Production Maintenance n°42
DOSSIER SPÉCIAL MESURE : Quels moyens pour détecter les pannes ?
DOSSIER SPÉCIAL MESURE : Quels moyens pour détecter les pannes ?
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TECHNOLOGIE<br />
Détecter les défaillances<br />
bien en amont<br />
Page > 14<br />
MANAGEMENT<br />
Anticiper les grands arrêts<br />
de maintenance<br />
Page > 26<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
La maintenance au service<br />
de l’hydraulique<br />
Page > 48<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
Lutter ensemble contre<br />
les accidents<br />
Page > 54<br />
PROJET<br />
Dubai, futur épicentre<br />
de la maintenance<br />
d’avions d’affaires<br />
Page > 8<br />
DOSSIER SPÉCIAL MESURE :<br />
Quels moyens pour détecter les pannes ?<br />
> page 14<br />
N° 42 août 2013 tRIMEStRIEL 20 €
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Editorial<br />
Partager les connaissances,<br />
éviter les catastrophes<br />
Le vendredi 12 juillet, dans l’après-midi, le déraillement du train Paris-Limoge Téoz n°3657 en gare de Brétigny-sur-Orge<br />
(dans l’Essonne) entraîne une catastrophe ferroviaire, un phénomène devenu rare en France, mais<br />
qui a provoqué la mort de six personnes et une soixantaine de blessés. En cause : le retournement d’une éclisse.<br />
Au sein de la direction, et à l’heure où est rédigé cet éditorial au goût de vacances un peu macabres (le prochain<br />
sera plus optimiste, c’est promis !), on ignore encore les raisons de ce renversement d’agrafe entrainant le déraillement<br />
d’un des essieux du train ; l’anomalie mécanique semble être écartée en raison d’une inspection effectuée<br />
quelques jours avant le drame, tout comme l’acte de malveillance puisqu’à peine trente minutes auparavant, un<br />
RER C circulait sur les mêmes voies ; les malfaiteurs n’auraient disposé que de trop peu de temps pour retirer<br />
l’éclisse de ses quatre boulons.<br />
C’est donc, comme le suggèrent certains experts (contrairement à l’erreur humaine qui a provoqué la catastrophe<br />
en Espagne) vers l’état général du réseau et les baisses successives de budget que se portent tous les regards.<br />
Lorsque nos confrères du quotidien Libération relatent les multiples soucis et dysfonctionnements quasi-quotidiens<br />
du réseau et des installations en gare de Brétigny (cf. Libération du 15 juillet 2013), ils font également part<br />
d’une éclisse certes en état de fonctionnement « mais en fin de vie », et dont le remplacement n’était probablement<br />
pas programmé.<br />
Cet accident touche du doigt la réduction de près de 20% des budgets dédiés à la maintenance durant les<br />
vingt dernières années. Le secteur bien particulier du ferroviaire ainsi que son organisation complexe – et dont<br />
les résultats de la fusion RFF-SNCF laissent perplexe – ne ressemblent bien entendu pas vraiment au profil<br />
des entreprises industrielles qui figurent parmi les lecteurs de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>. Pourtant, les uns et les<br />
autres pourraient échanger davantage sur les retours d’expérience de chacun et partager ses bonnes pratiques.<br />
D’ailleurs, la collaboration régulière de Lionnel Parant, ingénieur de maintenance et officier mécanicien, confirme<br />
tout à fait l’idée que le monde industriel a besoin de connaître les pratiques de maintenance en environnement<br />
sévère que l’on rencontre dans le domaine naval par exemple ; tout comme le ferroviaire pourrait s’inspirer des<br />
pratiques effectuées dans un grand nombre d’entreprises industrielles qui, à notre sens, accomplissent peu à peu<br />
un savoir-faire grandissant.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 1
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SOMMAIRE<br />
ACTUALITÉS<br />
Entreprises & marché<br />
KLM UK Engineering<br />
s’attaque à l’entretien de Fokker 70 ...4<br />
Thales choisit maintag pour la<br />
maintenance de ses systèmes .........4<br />
Ocean équipe 60 véhicules<br />
de la flotte de Proserv ......................6<br />
Nouveau module enfichable<br />
pour disjoncteur NZM3 ......................6<br />
DOSSIER DÉTECTION DES PANNES<br />
TECHNOLOGIES<br />
Obtenir de bons indicateurs pour la maintenance conditionnelle<br />
grâce à l’analyse électrique et à l’analyse vibratoire....................14<br />
L’endoscopie, un moyen simple<br />
de diagnostiquer l’état d’une installation......................................18<br />
Caméras thermiques Flir pour inspection des éoliennes.......................20<br />
La maintenance conditionnelle<br />
s’affirme peu à peu dans l’industrie .................................................22<br />
Procéder à une analyse vibratoire à distance ..............................24<br />
Produits & technologies<br />
Dubai, futur épicentre de la<br />
maintenance d’avions d’affaires ........8<br />
Une caméra pour la détection<br />
immédiate des fuites de gaz ........10<br />
Le Sepem<br />
réinvestit le centre ouest ................12<br />
Formations - RH<br />
L’Équipe de France des Métiers<br />
n’a pas démérité ..............................13<br />
MANAGEMENT<br />
Bien anticiper les arrêts de maintenance ......................................26<br />
L’arrêt de maintenance :<br />
un sprint sur un parcours complexe et semé d’embûches ..........30<br />
Gérer les arrêts techniques sur un navire .....................................32<br />
MAINTENANCE<br />
ET MANUTENTION<br />
Innovation et automatisation<br />
au service de la sécurité..................38<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
Mechatronics Awards,<br />
c’est reparti ! ............................................44<br />
Pas de reprise attendue en 2013 .....44<br />
Un capteur pour éviter<br />
les arrêts de production ...................46<br />
Michelin réduit la consommation<br />
énergétique de ses pompes ............48<br />
Les garnitures mécaniques,<br />
la clé pour une bonne étanchéité......50<br />
HYGIÈNE-SÉCURITÉ<br />
ENVIRONNEMENT<br />
Préventica de retour à Lyon<br />
fin septembre .................................52<br />
Une architecture pour la sécurité<br />
des machines et la surveillance<br />
des axes ..........................................53<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
Des Rencontres sous le signe<br />
de la prévention en maintenance......54<br />
Agenda.............................................62<br />
Répertoire des annonceurs............64<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 3
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
Acoem accélère son développement<br />
en Asie<br />
Acoem a inauguré le 25 juin dernier son<br />
nouveau bureau à Kuala Lumpur en Malaisie.<br />
Il sera le seul acteur de cette région<br />
du globe à proposer un centre d’expertise<br />
en ingénierie vibroacoustique dans les<br />
domaines pétrochimiques, automobiles,<br />
transports… Ses compétences seront<br />
également uniques dans le domaine de<br />
la surveillance de bruits et de vibrations<br />
dans l’environnement (achat et location<br />
de matériels, services Web associés et<br />
support technique). Enfin, Acoem proposera<br />
en outre une offre multi-technique en<br />
maintenance conditionnelle et en gestion<br />
de parc machine incluant un service global<br />
(équipement, surveillance, analyse et<br />
diagnostic).<br />
Un nouveau centre d’excellence<br />
Alstom pour les réseaux<br />
intelligents<br />
Patrick Kron, PDG d’Alstom a inauguré à<br />
Montpellier en présence de Jean-Pierre<br />
Moure, président de la Communauté de<br />
l’agglomération de Montpellier et de Grégoire<br />
Poux-Guillaume, président d’Alstom<br />
Grid, le nouveau centre d’excellence d’Alstom<br />
pour les réseaux intelligents. Ce pôle<br />
technologique travaillera sur les systèmes<br />
de protections et de contrôle-commande<br />
des postes électriques. Le passage au<br />
tout-numérique du poste électrique est un<br />
élément-clé qui permettra la mutation des<br />
réseaux électriques en réseaux intelligents.<br />
L’introduction de systèmes numériques<br />
dans les postes permet d’intégrer les<br />
énergies renouvelables intermittentes et<br />
distribuées, d’interconnecter les différents<br />
réseaux de transport d’électricité et d’exploiter<br />
les réseaux de transport d’énergie à<br />
capacité optimale.<br />
Altys adopte la marque Sodexo<br />
Altys, filiale de Sodexo spécialisée dans<br />
la maintenance multitechnique et les services<br />
énergétiques en France, a adopté depuis<br />
le 1er juillet dernier la marque Sodexo.<br />
L’objectif est d’accompagner les ambitions<br />
de Sodexo dans le facilities management,<br />
composante clé de son offre globale de<br />
services de qualité de vie. Depuis sa création<br />
en 1997, Altys s’est affirmé comme<br />
un acteur de référence sur le marché de la<br />
maintenance d’immeubles tertiaires, élargissant<br />
progressivement son champ d’intervention<br />
vers des actifs à haute exigence<br />
technique (sites industriels, centres de<br />
recherche, data-centers…) et proposant<br />
également une offre de travaux en génie<br />
climatique et génie électrique.<br />
MRO<br />
KLM UK Engineering<br />
s’attaque à l’entretien de Fokker 70<br />
AFI KLM E&M et KLM Cityhopper ont signé<br />
un contrat de maintenance portant<br />
sur la flotte de Fokker 70 de la compagnie<br />
régionale. Outre la réalisation des visites de<br />
grand entretien, l’accord inclut des travaux<br />
de modifications sur ces appareils. C’est<br />
KLM UK Engineering, filiale de KLM au sein<br />
du réseau MRO mondial d’AFI KLM E&M,<br />
spécialisée dans la maintenance des avions<br />
monocouloirs et régionaux, qui assurera<br />
l’exécution des prestations.<br />
Cet accord succède à celui conclu en novembre<br />
2012 pour la maintenance en ligne<br />
par KLM UK Engineering des Fokker 70 de<br />
KLM Cityhopper sur toutes ses escales britanniques,<br />
Aberdeen excepté. La compagnie<br />
a maintenu sa confiance envers KLM UK<br />
Engineering, « perçu comme un partenaire<br />
fiable, capable de fournir des services de<br />
haute qualité dans des délais optimisés ».<br />
Boet Kreiken, directeur général de KLM<br />
Cityhopper, affirme : « Au vu des résultats délivrés<br />
jusqu’ici, du professionnalisme et de la<br />
dynamique affichée en faveur d’une amélioration<br />
continue de la qualité, des délais et des<br />
Contrat<br />
Thales choisit maintag pour<br />
la maintenance de ses systèmes<br />
Afin d’assurer la maintenance et la traçabilité<br />
de la toute dernière génération<br />
d’écrans vidéo tactiles de siège cabine, Thalès<br />
a fait appel à MAINtag pour son expertise<br />
dans les solutions RFID. La PME française<br />
va équiper l’intégralité des systèmes vidéo à<br />
bord de la flotte d’A350 XWB, A380, et certains<br />
appareils Boeing.<br />
Le tag choisi est le plus petit de sa génération,<br />
FLYtag nano, dans sa version single<br />
record. Une fois l’écran vidéo cassé, il est<br />
immédiatement remplacé ; il n’était donc<br />
d’aucune utilité pour Thalès de choisir un<br />
tag haute mémoire qui aurait engendré des<br />
surcoûts. La gamme nano version single était<br />
donc parfaitement adaptée à ce type d’application.<br />
Le format single permet une vitesse<br />
de téléchargement et de transfert des données<br />
accrue ; FLYtag nano a été conçu pour<br />
coûts, nous sommes convaincus que KLM<br />
UK Engineering continuera à fournir et à dépasser<br />
la performance contractuellement attendue,<br />
pour le grand bénéfice de notre compagnie<br />
». Paul Chün, directeur de KLM UK<br />
Engineering, a quant à lui déclaré que « cette<br />
nouvelle coopération avec KLM Cityhopper,<br />
compagnie régionale européenne majeure,<br />
constitue une preuve supplémentaire de nos<br />
compétences et de nos savoir-faire. Nous<br />
sommes ravis d’inscrire la relation entre nos<br />
deux groupes dans la durée. »<br />
être compatible avec une<br />
utilisation sur support métal<br />
pour une distance de<br />
lecture tout aussi performante.<br />
MAINtag, l’un des leaders<br />
mondiaux des solutions RFID dédiées à l’aéronautique,<br />
a ainsi fourni à Thalès les supports<br />
essentiels d’une solution complète de<br />
maintenance et de traçabilité : le tag FLYtag<br />
nano, le logiciel FLYtag manager et le lecteur<br />
MOBIpad AT2. La société complète également<br />
son offre avec un accompagnement de<br />
son client à travers des formations à la RFID<br />
aux méthodes de design et d’intégration, en<br />
ligne avec les exigences du standard ATA<br />
SPEC 2000.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 4
INSTRUMENTATION<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 5
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
Un nouveau Centre européen<br />
de formation pour Emerson<br />
Emerson Process Management vient d’ouvrir<br />
un nouveau centre européen de formation<br />
Fisher au sein de son site de production<br />
et centre d’excellence de Cernay<br />
(Haut-Rhin). Dédiée à la formation sur les<br />
vannes de régulation Fisher et créée pour<br />
répondre aux besoins et aux exigences des<br />
clients à travers l’Europe, cette nouvelle<br />
infrastructure a pour objectif d’apporter<br />
toutes les connaissances pouvant aider<br />
les entreprises à réduire les risques d’arrêts<br />
d’unités non programmés, à baisser<br />
les coûts de maintenance et à optimiser la<br />
performance de leurs installations.<br />
Innovation dans le diagnostic<br />
de la qualité de l’air intérieur<br />
Créée en 2010, Ethera (Crolles, Isère) développe<br />
une solution de diagnostic et de<br />
traitement de la pollution chimique de l’air<br />
intérieur. La société a conçu une technologie<br />
unique de capteurs nanoporeux qui<br />
permet d’étudier la qualité de l’air intérieur.<br />
La technologie d’Ethera repose sur l’ingénierie<br />
des matériaux nanoporeux. Synthétisés<br />
à partir d’un procédé Sol-Gel, ces matériaux<br />
piègent et concentrent les polluants<br />
ciblés. Intégrant des réactifs spécifiques,<br />
les matériaux, initialement transparents,<br />
virent de couleur selon la concentration du<br />
polluant. Associés à des lecteurs optiques,<br />
ils deviennent des capteurs colorimétriques<br />
ultrasensibles. Disposant d’une très forte<br />
capacité de capture des polluants, ces<br />
matériaux permettent également de créer<br />
des systèmes de dépollution.<br />
Un nouveau directeur général<br />
chez Thompson Valves<br />
Norgren, leader mondial dans les technologies<br />
de contrôle des mouvements et des<br />
fluides, vient de nommer Ognjen Starovic<br />
au poste de directeur général de sa filiale<br />
Thompson Valves. Il dirigera les activités<br />
commerciales et opérationnelles de l’entreprise,<br />
qui fournit des vannes et des<br />
produits de contrôle de débit aux secteurs<br />
du nucléaire, du gaz et du pétrole, de la pétrochimie<br />
et de la marine. Après avoir commencé<br />
sa carrière chez Norgren en 2004<br />
dans le cadre du programme mondial de<br />
spécialisation IMI, Ognjen Starovic est devenu<br />
chef de marché, puis chef de secteur<br />
chez Buschjost avant d’accéder aux fonctions<br />
de chef du secteur Biologie-Europe.<br />
Gestion de parc<br />
Ocean équipe 60 véhicules<br />
de la flotte de Proserv<br />
La société Proserv, filiale du groupe Altergis<br />
(environ 400 personnes), a opté pour la géolocalisation<br />
dans le cadre de son activité, la<br />
maintenance en génie climatique. Cette entreprise<br />
de 90 personnes, implantée à Marseille,<br />
intervient en Rhône-Alpes, dans le<br />
grand Sud-est et à Paris. L’objectif de Géo-<br />
Pro <strong>Maintenance</strong>-Intervention d’Ocean est<br />
de lui faciliter la gestion de son personnel itinérant.<br />
Depuis 2011, soixante véhicules, sur<br />
les quatre-vingt-dix de Proserv, bénéficient<br />
de tous les avantages de la géolocalisation<br />
grâce à Ocean. Marc Lagescarde, directeur<br />
de Proserv, précise que « ces soixante véhicules<br />
sont ceux des techniciens de maintenance<br />
et de dépannage. Ils réalisent des<br />
visites planifiées et des dépannages d’urgence.<br />
Autonomes, les employés itinérants<br />
ne repassent presque jamais dans les locaux<br />
de Proserv, d’où l’intérêt<br />
de les doter d’une<br />
solution de géolocalisation<br />
».<br />
Proserv n’avait jamais<br />
utilisé de solution de géolocalisation, la période<br />
de test d’un an effectuée sur huit véhicules<br />
et un secteur donné a convaincu Marc<br />
Lagescarde ; « grâce à l’accès web depuis<br />
n’importe quel ordinateur, il est possible de<br />
suivre et d’accéder à toutes les données<br />
concernant les employés itinérants. Sans<br />
oublier l’application, sur iPhone et Android,<br />
qui est également très pratique. Nos chargés<br />
d’affaires utilisent beaucoup cette dernière<br />
option pour gérer au mieux l’activité<br />
de leurs techniciens. Enfin nous apprécions<br />
la disponibilité d’Ocean puisqu’il y a toujours<br />
quelqu’un prêt à répondre à nos questions ».<br />
Equipement<br />
Nouveau module enfichable<br />
pour disjoncteur NZM3<br />
Le fabricant Eaton a lancé sur le marché un<br />
nouveau module enfichable pour le disjoncteur<br />
NZM3. Avec ce module, le disjoncteur<br />
dans le tableau se remplace plus facilement.<br />
Cette solution présente également des avantages<br />
lors des travaux de maintenance car<br />
la section concernée du système peut être<br />
déconnectée en toute sécurité. Le boîtier du<br />
support a été adapté à celui du NZM3, de façon<br />
à pouvoir mettre aussi en œuvre sur le<br />
support toutes connexions fournies par l’équipement<br />
principal. Pour plus de sécurité, les<br />
éléments sous tension dans le support sont<br />
automatiquement protégés de tout contact<br />
direct à l’extraction du compartiment disjoncteur.<br />
S’il se trouve en position « marche » ou<br />
s’il est enfoncé, le disjoncteur se déconnecte<br />
automatiquement dès le desserrage des vis<br />
de montage. Dans ce dernier cas, le disjoncteur<br />
ne peut alors être reconnecté qu’une fois<br />
les vis resserrées entre le disjoncteur et le<br />
support du module enfichable.<br />
En matière de simplicité, il suffit d’insérer le<br />
NZM3 modifié avec ses vis de bornes arrière<br />
puis de serrer les vis à fond, et le système<br />
est opérationnel. Un dispositif conducteur auxiliaire<br />
enfichable est également proposé en<br />
option afin de tester le shunt de connexion ou<br />
les déclencheurs à manque de tension ainsi<br />
que les contacteurs auxiliaires et l’opérateur<br />
distant, sans devoir installer le disjoncteur<br />
dans le tableau. De cette façon, le bon fonctionnement<br />
peut être testé avant la mise en<br />
service.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 6
L’analyse électrique est un plus !<br />
Complétez l’analyse vibratoire par l’analyse électrique pour fiabiliser vos équipements<br />
L’analyse électrique des machines tournantes est une technique de<br />
surveillance et de diagnostic de plus en plus répandue en maintenance<br />
conditionnelle. Depuis le contrôle de l’alimentation moteur jusqu’à la machine<br />
entraînée, l’analyse électrique complète la surveillance par analyse vibratoire<br />
pour donner une vision plus précise de la santé d’une machine.<br />
En effet, le contrôle dynamique permet d’établir un diagnostic du moteur en<br />
fonctionnement tandis que le contrôle statique contrôle l’état des isolants.<br />
La maintenance conditionnelle s’appuie sur la complémentarité de ces deux<br />
gammes d’appareils inclues dans l’offre SKF.<br />
Votre utilisation au quotidien peut être complétée par une assistance et/ou<br />
une formation dédiée aux exigences de votre application.<br />
L’offre SKF va bien au-delà !<br />
Pour en savoir plus sur les produits, solutions et prestations SKF,<br />
contactez-nous au 01 30 12 68 68 ou rendez vous sur www.skf.fr<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 7
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
En projet<br />
Dubai, futur épicentre de la maintenance d’avions<br />
d’affaires<br />
Le salon du Bourget 2013 a permis d’en savoir un peu plus sur le projet de construire à Dubai (Émirats Arabes Unis)<br />
le plus grand centre MRO consacré entièrement aux jets d’affaires et aux hélicoptères (Aviation District). Et c’est une<br />
entreprise française qui sera aux commandes du déploiement global ! Le futur aéroport Dubai World Central a en effet<br />
désigné Altran en tant que conseiller exclusif et concepteur de services pour y développer ce premier centre innovant<br />
de services de maintenance.<br />
Le groupe français leader mondial<br />
dans le conseil en innovation et en<br />
ingénierie avancée voit son savoir-faire<br />
dans le domaine de l’aéronautique franchir<br />
un nouveau pas décisif en prenant<br />
les rênes de la conception du plus grand<br />
centre mondial « <strong>Maintenance</strong>, repair<br />
and overhaul » (MRO) d’avions d’affaires.<br />
Surtout, le centre MRO de Dubai World<br />
Central s’appuie sur un concept né dans<br />
les tuyaux d’Altran lui-même, baptisé The<br />
Wings Valley. « Nous avons monté un<br />
concept d’offre crédible en raison du positionnement<br />
cohérent avec le savoir-faire<br />
d’Altran, tant dans le domaine de l’aéronautique<br />
qu’en matière de design et de<br />
fabrication de structures ou de moteurs<br />
d’avions », précise Jean-Marc Barniol.<br />
Cet ingénieur en charge des activités mécaniques<br />
pour la partie aéronautique d’Altran<br />
a également pour mission de mener<br />
à bien toute future mise en place de The<br />
Wings Valley en tant que directeur de<br />
programme.<br />
Le concept est le suivant : rassembler<br />
toutes les compétences pour la maintenance<br />
et la modernisation d’avions et<br />
d’hélicoptères privés sur un seul et même<br />
site. « Ces compétences iront bien audelà<br />
de la simple réparation ou des mises à<br />
jour imposées par les constructeurs. Le<br />
centre accueillera une vingtaine de sociétés<br />
spécialisées, un<br />
centre de formation ainsi<br />
qu’un centre d’expertises<br />
axés sur le design<br />
et le diagnostic. L’idée<br />
est de regrouper tous<br />
les services et les compétences<br />
consacrés au<br />
MRO ».<br />
Un projet titanesque<br />
L’idée est d’aller plus<br />
loin que les opérations de maintenance<br />
décrites dans les manuels des avionneurs<br />
afin de traiter sur place et en un<br />
minimum de temps les incidents exceptionnels<br />
et imprévus. Ce sera notamment<br />
la tâche des spécialistes du design. De<br />
même, cette partie occupera une place<br />
prépondérante pour repenser et modifier<br />
certains aménagements en y intégrant<br />
de nouveaux équipements répondant à<br />
des exigences – parfois les plus extravagantes<br />
– de clients fortunés.<br />
Dans ce cadre, Altran, outre l’accompagnement<br />
complet dans la mise en œuvre<br />
du projet, s’implique comme prestataire<br />
de services. D’une part, le groupe français<br />
est chargé de trouver les ressources<br />
humaines nécessaires – soit près de<br />
2 000 personnes qualifiées – pour mettre<br />
sur pied le MRO Institute of Technology.<br />
Autres services qu’Altran doit fournir : accompagner<br />
la numérisation de tous les<br />
documents qui ont trait à la gestion de la<br />
navigabilité (équivalant à environ 10 kg<br />
de papiers par an et par avion !), la mise<br />
en place du centre d’expertises et des<br />
laboratoires ainsi que l’optimisation de la<br />
logistique.<br />
Un travail titanesque compte tenu d’un<br />
trafic d’une centaine d’appareils par mois<br />
(soixante avions et quarante hélicoptères),<br />
d’autant que ce centre devra occuper<br />
près de 210 000 mètres carrés au<br />
sol (trois fois la taille du plus grand centre<br />
MRO d’Europe).<br />
Olivier Guillon<br />
Jean-Marc Barniol<br />
Coordination Ingénierie mécanique, Aérospatial, défense et ferroviaire<br />
Jean-Marc Barniol fait partie d’Altran depuis 2005. Il a débuté en tant que Business Manager dans le domaine de l’aéronautique et l’aérospatial.<br />
De 2006 à 2010, il a dirigé une unité commerciale composée de 220 ingénieurs en ingénierie mécanique pour l’industrie aéronautique<br />
et était responsable de la livraison de work packages dans l’aérostructure. De 2008 à 2010, Jean-Marc Barniol a occupé le poste de chef de<br />
projet pour Altran dans l’industrie aéronautique : il était responsable des projets au forfait effectués par Altran pour ses clients (~320 ETP). De<br />
2007 à 2010, Jean-Marc Barniol a travaillé sur un point focal offshore pour Altran pour l’industrie aéronautique. Depuis 2011, il est responsable<br />
du développement commercial et de la supervision des projets internationaux en ingénierie mécanique pour Altran dans la branche d’activité<br />
de l’industrie aéronautique, et assure notamment la fonction de directeur de programme pour le concept The Wings Valley.<br />
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ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Solutions<br />
Une caméra pour la détection immédiate<br />
des fuites de gaz<br />
L’expérience montre que les fuites de gaz sont rares et ne surviennent que dans moins de 1% des installations. 99%<br />
des d’inspections longues et coûteuses étaient donc jusqu’alors réalisées en pure perte pour analyser des composants<br />
étanches ne présentant aucune fuite. Avec la Flir GasFindIR, lors de la maintenance, les inspecteurs peuvent<br />
avoir plus rapidement une vision précise de l’état d’un complexe industriel en balayant simplement à travers la caméra<br />
les zones à vérifier. Cette nouvelle caméra permet également de gagner à la fois en temps et en sécurité.<br />
De nombreux gaz et composés<br />
chimiques utilisés intensivement<br />
dans les processus de production sont<br />
invisibles à l’œil nu. Des réglementations<br />
strictes régissent la manière dont les entreprises<br />
doivent détecter, documenter,<br />
corriger et signaler toute fuite de composé<br />
gazeux volatile et à quelle fréquence. La<br />
technologie la plus utilisée est l’analyseur<br />
de vapeur toxique (TVA) ou « technologie<br />
du renifleur ». Lorsque d’éventuelles<br />
fuites de gaz sont recherchées, il faut vérifier<br />
tous les systèmes. Ces vérifications<br />
sont particulièrement importantes et fastidieuses<br />
et nécessitent bien souvent un<br />
arrêt de production.<br />
Dans une importante raffinerie par<br />
exemple, il peut y avoir jusqu’à 160 000<br />
km de tuyaux et détecter les éventuelles<br />
fuites de gaz oblige à effectuer des dizaines<br />
de milliers de tests sur l’ensemble<br />
de la tuyauterie, des robinets d’arrêt,<br />
des joints d’étanchéité, des vannes, des<br />
torches, etc. Avec la Flir GasFindIR, un<br />
inspecteur peut rapidement et à bonne<br />
distance de sécurité identifier les refoulements<br />
de gaz et autres substances organiques<br />
volatiles.<br />
Une surveillance à distance des zones<br />
dangereuses<br />
Quelques mots sur l’imagerie thermique<br />
L<br />
’imagerie thermique est l’utilisation de caméras dotées de capteurs spéciaux qui<br />
«voient» l’énergie thermique émise par les objets. L’énergie thermique, ou infrarouge,<br />
est une lumière invisible pour l’œil humain car sa longueur d’onde est plus élevée que<br />
celle que l’œil perçoit. C’est la partie du spectre électromagnétique que nous ressentons<br />
sous forme de chaleur. L’infrarouge nous permet de voir ce que nos yeux ne voient pas.<br />
Les caméras thermiques produisent des images de ce rayonnement infrarouge invisible<br />
correspondant à la chaleur. L’imagerie thermique produit une image claire des différences<br />
de température entre les objets. C’est un excellent outil pour les applications industrielles,<br />
l’inspection des bâtiments, la recherche & développement et les applications d’automatisation.<br />
