La Bible Aujourd'hui ! [automne 2019]
La Bible Aujourd'hui ! est le magazine d'information de la Société biblique francophone de Belgique. Au sommaire de cette édition : Edito / Coeur neuf, peau neuve (Bible NFC) / Pourquoi la Bible en français courant évolue / J'me nourrirai de la NFC (by Meak, poète urbain) / Première page (Cantique) / Ma Bible et moi (témoignage) / Lettre au lecteur de la NFC / Bref
La Bible Aujourd'hui ! est le magazine d'information de la Société biblique francophone de Belgique. Au sommaire de cette édition : Edito / Coeur neuf, peau neuve (Bible NFC) / Pourquoi la Bible en français courant évolue / J'me nourrirai de la NFC (by Meak, poète urbain) / Première page (Cantique) / Ma Bible et moi (témoignage) / Lettre au lecteur de la NFC / Bref
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Société biblique
francophone de Belgique
rue de Tubize 123
B-1440 Braine-le-Château
___________________________
Périodique trimestriel
N° d’agréation 101014
4 e trimestre 2019
Bureau de dépôt
Charleroi X
La Bible aujourd’hui est le journal
d’information de la Société biblique
francophone de Belgique (SBFB). Il est
envoyé à tous ceux qui le demandent
et qui désirent soutenir l’oeuvre
biblique. L’a.s.b.l. a pour objet la
diffusion de la Bible au sens le plus
large dans les communautés française
et germanophone de Belgique, ainsi
qu’au Grand-Duché du Luxembourg.
Éditeur responsable
Vincent Beckers
rue de Tubize 123
B-1440 Braine-le-Château
direction@la-bible.be
Rédaction
Vincent Beckers|direction@la-bible.be
Mise en page www.bigbangcom.be
Photographies Vincent Beckers / ABU
Impression Onlineprinters
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Ateliers Cambier
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Tél. 02 367 22 00 | Fax. 02 640 09 36
SOM
MAI
RE
10
4
ÉDITO.
2
COEUR NEUF, PEAU NEUVE !
POURQUOI LA BIBLE
EN FRANÇAIS COURANT ÉVOLUE.
JE M'NOURRIRAI DE
LA NOUVELLE FRANÇAIS COURANT.
PREMIÈRE PAGE.
#MABIBLEETMOI.
www.la-bible.be
www.editionsbiblio.be
12
8
6
LETTRE AU LECTEUR DE LA NFC.
BREF.
3
11
p. 2
Édito.
Comment le dire autrement ? Oui c’est une merveille ! Un
nouveau livre est une surprise, une nouvelle traduction
est un territoire à voyager, une nouvelle Bible là c’est
carrément émouvant. Bien sûr, ce n’est pas la première
et ce ne sera pas la dernière. Et voilà la perle, cette idée
bondissante que la Parole de Dieu poursuit son mouvement
à la recherche d’un langage pour chacun de nous,
pour tout de nous, sans jamais que de son cœur si beau
ne faiblisse le battement.
Elle est là, la Nouvelle Français Courant. Vous pouvez
choisir dès maintenant de la prendre en main, en tourner
les pages d’une compo douce et aérée, et y inscrire votre
désir singulier, celui de (re)partir sur le sentier de ce
haut voyage, enivrant et inspirant, vigoureux et amoureux,
pour laisser s’ouvrir en vous ce délicieux espace
d’intimité où méditer l’étroite et troublante proximité
de Jésus et de son Père des cieux, notre Dieu.
Au commencement de toutes choses, la Parole existait,
la Parole était avec Dieu, elle était Dieu. Elle était donc
avec Dieu au commencement. Tout est venu à l’existence
par elle, et rien de ce qui venu à l’existence n’est advenu
sans elle. Jean 1.1-3, NFC.
