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Pulsations Avril 2021

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Actualité<br />

Pour l’heure, ce<br />

ne sont que six<br />

à huit lits, mais<br />

l’ambition est<br />

grande pour<br />

cette structure inédite<br />

dans le canton de Genève.<br />

Fruit d’une collaboration<br />

entre les Services de<br />

médecine interne et de<br />

réadaptation, cardiologie et<br />

chirurgie cardiovasculaire,<br />

l’Unité de réadaptation<br />

stationnaire en cardiologie<br />

de l’Hôpital Beau-Séjour<br />

est destinée aux patient·es<br />

sortant d’une atteinte<br />

cardiaque majeure – infarctus<br />

du myocarde, chirurgie<br />

cardiaque ou encore hospitalisation<br />

pour insuffisance<br />

cardiaque. L’idée : offrir,<br />

durant trois à quatre semaines,<br />

une prise en charge<br />

à 360°, individualisée,<br />

associant soins médicaux,<br />

activité physique adaptée,<br />

aide à l’arrêt du tabac,<br />

ateliers de diététique et<br />

de gestion du stress<br />

(hypnose par exemple).<br />

Les conditions clés ? « Une<br />

maladie cardiaque stabilisée<br />

et une grande motivation<br />

à repenser son hygiène de<br />

vie », indique la Dre Elena<br />

Tessitore, cheffe de clinique<br />

au Service de cardiologie<br />

et cardiologue de référence<br />

au sein de cette unité. Et<br />

pour cause : « Un incident<br />

cardiaque peut être le<br />

fruit d’une prédisposition<br />

génétique, c’est certain.<br />

Mais le plus souvent, il<br />

résulte d’un contexte de vie<br />

qui use inlassablement le<br />

cœur (hypertension artérielle,<br />

stress, excès de poids,<br />

tabagisme, diabète, hypercholestérolémie<br />

ou encore<br />

sédentarité) », souligne la<br />

spécialiste. Avant d’ajouter :<br />

« Après une alerte cardiaque,<br />

la tentation est<br />

grande de reprendre sa<br />

vie sans rien changer. »<br />

Malheureusement, notre<br />

cœur ne voit pas les choses<br />

ainsi. « On sait que le taux<br />

de récidive est élevé si<br />

les facteurs de risque<br />

cardiovasculaire ne sont<br />

pas pris en main et corrigés.<br />

La réadaptation cardiaque<br />

répond à ce besoin, et c’est<br />

ce qui a motivé ce vaste<br />

projet, tous les patients<br />

ne pouvant suivre facilement<br />

un programme<br />

ambulatoire », indique<br />

la Dre Eliana Hanna,<br />

médecin adjointe au<br />

Service de médecine<br />

interne et de réadaptation.<br />

Changer de vie prend<br />

du temps<br />

Programme clé, la réhabilitation<br />

cardiaque se dessine<br />

en trois phases. La première<br />

(phase I) est la mobilisation<br />

précoce. Proposée aux<br />

soins aigus, elle permet<br />

de remobiliser progressivement<br />

l’organisme. La<br />

deuxième (phase II) est le<br />

cœur de la réadaptation<br />

cardiaque. Conseillée sur<br />

quatre à six semaines pour<br />

repenser l’hygiène de vie<br />

et adapter au mieux les<br />

efforts physiques, elle se<br />

décline en version « ambulatoire<br />

» ou « stationnaire ».<br />

Quant à la troisième (phase<br />

III), la réhabilitation dite<br />

« au long cours », elle<br />

ambitionne de consolider<br />

les efforts, notamment en<br />

termes d’activité physique.<br />

Si le tableau semble parfaitement<br />

codifié, la réalité<br />

s’en éloigne : « En Suisse,<br />

il est estimé que seuls 50%<br />

des patients participent<br />

à la phase II et, selon une<br />

étude menée aux HUG,<br />

moins de 5% de ces personnes<br />

poursuivent ensuite<br />

la phase III. Or, on sait<br />

qu’après un infarctus du<br />

myocarde, la réadaptation<br />

cardiaque permet de réduire<br />

la mortalité cardiovasculaire<br />

de 25% à 5 ans et les<br />

bénéfices se prolongent<br />

dans le temps. Mais il faut<br />

s’y astreindre et changer<br />

de vie prend du temps »,<br />

relaye la Dre Tessitore.<br />

C’est ce qui a motivé la<br />

création de cette nouvelle<br />

unité. « À terme, nous<br />

espérons l’ouverture de<br />

24 à 25 lits, ce qui nous<br />

permettra d’accueillir<br />

250 patients en moyenne<br />

chaque année », se réjouit<br />

la Dre Hanna. <br />

<strong>Avril</strong> - Juin <strong>2021</strong><br />

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