Elle permet de voir dans l’obscurité totale, dans la nuit la plus noire, à travers la<br />
brume, à grande distance, à travers la fumée. Elle est aussi utilisée pour la sécurité et la<br />
surveillance, dans le secteur maritime, dans l’automobile, pour la lutte contre les incendies<br />
et dans de nombreuses autres applications.<br />
La technologie infrarouge utilisée par le<br />
GasFindIR montre les émissions de gaz<br />
sous forme de panache de fumée. Lorsqu’une<br />
fuite a été identifiée à distance<br />
sûre à l’aide du dispositif, il est possible<br />
ensuite d’utiliser un analyseur de vapeur<br />
toxique pour déterminer précisément la<br />
concentration de la substance. Comparée<br />
aux anciennes méthodes, l’utilisation de<br />
la caméra pour les inspections présente<br />
de nombreux avantages en termes de<br />
sécurité et d’environnement. La caméra<br />
est un instrument de mesure rapide sans<br />
contact qui peut également être employé<br />
dans les zones difficiles d’accès.<br />
Ces caméras ont été adoptées par un<br />
nombre croissant d’usines dans le monde<br />
entier pour visualiser et documenter les<br />
fuites de gaz. Elles peuvent scruter rapidement<br />
de grandes zones et détecter des<br />
fuites en temps réel. Elles sont également<br />
capables de surveiller les installations<br />
difficiles d’accès pour les instruments<br />
de mesure avec contact. Des milliers de<br />
composants peuvent ainsi être parcourus<br />
en quelques secondes, sans interruption<br />
du processus. Elles réduisent ainsi les arrêts<br />
de production pour entretien et permettent<br />
de vérifier l’efficacité des réparations.<br />
Enfin, ces caméras permettent de<br />
surveiller à distance des fuites potentiellement<br />
dangereuses, assurant ainsi plus<br />
de sécurité.<br />
Détection de fuites de SF6<br />
GF-Serie LR<br />
Le cœur de la Flir GasFindIR est un détecteur<br />
à l’antimoniure d’indium (InSb)<br />
refroidi. Ce détecteur produit des images<br />
claires avec un degré de détail élevé. La<br />
caméra est compacte et ne pèse que 2,5<br />
kg ; elle a été conçue pour être utilisée<br />
dans des environnements industriels difficiles<br />
et fonctionne sur une large plage<br />
de températures (de -15°C à +50°C). Elle<br />
produit des images infrarouges en temps<br />
réel au format PAL. Elle résiste à des<br />
accélérations de 40g. La caméra peut<br />
détecter vingt types de gaz différents ;<br />
ceux-ci apparaissent sur l’écran sous<br />
forme de «fumée noire» et il est possible<br />
d’analyser des kilomètres de tuyauterie à<br />
distance de sécurité.<br />
La GasFindIR peut notamment détecter<br />
les fuites d’hexafluorure de soufre (SF6),<br />
gaz isolant utilisé dans le monde entier<br />
dans la plupart des installations haute<br />
tension. Le SF6 est un gaz dangereux<br />
pour l’environnement : il reste plus de<br />
trois mille ans dans l’atmosphère et son<br />
effet de serre est 24 000 fois plus important<br />
que celui du dioxyde de carbone<br />
(CO2). Il est donc très important de trouver<br />
et de réparer les fuites de SF6 même<br />
minimes pour contribuer à réduire le réchauffement<br />
climatique.<br />
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ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Événement<br />
Le Sepem réinvestit le centre ouest<br />
L’étape régionale du Sepem Industries dans le centre ouest de la France<br />
se déroulera du 8 au 10 octobre à Angers. Pour cette troisième édition,<br />
413 exposants se réuniront pour répondre à tous les besoins « cœur<br />
d’usine » des industries de la région, quel que soit leur secteur d’activités.<br />
Fait assez rare pour être mentionné : si<br />
l’industrie en France promet des jours<br />
encore très difficiles, il existe un salon qui,<br />
lui, ne connaît pas la crise. Inutile de préciser<br />
que nous parlons bien des salons<br />
dédiés aux services, aux équipements,<br />
aux process et à la maintenance, autrement<br />
dit, Sepem Industries. Après avoir<br />
signé la plus belle réussite de son histoire<br />
lors de sa dernière édition à Douai (lieu<br />
historique du salon), Sepem Industries<br />
revient en octobre en terres angevines.<br />
Implantée à équidistance des régions<br />
Centre, Bretagne, Pays de Loire, Basse-<br />
Normandie et Poitou-Charentes, la ville<br />
d’Angers se situe au centre d’une zone<br />
regroupant 13 975 sites de production<br />
pour plus de 45 700 décideurs industriels,<br />
dont près de 3 000 responsables techniques,<br />
assainissement et environnement<br />
travaillant pour les villes et les communes<br />
de plus de 9 000 habitants.<br />
La métropole angevine compte plus de<br />
13 700 entreprises tous secteurs confondus.<br />
Au total, cela représente ainsi plus<br />
de 140 000 emplois, ce qui constitue le<br />
deuxième bassin d’emploi de la région<br />
Pays de Loire (4e région industrielle de<br />
France) après Nantes. Avec 350 000 habitants<br />
et une agglomération de 280 000<br />
habitants supplémentaires, Angers est la<br />
16e ville de France.<br />
Verbatim – Philippe Dutheil, directeur du salon<br />
«<br />
À l’heure où l’opinion publique croit que l’industrie française est moribonde, statique<br />
et sans aucun avenir, les régions nord de l’hexagone ont connu une activité frénétique<br />
sur la toute dernière édition du Sepem Industries Nord, qui a refermé ses portes fin janvier<br />
à Douai : +20% de visiteurs pour les 454 Exposants du salon... Si la conjoncture n’est<br />
pas au top de sa forme, le tempérament de nos industriels semble vouloir déplacer des<br />
montagnes, en se battant pour réorganiser leurs marchés en faisant évoluer leurs sites de<br />
production.<br />
C’est dans cet esprit que le Sepem Industries Centre Ouest revient à Angers pour sa troisième<br />
édition, cette fois-ci avec 413 exposants, prêts à présenter leur savoir-faire à toutes<br />
les industries de la zone de chalandise : Poitou-Charentes, Bretagne, Centre, Pays de la<br />
Loire et Basse-Normandie.<br />
Si le concept reste celui qui a fait le succès des treize premières éditions du Sepem Industries<br />
en France (un salon des équipements «coeur d’usine», « national » en région), ses<br />
dates ont été décalées début octobre, pour en faire le seul évènement industriel du second<br />
semestre pour les régions concernées. Forts d’une première expérience prometteuse en<br />
2011, nous avons augmenté le nombre de navettes routières gratuites mises en place<br />
durant les trois jours du salon, pour permettre au plus grand nombre d’industriels, cadres<br />
et techniciens, de se rendre sur le salon en toute sérénité et gratuitement : quinze points<br />
de rendez-vous sur sept circuits sont désormais en fonction.Comme d’habitude, le parking,<br />
l’entrée et le catalogue CD-ROM du salon seront gratuits. Ce principe de gratuité totale va<br />
jusqu’à offrir à tous les visiteurs qui se présenteront sur le salon avant 11h du matin, un<br />
bon d’achat de 5€ pour leur repas !<br />
En résumé : un panel complet de 413 équipementiers industriels, le transport gratuit, la<br />
prise en charge du repas (à concurrence de 5€...), l’entrée gratuite : autant de raisons pour<br />
les responsables de sites d’envoyer leurs équipes opérationnelles faire le plein de toutes<br />
les innovations dont ils auront besoin pour optimiser la compétitivité de leur production...<br />
C’est pourquoi nous vous invitons à venir rencontrer exposants et visiteurs durant les trois<br />
jours du salon : ils vous le diront eux-mêmes ! »<br />
Infos pratiques<br />
Les 8 et 9 octobre 2013 - de 9h à 18h<br />
Le 10 octobre 2013 - de 9h à 17h<br />
413 exposants<br />
3 700 visiteurs attendus<br />
Profil des exposants<br />
Services, équipements, process, maintenance<br />
et sous-traitance pour toutes les industries.<br />
Les navettes routières gratuites ont été optimisées<br />
pour permettre au plus grand nombre de se rendre<br />
sur le salon en toute sérénité et gratuitement : 15<br />
points de rendez-vous sur 7 circuits sont désormais<br />
en fonction, au départ de Rennes, Fougères, Laval,<br />
Château-Gontier, Chartres, Le Mans, Orléans, Blois,<br />
Tours, Poitiers, Châtellerault, La Roche-sur-Yon,<br />
Cholet, St Nazaire et Nantes.<br />
Profil des visiteurs<br />
Responsables de sites, directeurs de production, fabrication, achats, sourcing, travaux<br />
neufs, maintenance, qualité, R&D, bureau d’études et des méthodes, HSE, instrumentation,<br />
mesure, informatique, logistique pour l’industrie, responsables techniques et assainissement<br />
des villes et communautés de communes.<br />
>> www.sepem-industries.com<br />
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ACTUALITÉS<br />
Formations-RH<br />
WorldSkills Competition 2013<br />
L’Équipe de France des Métiers n’a pas démérité<br />
L<br />
’Équipe de France des Métiers, composée<br />
de 45 jeunes de moins de 23<br />
ans ayant concouru dans quarante métiers,<br />
a emporté deux médailles d’or,<br />
cinq médailles d’argent, une médaille de<br />
bronze et seize médaillons d’excellence.<br />
La cérémonie de clôture de la 42e édition<br />
de la WorldSkills Competition qui s’est<br />
achevée à la Samsung Arena du centre<br />
de congrès et d’exposition de Leipzig a<br />
réuni près d’un millier de compétiteurs issus<br />
de 53 pays participants. 8 000 spectateurs<br />
sont venus assister à la cérémonie.<br />
Celle-ci a duré pas moins de trois<br />
heures et demi et a récompensé environ<br />
mille jeunes qui se sont affrontés pendant<br />
quatre jours intenses de compétition.<br />
La délégation française, les jeunes et<br />
leurs experts ont d’ailleurs été reçus par<br />
le Président de la République, François<br />
Hollande, le mardi 9 juillet à midi. Le Président<br />
de la République a tenu à les recevoir<br />
à l’Élysée afin de les féliciter pour<br />
leurs performances et de les remercier<br />
d’avoir défendu le savoir-faire français<br />
lors de cette compétition internationale.<br />
Les résultats de l’Équipe de France des Métiers<br />
Médailles d’or :<br />
• Peinture et décoration : Kelly Lhoste - Champagne-Ardenne<br />
• Coiffure Dames / Hommes : Antoine Koehler -<br />
Alsace<br />
Médailles d’argent :<br />
• Taille de Pierre : Sidoine Bocquet - Pays de la<br />
Loire<br />
• Menuiserie : Mathieu Aubert - Basse-Normandie<br />
• Mode et Création : Laurianne Mabit - Pays de<br />
la Loire<br />
• Pâtisserie-Confiserie : Nicolas Pierot - Nord-<br />
Pas de Calais<br />
• Cuisine : Rudy Langlais - Pays de la Loire<br />
Médaille de bronze :<br />
• Carrelage : Basile Ageneau - Pays de la Loire<br />
Médaillons d’excellence :<br />
• Soudage : Pierre Rousseau - Limousin<br />
• Imprimerie : Anthony Fluhr - Alsace<br />
• Plomberie et Chauffage : François-Xavier Salazar<br />
- Bretagne<br />
• Installation électrique : Fabien Gaugain –<br />
Champagne-Ardenne<br />
• Maçonnerie : Victor Deneufchâtel - Champagne-Ardenne<br />
• Plâtrerie et constructions sèches : Anthony Da<br />
Silva - Aquitaine<br />
• Ébénisterie : Constant Mulet - Nord-Pas de<br />
Calais<br />
• Charpente : Elwin Monzies - Rhône-Alpes<br />
• Bijouterie-Joaillerie : Alexandre Gavand- Centre<br />
• Art floral : Pierre Leray - Basse-Normandie<br />
• Technologie Automobile : Anthony Stephan - Îlede-France<br />
• Service en salle : Thibaut Idenn - Provence-<br />
Alpes-Côte d’Azur<br />
• Réfrigération Technique : Kévin Fogelgesang -<br />
Languedoc-Roussillon<br />
• Arts graphiques et pré-presse : Robin Gillet -<br />
Île-de-France<br />
• Chaudronnerie : Maxime Auclerc - Aquitaine<br />
• Peinture Automobile : Sophie Munch - Aquitaine<br />
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Détection des pannes<br />
Technologie<br />
Détecter les défaillances bien en amont<br />
À deux mois de l’ouverture d’Enova Paris – le salon des technologies et des méthodes de mesure, la rédaction de<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> a choisi de consacrer le dossier « Technologie » aux moyens de détecter les pannes et les<br />
défaillances sur les machines et les installations industrielles. Causes d’arrêts imprévus de production, de coûts de<br />
mobilisation des machines et de réparation parfois exorbitants, les défaillances et les anomalies survenant sur un<br />
composant entraînent bien souvent la dégradation d’un système complet si elles ne sont pas décelées à temps. Détecter<br />
le plus en amont possible n’est donc plus un luxe que seuls quelques grands industriels peuvent se permettre<br />
mais une manière d’optimiser l’utilisation de ses équipements et, bien au delà, une stratégie de compétitivité. D’autant<br />
que les outils et les moyens de mesure sont de plus en plus variés et financièrement accessibles.<br />
Avis d’expert<br />
Obtenir de bons indicateurs pour la maintenance conditionnelle<br />
grâce à l’analyse électrique et à l’analyse vibratoire<br />
L’analyse électrique est capable de détecter les défauts internes aux moteurs<br />
avant l’apparition des pannes. Elle complète l’ensemble des techniques<br />
de surveillance et diagnostic déployées dans les démarches de<br />
maintenance conditionnelle dont les plus classiques sont l’analyse thermique<br />
et surtout l’analyse vibratoire, qui n’a pas dit son dernier mot. Des<br />
mesures ponctuelles au suivi continu des machines critiques, SKF offre une<br />
gamme d’équipements et de prestations d’assistance, conseil et formation.<br />
À chaque industrie, à chaque expérience, correspond une bonne combinaison<br />
de techniques de surveillance et de diagnostic pour atteindre ses<br />
objectifs de fiabilisation des équipements de production.<br />
Qu’est ce que l’analyse électrique en<br />
maintenance ?<br />
L’analyse électrique concerne toutes les<br />
machines électriques en opération sur<br />
un site industriel, en s’intéressant principalement<br />
aux machines de forte puissance<br />
(plusieurs centaines de kilowatt)<br />
et les plus critiques. Elle se pratique en<br />
deux séries de mesures bien distinctes :<br />
les mesures en fonctionnement (contrôle<br />
dynamique) et les mesures à l’arrêt<br />
(contrôle statique)<br />
Le contrôle dynamique, avec un appareil<br />
tel que l’analyseur SKF Explorer 4000,<br />
se déroule de la manière suivante. La<br />
pose des capteurs sur les câbles en entrée,<br />
l’acquisition des données au cours<br />
de plusieurs minutes de fonctionnement,<br />
puis l’interprétation des données. C’est à<br />
ce moment que l’on renseigne l’exploitant<br />
sur la « santé » de son équipement. L’on<br />
identifie alors les éventuels problèmes<br />
électriques liés à l’alimentation ou au moteur,<br />
ainsi que les problèmes mécaniques<br />
engendrés par la charge (déterminée<br />
grâce à la mesure du couple).<br />
Le contrôle statique est réalisé sur le<br />
moteur mis hors fonctionnement et débranché.<br />
Il permet le diagnostic automatique<br />
de l’état de l’isolant des moteurs. Le<br />
mode opératoire inclut le test par ondes<br />
de choc afin de déceler préventivement<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 14
Détection des pannes<br />
Technologie<br />
des défaillances affectant les isolants entre les spires, entre les<br />
phases et par rapport à la masse (à l’aide du mégohmmètre).<br />
L’analyseur avancé de bobinage série SKF AWA<br />
Voici un cas réel montrant la performance de l’analyse électrique.<br />
Dans une papeterie, la maintenance surveillait plus<br />
particulièrement 35 moteurs de forte puissance placés sur des<br />
équipements critiques. Pour cela, l’analyse vibratoire était déjà<br />
en place. Mais le service maintenance souhaitait aller encore<br />
plus loin dans l’augmentation de la fiabilité de son process. La<br />
mise en place d’un contrôle dynamique et statique des moteurs<br />
électriques, avant arrêt général, a été réalisée avec l’assistance<br />
de SKF. L’analyse dynamique a alors permis de détecter une<br />
fissure dans une barre rotorique. Ce défaut non visible par l’analyse<br />
vibratoire, pu être identifié avant l’apparition de la panne.<br />
Par ailleurs, trois défauts d’isolement ont été détectés par l’analyse<br />
statique.<br />
Au total, ce sont quatre moteurs (sur trente-cinq) qui ont été<br />
envoyés en réparation, avant l’apparition de pannes entrainant<br />
des arrêts de production. Compte tenu du coût de l’heure d’arrêt<br />
de production, le gain estimé est de 48 000 euros. « Aujourd’hui,<br />
la puissance de nos outils, alliant mesure et diagnostic automatique,<br />
nous permettent d’être rapides dans l’interprétation des<br />
résultats et préconisations aux clients » : ceci est vrai non seulement<br />
en analyse électrique, mais aussi en analyse vibratoire.<br />
L’analyse vibratoire, le grand classique de la maintenance<br />
conditionnelle<br />
L’analyse vibratoire, qui reste l’outil incontournable de la maintenance<br />
conditionnelle, n’a pas dit son dernier mot et rencontre<br />
toujours de nouveaux succès. Voici un exemple récent dans<br />
le milieu agro-alimentaire (sucrerie). Il s’agissait de fiabiliser<br />
des équipements tournant à basse vitesse, de à 50 tr/min. Les<br />
équipes SKF ont effectué les mesures sur environ 500 paliers<br />
situés sur les machines de production. En appliquant des méthodes<br />
de traitement de signal spécifiques aux machines basse<br />
vitesse, les experts ont proposé une démarche de globale de réduction<br />
des coûts estimée à 5 000 euros par an et par machine.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 15
Détection des pannes<br />
Technologie<br />
De plus, tous ces équipements, non suivis<br />
au préalable, bénéficient désormais<br />
d’un historique de mesure qui servira de<br />
référence pour évaluer les évolutions futures.<br />
D’une manière générale, les solutions<br />
disponibles pour l’industrie sont nombreuses.<br />
Elles vont des simples appareils<br />
portatifs aux instrumentations fixes<br />
transmettant les informations en continu<br />
dans un système centralisé. Le choix se<br />
fait en fonction des besoins spécifiques à<br />
chaque site. Il est à noter également la<br />
récente mise sur le marché d’un nouveau<br />
type d’appareil, intermédiaire entre un<br />
simple appareil portatif et un système fixe<br />
centralisé. Il s’agit de l’indicateur d’état<br />
MCI.<br />
L’indicateur d’état SKF MCI, une nouvelle<br />
façon simple pour commencer<br />
le suivi permanent de machines non<br />
critiques<br />
L’indicateur d’état SKF MCI, est un nouveau<br />
capteur de vibrations économique<br />
très simple à utiliser. Il s’agit d’un petit<br />
boitier facile à placer sur une machine,<br />
où il capte des informations essentielles<br />
au bon fonctionnement de cette machine.<br />
Lorsqu’une anomalie se produit, il fait clignoter<br />
alternativement trois voyants pour<br />
alerter le personnel de maintenance lors<br />
de son passage à proximité. L’appareil<br />
peut être utilisé en intérieur comme en<br />
extérieur, dans pratiquement toutes les<br />
industries où les machines tournantes<br />
sont utilisées, telles que la papeterie, la<br />
production d’énergie, l’industrie agro-alimentaire,<br />
l’industrie pétrochimique, pétrolière<br />
et gazière, ainsi que le secteur du<br />
chauffage, de la ventilation et de la climatisation.<br />
Meilleur marché qu’un accéléromètre industriel<br />
standard, l’indicateur d’état SKF<br />
MCI est une solution pour les industriels<br />
à la recherche d’un moyen économique<br />
pour veiller sur le bon état et le bon fonctionnement<br />
de leur parc de machines semi-critiques.<br />
Combiner toutes les approches de la<br />
maintenance conditionnelle<br />
Les instruments et méthodologies décrits<br />
plus haut font partie de la large gamme<br />
de produits et solutions développée par<br />
SKF pour fiabiliser les équipements de<br />
production. Dans le domaine de la maintenance<br />
conditionnelle, les prestations<br />
SKF répondent aux besoins des industriels<br />
:<br />
• Planifier un arrêt de maintenance et cibler<br />
les éléments nécessitant une intervention<br />
• Effectuer une signature de référence sur<br />
un équipement neuf ou rénové<br />
• Eviter les arrêts inopinés (maintenance<br />
curative) et les coûts de maintenance<br />
systématique<br />
• Fiabiliser un équipement en étudiant les<br />
anomalies récurrentes détectées<br />
• Réduire la consommation énergétique<br />
SKF réalise des diagnostiques vibratoires<br />
à partir de données offline/online,<br />
des analyses électriques, des analyses<br />
thermographiques, des analyses de lubrifiants<br />
(pollution, viscosité) et remet<br />
un rapport sur l’ensemble de ces diagnostiques.<br />
Au final, tout converge vers<br />
le but de la maintenance conditionnelle :<br />
évaluer l’état d’un équipement via des<br />
indicateurs mesurables et préconiser<br />
des actions qui permettent d’en assurer<br />
le maintien en condition opérationnelle.<br />
SKF entend poursuivre ses développements<br />
dans cette direction.<br />
Joseph Di Crea<br />
PdM Service Engineer Electrical Analysis<br />
Specialist (SKF)<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 16
- Les salons -<br />
SEPEM Industries<br />
salon des S ervices, É quipements, P rocess E t M aintenance<br />
Les solutions “cœur d’usine“<br />
à votre porte<br />
Toutes Industries<br />
Vos prochains SEPEM en France :<br />
COMPLET<br />
Édition 3<br />
Déjà 215 Exposants<br />
Édition 5<br />
CENTRE OUEST (Angers)<br />
8 - 9 - 10 octobre 2013<br />
413 Exposants<br />
EST (Colmar)<br />
20 - 21 - 22 mai 2014<br />
460 Exposants<br />
37 stands disponibles<br />
Édition 3<br />
Ne vous trompez pas de Salons !<br />
SEPEM nord (DOUAI - janvier 2013 )<br />
454 Exposants / 5 491 visiteurs industriels / 96,8% des exposants satisfaits ou très satisfaits<br />
Profil Visiteurs<br />
<strong>Production</strong> / <strong>Maintenance</strong> / Achats / TVX neufs /<br />
QHSE / BE / BM / R&D / Logistique<br />
…<br />
05.53.49.53.00<br />
SUD-EST (Avignon)<br />
28 - 29 - 30 janvier 2014<br />
380 Exposants<br />
www.sepem-industries<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 17<br />
.com<br />
Crédit photo : Société VALK WELDING
Détection des pannes<br />
Technologie<br />
Focus entreprise<br />
L’endoscopie, un moyen simple<br />
de diagnostiquer l’état d’une installation<br />
L’an prochain, la société Foretec soufflera ses quarante bougies. L’occasion de fêter le succès progressif d’une méthode<br />
d’inspection qui a fait son chemin depuis les années 1980 : l’endoscopie industrielle s’est en effet imposée au<br />
fil du temps aux côtés des autres techniques de contrôle non destructif.<br />
40 ans (ou presque...) et pas une ride<br />
! Implanté à à Montbrison (Loire), Foretec,<br />
distributeur de matériel et concepteur<br />
de solutions d’inspection visuelle,<br />
poursuit son développement vers son<br />
cœur de métier : l’endoscopie industrielle.<br />
L’entreprise s’adresse aux secteurs gros<br />
consommateur de solutions de CND à<br />
toutes les étapes des process, tels que<br />
la chimie, la pétrochimie, l’industrie mécanique,<br />
l’agroalimentaire, l’énergie, l’aéronautique,<br />
sans oublier les transports<br />
(ferroviaire, maritime et routier). « Les<br />
industriels appartenant à ces différents<br />
secteurs sont très demandeurs de solutions<br />
d’endoscopie, précise Jérôme Marron,<br />
directeur de Foretec. Il faut dire que<br />
depuis trente ans, ce moyen de CND a<br />
montré son efficacité et s’est peu à peu<br />
démocratisé à divers cœurs de métier,<br />
pour les opérations de maintenance préventive<br />
notamment ».<br />
Aujourd’hui, cela ne fait plus de doute :<br />
l’endoscopie industrielle occupe une<br />
place forte parmi les moyens de CND<br />
dans la mesure où elle demeure une méthode<br />
plus simple à mettre en place et à<br />
utiliser que les autres. Il s’agit aussi d’une<br />
solution particulièrement efficace, et ce à<br />
toutes les phases de la production jusqu’à<br />
la maintenance. Cette technique couvre<br />
différents besoins, en matière notamment<br />
de contrôle de soudure, de bavure, d’état<br />
de surface, contrôle périodique de moteurs,<br />
recherche de copeaux, sable, etc.<br />
« Surtout, il s’agit d’une solution flexible,<br />
grâce à laquelle un diagnostic peut être<br />
immédiatement effectué par le technicien<br />
de maintenance », ajoute Dominique Imbert,<br />
directeur commercial de Foretec.<br />
« Néanmoins, on ne s’improvise pas utilisateur<br />
d’endoscopie du jour au lendemain,<br />
s’empresse-t-il de préciser. Si ce<br />
moyen de CND est plus facile à mettre<br />
en œuvre que les autres, il n’en demeure<br />
pas moins que certaines compétences<br />
doivent être préalablement acquises car<br />
l’interprétation des images nécessite de<br />
l’expérience. »<br />
Bien identifier ses besoins<br />
Si cette méthode est plus simple d’utilisation,<br />
les opérations à effectuer ne sont<br />
pas à prendre à la légère. « Il convient<br />
surtout de bien définir son besoin et de le<br />
déterminer en fonction de divers critères<br />
comme le type de défauts recherchés<br />
(bavure, rayure, impact) et leur environnement<br />
(luminosité, difficulté d’accès) »,<br />
indique Dominique Imbert. Il faut dire que<br />
les diamètres d’applications d’une inspection<br />
endoscopique sont généralement<br />
inférieurs à 15 mm et peuvent descendre<br />
jusqu’à 0,8 mm. C’est là que réside la<br />
force de Foretec qui propose une offre de<br />
service complète allant des sondes vidéo<br />
aux endoscopes rigides ou flexibles en<br />
passant par les fibroscopes, systèmes<br />
d’acquisition d’images ou encore des générateurs<br />
de lumière.<br />
Des produits innovants<br />
Mais le bureau d’études de Foretec a<br />
décidé d’aller encore plus loin en mettant<br />
au point une caméra conçue pour<br />
des diamètres plus importants destinée<br />
au contrôle de pipe sur les sites industriels<br />
par exemple. « Visioprobe® est le<br />
seul produit de ce type existant sur le<br />
marché de l’industrie. Cette caméra miniature<br />
motorisée est dédiée à l’industrie<br />
et peut être utilisée dans tout type de<br />
secteur d’activité ». Une nouveauté qui<br />
ajoute une solution à l’important éventail<br />
de technologies endoscopiques. De<br />
quoi aborder sereinement ses opérations<br />
d’inspection pour un premier contrôle ou<br />
un pré-diagnostic, identifier les défauts ou<br />
procéder au contrôle final d’un réseau ou<br />
d’une installation complète.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 18
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 19
Détection des pannes<br />
Technologie<br />
Communiqué<br />
Caméras thermiques Flir<br />
pour inspection des éoliennes<br />
L’énergie éolienne est l’une des énergies renouvelables les plus répandues. De nouvelles éoliennes sont installées<br />
tous les ans, dans toute l’Europe et même dans le monde entier. Mais elles demandent d’être contrôlées et entretenues.<br />
Les caméras thermiques Flir peuvent jouer un rôle important dans les programmes de maintenance préventive.<br />
Les caméras thermiques de Flir Systems<br />
sont utilisées pour inspecter des<br />
installations électriques et mécaniques<br />
dans le monde entier. Les données thermiques<br />
collectées contribuent à prévenir<br />
les accidents et les pannes coûteuses.<br />
Tous les composants critiques d’une éolienne<br />
peuvent être surveillés au moyen<br />
d’une caméra thermique Flir Systems.<br />
Accidents et danger de mort<br />
Les éoliennes comportent de nombreux<br />
composants électriques et mécaniques<br />
différents. Comme tout matériel, ces<br />
composants peuvent s’user et tomber en<br />
panne. Cela peut provoquer non seulement<br />
des arrêts de production coûteux,<br />
mais aussi des accidents dangereux.<br />
La défaillance du mécanisme de frein ou<br />
de la boîte de vitesses est une cause fréquente<br />
d’accident. La boîte de vitesses et<br />
