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La Bible Aujourd'hui ! [printemps 2021]

La Bible Aujourd'hui ! est le magazine d'information de la Société biblique francophone de Belgique. Au sommaire de cette édition : Edito / Traduire et éditer, en large et en loin / Se réinventer / Ce qui se dit, l'écrire / Manuel du colporteur / Coeur brisé, prière et curcuma / Le conseil du coach / Le déjà là et le pas encore / Bref

La Bible Aujourd'hui ! est le magazine d'information de la Société biblique francophone de Belgique. Au sommaire de cette édition : Edito / Traduire et éditer, en large et en loin / Se réinventer / Ce qui se dit, l'écrire / Manuel du colporteur / Coeur brisé, prière et curcuma / Le conseil du coach / Le déjà là et le pas encore / Bref

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#BibleBelgique

2021/1

ÉDITO C • TRADUIRE ET ÉDITER, EN LARGE ET EN LOIN ! D

SE RÉINVENTER G • CE QUI SE DIT, L’ÉCRIRE I

MANUEL DU COLPORTEUR K • CŒUR BRISÉ, PRIÈRE ET CURCUMA M

LE CONSEIL DU COACH N • LE DÉJÀ LÀ ET LE PAS ENCORE O • BREF Q


Société biblique

francophone de Belgique

Galerie Bernard

Boulevard Joseph Tirou 139

6000 Charleroi

___________________________

Périodique trimestriel

N° d’agréation 101014

Printemps 2020

Bureau de dépôt Charleroi X

La Bible aujourd’hui est le journal

d’information de la Société biblique

francophone de Belgique (SBFB). Il est

envoyé à tous ceux qui le demandent

et qui désirent soutenir l’oeuvre

biblique. L’a.s.b.l. a pour objet la

diffusion de la Bible au sens le plus

large dans les communautés française

et germanophone de Belgique, ainsi

qu’au Grand-Duché du Luxembourg.

Éditeur responsable

Vincent Beckers

Galerie Bernard

Boulevard Joseph Tirou 139

6000 Charleroi

direction@la-bible.be

Rédaction

Vincent Beckers|direction@la-bible.be

Mise en page www.bigbangcom.be

Photographies Vincent Beckers / ABU

Impression Onlineprinters

Routage & expédition

Ateliers Cambier

Vos dons sont reçus aux comptes

bpost banque

BE15 0000 5561 3130

BNP Fortis

BE30 0013 5223 9311

Tél. 02 367 22 00

www.la-bible.be

www.editionsbiblio.be

Une année est passée, ça y est. Et que nous est-il arrivé ? Où en sommes-nous de

nous au sortir de pareille saison malade mi-sidérante mi-laminante ? Nous sommesnous

laissé changer, ou continuons-nous de désirer l’in-changement, la normalité,

le retour à la vie d’avant ? Aurons-nous pu saisir l’opportunité de l’inédit ? N’estil

pas temps en ce moment justement de réajuster notre échelle de priorités, en

considérant avec un minimum de reconnaissance notre réalité ?

« Si l’un de vous veut construire une tour, il s’assied d’abord pour calculer la dépense

et voir s’il a assez d’argent pour achever le travail. Autrement, s’il pose les fondations

sans être en mesure d’achever la tour, tous ceux qui verront cela se mettront

à rire de lui en disant : en voilà un qui a commencé de construire mais qui a été

incapable d’achever le travail ! » [Luc 14.28-30, NFC]

Le nom de Dieu est un nom qui sème en son cœur-même pour

chacun de nous une somme de ce qui a été, une mémoire du

présent que nous vivons, et aussi tout à la fois la pérennité d’un

horizon pour ce que nous devenons. Or sur cette année écoulée

notre mission a laissé beaucoup de plumes dans le sillon. Mais

tout de même oui, nous devenons. Il y a cette histoire dont je

me souviens : un homme veut construire une cabane au fond de

son jardin, pour ranger ses outils. Très bien, joli. Mais quelle est la

question à se poser, au moment d’en poser la fondation ? Ne fautil

pas considérer ce projet dans un perspective pérenne ? Ne faut-il pas considérer

que cette cabane est inepte, si c’est juste pour y ranger un fatras d’outils que peutêtre

même on n’utilise pas ? Ne faut-il pas considérer que l’un de ses pans pourrait

offrir de l’ombre à un jeune arbuste peu robuste ? Qu’un pan de sa toiture, si son

écoulement est habilement orienté, il pourrait déverser ses eaux de pluie sur un

jeune potager capricieux ? Qu’un autre pan s’il est posé à flan d’un talus pourrait

esquisser l’abri sûr à une famille d’alouette des champs ? Que sa charpente posée à

la juste place pourrait être l’accroche idéale d’un berceau de toile, suspendu entre

cette cabane et le cerisier ? Nous devenons, il nous revient de considérer notre réalité,

et de la mettre en perspective avec intelligence, créativité et humilité.