Oui, je l’ai fait. Il l’a fait, ça, de citer les premières
lignes de Jean, évidemment ? Oui je le fais et le referai,
car cette parole renouvelée ouvre pour nous et en nous
tout ce qui est à vivre et à faire vivre. À la croisée des
chemins, elle dévoile tout ce qui de nous devient, elle
nous dévisage et nous débusque, nous submerge et nous
sale. La promesse des mots, la matière belle de tout ça.
avons désiré une proximité avec ce texte, magnifier sa
densité et sa beauté avec dans notre cœur un constant
désir de fidélité. » Et bien comme Valérie, nous pouvons
l’envisager pour notre Société biblique : souvent je questionne
mes collègues à l’étranger, en Irlande, en Norvège,
en France, au Liban, en Suisse, en RDC ou en Ecosse, car
nous vivons au sein de l’Alliance biblique universelle une
saison
d’articulations
m a -
jeures,
et nous
allons
au-devant
de
choix
majeurs.
Parce
que tout
comme
la langue française évolue, les comportements évoluent.
Nous aurons besoin de savoir que vous êtes avec nous, et
nous reviendrons sans cesse vers vous. Enthousiastement,
avec foi. Tant de nouveaux projets nous attendent pour
2020, des projets de production, de développement, de
nouveaux partenariats en radio, sur les réseaux sociaux,
en églises, au fil des pages, sur la fibre des palettes et
des cartons. Du pain sur la planche, quoi. Mais qu’il est
bon, ce pain. Chaud et invitant, partageable et nourrissant
!
Vincent Beckers
Secrétaire général
Cette Parole est bonne, comme Lui est bon. Cette Parole
nous donne de l’amplitude, elle élargit notre regard et se
loge dans l’espace nu de nos doutes, elle nous allège et
nous donne de l’altitude, pour nous laisser percevoir de
nos vies le tracé, le contour et le sens caché.
« Nous avons osé remettre à plat toutes les options, confie
Valérie Duval-Poujol pendant le chantier de la NFC, nous
p. 3
Cœur neuf,
peau neuve !
Enfin ! La voici venue, habillée de trois manteaux différents,
un tout nouveau logo, une charte graphique créative et une
maquette moderne et aérée, qui rend la lecture invitante
et agréable. Ce début d’octobre, elle a été officiellement
présentée à Paris. Une sorte de vernissage festif avec lectures
dynamiques, vidéos, tables rondes aussi éphémères
que questionnantes, et la participation du jeune poète
urbain et slameur Meak,
qui s’était fendu pour
l’occasion d’une prose
poétique tout droit inspirée
de cette toute
belle nouvelle édition
de la Bible (découvrez
ça plus loin dans ce
mag).
Présents ? Nombre de
réviseurs, graphistes,
correcteurs, relecteurs,
des théologiens
et théologiennes, un
slameur, un acteur et
une actrice et passionnants
exégètes pour
pimenter cette fête.
Oui mais pourquoi tout
ce foin, au fond ? Plusieurs
raisons peuvent être avancées pour expliquer une
nouvelle révision de la Bible. Katie Badie est directrice
éditoriale de l’Alliance Biblique Française (ABF) pour les
éditions BibliO, la maison d’édition à l’origine des bibles
en français courant mais également de plusieurs autres
traductions. Elle explique qu’avant tout une langue évolue
et que, par conséquent, les bibles — en particulier
celles ayant fait le choix d’un langage contemporain —
vieillissent assez vite. Elle estime ainsi qu’une version
de la Bible nécessite une révision tous les vingt-cinq ans
environ, ce qui équivaut plus ou moins à une génération.
Pour autant, ce délai n’est pas gravé dans le marbre non
plus. La Bible du Semeur, éditée par Excelsis, n’a connu
que quinze ans d’écart entre ses deux dernières éditions.
Une autre raison avancée par Katie Badie pour justifier
pareille révision est que la Bible se travaille tout le
temps. Qu’il s’agisse du fruit de la recherche universitaire
ou de découvertes archéologiques, ces éléments
permettent d’affiner la compréhension des Écritures et
doivent être régulièrement mis à la disposition du public.
POURQUOI ?
DES PROCESSUS DIFFÉRENTS
D’un projet à l’autre, le processus de révision et sa durée
ne sont pas identiques. Pour la version de la Bible du
Semeur parue en 2015, l’équipe restreinte était composée
uniquement d’évangéliques et sensiblement la même que
celle qui avait collaboré précédemment.