les freins évitent aux pales de tourner trop<br />
vite. Lorsque l’un de ces composants est<br />
défaillant, la vitesse de rotation de l’éolienne<br />
peut atteindre des valeurs beaucoup<br />
plus élevées que la normale, ce qui<br />
exerce sur les pales des charges bien<br />
supérieures à celles pour lesquelles elles<br />
Cet énorme assemblage d’une boîte de vitesses<br />
et d’un frein à disque, de 12 tonnes, est levé à<br />
la grue à une hauteur de 60 mètres, puis installé<br />
dans cette nacelle d’éolienne.<br />
> Source: Paul Anderson (CC SA 2.0)<br />
sont conçues.<br />
Dans ce cas, la vitesse d’extrémité<br />
d’une pale peut atteindre<br />
plusieurs centaines<br />
de kilomètres par heure. Si<br />
une pale (ou un morceau de<br />
pale) se détache soudainement<br />
du rotor, elle est éjectée<br />
au loin avec une énergie cinétique<br />
et une quantité de mouvement considérable.<br />
Cela peut provoquer des accidents<br />
mortels. Il existe de nombreux exemples<br />
de projection de gros débris à plusieurs<br />
centaines de mètres du mât. Les inspections<br />
au moyen des caméras thermiques<br />
peuvent contribuer à prévenir de tels accidents.<br />
Généralement, qu’ils soient électriques<br />
ou mécaniques. Les composants<br />
ont tendance à chauffer avant de tomber<br />
en panne. Les caméras thermiques permettent<br />
de repérer ces échauffements<br />
avant l’incident. Ils apparaissent clairement<br />
sur l’image thermique, sous forme<br />
de points chauds.<br />
Détecter la panne<br />
Alors que les autres technologies indiquent<br />
s’il y a une panne dans la machine<br />
dans son ensemble, les caméras<br />
thermiques montrent exactement le<br />
composant qui pose problème. Fiabilité,<br />
rapidité, efficacité : l’imagerie thermique<br />
peut être utilisée pour repérer les signes<br />
d’usure des roulements, des arbres, des<br />
engrenages et des freins. Il est donc envisageable<br />
de réparer ou remplacer les<br />
composants avant qu’une panne se produise.<br />
Vérifier l’ensemble du système<br />
Les caméras thermiques permettent<br />
d’inspecter les composants électriques<br />
tels que les transformateurs, les connecteurs,<br />
les contrôleurs, les moteurs<br />
d’orientation. L’imagerie thermique est la<br />
seule technologie qui permet d’inspecter<br />
tous les composants électriques et mécaniques<br />
de l’éolienne et de son système<br />
électrique.<br />
Le recours à une caméra thermique<br />
Dans le monde entier, les équipes<br />
de maintenance des éoliennes font<br />
confiance aux caméras thermiques. La<br />
forme de la caméra est importante pour<br />
son utilisabilité sur le terrain. Toutes les<br />
caméras Flir sont aussi compactes que<br />
possible, ergonomiques et facile d’emploi,<br />
trois caractéristiques cruciales pour<br />
l’inspection d’un objet placé à plusieurs<br />
dizaines de mètres du sol.<br />
Autre facteur important : l’objectif. Flir<br />
Systems propose en option des objectifs<br />
grand angle de 45° et 90°. Cela permet de<br />
prendre des images de grandes étendues<br />
en une seule même à courte distance.<br />
Cela est nécessaire lors de l’inspection<br />
d’une éolienne, puisqu’il est impossible<br />
de prendre du recul.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 20
Détection des pannes<br />
Technologie<br />
Flir Systems propose une gamme complète<br />
de caméras thermiques pour les<br />
inspections de maintenance préventive.<br />
De l’entrée de gamme i3, compacte, à la<br />
gamme perfectionnée P660 en passant<br />
par la série T, pratique, Flir Systems dispose<br />
de la caméra qui convient parfaitement<br />
à chaque application.<br />
Au delà des applications industrielles...<br />
Les caméras thermiques peuvent faire<br />
bien plus que les inspections de mainte-<br />
Schéma des composants d’une éolienne<br />
nance préventive. Flir Systems propose<br />
aussi des caméras thermiques refroidies<br />
pour les applications de recherche et développement.<br />
Elles permettent de repérer<br />
les détériorations structurelles du matériau<br />
composite constituant les pales.<br />
Comme mentionné plus haut, les débris<br />
de pale peuvent provoquer des situations<br />
dangereuses, voire mortelles. L’utilisation<br />
des caméras thermiques permet d’exclure<br />
ce risque. Il est possible d’identifier<br />
les pales qui ont besoin d’être remplacées<br />
avant qu’une panne ou un accident<br />
se produise.<br />
Une autre technique : la thermographie<br />
pulsée<br />
Pour détecter la délamination et les microfractures<br />
des matériaux composites<br />
au moyen d’une caméra thermique Flir, il<br />
existe une méthode nommée thermographie<br />
pulsée. Le matériau est brièvement<br />
chauffé avec une lampe. La caméra thermique<br />
observe ensuite la diffusion de la<br />
Image thermique d’une éolienne,<br />
prise au niveau du sol<br />
> Source: CZ Energy Solutions<br />
chaleur dans le matériau. Toute particularité<br />
dans la vitesse du réchauffement ou<br />
du refroidissement indique une détérioration<br />
de la pale.<br />
Que l’on souhaite effectuer des inspections<br />
de maintenance préventive sur les<br />
éoliennes ou vérifier le matériau composite<br />
des pales, les caméras thermiques<br />
se présentent comme un outil pertinent.<br />
Flir Systems propose une large gamme<br />
de caméras thermiques afin de trouver<br />
le modèle qui convient à n’importe quelle<br />
application.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 21
Détection des pannes<br />
Technologie<br />
Tendance<br />
La maintenance conditionnelle<br />
s’affirme peu à peu dans l’industrie<br />
Cela va faire deux ans qu’Acoem – anciennement 01 DB Metravib – est sorti du groupe Areva, lequel souhaitait se recentrer<br />
sur ses activités dans le secteur nucléaire. Depuis la fin 2011, Acoem vole de ses propres ailes et poursuit ses<br />
développements à l’international, notamment avec l’ouverture récente d’un bureau à Kuala Lumpur en Malaisie. De<br />
même, la société lyonnaise prévoit de lancer à la rentrée plusieurs innovations en matière de surveillance intelligente.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> revient sur les différents domaines d’application de ce type de technologies, en particulier<br />
dans le secteur des industries lourdes (oil & gas, sidérurgie, papéterie, énergie) et de l’éolien.<br />
La maintenance conditionnelle peutelle<br />
se définir comme le juste milieu<br />
entre deux démarches plus coûteuses<br />
que sont la maintenance curative et la<br />
maintenance préventive ? Laissons les<br />
experts du domaine débattre sur ce point.<br />
Chose est sûre, c’est qu’Acoem, notamment<br />
à travers deux de ses marques<br />
phares, Metravib et Oneprod, a développé<br />
ses savoir-faire sur la maintenance<br />
conditionnelle par le moyen d’une analyse<br />
fine de la signature vibratoire et<br />
électrique. « Dans tous types d’industrie,<br />
notamment process, oil and gas ou<br />
encore l’éolien, on utilise des machines<br />
tournantes. L’idée est de partir de la problématique<br />
suivante : comment améliorer<br />
la disponibilité des équipements et éviter<br />
au maximum les arrêts de production dus<br />
aux défaillances d’un ou de plusieurs<br />
composants ? », détaille Bertrand Wascat,<br />
chef de marque OneProd et spécialisé<br />
dans la maintenance conditionnelle.<br />
« Nous sommes en permanence<br />
à l’écoute du marché et proposons des<br />
services ainsi que des gammes d’outils<br />
adaptés (…) aux typologies de machines<br />
et à l’évolution du besoin. Pour nous,<br />
la maintenance conditionnelle consiste<br />
avant tout à optimiser l’outil de production<br />
et son utilisation, améliorer le suivi de<br />
l’équipement et de son état de santé dans<br />
le temps ».<br />
« Démocratiser » l’utilisation des moyens<br />
en analyse vibratoire<br />
La maintenance conditionnelle a pris un<br />
virage ces dix dernières années ; un véritable<br />
tournant qui concerne un nombre<br />
Des innovations « majeures » à prévoir pour la rentrée 2013<br />
D’après Bertrand Wascat, septembre sera riche en nouveautés. Celles-ci devraient<br />
même « bouleverser le monde de la maintenance conditionnelle ». 2013 étant pour<br />
Acoem une année charnière, un nouveau cap technologique promet d’être franchi<br />
avec l’arrivée sur le marché de solutions plus accessibles aux non initiés et plus<br />
faciles à mettre en place ; cette simplicité devrait permettre ainsi de réduire les coûts<br />
de maintenance, d’augmenter le nombre de machines surveillées, et faire de la maintenance<br />
conditionnelle un outil incontournable pour tout industriel.<br />
croissant de machines pouvant justifier<br />
d’être suivies au plus près, parfois en<br />
temps réel. Surtout, une autre évolution<br />
majeure est apparue depuis plusieurs années<br />
: le fait que la maintenance conditionnelle<br />
et les technologies de suivi<br />
vibratoire ne concernent désormais plus<br />
uniquement une « élite » d’initiés de ce<br />
domaine mais bel et bien des personnels<br />
moins qualifiés de tout type d’industries,<br />
même des exploitants de remontées mécaniques.<br />
Des notions de bases, en particulier en<br />
mécanique, sont toujours essentielles ;<br />
mais la convivialité de certains outils et la<br />
simplicité accrue de lecture et d’interprétation<br />
des résultats ont réussi à « démocratiser<br />
» l’utilisation de moyens d’analyse<br />
vibratoire. « Les départs en retraite<br />
des spécialistes ont poussé les fabricants<br />
à innover dans ce sens en permanence<br />
pour répondre aux problèmes de recrutement<br />
qui touchent l’industrie en général<br />
», rappelle Bertrand Wascat.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 22
Détection des pannes<br />
Technologie<br />
Dans le domaine de l’éolien, une panne équivaut à une perte<br />
de production directe et une durée de réparation ou de remplacement<br />
se chiffrant très souvent à plusieurs centaines de<br />
milliers d’euros. En outre, plusieurs semaines d’immobilisation<br />
sont nécessaires, le temps d’identifier le composant défaillant,<br />
de le commander, de louer la grue – dans le meilleur des cas<br />
où il s’agit d’une éolienne on-shore ; en pleine mer, c’est une<br />
autre histoire... « Nous proposons notre solution OneProd Wind<br />
System qui combine le capteur et le logiciel utiles au suivi en<br />
passant par l’acquisition de données. Avec ce système, notre<br />
volonté est de garantir une surveillance adaptée à ces cinématiques<br />
complexes et aux variations de vitesses en fonction de la<br />
force du vent ». Mais au-delà de la technologie, un support technique<br />
vient compléter la solution grâce à un centre d’expertise,<br />
des services et des formations.<br />
Des exemples d’applications dans l’éolien et la papeterie<br />
Il en est de même en papeterie où, à l’instar des éoliennes,<br />
des rouleaux tournent à très basses vitesses et nécessitent des<br />
outils complexes et adaptés pour enregistrer les signaux ainsi<br />
que des solutions de mesure pouvant accepter des environnements<br />
sévères comme en sècherie (hautes températures, forte<br />
humidité). Ces installations supposent également une collecte<br />
des informations liées au suivi par voies de mesures déportées<br />
de façon à garantir la sécurité des opérateurs. « OneProd Paper<br />
System entend répondre à ces différentes problématiques<br />
à travers des appareils de mesure portatifs et des capteurs robustes.<br />
Mais ce qui séduit nos clients, c’est aussi notre engagement<br />
sur objectifs de la maintenance conditionnelle que l’on<br />
va déployer chez lui, avec un système de bonus-malus ». Ainsi,<br />
dans le sud-ouest de la France, une papeterie est parvenue à<br />
réduire de 80% les arrêts imprévus, d’autres résultats similaires<br />
ont été obtenus à la papeterie d’Alizay ou chez Emin Leydier à<br />
Nogent-sur-Seine.<br />
Olivier Guillon<br />
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Détection des pannes<br />
Technologie<br />
Retour d’expérience<br />
Procéder à une analyse vibratoire à distance<br />
Spécialisée dans la maintenance préventive, la société Icare a mené des opérations d’expertise vibratoire auprès d’industriels<br />
confrontés à des défaillances apparues sur leurs installations. Deux cas d’application d’analyse à distance<br />
des défaillances sont mis en évidence dans cet article : le premier concerne la présence de bruits suspects au niveau<br />
de la propulsion d’un navire ravitailleur. La mesure sur le ravitailleur a eu lieu dans l’Atlantique, en pleine mer, et les<br />
données envoyées, analysées et diagnostiquées au département Remote d’Icare, sans avoir vu les machines ni le<br />
bateau. Le client d’Icare possédait un appareil 2130 programmé pour ce type de mesure (Icare prépare les rondes et<br />
paramètres de mesures et les envoie à distance). Le second cas d’application concerne un multiplicateur.<br />
Cas n° 1 : Expertise vibratoire sur la<br />
propulsion d’un navire ravitailleur<br />
1. Description du problème<br />
Nous avons été consultés dans le cadre<br />
d’une expertise vibratoire à réaliser sur un<br />
groupe de propulsion placé sur un navire<br />
ravitailleur de plateformes pétrolières.<br />
Le propriétaire de ce navire a fait état<br />
d’un bruit anormal sur l’équipement en<br />
fonctionnement et était dans l’incapacité<br />
de trouver l’origine de ce bruit.<br />
L’objectif de notre mission d’expertise<br />
était de trouver l’origine de ces bruits par<br />
une analyse vibratoire réalisée sur l’ensemble<br />
de l’équipement.<br />
2. Cinématique générale de l’équipement<br />
3. Résultats de l’analyse vibratoire<br />
L’analyse vibratoire réalisée sur les moteurs<br />
DC n’a montré aucun défaut de<br />
roulement ni de lubrification. Aucune fréquence<br />
caractéristique d’un délignage ou<br />
d’une dégradation de l’accouplement n’a<br />
été observée.<br />
Nous avons observé sur l’ensemble du<br />
réducteur différentes fréquences caractéristiques<br />
d’un frottement. Ce frottement<br />
peut provenir d’un défaut de lubrification<br />
dans le réducteur (mauvaise huile / mauvaise<br />
quantité), d’un frottement à l’engrènement<br />
ou d’une cavitation au niveau de<br />
la propulsion.<br />
Une fréquence à 59,90 Hz a été observée<br />
sur toutes les mesures réalisées. Cette<br />
fréquence peut provenir d’un défaut d’engrènement<br />
ou de roulement sur l’arbre de<br />
sortie du réducteur / arbre de propulsion.<br />
4. Conclusions<br />
L’appel fait à notre société dans le cadre<br />
de cette expertise vibratoire avait pour<br />
objectif de découvrir l’origine de bruits<br />
suspects sur la propulsion du navire.<br />
Compte tenu des caractéristiques de<br />
l’équipement au point de vue de la prise<br />
de mesure, nous pouvons conclure aux<br />
points suivants :<br />
• Le moteur mesuré ne présente pas de<br />
dégradation<br />
• L’accouplement entre le moteur et le réducteur<br />
ne présente pas de dégradation<br />
mécanique et est correctement ligné.<br />
• L’arbre d’entrée du réducteur ne montre<br />
pas de signe de mauvais fonctionnement<br />
(dégradation, mauvais engrènement…)<br />
Nous avons deux hypothèses quant à<br />
l’origine des vibrations et du bruit :<br />
• Problème de roulement sur l’arbre de<br />
sortie du réducteur (entrainant le système<br />
de propulsion) ou d’engrènement<br />
entre cet arbre et celui situé en vertical<br />
(2ème renvoi d’angle dans la chaine cinématique).<br />
• Dégradation du système de propulsion<br />
Nous avons donc recommandé de vérifier<br />
l’arbre de sortie du réducteur ainsi que<br />
l’arbre de propulsion lors de la prochaine<br />
immobilisation du navire (Roulements,<br />
renvoi d’angle).<br />
5. Résulats<br />
Cette analyse vibratoire a mené à l’immobilisation<br />
du navire en cale sèche durant<br />
un mois afin de remplacer la propulsion.<br />
L’expertise de celle-ci a montré qu’un défaut<br />
de roulement était bien présent sur<br />
l’arbre de propulsion. La dégradation était<br />
très importante et aurait pu mener à une<br />
casse en mer avec des conséquences<br />
beaucoup plus graves en matière de sécurité<br />
et financière.<br />
Cas n° 2 : Analyse vibratoire à distance<br />
d’un multiplicateur<br />
1. Description du problème<br />
Depuis de nombreuses années nous collaborons<br />
avec les filiales de service de<br />
Leroy Somer à qui nous apportons notre<br />
support technique. Lors d’une intervention<br />
complexe sur un site agro-alimentaire,<br />
l’une d’entre elle nous a sollicité<br />
pour réaliser une expertise et compléter<br />
le diagnostic du technicien sur site.<br />
Disposant d’un collecteur 2130, le technicien<br />
sur place a effectué en ensemble de<br />
mesures particulières à certains endroits<br />
bien précis guidé par notre analyste, collectes<br />
qui nous a été transmise par messagerie<br />
électronique.<br />
Ce cas d’étude présentera la détection<br />
d’un défaut par le service Remote de<br />
I-care sur un multiplicateur situé à près<br />
de 1000 km du lieu d’analyse. L’analyste<br />
de la société I-care a pu réaliser l’analyse<br />
sans voir physiquement l’équipement.<br />
L’analyse est uniquement basée sur les<br />
mesures réalisées et la description de<br />
l’installation réalisée par le client.<br />
2. Cinématique générale de l’équipement<br />
Préciser la fonction :<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 24
Détection des pannes<br />
Technologie<br />
RPM Arbre 1 : 3000 RPM<br />
RPM Arbre 2 : 3902 RPM<br />
Roulements de types connus :<br />
Une analyse vibratoire a été réalisée après ce changement afin<br />
de s’assurer qu’aucun autre problème n’était présent.<br />
3. Résultats de l’analyse vibratoire<br />
Nous avons relevé, dans l’analyse des vibrations, une fréquence<br />
à 307,71hz. Ceci correspond à 4,732 X la vitesse de<br />
rotation de l’arbre 2. Cette fréquence ne provient pas d’un<br />
déséquilibre ni d’un délignage. Elle est trop petite pour provenir<br />
d’un défaut d’engrènement.<br />
Nous en déduisons qu’elle provient d’un défaut de roulement<br />
sur cet arbre 2. L’amplitude vibratoire la plus importante a<br />
été mesurée sur le palier 5 de la cinématique. Nous pouvons<br />
donc penser que nous sommes en présence d’un défaut de<br />
roulement sur le palier 5 du multiplicateur. Sans autre information<br />
cinématique, notre diagnostic doit s’arrêter à ce point.<br />
Nous avons eu connaissance du type de roulement présent<br />
sur ce palier (SKF 2309). Grâce à cette information, nous<br />
pouvons déterminer la localisation exacte de la dégradation<br />
sur ce roulement. En effet, chaque dégradation génère une<br />
fréquence spécifique. Ces fréquences sont différentes selon<br />
les caractéristiques des roulements (# billes, diamètres…).<br />
5. Conclusion<br />
L’analyse à distance de cet équipement a permis en situation<br />
d’urgence de donner un diagnostic fiable et complet sur un équipement<br />
situé à une grande distance du lieu d’analyse. Ceci a<br />
donc permis de limiter les risques de casse en fonctionnement<br />
de la machine et donc de perte de production dans un délai très<br />
court.<br />
Il a en outre réduit considérablement les risques liés au déplacement<br />
d’un ingénieur d’application ainsi que l’impact environnemental.<br />
Ce type de travail peut être réalisé sur des équipements<br />
situés à tous les endroits du globe.<br />
Nous pouvons remarquer que la fréquence relevée dans le<br />
spectre (4,732 X RPM) est proche de la fréquence théorique<br />
du défaut de piste externe (4,724 X RPM). Nous pouvons<br />
donc en déduire que le défaut observé provient d’une dégradation<br />
de la piste externe du roulement SKF 2309 situé sur le<br />
palier 5. Les amplitudes vibratoires importantes (20g pk-pk<br />
dans la forme d’onde) justifiaient une intervention.<br />
4. Action corrective<br />
Après avoir remplacé les roulements, nous avons pu mettre en évidence<br />
une dégradation réelle de la piste externe de ce roulement.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 25
Management<br />
Bien anticiper les arrêts de maintenance<br />
L’arrêt technique de maintenance est une période un peu particulière. Elle intervient de manière régulière mais revêt<br />
toujours ce caractère urgent, cette pression que l’on ressent lorsque, peut-être davantage qu’à un autre moment dans<br />
l’année, les opérations fastidieuses réalisées sur les installations devront leur assurer une disponibilité optimale, et<br />
ce tout le restant de l’année. En d’autres termes, on attend beaucoup de ces équipes de maintenance mobilisées à<br />
l’ombre du soleil estival dont profite le reste du personnel de l’entreprise. Mais ces interventions doivent avant tout être<br />
bien préparées et supposent de prendre en considération de nombreux aspects, comme le détaillent ces trois articles<br />
du dossier, l’un provenant du centre de formation Cimi, l’autre du spécialiste de la maintenance Cofely-Endel (GDF<br />
Suez) et d’un troisième traitant de la gestion des arrêts techniques en pleine mer.<br />
Le Cimi – CIFOP Val-de-Loire créé<br />
en 1982 et implanté à Blois est un<br />
organisme de formation et de conseil<br />
spécialisé dans l’ingénierie de formation,<br />
l’accompagnement de l’évolution<br />
organisationnelle et technologique des<br />
entreprises et les actions de formation et<br />
de conseil en maintenance industrielle,<br />
production, techniques et méthodologies,<br />
management et organisation. Son<br />
chiffre d’affaires est réalisé sur le marché<br />
concurrentiel des entreprises industrielles<br />
et de services, notamment auprès des<br />
sociétés de la chimie, de la papeterie, de<br />
l’industrie pharmaceutique, de l’industrie<br />
pétrolière et de la cimenterie pour lesquelles<br />
il réalise plus de 85 000 heures<br />
de formation par an.<br />
Pour ces entreprises, un des axes de<br />
travail est lié à la recherche permanente<br />
de la diminution des périodes de non-production<br />
et de l’augmentation de la continuité<br />
de service pour ses clients. Il s’agit<br />
concrètement de concentrer leurs périodes<br />
de maintenance sur des périodes<br />
dites « d’arrêt technique » ou s’accumulent<br />
les travaux de maintenance, qu’il<br />
s’agisse de maintenance préventive ou<br />
de maintenance corrective voire même<br />
de travaux de modifications ou de revamping<br />
(remise à niveau).<br />
La superposition de ces travaux engendre<br />
évidemment des problématiques<br />
spécifiques dans des domaines multiples.<br />
D’une part, on constate une augmentation<br />
des risques en matière de sécurité<br />
par la multiplicité et la diversité des intervenants.<br />
D’autres problématiques à<br />
prendre en considération concernent la<br />
gestion de la logistique appropriée (base<br />
vie de chantier, gestion des énergies…),<br />
l’engagement de travaux souvent lourds<br />
et inhabituels (outillages spécifiques,<br />
modes opératoires particuliers…), la collaboration<br />
des différents services de l’entreprise<br />
(maintenance, QHSE, achats,<br />
travaux neufs…) ou encore la coordination<br />
des entreprises extérieures.<br />
Par ailleurs se posent les problèmes de<br />
contraintes réglementaires (sites classé,<br />
zones Atex, respect de l’environnement,<br />
délit de marchandage…), la mobilisation et<br />
gestion des ressources internes<br />
et externes, le suivi des coûts<br />
(budgétés, réalisés…), l’approvisionnements<br />
des pièces de rechange<br />
et, enfin, la planification<br />
des travaux (liste de travaux,<br />
planning général, plannings particuliers…).<br />
Bien évaluer la durée de l’arrêt<br />
pour adapter ses besoins<br />
De plus, les maîtres d’œuvre de<br />
ces arrêts doivent faire face à<br />
un défi d’envergure en s’adaptant<br />
de manière très réactive<br />
aux aléas et aux surprises du<br />
quotidien, chacune de leur décision<br />
pesant lourd sur l’organisation<br />
générale de l’arrêt. Cette<br />
tendance s’accentue, et nous<br />
pouvons voir davantage de petites<br />
et moyennes entreprises<br />
imposer ce rythme de travail à<br />
leurs services de maintenance,<br />
lequel était auparavant l’apanage<br />
des sites industriels de<br />
grandes envergures. Naturellement,<br />
ce type d’organisation<br />
génère des contraintes variables<br />
en fonction que l’arrêt se situe sur<br />
une période plus ou moins courte (une<br />
journée, une semaine, un mois…), sur un<br />
rythme de travail plus ou moins exigeant<br />
(journée, équipe postée en 2x8 ou en<br />
3x8…), à un moment de l’année plus ou<br />
moins contraignant (lors des week-ends,<br />
en plein mois d’août, entre Noël et Nouvel<br />
an…).<br />
Les arrêts courts ne permettront sans<br />
doute pas d’entreprendre des travaux<br />
© CETI<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 26
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 27
Management<br />
trop importants, mais ils nécessiteront un<br />
pilotage direct et précis avec pour principal<br />
objectif d’éviter un dépassement et<br />
un retard à la remise en production, tandis<br />
que des arrêts plus longs généreront<br />
davantage de problématiques d’organisation<br />
et de coordination ainsi que des<br />
risques accrus de dérive des coûts et du<br />
planning.<br />
C’est pourquoi nous leur proposons des<br />
formations adaptées afin de permettre à<br />
leurs équipes de maintenance d’appréhender<br />
au mieux ces spécificités. Cellesci<br />
s’apparentent énormément aux problématiques<br />
de gestion de projet mais dans<br />
un environnement de maintenance aux<br />
particularités et aux contraintes propres.<br />
Ainsi, nous reprenons étape par étape les<br />
bonnes pratiques de l’organisation, de la<br />
préparation, de la planification et de la supervision<br />
d’un arrêt technique.<br />
Verrouiller en tous points les relations<br />
sous-traitant/donneur d’ordres<br />
Si, bien souvent les premières phases<br />
dites de préparation de l’arrêt sont relativement<br />
faciles à assimiler, au Cimi<br />
nous insistons sur deux points critiques<br />
présentant souvent des lacunes chez<br />
nos clients : le pilotage des entreprises<br />
extérieures et la gestion du retour d’expérience.<br />
En effet, les sous-traitants sont<br />
souvent réservés à l’avance, les chantiers<br />
préparés notamment en termes d’approvisionnement<br />
de pièces de rechange, de<br />
© KONECRANE<br />
sécurité (grâce aux analyses de risques<br />
et aux plans de prévention qui sont désormais<br />
des passages obligés globalement<br />
bien assimilés), et les marchés sont<br />
souvent négociés. Mais en amont, en collaboration<br />
avec les services achats, des<br />
aspects comme le suivi des travaux avec<br />
ses points d’arrêts (validation des expertises<br />
et de l’état de dégradation des équipements,<br />
définition des modes remise en<br />
état…), la gestion des devis supplémentaires<br />
et les réceptions de chantiers sont<br />
souvent négligés par manque de temps<br />
et de ressources. Ils souffrent également<br />
d’un manque de méthode et de connaissances<br />
des opérationnels de la relation<br />
donneur d’ordres/entreprise extérieure.<br />
Les risques de dérive dans ce domaine<br />
sont importants sur ce type de chantier<br />
qui mobilise souvent des ressources<br />
extérieures aux intervenants<br />
habituels avec l’apparition<br />
de plus en plus fréquente de<br />
sous-traitance « low-cost » et de<br />
nombreux risques de gestion des<br />
compétences associées. Or, ces<br />
points impactent directement les<br />
résultats techniques et financiers<br />
de l’arrêt et conditionnent ainsi sa<br />
réussite. Dans ce domaine, le Cimi<br />
partage son expérience opérationnelle<br />
et apporte ses conseils afin<br />
que le donneur d’ordres puisse<br />
obtenir de ses sous-traitants non<br />
pas la simple réalisation d’une<br />
