175.000 euros. Pour les entreprises,<br />

c’est un gain potentiel de 5000 euros<br />

qui est octroyé. Encore faut-il pouvoir<br />

engranger de tels résultats<br />

De nouvelles formes de travail ont émergé<br />

ainsi que des aspirations autres, comme<br />

la volonté de profiter d’un temps partiel<br />

ou d’autres congés justifiés par de nombreuses<br />

raisons personnelles. » Du point<br />

de vue de l’UEL, l’instauration d’une flexibilité<br />

accrue permettant de répondre à ces<br />

nouvelles attentes constitue une opportunité<br />

tant pour les salariés, qui peuvent<br />

se réaliser autrement, se former ou encore<br />

entreprendre, que pour les entreprises.<br />

« Ces dernières peuvent par exemple profiter<br />

d’une plus grande diversité au sein de<br />

leur personnel, assure Jean-Paul Olinger.<br />

Cependant, cette flexibilité constitue aussi<br />

un défi pour nos dirigeants en termes d’organisation<br />

du travail dans l’entreprise et<br />

pour satisfaire aux attentes du marché. »<br />

UNE FLEXIBILISATION ATTENDUE<br />

DU DROIT DU TRAVAIL<br />

Marc Wagener pointe en effet un conflit<br />

latent entre la politique socialement bienveillante<br />

qu’entend mener le gouvernement<br />

et la réalité économique des entreprises.<br />

« Il devient difficile de faire tourner<br />

une entreprise d’une dizaine de personnes<br />

quand, dans les rangs, on compte deux<br />

congés parentaux et qu’il y a quatre jours<br />

fériés au cœur du mois de mai, assure-til.<br />

Nous sommes favorables à des mesures<br />

permettant un meilleur équilibre entre vie<br />

privée et vie professionnelle. Cependant,<br />

la flexibilité accordée aux salariés devrait<br />

s’accompagner d’une flexibilisation du<br />

droit du travail, pour permettre aux entrepreneurs<br />

et aux dirigeants de s’organiser. »<br />

Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce <strong>CONNECT</strong> - 21


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

LE DÉFI DE LA TRANSMISSION<br />

D’ENTREPRISE<br />

Un autre défi, pour les années<br />

à venir, réside dans les freins liés<br />

à la transmission des entreprises.<br />

« On estime entre 450 et 600<br />

le nombre d’entreprises à<br />

transmettre chaque année,<br />

précise Jean-Paul Olinger.<br />

Avec le départ à la retraite<br />

des baby-boomers, ce chiffre<br />

devrait encore augmenter<br />

dans les années à venir.<br />

Cela représente beaucoup<br />

d’opportunités pour les jeunes<br />

repreneurs. Cependant, ceux-ci<br />

sont souvent freinés par le prix<br />

du foncier, qui vient grever<br />

la compétitivité des entreprises. »<br />

En effet, dans beaucoup<br />

d’entreprises, l’investissement<br />

foncier est amorti avec le temps.<br />

Toutefois, dans le contexte d’une<br />

transmission, il est appelé à être<br />

valorisé au moment de la revente.<br />

Ce qui va peser sur les résultats.<br />

« Dans ce contexte, il y a lieu<br />

de trouver des solutions,<br />

par exemple au niveau fiscal,<br />

pour accompagner ceux qui<br />

souhaitent entreprendre<br />

en reprenant une structure<br />

existante »,<br />

estime Jean-Paul Olinger.<br />

L’UEL abonde dans ce sens, précisant que<br />

l’octroi de nouveaux droits tel qu’envisagé<br />

par la coalition gouvernementale – droit<br />

au temps partiel, droit au retour du temps<br />

partiel, extension des possibilités dans le<br />

cadre du congé parental, congé formation<br />

– devraient considérablement compliquer<br />

la vie des dirigeants. « Le droit du travail,<br />

par contre, est resté rigide. En tant que représentants<br />

des dirigeants, nous souhaitons<br />

par exemple que le recours au CDD, au<br />

travail intérimaire ou au stage puisse être<br />

facilité ou encore que certaines périodes<br />

de référence, en faveur d’une flexibilisation<br />

accrue du temps de travail, puissent être<br />

adaptées », explique Jean-Paul Olinger.<br />

Si les représentants des patrons n’ont pas<br />

tiré à boulets rouges sur les mesures du<br />

gouvernement visant à faciliter la prise<br />

d’un congé parental durant la précédente<br />

législature, c’est parce qu’ils s’attendaient<br />

à ce que leurs demandes relatives<br />

à la flexibilisation du droit du travail soient<br />

aussi entendues. « Il faut pouvoir maintenir<br />

un équilibre qui puisse satisfaire les salariés<br />

comme les dirigeants. Or, le pendule<br />

actuellement est davantage dans le camp<br />

des travailleurs et les entreprises peinent<br />

à s’organiser. La contrepartie n’est jamais<br />

venue et l’accord gouvernemental reste<br />

muet par rapport à cela », précise encore<br />

Marc Wagener. Pour l’UEL, d’autres mesures<br />

envisagées par le nouveau gouvernement,<br />

comme le renforcement de la coordination<br />

avec l’ITM, la réforme de la médecine du<br />

travail, des actions liées au reclassement<br />

des salariés ou à l’encadrement des stages<br />

devront être suivies de près.<br />

CONGÉS SUPPLÉMENTAIRES,<br />

COÛT DU TRAVAIL ET COMPÉTITIVITÉ<br />

Au-delà des enjeux relatifs à l’organisation<br />

de l’activité de l’entreprise, l’octroi de deux<br />

jours de congés supplémentaires va inévitablement<br />

peser sur la compétitivité et la<br />

profitabilité des entreprises. « La réduction<br />

du temps de travail implique automatiquement<br />

une hausse du coût du travail. Après<br />

les annonces, nous attendons de voir comment<br />

elles vont s’appliquer, précise Jean-<br />

Paul Olinger. Or, la compétitivité des PME<br />

luxembourgeoises, et particulièrement<br />

des structures commerciales, est mise à<br />

rude épreuve. « La concurrence commerciale<br />

en ligne est toujours plus présente.<br />

À cela s’ajoute une concurrence toujours<br />

plus forte à l’échelle de la Grande Région.<br />

Dans ce contexte, les entreprises luxembourgeoises<br />

doivent composer avec une<br />

hausse des coûts du travail et une inflation<br />

davantage dopée au Luxembourg que<br />

« LA FLEXIBILITÉ ACCORDÉE AUX SALARIÉS<br />

DEVRAIT S’ACCOMPAGNER D’UNE FLEXIBILISATION<br />

DU DROIT DU TRAVAIL, POUR PERMETTRE<br />

AUX DIRIGEANTS DE S’ORGANISER »<br />

dans les pays voisins », commente Marc<br />

Wagener. Aujourd’hui, le chaland n’hésite<br />

pas à passer la frontière pour réaliser ses<br />

achats. La concurrence, à la frontière allemande<br />

notamment, est bien organisée.<br />

« Là, le client peut acheter certains biens<br />

de consommation à des prix moins élevés<br />

que ceux que paient nos commerçants<br />

pour s’approvisionner. La cause réside notamment<br />

dans certaines barrières au niveau<br />

des approvisionnements, comme le<br />

recours forcé à des fournisseurs belges,<br />

par exemple. » Ajoutez à cela un foncier<br />

grand-ducal de plus en plus difficile<br />

à assumer, et l’on comprend pourquoi<br />

les commerces luxembourgeois sont à la<br />

peine. « Comment pourraient-ils investir<br />

plus proactivement dans la transition numérique<br />

dans un contexte concurrentiel ne<br />

permettant pas de répercuter une hausse<br />

des coûts ou encore un saut d’index sur<br />

le prix de vente ? », interroge Marc Wagener.<br />

Dans la situation actuelle, l’annonce<br />

de l’instauration de deux jours de congés<br />

passe mal. Et on peut regretter que les<br />

mesures dont profiteront les salariés aient<br />

fait l’objet d’effets d’annonce tonitruants<br />

sans consultation préalable. Ces mesures<br />

étant considérées comme acquises,<br />

22 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Grand format<br />

doivent faire face à de nouveaux besoins<br />

et s’appuyer sur de nouvelles compétences<br />

pour relever de nombreux défis », assure<br />

Luc Henzig, directeur de la Formation au<br />

sein de Chambre de Commerce. La difficulté,<br />

pour de nombreux dirigeants d’entreprise,<br />

est de pouvoir libérer certains<br />

salariés pour leur permettre de suivre une<br />

formation. « Sur une petite équipe, c’est<br />

parfois difficile de trouver une demi-journée<br />

pour suivre une formation. Il faut trouver<br />

les moyens de motiver les dirigeants<br />

à prendre conscience de l’importance<br />

de former leur personnel régulièrement,<br />

notamment pour garantir la pérennité<br />

de l’entreprise, en maintenant sa compétitivité,<br />

en lui permettant d’évoluer »,<br />

précise Luc Henzig.<br />

il sera plus difficile de les faire peser dans<br />

la balance au cœur de la négociation en vue<br />

d’une plus grande flexibilisation du droit<br />

du travail avec les partenaires sociaux.<br />

BAISSER EFFECTIVEMENT LA FISCALITÉ<br />

Les fédérations patronales saluent toutefois<br />

la décision du gouvernement de faire<br />

profiter les sociétés d’un taux d’impôt<br />

sur le revenu des collectivités réduit de<br />

15 % jusqu’à 175.000 euros de bénéfices.<br />

« C’est un geste qui va dans la bonne direction,<br />

assure Jean-Paul Olinger, qui<br />

rappelle que les entreprises luxembourgeoises<br />

paient au demeurant beaucoup<br />

d’impôt. Leur contribution, qui s’élevait à<br />

3,2 milliards d’euros en impôts sur le revenu<br />

et sur la fortune en 2017, a augmenté<br />

de 41 % en 4 ans, alors que les recettes de<br />

l’Etat elles-mêmes n’ont connu une hausse<br />

que de 19 %. » Proportionnellement, donc,<br />

la part de financement des entreprises au<br />

fonctionnement de la nation a considérablement<br />

augmenté. « Cela va à l’encontre<br />

de ce que beaucoup pensent, à savoir que<br />

les entreprises paient de moins en moins<br />

d’impôts. La fiscalité des entreprises au<br />

Luxembourg est élevée par rapport à la<br />

plupart des pays d’Europe », poursuit le directeur<br />

l’UEL. Et si l’État peut faire valoir un<br />

geste avec l’introduction de ce taux réduit<br />

d’imposition, le gain maximal ne s’élèvera<br />

au final qu’à 5000 euros maximum pour<br />

les entreprises qui pourront faire valoir un<br />

résultat de 175.000 euros.<br />

Au niveau de la fiscalité, d’autres projets<br />

inscrits dans l’accord de coalition sont<br />

attendus par les représentants des entreprises.<br />

Parmi elles, l’introduction d’un<br />

incitant fiscal pour ceux qui choisiront<br />

d’investir dans les PME locales. « Une autre<br />

idée est de créer une réserve immunisée<br />

pour le réinvestissement des résultats dans<br />

l’entreprise », précise Jean-Paul Olinger.<br />

PRÉSERVER L’ATTRACTIVITÉ<br />

DU LUXEMBOURG<br />

Un autre enjeu, pour les années à venir,<br />

sera de permettre aux PME de s’appuyer<br />

sur une main-d’œuvre qualifiée. Pour cela,<br />

il faut préserver l’attractivité du Luxembourg.<br />

« Et ne pas peser sur la fiscalité<br />

des travailleurs frontaliers, par exemple à<br />

travers des mesures comme la réduction<br />

de l’abattement kilométrique en faveur<br />

des transports publics alors que certaines<br />

régions rurales voisines sont mal desservies<br />

», commente Jean-Paul Olinger. Un<br />

autre levier en la matière réside dans le<br />

soutien de l’État à la formation professionnelle<br />

continue. « Les dirigeants des PME<br />

UN ACCORD MUET SUR LES ENJEUX<br />

DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE<br />

CONTINUE<br />

Le Directeur des Formations de la Chambre<br />

de Commerce regrette dès lors que le gouvernement,<br />

à travers son accord de coalition,<br />

soit silencieux vis-à-vis de ces enjeux.<br />

« Il y est simplement mentionné que<br />

le Gouvernement entend veiller à la qualité<br />

des organismes appelés à former les gens,<br />

sans doute par l’instauration d’accréditations<br />

», assure Luc Henzig. L’opportunité<br />

de renforcement l’encadrement des formations<br />

de la sorte est mise en question<br />

dans la mesure où une loi confie déjà aux<br />

différentes chambres professionnelles de<br />

veiller à la mise en œuvre de ces formations.<br />

Un organisme comme la House of<br />

Training forme 23.000 personnes par an,<br />

à raison de deux jours d’apprentissage<br />

en moyenne. « Il faut dire qu’il est difficile,<br />

en deux jours, de pouvoir acquérir<br />

effectivement des compétences poussées<br />

dans un domaine ou un autre, constate Luc<br />

Henzig. Dans ce contexte, il est important<br />

de mieux mobiliser les dirigeants, en soutenant<br />

financièrement la formation. Si le<br />

cofinancement a été réduit lors de la précédente<br />

législature, c’est pour mieux cibler<br />

les aides et les allouer davantage aux<br />

PME qu’à certains grands groupes qui ont<br />

d’autres capacités de financement de leurs<br />

formations. C’est dans cette direction qu’il<br />

faut poursuivre les efforts. Il serait aussi<br />

opportun de renforcer le service d’orientation,<br />

qui a un rôle à jouer pour le développement<br />

des compétences dont on aura<br />

besoin demain. »<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 23


3 questions à…<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

3 QUESTIONS À…<br />

CLAUDINE SPELTZ<br />

Entretien avec Claudine Speltz, présidente d’honneur de la CIGDL<br />

TEXTE : SARAH BRAUN<br />

01<br />

« C’EST UNE FORMATION<br />

<strong>03</strong><br />

QUI ÊTES-VOUS<br />

ET QUEL EST VOTRE RÔLE<br />

AU SEIN DE LA CIGDL<br />

(CHAMBRE IMMOBILIÈRE<br />

DU GRAND-DUCHÉ<br />

DE LUXEMBOURG, NDLR.) ?<br />

J’ai plus de 20 années d'expérience en<br />

matière de création et de gestion d'entreprises,<br />

et notamment dans tout ce qui<br />

affère aux syndics de copropriété. Je suis<br />

à présent pensionnée, mais je continue<br />

de m’occuper de la formation, notamment<br />

dans le secteur immobilier. Je suis en<br />

effet convaincue – et cela quel que soit le<br />

domaine – que la formation continue est<br />

essentielle à l’équilibre et à l’épanouissement<br />

professionnel des employés. Pour<br />

les consommateurs, la formation est une<br />

garantie de qualité supplémentaire. J’ai été<br />

membre du CA plusieurs années durant,<br />

j’ai également été présidente de la CIGDL<br />

pendant quelques années. J’ai choisi de<br />

me retirer pour laisser place au président<br />

actuel, en 2012, lorsque j’ai été élue présidente<br />

du CEPI (Conseil européen des professions<br />

immobilières, ndlr.) afin d’éviter le<br />

cumul des mandats. C’est alors que j’ai été<br />

nommée présidente d’honneur de la CIGDL.<br />

QUI PRÉPARE CONCRÈTEMENT,<br />

QUI FAIT DU SENS »<br />

02<br />

POUVEZ-NOUS PARLER<br />

DE L’UNE DES INITIATIVES<br />

PHARES DE LA FÉDÉRATION :<br />

LE BTS PROFESSIONS<br />

IMMOBILIÈRES ?<br />

C’est un projet de longue haleine. Notre idée<br />

était d’accroître, d’étendre et d’améliorer la<br />

formation. Nous avons notamment réfléchi<br />

à quel niveau d’études une telle formation<br />

pouvait être mise en place. Le BTS était<br />

idéal, parce que les jeunes disposaient déjà<br />

d’un certain background. De plus, ce cycle<br />

court (de quatre semestres, soit 120 CTS,<br />

ndlr.) permettait de préparer les élèves à<br />

trois professions : agent immobilier, syndic<br />

de copropriété et promoteur. Pour ce faire,<br />

nous avons choisi de travailler avec le Lycée<br />

Josy Barthel de Mamer, parce qu’il offrait<br />

déjà quelques formations dans le secteur<br />

immobilier. Nous avons travaillé en chœur<br />

pendant trois ans pour que ce BTS voie le<br />

jour. La première promotion a débuté en<br />

2017, avec un maximum d’inscrits, soit 12<br />

élèves. La seconde promotion a eu, hélas, un<br />

peu moins de succès. Mais cela s’explique<br />

par le fait que cette formation soit nouvelle,<br />

il lui faut un peu de temps pour se faire<br />

connaître. Cela dit, nous remarquons une<br />

demande très forte du côté des employeurs.<br />

QUELS SONT LES AVANTAGES<br />

À REJOINDRE CE BTS ?<br />

C’est une formation qui prépare concrètement,<br />

qui fait du sens. Pour les étudiants,<br />

le BTS Professions Immobilières présente<br />

l’avantage de pouvoir être diplômés au<br />

terme d’un cycle court, et ainsi, de pouvoir<br />

entrer directement dans la vie professionnelle<br />

et être opérationnel de suite. C’est<br />

important pour ceux qui ne souhaitent pas<br />

faire de longues études. En outre, c’est également<br />

une formation qui contribue à valoriser<br />

la profession et qui motive les élèves<br />

à construire leur projet. Du côté des employeurs,<br />

le BTS Professions Immobilières<br />

leur permet d’embaucher des jeunes formés<br />

et prêts de suite, et ce même à des postes à<br />

responsabilités, parce que la formation présente<br />

l’avantage d’être complète et concrète.<br />

Pour plus d’informations, rendez-vous<br />

sur le site du Lycée Josy Barthel,<br />

pour découvrir le descriptif complet<br />

de la formation, son programme<br />

et ses débouchés,<br />

ainsi que les conditions d’admission.<br />

http://ljbm.lu/bts/<br />

24 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


DES AVOCATS<br />

À VOTRE ÉCOUTE<br />

POUR DES CONSEILS AVISÉS<br />

ET PERSONNALISÉS<br />

20 ANS<br />

D’EXPÉRIENCE<br />

>Droit du travail<br />

> Contentieux / recouvrement<br />

de créances<br />

>Droit immobilier<br />

>Droit de la construction<br />

>Droit des sociétés<br />

>Droit des contrats<br />

>Procédures d’insolvabilité<br />

>Droit de la propriété intellectuelle<br />

21-25 Allée Scheffer L-2520 Luxembourg<br />

Carmen Rimondini | carmen.rimondini@barreau.lu<br />

Frédéric Frabetti | frederic.frabetti@barreau.lu


L’avis de l’expert // Concurrence<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