Je vous écris ceci, puis je descends m’asseoir dans la boutique, et je

regarde les gens qui passent dans la ville, qui s’approchent de la vitrine

pour regarder les Bibles et les livres, et je me dis : que pouvons-nous

proposer pour ces gens ? Peut-être oui, penser que notre mission a 75

ans, considérer ce que nous ne sommes plus, ce que nous sommes, ce

que nous devenons, avec foi. Et pour paraphraser le philosophe Emmanuel

Tourpe, je dirais qu’il ne faut pas que notre foi soit seulement

recueillement et raison, elle est un exercice spirituel du quotidien, elle

est l’art de se mettre en face de nos questions les plus décisives.

Vincent Beckers,

directeur de projet.


TRADUIRE ET

ÉDITER, EN LARGE

ET EN LOIN !

Sur les plus de 7 000 langues recensées dans le monde,

le nombre de celles qui disposent de la Bible intégrale

a désormais franchi le cap des 700. Un peu plus de 5,7

milliards de personnes (soit environ 80 % de la population

mondiale) peuvent aujourd’hui avoir accès à l’ensemble

du texte biblique dans leur langue maternelle.

Ce cap important a été annoncé en automne 2020

par progress.Bible, qui compile les données en provenance

des diverses associations de traduction biblique

du monde entier, dont l’Alliance biblique universelle

(ABU). Près des trois quarts des traductions de la Bible

intégrale qui existent dans le monde ont été produites

par l’ABU. « C’est vraiment encourageant de voir que

la Bible intégrale existe aujourd’hui dans 700 langues,

a déclaré Michael Perreau, directeur général de l’ABU.

C’est là le fruit de générations de sacrifices et de générosité.

Chaque traduction de la Bible demande des

années de dur labeur et de dévouement. Nous rendons

grâce à Dieu pour les femmes et les hommes qui ont

consacré une si grande part de leur vie afin d’apporter

la Parole de Dieu à leur communauté ainsi que pour

celles et ceux qui ont soutenu et prié pour ce travail. »

Rien qu’au cours des cinq dernières années, l’ABU a

réalisé collectivement des primo-traductions de la

Bible intégrale dans 50 langues, ce qui signifie que 57

millions de personnes supplémentaires peuvent désormais

avoir accès à l’ensemble de la Parole de Dieu

dans leur langue maternelle.

De plus, la Bibliothèque biblique numérique®, créée

pour permettre à des centaines de millions de personnes

d’avoir accès aux Écritures par le biais de sites

web et d’applications, a récemment atteint le cap des

2 500 textes déposés dans 1 622 langues utilisées par

plus de 5,7 milliards de personnes.

« 2020 s’est avérée être une année marquée par

une grande incertitude et nombreux sont ceux qui

cherchent espoir et réconfort, a indiqué M. Perreau.

Il est plus que jamais important que les gens puissent

avoir accès aux Écritures dans la langue qui parle le

plus profondément à leur cœur. Ma prière est qu’au

milieu des nombreuses difficultés auxquelles notre

monde est confronté, cette année soit celle où des millions

d’hommes et de femmes supplémentaires vont

découvrir par eux-mêmes les richesses de la Bible. »

Selon les données de progress.bible, le nombre de langues

disposant de la Bible intégrale a presque doublé

au cours des 30 dernières années (passant de 351 en

1990 à 700 en 2020). Et c’est seulement il y a 7 ans, en

2013, que le cap des 600 langues avait été franchi, ce

qui montre les progrès incroyables qui sont accomplis

actuellement en matière de traduction de la Bible.