tâche, mais la création d’une vraie<br />
valeur ajoutée au service de la<br />
performance de sa maintenance.<br />
Favoriser le retour d’expérience<br />
Un autre domaine où les entreprises<br />
ont souvent encore à progresser<br />
est l’évaluation de l’arrêt<br />
© KSB<br />
et la formalisation du retour d’expérience.<br />
Pivot de l’optimisation des coûts et de<br />
l’amélioration des performances sur le<br />
long terme, ils sont souvent reconnus<br />
comme des moments clés du processus<br />
de progrès continu. Mais dans les faits, ils<br />
sont souvent négligés dès lors que la production<br />
a redémarré et que le quotidien et<br />
ses urgences ont repris leurs droits. Par<br />
ses actions de formation, le Cimi permet<br />
aux stagiaires de repartir avec une méthodologie<br />
adaptée à la capitalisation de<br />
son savoir-faire, moment critique s’il en<br />
est un, surtout à mesure que la fréquence<br />
de l’arrêt technique diminue et que la mémoire<br />
et l’expérience humaine ne suffit<br />
plus.<br />
Lors des sessions de formation inter-entreprises,<br />
les stagiaires profitent également<br />
de la richesse des échanges, entre<br />
eux et avec le formateur, pour parfaire<br />
leur connaissance, partager leurs expériences<br />
et souvent constater que les<br />
services de maintenance industrielle<br />
rencontrent les mêmes difficultés. Fort<br />
de ses trente ans d’expérience en milieu<br />
industriel, le Cimi accompagne donc les<br />
entreprises dans le développement des<br />
compétences méthodologiques de leurs<br />
services maintenance dans la gestion de<br />
ces moments si particuliers que sont les<br />
arrêts techniques. L’approche concrète,<br />
au plus près du terrain, est largement appréciée<br />
par les stagiaires. Des conseils<br />
et des expertises bien spécifiques que le<br />
Cimi peut également dispenser auprès<br />
de ses clients sous forme d’audit ou d’accompagnement.<br />
Guillaume Aubry,<br />
formateur pour le Cimi<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 28
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PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 29<br />
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Management<br />
Interview<br />
L’arrêt de maintenance : un sprint sur un parcours<br />
complexe et semé d’embûches<br />
Spécialiste de la maintenance industrielle, la société prestataire Cofely-Endel (GDF Suez) mobilise tout au long de<br />
l’année de nombreuses équipes pour assurer les arrêts techniques de grands sites industriels. Responsable maintenance<br />
d’Endel, Rabah Achemaoui nous détaille les grands défis auxquels ses équipes et lui sont confrontés et les<br />
bonnes pratiques à adopter.<br />
Quelle est l’activité de votre entreprise<br />
et dans quels secteurs intervenez-vous<br />
?<br />
Cofely Endel intervient sur tout le territoire<br />
national grâce à ses 140 implantations<br />
de proximité. La société appartient<br />
à la branche Energy Services du groupe<br />
GDF Suez. Nous intervenons tout au long<br />
DR<br />
du cycle de vie des installations de nos<br />
clients, de l’installation à la rénovation<br />
d’équipements en passant par la maintenance,<br />
le transfert jusqu’au démantèlement<br />
des équipements.<br />
Nous apportons des solutions globales<br />
visant à améliorer la performance industrielle<br />
de nos clients. Cofely Endel est<br />
un spécialiste de la maintenance industrielle<br />
et son spectre de compétence est<br />
très large. Ses métiers historiques sont la<br />
mécanique, la robinetterie, la tuyauterie<br />
et le soudage. Ses compétences ont été<br />
enrichies au fur et à mesure de son développement<br />
technique et commercial à travers<br />
les métiers suivants : automatisme,<br />
électricité, électromécanique, etc.<br />
Cofely Endel dispose d’une grande expérience<br />
des contrats de maintenance<br />
pluri-annuels, et des grands arrêts techniques<br />
qui sollicitent d’importants moyens<br />
humains et matériels. Son effectif est de<br />
5 500 personnes pour un chiffre d’affaires<br />
de près de 700 M€.<br />
Sur quels types d’installations et pour<br />
quels clients (secteurs, tailles) intervenez-vous<br />
?<br />
Cofely Endel dispose de plus de 2 500<br />
clients situés dans tous les secteurs<br />
d’activités comme l’énergie (EDF, Areva,<br />
CEA, Andra, …), la métallurgie et la<br />
sidérurgie (ArcelorMittal, Vallourec, …),<br />
le raffinage, la pétrochimie et la<br />
chimie (Total, BASF, …), l’aéronautique<br />
et le spatial (CNES, ArianeSpace,…),<br />
l’automobile (Renault, …),<br />
la papeterie (Smurfit Kappa, …) etc.<br />
Nous travaillons aussi bien avec de<br />
grands groupes que des PMI.<br />
Nos clients font appel à nos expertises,<br />
pour des contrats de maintenance<br />
pluriannuels, des interventions<br />
ponctuelles ou dans le cadre<br />
des grands arrêts de maintenance.<br />
Ils nous sollicitent également pour<br />
des opérations de travaux neufs,<br />
de transfert industriel ou de rénovation.<br />
Nos clients apprécient tout particulièrement<br />
notre culture de la sécurité et de<br />
la qualité, notre réseau unique d’implantations,<br />
la disponibilité et réactivité de<br />
nos équipes, le maillage des<br />
compétences et des expertises<br />
mais aussi la connaissance de<br />
tous les secteurs de l’industrie.<br />
Pour les grands arrêts de maintenance<br />
nous intervenons par<br />
exemple dans le secteur de la<br />
pétrochimie pour le groupe Total,<br />
(Raffineries de Normandie,<br />
Donges, Grandpuits, Feyzin, La<br />
Mède l’usine de Gonfreville,...)<br />
ou encore chez Esso à Fossur-Mer.<br />
Nous réalisons aussi<br />
les arrêts de maintenance pour<br />
EDF sur tout le parc des centrales<br />
nucléaires et également<br />
dans le secteur de la chimie<br />
(Dupont de Nemours).<br />
DR<br />
Quelle est pour vous la définition d’un<br />
arrêt de maintenance ? Que représentent-ils<br />
pour vous ?<br />
C’est tout d’abord un sprint sur un parcours<br />
complexe, semé d’embûches et<br />
mobilisant des moyens humains et matériels<br />
très importants. Ils représentent<br />
quatre à huit semaines de chantier après<br />
une longue préparation. Un arrêt de<br />
maintenance peut mobiliser cent, deux<br />
cents voire quatre cents personnes sur<br />
les lots les plus importants (jusqu’à six ou<br />
huit lots sur un même site pétrochimique).<br />
La pression est forte pour respecter les<br />
délais afin de garantir un niveau de<br />
disponibilité conforme aux attentes et<br />
DR<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 30
Management<br />
Remplacement d’une convection de four<br />
DR<br />
aux enjeux de nos clients. Une attention<br />
particulière est apportée sur la sécurité<br />
de nos intervenants, les risques<br />
liés à certaines activités et induits par<br />
la co-activité sont élevés.<br />
Les équipes de Cofely Endel sont également<br />
sollicitées pour relever des défis<br />
techniques sur des opérations de<br />
chaudronnerie ou de tuyauterie. Ces<br />
interventions sont parfois non anticipées<br />
et impliquent donc une préparation<br />
accélérée. En effet certains travaux<br />
sont décidés seulement après<br />
avoir réalisé une expertise nécessitant<br />
un démontage des équipements. Ce<br />
type d’activité peut engendrer plus de<br />
20% de travaux supplémentaires qu’il<br />
faudra réaliser sans modifier la date de<br />
fin de travaux.<br />
Quand interviennent-ils ? Uniquement<br />
en été ou à d’autres moments<br />
de l’année ?<br />
Nous réalisons les arrêts de maintenance<br />
tout au long de l’année. Néanmoins,<br />
nous subissons des pics de<br />
charge sur certains secteurs de l’industrie.<br />
Par exemple pour la pétrochimie,<br />
ces arrêts interviennent entre janvier et<br />
avril ou entre septembre et novembre<br />
pour le raffinage. Dans le secteur de la<br />
chimie, ces périodes s’étendent entre<br />
avril et juin ou septembre et octobre.<br />
Les arrêts techniques ont lieu en revanche<br />
en août dans la métallurgie.<br />
L’été reste bien entendu la période la<br />
plus chargée car de nombreuses entreprises<br />
s’arrêtent durant trois à cinq<br />
semaines pour réaliser tous les travaux<br />
de maintenance qui ne peuvent être<br />
exécutés lorsque les usines sont en<br />
fonctionnement.<br />
Quels secteurs d’activité nécessitent<br />
le plus d’arrêts techniques, et sur<br />
quelles machines plus particulièrement<br />
?<br />
Les arrêts techniques sont planifiés pour<br />
réaliser des grosses opérations de maintenance<br />
mais aussi pour exécuter des<br />
inspections et contrôles imposés par la<br />
réglementation française et européenne.<br />
Par exemple, pour inspecter les appareils<br />
sous pression, la périodicité est la même<br />
quel que soit le secteur industriel. Cependant,<br />
les équipements sous pression<br />
(ESP) dans la pétrochimie peuvent subir<br />
parfois des arrêts intermédiaires pour<br />
effectuer d’autres opérations : réaliser<br />
des nettoyages sur les unités d’hydrocarbures<br />
lourds, régénérer les catalyseurs<br />
ou inspecter les unités lorsqu’il y a une<br />
chute de rendement.<br />
Comment vous y préparez-vous ? Ou<br />
comment préparez-vous vos clients à<br />
cette période un peu particulière ?<br />
Notre préparation des travaux démarre<br />
Remplacement d’un tronçon<br />
de colonne de distillation<br />
DR<br />
trois à neuf mois en amont et mobilise<br />
entre dix et vingt personnes. En fonction<br />
du secteur industriel, l’équipe projet de<br />
notre client peut être constituée de plusieurs<br />
personnes, pendant une à trois<br />
années, en amont de l’arrêt. Les équipes<br />
intervenantes (encadrement et ouvriers)<br />
sont des spécialistes avec un niveau élevé<br />
de compétences, rompus aux chantiers<br />
difficiles, souvent éloignés de leurs<br />
domiciles. Il y règne par conséquent un<br />
état d’esprit particulier avec une grande<br />
solidarité entre les équipes et une ambiance<br />
de travail unique.<br />
Quelle méthode avez-vous adoptée ?<br />
De quels moyens techniques avezvous<br />
besoin en particulier ?<br />
Plusieurs méthodes et outils organisationnels<br />
sont déployés : un planning de<br />
travaux comportant plusieurs milliers de<br />
tâches, des gammes et procédures d’intervention<br />
détaillées, des tableaux de recette<br />
reflétant l’exécution rigoureuse des<br />
travaux programmés, des réunions de<br />
coordination quotidiennes sont déployées<br />
pour garantir un achèvement à la date<br />
prévue contractuellement. Les moyens<br />
techniques sont nombreux. Des milliers<br />
de tonnes d’échafaudages sont mis en<br />
place, des compresseurs et des groupes<br />
électrogènes sont installés, des postes<br />
à souder, des magasins d’outillage et de<br />
consommables, de nombreuses grues<br />
mobiles, etc.<br />
Quels conseils et bonnes pratiques<br />
donnez-vous à vos clients lorsqu’ils<br />
sont contraints de procéder à des arrêts<br />
de maintenance ?<br />
Tout d’abord, il s’agit d’anticiper très en<br />
amont les travaux à réaliser, s’y prendre<br />
trop tardivement complique l’ensemble<br />
du projet. La mobilisation d’équipe dont<br />
l’activité est déjà planifiée depuis longtemps<br />
s’avère toujours très délicate. Les<br />
maîtres mots sont rigueur et organisation.<br />
Tous les services du client doivent<br />
être impliqués et mobilisés, les circuits de<br />
décision doivent être clairs et efficaces.<br />
Une organisation en mode projet est nécessaire.<br />
Un chef de projet et son équipe<br />
dédiée, côté client, associés à une ou<br />
plusieurs entreprises spécialisées garantiront<br />
la réussite du challenge.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
DR<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 31
Management<br />
Avis d’expert<br />
Gérer les arrêts techniques sur un navire<br />
Ingénieur maintenance et officier mécanicien, Lionnel Parant bénéficie d’une longue expérience dans le domaine de<br />
la maintenance sur les navires et plus généralement en milieu marin. Cet environnement est en tous points singulier,<br />
y compris dans les processus d’arrêt technique.<br />
Deux acteurs clés se distinguent dans<br />
le processus du projet d’arrêt technique<br />
(AT) d’un navire: le Ship Superintendent<br />
(le client) et le Ship Repair Manager<br />
(le chef de projet).<br />
Le Ship Superintendent assure la maîtrise<br />
d’ouvrage.<br />
À ce titre :<br />
• il veille à ce que le budget de l’AT soit<br />
respecté<br />
• il définit l’expression de besoin et commande<br />
les prestations auprès du Ship<br />
Repair Manager<br />
• il réceptionne le navire à l’issue de l’AT<br />
en contrôlant que les prestations commandées<br />
ont été réalisées et que les performances<br />
attendues sont obtenues<br />
Le Ship Repair Manager assure quant à<br />
lui la maîtrise d’œuvre d’ensemble. Dans<br />
ce rôle à mi-chemin entre le chargé d’affaire<br />
et chef de chantier :<br />
• il définit, met en œuvre et conduit l’ensemble<br />
du projet de l’arrêt technique dans<br />
toutes ses phases en se positionnant en<br />
chef d’orchestre<br />
• il veille au respect de l’expression de besoins<br />
du client<br />
• il assure son rôle de conseil technique<br />
auprès du client notamment en termes de<br />
maintien en condition opérationnelle<br />
Au-delà des préoccupations liées au<br />
triptyque « coût/fiabilité/disponibilité opérationnelle<br />
», le Ship Superintendent et<br />
le Ship Repair Manager œuvrent dans<br />
le même sens en veillant à ce que le<br />
navire soit immobilisé le moins longtemps<br />
possible et que les prestations<br />
réalisées soient rentables et de bonne<br />
qualité. Afin d’atteindre leurs objectifs<br />
dans ce contexte, ces deux acteurs majeurs<br />
gardent en permanence à l’esprit<br />
quelques principes fondamentaux.<br />
Les contraintes spécifiques des navires<br />
Certaines particularités relatives au navire<br />
font que son arrêt technique ne peut<br />
être appréhendé comme bien immobilier<br />
traditionnel.<br />
1. L’absence et l’éloignement<br />
Un des aspects les plus contraignants<br />
est le fait que la préparation de l’AT d’un<br />
navire est effectuée en son absence rendant<br />
ainsi difficile l’établissement d’un<br />
état des lieux techniques. Ce qui impose<br />
une excellente communication entre le<br />
Ship Superintendent et le chef machine<br />
du navire à la mer pour définir l’expression<br />
de besoin.<br />
2. L’exigüité<br />
DR<br />
Bien que les architectes navals veillent<br />
à optimiser judicieusement les espaces<br />
à bord en intégrant les contraintes de<br />
maintenance des équipements embarqués,<br />
il n’en reste pas moins qu’il est toujours<br />
très difficile d’évoluer et d’intervenir<br />
dans les locaux techniques tels que le<br />
compartiment propulsion, les tunnels de<br />
lignes d’arbres ou les accès aux appendices<br />
de coque (stabilisateurs, propulseur<br />
d’étrave, etc.). Cette exiguïté est en particulier<br />
prégnante lors des opérations de<br />
démontage et remontage.<br />
3. La multi-technologie et la complexité<br />
technique<br />
Un navire est souvent assimilé à une mini-ville<br />
flottante. Pour assurer des bonnes<br />
conditions de vie à l’équipage et, le cas<br />
échéant aux passagers, et pour permettre<br />
la réalisation des missions pendant une<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 32
Management<br />
durée significative en mer, le navire embarque<br />
une multitude d’équipements<br />
disparates. Certains navires disposent<br />
d’équipements bien spécifiques tels que,<br />
par exemple :<br />
• pour la pêche : des usines frigorifiques<br />
et des apparaux de levage<br />
• pour le transport : de puissants groupes<br />
hydrauliques et des grues<br />
• pour la marine de combat : des armes<br />
lourdes et des équipements de détection<br />
Tous ces équipements enfermés dans<br />
une seule enceinte constituent un ensemble<br />
de matériels aux technologies<br />
variées et enchevêtrés dans un réseau<br />
complexe de tuyaux, câbles et gaines diverses.<br />
Le rôle de l’équipage<br />
En tant qu’utilisateur et maintenancier de<br />
niveaux 1 et 2 des équipements embarqués,<br />
l’équipage (en particulier le chef<br />
machine) a un rôle très important pendant<br />
toute la durée de l’AT.<br />
1. Préparation de l’AT<br />
Afin de définir au mieux le besoin pour<br />
l’AT, le chef machine précise de manière<br />
détaillée les divers dysfonctionnements<br />
qu’il a pu observer sur certains équipements<br />
tels que des bruits anormaux, des<br />
odeurs suspectes ou l’évolution de fuites<br />
diverses. Tous les indices relevés par<br />
le personnel de terrain constituent une<br />
aide précieuse pour que le Ship Superintendent<br />
puisse commander les prestations<br />
adéquates et que le Ship Repair<br />
Manager puisse apporter des solutions<br />
appropriées.<br />
2. Réalisation de l’AT<br />
Il est de plus en plus courant de vouloir<br />
confier l’intégralité des opérations de<br />
maintenance au chantier de réparation<br />
navale. Le navire est ainsi mis à disposition<br />
du chantier le premier jour de l’AT et<br />
récupéré par l’équipage pour les essais<br />
à la mer. Néanmoins, il apparaît tout de<br />
même important que l’équipage soit intégré<br />
lors d’un AT, à son niveau de compétence,<br />
à des opérations de maintenance<br />
sur certains équipements, lui permettant<br />
ainsi :<br />
• d’améliorer ses compétences techniques<br />
• d’approfondir ses connaissances sur le<br />
matériel embarqué<br />
• de mieux maîtriser la conduite notamment<br />
lors de situations non conformes<br />
• d’être plus efficace pour réaliser des actions<br />
correctives en cas d’avarie en mer<br />
3. Réception des prestations et essais<br />
D’une manière générale l’équipage n’est<br />
intégré qu’à partir des essais à la mer.<br />
Or, fort de son expérience sur les équipements<br />
à la mer, il reste souhaitable qu’il<br />
participe ou assiste, tout au long de l’AT,<br />
à la réception des prestations et à l’ensemble<br />
des essais.<br />
La préparation de l’AT<br />
La préparation d’un arrêt technique est la<br />
phase la plus importante dans le sens où<br />
la quasi-totalité des prestations y sont entièrement<br />
définies (expression de besoin,<br />
planification, logistique, management,<br />
opérations de maintenance, suivi qualité,<br />
essais…). Le succès de l’AT repose<br />
ainsi essentiellement sur cette préparation<br />
qui exige beaucoup de qualités de la<br />
part du chef de projet : anticipation, vision<br />
globale, expérience (technique et management),<br />
connaissances multi-technique,<br />
communication, etc.<br />
Durant cette phase de l’AT, le Ship Super-intendent<br />
et le Ship Repair Manager<br />
sont tenus de porter une attention particulière<br />
sur l’expression de besoin.<br />
Le client émet deux types de besoins :<br />
1. Le besoin en termes de performance<br />
Il concerne le navire lui-même, en tant<br />
que flotteur mobile, et les différentes<br />
fonctions et installations embarquées. Le<br />
client peut préciser, par exemple, qu’à l’issue<br />
de l’AT, son navire devra garder ses<br />
DR<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 33
Management<br />
capacités de navigation en eaux chaudes<br />
pour une durée annuelle de dix mois. Ce<br />
besoin, même s’il est déjà prévu lors de<br />
la construction du navire, permet de sensibiliser<br />
le chantier naval sur la nécessité<br />
de contrôler avec plus de minutie les<br />
réfrigérants eau de mer des installations<br />
tels que les moteurs de propulsion et les<br />
groupes électrogènes.<br />
2. Le besoin en termes de travaux de<br />
maintenance<br />
La liste de travaux ne doit souffrir d’aucune<br />
omission en étant la plus exhaustive<br />
possible. Quasiment le plus important<br />
de l’arrêt technique, ce document<br />
repose sur la capacité du Ship Superintendent,<br />
assisté de l’équipage, à définir<br />
très précisément ce qu’il veut en termes<br />
de maintenance et les attendus finaux.<br />
Une ambigüité, une imprécision ou une<br />
erreur peut avoir des conséquences importantes<br />
sur l’AT (durée, fiabilité des<br />
prestations, SST…). Toute approximation<br />
doit être ainsi bannie.<br />
Pour exemple, on évitera le type de demande<br />
: réfection d’environ 500 m² de<br />
pont et on préfèrera préciser :<br />
• réfection de 530 m² de pont principal<br />
équipé de 18 cornières, 9 cols de cygnes<br />
de collecteur, 5 vannes ¼ de tour, 2 tapes<br />
d’accès boulonnées et avec la présence<br />
de 2 fois 50 cm² de corrosion sans perte<br />
d’épaisseur.<br />
Dans la même manière, le client ne se<br />
contentera pas de demander simplement<br />
la réfection de 20 m de collecteur mais<br />
devra détailler :<br />
• réfection de 17 m linéaire de collecteur<br />
(en acier galvanisée) transportant<br />
de l’huile TH2 (pression 45 bars) de diamètre<br />
30 mm avec 5 raccords boulonnés<br />
à bride, 4 coudes à 45° et avec la présence<br />
3 marques de corrosion de 5 cm²<br />
non perforantes sur deux tronçons différents.<br />
L’expression de besoin sur la liste de travaux<br />
doit être très précise et comporter, à<br />
minima, les informations suivantes :<br />
• la désignation complète de l’équipement<br />
: marque, type, modèle, numéro de<br />
série, etc.<br />
• le nombre d’heure de fonctionnement :<br />
total et depuis la dernière opération de<br />
maintenance (exemple : HDMT<br />
= 12 535 h au 15/07/13 – HD-<br />
DOM (type 1 500 h) = 1 252 h au<br />
15/07/13)<br />
• le nombre d’équipement identique<br />
concerné (exemple : 3 bouteilles<br />
d’air comprimé ou 75 brassières de<br />
sauvetage)<br />
• les principales caractéristiques :<br />
dimensions, type de raccord, caractéristiques<br />
de fonctionnement<br />
(pression, température, intensité…)<br />
• le libellé exact et complet de l’ex-<br />
DR<br />
pression de besoin (exemple : visite type<br />
3 000 h à échéance / contrôle suite à la<br />
présence de bruits anormaux / fourniture<br />
et mise en place d’un support soudé de<br />
bouée couronne de diamètre intérieur de<br />
80 cm sur la muraille tribord milieu pont<br />
n°1 à une hauteur d’1,20m - cf. plan joint)<br />
• les observations complémentaires permettant<br />
au chef de projet d’évaluer au<br />
mieux la prestation à réaliser (ex. : bruits<br />
suspects périodiques, de faible intensité,<br />
sourds, tous les paramètres de fonctionnement<br />
corrects / concernant une<br />
opération de maintenance préventive à<br />
échéance, il est toujours utile de préciser<br />
certains détails tels que, par exemple,<br />
augmentation anormale de la température<br />
d’eau HT à 12 000 tr/min).<br />
La précision de l’expression de besoin du<br />
client conditionne ainsi :<br />
• l’analyse des risques sur la réalisation<br />
de l’AT (réalisation, logistique, etc.)<br />
• la réception des prestations<br />
• la conduite des essais<br />
• la pertinence du plan de prévention<br />
• les actions relatives à la préservation de<br />
l’environnement<br />
DR<br />
La documentation<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 34
Management<br />
La documentation relative au navire et<br />
aux équipements embarqués est un support<br />
essentiel pour préparer et réaliser<br />
l’AT. Dans la mesure du possible le Ship<br />
Superintendent fournit au chef de projet<br />
toute la documentation dont il dispose :<br />
• la documentation technique et logistique<br />
(plans, conduite, maintenance, pièces de<br />
rechanges, spécifications, etc.)<br />
• les historiques de maintenance de<br />
chaque équipement incluant en particulier<br />
les derniers comptes rendus (essais,<br />
analyses, expertises, etc.)<br />
• les cahiers d’heures de fonctionnement<br />
• les carnets matriculaires et réglementaires<br />
• les rapports et comptes rendus du dernier<br />
arrêt technique<br />
Planification et analyse des risques<br />
Dès lors que l’expression de besoin est<br />
définie, il appartient au chef de projet<br />
d’éditer une planification de l’ensemble<br />
des opérations relatives à l’AT en faisant<br />
apparaître notamment :<br />
• la totalité des opérations de maintenance<br />
avec plus ou moins de détail selon<br />
les équipements concernés<br />
• les dates et les échéances clés (les<br />
dates de début/fin d’AT, les jalons, les<br />
points d’arrêt, entrée/sortie de bassin,<br />
etc.)<br />
• les essais pour chaque équipement à<br />
quai et/ou à la mer<br />
• certaines contraintes spécifiques telles<br />
que les jours fériés<br />
Les prestations pour lesquelles des<br />
pièces de rechanges ou des matières<br />
premières ou connexes font défaut, sont<br />
mis en évidence en y associant le détail<br />
(référence du produit, fournisseur, date<br />
de livraison prévue, palliatif éventuel,<br />
etc.).<br />
Un certain nombre de prestations techniques<br />
sont susceptibles de se rajouter<br />
dans la phase de réalisation de l’AT. En<br />
effet ces opérations de maintenance « de<br />
dernière minute » ne peuvent être définies<br />
plus finement qu’une fois le navire<br />
arrivé à quai et après diagnostic, à bord<br />
ou en atelier. C’est en particulier le cas<br />
d’équipements présentant des signes de<br />
dysfonctionnement et pour lesquels le<br />
CND n’a pas permis d’en déterminer les<br />
causes. Il est alors du ressort du Ship Repair<br />
Manager d’intégrer dans le planning<br />
un pied de pilote bien dosé pour éviter<br />
des surcoûts inutiles.<br />
À l’issue de l’analyse des risques, les<br />
chemins critiques sont clairement mis en<br />
évidence dans le planning. Pour un arrêt<br />
technique majeur, la durée d’immobilisation<br />
du navire est généralement dimensionnée<br />
par l’opération de maintenance<br />
la plus dimensionnante ; en l’occurrence,<br />
dans la majorité des cas, il s’agit de la réfection<br />
de la carène ou la visite totale des<br />
moteurs de propulsion. Ces tâches seront<br />
donc suivies avec attention. Cependant,<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 35
Management<br />
elles ne doivent pas occulter d’autres<br />
opérations de maintenance, a priori anodines,<br />
mais dont l’analyse des risques à<br />
mis en avant la difficulté d’approvisionnement<br />
d’une pièce de rechange générant<br />
cette tache en chemin critique.<br />
Le programme des essais<br />
Le programme des essais est rédigé par<br />
équipement ou par fonction opérationnelle<br />
suivant les attendus du client. La rédaction<br />
de ce programme d’essais est finalisée et<br />
validée au plus tard au tout début de l’AT.<br />
Chaque type d’essai est détaillé en spécifiant<br />
en particulier les items suivants :<br />
• l’objectif en précisant des grandes<br />
lignes motivant l’essai (exemple : à l’issue<br />
d’une visite type 32 000 heures ou suite<br />
à l’échange standard d’un équipement) et<br />
l’attendu général (exemple : essais de bon<br />
fonctionnement ou essais de performance<br />
ou essais d’endurance)<br />
• le périmètre des équipements concernés<br />
par l’essai en listant la composition (exemple<br />
pour les essais d’une ligne propulsive de<br />
navire : moteur diesel n°xx, inverseur/réducteur<br />
n°yy, ligne d’arbres, hélice,<br />
système de conduite incluant l’instrumentation,<br />
l’ensemble de tous<br />
les circuits et accessoires liés à la<br />
ligne propulsive)<br />
• les appareils de mesures et de<br />
contrôle<br />
• la liste des personnes participant<br />
à l’essai avec leur rôle et leur niveau<br />
de responsabilité<br />
• la chronologie détaillée du programme<br />
d’essais<br />
• les critères d’acceptabilité et de<br />
validation des essais avec les attendus<br />
et les différents seuils de<br />
contrôle et limite<br />
• les consignes relatives à la SST<br />
• les actions relatives aux cas non<br />