LA CONCURRENCE DÉLOYALE<br />

AU LUXEMBOURG : QUELS RECOURS EXISTENT<br />

ENCORE POUR LES ENTREPRISES ?<br />

Toutes les entreprises doivent respecter<br />

les règles de concurrence déloyale.<br />

Ces règles visent non seulement à<br />

instaurer une concurrence équitable<br />

sur le marché, mais également à protéger<br />

les consommateurs contre les<br />

pratiques abusives.<br />

TEXTE : PHILIPPE-EMMANUEL<br />

PARTSCH (PARTNER) ET<br />

THOMAS EVANS (SENIOR ASSOCIATE)<br />

EU & COMPETITION LAW,<br />

ARENDT & MEDERNACH<br />

IMAGE : ARENDT & MEDERNACH<br />

Thomas Evans<br />

Philippe-Emmanuel Partsch<br />

Cet article vise à décrire brièvement quels<br />

sont les recours possibles pour les entreprises<br />

en la matière, notamment à la suite<br />

d’un changement législatif important.<br />

C’ÉTAIT MIEUX AVANT ?<br />

L’ANCIENNE INTERDICTION<br />

GÉNÉRALE<br />

La loi du 23 décembre 2016 sur les ventes<br />

en soldes et sur trottoir et la publicité<br />

trompeuse et comparative (la « loi de<br />

2016 ») a apporté des changements significatifs<br />

aux règles de concurrence déloyale<br />

au Luxembourg. En effet, elle a abrogé<br />

une disposition contenue dans l’ancienne<br />

loi de 2002 qui était bien utile aux entreprises<br />

: l’interdiction générale d’actes de<br />

concurrence déloyale et l’action en cessation<br />

devant le Tribunal qui permettait de<br />

la faire respecter.<br />

Avant l’introduction de la loi de 2016, la loi<br />

du 2002, à son article 14, prévoyait que :<br />

« Commet un acte de concurrence déloyale<br />

toute personne qui exerce une activité<br />

commerciale, industrielle, artisanale ou libérale<br />

qui, par un acte contraire soit aux<br />

usages honnêtes en matière commerciale,<br />

industrielle, artisanale ou libérale, soit<br />

à un engagement contractuel, enlève ou<br />

tente d’enlever à ses concurrents ou à l’un<br />

d’eux une partie de leur clientèle ou porte<br />

atteinte ou tente de porter atteinte à leur<br />

capacité de concurrence. » Cette loi permettait<br />

également d’agir en cessation auprès<br />

du Tribunal d’arrondissement, jugeant<br />

comme en matière de référé, c’est-à-dire<br />

vite et de manière sommaire, à l’encontre<br />

d’un tel acte de concurrence déloyale.<br />

Ainsi, un concurrent lésé pouvait demander<br />

le prononcé d’une ordonnance obligeant<br />

26 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

L’avis de l’expert // Concurrence<br />

l’entreprise concernée de cesser l’acte en<br />

question, et ce, de manière rapide.<br />

Sur la base d’une jurisprudence assez<br />

conséquente, les tribunaux luxembourgeois<br />

avaient jugé qu’une série d’actes de<br />

prime abord malhonnêtes tombaient sous<br />

le champ d’application de l’article précité<br />

de l’ancienne loi : imitation d’un concurrent,<br />

démarchage frauduleux de clientèle,<br />

parasitisme économique, appropriation<br />

non autorisée de données, débauchage<br />

des salariés d’un concurrent s’il est accompagné<br />

par la désorganisation du concurrent,<br />

vol de secrets ou confusion avec le<br />

concurrent. Une base légale permettait<br />

donc à une entreprise de saisir la justice<br />

d’un comportement nocif à son encontre<br />

adopté par un concurrent.<br />

En outre, la loi de 2016 a également abrogé<br />

la disposition de l’ancienne loi consistant à<br />

empêcher les ventes à perte.<br />

LES DISPOSITIONS ENCORE<br />

EN VIGUEUR RESTENT<br />

EXPLOITABLES PAR<br />

LES ENTREPRISES<br />

Toutefois, il convient de rappeler que<br />

d’autres voies en matière de concurrence<br />

déloyale restent ouvertes aux entreprises.<br />

Premièrement, la loi de 2016 maintient les<br />

dispositions régissant les ventes en solde<br />

et les ventes sur trottoir et interdisant la<br />

publicité trompeuse et la publicité comparative<br />

quand certaines conditions ne sont<br />

pas respectées (conformément à une directive<br />

de l’Union européenne de 2006).<br />

Les entreprises peuvent donc encore demander<br />

au Tribunal d’arrondissement, suivant<br />

la procédure en référé, d’ordonner la<br />

cessation de ces actes (article 8).<br />

Tout manquement aux injonctions ou interdictions<br />

est puni d’une amende s’élevant<br />

à jusqu’à EUR 120 000 (article 9).<br />

Aux termes de l’article 8 de la loi de 2016,<br />

des recours peuvent être introduits par<br />

toute personne ainsi que par un groupement<br />

professionnel, une association<br />

de consommateurs et le Ministre ayant<br />

la protection des consommateurs dans<br />

ses attributions. Pour former un recours,<br />

il n’y a pas besoin de prouver une perte ou<br />

« TOUT MANQUEMENT AUX INJONCTIONS<br />

OU INTERDICTIONS EST PUNI D’UNE AMENDE S’ÉLEVANT<br />

À JUSQU’À EUR 120 000 (ARTICLE 9) »<br />

préjudice réel ni même une intention de<br />

commettre l’acte illicite de la part de l’entreprise<br />

visée. En outre, selon un arrêt de la<br />

Cour de Cassation du 11 novembre 2004,<br />

il n’y aurait ni même besoin de prouver<br />

une relation concurrentielle avec la partie<br />

visée par l’action.<br />

Deuxièmement, les dispositions du Code<br />

de la consommation interdisent une variété<br />

de pratiques commerciales déloyales<br />

contraires aux intérêts des consommateurs<br />

(articles 121 et 122, qui sont conformes à<br />

une directive de l’UE de 2005). En particulier,<br />

les pratiques commerciales trompeuses<br />

ou agressives ou omissions susceptibles<br />

d’altérer le comportement économique<br />

du consommateur moyen sont interdites<br />

ainsi qu’une série de pratiques trompeuses<br />

et agressives qui sont prohibées<br />

en toutes circonstances.<br />

Bien qu’envisageant principalement la<br />

protection des consommateurs, ces dispositions<br />

du Code de la consommation<br />

protègent indirectement les entreprises<br />

contre les concurrents qui ne suivent pas<br />

les règles du jeu dans la mesure où elles<br />

sont également en droit de former une action<br />

en cessation sur base des dispositions<br />

pertinentes (article 320). Les conditions et<br />

modalités du recours sont les mêmes que<br />

celles décrites plus haut.<br />

Troisièmement, en ce qui concerne les dispositions<br />

abrogées par la loi de 2016, des<br />

possibilités – certes réduites – existent encore<br />

pour les entreprises. Par exemple, le<br />

parasitisme ou l’imitation d’un concurrent<br />

pourrait tomber dans certaines conditions<br />

dans le champ d’application des dispositions<br />

de la Code de la consommation<br />

ciblant les pratiques commerciales trompeuses<br />

ou de celles de la loi de 2016 sur la<br />

publicité trompeuse.<br />

Pour le débauchage des salariés avec tentative<br />

ou effet de déstabiliser un concurrent<br />

aussi bien que la vente à perte, le droit<br />

de la concurrence contient une disposition<br />

qui pourrait s’appliquer en cas de position<br />

dominante. En effet, une entreprise en position<br />

dominante ne doit pas commettre<br />

d’abus sur le marché, à savoir elle ne peut<br />

pas adopter des comportements ou pratiques<br />

de ventes qui ont pour objet or effet<br />

d’exclure les concurrents du marché<br />

ou d’exploiter les consommateurs. Il faut<br />

toutefois établir l’existence d’une position<br />

dominante (40-50 % de part de marché au<br />

moins, accompagnée d’autres éléments)<br />

et un comportement produisant des effets<br />

anticoncurrentiels. Cela étant, le droit de<br />

la concurrence présente la différence notable<br />

qu’une plainte devant le Conseil de la<br />

concurrence peut être déposée. En outre,<br />

son président a le droit de prononcer des<br />

mesures conservatoires avant la décision<br />

exécutoire au fond.<br />

Une autre possibilité en droit luxembourgeois<br />

demeure l’action en cessation selon<br />

la procédure prévue par l’article 933 du<br />

Nouveau Code de procédure civile pour<br />

« dommage imminent » ou « trouble manifestement<br />

illicite ». Il reste à savoir si un<br />

tribunal luxembourgeois appliquerait cette<br />

procédure à un acte de concurrence déloyale<br />

dépourvu d’une base juridique par<br />

l’introduction de la loi de 2016.<br />

Quatrièmement, dans le cas où une entreprise<br />

peut démontrer l’existence d’un acte<br />

illégal et un dommage directement causé<br />

par celui-ci, elle peut intenter une action en<br />

dommages et intérêts en vertu de l’article<br />

1382 du Code Civil. Cette procédure juridictionnelle<br />

se déroule devant le Tribunal<br />

d’arrondissement et offre à une entreprise<br />

l’occasion de récupérer un dommage subi<br />

pour autant qu’elle puisse le quantifier.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 27


Entrevue Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

UN GARANT DE VOTRE PROJET D’ENTREPRISE<br />

Initiative émanant de la Chambre de<br />

Commerce, la Mutualité de Cautionnement<br />

peut se porter garante lors<br />

de la création, le développement ou<br />

la reprise d’une entreprise. Explications<br />

avec Lucien Bechtold, CEO<br />

de la Mutualité de Cautionnement.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

IMAGE : TWODESIGNERS<br />

Lucien Bechtold<br />

La Mutualité de Cautionnement<br />

peut intervenir à différents moments<br />

de la vie d’une entreprise.<br />

En 2018, elle a accompagné 43 %<br />

d’entreprises en phase de démarrage<br />

et le même pourcentage de sociétés<br />

en phase de développement<br />

ou d’extension. Seuls 14 % des projets<br />

concernaient une reprise ou<br />

une transmission d’entreprise.<br />

QUEL EST LE RÔLE DE LA MUTUALITÉ<br />

DE CAUTIONNEMENT ?<br />

À QUELS BESOINS RÉPOND-ELLE ?<br />

Aujourd’hui, obtenir une autorisation d’établissement<br />

pour un commerce se révèle<br />

être une démarche relativement simple. De<br />

la même manière, créer une structure juridique<br />

pour sa future entreprise est assez<br />

aisé, notamment depuis l’instauration de<br />

la société à responsabilité limitée simplifiée<br />

(SARL-S). Mais dans leur projet de création,<br />

d’extension ou de reprise de société, beaucoup<br />

d’entrepreneurs se heurtent encore<br />

à des problèmes de financement. En effet,<br />

depuis la crise financière, les banques se<br />

montrent plus frileuses. Elles ouvrent moins<br />

facilement le portefeuille et les conditions<br />

pour obtenir un prêt sont désormais plus<br />

strictes. Ainsi, pour financer un projet, les<br />

établissements bancaires demandent des<br />

garanties. Malheureusement, celles fournies<br />

par les petites et moyennes entreprises sont<br />

parfois insuffisantes. C’est dans ce contexte<br />

que la Mutualité de Cautionnement peut<br />

intervenir. Notre mission consiste à faciliter<br />

l’accès au financement aux porteurs de<br />

projets, en nous portant garants auprès<br />

de leur banque, par l’octroi d’un cautionnement<br />

ou de garanties bancaires. Nous<br />

intervenons en moyenne à hauteur de 20<br />

à 30 % du prêt bancaire, avec un maximum<br />

de 50 % et un montant plafonné à 250.000<br />

euros. En contrepartie, l’entreprise doit verser<br />

une commission unique comprenant des<br />

frais d’adhésion ainsi qu’une prime de risque<br />

variable en fonction de la qualité du dossier.<br />

QUELLES SONT LES CONDITIONS<br />

POUR POUVOIR BÉNÉFICIER<br />

DE VOTRE APPUI ?<br />

La Mutualité de Cautionnement peut soutenir<br />

des entreprises traditionnelles ou innovantes<br />

dont le siège social est situé au<br />

Grand-Duché, et qui détiennent une autorisation<br />

d’établissement valable.<br />

28 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Services<br />

« NOTRE MISSION EST DE FACILITER<br />

L’ACCÈS AU FINANCEMENT AUX PORTEURS DE PROJETS,<br />

EN NOUS PORTANT GARANTS AUPRÈS DE LEUR BANQUE »<br />

Leur démarche doit présenter des perspectives<br />

réelles et viables. Nous ne nous<br />

portons pas garants de façon automatique.<br />

Chaque dossier est analysé. Il faut que le<br />

projet d’investissement tienne la route, regroupe<br />

suffisamment d’éléments favorables<br />

pour que nous acceptions de nous engager.<br />

En cas de refus de cautionnement, nous<br />

veillons toujours à justifier notre choix et<br />

à expliquer à l’entrepreneur les éléments<br />

qui, de notre point de vue, doivent être<br />

améliorés pour que le projet puisse être<br />

viable. Installée au cœur de la House of Entrepreneurship,<br />

la Mutualité de Cautionnement<br />

fait partie intégrante de l’écosystème<br />

entrepreneurial luxembourgeois. Nous<br />

pouvons donc facilement orienter les entrepreneurs<br />

vers d’autres acteurs capables<br />

de les aider dans leur réflexion et dans la<br />

concrétisation de leur idée, en travaillant<br />

sur des points précis. Nous ne laissons jamais<br />

l’entrepreneur seul.<br />

LA MUTUALITÉ DE<br />

CAUTIONNEMENT EXISTE DEPUIS<br />

1969. L’AN DERNIER,<br />

ELLE A CONNU UNE PROFONDE<br />

RESTRUCTURATION.<br />

POUR QUELLES RAISONS ET<br />

QUELS SONT LES CHANGEMENTS<br />

QUI ONT ÉTÉ OPÉRÉS ?<br />

La volonté était de dynamiser l’initiative, de<br />

permettre de soutenir davantage de projets<br />

pour répondre aux besoins du marché. À<br />

cet égard, la Chambre de Commerce nous<br />

a octroyé plus de capital (10 millions versus<br />

1,5 million avant 2018) afin de financer un<br />

plus grand nombre de dossiers. Nous pouvons<br />

ainsi nous porter garants à hauteur<br />

de 250.000 euros par projet, contre 50.000<br />

euros auparavant. Pour répondre à ces nouvelles<br />

ambitions, nous disposons maintenant<br />

d’une équipe entièrement dédiée. Nous<br />

avons également revu le mode opératoire de<br />

demande de cautionnement, pour le rendre<br />

plus simple, plus rapide, plus attractif.<br />

De cette manière, nous recevons des dossiers<br />

de meilleure qualité et nous en refusons<br />

beaucoup moins qu’avant la réforme.<br />

COMMENT UNE ENTREPRISE<br />

PEUT-ELLE DEMANDER LE SOUTIEN<br />

DE LA MUTUALITÉ<br />

DE CAUTIONNEMENT ?<br />

Depuis le 1 er janvier 2018, c’est la banque<br />

qui a besoin de garanties supplémentaires<br />

pour financer un projet qui introduit une<br />

demande de garantie auprès de la Mutualité<br />

de Cautionnement pour le compte de<br />

son client, à savoir l’entreprise. À cet effet,<br />

nous avons mis en place une convention de<br />

collaboration avec cinq grandes banques<br />

luxembourgeoises : la BCEE, la Banque de<br />

Luxembourg, la BGL BNP Paribas, la Banque<br />

Internationale à Luxembourg et la Banque<br />

Raiffeisen. L’établissement bancaire nous<br />

remet un dossier comprenant des informations<br />

sur l’entrepreneur, son projet d’investissement<br />

et le crédit bancaire, afin de<br />

nous permettre d’évaluer le risque du dossier<br />

et d’accepter, ou non, de le cautionner.<br />

Ce nouveau mode de fonctionnement présente<br />

des avantages à la fois pour l’entrepreneur<br />

et pour la banque. Le porteur de<br />

projet ne doit passer que par un seul interlocuteur<br />

: la banque qui s’occupe de son<br />

dossier. L’établissement bancaire, de son<br />

côté, ne doit débourser aucun frais et dispose<br />

d’une garantie de première demande<br />

si l’affaire financée tourne mal.<br />

CONCRÈTEMENT,<br />

QUELS INVESTISSEMENTS<br />

ENCOURAGEZ-VOUS ?<br />

Nous pouvons intervenir sur différents<br />

types de financements : prêts d’investissement,<br />

lignes de crédits, leasing, crédits<br />

d’équipements de la SNCI, etc. Nous soutenons<br />

aussi bien des investissements mobiliers<br />

(machines, équipements, matériel et<br />

mobilier) qu’immobiliers (acquisition d’un<br />

local commercial, transformations et travaux<br />

d’aménagement dans des immeubles<br />

servant à des fins professionnelles). Nous<br />

finançons également des besoins en fonds<br />

de roulement, les stocks et frais de démarrage.<br />

Notre rôle, c’est vraiment d’apporter<br />

un soutien financier aux entreprises qui en<br />

ont besoin et dont le projet fait sens.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 29


En coulisse Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

LE PORTAIL IMMOBILIER VIVI.LU<br />

VEUT DEVENIR UNE RÉFÉRENCE<br />

Mis au point par la Chambre Immobilière du Grand-Duché de Luxembourg (CIGDL),<br />

en partenariat avec la Spuerkeess, le portail immobilier vivi.lu a pour ambition de<br />

devenir la source privilégiée d’informations fiables sur le secteur, d’annonces exclusives<br />

et de services qui font la différence pour les acheteurs, vendeurs et agences du Luxembourg.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