Pourtant, d’après Sylvain Romerowski, théologien, membre
de son comité de traduction, le travail sur une traduction
à équivalence dynamique est plus complexe que pour une
traduction littérale. En effet, il faut sans cesse se poser
de nombreuses questions sur le sens exact du texte. Pour
l’actualisation de la Bible en français courant, un projet
œcuménique, l’ampleur du travail était plus conséquente
car l’ABF a souhaité une révision en profondeur. Une soixantaine
de personnes se
sont impliquées. Les
effectifs ont aussi été
largement renouvelés
car, comme l’explique
Katie Badie,
« il est préférable
de changer complètement
les réviseurs
Découvrir, tout savoir ou
mieux comprendre la Bible
NFC ? Visitez le portail qui
lui a été dédié ! nfc.bible
entre deux révisions ». L’ensemble du processus a pris un
peu plus de trois ans. Mais aujourd’hui enfin, la toute nouvelle
Bible NFC peut se glisser dans les mains de lecteurs
désireux d’un ré-émerveillement de la lecture biblique !
VB / Source © Réforme.net
p. 4
Pourquoi la Bible
en français courant
évolue.
— Par Sophie Lebrun
Après trois ans de travail intense, une nouvelle
traduction de la Bible en français courant vient
de sortir. Rencontre avec la théologienne protestante
Valérie Duval-Poujol qui a coordonné
ce vaste projet de traduction.
Quelle est l’histoire de cette traduction
particulière de la Bible ?
Quand elle sort, en 1982, elle est pionnière ! S’appuyant sur
des découvertes en processus de traductologie, elle avait
pour ambition de mettre le lecteur au coeur de l’expérience
biblique, qu’il comprenne à la première lecture tout
en s’assurant que le texte reste fidèle au grec et à l’hébreu.
Avant sa parution, les traductions étaient toutes dans
une logique de « calque » par rapport au texte d’origine, le
lecteur avait besoin de beaucoup de notes explicatives. La
Bible en français courant s’est attachée dès son origine à
être proche du lecteur.
Quelle est sa place aujourd’hui dans le
paysage chrétien ?
Cette bible est largement connue car elle touche toute la
francophonie — notamment l’Afrique — et toutes les confessions
chrétiennes. Elle circule beaucoup dans les aumôneries
de jeunes mais aussi celles des prisons. Très accessible, elle
est souvent une première bible pour ceux qui découvrent
la foi chrétienne, ou pour les recommençants. De fait, en
cherchant à éviter le « patois de Canaan », c’est-à-dire une
langue que seuls les chrétiens du sérail comprennent, elle
rejoint ceux dont la culture biblique ne va pas de soi.
Pourquoi proposer une nouvelle traduction
de cette Bible ?
Après trente ans d’existence et un grand succès, nous avons
fait le constat que la langue a évolué. Nous avons donc réuni
les meilleurs spécialistes de chaque livre de la Bible — une
soixantaine de collaborateurs de tous pays, avec une grande
variété dans les profils. Nous leur avons demandé ce qu’ils
voudraient changer pour que le texte soit plus juste vis-àvis
des dernières découvertes linguistiques, tout en prenant
en compte l’évolution de la langue courante. Par exemple,
une phrase
dans le Lévitique
nous
a fait beaucoup
rire. Il
était écrit :
« Ne sacrifiez
pas de bêtes
tarées » ,
c’est-à-dire
présentant
une tare.
Cela pouvait
induire le
lecteur sur
une fausse
route ! Ainsi,
certains mots sont devenus désuets, d’autres ont changé
de sens. Le mot « race » en français ne s’entend plus de la
même manière qu’il y a trente ans, nous lui avons préféré
des synonymes qui correspondent toujours à la traduction
de l’hébreu et du grec.
Vous avez aussi rajouté certains mots
que la première version avait évincés.
En effet, elle avait voulu éviter un langage trop « sacré » en
n’ayant pas recours aux mots « bénir », « alliance », « alleluia
». Or cela a contribué à créer un fossé entre ce que les
lecteurs entendaient dans leurs lieux de culte et ce qu’ils
lisaient dans leur bible. Nous avons donc réintroduit certains
d’entre eux, comme le mot « ressusciter ».
p. 5
Pourquoi avoir voulu changer la traduction
de « homme » par endroits ?