conformes (exemple : état de la<br />
mer limite pour validation des essais)<br />
• les feuilles de relevés de paramètres et<br />
d’observations<br />
La réalisation<br />
Pour cette phase, il convient de rappeler au<br />
préalable et pour mémoire certaines règles<br />
de base :<br />
• le démontage d’un équipement pour maintenance<br />
préventive ne débute qu’une fois<br />
les pièces de rechange nécessaires réceptionnées<br />
et contrôlées<br />
• dans la mesure du possible, l’équipe ayant<br />
réalisé le démontage est également en<br />
charge du remontage<br />
• une prestation n’est terminée qu’une fois<br />
les essais réalisés et validés<br />
Dès le début de l’arrêt technique, le Ship<br />
Repair Manager suit l’avancement des<br />
travaux en ayant une attention particulière<br />
sur les chemins critiques. Le repérage de<br />
l’avancement des travaux est mis en évidence<br />
de telle sorte qu’un seul coup d’œil<br />
permette d’avoir une vision globale de la<br />
situation. Un code de couleur simple et limité<br />
est ainsi privilégié à l’utilisation de codes<br />
par lettre ou par pourcentage d’état d’avancement.<br />
Les aléas de chantier et les imprévus faisant<br />
partis du quotidien, le Ship Repair<br />
Manager met à jour le planning d’ensemble<br />
de l’AT en tant que de besoin et le transmis<br />
sans délai aux différents acteurs de l’AT.<br />
Les points d’arrêt et les jalons sont scrupuleusement<br />
respectés sans précipitation ni<br />
impasse. Ils ont été réfléchis et entérinés à<br />
« tête reposée » lors de la phase de préparation<br />
et ne devraient, en toute rigueur,<br />
pas être remis en question sans justification<br />
motivée. Par exemple, pour une visite type<br />
12 000 heures de moteur diesel, le point<br />
d’arrêt avant les premiers lancements ne<br />
peut pas s’affranchir des comptes rendus<br />
tels que la prise de jeux des douilles par<br />
rapport aux axes de culbuteurs ou la mesure<br />
de flambage et vrillage des bielles.<br />
La réception des prestations<br />
Il est préférable d’éviter de réserver une<br />
période spécifique en fin d’AT dans laquelle<br />
sont casés tous les essais. Les essais de<br />
bon fonctionnement ou de performance<br />
DR<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 36
Management<br />
DR<br />
entendu que ces feuilles doivent être complètes<br />
en incluant tous les paramètres nécessaires<br />
: date et heure d’application, hygrométrie,<br />
point de rosée, température du<br />
support, température ambiante, épaisseurs<br />
sèches, numéro du lot de peinture et type<br />
d’application (rouleau, pistolet).<br />
La SST et l’environnement<br />
Ces deux domaines transverses sont intégrés<br />
dans l’AT par le Ship Repair Manager<br />
dès la phase de préparation de l’AT.<br />
La définition fine des opérations de maintenance<br />
conditionne une analyse fiable des<br />
risques en termes de prévention. Le plan de<br />
prévention n’est pas un « fourretout » pour<br />
se rassurer dans l’éventualité d’un contrôle<br />
par l’inspecteur du travail. Sur la base d’un<br />
plan de prévention générique pour un arrêt<br />
technique de navire, le plan de prévention<br />
spécifique à chaque arrêt technique de navire<br />
est réfléchi et rédigé au regard de l’ensemble<br />
des travaux issus de l’expression<br />
de besoin du client. Doivent ainsi y apparaître<br />
clairement, en particulier, les risques<br />
relatifs aux dangers et à la co-activité, les<br />
équipements de prévention (individuels et<br />
collectifs) et les équipements d’intervention<br />
de sécurité et les diverses dispositions de<br />
prévention.<br />
La préservation de l’environnement est généralement<br />
perçue comme une contrainte<br />
forte et couteuse. Des textes règlementaires<br />
et législatifs de plus en plus nombreux sont<br />
destinés à cadrer les activités industrielles<br />
dans le respect des normes environnementales.<br />
Les actions relatives à la préservation<br />
de l’environnement sont ainsi intégrées<br />
par le chef de projet dans le plan de management<br />
de l’AT et, pour certains travaux,<br />
dans le planning des prestations (exemple :<br />
mise en place de batardeau et de bacs de<br />
rétention, analyse des eaux de rejet de décapage,<br />
etc.).<br />
ou d’endurance ainsi que la réception des<br />
prestations techniques sont effectués au<br />
fil de l’eau afin de pouvoir, le cas échéant,<br />
réaliser des actions correctives à temps et<br />
en particulier avant la fin de l’AT. Rappelons<br />
qu’une prestation n’est réceptionnée qu’une<br />
fois les essais effectués et validés et/ou les<br />
comptes rendus de réalisation analysés.<br />
Par exemple, le revêtement de la carène<br />
d’un navire ne sera validé qu’une fois les<br />
feuilles de relevés d’application du système<br />
de peinture transmises et analysées étant<br />
DR<br />
Clôture de l’arrêt technique<br />
Au-delà de l’aspect de la réception des travaux<br />
et de la validation des essais, un arrêt<br />
technique de navire ne peut être définitivement<br />
considéré comme terminé qu’une fois<br />
le compte rendu général de l’AT transmis<br />
au Ship Superintendent. La double vertu de<br />
ce compte rendu est, d’une part, d’enrichir<br />
les historiques de maintenance du navire<br />
et de tous les équipements embarqués, et,<br />
d’autre part, de préparer le prochain arrêt<br />
technique. Ce compte rendu doit être le<br />
plus complet possible et comporter tous les<br />
détails relatifs aux maintenances et essais.<br />
Il s’agit d’une tache contraignante pour le<br />
chantier de réparation naval et pour le Ship<br />
Repair Manager. Il est ainsi préférable que<br />
le Ship Superintendent spécifie dès la préparation<br />
de l’arrêt technique du navire le<br />
niveau de détail qu’il souhaite voir dans le<br />
compte rendu général en gardant à l’esprit<br />
que la date de fin d’un arrêt technique<br />
constitue le début de la préparation du prochain.<br />
Lionnel Parant<br />
Ingénieur maintenance – Officier mécanicien<br />
MIMarEST – MRINA – MNI – MSNAME<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 37
<strong>Maintenance</strong> et manutention<br />
Équipements<br />
Innovation et automatisation au service de la sécurité<br />
Les chiffres en disent long : 350 000 chariots, 800 000 caristes, 7 500 accidents par an et neuf morts... Auxquels<br />
s’ajoutent les quelque 450 000 journées perdues et 45 millions d’euros de dépenses. Les métiers de la manutention en<br />
attendent beaucoup des constructeurs pour leur apporter des solutions en matière de sécurité. Et c’est en partie pour<br />
répondre à ces problématiques technologiques que les Trophées de l’Innovation de Préventica (auxquels <strong>Production</strong><br />
<strong>Maintenance</strong> participera dès l’édition lyonnaise de septembre) ont été créés. À Lille a notamment été présentée une<br />
innovation développée chez Toyota Material Handling à partir de capteurs infrarouges afin d’éviter les collisions. Mais<br />
les professionnels de Toyota MH en ont également profité pour mettre en avant des bonnes pratiques, allant dans le<br />
sens d’une démarche de sécurité.<br />
Dans le domaine de la sécurité des<br />
chariots, trois points essentiels sont<br />
à déplorer : l’absentéisme, la baisse de<br />
la performance et le dommage de structure.<br />
Pour ce dernier point, il est important<br />
d’avoir à l’esprit que dès lors que l’on a<br />
dépensé un euro, dix euros sont associés<br />
aux dommages des structures, à commencer<br />
par la casse résiduelle et collatérale<br />
(palettes, etc.). On a également un<br />
impact évident sur la productivité de l’entreprise,<br />
en particulier en cas d’arrêt de<br />
production avec les pénalités financières<br />
qui s’en suivent voire l’augmentation des<br />
cotisations (Urssaf et autres) lorsque survient<br />
un drame. Plusieurs réflexes souvent<br />
liés au « bon sens » sont à adopter<br />
lors de l’acquisition d’un chariot. « C’est<br />
un tout, souligne Daniel Mitrevitch, directeur<br />
marketing chez Toyota Material Handling<br />
France. Choisir le bon produit pour<br />
une bonne utilisation avec le bon chariot<br />
et les bons conseils. Cela veut dire qu’à<br />
chaque fois que les différents acteurs<br />
se pencheront sur l’ergonomie du poste<br />
de conduite, on diminuera les troubles<br />
musculo-squelettiques (TMS) car l’opérateur<br />
travaillera en meilleure ergonomie<br />
et donc plus rapidement avec plus d’efficacité,<br />
plus de finesse. Ainsi, il travaillera<br />
moins dans la précipitation, il sera plus<br />
vigilent et opèrera avec plus de sécurité.<br />
Ce tout augmentera inévitablement la<br />
productivité. Mais cela doit être vu avec le<br />
fabricant dès le départ. »<br />
Tous les éléments de sécurité doivent<br />
donc être pensés au départ sur le chariot,<br />
pas ajoutés par la suite. Mais l’idée<br />
force ici est bien de considérer la sécurité<br />
comme un plus pour la productivité et pas<br />
un moins. « C’est-à-dire qu’il faut trouver<br />
le bon équilibre entre la sécurité et<br />
la productivité », ajoute Benoit Meunier,<br />
responsable marketing produits chariots<br />
frontaux au sein de la filiale française du<br />
constructeur.<br />
Associer le fabricant – ou le fournisseur<br />
– aux modifications de flux<br />
Autre élément essentiel – et souvent omis<br />
par les chefs d’entreprises – c’est que les<br />
responsables d’entrepôts, de quais, de<br />
maintenance et d’usine (…) sont également<br />
responsables du matériel et des<br />
chariots qu’ils ont choisi. « Il est alors pri-<br />
Détecter et avertir les dangers de collision<br />
Lauréat du Prix de l’Innovation à Préventica Lille 2013, Toyota Material Handling a mis au<br />
point un système capable de déceler la présence de chariots et de piétons dans les intersections<br />
et d’alerter les différents travailleurs. Baptisé SpotME, cet appareil fait appel à des<br />
capteurs de direction infrarouges. En cas de danger potentiel de collision, une unité d’alerte se<br />
déclenche, produisant des signaux lumineux clignotants, ce qui contribue à réduire le risque<br />
de collision.Les caractéristiques sont les suivantes : protection des salariés, sécurité des marchandises/des<br />
chariots et réduction de la consommation énergétique, flexibilité et modularité<br />
dans la plupart des applications, facilité d’installation et un minimum de maintenance. L’objectif<br />
est de garantir une plus grande protection aux personnes travaillant dans les entrepôts et aux<br />
marchandises transportées. En plus de contribuer à la prévention mais également à l’amélioration<br />
des conditions de travail. Techniquement, le système SpotME fonctionne de la manière<br />
suivante : la détection se fait par des capteurs infrarouges puis la diffusion de signaux lumineux<br />
clignotants d’avertissement évitent les risques de collision.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 38
<strong>Maintenance</strong> et manutention<br />
mordial de bien travailler en amont avec<br />
le fournisseur et de bien définir avec lui<br />
ses besoins de façon à ne pas rencontrer<br />
un problème d’inadéquation entre le<br />
chariot et sa fonction ». Si le fournisseur<br />
historique connaît parfaitement l’environnement<br />
dans lequel évolue l’industriel<br />
ainsi que ses besoins, cela ne pose<br />
généralement pas de problème. En revanche,<br />
pour des demandes nouvelles ou<br />
spéciales de matériel, ou bien lorsque le<br />
contact direct chez le fournisseur a changé,<br />
il faut impérativement qu’il se déplace<br />
sur le terrain pour se rendre compte des<br />
installations, de leur complexité, du flux et<br />
de l’agencement de l’entrepôt. Il faut que<br />
le chariot corresponde bien à l’activité de<br />
l’entreprise et à ses besoins. « D’années<br />
en années, une entreprise industrielle<br />
subit des améliorations et des modifications.<br />
Le fabricant doit aussi participer à<br />
cette modification de flux. Cette analyse<br />
d’adéquation est indispensable car en<br />
cas d’accident, c’est la première chose<br />
que l’on demandera », rappelle Benoit<br />
Meunier.<br />
Avant toute acquisition, la formation des<br />
opérateurs et des caristes est également<br />
primordiale de manière à travailler en<br />
toute sécurité et éviter par exemple de<br />
rouler avec la fourche relevée. S’il est<br />
obligatoire de former le cariste, le certificat<br />
d’aptitude de conduite en sécurité<br />
(Caces* - explication page 43) ne l’est<br />
pas. Il est toutefois fortement recommandé<br />
car lorsqu’intervient un accident, le<br />
responsable doit justifier quelle personne<br />
a formé la victime. On doit justifier que<br />
les formateurs ont bien été préparés pour<br />
former à leur tour les caristes, surtout si<br />
les formateurs sont internes à l’entreprise.<br />
Cela simplifie les procédures. Dans<br />
ce cas, il est utile de bien conserver tous<br />
les documents. Les chargeurs accompagnants,<br />
les chariots frontaux et autres ont<br />
leur propre Caces et des formations complémentaires.<br />
Se tenir au fait des technologies existantes<br />
Aujourd’hui, la technologie permet de limiter<br />
l’accès au chariot, à travers notamment<br />
des systèmes de codes assurant<br />
que seule la personne qui en est la détentrice<br />
a l’autorisation d’utiliser tel ou tel<br />
chariot, lequel est associé à un type de<br />
conduite bien défini. Une personne non<br />
formée à la conduite n’aura donc en aucun<br />
cas accès au chariot. Enfin, les équipements<br />
de protection individuelle (EPI)<br />
tels que les chaussures de sécurité sont<br />
évidemment à prescrire et participent fortement<br />
à l’élaboration d’une démarche de<br />
sécurité.<br />
La conception du chariot est déjà importante en soi<br />
car elle va permettre d’éliminer certains risques.<br />
VITELEC<br />
Une fois l’acquisition faite, l’industriel<br />
se doit de maintenir le matériel en bon<br />
état. Un système permet d’effectuer un<br />
contrôle de pré-utilisation à travers lequel<br />
on doit noter si chaque élément a bien<br />
été observé et contrôlé. Puis viennent le<br />
contrôle et la vérification générale périodique<br />
(VGP) qui impose de mener tous<br />
les six mois une vérification pour une hauteur<br />
de levée « significative » ; ce terme<br />
correspond à des levées qui concernent<br />
tout ce qui n’est pas considéré comme du<br />
transfert de charges.<br />
La technologie donne donc accès via<br />
des digicodes à toutes les personnes<br />
possédant le bon niveau de formation<br />
requis ; c’est la même chose pour parafabricant<br />
de resistances chauffantes<br />
www.vitelec.eu /tel:0148573693<br />
93100 Montreuil<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 39
<strong>Maintenance</strong> et manutention<br />
métrer la machine en fonction du niveau<br />
de formation. Cela permet ainsi de limiter<br />
les vitesses du chariot ou de rotation, la<br />
hauteur et la vitesse de levée ; les débutants<br />
n’auront droit qu’à 50% de la vitesse<br />
par exemple. Tout cela est paramétrable<br />
grâce à des digicodes mais aussi avec<br />
des puces RFID. L’objectif est d’éviter<br />
aux caristes d’aller au delà de leurs capacités<br />
de formation. « Nous sommes ainsi<br />
passés du concept qui consistait à dire<br />
‘’Monsieur le cariste, vous vous adaptez<br />
au chariot, faites attention’’, à l’idée que<br />
‘’le chariot s’adapte désormais au cariste’’,<br />
et ce grâce à un code qui limite les<br />
vitesses et la force de freinage. L’idée est<br />
de rendre le chariot responsable, et non<br />
plus seulement l’utilisateur », assure Daniel<br />
Mitrevitch.<br />
Les systèmes permettent également de<br />
gérer les activités du chariot à l’exemple<br />
des systèmes de détecteurs de chocs. Il<br />
est possible avec ce type de systèmes<br />
de savoir précisément à quel endroit il y<br />
a eu un choc. « L’objectif n’est évidemment<br />
pas seulement de dire si un cariste<br />
a des difficultés, souligne Benoit Meunier.<br />
Si l’on constate des chocs répétés ou à<br />
des endroits précis de l’engin, on peut<br />
en déduire que le cariste a un besoin de<br />
formation, ou qu’il n’est tout simplement<br />
pas à l’aise avec la machine. De même,<br />
si l’on s’aperçoit que tous les accidents<br />
ont lieu au même endroit, cela veut dire<br />
qu’il est peut-être nécessaire de faire un<br />
aménagement du lieu de passage ou qu’il<br />
faut repenser les flux dans l’entreprise. »<br />
Un contrat de 2 400 robots<br />
pour ABB auprès de BMW<br />
Adapter le matériel à l’environnement<br />
de l’entreprise<br />
Tous ces outils permettent ainsi de comprendre<br />
l’accidentologie d’une entreprise<br />
et trouver les solutions adéquates pour<br />
pallier ces problèmes. Il est également<br />
envisageable d’intégrer des plannings<br />
de maintenance à travers les systèmes<br />
de gestion automatique de parc. L’objectif<br />
est de pouvoir surveiller l’état du parc<br />
Le groupe BMW vient de commander 2 400 robots à ABB (leader mondial des technologies<br />
d’énergie et d’automation) pour des opérations de manutention, de collage et<br />
de soudage par points. Au cours des trois prochaines années, ces robots seront installés<br />
dans les usines allemandes de Ratisbonne et de Leipzig, ainsi qu’en Chine sur le site de<br />
Tiexi. Le choix d’ABB pour une commande d’une telle importance est une nouvelle preuve<br />
de confiance de la part de BMW. Cela témoigne également de la solidité de la relation qui<br />
unit les deux sociétés, d’autant plus que ce n’est pas la première fois que BMW commande<br />
un nombre de pièces si élevé.<br />
Démarrage des essais du projet E-LOG-Biofleet<br />
a ministre autrichienne Doris Bures a inauguré les premiers<br />
chariots élévateurs équipés d’une motorisation hy-<br />
L<br />
bride à base de pile à combustible – en même temps que<br />
le premier poste de ravitaillement en hydrogène indoor en<br />
Europe...<br />
Hörsching, près de de Linz, début juin 2013 a eu lieu la livraison<br />
du premier d’un groupe de dix transpalettes portés<br />
à motorisation hybride alimentés par pile à combustible au<br />
partenaire opérationnel du projet, l’entreprise DB Schenker<br />
– et simultanément la mise en service du premier poste de<br />
ravitaillement en hydrogène à l’intérieur de bâtiments en Europe.<br />
L’événement, qui s’est déroulé en présence de tous les<br />
partenaires impliqués (Linde Material Handling, Fronius International,<br />
DB Schenker, OMV, HyCentA Research et Joanneum<br />
Research), marque le passage en phase d’essais sur<br />
le terrain du programme de recherche « E-LOG Biofleet »,<br />
présenté pour la première fois en 2011. L’importance de<br />
cette étape a été officiellement soulignée par la présence<br />
de la ministre fédérale autrichienne des Transports, de l’Innovation<br />
et de la Technologie, Doris Bures. Son ministère<br />
finance en effet le programme Climat et Énergie qui fournit<br />
d’importantes ressources au projet.<br />
« Depuis 2009, dans le cadre de notre programme «Étapes<br />
techniques vers l’électromobilité», nous travaillons à promouvoir<br />
les projets visant à introduire sur le marché les innovations<br />
technologiques allant dans le sens des missions<br />
de notre ministère. Je suis donc particulièrement heureuse<br />
d’assister à l’inauguration de la phase opérationnelle, sur ce<br />
site pilote, du projet E-LOG-Biofleet, qui va ainsi pouvoir faire<br />
ses preuves au sein d’une véritable activité industrielle, » a<br />
déclaré la ministre Doris Bures.<br />
Ravitaillement T20<br />
avec de l’hydrogène<br />
de matériel et les conditions de maintien<br />
opérationnel, voire gérer les coûts de<br />
fonctionnement ; « dans ce dernier cas,<br />
l’idée est de savoir si des engins ou certaines<br />
machines sont sous-utilisés. Le<br />
but étant de mieux absorber l’activité globale<br />
de l’entreprise ». Et Daniel Mitrevitch<br />
d’ajouter : « cela permet aussi d’aller<br />
encore plus loin car en fonction de l’utilisation,<br />
avec ces systèmes de gestion<br />
et d’analyse de parc ou de flux, on va<br />
pouvoir moduler. Par exemple, si l’on fait<br />
beaucoup de transfert de charges avec<br />
des chariots à mât rétractable, ça n’a aucun<br />
intérêt. On peut le constater grâce à<br />
ces systèmes et ainsi utiliser des engins<br />
mieux adaptés ». On adapte le matériel à<br />
l’environnement de l’entreprise.<br />
Organiser la circulation à l’intérieur de<br />
l’entrepôt<br />
Sur les 7 600 accidents intervenant en<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 40
Applicatifs logiciels : positionnement, enrouleur, coupe à la volée, indexeur modulo, came électronique, synchronisation logicielle<br />
Optimisation personnalisée du programme de maintenance (économies d'énergie, condition monitoring, stock de rechange)<br />
Mise à disposition de documentation internationale téléchargeable<br />
Solutions d'entraînement pour environnements spécifiques<br />
Vérification du dimensionnement des éléments d’entraînement<br />
Applicatifs logiciels performants et gratuits<br />
Vérification des conditions d’implantation<br />
Vérification du paramétrage des variateurs<br />
Applicatifs internet mis à jour en permanence<br />
Montage rapide de motoréducteur et de variateurs sur demande<br />
Disponibilité permanente d’un interlocuteur (24h/24 365j/an)<br />
Réparation dans les ateliers SEW<br />
Conseil technique pour la détermination des systèmes d'entraînement<br />
Renseignements techniques<br />
Formations sur site, adaptées aux spécificités de l’application<br />
Hiérarchisation et ajustement technique du parc installé<br />
Relevé de parc avec indication de l'état des groupes d'entraînement<br />
Fourniture de moteurs à haut rendement<br />
Gamme complète de systèmes de "Motion Control"<br />
Fourniture d'entraînement pour atmosphères explosibles<br />
Diagnostic endoscopique ou stétoscopique des réducteurs<br />
Délais de livraison fiables<br />
Examen thermographique des groupes d’entraînement et des armoires de commande<br />
Module de diagnostic du frein pour la surveillance de la fonction et de l’usure<br />
Gamme complète de réducteurs industriels<br />
Module de diagnostic d’huile pour optimiser la planification des vidanges<br />
Formations à la mise en œuvre des produits<br />
Assistance téléphonique personnalisée<br />
Module de diagnostic vibratoire pour la surveillance de l’état des roulements et des engrenages<br />
Proposition technico-commerciale à partir de nos plus récentes technologies<br />
Elaboration de solutions spécifiques adaptées aux exigences logistiques particulières<br />
<strong>Maintenance</strong> d'un parc d'entraînements installés<br />
Optimisation du paramétrage des éléments d’entraînement par rapport aux exigences de l’application<br />
Gamme complète de systèmes d'entraînement décentralisés<br />
Capacités de montage rapide en 24/48h<br />
Vous êtes<br />
ici<br />
Service de collecte et livraison<br />
Compétences métiers multi-sectorielles<br />
Remises en état, révisions et modifications sur site<br />
<strong>Maintenance</strong> des entraînements assurée par leur constructeur<br />
Révision complète de l’entraînement<br />
Centres régionaux de montage, réparation, révision, formation, conseil<br />
Solutions d'entraînement éco-énergétiques<br />
Programmation de fonctions d'automatisme et systèmes de visualisation selon cahier des charges<br />
Assistance à la mise en service<br />
Ecriture de programmes pour des process d’entraînement particuliers<br />
Usines de production en France<br />
Service de collecte/livraison<br />
Programmation de la représentation sur un pupitre opérateur DOP<br />
Nettoyage et réglage des freins<br />
Service Assistance 24h/24<br />
Conseil pour l'optimisation des stocks de dépannage<br />
Conseil et fourniture d'éléments de sécurité fonctionnelle<br />
Dépannage en express<br />
Audit du parc d'entraînements installé<br />
Ensemble<br />
agissons à<br />
360 °<br />
Traçabilité des documents de fabrication sur plusieurs décennies<br />
Mise à disposition en ligne de plans d'encombrement 2D/3D<br />
Rédaction d’un rapport d’analyse pour chaque entraînement expertisé<br />
Expertise en architecture du mouvement<br />
Fourniture de pièces détachées d'origine, garanties<br />
Mise à disposition de documentation technique via le site Internet ou la hot-line<br />
Conseils et devis pour travaux de retrofit<br />
Kits de pièces spécifiques ou complets<br />
DriveTags - identification des groupes d'entraînement selon code client<br />
Applicatifs internet gratuits pour la demande d'offre et le suivi de commande<br />
Application de normes de qualité élevées dans tous les processus de fabrication<br />
Entretien et réparation avec des pièces d'origine garanties par le constructeur<br />
Systèmes de traîtement de surface et de protection anti-corrosion selon les types d'environnement<br />
Garantie constructeur 2 ans<br />
Gamme complète de variateurs de vitesse<br />
Respect du délai de livraison annoncé<br />
Mise en service complète ou assistance personnalisée à la mise en service<br />
Etablissement d’un plan d’inspection<br />
Inspection du parc installé<br />
Conseil et fourniture de modules de Condition Monitoring<br />
Etablissement d’un plan d’entretien spécifique<br />
Drive 360° de SEW-USOCOME<br />
redéfinit la notion de service<br />
et lui confère un rayon d’action à<br />
360° en cohérence avec les besoins et les<br />
spécificités de nos clients et de leurs marchés.<br />
A tous les stades du cycle de vie des installations<br />
qu’ils conçoivent et fabriquent, ou qu’ils exploitent au<br />
quotidien. Qu’il s’agisse d’entraînements classiques,<br />
ou pilotés par variateur électronique, de systèmes<br />
d’entraînement décentralisés ou de systèmes<br />
servo et d’automatismes de contrôle du<br />
mouvement. Les services Drive 360° irriguent<br />
et renforcent vos actions de conception,<br />
de mise en service, d’exploitation écoénergétique<br />
et de maintenance. Que vous<br />
soyez fabricant ou utilisateur de machines,<br />
SEW-USOCOME vous place au centre de<br />
ses préoccupations partout dans le monde.<br />
EFFICACE PAR NATURE<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 41<br />
www.usocome.com
<strong>Maintenance</strong> et manutention<br />
lien avec les chariots élévateurs, il existe<br />
trois grandes catégories : le heurt de piéton,<br />
le renversement latéral de chariot, les<br />
risques et les accidents divers. Les deux<br />
premiers sont essentiels : le heurt de piéton<br />
représente un tiers des accidents. Les<br />
risques sont avant tout liés à des allées<br />
qui ne sont pas balisées ; le piéton circule<br />
n’importe où dans l’entrepôt sans que les<br />
caristes ne les voient ou ne sachent où<br />
ils sont susceptibles de se trouver. La<br />
mauvaise visibilité dans les virages provoque<br />
aussi beaucoup d’accidents. Autre<br />
risque : la glissade du piéton qui se trouve<br />
ainsi au sol. Les obstacles dans les allées<br />
sont également facteurs de risques, obligeant<br />
le cariste à effectuer des détours<br />
car des palettes se trouvent par-terre.<br />
Tous ces points sont générateurs d’accidents.<br />
« La conception du chariot est déjà<br />
importante en soit car elle va permettre<br />
d’éliminer certains risques. Par exemple,<br />
lorsque l’engin porte à l’avant une charge<br />
volumineuse, le cariste va être contraint<br />
de circuler en marche arrière. En plus du<br />
manque de visibilité à l’avant, la vitesse<br />
excessive peut aussi poser des problèmes<br />
évidents de sécurité ».<br />
La première chose à analyser est l’organisation<br />
même de l’entrepôt. Si les allées<br />
sont trop étroites et dans lesquelles<br />
cohabitent les chariots et les piétons, il<br />
convient d’établir un plan de circulation,<br />
matérialiser les allées de circulation en y<br />