200<br />

Paulo Madureira<br />

C’est le nombre de membres<br />

que compte aujourd’hui<br />

la Chambre Immobilière.<br />

Parmi ces différentes agences,<br />

76 sont membres de la société<br />

vivi.lu<br />

E<br />

n octobre dernier, un nouveau portail<br />

immobilier a fait son apparition sur le<br />

web. La différence avec la concurrence<br />

importante déjà présente en ligne est que<br />

ce site émane de la Chambre Immobilière<br />

du Grand-Duché de Luxembourg. « Quand<br />

nous avons vu le succès que rencontrait<br />

la bourse immobilière créée il y a un peu<br />

plus d’un an, nous avons estimé qu’il était<br />

temps de lancer ce portail », explique Paulo<br />

Madureira, administrateur de la CIGDL.<br />

« Différents membres de notre fédération<br />

ainsi que la Spuerkeess, notre principal<br />

partenaire financier, ont immédiatement<br />

adhéré au projet, ce qui a permis d’accélérer<br />

son développement ».<br />

DE L’INFORMATION VALIDÉE<br />

Aux sources du développement de vivi.lu,<br />

on trouve la nécessité pour la Chambre Immobilière<br />

de mieux contrôler l’information<br />

diffusée en ligne par rapport au secteur<br />

immobilier. « Auparavant, l’information<br />

était surtout fournie par des acteurs privés<br />

», poursuit Paulo Madureira. « Malheureusement,<br />

sa fiabilité n’est pas garantie.<br />

C’est pourtant important, notamment lorsqu’il<br />

s’agit de changements légaux qui impactent<br />

le secteur. Nous souhaitions donc<br />

fournir une information sûre, validée par<br />

des professionnels, et rapidement mise à<br />

disposition du public ». L’offre présente sur<br />

vivi.lu est toutefois bien plus large. Ainsi,<br />

le site propose aussi des annonces « exclusives<br />

» publiées par les différents membres<br />

de la CIGDL qui ont décidé de rejoindre ce<br />

portail fonctionnant sur base d’une société<br />

coopérative. « Tous les membres postent<br />

leurs nouveaux biens exclusivement sur<br />

vivi.lu pendant 15 jours. Vivi.lu est donc<br />

le seul endroit où il est possible de prendre<br />

connaissance des nouveautés sur le marché<br />

», complète l’administrateur. La Spuerkeess<br />

a permis au portail d’intégrer un<br />

autre service appréciable. « En cliquant sur<br />

une annonce, vous obtenez rapidement<br />

une simulation de prêt hypothécaire pour<br />

ce bien. Nous souhaiterions aussi intégrer<br />

des modules permettant d’évaluer le<br />

montant d’une assurance pour le logement<br />

ou de faire estimer un bien qu’on voudrait<br />

vendre », indique encore Paulo Madureira.<br />

« NOUS NOUS RÉSERVONS<br />

LE DROIT DE REFUSER<br />

LES AGENCES QUE NOUS<br />

NE JUGEONS PAS SÉRIEUSES »<br />

250 MEMBRES ESPÉRÉS EN <strong>2019</strong><br />

Encore dans sa première phase de développement,<br />

le portail vivi.lu a déjà reçu<br />

beaucoup de retours positifs. Aujourd’hui,<br />

sur les 200 membres de la fédération,<br />

76 agences sont également actionnaires de<br />

la société Vivi. « Mais avec le nombre d’actions<br />

mises en place et les retours que nous<br />

obtenons de la part des professionnels,<br />

nous savons que ces chiffres vont progresser.<br />

Quant au grand public, plus il utilisera<br />

la plateforme, plus il sera convaincu »,<br />

estime Paulo Madureira. Chaque agence,<br />

présente sur le portail étant membre de la<br />

Chambre Immobilière, est soumise à une<br />

charte de qualité. En cas de manquement<br />

au code de déontologie, la commission de<br />

discipline intervient. La CIGDL se réserve<br />

aussi le droit de refuser les agences qu’elle<br />

ne juge pas sérieuses.<br />

Au rang des arguments qui devraient pousser<br />

le public à utiliser vivi.lu, on compte une<br />

absence totale de publicité et d’annonces<br />

sponsorisées, et aussi une interface épurée<br />

et une expérience utilisateur optimisée. De<br />

nombreux critères de recherche sont ainsi<br />

proposés à l’utilisateur: localisation, équipements<br />

intérieurs et extérieurs, classe<br />

énergétique, ou encore facilités à proximité.<br />

S’il le souhaite, l’internaute peut choisir<br />

de recevoir une alerte par email lorsqu’une<br />

offre qui correspond à ses attentes est publiée.<br />

Différentes améliorations seront encore<br />

apportées au site en <strong>2019</strong>.<br />

« Vivi.lu doit être le plus rapide, intuitif et<br />

fonctionnel possible pour trouver son publi<br />

», conclut Paulo Madureira.<br />

30 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


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BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

STUDIUM<br />

NEUER SPACE-MASTER<br />

AN DER UNIVERSITÄT LUXEMBURG.<br />

Zum Wintersemester <strong>2019</strong>/2020 soll das neue,<br />

zweijährige Space Master Programm der Universität Luxemburg<br />

an den Start gehen. Das Programm wurde in enger<br />

Zusammenarbeit mit der Luxembourg Space Agency konzipiert<br />

und soll Studenten ingenieurwissenschaftliche Fähigkeiten<br />

für die Raumfahrtindustrie vermitteln. Etienne Schneider,<br />

Luxemburgs Minister für Wirtschaft erklärte dazu:<br />

„Das Interdisciplinary Space Master Programm stärkt<br />

die Dynamik des nationalen Sektors,<br />

der von der SpaceResources.lu Initiative, der Attraktivität<br />

der Raumfahrt und ihrem wirtschaftlichen Potenzial<br />

vorangetrieben wird. Durch die Ausbildung qualifizierter<br />

und unternehmerisch denkender Experten passt das Master-<br />

Programm perfekt zu dem Ziel der luxemburgischen Regierung,<br />

Europas Drehkreuz für NewSpace-Aktivitäten zu werden [...]“.<br />

FINANZEN<br />

FINANZPLATZ LUXEMBURG WIEDER IN DEN TOP 3<br />

Das Großherzogtum Luxemburg rangierte auch im Jahr 2018 in den Top3<br />

der Europäischen Finanzplätze und konnte seine Rolle nicht nur behaupten<br />

sondern auch noch stärken. Nicolas Mackel, CEO von Luxembourg for Finance<br />

erklärt: “Luxembourg’s proposition to the global financial sector is stronger<br />

than ever”. Im letzten Jahr bewilligte die luxemburgische Regulierungsbehörde<br />

80 neue Lizenzen für Banken, Management-Unternehmen, Versicherungen<br />

und Investment Firmen. Darunter sind mehrere Finanzinstitute, die öffentlich<br />

verkündet hatten, Teile ihrer Geschäfte wegen des Brexits zu verlagern.<br />

Die Bedeutung Luxemburgs als Finanzzentrum findet auch ihren Ausdruck<br />

im Koalitionsvertrag der neuen Regierung – mit klarem Bekenntnis den Standort<br />

künftig weiterhin auszubauen und dabei auch auf Sustainable Finance sowie<br />

auf die Digitalisierung der Finanzdienstleistungen zu setzen.<br />

FINANZEN<br />

LIECHTENSTEIN,<br />

DER NEUE FONDS-KONKURRENT<br />

Anslässlich zu seinem 300. Geburtstag macht sich<br />

das Fürstentum Liechtenstein ein Geschenk der ganz besonderen<br />

Art: Eine neue Finanzplanstrategie soll nun die Weichen Richtung<br />

Zukunft stellen und das Land weiter nach vorne bringen.<br />

Das kleine Land in den Alpen wirbt mit seinem digitaliserten<br />

Finanzsektor und mit freiem Marktzugang zur Europäischen<br />

Union. Damit versuche man sich gegenüber anderen Standorten<br />

wie der Schweiz zu profilieren. Der Liechtensteiner Fondsverband<br />

(LAFV) verweist zudem explizit auf einen weiteren<br />

entscheidenen Vorteil: Anders als beispielsweise in Luxemburg<br />

fallen in Liechtenstein keine Steuern an.<br />

32 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


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Société<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

« JE SERAI L’OREILLE DU GOUVERNEMENT<br />

VIS-À-VIS DES PME »<br />

En instaurant un ministère des Classes<br />

moyennes, le nouveau gouvernement<br />

entend mieux accompagner le développement<br />

des petites et moyennes entreprises.<br />

À ce niveau, la coalition renouvelée<br />

va devoir s’atteler à de nombreux<br />

défis : digitalisation, heures d’ouvertures,<br />

cadastre des commerces, faillites<br />

et droit à une deuxième chance… Le<br />

jeune ministre des Classes moyennes,<br />

Lex Delles, a accepté d’évoquer ces enjeux<br />

avec nous.<br />

TEXTE : SÉBASTIEN LAMBOTTE<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Marco Boly et Claude<br />

Lex<br />

Santini<br />

Delles<br />

34 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Société<br />

POURQUOI AVOIR CHOISI<br />

D’ACCEPTER LE POSTE DE MINISTRE<br />

DES CLASSES MOYENNES ?<br />

Ce n’est pas seulement une proposition<br />

que j’aurais choisi d’accepter, je désirais<br />

vraiment pouvoir occuper ce poste. Je<br />

souhaitais en effet pouvoir entrer au gouvernement<br />

pour m’occuper des Classes<br />

moyennes et du Tourisme. Il était évident<br />

pour moi que ces deux ressorts avaient<br />

besoin d’un ministre dédié. Ayant été maire<br />

d’une station balnéaire pendant quatre ans,<br />

le tourisme est une matière qui me tient à<br />

cœur. Concernant les Classes moyennes, je<br />

suis aussi très au courant des défis à relever.<br />

Il y a une transition à mener à bien, en<br />

relevant plusieurs problématiques comme<br />

celle de la digitalisation des entreprises<br />

commerciales et artisanales ou encore<br />

celle des heures d’ouverture. Aujourd’hui,<br />

les petites et moyennes entreprises constituent<br />

la colonne vertébrale de l’économie<br />

luxembourgeoise. Leur nombre et leur<br />

importance nécessitent que leurs intérêts<br />

puissent être bien défendus.<br />

QUELLES PRIORITÉS<br />

VOUS ÊTES-VOUS FIXÉES<br />

POUR CETTE LÉGISLATURE ?<br />

Plusieurs chantiers vont devoir être mis en<br />

œuvre. Ils sont aujourd’hui assez faciles<br />

à identifier. Ils ont été largement évoqués<br />

durant la campagne et beaucoup discutés<br />

depuis l’entrée en fonction de ce nouveau<br />

gouvernement. Le premier, très certainement,<br />

est celui de la digitalisation des<br />

PME. À ce niveau, il faut faciliter la mise en<br />

réseau des acteurs, mais aussi leur permettre<br />

d’accéder à de nouveaux leviers de<br />

croissance et de compétitivité à travers un<br />

bon usage des nouvelles technologies. Le<br />

projet LetzShop, lancé l’année dernière, est<br />

un bon exemple de ce qui peut être mis<br />

en œuvre dans ce domaine. Cette plateforme<br />

e-commerce mutualisée permettant<br />

aux petits commerçants de vendre en ligne<br />

connaît un franc succès.<br />

Un autre chantier réside dans la poursuite<br />

de l’établissement du cadastre des commerces,<br />

qui doit permettre une meilleure<br />

planification du développement commercial,<br />

notamment en entretenant le lien avec<br />

les communes. Dans ce contexte, la volonté<br />

est de travailler en bonne collaboration<br />

avec la clc, les communes et le ministère<br />

pour garantir un développement sain des<br />

activités, éviter le développement de cellules<br />

vides dans les villes, mettre en place<br />

de nouvelles dynamiques commerciales.<br />

Enfin, la réglementation des heures d’ouverture<br />

est l’autre grand chantier de cette<br />

législature.<br />

EN EFFET, VOUS AVEZ RÉCEMMENT<br />

AFFIRMÉ QUE VOUS COMPTIEZ<br />

RÉFORMER LA LÉGISLATION<br />

SUR LES HEURES D’OUVERTURE.<br />

POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS ?<br />

Le jugement du Tribunal administratif suite<br />

à la l’action en justice d’un boulanger de<br />

Differdange est clair et nous oblige d’accorder<br />

aux métiers de bouche le même<br />

régime qu’aux stations-service vendant le<br />

même type de produits. Actuellement nous<br />

sommes dans un système où nous devons<br />

signer des dérogations pour toute ouverture<br />

en dehors du cadre établi par la loi.<br />

Qu’il faille obtenir le consentement d’un<br />

ministre pour toute ouverture exceptionnelle,<br />

pour pouvoir ouvrir son commerce<br />

certains dimanches par exemple, cela n’a<br />

pas vraiment de sens. Il faut donc réformer<br />

le système actuel, pour arriver à quelque<br />

chose de pérenne, qui puisse satisfaire<br />

l’ensemble des acteurs concernés. C’est<br />

un sujet qui est toutefois sensible. Nous<br />

avons donc prévu d’organiser dans le courant<br />

de l’année une grande consultation<br />

des acteurs concernés – représentants des<br />

commerçants et syndicats – afin de pouvoir<br />

proposer un nouveau texte de loi en 2020.<br />

COMMENT LE MINISTÈRE<br />

DES CLASSES MOYENNES<br />

SE POSITIONNE-T-IL VIS-À-VIS<br />

DE CET ENJEU ?<br />

Je vois le rôle de ce ministère avant<br />

tout comme celui d’un facilitateur permettant<br />

aux acteurs de s’entendre sur<br />

une solution commune.<br />

PLUSIEURS ACTEURS<br />

PRÔNENT AUJOURD’HUI<br />

UNE LIBÉRALISATION PLUS<br />

GRANDE, ET MÊME TOTALE,<br />

EN CE QUI CONCERNE LES HEURES<br />

D’OUVERTURE. QUEL EST VOTRE<br />

POINT DE VUE À CE NIVEAU ?<br />

Je ne vais donc pas prendre position à<br />

présent, alors qu’une consultation des acteurs<br />

va être lancée. De nombreuses positions<br />

ont été partagées. Nous verrons s’il<br />

est possible de concilier les points de vue.<br />

Et je suis confiant. On ne peut pas laisser<br />

la situation en l’état. Dès lors, il est dans<br />

l’intérêt de tout le monde de trouver un<br />

terrain d’entente. Et, à la fin, le pouvoir<br />

politique prendra ses responsabilités.<br />

LetzShop a été lancée<br />

mi-septembre par le GIE<br />

Luxembourg for Shopping,<br />

qui regroupe 16 communes,<br />

ainsi que la Chambre de commerce,<br />

la Confédération luxembourgeoise<br />

du commerce (clc) et le ministère<br />

de l’Économie. Cette plateforme<br />

permet l’achat en ligne de produits<br />

proposés par des boutiques<br />

de commerçants luxembourgeois.<br />

L’initiative, qui vise à soutenir<br />

la digitalisation du petit commerce,<br />

connait un réel succès.<br />

Ils étaient 100 commerçants<br />

au lancement à s’afficher<br />

sur la plateforme. Mi-février,<br />

elle en comptait 85 de plus.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 35


