Maintenance & Entreprise n° 656 bis

MAINTENANCE EN RÉGIONS
effet, très peu de grandes entreprises de
maintenance comme dans des grands
bassins comme le Havre et Fos.
M&E : QUELS SONT VOS BASSINS
D’EMPLOI ?
B.G. : Nous avons plusieurs petites
zones d’activités comme les vallées pour
l’industrie de la houille blanche et la
zone plus urbaine de Chambéry avec
une industrie plus diversifiée.
M&E : QUELS SONT LES
EMPLOYEURS LES PLUS
IMPORTANTS DE L’INDUSTRIE
DANS VOTRE RÉGION ?
B.G. : Le premier employeur en Savoie
est Ugitech avec plus de 1 000 salariés.
Cette société localisée à Ugine dans
le Val d’Arly fabrique de l’acier inox.
Ensuite, la société Trimet située à
Saint-Jean-de-Maurienne produit
de l’aluminium. Enfin, Serroglobe
fabrique du silicium et ses dérivés dans
2 usines en Savoie : 1 en Parentaise et
1 en Maurienne. Son siège social se
trouve à Chambéry. Ces entreprises se
sont installées, il y a très longtemps en
Savoie grâce à une hydroélectricité très
compétitive.
M&E : QUELS SONT LES ENJEUX DE
LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE
DANS LA RÉGION ?
B.G. : Comme les sociétés de
maintenance industrielle sont de
petite taille, elles ont des enjeux de
labellisation, de certification et de
montée en compétences parce-que
leurs grands donneurs d’ordre qui
sont les grosses usines du département,
attendent de leurs sous-traitants
d’être certifiés, labelisés en termes
de maîtrise de la qualité, d’impact
sur l’environnement et de sécurité
des salariés. Ils veulent que ces soustraitants
acquièrent ces compétences
de travailler en sécurité en protégeant
l’environnement qui est un vrai sujet
© DR
« Ce tissu est constitué
essentiellement de TPE
et de PME. »
en Savoie. D’ailleurs, les sous-traitants
obtiennent ces labélisations et ces
certifications. Nous les aidons dans
ce processus et cela fait partie des
programmes que pilote notre CCI. En
outre, les attentes concernent leur taille
et leur croissance. Certains s’associent
brillamment dans des groupements
et des associations de sous-traitants.
Ainsi, il est plus facile de diversifier
ses compétences, notamment en
termes de conception, de nouvelles
technologies et d’Industrie du Futur
quand on atteint une certaine taille.
Cela est vrai, par exemple, pour le
constructeur du tunnel Lyon-Turin
dont le chantier est en Savoie. Comme
les donneurs d’ordre historique, le
constructeur du tunnel a les mêmes
attentes concernant la capacité à mener
des chantiers importants en sécurité
et en respectant l’environnement.
Ce chantier représente aussi une
opportunité de croissance formidable
pour un très grand nombre de soustraitants
savoyards et cela est très
positif pour le tissu économique.
Rencontres
matinale
de la CCI
en novembre
2019.
M&E : QUELLES SONT LES
TENDANCES EN MATIÈRE DE
FORMATION ?
B.G. : Les enjeux sont liés à ces
nouvelles tendances. Il y a, en effet,
des nouvelles technologies qui se
développent en termes de maintenance
et qui tournent autour de l’Industrie
du Futur comme l’utilisation de
drones pour surveiller un certain
nombre d’installations telles que les
dispositifs linéaires (tuyauterie, lignes
de haute tension…). Il faut les inspecter
manuellement et cela demande
beaucoup de temps. Il est donc
nécessaire de former les techniciens
sur cette nouvelle technologie.
L’impression 3 D est également une
tendance forte pour la fabrication de
pièces de rechange et éventuellement
des pièces provisoires en attendant des
pièces de rechange définitives.
Des formations concernant le pilotage
d’installation sont aussi une tendance
importante. Les installations de
supervision des industriels sont
pilotées à partir d’un nombre important
de données techniques. Comme le
pilotage est de plus en plus sophistiqué
et numérisé, les techniciens et les
ouvriers sont de plus en plus équipés de
tablettes. Tous ces matériels demandent
d’être entretenus. Cela nécessite
énormément de compétences en terme
numérique et digital.
Une autre tendance forte : l’efficacité
énergétique. Nous sommes au cœur
de l’industrie du futur. Cela consiste
à limiter l’impact de l’usine sur son
environnement comme réduire la
consommation d’eau et de matières
premières et les déchets. Cela nécessite
aussi des technologies nouvelles,
notamment pour mesurer en temps réel
la consommation des énergies. Tout
cela doit être donc mesuré de manière
réactive afin de détecter la moindre
dérive par rapport à la production
optimale définie. La moindre dérive
doit donc être identifiée et tracée par
les équipes. Plusieurs technologies
interviennent alors dans ces processus
de manière plus réactive en temps réel :
des capteurs qui peuvent identifier les
dérives jusqu’aux systèmes de pilotage,
permettent de corriger ces dérives et de
revenir dans un système de production
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°656 bis • Janvier 2020 I 31