installant des barrières de protection des<br />
piétons aux endroits les plus dangereux ;<br />
sans oublier de former au maximum les<br />
caristes. Puis, il est important d’améliorer<br />
la visibilité, en particulier au niveau<br />
de chaque intersection ; c’est le rôle du<br />
système SpotME de Toyota Material Handling<br />
qui a remporté le prix de l’Innovation<br />
de l’édition lilloise de Préventica qui s’est<br />
déroulée fin mai (voir en début d’article).<br />
Il s’agit d’un système d’alerte qui donne<br />
l’information en temps réel au niveau des<br />
intersections. Il existe de nombreuses<br />
solutions telles que les systèmes bluelines<br />
qui permettent de circuler en toute<br />
sécurité dans les entrepôts, notamment<br />
au niveau des intersections dangereuses.<br />
Pour les charges, il faut également avoir<br />
à l’esprit que le poids n’est pas le seul<br />
facteur d’accident ; la manière dont est<br />
disposée la charge elle-même peut provoquer<br />
le renversement latéral de l’appareil.<br />
Il est à noter que le législateur<br />
travaille actuellement sur des hauteurs<br />
de palettes d’1,80 mètre pour en faire un<br />
standard. Pour des raison de TMS, on<br />
n’aura plus le droit de prendre ou de déposer<br />
une palette à cette hauteur.<br />
Voir et être vu<br />
Du côté des fabricants, la question est<br />
simple : comment peut-on voir et être<br />
vu ? La réponse l’est moins. Les feux de<br />
recul ou les gyrophares vont permettre<br />
aux piétons d’identifier les chariots en<br />
mouvement ou en effectuant une marche<br />
arrière. Du côté du cariste, l’important est<br />
de voir, or beaucoup de chariots ne sont<br />
circulation. Il existe aussi sur des transpallettes<br />
– des chariots somme toute très<br />
simples et basiques – des systèmes pour<br />
voir le bout des fourches, limitant drastiquement<br />
le risque d’heurter ou d’écraser<br />
un piéton.<br />
Du côté des chariots frontaux, on augmente<br />
la visibilité au maximum, notamment<br />
à travers le mât, en baissant les<br />
tableaux de bord le plus possible, on<br />
éliminant tout ce qui peut obstruer la<br />
visibilité du cariste. Au niveau chargement-déchargement,<br />
on doit décharger<br />
sur le côté ; il faut donc pouvoir voir sur<br />
1,50 mètre à 2 mètres sur le bout des<br />
fourches. Idem au niveau des rayonnages<br />
où il convient d’avoir un champ de<br />
vision excellent au niveau du poids protecteur.<br />
En cas de charges lourdes, le cariste<br />
devant rouler en marche doit pouvoir<br />
bénéficier d’un siège pivotant de manière<br />
à pouvoir conduire sur le côté et éviter au<br />
maximum de heurter un piéton.<br />
Ces différents systèmes ont été pensés<br />
chez Toyota et chez d’autres constructeurs<br />
afin de limiter les risques. « Mais il<br />
y a une règle simple à appliquer lorsque<br />
l’on acquiert un nouveau chariot ou<br />
quand on s’adresse à un nouveau fournisseur<br />
: faites des essais. N’achetez pas<br />
« Faites des essais. N’achetez pas un chariot sans l’avoir<br />
testé, faites des demandes de démonstrations. Il n’y a que<br />
comme ça que ça fonctionne »<br />
pas encore équipés de phares de travail.<br />
C’est pourtant simples à mettre en place,<br />
ce qui est important pour le cariste qui,<br />
dans bon nombre d’endroits mal éclairés,<br />
ne voit pas ce qu’il fait ! Dans la conception<br />
du chariot, il est pris en compte la<br />
capacité du cariste à mieux voir son<br />
environnement. Sur un chariot à mât rétractable,<br />
il existe aujourd’hui la possibilité<br />
de travailler sur le côté de façon à ne<br />
pas être gêné par la charge portée sur le<br />
fourche tout en regardant dans le sens de<br />
un chariot sans l’avoir testé, faites des<br />
demandes de démonstrations. Il n’y a que<br />
comme ça que ça fonctionne ».<br />
En cas de chute, des systèmes pour<br />
empêcher le cariste de s’extraire de la<br />
cabine<br />
En cas de renversement latéral, on<br />
constate que l’organisation de l’entrepôt<br />
est primordiale. À quoi ces renversements<br />
sont dus ? « À plusieurs facteurs :<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 42
des courbes ou des virages trop serrés, un état du sol qui n’est<br />
pas bon, un encombrement des voies pleines d’obstacles etc.,<br />
complète Benoit Meunier. Mais ces accidents sont dus aussi<br />
aux chariots eux-mêmes lorsque l’on roule avec des charges<br />
en hauteur ou instables et à des vitesses excessives ». En matière<br />
de conception du chariot, apparaît le triangle de stabilité<br />
qui consiste à avoir deux roues fixes et un essieu arrière mobile<br />
de façon à mieux absorber les chocs. Tant que le centre<br />
de gravité de la machine est respecté, il n’y a pas de risque de<br />
renversement. Si le centre de gravité sort de ce triangle, il y a<br />
un risque de chute latérale. La constitution de charges stables<br />
est donc indispensable. Ainsi, les charges pendulaires doivent<br />
être évitées au maximum.<br />
D’autres systèmes ont été mis au point, en particulier pour<br />
s’assurer que le cariste reste dans la cabine du chariot. Pourquoi<br />
? Car lorsqu’intervient un renversement, le cariste tente le<br />
plus souvent de s’extraire de l’engin et se fait écraser par son<br />
propre chariot au lieu d’être protégé par le poids protecteur du<br />
véhicule. Premier réflexe, même si on n’en parle pas assez :<br />
la ceinture de sécurité. « Souvent les caristes prétextent les<br />
arrêts fréquents pour ne pas la mettre. Mais si le conducteur<br />
d’un chariot frontal doit s’arrêter toutes les cinq minutes, c’est<br />
qu’il y a un problème d’organisation... Là encore, le cariste, en<br />
disant cela, donne un message. Ce type d’engin correspond-il<br />
vraiment à mes besoins ? »<br />
Par ailleurs, d’autres systèmes de protections latérales vont<br />
empêcher le cariste de sortir, ou encore la cabine fermée. « Ergonomie<br />
et sécurité donnent plus de productivité. Il faut donc<br />
être innovant, chercher les solutions adéquates, repenser la<br />
manière dont vous travaillez. C’est le chariot qui doit s’adapter<br />
au cariste. Enfin, sensibilisez et former mais pas une fois par<br />
an ; il faut le faire de façon régulière et à forte fréquence. Il faut<br />
associer la production et les caristes pour améliorer ensemble<br />
les conditions de sécurité ».<br />
Olivier Guillon<br />
* La conduite d’engins mobiles automoteurs de chantiers et d’équipements<br />
de levage nécessite un formation initiale. Le conducteur doit<br />
être en possession d’une autorisation de conduite délivrée par l’employeur.<br />
Le Caces permet de contrôler ses connaissances et son savoir-faire<br />
pour la conduite en sécurité de ce type d’équipements.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 43
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Un nouveau président pour le<br />
Groupe Mécatronique d’Artema<br />
Lors de l’assemblée générale Artema du<br />
12 juin dernier, Olivier Tourneur (Pack-Aero<br />
Mécatronique) a été élu à la présidence<br />
du Groupe Mécatronique d’Artema pour<br />
un mandat de trois ans. Il succède ainsi à<br />
Pascal Laurin (Bosch Rexroth). Ses objectifs<br />
pour ce groupe en constante évolution sont<br />
d’être au service des adhérents, partager<br />
les expériences de chacun et mutualiser le<br />
savoir-faire métier Mécatronique. Le nouveau<br />
président entend également aider à développer,<br />
structurer, accompagner l’intégration de<br />
cette technologie au sein des adhérents pour<br />
leurs développements propres. Il souhaite<br />
aussi développer la création et le contenu de<br />
filière de formation en Mécatronique et promouvoir<br />
l‘attrait de la mécatronique à l’extérieur<br />
pour donner de « l’intelligence » aux<br />
produits, améliorer l’efficacité énergétique,<br />
réduire l’impact environnemental.<br />
Artema se lance<br />
sur les réseaux sociaux<br />
En 2013, Artema passe le pas des réseaux<br />
sociaux. Créés dans un esprit de véritable<br />
réseau mécatronique, les réseaux sociaux<br />
montre la volonté d’Artema de faire échanger<br />
les adhérents, les jeunes, les institutionnels,<br />
les clients et les médias sur la Mécatronique.<br />
En juillet 2013, la page Facebook, le compte<br />
twitter, la chaine Youtube et la page linkedin<br />
ont été crées sous le sigle « innovation mécatronique<br />
». Une vidéo de présentation des<br />
professions d’Artema est mise en ligne à la<br />
fin du mois.<br />
Rubrique réalisée en partenariat avec Artema<br />
Concours<br />
Mechatronics Awards,<br />
c’est reparti !<br />
Pour leur sixème<br />
édition, les<br />
Mechatronics Awards<br />
2013, événement créé<br />
par Thésame, Artema<br />
et le Cetim, mettront<br />
l’accent sur les<br />
marchés Aéromotive,<br />
Spatial et Robotique.<br />
Lancés en 2008, les<br />
Mechatronics Awards<br />
sont devenus une véritable institution pour le<br />
monde de la mécatronique. Si le terme de la<br />
« mécatronique » est progressivement rentré<br />
dans le langage technique commun, les<br />
applications mécatroniques, bien que très<br />
nombreuses sont rarement médiatisées car<br />
souvent intégrées dans de grands systèmes<br />
complexes. C’est pour répondre à cela qu’ont<br />
été créés les Mechatronics Awards, récompenses<br />
qui mettent en valeur des produits,<br />
des procédés, des recherches ou des services<br />
particulièrement innovants.<br />
Un concours ouvert à tous<br />
Le concours 2013 aura pour thème l’aéronautique,<br />
l’automobile, le spatial et les<br />
outils de production pour ces filières. Le<br />
concours des Mechatronics Awards est totalement<br />
gratuit. Il est ouvert à toute entité<br />
quelque soit son pays d’origine. Les résultats<br />
seront proclamés le 25 septembre<br />
2013, lors du prochain rendez-vous des<br />
Rencontres européennes de mécatronique<br />
EMM 2013 qui se tiendront à Toulouse :<br />
www.emm2013.eu.<br />
>> La date limite de dépôt des dossiers est<br />
fixée au 26 août 2013 à :<br />
Thésame « Mechatronics Awards »,<br />
CS 32444 – 74041 Annecy cedex<br />
Marché<br />
Pas de reprise attendue en 2013<br />
Artema participe aux élections<br />
du comité européen Cetop<br />
Plus que simple adhérent du Cetop (l’organisation<br />
européenne de transmissions<br />
hydrauliques et pneumatiques), Artema<br />
s’investit pleinement dans les actions de ce<br />
comité. Véritable relais entre ce dernier et<br />
les entreprises, Artema participe à toutes les<br />
réunions, s’implique dans tous les dossiers<br />
techniques, économiques, éducation et promotion.Lors<br />
de la dernière assemblée générale<br />
du Cetop qui eut lieu à la Haye fin mai<br />
2013, Étienne Piot (Bosch Rexroth Fluidtech),<br />
arrivé au terme de son mandat, a laissé sa<br />
place de président à Ahmet Serdaroglu (Hidroser<br />
Hidrolik Turquie). Jérôme Bataille, Poclain<br />
hydraulics (entreprise adhérente d’Artema)<br />
a été réélu vice-président technique et<br />
Olivier Cloarec, conseiller technique Artema<br />
reste secrétaire technique du Cetop.<br />
Comme en 2012, les mois se suivent<br />
et ne se ressemblent pas : les prises<br />
de commandes restent aléatoires avec de<br />
grandes amplitudes et une fébrilité sans explications<br />
logiques. Les situations des entreprises<br />
restent très contrastées parfois dans<br />
le même métier. Certains paramètres (niche,<br />
activité export importante…) peuvent jouer,<br />
bien entendu, mais pour tous la visibilité<br />
reste nulle.<br />
Des projets subsistent surtout à l’export, une<br />
légère amélioration des prévisions pour les<br />
prochains mois semblait même se dessiner<br />
à la fin du mois de mars 2013 mais l’incertitude<br />
et l’attentisme ambiant semblent prêts<br />
à étouffer toute amélioration ponctuelle de la<br />
conjoncture.<br />
Alors que beaucoup espéraient un réel redémarrage<br />
au deuxième semestre 2013,<br />
cette idée n’est plus d’actualité et les espoirs<br />
se reportent plutôt sur 2014. De nombreux<br />
d’adhérents restent les yeux rivés vers l’Allemagne<br />
dont l’évolution pour les prochains<br />
mois pourrait influer sur la situation actuelle<br />
qui, pourle moment, reste préoccupante.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 44
Schaeffler et ses produits pour<br />
la surveillance conditionnelle<br />
Aperçu de nos produits :<br />
Alignement :<br />
-Appareil pour l'alignement des poulies,<br />
Top-Laser SMARTY2<br />
- Appareil de mesure de la tension des<br />
courroies, Top-Laser TRUMMY2<br />
- Appareil pour l'alignement des arbres,<br />
Top-Laser-Equilign<br />
Top Laser<br />
Smarty 2<br />
Top Laser Trummy 2<br />
FAG Top-Laser<br />
EQUILIGN<br />
Diagnostic vibratoire :<br />
- Appareil d'analyse vibratoire, Detector III<br />
- Système de surveillance en continu,<br />
Smartcheck<br />
Detector 3<br />
Smartcheck<br />
Contrôle des conditions de fonctionnement :<br />
- Appareil de mesure de la température, Temp-<br />
Check-Pro<br />
Temp-Check-Pro<br />
Pour de plus amples informations.<br />
Tél. +33 (0)3 88 63 40 40 - E-Mail : services.fr@schaeffler.com ou info.fr@schaeffler.com - Site :<br />
www.schaeffler.fr<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 45
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Solution<br />
Un capteur pour éviter les arrêts de production<br />
Dans l’industrie automobile, les machines fonctionnant à la force hydraulique nécessitent une attention de tous les<br />
instants. Or il est souvent impossible pour le service de maintenance de surveiller chacune de ces machines afin de<br />
détecter au moment opportun la moindre défaillance de désalignement de l’arbre par exemple. Or cette surveillance<br />
s’impose comme le montre Schaeffler chez l’un de ses clients disposant d’un important parc de presses à injecter ;<br />
un simple déséquilibrage au niveau de l’accouplement a mené, par une succession de dégradations, à la casse d’un<br />
moteur électrique.<br />
Travaillant depuis sept ans avec<br />
Schaeffler, entreprise employant<br />
près de 3 000 personnes à Haguenau<br />
(Alsace) pour la fabrication de roulements<br />
INA et de guidages linéaires pour<br />
les machines-outils, à Calais (chaines de<br />
transmission) et près d’Orléans (pièces<br />
pour l’automobile), cet industriel français<br />
fabrique des pièces en plastique de<br />
grande dimension pour l’injection. Il possède,<br />
entre autres, un important parc de<br />
presses à injecter. Ces machines un peu<br />
particulières permettent par le biais d’une<br />
vis d’injecter les particules de plastiques<br />
préalablement fondues dans un moule<br />
afin d’obtenir une pièce semi-finie.<br />
Concrètement, la vis tourne grâce à un<br />
moteur-réducteur et un vérin actionné<br />
pour faire fonctionner une machine hydraulique<br />
; un moteur électrique fait ainsi<br />
tourner la pompe hydraulique. Dans<br />
le cas des machines de cet industriel,<br />
une presse abrite plusieurs moteurs. Il<br />
s’agit donc d’une machine coûteuse et<br />
complexe présentant l’avantage de sortir<br />
une pièce proche du produit final et<br />
de sa livraison vers l’utilisateur. À l’inverse,<br />
lorsqu’une telle machine tombe en<br />
panne, même si l’on en possède un certain<br />
nombre, l’arrêt de production a des<br />
conséquences souvent très coûteuses et<br />
pénalisantes pour l’entreprise.<br />
Une simple dégradation qui a évolué<br />
vers la panne d’un moteur<br />
Chaque année, les équipes du département<br />
de Schaeffler Services (anciennement<br />
FAG industrial Services) se rendent<br />
chez cet industriel dans le cadre d’une<br />
visite périodique pour assurer les opérations<br />
de maintenance préventive qui<br />
s’imposent. Dans le cas du fabricant<br />
en question, les équipes techniques de<br />
Schaeffler Services interviennent sur le<br />
site pour effectuer des diagnostics des<br />
moteurs électriques via des techniques<br />
de contrôle vibratoire. Toutefois, la particularité<br />
des pompes hydrauliques est<br />
qu’elles subissent énormément de vibrations<br />
; « il s’agit de machines très critiques<br />
dans la mesure où elles subissent<br />
en permanence des chocs dits normaux<br />
mais particulièrement violents », précise<br />
Jean-Luc Pierrieau, ingénieur d’application<br />
chez Schaeffler. À tel point qu’en<br />
2011, l’équipe du support technique détecte<br />
un dysfonctionnement entre le moteur<br />
électrique et la pompe, dû a priori à<br />
C<br />
e service de Schaeffler, auquel appartient Jean-Luc Pierrieau, ingénieur d’application<br />
dédié au support technique de l’entreprise, a pour fonctions de proposer aux utilisateurs<br />
de roulements des services afin d’améliorer le fonctionnement de leurs machines<br />
ou d’optimiser l’utilisation des roulements. « En termes de lubrification par exemple, nous<br />
disposons à Haguenau d’un service applications capable de calculer les durées de vie des<br />
roulements en fonction des lubrifications effectuées. Nous préconisons également tels ou<br />
tels types de graisses, de gammes d’outillages (mécanique, hydraulique, induction) pour<br />
monter ou démonter les roulements correctement ». Car ce point est très critique et se<br />
présente souvent comme l’origine d’une défaillance ; c’est pourquoi le département de<br />
Schaeffler Services propose aussi des formations de montage et de démontage de roulements,<br />
ou d’assistance en envoyant sur place un technicien soit pour montrer directement<br />
au client, soit pour le faire lui-même ; « l’important pour nous est avant tout de montrer à<br />
quoi sert un roulement, comment l’installer, avec quels outils etc. ».<br />
un problème d’équilibrage au niveau de<br />
l’accouplement. « Nous l’avons signalé<br />
au service de maintenance lui préconisant<br />
dans un rapport d’agir dans les six<br />
ou huit mois à venir. »<br />
Prenant très au sérieux la recommandation<br />
qui leur est faite, les personnes du<br />
service de maintenance avertissent la<br />
production deux mois plus tard mais se<br />
heurtent à un refus catégorique. Après<br />
avoir défini une nouvelle date, le département<br />
production, prioritaire selon la direction<br />
en raison des impératifs de délais<br />
à respecter, refuse une nouvelle fois de<br />
mobiliser la machine défaillante et d’entamer<br />
un arrêt de production. Une troisième<br />
date est fixée mais entre temps, le moteur<br />
qui s’était considérablement dégradé a<br />
stoppé net, engendrant un arrêt de production<br />
cette fois imprévu et beaucoup<br />
long que celui qui aurait permis de réparer<br />
le moteur. Ainsi, l’évolution de ce qui<br />
n’était qu’un problème d’équilibrage sur<br />
un accouplement s’est transformé en une<br />
dégradation du roulement avant du moteur.<br />
De quelques milliers d’euros investis<br />
dans des prestations vibratoires et dans<br />
le remplacement d’une pièce, l’entreprise<br />
est passée à 40 000 euros déboursés<br />
dans un moteur électrique, sans compter<br />
la perte de production causée par cet<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 46
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
arrêt technique non anticipé.<br />
Les moyens à mettre en œuvre<br />
« Cette expérience malheureuse a toutefois<br />
permis de faire prendre conscience<br />
de l’importance de la maintenance et<br />
qu’il est indispensable d’écouter ce que<br />
les responsables de maintenance ont à<br />
dire ! L’autre problématique réside dans<br />
le côté ponctuel de la maintenance préventive<br />
; on n’intervient qu’une fois par<br />
an. Or un problème peut se déclarer une<br />
fois que nous étions déjà passés. D’où<br />
l’utilité d’équiper le moteur d’outils de<br />
surveillance en continu ». C’est pourquoi<br />
Schaeffler a mis au point une solution<br />
baptisée SmartCheck qui remporte un<br />
certain succès auprès des industriels, à<br />
tel point qu’elle a été primée aux derniers<br />
IEN Europe Award. Il s’agit d’un petit capteur<br />
intelligent que l’on place à l’avant<br />
du moteur pour contrôler les vibrations<br />
et venir en support des phases d’auto-calibration<br />
; « ce capteur enregistre<br />
automatiquement les seuils d’alarme<br />
puis calcule toutes les 30 secondes les<br />
différents niveaux de vibration. Une fois<br />
le seuil atteint, l’opérateur peut être alerté<br />
sur un pupitre ou sur tout autre poste de<br />
contrôle. Deux voyants, l’un jaune, l’autre<br />
rouge pour les cas de défaillance les plus<br />
avancés, permettent aux opérateurs de<br />
maintenance et de production d’établir un<br />
diagnostic rapide et de suivre en temps<br />
réel l’évolution de la dégradation ».<br />
Un capteur à l’avant suffit généralement,<br />
y compris pour les moteurs d’un mètre<br />
de long mais il arrive que pour des machines<br />
ne disposant pas de système de<br />
refroidissement par eau et nécessitant un<br />
ventilateur, un capteur soit utile à l’arrière.<br />
Le ventilateur peut en effet s’encrasser et<br />
devenir une source de problèmes.<br />
Face au succès du SmartCheck, Shaeffler,<br />
avec la marque FAG, poursuit le<br />
développement d’un produit qui rencontre<br />
un franc succès depuis sa sortie<br />
en France en 2012 pour des applications<br />
diverses allant des cribles de carrière aux<br />
pompes à eau en passant par les centrifugeuses<br />
et les décanteurs ou encore les<br />
moteurs électriques. L’objectif n’est pas<br />
de remplacer les personnels de maintenance<br />
mais de les soutenir en apportant<br />
une surveillance automatique 24 heures<br />
sur 24 d’installations critiques.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 47
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Retour d’expérience<br />
Michelin réduit la consommation énergétique<br />
de ses pompes<br />
Le producteur de pneus a considérablement réduit la consommation énergétique des pompes de circulation équipant<br />
la chaufferie de son usine de Hombourg – ce qui lui a permis d’alléger sa facture d’électricité d’environ 66%, soit<br />
23 000 euros par an.<br />
Une des principales usines Michelin<br />
de production de pneus pour poidslourds<br />
à travers le monde se trouve à<br />
Hombourg, dans la Sarre (Allemagne).<br />
Quelque 1 200 salariés y produisent des<br />
gommes, des carcasses radiales et près<br />
d’un million de pneumatiques neufs ainsi<br />
que 500 000 pneus rechapés par an.<br />
Située sur un terrain de 33 hectares,<br />
l’usine Michelin possède une chaufferie<br />
qui était équipée jusqu’en 2010 de<br />
quatre pompes à volute monocellulaires<br />
de construction ancienne destinées à la<br />
circulation du fluide caloporteur, en l’occurrence<br />
de l’eau. Les quatre pompes,<br />
de conception identique, étaient entraînées<br />
par un moteur électrique de 37 kW<br />
à 40 kW. La régulation, donc le choix du<br />
nombre de pompes fonctionnant en parallèle,<br />
était effectuée par le personnel<br />
d’exploitation en fonction de la température<br />
externe.<br />
L’utilisation de trois nouvelles pompes à volute à vitesse<br />
régulée de type Etanorm G permet d’économiser<br />
211 800 kWh par an<br />
Durant les mois d’hiver, les quatre pompes<br />
fonctionnaient en parallèle. Au fur et à<br />
mesure de l’augmentation de la température<br />
externe, le nombre de pompes était<br />
progressivement réduit jusqu’à ce qu’il<br />
n’en reste plus qu’une. Cette régulation<br />
manuelle ne permettant pas de réagir rapidement<br />
aux changements climatiques,<br />
le nombre de pompes en service excédait<br />
souvent les besoins. Il en résultait un gaspillage<br />
d’énergie non négligeable.<br />
Le système SES pour réduire la<br />
consommation énergétique<br />
Michelin a fait appel au Système Efficacité<br />
Service (SES) de KSB Service afin<br />
de réduire sa consommation énergétique.<br />
Cette prestation consiste en premier lieu<br />
à réaliser une analyse complète du système<br />
de pompage pour déterminer le<br />
profil de charge réel des pompes. Ce<br />
dernier est ensuite comparé aux caractéristiques<br />
de la pompe. La mesure des<br />
écarts indique les potentiels d’économie<br />
(analyse de l’efficacité énergétique). Ces<br />
potentiels existent pratiquement partout<br />
dans l’industrie. Dans la plupart des cas,<br />
ils sont exploitables à travers la mise en<br />
œuvre de mesures toutes simples, mais<br />
qui ont un impact considérable en termes<br />
de réduction des coûts.<br />
Relevés, analyses et préconisations<br />
Le Système Efficacité Service comprend<br />
plusieurs étapes. Les plus importantes<br />
sont le relevé de tous les paramètres des<br />
pompes et de l’installation puis, après<br />
analyse, la préconisation de mesures<br />
d’optimisation concrètes.<br />
Après une première visite sur les<br />
lieux effectuée par des ingénieurs<br />
de KSB, toutes les données pertinentes<br />
sont relevées pendant<br />
plusieurs semaines à l’aide d’un<br />
coffret d’enregistrement spécial.<br />
Outre les débits et les pressions<br />
d’entrée/sortie des pompes,<br />
Michelin possède à Hombourg (Sarre) l’une<br />
de ses plus grosses usines de production de<br />
pneus dans le monde<br />
peuvent être également enregistrées les<br />
valeurs électriques – par exemple les<br />
puissances moteur – mais aussi les vibrations<br />
au niveau des supports de paliers<br />
de la pompe. Cette analyse vibratoire est<br />
riche en enseignements, car elle permet<br />
de tirer des conclusions quant à l’état<br />
d’usure de la pompe et d’identifier des défauts<br />
d’alignement, des gauchissements,<br />
des balourds et même des phénomènes<br />
vibratoires dus à l’installation ; autant<br />
de facteurs pouvant avoir une influence<br />
considérable sur la disponibilité et la durée<br />
de vie d’un groupe motopompe.<br />
Les ingénieurs de KSB se basent ensuite<br />
sur les valeurs mesurées pour effectuer<br />
une évaluation détaillée. Cette analyse<br />
leur permettra d’identifier les potentiels<br />
d’économies et de préconiser des mesures<br />
visant à exploiter ces potentiels. Le<br />
client est également informé de la durée<br />
d’amortissement des mesures à mettre<br />
en œuvre et peut ainsi calculer son retour<br />
sur investissement. S’il décide de réaliser<br />
les mesures préconisées, KSB effectuera<br />
à l’issue du projet une seconde évaluation<br />
à titre gracieux pour valider l’efficacité<br />
des mesures mises en œuvre.<br />
Les potentiels d’économie se révèlent<br />
importants<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 48
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Photo 1 : Le coffret de recueil des données des systèmes de pompage. L’analyse des informations permet<br />
d’identifier les potentiels d’économies (photo : KSB Service). à l’aide d’un coffret d’enregistrement spécial<br />
Afin de déterminer le profil de charge et<br />
le comportement réel des pompes, KSB<br />
a effectué en février 2010 chez Michelin<br />
des mesures sur deux des quatre<br />
pompes. À l’aide d’un coffret enregistreur<br />
de données (photo 1), les pressions de<br />
sortie ainsi que les vitesses de vibration<br />
au support de palier ont été relevées sur<br />
ces pompes. En outre, un appareil de<br />
mesure mobile installé dans l’armoire<br />
de commande des deux groupes motopompes<br />
a déterminé la puissance réelle<br />
absorbée. L’exploitant a, de son côté, mis<br />
à disposition les relevés de son poste de<br />
contrôle concernant le débit de circulation<br />
d’eau chaude, la pression dans le circuit<br />
aller et la température du fluide. Les ingénieurs<br />
de KSB ont ainsi pu obtenir une<br />
vue détaillée de l’installation.<br />
Ces relevés ont fait apparaître que les<br />
pompes fonctionnaient dans la plage de<br />
charge partielle, défavorable en matière<br />
de consommation d’énergie, de la courbe<br />
caractéristique de la pompe. Avec, pour<br />
effet induit, une hauteur manométrique<br />