Société<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

« LE NOMBRE ET L’IMPORTANCE DES PME<br />

AU LUXEMBOURG NÉCESSITENT QUE LEURS INTÉRÊTS<br />

PUISSENT ÊTRE BIEN DÉFENDUS »<br />

DANS QUELLE MESURE<br />

L’AVANCEMENT DE CE DOSSIER<br />

SERA-T-IL DÉPENDANT<br />

DE VOS BONNES RELATIONS<br />

AVEC DAN KERSCH, MINISTRE<br />

DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI ?<br />

Si une libéralisation accrue est possible,<br />

elle devra se faire en accord avec le droit<br />

du travail et donc être réfléchie en bonne<br />

collaboration avec Monsieur Kersch. Mais<br />

je suis très confiant. Nous aurons un texte<br />

solide à proposer dès l’an prochain.<br />

LE PATRONAT LUXEMBOURGEOIS<br />

DÉPLORE LA PERTE DE RELAIS<br />

POLITIQUES POUR DÉFENDRE<br />

SES INTÉRÊTS. COMMENT COMPTEZ-<br />

VOUS VOUS POSITIONNER VIS-À-VIS<br />

DES PME ET DE LEURS INTÉRÊTS ?<br />

COMMENT COMPTEZ-VOUS MIEUX<br />

LES DÉFENDRE, EN GÉNÉRAL<br />

ET VIS-À-VIS DE VOS COLLÈGUES<br />

AU GOUVERNEMENT ?<br />

Il ne s’agit pas seulement d’un ministre qui<br />

entend se mettre au service des PME et de<br />

leurs intérêts, mais d’un gouvernement tout<br />

entier. La coalition actuelle, en créant un<br />

nouveau ministère des Classes moyennes, a<br />

envoyé un signal clair. La volonté de mieux<br />

répondre aux intérêts des PME relève de<br />

l’ensemble du gouvernement. Nous entendons<br />

travailler tous ensemble pour mieux<br />

relever les enjeux que le secteur rencontre.<br />

En tant que ministre, il me revient de garantir<br />

l’écoute des PME, d’être l’oreille du<br />

gouvernement vis-à-vis d’elles.<br />

LE PAKT PRO COMMERCE EST<br />

UN SUCCÈS. COMMENT LE VOYEZ-<br />

VOUS ÉVOLUER SOUS VOTRE<br />

DIRECTION ?<br />

C’est en effet un franc succès à divers<br />

niveaux. La convention qui a été établie<br />

entre la clc et les communes a notamment<br />

permis un effort de sensibilisation<br />

accru par rapport aux enjeux commerciaux,<br />

en impliquant les communes. Des<br />

communes comme Dudelange ou Ettelbruck<br />

ont lancé des programmes de<br />

sensibilisation permettant un meilleur<br />

pilotage du développement commercial.<br />

Avec la finalisation de la première version<br />

du cadastre commercial, on doit pouvoir<br />

aller plus loin, inviter plus de communes<br />

à entreprendre des démarches<br />

en faveur du commerce. On peut les aider<br />

à trouver comment occuper les cellules<br />

vides. Avec ces nouveaux outils, on<br />

peut contribuer à une attractivité plus<br />

grande d’une zone déterminée, en répondant<br />

mieux à des besoins commerciaux<br />

nouveaux et en garantissant une<br />

meilleure complémentarité au niveau<br />

de l’offre présente.<br />

D’AUTRES IDÉES POUR RENFORCER<br />

CE DISPOSITIF ?<br />

Le digital, comme vous avez pu vous en<br />

rendre compte, est le fil rouge de l’accord<br />

gouvernemental. Et c’est aussi à travers<br />

le Pakt Pro Commerce que la digitalisation<br />

des acteurs doit être mieux activée.<br />

Il faut que nous puissions entrer dans les<br />

entreprises pour mieux les conseiller. Les<br />

évolutions technologiques, au-delà de<br />

la vente en ligne, doivent permettre une<br />

meilleure gestion des stocks et de l’approvisionnement,<br />

une amélioration des<br />

processus et du suivi client. Du magasin<br />

de chaussures à l’artisan couvreur, chaque<br />

PME est confrontée à des challenges spécifiques.<br />

S’il faut sensibiliser l’ensemble<br />

des acteurs, la détection des opportunités<br />

pour chacun et la mise en œuvre de<br />

solutions spécifiques impliquent une approche<br />

plus personnalisée. Des experts,<br />

au niveau du programme Fit4Digital,<br />

doivent mieux accompagner chaque acteur,<br />

montrer ce qui est possible au cas<br />

par cas et soutenir la mise en œuvre de la<br />

transformation de chacun.<br />

LE PROGRAMME<br />

GOUVERNEMENTAL PRÉVOIT<br />

ÉGALEMENT LA RELANCE<br />

DE LA RÉFORME DU DROIT<br />

DES FAILLITES.<br />

EST-CE QUE CE PROJET SERA<br />

RETRAVAILLÉ POUR PRENDRE<br />

EN COMPTE LES REMARQUES<br />

DE LA CHAMBRE DE COMMERCE<br />

ET INTRODUIRE UN RÉEL DROIT<br />

À UNE DEUXIÈME CHANCE ?<br />

La réforme du droit des faillites est du<br />

ressort du ministère de la Justice. Le texte<br />

est discuté depuis longtemps. Il n’a cependant<br />

pas pu être adopté avant le terme<br />

de la législature précédente. Il devrait<br />

donc être soumis à la Chambre des Députés<br />

dans les mois à venir. En matière de<br />

faillite, un des principaux enjeux réside<br />

dans les moyens à mettre en œuvre pour<br />

parvenir à éviter les faillites à l’avenir. Des<br />

outils doivent pouvoir être utilisés pour<br />

prévenir certaines faillites, au départ notamment<br />

d’indicateurs qui identifient les<br />

entreprises qui ont du mal à payer la TVA<br />

ou encore le Centre Commun de la Sécurité<br />

Sociale. En parvenant à mieux identifier<br />

les entreprises en difficulté, on pourra<br />

les assister et trouver des solutions pour<br />

leur éviter de faire faillite.<br />

ET SI LA FAILLITE EST INÉVITABLE,<br />

COMMENT PERMETTRE<br />

À DES ACTEURS DE SE REMETTRE<br />

EN SELLE, DE POUVOIR CRÉER<br />

À NOUVEAU ?<br />

L’échec est encore trop stigmatisé<br />

dans nos contrées. Dans les pays anglo-saxons,<br />

il est considéré autrement.<br />

36 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Société<br />

CONCRÈTEMENT,<br />

QUE COMPTEZ-VOUS FAIRE ?<br />

Pour accélérer les démarches liées à la<br />

création d’entreprise, un assistant a déjà<br />

été mis en place. Son rôle est de faciliter<br />

les interactions entre l’entrepreneur<br />

et les différentes administrations impliquées<br />

dans les démarches liées à la création<br />

d’entreprise. L’idée, à moyen terme,<br />

est de créer une véritable cellule, un réel<br />

one stop shop impliquant l’ensemble des<br />

administrations pour que les démarches<br />

puissent être menées de manière beaucoup<br />

plus fluide et cohérente. Les nouveaux<br />

outils technologiques, dans un<br />

contexte de numérisation de l’administration<br />

et des services de l’État, doivent<br />

nous permettre d’aller plus vite. Si toutes<br />

les données peuvent être collectées<br />

par un point d’entrée unique et transmises<br />

à l’ensemble des administrations,<br />

on peut considérablement alléger les démarches<br />

et réduire le temps nécessaire à<br />

leur traitement.<br />

Il est source d’apprentissage, considéré<br />

comme passage obligé sur la voie de la<br />

réussite. Il y a un vrai travail de sensibilisation<br />

à mener auprès de l’opinion publique<br />

en la matière. D’autre part, le droit<br />

à la deuxième chance, de notre point de<br />

vue, peut être réglé dans le cadre de la<br />

réforme du droit d’établissement. Différents<br />

outils et solutions pourraient être<br />

envisagés dans cette perspective.<br />

TOUJOURS DANS VOTRE<br />

PROGRAMME DE GOUVERNEMENT,<br />

IL EST DIT QUE « LES DÉMARCHES<br />

ADMINISTRATIVES POUR<br />

LES CRÉATEURS D’ENTREPRISE<br />

SERONT REVUES, SIMPLIFIÉES<br />

ET MISES EN LIGNE AFIN DE<br />

RÉDUIRE LES DÉLAIS POUR LA<br />

CRÉATION D’UNE ENTREPRISE ».<br />

LE STATEC A PUBLIÉ PENDANT<br />

L’ÉTÉ 2018 UNE ÉTUDE MONTRANT<br />

QUE LA PROFITABILITÉ DES SO-<br />

CIÉTÉS NON FINANCIÈRES LUXEM-<br />

BOURGEOISES ÉTAIT EN MOYENNE<br />

QUASI NULLE. CETTE ÉTUDE VOUS<br />

INQUIÈTE-T-ELLE ?<br />

Dès ma prise de fonction, en décembre,<br />

j’ai pu prendre connaissance de cette<br />

étude. Si les résultats ont de quoi interpeller,<br />

je pense qu’il est nécessaire<br />

d’approfondir l’analyse. Les conclusions<br />

soulèvent beaucoup de questions sur les<br />

causes des difficultés rencontrées par les<br />

sociétés concernées. Il faut se demander<br />

pourquoi l’excédent brut d’exploitation<br />

des sociétés luxembourgeoises du secteur<br />

non financier est aussi bas, avec un taux<br />

de 6,5 % en 2015, alors que la moyenne<br />

européenne se situe à 10,7%. Les explications<br />

peuvent être multiples. Spontanément,<br />

on pourrait penser que les coûts<br />

associés au foncier sont très importants<br />

au Luxembourg et ont donc un impact important<br />

l’excédent brut d’exploitation de<br />

ces entreprises. Mais cette différence peut<br />

avoir d’autres explications. Cette question<br />

sera à l’ordre du jour de la première réunion<br />

du Haut Comité PME, à la fin du mois<br />

de février. À cette occasion, nous aborderons<br />

les enjeux relatifs au 4e plan PME.<br />

Des mesures liées à cette problématique<br />

révélée par le Statec pourraient l’intégrer.<br />

EN EFFET, VOUS AVEZ ANNONCÉ<br />

QUE LE 4 E PLAN PME SERAIT<br />

ACTUALISÉ. AVEZ-VOUS DÉJÀ<br />

DES IDÉES POUR LE LANCEMENT<br />

DES RÉFLEXIONS ET DISCUSSIONS ?<br />

Le plan PME intègre 99 actions, déterminées<br />

par le Haut Comité PME, jugées<br />

comme opportunes pour soutenir le dé-<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 37


Société<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

veloppement des PME. Il est à mes yeux<br />

intéressants de remettre à jour cette liste<br />

d’actions, compte tenu de ce qui a été mis<br />

en œuvre les mois passés et en prenant en<br />

considération les nouveaux enjeux rencontrés<br />

par les PME. De nouvelles priorités<br />

se font jour. Il faut pouvoir apporter les<br />

bonnes réponses à ces problématiques.<br />

C’est dans ce sens que je souhaite qu’il<br />

soit actualisé. La discussion aura lieu au<br />

sein du Haut Comité PME, en veillant à tenir<br />

compte des priorités de chacun.<br />

« POUR CHANGER LES MENTALITÉS,<br />

IL FAUT MULTIPLIER LES ACTIONS,<br />

MIEUX ORIENTER LES JEUNES,<br />

LEUR DONNER L’ENVIE<br />

D’ÊTRE ENTREPRENEURS »<br />

EN MATIÈRE DE CRÉATIONS<br />

DE START-UP, L’UEL<br />

ET AVEC ELLE LA CLC<br />

ONT DEMANDÉ À PLUSIEURS<br />

REPRISES LA MISE EN PLACE<br />

D’UN AVANTAGE FISCAL POUR<br />

LES ACTEURS QUI PRENNENT LE<br />

RISQUE D’INVESTIR DANS CES<br />

ENTREPRISES. COMPTEZ-VOUS<br />

APPUYER CETTE DEMANDE ?<br />

C’est au ministère des Finances de prendre<br />

les initiatives en la matière. L’analyse de<br />

nouvelles mesures est inscrite dans l’accord<br />

de gouvernement. Il est cependant<br />

trop tôt pour en parler.<br />

PLUS GÉNÉRALEMENT, COMMENT<br />

ALLEZ-VOUS PROMOUVOIR L’ESPRIT<br />

D’ENTREPRISE EN TANT QU’ÉLÉ-<br />

MENT ESSENTIEL DU BIEN-ÊTRE<br />

ÉCONOMIQUE ?<br />

C’est évidemment quelque chose qui me<br />

tient à cœur. Je suis moi-même enseignant.<br />

Beaucoup d’initiatives sont aujourd’hui<br />

menées dans ce sens dans les écoles. Pour<br />

changer les mentalités, il faut multiplier<br />

les actions, mieux orienter les jeunes, leur<br />

donner l’envie d’être entrepreneurs.<br />

Au-delà de la sensibilisation des jeunes,<br />

je pense qu’il faut aussi travailler auprès<br />

des parents, pour les inviter à soutenir<br />

les idées de leurs enfants, leur laisser<br />

l’opportunité de créer. La jeunesse<br />

d’aujourd’hui doit avoir la possibilité de<br />

suivre d’autres voies que celles qui sont<br />

tracées à l’avance.<br />

C’est toutefois un travail de longue haleine,<br />

un effort qui doit être maintenu en permanence.<br />

L’avenir de notre économie dépendra<br />

notamment de notre capacité à créer, à<br />

permettre à de nouvelles idées d’émerger.<br />

38 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Horace, porteur<br />

du syndrome de Williams<br />

avec Emmanuelle Gaume,<br />

marraine de l’association,<br />

animatrice et productrice.<br />

©Andrane de Barry<br />

QUELQUES<br />

GÈNES<br />

EN MOINS,<br />

LA MÊME<br />

ENVIE<br />

D’ÊTRE<br />

AIMÉ.<br />

Le syndrome de Williams<br />

est une maladie génétique rare qui associe<br />

des malformations cardiaques, un retard<br />

de développement et des caractéristiques<br />

comportementales et physiques.<br />

Pour soutenir la recherche autourdeswilliams.org


L’avis de l’expert // Droit des Sociétés<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

JAMAIS TROP PETIT POUR L'IP !<br />

La propriété intellectuelle est au cœur<br />

de notre économie : les entreprises<br />

produisent et vendent toutes de l'innovation.<br />

Mais les PME sont parfois<br />

réticentes à se protéger. Alors qu'il<br />

s'agit d'un moyen de développement,<br />

voire de survie, mais également de<br />

financement… la propriété intellectuelle<br />

concerne toute société et ne se<br />

limite pas aux grandes entreprises.<br />

TEXTE : OLIVIER LAIDEBEUR<br />

OFFICE FREYLINGER<br />

IMAGE : OFFICE FREYLINGER<br />

Olivier Laidebeur<br />

L'innovation est partout autour de nous. Que<br />

ce soit pour les produits ou dans les activités<br />

de services, l'évolution est nécessaire pour<br />

conserver ses parts de marchés, ses marges<br />

et conserver ou augmenter sa compétitivité,<br />

que ce soit dans un monde globalisé ou à<br />

l'échelle locale. Or, si cette innovation n'est<br />

pas protégée, elle pourra être copiée … dès<br />

que votre entreprise aura investi lourdement<br />

pour la faire connaître. Cette approche n'est<br />

pas réservée aux grands groupes. Elle est<br />

également à la portée des PME, qui ont intérêt<br />

à s’en servir pour se développer dans<br />

un environnement concurrentiel. En effet,<br />

contrairement à une idée reçue, la propriété<br />

intellectuelle ne coûte pas cher : une bonne<br />

stratégie peut permettre de bien gérer ses<br />

coûts, et d'avoir une protection efficace et<br />

adaptée à son marché actuel et futur.<br />

POURQUOI SE PROTÉGER ?<br />

La propriété intellectuelle crée de la valeur :<br />

• Tout d'abord, car vous pourrez vendre des<br />

produits uniques, et donc vous différencier<br />

de vos concurrents : vos marges et/ou vos<br />

volumes de ventes pourront s'améliorer –<br />

Le développement de l'enseigne CACTUS,<br />

depuis le torréfacteur initial jusqu'au premier<br />

commerçant du pays, est largement<br />

basé sur la confiance apportée à la marque,<br />

et permet aisément d'en témoigner !<br />

• Dans certains cas, vous pourrez louer<br />

votre propriété intellectuelle (octroyer des<br />

licences), et donc toucher des revenus supplémentaires<br />

– ceci est notamment le cas<br />

pour des franchises, ou pour des développements<br />

commerciaux au travers de distributeurs<br />

dans d'autres pays.<br />

40 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Droit des Sociétés // L’avis de l’expert<br />

• Les droits de propriété intellectuelle vont<br />

pouvoir être valorisés lors d'une vente,<br />

d'une fusion ou d'une acquisition, mais<br />

également lors de la transmission de votre<br />

entreprise: il s'agit parfois des seuls actifs<br />

de valeur: le nom de votre entreprise, par<br />

exemple, peut représenter plus de 5 % de la<br />

valeur de celle-ci !<br />

• Enfin, ces droits peuvent sécuriser des<br />

investisseurs, ou vous pouvez obtenir plus<br />

facilement certains crédits bancaires.<br />

Investir dans la propriété intellectuelle revient<br />

donc à constituer un capital, même<br />

s'il est immatériel. Il peut d'ailleurs faire<br />

l'objet d'une immobilisation, et donc être<br />

inscrit au bilan et augmenter la valeur<br />

de la société !<br />

Une étude réalisée par l’École des Mines en<br />

France, en 2014, montre que les startups<br />

qui ont déposé un ou plusieurs brevets<br />

ont 50 % de chances d'être introduites en<br />

bourse, d'être rachetées ou de fusionner<br />

avec une autre entreprise dans les 10 ans<br />

qui suivent leur première levée de fonds,<br />

contre seulement 30 % pour celles que n'en<br />

ont pas déposés. De même, seuls 8 % des<br />

start-up sont toujours en activité 6 ans<br />

après leur premier tour de table si elles<br />

n'ont pas déposé de brevets, alors que 30 %<br />

survivent dans le même horizon si elles ont<br />

des brevets. Protéger sa propriété intellectuelle<br />

augmente les chances de survie !<br />

Enfin, les droits de propriété intellectuelle<br />

influent grandement sur la valeur d'une<br />

start-up lorsqu'elle est vendue ou transmise<br />

: sans droits, ces jeunes pousses n'ont<br />

que peu d'actifs à valoriser !<br />

QUELS SONT LES RISQUES ?<br />

Ne pas déposer implique une perte de<br />

compétitivité, et de ne pas pouvoir contrôler<br />

ses concurrents. Sans dépôt de marque<br />

ou de brevet, vous n'aurez aucun droit !<br />

• Vous ne pourrez pas empêcher vos<br />

concurrents de copier vos produits ou vos<br />

services, votre marque ou votre logiciel,<br />

par exemple.<br />

• Vous ne pourrez pas intervenir vis-à-vis<br />

de Google ou des réseaux sociaux pour<br />

faire cesser l'usage non-autorisé de votre<br />

marque pour vendre des produits ou services<br />

concurrents.<br />

« LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE CRÉE DE LA VALEUR »<br />