Nous voulions corriger une approche sexiste que contenait
la première version. Quand le texte hébreu signifiait
« homme et femme », le choix avait été de mettre
« homme » mais la manière de le lire aujourd’hui est différente.
Nous voulions que le lecteur sache quand les rédacteurs
avaient la volonté d’inclure les deux sexes pour
éviter un contre-sens. Le plus grand défi d’une traduction
de la Bible est que le lecteur ne soit pas induit en erreur.
La Bible doit-elle être actualisée ?
Les mots ambigus ou compliqués peuvent orienter le lecteur
vers une compréhension inverse à celle voulu dans le
texte d’origine. La Bible n’est pas seulement l’histoire d’un
peuple vivant il y a 2000 ans au Proche-Orient ancien, elle
porte un message qui interpelle le lecteur et l’invite à une
réponse. C’est une lettre d’amour de Dieu à l’humanité.
C’est tout de même mieux si on comprend ce qu’Il essaie
de nous dire ! Dans le Nouveau
Testament, Jésus s’exprime
en paraboles, s’appuie sur les
scènes de la vie courante pour
se faire comprendre. S’il s’inscrit
ainsi dans son temps, dans
le quotidien, c’est que c’est important.
L’Ancien Testament est
composé de récits qui ne sont
pas de « notre » culture, ce qui
nous oblige à un détour qui nous
enrichit et offre la possibilité
de prendre du recul sur nousmêmes
et notre propre culture.
de la Bible veut donner le moins d’effort possible à celui
qui lit pour qu’il soit touché directement, sans s’égarer.
Ainsi, dans le Notre-Père aussi, nous avons évité des mots
qui risquaient de ne pas être compris : « que ton nom soit
sanctifié » est devenu « que chacun reconnaisse qui tu es ».
Cela n’empêche pas de l’apprendre différemment dans la
pratique liturgique pour le proclamer collectivement mais
avec cette Bible-là, on comprend ce qu’on dit.
Cela ne risque-t-il pas de dérouter
le lecteur ?
Cela déroute ceux qui ont déjà une route, une habitude,
une culture biblique ancrée ! Mais si on ne l’a pas, cette
Bible a vocation à permettre de comprendre au premier
coup d’œil. Notre démarche n’est pas une « modernisation »
mais un rapprochement entre la Bible et le lecteur tout en
respectant l’espace entre les deux, car c’est là que l’Esprit
souffle pour rendre le texte vivant.
Source © LaVie Hebdo
Toutes les bibles se posent la
question de la part d’interprétation
laissée au lecteur, de
l’effort qu’il faut pour rejoindre
le texte – cela fait partie du
contrat de lecture. Cette version
p. 6
Je m’nourrirai
de la Nouvelle
Français Courant !
Que je fête mes 20, mes 30 ou même mes soixante balais
Cette Bible règne en maître sur ma table de chevet.
Et quand vient le crépuscule, quel que soit son dénouement
Moi j’me nourrirai des pages de la Nouvelle Français Courant.
Qu’il pleuve, qu’il grêle, qu’il vente ou qu’il neige
Je garde mes habitudes, au réveil et au p’tit dèj
C’est la Parole de Dieu, le prophète le dit si bien
Les bontés du Seigneur se renouvellent chaque matin.
A midi c’est le roi David qui m’aide à faire le plein
Je déguste le verset 4 du psaume 31
Oui tu es bien mon rocher fortifié,
Par fidélité à toi-même, sois mon guide et mon berger.
C’est une Parole de lumière, les évangiles me le rappellent
Et dans son premier chapitre, c’est Jean qui l’dit le mieux
À tous ceux qui l’ont reçue, à tous ceux qui croient en elle
Elle a permis de devenir enfants de Dieu.
Enfin le soir avant de dormir, dans un temps de méditation
j’lis les épitres de Paul, riches en belles exhortations.
Comme dit le chapitre 3 de 2 Thessaloniciens
« Et vous, frères et sœurs, ne vous lassez pas de faire le
bien. »
J’aime le proverbe 15, il parle avec justesse.
Son verset 33 nous dicte des choses simples,
Reconnaitre l’autorité du Seigneur est une école de sagesse
Avant d’accéder aux honneurs il convient d’être humble.