nettement trop importante qui générait<br />
des besoins énergétiques spécifiques<br />
élevés de 0,236 kWh/m³, donc une augmentation<br />
des coûts d’exploitation.<br />
Préconisations pour une efficacité<br />
énergétique accrue<br />
Les ingénieurs de KSB ont étudié plusieurs<br />
possibilités pour réduire la consommation<br />
d’énergie. Une première approche<br />
consistait à préconiser de n’employer en<br />
hiver que trois des quatre pompes en parallèle,<br />
avec pour effet de rapprocher le<br />
point de fonctionnement des pompes au<br />
plus près de l’optimum hydraulique, réduisant<br />
ainsi de manière significative les<br />
besoins énergétiques spécifiques. Avec<br />
respectivement quelque 2 000 heures<br />
de service hivernal pour chaque pompe,<br />
cette mesure toute simple générait plus<br />
de 5 000 euros d’économies annuelles,<br />
sans investissement supplémentaire.<br />
Photo 2<br />
En continuant à chercher des solutions<br />
alternatives, les ingénieurs KSB ont découvert,<br />
en coopération avec leur client,<br />
qu’une vanne était restée en position<br />
semi-fermée, c’est-à-dire en position de<br />
laminage. Néanmoins, sans ce robinet<br />
« énergivore », les pertes de charge auraient<br />
diminué à tel point que les pompes<br />
existantes auraient couru un risque de<br />
surcharge et d’endommagement. Les<br />
spécialistes KSB ont continué à explorer<br />
d’autres pistes. Une autre alternative<br />
s’est imposée : le remplacement des<br />
quatre pompes par trois pompes neuves<br />
à volute (du type Etanorm G 080-160)<br />
dont la consommation électrique ne serait<br />
que de 12 kW au point de fonctionnement<br />
nominal. De plus, si on équipait les<br />
pompes d’un variateur de vitesse Pump-<br />
Drive (de KSB), non seulement la vitesse<br />
de rotation, mais également le nombre<br />
de pompes pourraient, selon le principe<br />
maître-esclave, être adaptés de manière<br />
entièrement automatique à la charge<br />
actuelle de l’installation. Comparé à la<br />
première solution – sans investissement<br />
–, ce mode de fonctionnement optimisé<br />
réduirait les besoins énergétiques spécifiques,<br />
les faisant passer de 0,208 kWh/<br />
m³ à 0,072 kWh/m³. À l’heure du choix,<br />
Michelin a considéré l’âge avancé des<br />
pompes existantes, la possibilité d’automatisation<br />
ainsi que les importantes<br />
économies d’énergie réalisables. Autant<br />
de facteurs qui l’ont finalement décidé<br />
Michelin à remplacer toutes ses pompes.<br />
Vers un rééquipement de l’installation<br />
En décembre 2010, les anciens groupes<br />
ont donc été démontés et remplacés par<br />
trois pompes à volute neuves à vitesse<br />
régulée (photo 2) de type Etanorm. La<br />
pression différentielle est déterminée<br />
par un capteur de pression en amont de<br />
la tubulure d’aspiration et en aval de la<br />
tubulure de refoulement de la pompe.<br />
En février 2011, KSB a effectué à titre<br />
gracieux une seconde prise de mesures<br />
permettant de vérifier la pertinence et l’efficacité<br />
des mesures mises en œuvre, de<br />
démontrer – et chiffrer – les économies<br />
annoncées. Les gains d’énergie effectifs<br />
sont en définitive de 211 800 kWh<br />
par an, ce qui correspond à une réduction<br />
des émissions de CO2 à hauteur de<br />
131 tonnes. En tenant compte de tous<br />
les coûts de matériel neuf et des travaux,<br />
la durée d’amortissement pour le client<br />
s’élève à une année et demi.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 49
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Focus<br />
Les garnitures mécaniques,<br />
la clé pour une bonne étanchéité<br />
De plus en plus nombreuses en raison des exigences croissantes de la part des industriels en matière d’étanchéité,<br />
les garnitures mécaniques présentent des atouts significatifs pour les opérations de maintenance. Ce marché se porte<br />
plutôt bien et promet des belles perspectives dans les années à venir grâce à des solutions toujours plus innovantes.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> : Comment<br />
définit-on les garnitures mécaniques ?<br />
Que recouvre ce domaine ?<br />
Olivier Cloarec : Il n’y a pas de manière<br />
simple de définir une garniture mécanique<br />
car il s’agit avant tout d’un dispositif<br />
technologique complexe. La garniture<br />
mécanique d’étanchéité est un dispositif<br />
mécanique composé au minimum d’une<br />
partie fixe et d’une partie mobile qui assurent<br />
ensemble l’étanchéité entre un<br />
fluide (liquide ou gaz) généralement sous<br />
pression et le milieu extérieur ou externe.<br />
Ce dispositif est un savant assemblage<br />
d’éléments ou composants faisant appel<br />
à la mécanique de précision et au savoir-faire<br />
du fabricant. Le domaine recouvert<br />
est celui de l’étanchéité dynamique.<br />
Où les trouve-t-on (sur quels types<br />
d’installations) ? Ces systèmes sontils<br />
de plus en plus nombreux ?<br />
Les garnitures mécaniques sont un organe<br />
essentiel des machines tournantes<br />
telles que pompes, les compresseurs, les<br />
agitateurs, les turbines à gaz, les clarificateurs,<br />
les raffineurs, les réacteurs, etc.<br />
et répondent aux besoins de tous les<br />
secteurs d’activités tels que la chimie,<br />
pétrochimie, l’industrie pétrolière,<br />
papeterie, les industries<br />
de transformation,<br />
alimentaires, agroalimentaires,<br />
textiles, pharmaceutiques,<br />
etc. Les produits les<br />
plus divers sont étanches : produits clairs<br />
ou chargés, mélanges, sirops, bitumes,<br />
pâte à papier, ciments, poudres, gaz liquéfiés<br />
ou non... Les applications sont<br />
de plus en plus nombreuses car les garnitures<br />
mécaniques répondent à des cahiers<br />
des charges toujours plus sévères.<br />
À quoi servent les garnitures mécaniques<br />
? En quoi permettent-elles<br />
d’améliorer la durée de vie d’une installation<br />
?<br />
Les garnitures mécaniques assurent une<br />
fonction d’étanchéité entre un arbre rotatif<br />
et une enceinte stationnaire comme par<br />
exemple entre un arbre de pompe et un<br />
corps de pompe. Elles apportent de nombreux<br />
avantages : un très faible niveau de<br />
fuites, une réduction des frottements qui<br />
évite l’usure prématurée de l’arbre et donc<br />
une perte de puissance, une diminution<br />
des temps et coûts de maintenance et<br />
la possibilité de travailler avec des pressions<br />
et des températures élevées sans<br />
Garnitures mécaniques :<br />
un point sur la situation économique<br />
S<br />
elon Laurence Chérillat, secrétaire générale d’Artema, l’année 2012 est globalement<br />
égale à 2011. Quant au premier semestre 2013, il enregistre une légère hausse de<br />
1,5 % par rapport au premier semestre 2012 due en grande partie à l’activité des constructeurs<br />
de machines tournantes qui exportent. Les entrées de commandes se maintiennent<br />
ce qui permet à la profession des garnitures mécaniques d’espérer une année 2013 en<br />
ligne avec 2012. Le secteur de l’énergie est toujours porteur, le secteur de la chimie est<br />
attendu en léger retrait au deuxième semestre.<br />
réduction de performances.<br />
Les durées de vie des garnitures<br />
peuvent atteindre<br />
en service plusieurs milliers<br />
d’heures de fonctionnement.<br />
Quelles innovations ont vu le jour ces<br />
dernières années ? Quelles sont les<br />
tendances technologiques à venir ?<br />
Pour réduire la durée des opérations de<br />
montage/démontage, les fabricants de<br />
garnitures mécaniques ont développé<br />
des garnitures sécables (en deux parties)<br />
et des garnitures à cartouche. D’autres<br />
innovations portent sur les garnitures à<br />
double-effet utilisées dans des applications<br />
très exigeantes comme la chimie ou<br />
la pharmacie.<br />
Autres sources d’innovations : la modélisation<br />
numérique des phénomènes<br />
physiques (lubrification hydrodynamique,<br />
thermique…) rencontrées sur des garnitures<br />
en service. Cette approche numérique,<br />
associée à l’expérience du<br />
fabricant, est devenue un outil puissant<br />
d’aide à la conception des garnitures mécaniques.<br />
L’instrumentalisation des garnitures est<br />
une tendance technologique prévisible<br />
dans les années à venir. Comment optimiser<br />
une phase de rodage ? Comment<br />
vérifier les paramètres essentiels de<br />
bon fonctionnement d’une garniture « à<br />
cœur » ? Il faut des capteurs judicieusement<br />
positionnés qui délivrent un message<br />
précis sur une température, une<br />
pression, une micro vibration….Fiction ou<br />
futur très proche ?<br />
Comment bien s’en servir ? Quelles<br />
bonnes pratiques un technicien de<br />
maintenance doit-il adopter ? Quelles<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 50
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
erreurs ne doit-il pas commettre ?<br />
Quelques repères sur la Charte des<br />
acteurs de l’étanchéité<br />
Voulue par la profession, cette charte a été signée par les<br />
quatorze adhérents membres du groupe Étanchéité d’Artema.<br />
Cinq axes d’engagement ont été retenus par les adhérents :<br />
Éthique professionnelle, Qualité des produits et maitrise des<br />
technologies, Innovations, Environnement et Sécurité, Amélioration<br />
continue.<br />
Cette charte s’intègre dans la démarche RSE (Responsabilité<br />
sociétale des entreprises)des adhérents puisqu’elle prend en<br />
compte les préoccupations sociales, environnementales et économiques<br />
dans les activités des entreprises signataires. Elle a<br />
pour but de montrer la contribution de la profession aux enjeux<br />
du développement durable. Elle est également destinée à valoriser<br />
la profession, ses valeurs et les innovations réalisées au<br />
bénéfice des clients.<br />
Avant tout, il convient de bien choisir sa garniture. Il est impératif<br />
pour l’utilisateur/intégrateur de renseigner soigneusement<br />
le cahier des charges sur les garnitures mécaniques rédigé par<br />
Artema avec l’aide des industriels fabricants de garniture. Pour<br />
éviter les mauvaises surprises, il est important de respecter les<br />
conditions de montage.<br />
Une bonne surveillance, un bon entretien, en phase de démarrage<br />
puis en service, permettent d’assurer la longévité de l’installation<br />
tout en assurant la protection de l’environnement (surveillance<br />
des émissions gazeuses à l’atmosphère par exemple).<br />
Si des défaillances apparaissent, il est essentiel de pouvoir<br />
identifier très tôt les principales causes de ces défaillances (fuite<br />
de la garniture, bruits suspects, courte durée de vie) pour définir<br />
le moyen d’y remédier au plus vite. Un diagnostic des faces de<br />
frottement est souvent recommandé par les constructeurs. Cas<br />
échéant, d’autres pièces de fonctionnement peuvent présenter<br />
des défauts.<br />
Une lecture attentive de la revue Techniques de l’Ingénieur (TI<br />
BM 5426 – Garnitures mécaniques. Montage et maintenance)<br />
donne un premier niveau de réponse à toutes ces questions.<br />
Enfin, dans le domaine de la maintenance, il est à noter qu’Artema<br />
et le Cetim ont réalisé un « Guide de montage, de mise<br />
en service et de maintenance des Garnitures mécaniques » (ce<br />
document est disponible au Cetim).<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 51
Hygiène-Sécurité-Environnement<br />
Le logiciel de Dekra primé à<br />
Préventica Lille<br />
Dekra Industrial et son logiciel Sherlok Premium<br />
permettant le suivi de contrôles réalisés<br />
sur les équipements et installations a<br />
remporté le prix de l’Innovation à Lille lors de<br />
la dernière édition de Préventica, dans la catégorie<br />
Logiciel. Cette solution est innovante<br />
en matière de traçabilité des contrôles effectués<br />
sur les équipements et installations.<br />
Sherlok permet de consulter et de traiter<br />
l’ensemble des rapports de contrôles réalisés,<br />
au travers d’un accès sécurisé sur Internet.<br />
Ce logiciel utilise la nouvelle application<br />
D-TAG et les QR Code et Smartphones.<br />
Événement<br />
Préventica de retour à Lyon<br />
fin septembre<br />
Pendant trois jours, du 24 au 26 septembre prochains, Lyon deviendra la capitale<br />
européenne de la maîtrise des risques professionnels. Depuis 15 ans, les Congrès/<br />
Salons Préventica sont organisés dans les régions de France, à raison de deux<br />
rendez-vous par an. L’événement est aujourd’hui la référence nationale pour tous<br />
les acteurs de la maîtrise des risques, tant dans l’entreprise que dans les services<br />
publics.<br />
Une armoire intelligente RFID<br />
UHF pour les tenues professionnelles<br />
Après deux ans de recherches, Initial, spécialiste<br />
de la location-entretien d’articles<br />
textiles et d’hygiène, vient de développer<br />
une solution inédite pour assurer la gestion<br />
et le suivi des vêtements professionnels non<br />
personnalisés : l’armoire intelligente ID.Box.<br />
Cette innovation repose sur l’intégration de<br />
la technologie RFID UHF qui permet d’affecter<br />
temporairement une tenue à un porteur<br />
grâce à l’incorporation d’une puce électronique<br />
dans le vêtement. Destinée à tous les<br />
secteurs qui ont recours aux tenues non affectées<br />
et à une forte population intérimaire<br />
comme l’agroalimentaire, l’industrie et la<br />
santé, l’ID.Box facilite la gestion du linge non<br />
personnalisé en garantissant une traçabilité<br />
totale depuis la distribution du linge jusqu’à<br />
son retour.<br />
Nouveau catalogue EPI Descours<br />
& Cabaud<br />
Le distributeur d’EPI Descours & Cabaud<br />
vient de publier son nouveau catalogue.<br />
Il regroupe plus de 1 700 articles pour la<br />
protection de la tête, des yeux, des mains,<br />
du corps, des pieds, la protection auditive,<br />
respiratoire, contre les chutes ainsi que des<br />
produits d’hygiène et de sécurité. Cette offre<br />
a été conçue par les experts produits de<br />
Descours & Cabaud, parmi les gammes des<br />
fabricants leaders. Les professionnels trouveront<br />
également dans ce nouveau catalogue<br />
les gammes Opsial, la marque de Descours<br />
& Cabaud, réponse à leur recherche de compétitivité.<br />
Plusieurs centaines d’experts, de dirigeants,<br />
d’élus et plus globalement les<br />
professionnels sont invités à partager leurs<br />
expériences en tribune. Par ailleurs, le salon<br />
mettra en avant de nombreuses solutions à<br />
travers les 380 stands et plus de 120 conférences<br />
mises à la disposition des visiteurs<br />
issus de tous les secteurs d’activité : BTP,<br />
industrie, santé, grande distribution, tertiaire,<br />
administration et autres collectivités territoriales.<br />
Le congrès fera le point sur les grands dossiers<br />
d’actualité : prévention de la pénibilité,<br />
réforme de la médecine du travail, évolution<br />
des comportements et risques psychosociaux,<br />
accessibilité du travail aux personnes<br />
handicapées, évaluation des risques, dialogue<br />
social... De nombreux ateliers pratiques<br />
apporteront solutions et retours d’expériences<br />
: addictologies, amiante, produits<br />
chimiques, manutentions, lombalgies etc. Un<br />
zoom particulier sera fait sur des secteurs<br />
d’activité à risques plus élevés : le bâtiment,<br />
l’intérim, le secteur hospitalier, l’industrie...<br />
Le deuxième volet de Préventica sera consacré<br />
à la pérennisation de l’outil de travail et<br />
de l’activité économique de l’entreprise. Il<br />
portera plus précisément sur les risques d’incendie<br />
et de malveillance. Des débats seront<br />
proposés sur le management global des<br />
risques, la responsabilité des dirigeants, la<br />
gestion des risques majeurs, l’évolution de la<br />
cyber criminalité, l’éthique et la professionnalisation<br />
des métiers de la sécurité...<br />
Des solutions opérationnelles seront également<br />
apportées par rapport aux questions<br />
récurrentes des entreprises et des acteurs<br />
publics : maintenance des équipements de<br />
sécurité incendie, nouvelles réglementations<br />
des établissements recevant du public,<br />
contrôle d’accès et vidéosurveillance, gestion<br />
des incivilités, sécurité dans les établissements<br />
de santé, évacuation des personnes<br />
en cas d’incendie, sécurité des chantiers.<br />
>> <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> sera pour l’occasion<br />
membre du jury des Trophées de l’Innovations de<br />
l’édition Préventica Lyon 2013. Les Trophées seront<br />
officiellement remis le premier jour du salon.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 52
Que la fusion de la sécurité des machines<br />
et de la surveillance d’axe<br />
soit ! Spécialement dédié aux utilisateurs<br />
de systèmes multi-axes, tels que, par<br />
exemple, les machines-outils : ils peuvent<br />
maintenant également relier en toute sécurité<br />
le système de commande PSSuniversal<br />
multi sur PROFIsafe, par exemple,<br />
avec une commande Motion Control<br />
(MC) ou une commande numérique.<br />
Les données du codeur des différents<br />
axes sont uniquement détectées par la<br />
commande numérique ou la commande<br />
MC et sont transmises au système de<br />
commande PSSuniversal multi pour<br />
l’analyse de sécurité. C’est là qu’interviennent<br />
la configuration et la programmation<br />
conviviales de toutes les fonctions<br />
de sécurité des machines, avec l’éditeur<br />
de programmes graphiques PASmulti. La<br />
bibliothèque complète de blocs failsafe<br />
certifiés et standard permet une utilisation<br />
simple et une réutilisabilité élevée.<br />
Ouvert aux modules d’entrées / sorties<br />
standard<br />
PSSuniversal multi permet par ailleurs<br />
de contribuer à réduire les coûts et la<br />
complexité : les modules d’entrées/sorties<br />
standard peuvent également être<br />
raccordés directement au système de<br />
commande. Si ces signaux ne sont pas<br />
utilisés dans le programme de sécurité<br />
local, ils peuvent être transmis via le<br />
Hygiène-Sécurité-Environnement<br />
Sécurité Machines<br />
Une architecture pour la sécurité des machines<br />
et la surveillance des axes<br />
Le fabricant Pilz vient d’élargir sa gamme de systèmes de commande PSSuniversal multi. L’intérêt de cette nouvelle<br />
variante de systèmes de commande est de communiquer via PROFIBUS/PROFIsafe. L’utilisation du PSSuniversal multi<br />
simplifie, par exemple, la gestion de la technique de sécurité dans les architectures de commande numérique. Les utilisateurs<br />
obtiennent un concept de commande homogène pour la sécurité des machines et la surveillance d’axe.<br />
raccordement au bus de terrain existant<br />
à la commande numérique. Cette opération<br />
s’effectue à l’aide d’une « fonction by<br />
pass » spécialement définie, de manière<br />
à ce que le programme utilisateur n’engendre<br />
aucune perte de temps.<br />
Les périphéries de sécurité et standard<br />
fusionnent à l’aide de PSSuniversal multi<br />
en une infrastructure commune ; d’autres<br />
appareils et raccordement au bus de terrain<br />
ne sont pas nécessaires. Les systèmes<br />
de commande PSSuniversal multi<br />
font partie du système d’automatismes<br />
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possible de résoudre en toute simplicité<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 53
Prévention des risques<br />
Événement<br />
Des Rencontres sous le signe de la prévention<br />
en maintenance<br />
Lutter de manière efficace contre les accidents du travail dans le domaine de la maintenance, voici le thème de la<br />
seconde table ronde qui s’est tenue le lundi 27 mai dernier au Sénat à l’occasion de la sixième édition des Rencontres<br />
du Synamap. Cette table ronde a réuni quatre intervenants : Claude Pichot, président de l’Afim, Philippe Bielec, ingénieur-conseil<br />
à la Direction des risques professionnels (CNAMTS), Jean-Christophe Blaise, responsable des problématiques<br />
de maintenance industrielle au sein de l’INRS et Pascal Étienne, chef du bureau des équipements et du lieu<br />
de travail à la DGT.<br />
Des études conjointes menées par<br />
l’INRS et l’Afim ont montré qu’il existe<br />
une « sur-accidentalité » des travaux<br />
réalisés dans la maintenance...<br />
Jean-Christophe Blaise<br />
Avant tout, le problème de la maintenance<br />
est qu’il y en a partout. Même si je<br />
suis davantage spécialisé dans la maintenance<br />
industrielle, on constate partout<br />
des causes multiples. Pour schématiser,<br />
on a l’habitude de dire qu’il y a à la fois<br />
des problèmes organisationnels, des<br />
problèmes techniques et des problèmes<br />
humains. Il existe également des problèmes<br />
de formation et d’organisation au<br />
sens très large, sans parler forcément de<br />
sous-traitance, mais on constate des problèmes<br />
de communication et d’aspects<br />
théoriques qui ont du mal à être mis en<br />
pratique. Au contraire, il y a peu de retour<br />
d’expérience de la part des personnes de<br />
terrain qui ont pourtant des pratiques à<br />
partager. Enfin, il y a un problème majeur<br />
au niveau technique dans la conception<br />
des machines industrielles ; on constate<br />
en effet malheureusement de trop nombreuses<br />
machines qui ne sont pas assez<br />
bien conçues – voire pas du tout – pour<br />
être maintenues, posant ainsi des problèmes<br />
de sécurité et de non-conformité.<br />
Or, bien voir où se trouvent les points de<br />
condamnation, les énergies et les risques<br />
qui s’en suivent, est primordial. Ainsi, on<br />
constate un peu les mêmes facteurs de<br />
risques dans tous les domaines.<br />
« Un plan de prévention ne doit pas être fait par un acheteur<br />
ou un commercial. »<br />
> Philippe Bielec (CNAMTS)<br />
Le fait d’évoquer les problèmes de<br />
conception des machines est-il directement<br />
lié à la lacune en termes de<br />
formation initiale ? Y a-t-il de ce fait<br />
un manque de sensibilité aux problèmes<br />
de maintenance de la part des<br />
constructeurs ?<br />
Jean-Christophe Blaise<br />
Je n’irai pas jusque là mais il est vrai que<br />
l’on se souvient de réunions avec des<br />
concepteurs qui ignoraient l’existence<br />
d’une « directive machines » ; certains ne<br />
savaient même pas ce que c’était ! Mais il<br />
y a une nécessité de dialogue. De même,<br />
avant la création du document unique, il<br />
faut se rappeler que l’analyse des risques<br />
n’existait pas avant 1989. C’est un problème<br />
de connaissance des lois.<br />
Claude Pichot<br />
Il convient de rappeler quelques don-<br />
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Prévention des risques<br />
nées. Selon la dernière étude de l’Observatoire<br />
du Réseau <strong>Maintenance</strong>, environ<br />
230 000 personnes travaillent dans la<br />
maintenance, et environ 190 000 dans<br />
la maintenance du mobilier et du tertiaire,<br />
secteurs qui ne génèrent toutefois<br />
pas les mêmes risques. En matière de<br />
filières de formation, elles vont du Bac<br />
professionnel aux mastères spécialisés<br />
en passant par les BTS et un DUT de génie<br />
dans la maintenance avec une formation<br />
dédiée à la sécurité et aux risques.<br />
Ces formations diplôment environ 8 500<br />
personnes chaque année. Sur la question<br />
« pourquoi en sommes-nous là ? »,<br />
l’Afim a mené une enquête sur l’accidentalité<br />
auprès d’un millier de salariés pour<br />
savoir où les risques étaient les plus élevés,<br />
y compris que dans le BTP. Dans la<br />
branche métallurgie, pour 1 000 salariés,<br />
l’occurrence est trois fois plus élevée<br />
pour le personnel de maintenance que<br />
dans les autres métiers. En matière de<br />
maladies professionnelles, il y a également<br />
une « sur-représentation des métiers<br />
de la maintenance, à l’exemple des<br />
risques liés à l’amiante où les métiers de<br />
la maintenance sont huit fois plus touchés<br />
que la moyenne nationale.<br />
Comme il n’existe pas de données ni<br />
de code sur la maintenance, comment<br />
peut-on définir une entreprise qui fait<br />
de la maintenance ?<br />
Philippe Bielec<br />
En effet, il n’existe pas de code ; nous<br />
qui sommes habitués à travailler sur des<br />
grands nombres, au moins de 10 000 salariés,<br />
puisqu’en-deçà, les statistiques ne<br />
servent à rien, il est difficile pour nous de<br />
travailler sans données fiables. Le seul<br />
moyen que l’on a lorsque nous recevons<br />
une déclaration d’accidents, c’est de savoir<br />
ce que faisait la personne au moment<br />
de l’accident. Or ce n’est pas – ou très rarement<br />
– précisé. Ce n’est pas entré dans<br />
les mœurs. Il n’existe donc pas de « code<br />
risque » à ce sujet. En maintenance, les<br />
opérations ne sont pas toutes sous-traitées<br />
si bien que lorsqu’un accident se<br />
produit, il est extrêmement compliqué de<br />
savoir s’il a eu lieu lors d’une opération<br />
de maintenance ou en production. Malgré<br />
cette absence de données chiffrées, on<br />
constate sur le terrain que la situation est<br />
catastrophique.<br />
Claude Pichot<br />
En termes de coûts, les accidents du<br />
travail nous coûtent plus de 13 milliards<br />
d’euros chaque année, 2,38% de la<br />
masse salariale et 800 000 accidentés.<br />
Pour les métiers de la maintenance, certaines<br />
entreprises atteignent même 10%<br />
de leur masse salariale. Lorsque l’on<br />
parle de compétitivité, il y a un réel enjeu<br />
à la fois technique et économique dont<br />
il faut prendre toute la mesure. Avant la<br />
loi de financement de la Sécurité, nous<br />
n’avions pas accès aux chiffres. Mais<br />
quand on s’attarde sur l’évolution, nous<br />
sommes passés de 9 à 13 milliards d’euros<br />
de dépenses ! Cela ne s’améliore pas.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 55
Prévention des risques<br />
« L’enjeu compétitivité autour des conditions de travail est<br />
un réel enjeu et les chiffres démontrent qu’il faut prendre<br />
les mesures nécessaires. »<br />
> Claude Pichot (Afim)<br />
Toutefois, dans les métiers de l’industrie,<br />
il existe une culture de la sécurité. Mais<br />
dans le bâtiment et le BTP, ce n’est pas<br />
le cas.<br />
Que peut-on faire concrètement pour<br />
améliorer les choses sur le terrain ?<br />
Claude Pichot<br />
Former les ingénieurs nécessite aussi<br />
de former les formateurs. Avant toute<br />
chose, il est important de rendre visibles<br />
les risques comme les points de condamnation<br />
des énergies, sur les installations<br />
électriques, sur les robinets industriels<br />
etc. Notre problème est de passer des<br />
règles imposées par le ministère du Travail<br />
– notamment – à la réalité du terrain.<br />
Le monde réel, c’est des vannes, des<br />
tuyaux, des machines. Comment rendre<br />
visibles les points de condamnation ?<br />
Autre point marquant : un des personnels<br />
qui intervient de plus en plus est un prestataire<br />
extérieur. C’est une réalité ; il y a<br />
trente ans, il y avait peu de prestataires<br />
de service, aujourd’hui, plus de 30% des<br />
activités sont externalisées, et dans certains<br />
domaines comme la chimie ou le<br />
nucléaire, cela peut atteindre 75% ! et il<br />
est bien évident que dans ce contexte, si<br />
l’on ne montre pas où se trouvent les dangers,<br />
on ne voit pas comment on peut s’en<br />
sortir. Or dans une centrale nucléaire, il y<br />
a près de 20 000 équipements. C’est sur<br />
le terrain que l’on doit rendre physiquement<br />
visibles les points de dangers. Mais<br />
on ne fera bouger les choses que si nous<br />
parlons avec les opérateurs.<br />
En tant que chef du bureau des équipements<br />
et du lieu de travail à la DGT,<br />
quel est votre avis sur ce point ?<br />
Pascal Étienne<br />
Nous sommes en accord avec ce qui<br />
vient d’être évoqué et nous avons bien<br />
conscience des difficultés. Ainsi, lorsque<br />