• Un tiers pourrait déposer votre marque<br />

ou un nom similaire, et venir vous empêcher<br />

de l'utiliser. Changer votre marketing<br />

vous coûtera alors beaucoup plus que les<br />

coûts d'un dépôt, sans compter la perte de<br />

clientèle ou de revenus !<br />

QUELS OUTILS CHOISIR ?<br />

• Le brevet va protéger une innovation technique,<br />

une avancée technologique, et peut<br />

concerner un produit ou un processus innovant.<br />

Il peut par exemple s'agir d'un capteur<br />

spécifique, analysant la qualité de l'air.<br />

• La marque quant à elle va octroyer un<br />

monopole sur un signe (nom ou logo par<br />

exemple) en relation avec des produits ou<br />

services. Il s'agira ici du nom sous lequel le<br />

capteur sera vendu, ou du nom de l'application<br />

permettant de contrôler le capteur.<br />

• À côté de ces droits relativement connus,<br />

les dessins ou modèles permettent de protéger<br />

les formes des produits, mais également<br />

les campagnes publicitaires, les étiquettes<br />

ou les écrans de logiciel.<br />

• Enfin, toute la palette des droits d'auteur<br />

permet de compléter la protection<br />

de vos innovations.<br />

La protection efficace est souvent une<br />

combinaison de plusieurs droits, venant<br />

couvrir différents aspects de l'innovation.<br />

Cette combinaison sera d'autant plus efficace<br />

que les dépôts sont coordonnés,<br />

prenant en compte chacun des droits et<br />

de ses spécificités.<br />

La stratégie de protection (quels droits, à<br />

quel moment déposer, où déposer), basée<br />

sur les recherches préalables, permettra<br />

d'éviter les refus de protection,<br />

et d'obtenir la meilleure rentabilité de<br />

son investissement.<br />

SIZE DOES NOT MATTER !<br />

Si Battin peut gagner une bataille contre<br />

InBev, un éditeur de logiciel luxembourgeois<br />

contre EasyJet, pourquoi pas<br />

vous ? L'essentiel est d'être bien préparé,<br />

de disposer des bons droits … et de surtout<br />

ne pas hésiter à s'en servir pour défendre<br />

son marché !<br />

QU'EST-CE QUI POURRAIT<br />

M'EN EMPÊCHER ?<br />

La majorité des PME est freinée par la<br />

question des coûts. Mais il s'agit d'une idée<br />

fausse !<br />

• De façon générale, les dépôts de marque<br />

ou de modèle sont peu onéreux, surtout<br />

qu'il s'agit de coûts pour une protection<br />

longue (10 ans pour les marques, 5 ans<br />

pour les modèles).<br />

• Par ailleurs, pour les marques et les modèles,<br />

un délai de 6 mois, porté à un an<br />

pour les brevets, permet d'étendre une<br />

protection peu chère (un dépôt au Benelux<br />

ou au Luxembourg) au niveau international,<br />

tout en ayant un effet rétroactif au jour<br />

du dépôt initial. Cela permet généralement<br />

de finaliser le produit ou service, et de le<br />

tester auprès de ses clients avant d'engager<br />

de grands frais.<br />

• Enfin, il existe ensuite plusieurs outils internationaux<br />

(marque ou modèle international,<br />

demande de brevet PCT, etc.) qui vont<br />

également permettre de limiter ou reporter<br />

les frais, si vous envisagez de commercialiser<br />

vos produits ou services à l'étranger, directement<br />

ou avec des partenaires (et donc<br />

des licences ou des franchises).<br />

La complexité de la matière peut freiner<br />

certains entrepreneurs … mais la comptabilité<br />

ou la fiscalité sont aussi des matières<br />

complexes, sans pour autant empêcher de<br />

déposer ses comptes !<br />

Pour plus de renseignements :<br />

office@freylinger.com<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 41


Entrevue Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

LA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE,<br />

DÉFI POUR LE RECYCLAGE<br />

La montée en puissance de la mobilité<br />

électrique peut certes être conçue comme<br />

une bonne chose pour l’environnement.<br />

Mais les batteries massives et complexes<br />

qui permettent de faire fonctionner<br />

ces véhicules doivent bien, en bout de<br />

course, être recyclées. Au Luxembourg,<br />

c’est l’ASBL Ecobatterien qui veille à<br />

ce que ce recyclage soit effectué dans<br />

les règles de l’art. Bernard Mottet, CEO<br />

d’Ecobatterien, nous en dit plus sur ce défi<br />

en constante évolution.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

ASBL Ecobatterien<br />

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER<br />

DE L’ORIGINE D’ECOBATTERIEN,<br />

L’ASBL CHARGÉE DE GARANTIR<br />

LE RECYCLAGE DES PILES<br />

ET ACCUMULATEURS ?<br />

Il est bon de rappeler le contexte dans lequel<br />

tant Ecotrel qu’Ecobatterien ont été<br />

créés. Jusqu’en 1994, la gestion des déchets<br />

était réduite à sa plus simple expression<br />

: on remplissait des sacs poubelles<br />

qu’on déposait devant sa porte, et<br />

un camion venait les chercher pour les<br />

conduire à la décharge. À partir de 1994,<br />

plusieurs directives européennes ont été<br />

adoptées pour responsabiliser les producteurs<br />

de certains biens. Les voitures étaient<br />

concernées, mais aussi les piles et une série<br />

d’autres produits. Le principe consistait à<br />

faire payer une cotisation aux consommateurs<br />

via les producteurs de ces biens, afin<br />

de financer leur recyclage. Chaque pays<br />

devait toutefois mettre en place son propre<br />

système pour gérer la mise en application<br />

de ces directives. C’est ainsi que les ASBL<br />

Ecotrel et Ecobatterien ont été créées.<br />

Ecobatterien, comme son nom l’indique,<br />

se concentre sur le recyclage des piles et<br />

accumulateurs. Grâce aux cotisations perçues,<br />

l’ASBL finance la collecte et le traitement<br />

des déchets de piles et d’accumulateurs<br />

portables en utilisant les structures<br />

de l’action « SuperDrecksKësch t».<br />

42 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Social<br />

VOTRE ACTION CONCERNE-T-ELLE<br />

ÉGALEMENT LES BATTERIES<br />

QUE L’ON RETROUVE DANS<br />

LES VÉHICULES ÉLECTRIQUES<br />

ET HYBRIDES ?<br />

Oui, nous sommes autant compétents pour<br />

les piles portables que pour les batteries<br />

industrielles et les batteries automobiles.<br />

Toutefois, pour le secteur automobile, nous<br />

avons adapté notre structure en créant un<br />

système de cotisation administrative d’une<br />

valeur de… zéro euro.<br />

En effet, on demande seulement aux producteurs<br />

de nous déclarer les piles et batteries<br />

contenues dans leurs véhicules. Il peut<br />

s’agir de petites piles qu’on trouve dans les<br />

télécommandes de voitures par exemple,<br />

mais aussi de batteries de démarrage au<br />

plomb ou de batteries de traction au lithium.<br />

Le plomb, le lithium et les autres métaux<br />

rares présents dans ces deux derniers<br />

types de batteries ayant une certaine valeur,<br />

les garagistes choisissent souvent<br />

d’en assurer eux-mêmes la reprise.<br />

Dans ce cas, nous leur demandons de les<br />

remettre à des filières conventionnées par<br />

Ecobatterien. De cette manière, nous assurons<br />

la traçabilité de ces produits et garantissons<br />

leur bon recyclage. Nous avons<br />

ainsi pu bouter hors du pays une série de<br />

ferrailleurs qui travaillaient dans l’illégalité.<br />

ET DANS LE CAS OÙ LES GARAGES<br />

CHOISISSENT DE VOUS CONFIER<br />

LES BATTERIES,<br />

COMMENT PROCÉDEZ-VOUS ?<br />

Dans ce cas, nous demandons une participation<br />

financière au moment de la<br />

collecte de la batterie. C’est le principe<br />

du « pay as you collect », plutôt que le<br />

« pay as you sell » qui est appliqué pour<br />

les autres produits. Nous avons en tout<br />

cas la possibilité de traiter ces batteries<br />

nous-mêmes, via nos différentes usines<br />

partenaires. Il faut savoir que cela représente<br />

un énorme défi en matière de logistique<br />

et de sécurité. La batterie d’une<br />

Tesla, par exemple, pèse 630 kg. D’autres<br />

batteries sont des structures à lamelles,<br />

« POUR MAINTENIR LA QUALITÉ DU TRAVAIL PROPOSÉ<br />

PAR LES USINES AVEC LESQUELLES NOUS TRAVAILLONS,<br />

NOUS ÉVITONS DE METTRE UNE PRESSION<br />

MALSAINE SUR LEURS PRIX »<br />

qui représentent d’importants risques de<br />

court-circuit et donc d’incendie. En outre,<br />

l’ampérage de ces accumulateurs est très<br />

élevé. Si l’on se fait électrocuter, on n’a en<br />

général pas droit à une deuxième chance…<br />

Une batterie de voiture peut-elle être recyclée<br />

autrement qu’en étant démontée et<br />

en récupérant chacun de ses composants ?<br />

La directive européenne prévoit en effet<br />

deux autres possibilités pour les batteries<br />

de voiture. Tout d’abord, il est possible<br />

de les réutiliser dans un autre véhicule,<br />

par exemple. Ensuite, une batterie<br />

qui n’a plus que 70 % de capacité ne sera<br />

plus optimale pour être utilisée dans une<br />

voiture. Par contre, il sera possible de s’en<br />

servir comme « batterie tampon » dans un<br />

système smart grid.<br />

IL Y A BEAUCOUP DE DÉBATS<br />

SUR LA RÉELLE « PROPRETÉ »<br />

DES MOTEURS ÉLECTRIQUES,<br />

NOTAMMENT EN RAISON DE<br />

L’ORIGINE DE LEURS COMPOSANTS.<br />

PEUT-ON VRAIMENT GARANTIR<br />

LE RECYCLAGE DES DIFFÉRENTS<br />

MÉTAUX RARES UTILISÉS,<br />

COMME LE LITHIUM ?<br />

Tout est une question de prix. Plus le cours<br />

du lithium sera élevé, plus les différents<br />

acteurs du secteur auront tendance à s’organiser<br />

pour permettre un recyclage complet<br />

des batteries. Toutefois, le lithium est<br />

une ressource limitée, et il faudra trouver<br />

un jour une autre solution pour les batteries<br />

de véhicules électriques. Cela signifie<br />

que les défis que représente pour nous le<br />

recyclage de ces batteries continueront à<br />

évoluer avec la technologie.<br />

Nous devons donc parvenir à anticiper<br />

les évolutions du marché et mettre<br />

à disposition les usines de traitement<br />

qui offrent les meilleurs rendements de<br />

recyclage possible.<br />

QUELS SONT VOS CRITÈRES<br />

POUR TROUVER CES USINES,<br />

AUJOURD’HUI ET DEMAIN ?<br />

Quand je parle de rendement, je parle<br />

avant tout de qualité du travail effectué qui<br />

prend aussi en compte le facteur humain.<br />

Pour maintenir cette qualité, nous refusons<br />

de mettre la pression sur ces usines pour<br />

qu’elles baissent leurs prix exagérément.<br />

Par exemple, le recyclage effectué hors<br />

Europe et plus particulièrement en Afrique<br />

ou en Asie ne présente aucune garantie de<br />

qualité et se pratique le plus souvent dans<br />

des conditions inhumaines. C’est pourquoi<br />

nous travaillons au plus près de chez<br />

nous, et exclusivement en Europe : les piles<br />

et batteries sont traitées dans les Vosges<br />

et dans l’Aveyron, alors que les batteries<br />

au plomb sont recyclées dans une<br />

usine en Allemagne.<br />

Sur l’année 2018, l’action<br />

d’Ecobatterien a permis de récolter<br />

1600 tonnes de batteries au plomb,<br />

et 140 tonnes de piles portables<br />

et de batteries industrielles.<br />

Les batteries au lithium<br />

sont reprises dans la catégorie<br />

« batteries industrielles ».<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 43


En coulisse Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

OBTENIR UNE JUSTE INDEMNISATION<br />

DES GARDES DE PHARMACIE<br />

Organisées par le Syndicat des Pharmaciens Luxembourgeois (SPL), les gardes des pharmacies<br />

du pays représentent un important défi organisationnel et financier. En effet, tandis<br />

que toutes les pharmacies doivent assurer et financer ce service universel, ils ne sont rémunérés<br />

qu’en fonction du nombre de passages en pharmacies – un modèle qui ne couvre<br />

largement pas les coûts, surtout pour les pharmacies en périphérie.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

600<br />

Alain de Bourcy<br />

O<br />

n ne sait jamais à quel moment on<br />

aura besoin d’un médicament en urgence.<br />

Si c’est au milieu de la nuit,<br />

un dimanche ou durant un jour férié, on<br />

peut heureusement toujours compter sur<br />

les pharmacies de garde. Une pharmacie<br />

proche de chez vous est ainsi toujours<br />

ouverte de 19h à 8h le lendemain. Les dimanches<br />

et jours fériés, une garde est assurée<br />

durant 24 heures, de 8h à 8h. « Tous<br />

les pharmaciens qui disposent d’une officine<br />

ouverte au public sont intégrés dans<br />

le système de garde. Le Syndicat des Pharmaciens<br />

Luxembourgeois (SPL) se charge<br />

d’élaborer les plans de garde de manière à<br />

assurer la meilleure desserte possible dans<br />

tout le pays, explique Alain de Bourcy, président<br />

du SPL. Ce plan est ensuite soumis<br />

à l’approbation du ministère de la Santé. »<br />

UN POIDS FINANCIER<br />

IMPORTANT<br />

Pour chaque pharmacie, il faut pouvoir<br />

s’organiser en fonction de ses tours de<br />

garde. « Nous devons nous assurer qu’un<br />

pharmacien diplômé soit présent à la<br />

pharmacie durant l’entièreté de la garde. Il<br />

n’est pas question de laisser une aide ou<br />

un préparateur s’en charger, poursuit Alain<br />

de Bourcy. Cela signifie que chaque garde –<br />

nous en assurons quelque 3 300 par an au<br />

Luxembourg– représente un engagement<br />

financier considérable. Or, le système d’indemnisation,<br />

tel qu’il est aujourd’hui prévu,<br />

ne nous permet pas de couvrir nos frais<br />

de fonctionnement. »<br />

Mais dans certaines pharmacies de régions<br />

plus rurales, on doit constater une lourde<br />

perte financière. »<br />

UNE PRIME POUR<br />

COMPENSER LA PERTE DIRECTE<br />

Selon le SPL, on pourrait remédier partiellement<br />

au problème financier en allégeant<br />

les obligations de garde, donc réduire le<br />

nombre de pharmacies devant prester le<br />

service de garde parallèlement. La volonté<br />

politique est cependant de maintenir l’offre<br />

actuelle et ainsi la question d’une compensation<br />

financière doit forcément être abordée.<br />

« Déjà depuis début 2017, nous avions<br />

eu des échanges avec Lydia Mutsch, la précédente<br />

ministre de la Santé, à ce sujet.<br />

Elle nous a proposé de faire réaliser une<br />

étude par une fiduciaire, qui nous permettrait<br />

de mieux évaluer l’impact financier<br />

des gardes pour les pharmacies. L’étude a<br />

clairement démontré que les pharmaciens<br />

prestant ce service à la santé publique font<br />

en moyenne une perte directe de 600 euros,<br />

ceci par pharmacie et par garde ! »,<br />

indique Alain de Bourcy. « Il y a donc urgence<br />

à régler le problème, car le mécontentement<br />

devient très important au sein<br />

de notre secteur. »<br />

« IL Y A UNE URGENCE<br />

À RÉGLER LE PROBLÈME,<br />

CAR LE MÉCONTENTEMENT<br />

DEVIENT TRÈS IMPORTANT<br />

AU SEIN DE NOTRE SECTEUR »<br />

C’est le montant en euros<br />

de la perte financière moyenne subie<br />

par chaque pharmacie du Luxembourg<br />

lorsqu’elle assure une garde<br />

En effet, actuellement, une indemnisation<br />

est prévue pour chaque patient conseillé et<br />

servi durant les gardes. Elle s’élève à 5,78 €<br />

entre 19 et 22h et à 12,71 € après 22h.<br />

« Le problème, c’est que tous les pharmaciens<br />

ne sont pas logés à la même enseigne<br />

avec ce système d’indemnisation, estime<br />

le président du SPL. En effet, les pharmacies<br />

qui sont situées à proximité de polycliniques<br />

ou de maisons médicales, dans<br />

de grandes villes comme Luxembourg ou<br />

Esch, parviennent encore à limiter les dégâts,<br />

car elles comptent quelques patients<br />

durant leur garde.<br />

Le programme du nouveau gouvernement<br />

prévoit pourtant de mettre en place une<br />

indemnisation basée sur le modèle de celle<br />

pratiquée dans le secteur de la médecine<br />

générale. Il s’agirait d’octroyer une prime de<br />

présence, en plus de l’indemnisation versée<br />

par le patient. « Nous ne demandons rien de<br />

plus que le montant de la perte moyenne,<br />

telle qu’elle a été estimée dans l’étude commandée<br />

par la ministre Mutsch. Nous attendons<br />

que le nouveau ministre de la Santé<br />

nous fixe un rendez-vous pour concrétiser<br />

enfin ce projet », conclut Alain de Bourcy.<br />

44 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Intis eaquas voloribeatur animaxi mpelis conse corum adiciist<br />

quo veligent, nossi corem denienissit ametur? Catiorita nesti<br />

dunt autem sus.<br />

Atemporem faccabore conest andae verferitatio omnimi,<br />

odit alistiis qui ium quiducit, vellupt asinusda et volore,<br />

verciunt autatio. Hendeni hiligen denihitatemo blaborempos<br />

dolupta essunt laut id qui dolupis eos ea sitianis dolectatur<br />

aut aute veliquu ntint, ut eatio. Am, occum sinis exero<br />

ipienih illanda eperore nonsequassum que nime volum voles<br />

comnimo sapidia nducipiet plaboribusam niasped ut esed<br />

et quam, sam ut ention reped quatati bea conem consed<br />

quidebis maxim ut et magnam, qui rernatia coreperorum as<br />

et, print solor print miliqui ssimpore si doluptatqui voluptae<br />

ipsae ellum quo torepudae quaerias rem. Nam dem cupidios<br />

acearupta ducius con nobit aut pelessit utam voluptia<br />

consedi omnimus, utem et volorent expe quatur sequae.<br />

Olorese quiatum rercit volore dest ab ipist pa sant lamus<br />

maio. Simi, sam remquiam volenit qui dolupta arunti same et<br />

et facculparit evel maio quidebit re, incid molor susapiduntur<br />

sae il imagnihil moluptas quo consequatur abo. Nequo totat<br />

voluptate dolupti con prati adit et imet libusda ium amus<br />

doluptata doluptatia dolest rerro ident fuga. Et quiam que<br />

minvelenem inctat quatemporro maiostis dolorrovit aut<br />

explatae et aspitio. Ducitae caeperum del is accatur, comnisi<br />

quae nia volest fugiasperum volore quame possum repudi<br />

dolute saestem in restibea siti opta dollent, consectem que<br />

doluptae. Nimin re dit, comnis ex exerati deris destet que<br />

solupta tincim faccaborit, evenis dere essi aspit volecti officie<br />

nimoluptae. Agnihicimus, qui ducit rent ullame nemo imil<br />

id es rest, vollicit ape cus alia dolores molum harumquis et<br />

doloris milistotam, nam aliquas perio. Natatur epudit volupta<br />

temodis ra doluptatetur audit la es mollupi derfera tiumet<br />

eum dolupti atibusdam quo dunt.<br />

Eperum il estor minus ulparchilis sunto magnatur, omnimet<br />

alitistotas mo voluptia volumen debiti dem quiantur? Qui<br />

cum quates dolupta tquias nonsequ aecusande nullabo.<br />

Xernatia corerio ipsum voluptur? Lorepeligent ea doluptat<br />

hiciis as sequos invel iunt aliquat landit que porem ea aut aut<br />

erae identité visuelle qui ducipsa periae. Nam none repel mo<br />

ium hitas est ea nimusant, que num latur? Quibusdae dolupta<br />

spitatur aut ut mincimpora nonsectur, venduciliquo ea am,<br />

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MAISON D’ÉDITION<br />

74, rue Ermesinde L-1469 Luxembourg<br />

T.: (+352) 26 45 85 86 | F.: (+352) 26 45 84 94


News Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

SANTÉ<br />

COLLECTE DE MÉDICAMENTS NON UTILISÉS<br />

En 2018, la SuperDrecksKëscht et les pharmacies<br />

luxembourgeoises ont collecté environ 178 tonnes<br />

de médicaments et de produits cosmétiques, soit environ<br />

300 grammes par habitant. On constate qu’un nombre élevé<br />

d’emballages éliminés était encore pleins ou presque pleins.<br />

Les médicaments non utilisés entraînent des coûts<br />

économiques importants qui peuvent être évités.<br />

En veillant à une gestion rationnelle des médicaments,<br />

les acteurs sociaux, et notamment les patients, peuvent<br />

contribuer à protéger l’environnement et à accroître<br />

la rentabilité des coûts dans le domaine de la santé.<br />

Plus d’informations sur www.sdk.lu<br />

ÉCOLOGIE<br />

ÉTUDE CONCERNANT LES DÉCHETS MÉNAGERS<br />

Dans un souci de combattre le gaspillage alimentaire, l’Administration<br />

de l’environnement réalise actuellement la 5 e édition de l'analyse<br />

des déchets ménagers nationale par le bureau d'études Eco-Conseil sàrl.<br />

Pendant 4 semaines une équipe trie et analyse +/- 30 tonnes de déchets<br />

ménagers manuellement en 27 fractions différentes. Ces fractions sont<br />

ensuite analysées plus en détail afin de pouvoir chiffrer certaines catégories<br />

de déchets plus spécifiques, comme p.ex.: les déchets alimentaires.<br />

L'étude sera finalisée fin de l'année.<br />

Plus d’informations sur https://environnement.public.lu<br />

ÉCOLOGIE<br />

CAMPAGNE CLEVER AKAFEN<br />

Dans le cadre de la campagne Clever akafen (« Acheter malin »),<br />

la SuperDrecksKëscht ® , de même que ses partenaires Chambre de Commerce,<br />

Chambre des Métiers, clc (confédération luxembourgeoise du commerce)<br />

et Union Luxembourgeoise des Consommateurs font la publicité de produits<br />

écologiques et générant peu de déchets, portant la mention ‘Clever akafen –<br />