Quand je fais face aux grandes épreuves que la vie inflige
Ces paroles lues dans Job sonnent pour moi comme un refrain
Qui dit : « Oui, heureux celui que Dieu corrige,
Toi, ne rejette donc pas les leçons du Dieu souverain. »
J’aime ces versets qui dès le soleil levant
Nourrissent mon âme et m’accompagnent en tout lieu
Car l’être humain ne vivra pas de pain seulement
Mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Donc merci Seigneur pour cette traduction de choix
Ce bon pain quotidien qui nourrit des milliers de français
Car cette Parole est une lampe devant mes pas
Une lumière qui éclaire mon sentier.
Que je fête mes 20, mes 30 ou même mes soixante balais
Cette Bible règne en maître sur ma table de chevet.
Et quand vient le crépuscule, quel que soit son dénouement
Moi j’me nourrirai des pages de la Nouvelle Français Courant.
[
© Meak.
Auteur, beatmaker,
believer.
Voir la capsule
réalisée pour ce texte
c’est par ici
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sur Facebook @Meakhighhood
sur Twitter @Meak_official
p. 7
p. 8
Première page.
Le Cantique des Cantiques — ce qui signifie le chant par
excellence selon la tournure hébraïque, comme le Seigneur
des seigneurs signifie le plus grand des seigneur — est un
livre à part. Jamais le nom divin n’y est prononcé, et jamais
Dieu n’y parle. Il célèbre l’amour de deux jeunes gens.
L’essentiel.
Interrompu ici ou là par des voix plus ou moins hostiles (les
compagnons du bien-aimé ou bien la mère, les frères et
les amies de la bien-aimée), tout le poème est un dialogue
rythmé. Il est difficile d’en repérer la structure. Celle qui
est ici proposée, en sept mouvements se veut pratique
avant tout.
Dans le premier mouvement, chacun chante la beauté de
l’autre, unique à ses yeux (1.2-2.7). Dans le deuxième, le
bien-aimé est absent et la bien-aimée imagine que sa voix
la contemple (2.8-17). Le troisième présente une recherche
éperdue du bien-aimé puis la rencontre des amants et
l’entrelacement de leurs deux voix (3.1-5.1). Le quatrième
frémit de la disparition subite du bien-aimé (5.2-6.3). Il
réapparait dans le cinquième pour décrire le corps de sa
bien-aimée (6.4-7.11). Dans le sixième, la bien-aimée invite
à s’ouvrir à la création (7.12-8.5). Enfin, le septième affermit
leur passion et relance le chant : Pars vite d’ici, mon
bien-aimé… (8.5-14)
L’histoire — un rêve, disent certains — ne s’enferme pas
entre les murs d’une chambre, elle remplit l’espace de la
terre d’Israël. Aérienne et sensuelle, elle est peuplée de
colombes et de gazelles, de fleurs sauvages, de fruits, de
miel et de parfums enivrants. Les thèmes et les images
se succèdent. La poésie exulte. Les allitérations (des
mots hébreux avec le même son) disparaissent en traduction
mais les reprises et les refrains demeurent (réveil de
l’amour, paroles d’alliance) ainsi que le motif répété de la
recherche éperdue. Les artistes sont sous le charme, tel le
peintre Marc Chagall (cinq toiles de 1957 à 1966), le musicien
Krzysztof Penderecki (Canticum canticorum Salomonis,
1973) ou le poète Leopold Sedar Senghor (Élégie pour la
reine de Saba, 1978).
Les rabbins ont hésité avant d’inclure le Cantique parmi
leurs Écritures. Dans le judaïsme, il est désormais lu lors de
la fête de Pessah (Pâque) : le bien-aimé bondissant est
une image de Dieu venant sauver son peuple. Dans
le christianisme, c’est le Christ. Pour la bien-aimée, on
hésite : l’Église, l’âme ? Les commentaires d’Origène, Grégoire
de Nysse, Bernard de Clervaux, Hildegarde de Bingen
et tant d’autres montrent finalement ceci : l’interprétation
est multiple et n’est jamais fermée. Mais il est certain que
l’amour humain est le plus beau chemin pour comprendre
l’amour de Dieu. Il y a là une part de l’éternelle actualité
du Cantique. Une deuxième qui lui est liée est le regard
bienveillant sur la sexualité, ses inquiétudes et ses joies.