« L’accélération à laquelle on assiste ces dernières années

en matière de traduction de la Bible est un motif

de profonde reconnaissance, a indiqué Alexander

Schweitzer, directeur exécutif du Ministère biblique

à l’ABU. La collaboration croissante entre les associations

a été déterminante dans ces progrès formidables,

tout comme l’intensification des efforts en matière de

renforcement

des capacités

déployées

sur le terrain,

au sein des

communautés

concernées.

Conjugués

à l’évolution

technologique

et à l’investissement

de

tous ceux qui

soutiennent

ce travail, ces facteurs nous ont permis, par la grâce

de Dieu, d’assister à ces avancées incroyables vers la

réalisation de notre objectif : mettre la Bible à la disposition

de tous. Nous sommes reconnaissants à Dieu

de nous réunir tous autour de cet objectif et de bénir

ce travail. Toutefois, il y a encore beaucoup à faire :

1,5 milliard de personnes n’ont toujours pas accès à

la Bible intégrale dans leur langue. Au cours des deux

décennies qui viennent, notre vision, à l’Alliance biblique

universelle, est de réaliser 1 200 traductions, ce

qui permettra à 600 millions de personnes supplémentaires

d’avoir accès aux Écritures. »

La Société biblique belge est membre de l’Alliance biblique

universelle (ABU) depuis 1946, la plus grande

agence de traduction du monde. L’ABU rassemble

150 Sociétés bibliques actives dans plus de 140 pays

et territoires. Leurs activités sont la traduction, la publication

et la distribution des Écritures saintes. Trois

quarts des bibles intégrales (Ancien et Nouveau Testament)

traduites dans le monde l’ont été par l’ABU.

Les règles suivantes sont appliquées : un projet n’est

lancé qu’à la demande expresse des destinataires de

la traduction. Les textes originaux forment toujours la

base de la traduction. Des personnes de langue maternelle

bénéficiant d’une formation veillent à une bonne

correspondance du texte final. Il faut compter quelque

mois pour traduire un livre de la Bible et une douzaine

d’années pour la Bible intégrale.

Source : Alliance biblique universelle

W

Nous soutenons en continu le projet de traduction

de la mission mondiale. Vous pouvez choisir

maintenant de fortifier cet élan avec nous !

Nos comptes pour vos dons #MissionMondiale

BNP FORTIS : BE30 0013 5223 9311

BPOST BANQUE : BE15 0000 5561 3130

W


«Cette nouvelle traduction est formidable

à lire ! Son vocabulaire

est riche mais elle est facile à

comprendre », s’est réjoui Mihkkal Karpoff, à

Utsjoki en Finlande, après avoir lu pour la première

fois le texte de la nouvelle

Bible en same du Nord.

Il y a un an encore, ce jeune

homme de 16 ans utilisait la

traduction de 1895 !


SE RÉINVENTER.

Cette épidémie, devenue pandémie très vite, nous a

soudain cloisonnés entre quatre murs. Il a bien fallu

l’accepter et vivre avec. Pour ma part, je n’étais pas

sous le choc, ni agitée, ni à chercher une solution pour

combler un vide, un silence. La complexité inattendue

de la situation m’a amenée — en tant qu’artiste — à

trouver une autre façon de créer, tout en restant chez

moi. Travailler beaucoup moins dans l’urgence, savoir

que l’on a du temps

pour créer. C’était

vraiment une opportunité.

Quand je parle

d’opportunité, c’est

vraiment d’un point de

vue de la création artistique.

Bien entendu, au

niveau économique et

même social, cela était

bien plus violent.

Quoi qu’il en soit, cette

saison inopinée, dans

un quotidien assez

cadré et répétitif, m’a

permis de réfléchir

au temps qui passe,

qui nous échappe. En temps normal, le temps passe

très vite mais, durant cette période de confinement,

le temps était comme arrêté, suspendu et n’attendait

plus qu’à être cueilli. Mais c’était bien beau d’avoir du

temps pour la création, fallait-il encore trouver l’inspiration.

C’est vraiment en me penchant sur la question de la

temporalité que j’ai pu commencer un processus de

création. Pour ce faire, j’ai dû me réinventer dans ma

façon de photographier, de comprendre le monde,

d’analyser ce que moi je ressentais par rapport à cette

situation. Je me suis donc lancée dans ce processus de

création inhabituel pour moi. Je dis inhabituel car ma

démarche photographique est souvent ancrée dans

le réel, dans des approches sociologiques, voire peutêtre

anthropologiques de l’image. Se poser en tant

que témoin du monde d’aujourd’hui en explorant les

réalités des différents groupes sociaux.