Produits recommandés par la SuperDrecksKëscht ® ’.<br />

Les consommateurs sont ainsi incités à consommer des produits dans le respect<br />

de l’environnement et du principe de gestion durable, sans pour autant devoir<br />

renoncer au confort et à la qualité. La campagne veut par ailleurs inciter<br />

les fabricants à mettre au point des produits écologiques et animer<br />

les commerçants à élargir leur gamme de produits écologiques, afin de satisfaire<br />

aux besoins croissants des clients à la recherche de produits labellisés.<br />

La campagne nationale a été distinguée par la Commission européenne<br />

comme stratégie de « meilleure pratique » en matière de prévention<br />

et de réduction des déchets.<br />

Plus d’informations sur www.clever-akafen.lu<br />

46 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


PUBLIREPORTAGE<br />

BÉNIÈRE TRAITEUR :<br />

ÉCRIRE VOTRE HISTOIRE<br />

DANS LE CADRE PARFAIT<br />

Depuis 21 ans, Bénière Traiteur s’est imposé dans la Grande Région comme une référence<br />

en matière d’organisation de réceptions et de mariages.<br />

Bien au-delà de vous proposer<br />

une simple prestation clé en main,<br />

Bénière Traiteur vous offre la possibilité<br />

de vivre une expérience totale.<br />

À commencer par l’élaboration<br />

du menu, qui repose sur une alchimie<br />

complexe de saveurs et de savoir-faire.<br />

Mais, surtout, parce qu’un mariage<br />

de rêve ne saurait être exaucé<br />

sans un cadre parfait, Bénière Traiteur<br />

met un point d’honneur à s’entourer<br />

de partenaires prestigieux.<br />

Des sites en exclusivité<br />

Le Château de Puxe sera le cadre parfait<br />

pour une réception digne des plus grands<br />

contes de fées, à la fois intime et grandiose.<br />

À l’intérieur du Château, la salle de<br />

réception vous permettra d’accueillir<br />

70 convives, tandis que le jardin décuplera<br />

les possibles grâce à un chapiteau.<br />

Quant au menu, plusieurs formules sont<br />

possibles afin de répondre parfaitement<br />

à vos attentes.<br />

Envie de noces festives, aux allures<br />

champêtres ? Le Domaine du Moulin vous<br />

permettra d’accueillir 250 invités dans<br />

un cadre convivial et verdoyant. Celui-ci<br />

dispose en outre d’une vaste aire de jeux<br />

pour les enfants, ce qui en fait un lieu<br />

idéal pour tous vos événements familiaux,<br />

et ce d’autant plus grâce à une formule<br />

tout compris.<br />

Des collaborations d’exception<br />

Dernier partenariat en date noué par<br />

Bénière Traiteur, Le Domaine aux Anges,<br />

dans la Meuse, s’offrira lui comme un lieu<br />

haut de gamme pour un mariage de rêve.<br />

Cette ancienne grange atypique et pleine<br />

de charme offrira un cadre idyllique à vos<br />

événements de prestige.<br />

Enfin, soucieux de répondre à toutes<br />

les demandes et à toutes les envies,<br />

et que chaque couple réalise le mariage<br />

de ses rêves. Bénière Traiteur bénéficie<br />

également de plusieurs autres partenariats<br />

au sein de la Grande Région : Le Clos<br />

de Longeville, le Château de Preisch,<br />

le Château de Thillombois, le Château<br />

du Bois d’Arlon, Le Château Saint Sixte,<br />

le Château D’Hattonchatel…<br />

UN SÉRIEUX ATOUT<br />

DANS LA MANCHE<br />

Bénière Traiteur dispose<br />

de son propre service de location,<br />

Party Loc, spécialisé<br />

dans l’organisation de réceptions :<br />

vaisselle tendance, vintage et mobilier.<br />

Envie d’un devis<br />

ou davantage d’informations ?<br />

Découvrez leurs lieux de rêve<br />

en photos, leurs suggestions de menus<br />

et retrouvez toutes les infos pratiques<br />

sur le site www.beniere-traiteur.com<br />

www.beniere-traiteur.com | yann@beniere-traiteur.com |


Entrevue Digital<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

DES MOYENS DE PAIEMENT<br />

À LA TRADITION BIEN ANCRÉE<br />

Au Luxembourg, les paiements en cash<br />

et par cartes occupent pratiquement<br />

tout le terrain. Toutefois, sous l’impulsion<br />

des géants du web, des banques<br />

traditionnelles et d’autres opérateurs<br />

plus ou moins connus, des solutions alternatives<br />

font leur apparition.<br />

Du paiement sans contact via téléphone<br />

portable en passant par les transferts<br />

d’argent par SMS, les nouvelles technologies<br />

donnent naissance à des façons<br />

de payer alternatives qui influenceront à<br />

terme le métier de commerçant.<br />

TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />

Entrer dans un magasin, choisir quelques<br />

articles et rentrer chez soi, sans passer<br />

par la caisse, voilà un scénario qui pourrait<br />

devenir réalité dans les années à venir<br />

au Luxembourg. La technologie évolue à<br />

très grande vitesse et rien ne semble pouvoir<br />

la freiner. Si ce n’est la capacité des<br />

utilisateurs à adopter de nouvelles habitudes<br />

de paiement. « Pour s’imposer, les<br />

nouvelles solutions devront apporter une<br />

réelle valeur ajoutée à l’utilisateur, confie<br />

Marc Hemmerling, General Counsel Digital<br />

Banking, Fintech & Payments au sein de<br />

l’ABBL, l’association des Banques et Banquiers<br />

au Luxembourg. En résumé, elles<br />

doivent être simples d’utilisation, faciliter<br />

la vie du client, tout en garantissant un niveau<br />

de sécurité optimal. »<br />

Pour l’heure, le cash et les cartes de débit<br />

ou de crédit sont encore largement plébiscités<br />

par le public au Luxembourg. Les<br />

cartes ont d’ailleurs réussi à renforcer leur<br />

attractivité avec l’arrivée du paiement sans<br />

contact (contactless) qui est aujourd’hui<br />

largement répandu. « Le contactless apporte<br />

une vraie valeur ajoutée. L’opération<br />

est plus rapide, tant pour le commerçant<br />

que pour le client, constate Stefanie Hüls,<br />

Head Merchant Services Luxembourg<br />

de Worldline, leader européen des paiements,<br />

à qui appartient SIX Payment Services<br />

depuis fin 2018. La preuve en est que<br />

plus de 40 % des paiements par carte se<br />

font désormais sans contact au Luxembourg,<br />

sans qu’aucun souci de sécurité ne<br />

soit à déplorer. »<br />

48 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Digital<br />

« AU LUXEMBOURG, LE PAIEMENT VIA MOBILE<br />

ATTEINT 2 À 3 % DES TRANSACTIONS »<br />

MICHAEL PECHNER - PAYCONIQ<br />

EN ROUTE VERS LE PAIEMENT<br />

INVISIBLE<br />

Pour l’heure, le client comme le commerçant<br />

restent prudents. « Tout le monde est à la<br />

recherche d’une solution fiable et sécurisée.<br />

Au Luxembourg, la confiance dans la banque<br />

et les moyens de paiement existants est<br />

grande, détaille Stefanie Hüls. Aujourd’hui,<br />

les mondes offline et online se croisent.<br />

UNE OUVERTURE DU MARCHÉ<br />

POUR UNE COMPLEXITÉ ACCRUE<br />

Sous l’impulsion de l’Europe et de sa<br />

directive PSD2, on assiste actuellement<br />

à l’ouverture du marché du paiement à<br />

de nouveaux acteurs de la finance. « Les<br />

banques traditionnelles vont devoir s’ouvrir<br />

à des acteurs tiers. Un plus grand choix<br />

va donc s’offrir au commerçant et à son<br />

client, confie Marc Hemmerling. L’arrivée<br />

d’un intermédiaire supplémentaire dans la<br />

chaîne de paiement complexifie toutefois<br />

l’opération. Le client ne le voit pas, mais<br />

le système à mettre en place demande des<br />

investissements, à la fois pour répondre<br />

aux exigences de sécurité, assurer la<br />

maîtrise des incidents et proposer une<br />

solution facile d’utilisation. »<br />

Au Luxembourg, des solutions sont déjà<br />

portées par des prestataires non bancaires.<br />

Digicash en est un bel exemple.<br />

Rachetée par l’entreprise belge Payconiq,<br />

cette application de paiement, présente<br />

dans certains points de vente et supportée<br />

par les principales banques locales,<br />

permet de payer en scannant un QR code.<br />

« Au Luxembourg, le paiement via mobile<br />

atteint 2 à 3 % des transactions.<br />

Dans le monde, on relève que 8 % des transactions<br />

se font grâce à un support mobile,<br />

notamment sous l’impulsion de la Chine,<br />

pays qui représente à lui seul 30 % de ces<br />

paiements dématérialisés », explique Michael<br />

Pechner, CEO de Digicash Luxembourg<br />

et COO de Payconiq International.<br />

Très apprécié pour le transfert d’argent<br />

en peer-to-peer, du compte bancaire<br />

d’un particulier à celui d’un autre particulier,<br />

et pour le règlement des factures sur<br />

lesquelles est imprimé un QR Code, Digicash<br />

peine encore à faire son entrée dans<br />

les points de vente, en tant que moyen de<br />

paiement à part entière. « Nous sommes<br />

conscients que l’expérience client doit<br />

encore être améliorée. Cela passera notamment<br />

par l’intégration de services annexes,<br />

comme la carte de fidélité, le bon<br />

cadeau… », ajoute le dirigeant de Payconiq.<br />

À côté de ces solutions locales, les grandes<br />

entreprises comme Amazon, PayPal, Google<br />

ou Apple proposent, ou vont très bientôt<br />

proposer, des solutions de paiement améliorées,<br />

même si elles restent attachées à une<br />

carte de crédit. La rupture technologique est<br />

en marche et s’annonce considérable.<br />

Nous nous adaptons en permanence et<br />

nous permettons à nos clients de profiter<br />

immédiatement des avancées technologiques<br />

au fur et à mesure de leur apparition.<br />

» Point d’achoppement régulièrement<br />

soulevé, l’arrivée du paiement 3D Secure<br />

pour les achats en ligne décourage plus<br />

d’un client. « Il faut rappeler que ce système<br />

a été mis en place pour lutter contre<br />

la fraude, très courante jusque-là sur le<br />

web. L’abandon d’un achat peut évidemment<br />

être synonyme de perte pour le commerçant,<br />

mais il s’agit aussi dans certains<br />

cas d’une fraude évitée. Partant de là, nous<br />

sommes bien conscients que 3D Secure est<br />

un frein à la fluidité des opérations. Bonne<br />

nouvelle, une solution 2.0 arrive bientôt.<br />

Elle permettra une expérience plus fluide,<br />

plus intégrée tout en gardant un haut<br />

niveau de sécurité. »<br />

D’autres développements sont en cours<br />

sur le marché. « Nous devrions voir plus<br />

d’innovation et de concurrence dans les<br />

années à venir. Cela va venir stimuler la<br />

croissance des paiements alternatifs, résume<br />

Michael Pechner. Des solutions et des<br />

offres de services paneuropéennes vont<br />

arriver, grâce à l’interopérabilité soutenue<br />

par les open API’s des systèmes bancaires.<br />

Le client cherche de plus en plus une expérience<br />

omni-channel internationale, c’està-dire<br />

la même expérience en ligne et en<br />

boutique. Payconiq est bien placé pour<br />

permettre cela. »<br />

D’un paiement mobile à l’aide d’un smartphone<br />

ou d’une montre connectée, déjà<br />

très en vogue en Chine ou dans les pays<br />

nordiques, l’expérience va évoluer vers<br />

l’invisibilité de la transaction (frictionless<br />

payments), comme cela se fait déjà au niveau<br />

de certains péages autoroutiers. « Les<br />

objets connectés s’intègrent petit à petit<br />

dans notre quotidien et vont pouvoir piloter<br />

nos paiements, ajoute Stefanie Hüls.<br />

Mais il faut toujours garder à l’esprit que<br />

c’est le client qui adopte ou non une solution,<br />

sur base de la valeur ajoutée qu’elle<br />

lui procure. »<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 49


En coulisse Digital<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

FAIRE ENTRER LE TRANSPORT<br />

DE MARCHANDISES DANS L’ÈRE DIGITALE<br />

Depuis 1956, une Convention relative au contrat de transport international des Marchandises<br />

par Route (CMR) accompagne chaque transport de marchandises. Ce document papier<br />

est en cours de remplacement par une version électronique, l’e-CMR, qui n’a encore<br />

séduit que 19 pays. L’Europe devrait toutefois bientôt adopter un format électronique<br />

standard pour ce document, ce qui permettrait d’élargir son utilisation à d’autres pays.<br />

L<br />

a transformation digitale touche<br />

tous les secteurs, mais certains sont<br />

plus lents à la détente que d’autres.<br />

C’est le cas du domaine du transport de<br />

marchandises, dans lequel un document<br />

papier qui a une vraie valeur juridique<br />

continue à être utilisé de manière privilégiée.<br />

« Le CMR, qui date de 1956, est une<br />

convention ratifiée par une cinquantaine<br />

de pays et qui établit l’obligation, lors d’un<br />

transport de marchandises, de remplir une<br />

lettre de voiture reprenant des détails sur<br />

la cargaison, signalant également les éventuels<br />

dégâts subis par celle-ci, l’endroit où<br />

elle doit être déposée, etc. L’expéditeur,<br />

mais aussi le chauffeur et le destinataire<br />

doivent signer ce document dont chacun<br />

garde une copie.<br />

L’Allemagne semble toutefois décidée à signer<br />

prochainement le protocole e-CMR.<br />

Quant à la Belgique, elle s’est lancée avec<br />

les Pays-Bas et le Luxembourg dans un<br />

projet-pilote appelé « e-CMR Benelux », qui<br />

a débuté en décembre 2017. Les trois pays<br />

souhaiteraient notamment que les e-CMR<br />

soient enregistrés dans un système électronique<br />

accessible aux autorités des pays<br />

concernés. « Que ce soit au niveau européen<br />

et au niveau du Benelux, les projets<br />

e-CMR mettent du temps à être largement<br />

adoptés. Aujourd’hui, dans la masse totale<br />

des lettres de voiture qui sont produites,<br />

moins de 5 % sont des e-CMR, indique Rudy<br />

Hemeleers. Cette réticence s’explique par<br />

l’absence d’harmonisation du cadre réglementaire<br />

au niveau européen et par la nécessité<br />

de mettre au point une procédure<br />

et une interface informatique harmonisées<br />

entre les chargeurs, les transporteurs et<br />

les différents systèmes e-CMR. Un acteur<br />

comme Luxair ne souhaite pas devoir traiter<br />

un type d’e-CMR différent pour chaque<br />

société de transport. »<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

1,7 %<br />

Rudy Hemeleers<br />

L’adoption d’un e-CMR à l’échelle<br />

européenne permettrait de faire<br />

économiser aux transporteurs<br />

une somme potentielle d’environ<br />

1,7 milliard d’euros par an<br />

Je vous laisse imaginer la quantité de<br />

paperasse que le système engendre », explique<br />

Rudy Hemeleers, conseiller auprès<br />

du ministère des Transports luxembourgeois<br />

et de la Commission européenne, et<br />

très actif dans la mise en place d’un e-CMR<br />

à l’échelle européenne.<br />

UN PROJET-PILOTE ENTRE<br />

LES PAYS DU BENELUX<br />

Depuis 2008, un nouveau protocole a été<br />

ajouté à la convention de 1956. Il permet<br />

l’utilisation d’une version électronique du<br />

CMR. 19 pays y ont adhéré, dont le Luxembourg,<br />

à la fin de l’année 2017. La Belgique<br />

et l’Allemagne n’ont par contre pas encore<br />

suivi le mouvement. Quand des marchandises<br />

sont envoyées en Allemagne depuis<br />

le Luxembourg, et inversement, c’est le<br />

CMR conventionnel, en version papier, qui<br />

doit encore être utilisé.<br />

L’EFTI, SOLUTION MIRACLE ?<br />

Cette harmonisation devrait bientôt voir<br />

le jour. La Commission européenne doit<br />

ainsi voter cette année une proposition<br />

qui contraint les pays européens à accepter<br />

que les documents liés au transport<br />

de marchandises soient fournis au format<br />

électronique. Selon Rudy Hemeleers, ce<br />

règlement, appelée eFTI (Electronic Freight<br />

Transport Information) entrera donc prochainement<br />

en vigueur.<br />

Les multiples avantages d’une lettre de<br />

voiture électronique pourraient ainsi bénéficier<br />

à tous les transporteurs des pays européens.<br />

« L’e-CMR est plus sûr, plus simple<br />

et surtout plus économique, explique Rudy<br />

Hemeleers. Il coûte entre 4 et 5 euros de<br />

moins que la version papier. Sachant que<br />

377 millions de CMR sont produits chaque<br />

année en Europe, cela représente une économie<br />

potentielle de 1,7 milliard ! » L’utilisation<br />

des solutions digitales, comme<br />

le e-CMR, pourrait aussi permettre aux<br />

transporteurs de mieux planifier et suivre<br />

les trajets pour favoriser la multimodalité.<br />

Enfin, un meilleur partage des informations<br />

entre les transporteurs et leurs clients éviterait<br />

aussi que les camions roulent vides<br />

ou avec un faible taux de chargement.<br />

50 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


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TELINDUS :<br />

40 ANS D’ENGAGEMENT<br />

POUR UN LUXEMBOURG DIGITAL<br />

En <strong>2019</strong>, Telindus fête ses quarante ans d’existence. Acteur historique de la télécommunication et de l’ICT,<br />

il a accompagné la transformation des principales institutions économiques du pays au fil des décennies.<br />

