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Pulsations Avril 2021

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Rencontre<br />

<strong>Pulsations</strong> La pandémie<br />

a particulièrement<br />

impacté votre Service<br />

de médecine interne<br />

générale. Comment<br />

avez-vous traversé<br />

cette situation ?<br />

Pr Jean-Luc Reny Lors de la<br />

première vague, nous avons<br />

improvisé en temps réel<br />

– mais avec le maximum<br />

d’anticipation – face à<br />

l’afflux important de patients.<br />

Pour la deuxième<br />

vague, nous avions préparé<br />

certaines hypothèses…<br />

qui ont très rapidement<br />

été dépassées. En plus des<br />

20-30 patients « hors Covid »<br />

que nous avons par jour en<br />

moyenne, notre service a<br />

absorbé jusqu’à plus de 50<br />

nouvelles entrées « Covid »<br />

supplémentaires quotidiennes,<br />

triplant ainsi la<br />

fréquentation. Ça a été très<br />

difficile et nous pouvons<br />

être fiers des résultats et<br />

de la collaboration avec<br />

les services partenaires au<br />

sein des HUG. Aujourd’hui,<br />

nous ne sommes pas encore<br />

revenus à notre activité<br />

habituelle, il reste des<br />

patients Covid, mais aussi<br />

post-Covid.<br />

Comment vous<br />

êtes-vous organisés<br />

dans l’urgence ?<br />

Cela s’est traduit par des<br />

ouvertures d’unités – parfois<br />

deux par jour – de 18 à 26 lits,<br />

avec un personnel compétent<br />

qu’il a fallu trouver. Nous<br />

avions prévu des ressources<br />

humaines durant l’été, tant au<br />

niveau médical que soignant.<br />

Nous avons également fait<br />

appel à d’autres services de<br />

notre département, à d’autres<br />

départements et à des collègues<br />

extérieurs aux HUG.<br />

Cela a permis notamment<br />

de maintenir des patients<br />

en soins intermédiaires,<br />

en évitant de surcharger<br />

les soins intensifs.<br />

Comment fonctionne<br />

votre service<br />

habituellement ?<br />

Le SMIG est la colonne<br />

vertébrale de l’hôpital.<br />

C’est un service de médecine<br />

interne qui travaille<br />

avec toutes les spécialités,<br />

comme les maladies infectieuses,<br />

la cardiologie,<br />

l’immunologie, la pneumologie,<br />

la néphrologie… Pour<br />

des soins médicaux aigus,<br />

nous avons un fonctionnement<br />

très matriciel entre<br />

la médecine interne et les<br />

différentes spécialités de<br />

médecine. Nous apportons<br />

ainsi le meilleur des deux<br />

compétences au chevet<br />

des patientes et patients.<br />

Il existe des unités angiologie-MIG,<br />

pneumologie-<br />

MIG, cardiologie-MIG, etc.<br />

Ce service est moins<br />

souvent mis en lumière<br />

que d’autres spécialités…<br />

Pourquoi ?<br />

D’un point de vue technologique,<br />

nous ne sommes pas<br />

dans une médecine hautement<br />

spécialisée. Ce qui<br />

intéresse le grand public,<br />

les médias, c’est justement<br />

ce qui est à la pointe de<br />

la technicité. Chez nous,<br />

elle est remplacée par des<br />

connaissances transversales<br />

assez larges qui nous permettent<br />

d’assurer une prise<br />

en charge globale du patient<br />

intégrant la décision partagée.<br />

L’autre force de la<br />

médecine interne est de<br />

s’appuyer sur une approche<br />

diagnostique qui a du sens,<br />

en basant notre pratique sur<br />

les faits, les preuves, et une<br />

utilisation rationnelle des<br />

tests à disposition.<br />

Celle qu’on appelle la<br />

« médecine du futur »<br />

doit-elle aussi avoir sa<br />

place dans votre service ?<br />

Totalement. Nous travaillons<br />

beaucoup sur cette notion<br />

de « Smarter Medicine »,<br />

la personnalisation des<br />

traitements, la relation<br />

avec le patient pour une<br />

décision partagée et surtout<br />

le « Smarter Testing », qui<br />

consiste à faire des examens<br />

quand ils apportent vraiment<br />

quelque chose à la<br />

prise en charge. Des progrès<br />

restent à faire, certes, mais<br />

l’innovation peut aussi avoir<br />

sa place dans notre service.<br />

Nous sommes par exemple<br />

en train de mettre en place<br />

l’utilisation de l’ultrason au<br />

lit du patient, en remplacement<br />

du stéthoscope, pour<br />

évaluer certaines infections<br />

pulmonaires ou des anomalies<br />

cardiaques simples.<br />

La recherche est<br />

également l’une de<br />

vos forces…<br />

Oui, nous travaillons autour<br />

de trois grands axes : les<br />

maladies fréquentes (insuffisance<br />

cardiaque, pneumonie,<br />

médicaments contre la<br />

thrombose, etc.), les maladies<br />

rares et l’éducation en<br />

lien avec l’« evidence-based<br />

medicine », la médecine<br />

basée sur les preuves. Nous<br />

avons mis au point, avec un<br />

partenariat large, une plateforme<br />

de recommandations<br />

pour le Covid-19, reconnue et<br />

utilisée internationalement,<br />

dont le but est la synthèse et<br />

la dissémination de résultats<br />

obtenus en recherche<br />

clinique et à travers des<br />

consensus d’experts. <br />

<strong>Avril</strong> - Juin <strong>2021</strong><br />

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