Ce nouveau processus de création et cette nouvelle

réalité m’ont poussée à chercher, à essayer, à expérimenter

et à exprimer ce que j’avais au plus profond de

mon imagination mais aussi de moi-même. Inscrire un

moment dans l’horloge du temps, faisant corps avec la

« Ce nouveau processus

de création et cette

nouvelle réalité m’ont

poussée à chercher, à essayer,

à expérimenter et

à exprimer ce que j’avais

au plus profond de mon

imagination mais aussi

de moi-même. »

magie de l’image. Une image

immobile et pourtant se mouvant

dans le terrible néant

d’une situation qui m’échappait

totalement.

Le confinement aura été très

bénéfique dans ma démarche

artistique. Je me suis épanouie

dans ce que j’y aurai fait. Nous

vivons dans un monde de

l’instantané où tout va très

vite, en oubliant bien souvent de s’arrêter, de ralentir,

de prendre le temps et surtout de laisser le temps au

temps. Cette réflexion posée durant le confinement

est une vraie réflexion de fond, qui je le crois va perdurer.

Tout est différent. Il faut donc s’adapter, se réinventer,

se reconstruire, se relever, se renouveler.


Naomi Cammalleri est Diplômée

de l’ESA Saint-Luc Liège

en 2018. Naomi Cammalleri

est une photographe belge, elle vit à

Liège. Depuis ses débuts en photographie,

elle s’est directement impliquée

dans une approche documentaire de la

photographie, une démarche ancrée

dans le réel, une approche sociologique

et anthropologique de l’image.

Se poser en tant que témoin du

monde alentour, en explorant les réalités

des différents groupes sociaux.

Elle est la première artiste à se poser

au BibleM, notre nouvel espace

d’expo. Ouvrez-vous l’appétit et la

curiosité de découvrir le regard vif

et inventif d’une jeune photographe

singulière. L’accrochage propose les

originaux de sa trajectoire confinée.

L’expo est visible librement pendant

les heures d’ouverture de la boutique,

les lundi mardi et jeudi de 10h30 à

17h30 et le samedi

de 10h30 à 13h.

Bienvenue !


CE QUI SE DIT,

L’ÉCRIRE.

Les lettres de Paul sont les premiers écrits du Nouveau

Testament. Avec quelques autres (de Jacques, Pierre,

Jean et Jude), elles nous plongent au cœur de la foi et

de la vie quotidienne des premiers chrétiens. Les premiers

chrétiens habitaient des villes de l’Asie mineure

(la Turquie actuelle) ou de la Grèce, ou encore à Rome.

Deux millénaires nous séparent d’eux. Les grandes

questions de l’existence chrétienne qui étaient les

leurs sont aujourd’hui devenues les nôtres.

Mieux comprendre la bonne nouvelle

pour en vivre.

Les

grandes

questions de

l’existence chrétienne

qui étaient

les leurs sont au-

toutes les lettres

sont importantes,

même celles qui

sont courtes. Elles

étaient lues dans les

Dans l’Antiquité, beaucoup de gens écrivent des

lettres. Elles sont le seul moyen de communiquer

avec quelqu’un qui est loin. Dans certaines, l’auteur

se contente de donner ou de prendre des nouvelles.

Dans d’autres, il aborde des questions graves d’origine

politique, philosophique ou religieux. Des écrivains

comme Cicéron (1 er siècle avant JC) ou Sénèque

(1 er siècle après JC) ont aimé utiliser des lettres

pour exposer leurs idées. On distingue parfois

les lettres des épitres. Les lettres étaient

brèves, à caractère privé, et les épitres, plus

longues, destinées à la lecture publique. En

fait, cette distinction n’est cependant pas

très pertinente car le mot épitre vient du

latin epistula, qui veut dire lettre. En ce qui

concerne le Nouveau

Testament,

assemblées chrétiennes,

soigneusement

gardées,

jourd’hui devenues

les nôtres. recopiées, transmises

à d’autres

communautés. Vers

la fin du 1 er siècle de notre ère ou au début

du 2 e siècle, on les a rassemblées. On a reconnu que

l’unique parole de Dieu se faisait entendre à travers

les multiples paroles de Paul et des autres.