Alors que Telindus s’apprête à s’installer dans de nouveaux locaux avec son partenaire Tango,<br />

nous vous proposons de revenir sur son développement hors du commun.<br />

ACTEUR DE CONFIANCE<br />

A travers cette nouvelle organisation, Telindus<br />

entend mieux poursuivre la mission<br />

qu’elle s’est fixée il y a quarante ans : accompagner<br />

les acteurs de la société pour<br />

leur permettre d’évoluer grâce à la technologie.<br />

« Le numérique est désormais<br />

partout, transformant considérablement<br />

notre rapport au monde. Il y a quarante<br />

ans, la technologie n’avait pas la place<br />

centrale qu’elle occupe aujourd’hui. Désormais,<br />

les métiers se transforment à<br />

travers le numérique. Notre rôle a cependant<br />

toujours été le même : pouvoir fournir<br />

un conseil et un support à nos clients<br />

pour faire évoluer leur activité au départ<br />

des possibilités offertes par la technologie<br />

», ajoute Gérard Hoffmann.<br />

Personne, en 1979, n’était en mesure de<br />

prédire l’avenir de Telindus Luxembourg. A<br />

l’époque, la société naît du rapprochement<br />

de Telindus Belgique, société spécialisée en<br />

télécommunication qui cherchait le moyen<br />

d’accompagner ses clients internationaux<br />

au Luxembourg, et de l’ARBED, qui cherchait<br />

à diversifier ses activités. Débute alors<br />

une grande aventure qui va accompagner<br />

l’incroyable transformation de l’économie<br />

luxembourgeoise. « Nous sommes nés pour<br />

servir des enjeux industriels, commente<br />

Gérard Hoffmann, l’actuel CEO de Proximus<br />

Luxembourg et Ex-Président du Conseil<br />

d’administration et Administrateur-délégué<br />

de Telindus Luxembourg. L’objectif<br />

était d’accompagner l’évolution des besoins<br />

en connectivité de grands acteurs<br />

économiques mais aussi d’institutions. A<br />

l’époque, l’économie luxembourgeoise est<br />

encore essentiellement sidérurgique. Le<br />

développement de l’industrie financière va<br />

suivre et on était loin d’imaginer l’émergence<br />

d’un Luxembourg digital. »<br />

NOUVELLES SYNERGIES<br />

Cette année <strong>2019</strong> sera celle du quarantième<br />

anniversaire de ce fleuron économique<br />

luxembourgeois. Elle sera notamment<br />

marquée par un déménagement.<br />

Telindus quittera son siège historique de<br />

Strassen pour s’installer dans la zone d’activité<br />

de Bourmicht avec son partenaire,<br />

l’opérateur mobile Tango. « Ce déménagement<br />

est symbolique, assure Gérard Hoffmann.<br />

C’est l’aboutissement d’une stratégie<br />

payante, avec l’intégration à travers<br />

Proximus Luxembourg de notre activité et<br />

de celle de Tango, pour mieux accompagner<br />

nos clients dans la mise en œuvre des<br />

technologies existantes. Ce rapprochement<br />

s’inscrit naturellement dans un mouvement<br />

de convergence des activités d’intégrateur<br />

et d’opérateur fixe et mobile. »<br />

Dans cette nouvelle configuration, les deux<br />

marques, Telindus et Tango, demeurent.<br />

L’activité sera désormais développée à<br />

travers la seule entité juridique Proximus<br />

Luxembourg SA.<br />

Pour cela, Telindus a sans cesse dû s’adapter<br />

pour répondre aux nouveaux enjeux de<br />

nos clients. « Dans un contexte de digitalisation,<br />

les différents acteurs ont toujours<br />

besoin d’un partenaire de confiance pour<br />

les accompagner dans la mise en œuvre<br />

de solutions technologiques. C’est là que<br />

nous créons de la valeur. Par le passé, nous<br />

étions un intégrateur de solutions technologiques<br />

hardware, permettant au client de<br />

se doter d’un environnement système performant,<br />

précise Gérard Hoffmann. Depuis<br />

2001, on constate une impressionnante accélération<br />

des évolutions technologiques,<br />

qui se traduit notamment à travers une<br />

adoption massive du cloud et la convergence<br />

de l’IT et des réseaux de télécommunication.<br />

Les grands noms du numérique<br />

ont changé. Quant à nous, nous sommes<br />

restés l’interface de choix entre les besoins<br />

des clients et les solutions technologiques<br />

proposées par ces grands acteurs, avec la<br />

volonté d’aider les organisations à évoluer<br />

efficacement au cœur d’un marché toujours<br />

plus grand. »<br />

FIDÈLE À SES VALEURS<br />

Telindus, en quarante ans, a toujours veillé<br />

à accompagner les évolutions digitales et la<br />

diversification de l’économie. Après avoir<br />

pris soin de la sidérurgie, le prestataire de


PUBLIREPORTAGE<br />

« NOTRE RÔLE A CEPENDANT TOUJOURS ÉTÉ LE MÊME :<br />

POUVOIR FOURNIR UN CONSEIL ET UN SUPPORT À NOS CLIENTS<br />

POUR FAIRE ÉVOLUER LEUR ACTIVITÉ AU DÉPART DES POSSIBILITÉS<br />

OFFERTES PAR LA TECHNOLOGIE »<br />

service IT a accompagné le développement<br />

de la place financière à travers la mise en<br />

œuvre de services à haute valeur ajoutée,<br />

comme par exemple des Managed Services.<br />

Telindus a traversé les nombreux changements<br />

de paradigmes technologiques<br />

survenus au cours des dernières années.<br />

Qui aurait pu prédire, il y a 20 ans, la généralisation<br />

des services cloud ? L’iPhone,<br />

lui, n’est vieux que d’une dizaine d’années.<br />

Telindus est parvenu à conserver sa place<br />

dans l’écosystème ICT luxembourgeois<br />

en s’adaptant, en anticipant les besoins<br />

émergents, afin de permettre à ses clients<br />

de relever de nouveaux défis grâce à un<br />

meilleur usage de la technologie. « A travers<br />

ce quarantième anniversaire, c’est la<br />

vision et l’engagement des collaborateurs<br />

présents depuis le début de l’aventure, Armand<br />

Meyers, Jean-Jacques Beasch, Guy<br />

Minella, qu’il faut avant tout saluer, précise<br />

Gérard Hoffmann. L’équipe dirigeante d’aujourd’hui<br />

s’est renforcée dans les années<br />

2000 par Christian Haux, Jacques Ruckert et<br />

moi-même, et encore très récemment par<br />

Patricia Bettembourg et Jean-Luc Toussing.<br />

Ce sont tous des personnalités avec une<br />

grande ouverture d’esprit impliquées dans<br />

la gestion et le développement de l’entreprise<br />

qui font ce que nous sommes à l’aube<br />

de <strong>2019</strong>. Grâce à l’ensemble de nos collaborateurs,<br />

Telindus est devenu un acteur<br />

essentiel de l’économie, pour construire<br />

une activité stable et pérenne dans laquelle<br />

on peut avoir confiance. » Les dirigeants de<br />

Telindus, en se remettant perpétuellement<br />

en question, ont fait preuve d’une remarquable<br />

capacité d’adaptation. En restant à<br />

l’écoute des besoins des clients, ils ont veillé<br />

à investir à bon escient, dans la technologie<br />

mais surtout dans le développement de<br />

compétences, le tout en laissant une grande<br />

liberté à leurs collaborateurs dans l’accomplissement<br />

de leurs missions.<br />

ACCÉLÉRATION DU CHANGEMENT<br />

Au fil de ses années, Telindus a non seulement<br />

accompagné ses clients, mais<br />

a aussi été un interlocuteur privilégié<br />

des autorités dans le développement<br />

d’une économie plus digitale. En 2006,<br />

la création de LuxConnect et la libéralisation<br />

du marché permettant l’arrivée<br />

de nouveaux opérateurs ont constitué<br />

un tournant en faveur du développement<br />

d’une économie digitale. « Progressivement,<br />

au départ d’une infrastructure de<br />

pointe, Luxembourg s’est positionnée<br />

sur la carte des puissances numériques<br />

européennes, au point d’attirer l’attention<br />

de Google qui envisage des investissements<br />

conséquents sur le territoire.<br />

Tous les grands opérateurs de télécommunication<br />

globaux se sont installés ici<br />

pour mieux servir leurs clients. Des acteurs<br />

comme PayPal ou encore Amazon<br />

ont aussi choisi de s’installer au Luxembourg<br />

», commente Gérard Hoffmann.<br />

Le Luxembourg digital a dès lors connu<br />

un important développement de l’activité<br />

sur la dernière décennie. « Nousmêmes<br />

avons aussi pu nous adresser à<br />

une clientèle plus internationale, désireuse<br />

de se positionner en Europe depuis<br />

le Luxembourg », poursuit le CEO. En<br />

quelques années, l’écosystème ICT, dont<br />

Telindus est l’un des principaux fers de<br />

lance, s’est considérablement étoffé. « A<br />

tel point que nous sommes aujourd’hui<br />

en mesure de mieux exporter notre expertise,<br />

par exemple à travers la mise en<br />

œuvre de solutions innovantes, comme<br />

nous le faisons autour des enjeux de KYC<br />

ou de la technologie blockchain, détaille<br />

le dirigeant. Nous avons développé des<br />

compétences poussées dans le domaine<br />

de la Fintech ou de la cybersécurité, au<br />

service de grands acteurs, qu’il nous faut<br />

aujourd’hui pouvoir mieux valoriser. »<br />

NOUVELLES AMBITIONS<br />

Les défis pour Telindus, et pour l’ICT au<br />

Luxembourg en général, ne sont désormais<br />

plus uniquement nationaux. C’est<br />

sur le terrain de jeu européen que le<br />

prestataire ICT, avec Tango, entend aller<br />

chercher la croissance. « Avec la même<br />

ouverture au monde que celle dont ont<br />

fait preuve nos fondateurs, nous continuons<br />

à accompagner le changement, en<br />

rayonnant désormais bien au-delà des<br />

frontières nationales, assure Gérard Hoffmann.<br />

Aujourd’hui, nous accompagnons<br />

nos clients dans leur migration vers des<br />

environnements hybrides, entre cloud<br />

privé et ressources publiques, en garantissant<br />

une gouvernance optimale et le<br />

respect des enjeux réglementaires. Et<br />

nous nous préparons à les accompagner<br />

à travers l’ère de l’intelligence artificielle,<br />

prochaine évolution perceptible. »<br />

En quatre décennies, Telindus a connu un<br />

développement extraordinaire. En 1985,<br />

l’entreprise comptait environ 70 collaborateurs.<br />

Ils sont 519 à la fin de l’année<br />

2018. La dernière décennie a été la plus<br />

faste de son histoire, avec une croissance<br />

de 147 % du chiffre d’affaires entre 2004<br />

et 2018. Souhaitons à Telindus, à travers<br />

Proximus Luxembourg, et en compagnie<br />

de Tango, quarante nouvelles belles années<br />

de succès.<br />

Proximus Luxembourg SA<br />

18, rue du Puits Romain<br />

Z.A. Bourmicht<br />

L-8070 Bertrange<br />

(Source ITnation)


Entrevue Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

LE TRANSPORT ROUTIER,<br />

GRAND OUBLIÉ<br />

DE LA CONVENTION FISCALE<br />

Parce qu’elle induit une double imposition<br />

pour les chauffeurs salariés qui ne résident<br />

pas au Luxembourg, mais y travaillent, la<br />

nouvelle convention fiscale signée entre la<br />

France et le Luxembourg pose problème<br />

aux transporteurs routiers. Le secteur<br />

craint que le recrutement de chauffeurs<br />

qualifiés et la gestion administrative<br />

soient plus difficiles. Le Groupement<br />

Transport réclame une rectification au<br />

plus vite.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

IMAGE : ARTHUR WELTER TRANSPORTS<br />

L<br />

e 20 mars dernier, la France et le Luxembourg<br />

ont signé une nouvelle convention<br />

fiscale liant les deux pays. Remplaçant<br />

celui en vigueur depuis 1958, ce document<br />

précise notamment la manière dont sont imposés<br />

les quelque 96.000 frontaliers français<br />

qui exercent une activité professionnelle au<br />

Luxembourg. Le secteur du transport routier<br />

a néanmoins été totalement évincé des négociations.<br />

Et les conséquences sont fâcheuses.<br />

LES CHAUFFEURS FRONTALIERS<br />

PÉNALISÉS<br />

Les salariés sont imposés, en principe, dans<br />

l'État où l'emploi est exercé. Un frontalier<br />

français travaillant pour un employeur<br />

luxembourgeois est donc imposé au<br />

Grand-Duché, pour peu qu’il n’exerce pas<br />

sa fonction dans un autre État (l’État de sa<br />

résidence ou un État tiers) pendant une période<br />

excédant au total 29 jours sur l’année.<br />

Vivianne et Marianne Welter<br />

Les chauffeurs routiers, de par la nature même<br />

de leur fonction, sont eux amenés à traverser<br />

des frontières régulièrement. « Le Grand-Duché<br />

est un petit pays. Il est donc vraiment<br />

difficile pour nous, transporteurs, de ne pas<br />

traverser de frontière », commente Marianne<br />

Welter, Présidente du Groupement Transport<br />

(GT), fédération affiliée à la clc.<br />

Dans ce contexte, la situation des chauffeurs<br />

routiers salariés qui ne résident pas<br />

au Luxembourg, mais qui travaillent pour<br />

une entreprise luxembourgeoise se montre<br />

particulièrement complexe. L’Administration<br />

des contributions la résume de cette manière<br />

: « Lorsqu’un chauffeur exerce son activité<br />

sur le territoire luxembourgeois, le droit<br />

d'imposition du salaire se rapportant à cette<br />

activité revient au Luxembourg étant donné<br />

que l'employeur est une entreprise de transport<br />

luxembourgeoise.<br />

54 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Transport<br />

« NOUS CRAIGNONS QUE CETTE CONVENTION<br />

RENDE LE RECRUTEMENT DES TRAVAILLEURS<br />

FRANÇAIS PLUS COMPLEXE »<br />

PAS TOUS DANS LE MÊME BATEAU<br />

Une situation d’autant plus absurde que seul le<br />

transport routier est concerné par cette problématique.<br />

La convention fiscale avec la France<br />

prévoit en effet des facilités pour le transport<br />

fluvial, ferroviaire et aérien dans le cadre du<br />

trafic international. Mais elle omet le transport<br />

routier, comme c’était déjà le cas avec la<br />

convention précédente. « Pourtant, je ne vois<br />

aucune différence entre un capitaine qui navigue<br />

sur le Rhône avec un bateau immatriculé<br />

au Luxembourg et un chauffeur poids lourd qui<br />

roule en France avec une plaque jaune, s’insurge<br />

Marianne Welter. Il n’y a pas de raison<br />

que nous soyons considérés différemment des<br />

autres acteurs du transport. »<br />

Lorsqu’un même chauffeur exerce son activité<br />

sur le territoire de l'État dont il est un<br />

résident ou sur le territoire d'un État tiers, le<br />

salaire est imposé dans l'État de résidence du<br />

salarié si son séjour dans un État tiers ne dépasse<br />

pas 183 jours. »<br />

UNE ENTRAVE AU RECRUTEMENT<br />

Cette législation n’est pas sans poser de<br />

problème pour les acteurs du transport<br />

routier. « Bien que les salaires soient plus<br />

élevés au Luxembourg, ce régime peine à<br />

compenser les contraintes liées à un travail<br />

transfrontalier. Avec une telle législation,<br />

les chauffeurs n’ont plus réellement d’intérêt<br />

de travailler au Luxembourg, déplore<br />

Marianne Welter. Or, nous avons, plus que<br />

jamais, besoin de main d’œuvre. »<br />

Le secteur du transport routier est en effet<br />

confronté à une pénurie de chauffeurs.<br />

Les entreprises sont amenées à recruter à<br />

l’étranger. « Nos chauffeurs sont rarement<br />

luxembourgeois, explique la Présidente du<br />

GT. Nous avons besoin de nous tourner vers<br />

nos pays voisins, voire plus loin, pour trouver<br />

du personnel qualifié. Mais pour parvenir<br />

à convaincre des candidats de venir travailler<br />

au Luxembourg, le pays doit rester attractif<br />

à leurs yeux. Or, nous craignons que cette<br />

convention rende le recrutement des travailleurs<br />

français plus complexe. »<br />

Au-delà de ces difficultés, une telle convention<br />

pose aussi problème d’un point de vue<br />

administratif et logistique. « Nous devons<br />

tenir compte de cette fiscalité pour organiser<br />

notre dispatching, jongler avec les réglementations<br />

en matière de détachement,<br />

réfléchir à quel chauffeur nous pouvons<br />

envoyer dans quel pays, commente Marianne<br />

Welter. C’est un travail fastidieux. »<br />

D’autres pays sont d’ailleurs parvenus à négocier<br />

des conditions plus avantageuses pour<br />

les transporteurs routiers. La convention fiscale<br />

belgo-française, par exemple, écarte la<br />

double imposition et simplifie ainsi grandement<br />

le système. Elle prévoit qu'un résident<br />

belge qui travaille pour un employeur français<br />

est taxé en France, en tant qu’État d'établissement,<br />

pour le transport effectué sur le territoire<br />

des deux États, France ou Belgique. Et il<br />

en va de même dans la situation inverse.<br />

DES BÂTONS DANS LES ROUES<br />

Le Groupement Transport regrette d’avoir<br />

été évincé des consultations préalables à la<br />

signature de la convention fiscale. Il a pourtant<br />

réagi immédiatement, en adressant une<br />

lettre au ministre des Finances en juin 2018<br />

pour lui faire part de son mécontentement.<br />

La lettre faisant état de certains griefs à l’encontre<br />

de cette convention est malheureusement<br />

restée sans réponse à ce jour. « Nous<br />

avons le sentiment de ne pas être écoutés,<br />

pire que l’on nous met des bâtons dans les<br />

roues, confie Marianne Welter. Des décisions<br />

sont prises sans prendre le pouls du secteur,<br />

sans tenir compte des réalités du terrain et<br />

de nos besoins en tant que transporteurs. »<br />

Alors que les gouvernements luxembourgeois<br />

successifs ont affiché la volonté de<br />

promouvoir et développer la logistique au<br />

niveau national, le Groupement Transport<br />

souhaite qu’un correctif soit apporté à cette<br />

convention au plus vite.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 55


En coulisse Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

JEAN-CLAUDE JUCHEM :<br />

« LES ENTREPRISES DOIVENT PRENDRE<br />

CONSCIENCE DU COÛT DE LA MOBILITÉ »<br />

Très souvent évoquée lors des dernières élections, la question de la mobilité est plus<br />

que jamais d’actualité, en particulier pour les entreprises qui sont chaque jour confrontées<br />

