• Photo du mois Photo Ciné Club de l’Espace Biscarrosse Le faiseur de nuages par Eric FREDON - 25 novembre 2018 - Biscarrosse plage - F/16 - 1/160 s - ISO 100 24
• Médiathèque de Mimizan Le jour où la Durance de Marion Muller-Collard SÉLECTIONS médiathèques Dans la Collection Sygne : un espace pour des voix venues d’autres disciplines (sciences humaines, musique…) ici un doctorat de théologie. Bastien est mort dimanche. Il était né lourdement handicapé et n’avait jamais pu parler ni adresser un regard à quiconque. Sa mère, Sylvia, s’est occupé de lui pendant 37 ans. Le récit se déroule entre le jour du décès et celui de la cérémonie. Sylvia est perdue, des souvenirs affluent révélant l’histoire familiale. Parallèlement une pluie diluvienne fait monter les eaux de la Durance qui menacent de faire céder des digues. Cette même Durance qui a déjà du être canalisée il y a longtemps non sans conséquences sur cette famille… Mère et Durance unies symboliquement. Comment vivre avec le passé, comment vivre avec l’absence ? Comment faire quand les digues que l’on s’est construit explosent ? Caroline Ducourt Bibliothécaire Médiathèque de Mimizan • Médiathèque de Biscarrosse Appelez-moi Nathan de Catherine Castro et Quentin Zuttion « C’est quoi cette blague », ou la réaction de Lila, 12 ans, quand elle se rend compte que sa poitrine grossit. « Tu m’dégoûtes », lance-t-elle en s’observant dans le miroir. Plus tard, elle cachera ses serviettes hygiéniques usagées, comme pour nier ce qui lui arrive. Son corps lui rappelle cruellement qu’elle est une fille alors que tout en (elle) lui souhaite être un garçon, Nathan. Il lui faut d’abord réaliser cela, se le dire à (elle-même) lui-même, se rendre compte que la nature a contrecarré ses plans. Puis il faudra l’expliquer à ses amis, avec lesquels cela se passera plutôt bien, à sa famille, qui doutera et se questionnera tant et tant, et à la société, qui ne sera pas toujours compréhensive. Annie, ma collègue également animatrice du secteur jeunesse, avait présenté une série de romans palpitante, Les Porteurs, dans lequel les jeunes avaient jusqu’à 16 ans pour choisir s’ils souhaitaient être fille ou garçon. Ici, la trame est réelle, elle se passe de nos jours. Et choisir son sexe dans la réalité n’est pas de tout repos ! Marion Remazeilles Bibliothécaire Médiathèque de Biscarrosse • Médiathèque de Parentis Lèvres de pierre de Nancy Huston Dans ce roman, Nancy Huston établit un parallèle surprenant entre Saloth Sar, alias Pol Pot, bourreau du peuple kmer, et son double littéraire Dorrit : «Deux enfants dévorés d’abord par la peur puis par la rage. Deux bouches sur lesquelles flotte en permanence un sourire trompeur. Quatre lèvres de pierre.». Dans la première partie «L’homme nuit», on découvre Saloth Sar : l’enfant, énurétique et piètre élève, est protégé par sa mère mais raillé par ses frères et ses camarades. D’une famille de petite noblesse liée à la monarchie en place, il suit d’abord un enseignement dans une école bouddhique. Puis il fréquente un établissement français où il ne brille pas vraiment, mais où un séduisant prêtre français l’initie à l’amour et à la poésie. Il obtient une bourse pour suivre un enseignement technologique en France. Avec ses mauvais résultats scolaires il n’obtiendra pas son diplôme mais deviendra communiste. Revenu au Cambodge il rentre rapidement dans la clandestinité. Le Cambodge, accusé de servir de base aux communistes vietnamiens, est alors bombardé par les Américains. La deuxième partie met en lumière Dorrit, jeune canadienne soumise à un père très invasif, déçue par un amant désinvolte, qui vient poursuivre ses études à Paris, fréquente les milieux de gauche plutôt favorables aux changements qui se profilent au Cambodge. Anorexique, elle cache son mal de vivre derrière un sourire indéchiffrable. Des lèvres de pierre scellées sur les souffrances tues. Michèle Cercle des Lecteurs Médiathèque de Parentis-en-Born 25