Précisons un point. Paul s’adresse à des personnes

qui habitent des lieux repérables : Thessalonique,

Philippes, Corinthe, Rome. D’autres lettres du Nouveau

Testament sont plus générales. Elles portent

seulement le nom de leurs auteurs : Jacques, Pierre,

Jean et Jude. Elles veulent dépasser les communautés

particulières pour s’adresser à toutes les églises. Dans

certaines communautés chrétiennes, ces lettres sont

qualifiées de catholiques, car le grec catholikos signifie

universel, c’est-à-dire à destination de tous et de toute

la Terre. Elles rappellent la vérité de la foi, les dangers

qui la guettent et les

conséquences d’un

engagement fidèle au

service de Jésus-Christ.

Comme les écrivains

de l’Antiquité, Paul

dicte ses lettres (voir

Romains 16.22). Elles

ont souvent été rédigées

dans l’urgence

— ce qui ne veut pas

dire rapidement. En

effet, elles sont le résultat

de sa foi, de sa

réflexion, de sa prière.

Elles répondent à des

problèmes concrets,

par exemple la situation d’esclave (lettre à Philémon)

ou la nourriture (1 Corinthiens 8). Elles donnent aussi

des points de repère intellectuels et spirituels, par

exemple la résurrection des morts (1 Corinthiens 15) ou

le rapport avec la religion juive (Romains 9-11). En agissant

ainsi, Paul est d’ailleurs proche des rabbins de son

époque, qui donnaient des conseils aux communautés

juives répandues dans l’empire romain afin de leur permettre

d’observer la loi de Moïse là où elles habitaient.

Quand il écrit, Paul salue d’abord ses interlocuteurs.

Puis il commence par une bénédiction (voir Corinthiens

1.1-17) ou une action de grâces (remerciement,

voir Romains 1.8-17). Il enchaine alors divers développements

sur les questions qu’on lui a posées ou qu’il

veut traiter. Au début de chaque développement, il

donne l’idée-force, en une ou deux phrases. Il conclut

en général par une recommandation à bien agir (voir

Romains 12.1-15.13).

Pour instruire leurs destinataires, les convaincre, les

captiver, les écrivains de l’Antiquité avaient mis au

point des techniques.

Paul les connait. Mais

pour lui, la vraie éloquence

(l’art de parler)

consiste à s’accorder

avec le message

de l’Evangile, la bonne

nouvelle de Dieu.

Dans tel passage il

s’enflamme, dans tel

autre il raisonne et fait

appel aux Écritures,

ailleurs il dit ses joies

et ses souffrances : ce

que nous sommes en

écrivant nos lettres

de loin, nous le serons

aussi dans nos actes une fois présents parmi vous (2

Corinthiens 10.11).

Ses lettres représentent un effort, soutenu par l’Esprit

saint, pour expliquer la foi dans le contexte des premières

communautés chrétiennes. Elles nourrissent aujourd’hui

notre intelligence. Elles nous invitent, à notre

tour, à expliquer la foi chrétienne à nos contemporains.


MANUEL DU

COLPORTEUR.

Entre 1952 et 1974, la Société biblique belge est

installée à Bruxelles, rue d’Arlon. Pendant cette saison,

elle va éditer le petit manuel du colporteur

biblique, sur lequel on a remis la main en triant

des centaines de caisses d’archives pour préparer

notre déménagement vers Charleroi, cet automne.

Ce petit manuel (imprimé sur les presses de Piérard

à Charleroi, détail aujourd’hui amusant) est en réalité

une initiative des sociétés bibliques de Belgique, de

France et de Suisse. Il détaille la manière, la façon, la

nature, la spécificité et l’enjeu de cette tâche : devenir

colporteur biblique. En voici quelques extraits succulents.

Le colportage biblique est une tâche difficile, souvent

décriée. Pourtant, il est une solide école de connaissance

du prochain, un banc d’épreuve pour la foi personnelle,

un levier missionnaire de première qualité. Ceux

qui allaient

de lieu en

lieu, portant

la parole de

la vie [Philippiens

2.16].

Lève-toi

donc, précieux

colporteur

d’aujourd’hui

!