à l’encombrement des axes routiers. Conscient de l’importance de cette problématique,<br />

le nouveau gouvernement s’est engagé à mettre en place une série de mesures destinées<br />

à fluidifier le trafic. Jean-Claude Juchem, Directeur général de l’Automobile Club<br />

Luxembourg (ACL), revient avec nous sur celles-ci et évoque les moyens qui pourraient<br />

permettre aux entreprises de faire face aux nombreux problèmes de mobilité.<br />

TEXTE : MATHIEU ROSAN<br />

IMAGE : DR/ACL<br />

QUE PENSEZ-VOUS DES ANNONCES<br />

FAITES RÉCEMMENT<br />

PAR LE GOUVERNEMENT<br />

CONCERNANT LA MOBILITÉ<br />

AU LUXEMBOURG (GRATUITÉ<br />

DES TRANSPORTS,<br />

ÉLECTROMOBILITÉ…) ?<br />

Concernant la gratuité des transports en<br />

commun, je rappelle que nous avons tous<br />

les jours 200 000 frontaliers. Beaucoup travaillent<br />

dans des secteurs tels que l’industrie,<br />

la santé, les services ou encore la logistique,<br />

et on oublie que, très souvent, les<br />

transports publics ne sont pas une solution<br />

envisageable pour eux. Les employeurs ont<br />

besoin de salariés flexibles et disponibles, ce<br />

que ne permettent pas aujourd’hui les transports<br />

en commun. Il y a ici une rigidité qui<br />

n’est pas envisageable pour les entreprises.<br />

« ON NE S’EST JAMAIS FONDÉ<br />

SUR DES CHIFFRES<br />

PROCHES DE LA RÉALITÉ »<br />

LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU<br />

AUTOROUTIER A ÉGALEMENT<br />

ÉTÉ ÉVOQUÉ…<br />

D’après le Statec, en 2000, 318 000 véhicules<br />

ont été immatriculés au Luxembourg<br />

contre 482 000 aujourd’hui.<br />

Ajoutez à cela 100 000 frontaliers supplémentaires<br />

sur la même période sur<br />

des infrastructures qui ne se sont pas<br />

adaptées. Comment voulez-vous assurer<br />

des trajets de qualité aux usagers ? Il faut<br />

effectivement trouver des solutions pour<br />

améliorer les grands axes du pays, et ce<br />

le plus rapidement possible.<br />

LES PROBLÈMES DE MOBILITÉ<br />

POUR LES PARTICULIERS<br />

ET LES ENTREPRISES<br />

NE SONT PAS LES MÊMES.<br />

ON A PARFOIS L’IMPRESSION<br />

QUE LES ENTREPRENEURS<br />

SONT PARFOIS MIS À L’ÉCART<br />

DANS CE DÉBAT.<br />

ÊTES-VOUS D’ACCORD AVEC CELA ?<br />

Je vais répondre simplement en disant que<br />

l’ACL est une entreprise, et jusqu’à présent,<br />

nous n’avons pas été impliqués dans<br />

la recherche de solutions alternatives.<br />

FRANÇOIS BAUSCH AVAIT<br />

PRÉSENTÉ, IL Y A BIENTÔT UN AN,<br />

SA STRATÉGIE POUR UNE MOBILITÉ<br />

DURABLE, INTITULÉE « MODU 2.0 ».<br />

CELLE-CI DOIT PERMETTRE<br />

À L’HORIZON 2025 DE RENDRE<br />

LE TRAFIC PLUS FLUIDE<br />

AUX HEURES DE POINTE.<br />

PEUX-TON DÉJÀ TIRER UN PREMIER<br />

BILAN DE CETTE MESURE ?<br />

Même s’il est basé sur l’édition précédente,<br />

une grande partie du programme<br />

n’a pas encore été mis en œuvre et il est<br />

donc encore trop tôt pour faire un premier<br />

bilan. Malgré tout, il faut encourager<br />

ce genre d’initiative même si la question<br />

qu’il faut surtout se poser c’est de<br />

savoir si cela permettra de répondre aux<br />

problèmes de la majorité des résidents<br />

et des frontaliers. Prenons l’exemple du<br />

Tram. À l’échelle du pays, cela concerne<br />

combien de personnes ? Évidemment on<br />

constate que les choses changent, mais<br />

ce n’est pas encore assez pour aider la<br />

56 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Entrevue Transport<br />

entreprise un Mobility Manager qui serait<br />

sensible à ces questions et qui serait en<br />

mesure de proposer à son employeur des<br />

solutions viables face à ces problèmes.<br />

Jean-Claude Juchem<br />

majorité des personnes. Il y a également<br />

un problème de données chiffrées sur<br />

lesquelles se baser pour faire évoluer la<br />

mobilité. C’est là-dessus que nous avons<br />

perdu beaucoup de temps ces 30 dernières<br />

années, car on ne s’est jamais fondé<br />

sur des chiffres proches de la réalité.<br />

L’ANNÉE DERNIÈRE VOUS LANCIEZ<br />

LE PROGRAMME DE FORMATION<br />

« MOBILITY MANAGEMENT TRAI-<br />

NING » QUI AURA LIEU EN MARS<br />

PROCHAIN. POUVEZ-VOUS NOUS<br />

EN DIRE UN PEU PLUS… ?<br />

L’idée est d’abord d’expliquer une certaine<br />

terminologie de la mobilité. On s’est rendu<br />

compte qu’en fonction des secteurs d’activité<br />

les attentes ne sont pas les mêmes<br />

pour les entrepreneurs et les particuliers.<br />

Le but de la formation est de lier toutes ces<br />

personnes pour qu’elles puissent avoir la<br />

même compréhension des problèmes de<br />

mobilité. Leur expliquer comment se forment<br />

les embouteillages, comment adapter<br />

son comportement ou encore quelles<br />

sont les solutions qui s’offrent à nous.<br />

Pour les entreprises nous souhaitons notamment<br />

leur faire prendre conscience du<br />

coût de la mobilité. On s’est ici inspiré de<br />

la fonction du travailleur désigné et on<br />

s’est dit qu’avec le nombre d’embouteillages<br />

croissant et les problèmes de mobilité,<br />

il serait utile d’avoir dans chaque<br />

QUELS SONT FINALEMENT<br />

LES GRANDS AXES À DÉVELOPPER<br />

POUR FLUIDIFIER LE TRAFIC ?<br />

Je pense qu’il faut avant tout une prise de<br />

conscience de chacun, car cela ne peut<br />

plus durer. La population et les frontaliers<br />

augmentent et se déplacent sur des<br />

créneaux de plus en plus serrés. Partant<br />

de ce constat, ne faut-il pas faire en sorte<br />

de décaler les horaires de travail quand<br />

cela est possible ? Ou encore, réfléchir à<br />

la question du télétravail ? Évidemment, le<br />

fait de prendre des mesures pour mieux<br />

gérer la prise en charge des véhicules accidentés<br />

est fondamental. Enfin, il faut<br />

absolument adapter les infrastructures.<br />

On peut par exemple évoquer l’utilisation<br />

des voies de bus aux heures de pointe.<br />

Cela se fait dans d’autres pays et ça fonctionne<br />

très bien ! En revanche, l’État ne<br />

peut évidemment pas tout faire. Il faut<br />

que les entreprises et les particuliers<br />

soient mieux informés afin de les inciter à<br />

trouver d’autres alternatives.<br />

482 000<br />

En 2000, 318 000 véhicules<br />

ont été immatriculés au Luxembourg<br />

contre 482 000 aujourd’hui<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 57


News Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

ONLINE<br />

UN NOUVEAU SITE WEB<br />

POUR LE GROUPEMENT TRANSPORTS<br />

Le Groupement des Entrepreneurs de Transports a mis en place<br />

un nouveau site internet qui servira principalement de plateforme<br />

de visibilité et d’information pour ses 200 membres.<br />

Les visiteurs du site ont la possibilité de s’informer sur le marché<br />

des transports de marchandises par route au Luxembourg, ainsi<br />

que de rechercher une entreprise de transports luxembourgeoise<br />

à l’aide d’un outil de géolocalisation qui a nouvellement été créé.<br />

Les membres de la fédération « Groupement Transports » auront<br />

désormais accès à un espace réservé aux membres, leur permettant<br />

d’accéder à des documents privés ainsi que de diffuser des<br />

offres d’emploi via la nouvelle rubrique « Jobs ».<br />

En plus d’une navigation et d’une conception améliorées, le nouveau<br />

site Web est bilingue (FR/ DE).<br />

Plus d’informations sur www.groupement-transport.lu<br />

BREXIT – TRANSPORT<br />

LES ENTREPRISES DE TRANSPORTS LUXEMBOURGEOISES<br />

SE PRÉPARENT À UN « BREXIT » SANS ACCORD<br />

Dans l’éventualité d’un « Brexit » sans accord en date<br />

du 29 mars prochain, les transports internationaux en relation<br />

avec le Royaume-Uni seront uniquement possibles moyennant<br />

une autorisation multilatérale dite « CEMT ».<br />

Selon les informations de la fédération patronale<br />

« Groupement Transports » quatorze entreprises<br />

de transports luxembourgeoises ont introduit des demandes<br />

afin d’obtenir des licences « CEMT ».<br />

À ce stade, il n’est toujours pas clair quand et sous quelle<br />

forme le Royaume-Uni va quitter l’Union européenne,<br />

mais pour les entreprises de transport, il est impératif<br />

de se préparer à toutes les éventualités.<br />

Plus d’informations sur www.groupement-transport.lu<br />

ENVIRONNEMENT<br />

L’UE VEUT RÉDUIRE<br />

LES ÉMISSIONS DE CO 2<br />

DES CAMIONS<br />

L’Union européenne impose de réduire les émissions de camions<br />

de 30 % jusqu’en 2<strong>03</strong>0. Selon l’accord trouvé entre l’exécutif de l’UE<br />

et le Parlement, les poids lourds devront réduire leurs émissions<br />

de 15 % d’ici à 2025 et de 30 % d’ici à 2<strong>03</strong>0 par rapport aux niveaux<br />

de <strong>2019</strong>. Les constructeurs devront également s’assurer que les<br />

véhicules à faibles émissions ou à zéro émission représentent 2 %<br />

de la part de marché des véhicules neufs d’ici 2025. Cette disposition<br />

vise à inciter les constructeurs à investir dans des alternatives plus<br />

propres aux camions diesel.<br />

Les constructeurs de camions déplorent la décision de l’UE<br />

et veulent attirer l’attention sur le manque d’infrastructures<br />

de recharge en Europe adaptées aux motorisations propres.<br />

Plus d’informations sur www.groupement-transport.lu<br />

58 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Les dessous de la clc BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

LA CLC ET VOUS : DEUX FORMULES 0 SOUCIS<br />

POUR ÊTRE EN RÈGLE AVEC LE RGPD EN UTILISANT<br />

CLCDPO ET LE SERVICE DE DPO EXTERNALISÉ !<br />

Tout au long de l’année 2018, dans cette<br />

nouvelle rubrique dédiée aux avantages<br />

d’être membre à la clc, vous avez déjà pu<br />

découvrir un aperçu de ce que nous mettons<br />

en place pour répondre à vos besoins<br />

et attentes. Depuis le 25 mai 2018,<br />

chaque entreprise doit être en règle<br />

avec la loi sur la protection des données<br />

(RGPD). Et vous, où en êtes-vous ?<br />

TEXTE : MARIE-LAURE MOREAU,<br />

RESPONSABLE COMMUNICATION CLC<br />

Les journées sont courtes et les semaines<br />

passent trop vite... il est bien souvent compliqué,<br />

voire impossible, de faire face à la<br />

montagne d’obligations administratives imposées.<br />

Pourtant en matière de RGPD, il est<br />

désormais obligatoire de mettre en place<br />

une gestion rigoureuse des données personnelles<br />

de vos clients, sensibles ou non.<br />

Pour vous accompagner dans cette démarche<br />

et vous permettre de rester concentré<br />

sur votre activité principale, la clc a développé<br />

deux solutions : clcDPO (élaborée<br />

avec un partenaire expert membre de la clc)<br />

et le service de DPO externalisé.<br />

CLCDPO<br />

– RAPIDITÉ ET EFFICACITÉ !<br />

Plateforme en ligne collaborative et très facile<br />

d’utilisation, elle permet à tout responsable<br />

de traitement des données (gérant,<br />

chef d’entreprise...) de gérer de manière<br />

sécurisée ses registres. Oubliez votre tableau<br />

Excel et profitez d’un outil vous permettant<br />

d'obtenir de meilleures pratiques<br />

de protection de données, de minimiser les<br />

risques de ne pas être en conformité ! Éditez<br />

également, en un clic, un rapport complet<br />

sur le RGPD dans votre entreprise, très<br />

pratique en cas de contrôle de la CNPD!<br />

La clc propose à ses membres un tarif annuel<br />

préférentiel négocié avec une réduction<br />

de 15%, pour un abonnement d’une<br />

année, comprenant 1 registre de traitement<br />

et 1 utilisateur.<br />

DPO EXTERNALISÉ<br />

- SOLUTION 0 SOUCI !<br />

Pour ses membres TPE et PME n’ayant pas<br />

la possibilité de désigner un DPO (manque<br />

de personnel, manque de temps...), la clc a<br />

mis en place un service de DPO externalisé<br />

en mettant à disposition de toute entreprise<br />

de moins de 100 salariés le DPO<br />

de la clc pour traiter vos données. L'offre<br />

annuelle se base sur le nombre d’employés<br />

et un devis peut être effectué sur demande.<br />

Vous êtes membre de la clc et vous cherchez<br />

une solution simple pour être en<br />

conformité avec le RGPD ?<br />

Contactez Gaëlle Lipinski,<br />

Juriste & DPO de la clc pour une étude<br />

de vos besoins et un devis personnalisé :<br />

gaelle.lipinski@clc.lu.<br />

60 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA<br />

News juridique<br />

DROIT DU TRAVAIL<br />

CONGÉS ACCEPTÉS<br />

PAR L’EMPLOYEUR,<br />

PUIS ANNULÉS<br />

Jurisprudence – droit du travail<br />

– congés acceptés annulés par la suite<br />

moyennant compensation – circonstances<br />

exceptionnelles - art. L.233-10 du Code<br />

du travail – refus du salarié<br />

de se présenter à son poste de travail<br />

le 1 er jour des congés pourtant annulés<br />

– licenciement pour motif grave abusif<br />

(oui) -CSJ, 25/10/2018, n°44386<br />

Le congé est fixé à la demande du salarié<br />

et selon les désirs de ce dernier.<br />

Il est accordé ou refusé par l’employeur<br />

selon les besoins du service. Une fois<br />

accordé, il constitue un acte unilatéral<br />

irrévocable. Seule une annulation<br />

d’un commun accord entre l’employeur<br />

et son salarié est permise.<br />

Aucune dérogation n’est dès lors possible.<br />

DROIT DU TRAVAIL ET<br />

DE LA SÉCURITÉ SOCIALE<br />

DROIT DU TRAVAIL<br />

CDD SIGNÉ PUIS RÉSILIÉ PAR L’EMPLOYEUR<br />

AVANT L’ENTRÉE EN FONCTION<br />

Jurisprudence – droit du travail – CDD signé et résilié avant entrée en fonction<br />

– période d’essai – licenciement (oui) pendant la période d’essai (non)<br />

- licenciement abusif – Salaires des mois de CDD à payer en intégralité<br />

- CSJ, 18/10/2018, n°453<strong>03</strong><br />

La période d’essai est incluse dans le contrat de travail et a comme point<br />

de départ le commencement d’exécution du contrat. La rupture prononcée<br />

avant le commencement d’exécution du contrat ne peut pas être qualifiée<br />

de rupture d’une période d’essai, mais bien en rupture abusive à l’initiative<br />

de l’employeur, car sans indication de motifs. Les dommages-intérêts sont fixés,<br />

parce qu’il s’agit d’un CDD, au montant au moins égal aux rémunérations<br />

que le salarié aurait perçues jusqu’au terme du contrat.<br />

Une question demeure : la résiliation par le salarié d’un CDD avant<br />

le commencement d’exécution permet-elle à l’employeur de percevoir<br />

les dommages-intérêts fondés sur le même calcul ?<br />

CHANGEMENTS DANS<br />

LES INDEMNITÉS PÉCUNIAIRES<br />

POUR MALADIE<br />

Législation luxembourgeoise<br />

– droit du travail – droit de la sécurité<br />

sociale - changements depuis le 1 er<br />

janvier <strong>2019</strong> – maladie – indemnités<br />

pécuniaires – cessation de plein droit<br />

du contrat de travail.<br />

Depuis le 1 er janvier <strong>2019</strong>, le salarié<br />

a droit à l’indemnité pécuniaire<br />

de maladie limitée à un total<br />

de 78 semaines (52 semaines<br />

précédemment). Le contrat de travail<br />

cesse donc de plein droit après<br />

ces 78 semaines. Le calcul de la période<br />

de 77 jours durant laquelle l’employeur<br />

doit maintenir la continuation de salaire<br />

se fait sur une période de référence<br />

de 18 mois (12 mois précédemment).<br />

Les 26 semaines de protection contre<br />

le licenciement restent inchangées.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 61


Networking<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

11.02.<strong>2019</strong><br />

TOUS FONDUS DE MOBILITÉ !<br />

Pour son dernier Networking, le 11 février<br />

<strong>2019</strong>, la clc s’était invitée dans les locaux de<br />

l’entreprise luxembourgeoise Sales-Lentz,<br />

afin d’évoquer l’une de ses préoccupations<br />

majeures du moment : les nouveaux<br />

besoins en mobilité, ses offres, ses enjeux<br />

et son impact. Pour l’appuyer dans sa réflexion<br />

sur ce sujet d’actualité, elle avait invité<br />

AXA Luxembourg – sponsor de l’événement<br />

– autour d’une table ronde studieuse,<br />

où les idées ont fusé. Au programme également,<br />

une visite – ludique– des locaux de<br />

la société en véhicule autonome. Enfin, pour<br />

les 120 membres de la clc présents, la soirée<br />

s’est achevée, comme à l’accoutumée,<br />

par un très convivial walking dinner qui a<br />

largement fait part à la tradition savoyarde,<br />

le tout servi au cœur du Lentz’en Chalet de<br />

l’entreprise de transports !<br />

TEXTE : SARAH BRAUN<br />

IMAGES : MARIE DE DECKER<br />

62 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>03</strong>.<strong>2019</strong> BUSINESS MEDIA Networking<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce <strong>CONNECT</strong> - 63


Networking<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

64 - <strong>CONNECT</strong><br />

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Networking<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>03</strong>.<strong>2019</strong><br />

66 - <strong>CONNECT</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


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