nous transformons la réglementation,<br />
nous essayons de le faire sur la base de<br />
retours d’expérience en tenant des éléments<br />
et des interlocuteurs concernés.<br />
Or, cet objectif n’est pas complètement<br />
atteint car pour les parties prenantes,<br />
ce n’est pas toujours simple. Les activités<br />
de maintenance sont soumises à des<br />
difficultés et confrontées à des risques<br />
majeurs dans le milieu professionnel ; on<br />
peut citer le premier d’entre eux qui est<br />
un risque mortel, c’est le risque routier<br />
qui intervient lors des très nombreux déplacements.<br />
Il est évident que les métiers<br />
de la maintenance sont dès lors particulièrement<br />
concernés. Une fois que l’on a<br />
réalisé une enquête via l’Inspection du<br />
travail, il s’est avéré que le risque routier<br />
touchait majoritairement les entreprises<br />
de maintenance (cette étude a été menée<br />
auprès de 500 entreprises – NDLR).<br />
Ce que l’on constate, c’est que bien souvent,<br />
ces entreprises ne sont pas – largement<br />
– conscientes de ce risque, même<br />
si elles l’intègrent (pour certaines d’entre<br />
elles) dans le document unique. Si elles<br />
prennent en compte dans une large mesure<br />
les équipements et la maintenance<br />
nécessaires aux différents véhicules, on<br />
note le peu – voire l’absence – d’organisation<br />
des déplacements ou de mise<br />
à disposition aux salariés de pauses et<br />
de moments où le salarié peut communiquer<br />
en toute sécurité. Seulement 30%<br />
des salariés sont formés au risque routier<br />
professionnel ; c’est peu et cela rejoint<br />
d’ailleurs la réalité d’autres secteurs.<br />
Mais comme celui de la maintenance est<br />
particulièrement concerné, cette insuffisance<br />
est notoire.<br />
Et concernant les questions liées à la<br />
sous-traitance ?<br />
Pascal Étienne<br />
De même, la co-existence des professionnels<br />
de la maintenance avec des salariés<br />
issus d’autres métiers et d’autres entreprises<br />
posent des problèmes. Quels sont<br />
leurs repères, les outils et les EPI dont<br />
ils doivent disposer ? Quels les disposi-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 56
Parka pro cherche :<br />
chaussure à son pied<br />
pour ne pas prendre de veste<br />
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Le site d’e-distribution industrielle qui change tout<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 57
Prévention des risques<br />
tifs techniques sont mis à la disposition<br />
des intervenants de maintenance etc. ?<br />
Lorsque l’un d’eux doit se déplacer sur<br />
un site industriel pour plusieurs heures, il<br />
est difficile d’évaluer le temps de préparation<br />
de l’intervention. Cette question de<br />
la co-activité et des instruments qui permettent<br />
d’y répondre est tout à fait primordiale.<br />
Enfin, le troisième facteur est celui<br />
du contact avec la clientèle qui est contradictoire<br />
: d’un côté, il peut y avoir des<br />
aspects positifs car le salarié voit immédiatement<br />
le résultat de son travail et, le<br />
cas échéant, une clientèle satisfaite. De<br />
l’autre, en raison des exigences importantes<br />
de délais, l’intervenant est soumis<br />
à une forte pression et donc à un risque<br />
psycho-social bien connu qui, lorsqu’il est<br />
mal géré, peut mener à l’accident.<br />
Quels moyens peut-on mettre en<br />
œuvre pour inverser cette tendance ?<br />
Pascal Étienne<br />
Les moyens sont nombreux mais ils ne<br />
sont mis en œuvre que dans une certaine<br />
mesure. Ils résident dans la conception<br />
du travail par rapport à une activité réelle.<br />
Cela fait référence à la préparation et aux<br />
instruments que l’on met à la disposition<br />
des salariés qui interviennent sur les<br />
sites, à l’exemple des balises, les cahiers<br />
de passage de consignes et tout ce qui<br />
sert de manière générale aux salariés de<br />
l’entreprise. Autre point fondamental, celui<br />
du rôle du management de proximité<br />
qui à la fois renseigne l’opérateur sur les<br />
moyens de répondre à telle ou telle difficulté,<br />
et le rôle de celui qui organise le<br />
travail et envoie les équipes compétentes<br />
sur le terrain ; ce dernier a en effet un rôle<br />
essentiel dans le bon fonctionnement des<br />
travaux dans la mesure où c’est lui qui<br />
choisit les intervenants les plus compétents<br />
et la composition des équipes.<br />
Un autre point est également très important<br />
: le retour d’expérience vers les<br />
constructeurs. Par exemple, nous<br />
avons beaucoup de mal au niveau<br />
européen pour que les fabricants<br />
d’éoliennes se regroupent autour<br />
d’une table pour établir une norme<br />
satisfaisante aux exigences des<br />
directives de santé et de sécurité<br />
concernant les éoliennes. La raison<br />
réside à la fois dans une certaine<br />
méconnaissance (une éolienne<br />
n’est, selon eux, pas une machine<br />
sur laquelle on doit intervenir ; l’objectif de<br />
production d’électricité est primordial, ce<br />
qui n’est pas le cas de la sécurité – c’est<br />
pourquoi l’obligation d’installer systématiquement<br />
un ascenseur sur chaque installation<br />
a longtemps été rejetée pour les<br />
éoliennes de plus de soixante mètres, et<br />
impossible sur les moins hautes d’entre<br />
elles) mais également dans la mauvaise<br />
volonté empêchant que les bonnes<br />
pratiques s’échangent (problèmes de<br />
concurrence). Enfin, la formation pour<br />
tous les acteurs est aussi fondamentale.<br />
« Il y a encore des opérateurs de maintenance qui voient<br />
d’un mauvais œil de porter des EPI. »<br />
> Jean-Christophe Blaise (INRS)<br />
Jean-Christophe Blaise<br />
Il est en effet important de faire comprendre<br />
aux constructeurs qu’une machine,<br />
aussi fiable soit-elle, ça s’entretient.<br />
Dans le domaine des éoliennes,<br />
beaucoup d’éléments sont mentionnés<br />
mais au-delà de la théorie, il faut mettre<br />
en avant la pratique.<br />
Monsieur Blaise, vous dites que les<br />
protections collectives et les EPI<br />
doivent être complémentaires, ce qui,<br />
selon vos conclusions, n’est pas encore<br />
le cas...<br />
Jean-Christophe Blaise<br />
Lorsque les opérateurs refusent de porter<br />
un équipement de protection individuelle,<br />
ce n’est pas parce qu’il a envie de<br />
se mettre en danger. Lorsqu’il contourne<br />
parfois un équipement ou démonte une<br />
protection collective pour pouvoir intervenir<br />
alors qu’il y a encore de l’énergie,<br />
c’est bien parce qu’il ne peut pas faire<br />
autrement. L’idée qui consiste à dire que<br />
l’EPI est le dernier recours, qu’il intervient<br />
lorsque l’on ne sait plus quoi faire, ce n’est<br />
pas vrai car l’EPI doit s’inscrire dans une<br />
démarche globale. Celle-ci doit commencer<br />
par une bonne conception de la machine<br />
et finir par le port de l’équipement le<br />
plus approprié. Il faut se méfier aussi de<br />
l’approche « EPI polyvalents » ; ce qui est<br />
annoncé comme un compromis ne doit<br />
pas compromettre la sécurité ; lorsque<br />
l’on porte des gants très fins pour travailler<br />
sur des machines tournantes, cela<br />
ne sert absolument à rien. De même, on<br />
rencontre encore trop souvent des opérateurs<br />
qui mettent un masque seulement<br />
parce qu’on leur a dit d’en mettre un alors<br />
que sans, ils respireraient bien mieux...<br />
Il faut que tout cela s’inscrive dans une<br />
réelle analyse des risques. Mais les<br />
choses progressent dans le domaine des<br />
EPI, nous en sommes bien conscients.<br />
Claude Pichot<br />
Concernant la formation, avec l’Académie<br />
de Strasbourg, après avoir mené des<br />
études sur la maintenance et travaillé sur<br />
la promotion des métiers, nous allons travailler<br />
avec les enseignants et les chefs<br />
de travaux pour mettre en place une<br />
démarche intitulée « Rendre visibles les<br />
risques sur les machines dans les ateliers<br />
». L’objectif est que les élèves soient<br />
amenés à se poser un certain nombre de<br />
questions.<br />
Ensuite, sur la conception orientée vers la<br />
sécurité en maintenance, il s’agit du gros<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 58
Prévention des risques<br />
point faible. Cela n’intéresse que très peu<br />
de gens. Pourquoi ? Car il y a un déni du<br />
travail réel. La question est toujours de<br />
savoir si l’on a prévu l’accès d’un opérateur<br />
de maintenance lors que survient<br />
une panne ou un besoin d’intervention. Il<br />
s’agit du monde réel : essayez de monter<br />
en haut d’une éolienne à partir d’une<br />
échelle à crinoline avec des outils à la<br />
main. Ainsi, en étant confronté au monde<br />
réel et en regardant monter l’opérateur en<br />
haut de l’installation, une question vient<br />
tout de suite à l’esprit : « pourquoi portet-il<br />
ses outils autour du cou ? ». Et bien<br />
parce que l’on n’a pas pu faire autrement.<br />
C’est ce monde réel qui doit prendre le<br />
dessus. C’est le cas également des lunettes<br />
de protection adaptés à la vue. En<br />
France, les opérateurs nous répondent<br />
qu’il faut choisir entre voir et se protéger<br />
! Ils choisissent la moins mauvaise solution.<br />
C’est la même chose pour la surdité<br />
professionnelle. Se protéger les oreilles<br />
tout en ayant la possibilité d’entendre ce<br />
que dit le collègue, ça coûte aujourd’hui<br />
environ 250 euros. Cela peut paraître<br />
onéreux or, le coût moyen de la surdité<br />
reconnu est de 100 000 euros ! On est<br />
plus dans le déni et, au niveau du cadre<br />
réglementaire, nous sommes toujours<br />
contraints par la Loi de 1878 qui dit que<br />
si l’employeur est responsable, il doit réparer<br />
en payant ; nous devons sortir de<br />
ce système assurantiel. On peut estimer<br />
d’ailleurs qu’1 euro pas dépensé à la<br />
source, c’est 100 euros dépensés à corriger<br />
ou à réparer. Nous devons davantage<br />
dépenser en conception et en formation.<br />
La non prise en compte des interventions<br />
de maintenance dès la conception,<br />
notamment à travers le document<br />
unique sur ouvrage (DUO), met-elle<br />
aussi en cause les architectes et les<br />
bureaux d’études ?<br />
Claude Pichot<br />
Le gros déficit que nous accusons, c’est<br />
que personne ne se déplace sur le terrain.<br />
C’est le cas en particulier les vides<br />
sanitaires. Si les architectes s’y rendaient<br />
plus souvent ou savaient comment les intervenants<br />
travaillent dans ces endroits,<br />
on verrait moins d’opérateurs contraints<br />
d’y accéder à quatre pattes. C’est pourquoi<br />
l’Afim avait émis une recommandation<br />
auprès du ministère du Travail<br />
disant que le DUO devait être validé par<br />
un groupe d’entreprises intervenantes,<br />
c’est-à-dire des entreprises prestataires.<br />
Car lorsque dans un DUO il est mentionné<br />
qu’une intervention devra s’effectuer<br />
avec une nacelle, on remarque trop souvent<br />
qu’il n’a été prévu à aucun moment<br />
que cette nacelle passe dans l’ascenseur<br />
! C’est un « classique » : les personnes<br />
ont besoin d’amener du matériel. C’est<br />
pour cela qu’il faut avant tout prendre en<br />
considération non pas le matériel seul<br />
mais son acheminement sur le lieu d’intervention.<br />
Et le cas des nacelles est très<br />
révélateur car il est dit qu’on ne doit pas<br />
manipuler de charges supplémentaires<br />
sur les nacelles. Or il est rare d’utiliser<br />
une nacelle uniquement pour changer<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 59
Prévention des risques<br />
Jean-Christophe Blaise, responsable des problématiques<br />
de maintenance industrielle au sein de l’INRS<br />
une ampoule ; elles sont plutôt utilisées<br />
pour intervenir sur des moteurs, des<br />
pompes ou des vannes...<br />
Pascal Étienne<br />
Concernant le DUO et la recommandation<br />
de l’Afim, si elle n’a pas été retenue<br />
en tant que telle pour le moment, une<br />
action est en cours de façon à renforcer<br />
le décret qui réforme les missions du<br />
coordinateur SPS. L’objectif est de renforcer<br />
ses pouvoirs par rapport au maître<br />
d’ouvrage. Sa marge de manœuvre sera<br />
donc élargie dans la mesure où le maître<br />
d’ouvrage devra expliquer par écrit les<br />
raisons pour lesquelles il n’a pas retenu<br />
normalisation accorde une grande importance<br />
à la participation de toutes les<br />
parties prenantes concernées par ces travaux<br />
de normalisation, tant au niveau national<br />
qu’européen. Il y a donc une volonté<br />
clairement affichée des représentants<br />
d’entreprises utilisatrices et de personnel<br />
de maintenance soient impliqués. Nous<br />
mobilisons notamment souvent les entreprises<br />
de travaux publics concernant<br />
notamment les préconisations sur les<br />
matériels de chantier. Nous essayons de<br />
faire la même chose dans d’autres secteurs<br />
mais cela nécessite un travail au<br />
quotidien et de longue haleine, mais qui,<br />
on le sait, produit des résultats.<br />
Jean-Christophe Blaise<br />
Nous avons émis plusieurs recommandations<br />
qui, même s’il ne s’agit pas de texte<br />
réglementaires, ont une grande valeur auprès<br />
d’un tribunal. Quatre d’entre elles ont<br />
une importance notable et ont été votées<br />
par les partenaires sociaux, employeurs<br />
et employés. Il en ressort que les plans<br />
de prévention se posent en deux partie.<br />
D’une part, les plans de prévention qui<br />
font 400 pages que l’opérateur est censé<br />
lire tous les matins ! C’est une hérésie,<br />
y compris d’un point de vue juridique.<br />
Cela ne tient pas devant un juge. Donc,<br />
lorsque l’on passe un marché, il est possible<br />
de rédiger un an avant par exemple,<br />
quelque chose de très général, compréhensible,<br />
que l’on peut reconduire... mais<br />
il y a une réalité sur le terrain. Or, on ne<br />
fait pas car cela coûte cher et l’on croit en<br />
outre que l’on n’est pas responsable car<br />
on rejette cette responsabilité sur l’autre ;<br />
or c’est faux, tout comme il est faux de<br />
penser qu’un plan de prévention peut être<br />
rédigé par un acheteur ou un commercial.<br />
Claude Pichot<br />
« Les activités de maintenance sont confrontées à des<br />
risques qui sont aujourd’hui les risques majeurs dans le<br />
monde professionnel »<br />
> Pascal Etienne (DGT)<br />
les propositions avancées par le coordinateur<br />
SPS.<br />
À propos de la formation, le Conseil de<br />
l’ordre des architectes nous a contactés et<br />
le ministère du Travail a apporté son appui<br />
sur des formations continues sur des<br />
aspects d’ergonomie, de santé et de sécurité.<br />
Il y a donc une prise de conscience<br />
des besoins et, de l’autre côté, un soutien.<br />
Plus généralement, sur la formation<br />
des managers, il semblerait que dans le<br />
cadre des négociations en cours entre les<br />
syndicats et les employeurs sur la qualité<br />
de vie au travail, un accord devrait<br />
émerger sur cette question. Troisième<br />
point, concernant la participation des salariés<br />
aux travaux de normalisation de<br />
conception des machines, des bâtiments<br />
ou tout autre produit, le règlement qui est<br />
entré en vigueur en début d’année sur la<br />
Ces travaux de normalisation nécessitent<br />
en effet un travail de fond. Il reste<br />
d’énormes progrès à faire en particulier<br />
dans le domaine de la sécurité des machines.<br />
Dans les textes normatifs sur les<br />
machines, il est difficile de trouver ne<br />
serait-ce qu’un paragraphe sur la maintenance.<br />
On trouvera seulement des<br />
préconisations du type : « pour toute intervention,<br />
ne pas oublier de consigner la<br />
machine » ; c’est un peu léger. Mais le<br />
fait d’intégrer les utilisateurs ne peut faire<br />
que du bien. Par ailleurs, nous essayons<br />
aussi d’adopter une approche par processus,<br />
plutôt que d’évoquer seulement<br />
les risques. On aborde ainsi l’ensemble<br />
du processus de maintenance, de la<br />
préparation d’une intervention au retour<br />
d’expérience une fois que celle-ci est finie,<br />
c’est-à-dire jusqu’à la rédaction du<br />
compte-rendu d’intervention ; celui-ci est<br />
en effet trop souvent occulté. Or il s’agit<br />
d’une perte de connaissance importante<br />
qu’il est essentiel de réalimenter.<br />
Philippe Bielec<br />
Le risque vient de la conception et des<br />
équipements dans leur globalité. Chacun<br />
ne doit pas dépendre d’une commission<br />
différente. La recommandation<br />
doit prendre en compte tous les aspects.<br />
Elle est nouvelle mais elle doit trouver<br />
dès septembre une nouvelle impulsion<br />
car c’est la première fois que la maintenance<br />
est enfin mise en évidence. Sur la<br />
normalisation, la difficulté est de mettre<br />
les entreprises, petites et grandes, autour<br />
de la table, tout comme les salariés et les<br />
enseignants. Mais nous devons réfléchir<br />
aux moyens qui seront donnés, notamment<br />
aux PME car il est très difficile pour<br />
elles d’être présentes, en particulier pour<br />
des raisons de temps (pas de coûts car<br />
le temps passé en réunion de normalisation<br />
est déductible de l’impôt sur le revenu).<br />
Mais cela nécessite de beaucoup<br />
de temps (il a fallu par exemple deux<br />
ans pour arriver à une recommandation),<br />
de l’énergie, des compétences et des<br />
moyens.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 60
Sécurité de la<br />
PRODUCTION<br />
et des opérations de<br />
MAINTENANCE<br />
120 CONFÉRENCES • 380 EXPOSANTS<br />
Savoir piloter ses sous-traitants ?<br />
4CIMBETON<br />
Chariots élévateurs : CaCEs r 389<br />
et/ou autorisation de conduite,<br />
comment choisir ?<br />
4JUNGHEINRICH<br />
Sécurité en maintEnanCE -<br />
Management visuel des énergies ?<br />
4AFIM<br />
ÉCLairaGE de sécurité : la maintenance,<br />
une exigence ?<br />
4IGNES<br />
L’événement<br />
de référence<br />
en France<br />
Sous le Haut-Patronage du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social<br />
Programme complet & Inscription gratuite<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 61
Agenda<br />
SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />
Quelques rendez-vous importants<br />
dans les prochains mois<br />
Septembre<br />
EMO Hannover<br />
Le salon EMO offre aux visiteurs avertis<br />
un aperçu concentré de tous les domaines<br />
clés de l’industrie de l’usinage<br />
des métaux. Ce rendez-vous incontournable<br />
du secteur de la machine-outil réunit<br />
2 037 exposants originaires de 41<br />
pays différents. Les principaux volets<br />
d’exposition sont les machines-outils, les<br />
installations de production, les outillages<br />
de précision, les systèmes automatisés<br />
de flux des matériaux, les technologies<br />
informatiques, l’électronique industrielle<br />
et les accessoires.<br />
Hanovre – Allemagne<br />
16-21 septembre 2013<br />
www.emo-hannover.de<br />
Préventica<br />
Lyon recevra, en septembre, à Eurexpo<br />
la 25° édition nationale de Préventica.<br />
Cet événement est aujourd’hui la référence<br />
nationale pour tous les acteurs de<br />
la maîtrise des risques, tant dans l’entreprise<br />
que dans les services publics. Les<br />
Congrès/Salons Préventica s’inscrivent<br />
depuis leur origine dans le champ du développement<br />
durable des organisations.<br />
Les professionnels partagent leurs expériences<br />
en tribune. 380 stands et plus<br />
de 120 conférences sont à la disposition<br />
des visiteurs issus de tous les secteurs<br />
d’activité: BTP, industrie, santé, grande<br />
distribution, tertiaire, administration, collectivités<br />
territoriales...<br />
À Lyon Eurexpo<br />
Du 24 au 26 septembre 2013<br />
www.preventica.com<br />
Octobre<br />
Enova Paris<br />
Pour ce millésime 2013, 400 exposants et<br />
8 000 visiteurs se rencontreront dans le<br />
but de découvrir des savoir-faire, renforcer<br />
leur image de marque et d’accroître<br />
leur présence sur leur marché. Enova<br />
Paris (Carrefour de l’électronique, Mesurexpovision<br />
& Village Métrologie, Opto et<br />
RF&Hyper) se tiendra de nouveau à Paris<br />
expo Porte de Versailles du 8 au 10<br />
octobre 2013. Le salon aura également<br />
pour temps forts deux congrès sur la métrologie<br />
et les fibres optiques qui rassembleront<br />
1 200 conférenciers et congressistes<br />
À Paris Porte de Versailles<br />
Du 8 au 10 octobre 2013<br />
www.enova-event.com<br />
Novembre<br />
Midest - <strong>Maintenance</strong> Expo<br />
Depuis maintenant huit ans, les responsables<br />
de patrimoines industriels et tertiaires<br />
ont fait de <strong>Maintenance</strong> Expo leur<br />
rendez-vous national annuel avec les<br />
fournisseurs de solutions de maintenance<br />
industrielle et tertiaire. Organisé simultanément<br />
avec le Midest, le salon industriel<br />
de la sous-traitance, <strong>Maintenance</strong> Expo<br />
permet aux professionnels en charge de<br />
patrimoines industriels et tertiaires de<br />
trouver des réponses concrètes à leurs<br />
problématiques de maintenance et d’anticiper<br />
les nouveaux défis liés à un environnement<br />
exigeant et concurrentiel.<br />
Du 19 au 22 novembre 2013<br />
Au Parc des expositions de Paris-Nord<br />
Villepinte<br />
www.maintenance-expo.com<br />
Décembre<br />
Pollutec Horizons<br />
Salon leader mondial du marché de<br />
l’environnement, Pollutec rassemblera<br />
pendant quatre jours à Villepinte l’ensemble<br />
des équipements, technologies<br />
et services de traitement de toutes les<br />
pollutions et plus généralement de préservation<br />
de l’environnement et de mise<br />
en œuvre du développement durable. Au<br />
total, une dizaine de secteurs seront représentés,<br />
à commencer par l’eau et les<br />
eaux usées, les déchets, les énergies renouvelables,<br />
l’air, la prise en compte des<br />
risques etc.<br />
Du 3 au 6 décembre 2013<br />
Paris Nord Villepinte<br />
www.pollutec.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 62
19 au 22 novembre 2013 > Paris Nord Villepinte<br />
9 e<br />
édition<br />
www.maintenance-expo.com<br />
> Travaux de maintenance > Fourniture de produits et outillages > Lubrification > Fabricants et<br />
loueurs de matériels > Logistique et manutention > GMAO > TMAO > EAM > Aides au diagnostic<br />
> NTIC > Traçabilité > Outils de mobilité > Énergies et utilités > Sécurité au travail > Contrôle ><br />
Qualification > Hygiène, santé > Ingénierie, conseil > Formation > Documentation technique<br />
Ils ont visité <strong>Maintenance</strong> Expo 2012 : 3M, ABB France, Aéroports de Paris, Air France Industrie, Air liquide engineering,<br />
Alstom, ArcelorMittal, Axima GDF Suez, Bouygues Telecom, Cadbury, Carbone Lorraine, Cegelec, Chanel, Chronopost international, Club Med Gym,<br />
Dalkia France, Disneyland Paris, EDF R&D, Faurecia, France Telecom, Galeries Lafayette, Henkel France, Hôpital Cochin, Hutchinson France,<br />
INRS, Johnson & Johnson, Lafarge, Mairie de Paris, Manoir Industries, Ministère de la Défense, Poclain Hydrolics, PSA, Renault, Rolex, Saint-Gobain<br />
Sekurit France, Sanofi Aventis, Service des achats de l’Etat, Siemens, SNCF, Sodexo, Thales Air System, Total Petrochemicals, Veolia Eau…<br />
Simultanément :<br />
&<br />
Lexitis - Illustrations : David Marchal-Bubaone – PaulPaladin/istockphoto<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 63
Au sommaire<br />
du prochain numéro<br />
(programme non définitif susceptible de modification)<br />
<strong>Maintenance</strong> préventive<br />
TECHNOLOGIES : <strong>Maintenance</strong> en milieu difficile<br />
Les bonnes pratiques et les solutions pour assurer la maintenance en<br />
environnement sévère<br />
MANAGEMENT : Dossier spécial GMAO<br />
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Transmissions mécaniques :<br />
Comment les constructeurs de machines anticipent la maintenance des<br />
installations dès la conception<br />
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
Les solutions en matière d’identification du matériel de manutention<br />
Prévention des risques au travail<br />
Les risques et les moyens de prévention relatifs à la Directive Machines<br />
CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />
MRJ<br />
54, Boulevard Rodin<br />
92130 Issy les Moulineaux<br />
Tél. : 01 73 79 35 67<br />
Fax. : 01 34 29 61 02<br />
www.maintenanceandco.com<br />
(la rédaction n’est pas responssable des documents<br />
qui lui sont adressés, sauf demande express,<br />
ceux-ci ne sont pas retournés)<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
Jérémie Roboh<br />
RÉDACTION<br />
Olivier Guillon<br />
(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />
COMITÉ DE RÉDACTION :<br />
Gilles Pelon (Afim), Claude Pichot (Afim),<br />
Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />
ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO :<br />
Guillaume Aubry (Cimi), Joseph Di Crea<br />
(SKF), Lionnel Parant (MIMarEST – MRINA<br />
– MNI – MSNAME)<br />
ÉDITION<br />
Maquette et couverture :<br />
RVJ-WEB (www.rvj-web.com)<br />
PUBLICITÉ<br />
MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />
Sonia Cheniti - s.cheniti@mrj-corp.fr<br />
Répertoire des annonceurs<br />
3M .............................................55 KSB ...........................................43<br />
APISOFT ...................................29 KTR ..........................................47<br />
CABLESAFE ............................59<br />
LATTY INTERNATIONAL ..........51<br />
CIMI ..........................................21<br />
COFELY ENDEL .......................27 MABEO INDUSTRIES ..............57<br />
CRC ..........................................35 MAINTENANCE EXPO .............63<br />
CREATIVE IT .......3ème de couverture PREVENTICA ...........................61<br />
DBVIB INSTRUMENTATION ......5<br />
SCHAEFFLER ..........................45<br />
DELTA NEU ..............................15<br />
DIFOPE ....................................53 SEPEM INDUSTRIES ..............17<br />
ENOVA PARIS ..........................23 SERMES .....................................9<br />
FLIR ..........................................13 SEW USOCOME ......................41<br />
FORETEC .................................25<br />
SKF .............................................7<br />
GATES .................4ème de couverture<br />
I-CARE ................2ème de couverture SYNERGYS TECHNOLOGIES .11<br />
ITM .............................................2 VITELEC ...................................39<br />
DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />
Prix du numéro : 20 euros<br />
Abonnement 4 numéros : 58 euros<br />
Étranger : 80 euros<br />
Règlement par chèque bancaire<br />
à l’ordre de MRJ<br />
www.production-maintenance.com<br />
courriel : abonnement@production-maintenance.com<br />
Tél. 01 73 79 35 67<br />
IMPRESSION<br />
Imprimerie de Champagne<br />
ZI les Franchises – 52200 Langres<br />
N° ISSN : 1632-4153<br />
Commission paritaire : 0 414 T 83 214<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Trimestriel – <strong>n°42</strong><br />
Août 2013<br />
Photo couverture : HAAS AUTOMATION<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 64
Pour ASSURER le<br />
niveau de qualité requis<br />
Creative IT<br />
Creative IT est l'éditeur du logiciel Qubes, une solution M.E.S. innovante<br />
pour le suivi de la performance industrielle.<br />
Basé sur le principe d'une description des processus de l'entreprise, le<br />
logiciel Qubes permet d'automatiser de manière simple et fidèle le<br />
fonctionnement des différents ateliers pour en restituer une image fiable<br />
au travers d’écrans de traçabilité et d’indicateurs de performance.<br />
Courriel: info@creative-it.net<br />
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 65<br />
www.creative-it.net
PRODUCTION MAINTENANCE AOUT 2013 PAGE 66