Dans ta tâche

humble,

toute effacée

derrière

le message

écrit de l’Évangile, tu as de glorieux devanciers. Porte

partout la Bible, ce missionnaire supérieur plein de

puissance, dont Dieu se sert pour amener les hommes

à la repentance et au salut en Jésus-Christ. Les colporteurs

vont aller présenter la Bble en tout lieu,

jour après jour, année après année, à toutes sortes

d’hommes, en toutes sortes de circonstances, et cela

nécessite une vocation spéciale. Face à l’ignorance, à

la méfiance, parfois à l’hostilité et au sarcasme, le colporteur

professionnel doit se savoir envoyé par Dieu,

mis à part pour cette tâche de militant isolé. Mais

va, avec la force que tu as [Juges 6.14]

La toute première préparation du colporteur consiste

en obéissance : il se met à la disposition de Dieu, à

Son écoute, et s’offre pour le témoignage. Dieu honore

une telle attitude et procure les ressources promises

dans Sa Parole. Je vous donnerai une bouche

et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne

pourront résister ou contredire [Luc 21.15]. Par ailleurs,

les colporteurs en charge actuellement estiment

qu’une préparation est utile, notamment dans

la connaissance solide de la Bible et l’apprentissage

de l’art du contact. Aussi, cette mention étonnera

quiconque ignore que le colportage est une activité

exigeante, le colporteur veillera à une bonne préparation

physique.

Là où une simple visite à domicile peut se faire assis

autour d’une tasse de café, le colporteur lui reste

constamment debout dans le froid ou la chaleur, dans

les courants d’air et bien sûr parfois sous la pluie. Son

esprit, son attention doivent constamment être en

éveil. Ainsi, le colporteur saura respecter des règles

d’hygiène, se nourrir de manière équilibrée, et choisir

les aliments aptes à accroitre sa résistance physique

et son endurance. Il recherchera les moyens de pousser

ses limites plus loin par un repos approprié et une

hygiène régulière. Il sera attentif à soigner sa bonne

forme.


Bien entendu, une préparation intellectuelle est requise.

Qu’on n’aille pas croire que de bons acquis, une

complète instruction et une solide culture générale

sont comme des trous dans le fromage : plus il y en a,

moins ça pèse ! Une bonne densité de connaissances

en tous domaines convient très bien au serviteur

de Dieu, pourvu

L

qu’il sache mettre

ève-toi donc, précieux

colporteur tus

toutes ses ver-

intellectuelles

d’aujourd’hui ! Dans ta

tâche humble, toute effacée

derrière le message

écrit de l’évangile, tu as

de glorieux devanciers.

Porte partout la Bible,

ce missionnaire supérieur

plein de puissance, dont

Dieu se sert pour amener

les hommes à la repentance

et au salut en Jésus-Christ.

humblement au

service de son Seigneur,

et être luimême

consacré

corps et esprit. Le

colporteur devra

enfin connaitre sa

Bible, bien entendu,

mais aussi et

surtout en avoir

une expérience

intime, pour mieux

en témoigner. Les

Ecritures Saintes

seront sa nourriture

et son breuvage

quotidien,

pour deux raisons fondamentales : tout d’abord pour

sa santé spirituelle et le maintien constant de sa

bonne humeur et de son enthousiasme au travail, et

deuxièmement pour la cause même de son travail. Il

devra en effet être à même, lors d’une conversation

de tourner les pages du Livre à l’endroit convenable,

et mettre le doigt sur un passage adéquat à présenter

à son interlocuteur. Car oui, il est le témoin de cette

Parole, à même de partager joyeusement ces choses

qui ont été écrites, afin que vous croyiez que Jésus est

le Christ, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom

[Jean 20.31].


COEUR BRISÉ,

PRIÈRE ET

CURCUMA.

Parce qu’elle se prolonge, qu’elle nous montre son

vilain et déprimant costume de non-perspective,

cette saison inédite et déroutante que nous traversons

suscite son lot de stress, d’inquiétude, de déséquilibres.