Pour aller plus loin.
Le Cantique a des parallèles dans le Proche-Orient ancien
tels les poèmes d’amour égyptiens où la bien-aimée est appelée
sœur. Quant aux mentions de David et Salomon — dont
l’une des épouses était égyptienne, elles semblent plutôt
littéraires. Le vocabulaire mêle des tournures archaïques à
un fond araméen, si répandu dans l’empire perse. Plusieurs
biblistes hésitent alors pour une rédaction entre le 5 e et le
3 e siècle avant JC.
On a soutenu que l’auteur serait une femme — peut-être la
seule de la Bible. L’hypothèse est débattue mais il faut reconnaitre
que le Cantique privilégie la voix féminine. Quoi
qu’il en soit, Dieu est ici plus que discret. Mais l’harmonie
du couple au milieu des paysages et de la ville, parmi les
arbres, les fleurs, les animaux, les saisons, la nuit et le jour
suffit à faire entendre sa merveilleuse parole de Créateur !
p. 9
p. 10
#UnPsaumeEtMoi
(Maxime)
J’aime tout particulièrement le psaume 30 parce qu’il
parle d’une façon claire de ces situations que nous vivons
si souvent. Je pense aux versets 2 à 5 qui disent « Je veux
proclamer ta grandeur, Seigneur, car tu m’as tiré hors du
gouffre, tu n’as pas laissé mes ennemis s’amuser à mes
dépens. Seigneur Dieu, je t’ai appelé à l’aide et tu m’as
guéri, tu m’as fait remonter du
monde des morts, j’avais un pied
dans la tombe, Seigneur, mais tu
m’as rendu à la vie. Célébrez le
Seigneur par vos chants, vous qui
lui êtes fidèles. » Psaume 30.2-5,
NFC.
C’est vraiment un passage qui me
parle énormément, parce qu’on
vit dans un monde où rôde sans
cesse l’ennemi et du coup –d’office-
on tombe souvent. Et justement ce verset là il dit « ne
tombe pas dans la fosse ! Mais même si tu tombes dans la
fosse, je vais te tirer de là, je vais te ressortir de là et je
vais te ramener à moi. » Le fait d’avoir ce Dieu qui n’est
pas lointain, ce Dieu auquel on croit et qui n’est jamais
loin, ça nous permet d’avoir une relation avec lui, et il
nous aime, et on l’aime en retour. Et donc quand ça ne va
pas, qu’on ne s’en sort pas, et bien il nous tire de là où on
est et il nous ramène tout près de lui. Alors oui, juste merci
pour ça, Papa. Merci, Papa Dieu !
#LisonsLaBible
(par extension)
« Quand on te demande quelque chose, donne-le. Quand
on veut t’emprunter quelque chose, ne tourne pas le dos »
(Matthieu 5.42, Parole de Vie)
Se le dire, comme une évidence se le dire. « Je veux donner
de moi comme toi tu as donné tout de toi pour moi. »
Donner, verbe transitif, offrir ou céder quelque chose
qu’on a ou qu’on est soi-même.
Par extension : communiquer par un geste ou une parole
aimante l’évidence d’une pure générosité.
Extrait du livre « Paroles, prières, envols »
Petit lexique poétique et photographique de la Bible.
Photographie © Rebecca Dernelle-Fischer
Maxime a piloté avec nous une trajectoire de lectures perso
de psaumes, en mode pleine nature, avec son drône,
à la rencontre de lecteurs passionnés.
Il est le réal de cette série. Habile
en tout ce qui touche à l’image, il
est actuellement étudiant en fac de
théologie.
Par ici la capsule du psaume
choisi par Max
et toute la série #UnPsaumeEtMoi
p. 11
reviendrez au Nouveau Testament, en particulier aux divers
écrits qui suivent les évangiles, vous lirez comment le message
et l’œuvre de Jésus changent la vie de tous ceux qui
répondent à son appel.
Bref, vous vous trouverez devant une foule de témoins
(Hébreux 12.1). Narrateurs, prophètes, poètes, sages,
évangélistes, apôtres, tous sont devant nous témoins de
Dieu, témoins de sa Parole, puisque en fin de compte,
tout ce que Dieu dit aux humains et tout ce qu’il fait
pour eux est condensé en la personne de Jésus, le Christ !
Bien fraternellement à vous, les traducteurs et réviseurs
de la NFC.
Lettre au lecteur
de la NFC.
Pendant les nombreuses années que nous avons passées à
préparer cette traduction, nous n’avons cessé de penser à
vous ! Constamment nous nous demandions : « ceux et celles
qui vont ouvrir cette Bible, peut-être pour la première
fois, vont-ils comprendre ce qu’elle veut dire ? Vont-ils
pouvoir découvrir eux-mêmes l’inestimable trésor qu’elle
contient ? »
— Source nfc.bible,
Nouvelle Français Courant,
ABF © 2019.
Il s’agit bien en effet d’un trésor à découvrir. Il nous a procuré
à nous-mêmes tant de joies — et nous savons qu’il nous
en réserve d’autres encore- que nous avons voulu partager
avec vous comme vous aurez envie, à votre tour, de les partager
avec d’autres.
Lorsque vous ouvrirez la Bible à l’un des quatre évangiles,
vous trouverez quelqu’un d’incomparable : Jésus de
Nazareth. Vous découvrirez à nouveau et encore la grande
nouveauté qu’il est venu apporter à l’humanité, pour la
sauver de toutes ses illusions mortelles. En abordant ensuite
la première partie de la Bible, vous verrez comment
à travers les souffrances et les espoirs du peuple d’Israël
s’est préparée la venue de ce Sauveur. Enfin, quand vous
p. 12
BREF, quoi.
1. L’Art & la Bible.
Notre expo Biblia vient de s’installer à Bruxelles jusque
fin décembre. Connaissez-vous notre expo Biblia ? Simple,
aérée et élégante, elle propose une trajectoire au cœur de
grandes œuvres d’artistes
qui ont cherché à explorer
et formuler les valeurs,
le caractère et l’identité
de grands personnages
bibliques. Une invitation à
s’émerveiller à nouveau de
l’art, de comment il nous
fait bouger quand il bouge
lui-même au contact de la
Parole de Dieu.
2. L’amour est bon.
Le récit de la journée de Petit Hibou
nous entraîne au coeur d’une
attendrissante et amusante histoire
où l’on apprend l’importance
de l’amour, du don et de la joie
à travers le texte biblique de la
première lettre de Paul aux Corinthiens
(chapitre 13). À découvrir, à
se lire, à se partager !
3. Que le Ciel se réjouisse !
Cet album contient des coloriages mais
aussi cinq feuilles de transferts à gratter
et à reporter sur de magnifiques
planches illustrées. Des citations bibliques
tout au long des pages encouragent
à la prière et la méditation. Un
splendide album à personnaliser, et qui
restera longtemps un sentier singulier
au cœur de la Parole.
4. Prier avec les psaumes.
Avoir ce trésor toujours à l’oeil, toujours proche. Être prêts
à y puiser à tout instant, souplement et facilement, y trouver
la joie et le réconfort, la force et l’appui. Foule de
témoins vivants comme nous sommes vivants. Prier avec les
Psaumes, pour que la vie devienne prière, peut-être même
silence. Ce chant nous porte, avec tous nos frères et nos
soeurs, au bout de la nuit, vers le Visage.
5. La Bible
pour mon bébé.
Ooh ! Voici un VRAI régal pour
bébé et ses parents. La Bible
pour mon bébé est magnifiquement
illustrée en noir et
blanc, un choix graphique et
pédagogique qui permet aux
bébés de distinguer pleinement
les illustrations ! Chaque
histoire se termine avec une berceuse ou
une comptine.
6. Générosité.
Merci pour vos dons nombreux à l’occasion
de notre appel pour le renouvellement
de nos licences et de notre parc informatique.
Merci-Merci à celles et ceux
qui ont dégainé avec cœur ce geste de
donner ! Si nous ne sommes pas arrivés
malgré cela à atteindre
notre objectif, nous gardons
à cœur votre fidélité.
Car notre cœur de mission,
mettre la Bible à la portée
de tous, se nourrit de votre
générosité à nos côtés !