Au printemps, il semblait que nous avions

réussi à capter l’évidence d’un sentiment de retour

à l’essentiel : brasser à bras ouverts le plénitude de

nos vastes parcs, les nœuds délicieux de nos sentiers

raVel, l’étourdissement ravissant de nos forêts centenaires,

plonger à pleines mains dans la farine, l’huile

et l’eau, le lait et le miel, puis s’élargir les pupilles dans

d’infinies et délicieuses lectures : le charme discret

de la poésie a fait son grand retour, et combien sont

celles et ceux qui nous faisaient part de leur ré-émerveillement

de lire le beau grand Livre, de se réinspirer

au plus proche de la Parole, comme inspiration

et secours, refuge et réconfort. Mais la pandémie et

sa brouette de contraintes contraignantes maintient

sa présence dans notre quotidien, et en laisse plus

d’une, plus d’un dans le caniveau esseulé d’un lâcherprise,

d’un abattement inédit lui aussi : à l’usure, on

perd la balance de notre équilibre psychologique, on

lâche l’élan de l’activité physique, on dérégule nos

lectures et notre attachement au communautaire, à

la merveille du relationnel, aux instants d’or entre famille

et amis. Et qui nous le fait sentir ? Notre corps.

Qui a entendu parler du syndrome du cœur brisé ?

C’est une maladie cardiaque identifiée dans les années

nonante, provoquée par les situations de stress

répété, et d’anxiété. Elle a refait surface en cette saison

d’isolement, de privation de contacts essentiels,

d’asphyxie de notre enthousiasme fondamental.

Le mécanisme de cette affection, aussi appelée Takotsubo

se déploie insidieusement en nous comme

un stress prolongé du système nerveux, qui produit

davantage de catécholamines, ces hormones qui

augmentent la pression artérielle et contractent les

artères coronaires.

Tout en tout, le récit multiple de la Bible nous déploie

sa splendide invitation à prendre soin de nous, à relâcher

toute pression, à nous inquiéter moins que

davantage, à nous ravir du vivant comme ressource,

et comme pôle de partage. À ouvrir de vastes temps

de calme et de ré-inspiration, au secret, singulièrement.

À nourrir notre attachement de foi, pour stabiliser

le battement de notre cœur dans sa pulsation

joyeuse. À plonger à nouveau le murmure de notre

corps tout entier dans la méditation et la prière. À

laisser le mouvement des pages tournée de la Bible

aérer notre pensée, lui tracer de nouvelles perspectives

constructives et apaisées.

Et notre assiette ? Retournons-y. Pareille invitation

de la Parole à prendre soin de nous, à

manger en équilibre, en ravissement, en appétit.

Choisir saveurs, couleurs et épices. Chercher

les racines de nos madeleines d’enfance, de nos

préférences et de nos goûts. Épices ? Racines ?

Le curcuma est cité par l’EFSA, l’autorité européenne

de sécurité des aliments comme un élément essentiel

à contrer les symptômes de ce syndrome du cœur

brisé. En tant que tel, le curcuma n’est pas nommément

cité dans la Bible, mais il entre dans la famille

des aromates, herbes et épices, qui trouvaient leur

place dans la saveur sacrée des choses, dans le don,

et la célébration. Et puis oui, comme c’est bon de

célébrer notre Dieu, Lui qui relève et rebâtit, Lui

qui guérit ceux qui ont le cœur brisé. [Psaume 147].

Allez, étape suivante : en cuisine !


LE CONSEIL

DU COACH.

Parlons aujourd’hui d’une épice qui nous vient de loin :

le curcuma. Méconnue de nos placards il y a encore

quelques années, on en vante les mérites largement

aujourd’hui. Que vaut cet engouement pour cette

poudre orange ? Et vous ? Vous l’utilisez dans votre

assiette ? Allez, je vous file le pourquoi de sa présence

à ma table quotidiennement. Mais tout d’abord, traçons-lui

sa petite carte d’identité. Son petit nom donc

est curcuma, de la famille des épices, originaire de

l’Inde. Sa belle particularité est cette soyeuse couleur

orangée. Riche de nombreuses propriétés, elle est efficace

activement ou préventivement (de nombreuses

études le prouvent) contre l’inflammation (et donc

les maladies inflammatoires comme l’arthrose par

exemple), le cancer, les maladies cardio-vasculaires,

les maladies neuro-dégénératives ou aussi le diabète.

Et maintenant, focus sur la curcumine (qui est le principe

actif), connue pour être mal absorbée. Ce n’est

pas le seul composant mais c’est celui qui est le plus

étudié. Je me permets donc d’insister sur ce point : les

compléments alimentaires sont souvent composés de

cet actif, on ne parle donc plus de curcuma mais de

son composé la curcumine, or le curcuma ne contient

qu’une petite partie de curcumine. Vous me suivez

toujours là ?

Voici deux conseils pour la rendre plus assimilable :

l’associer à des graisses, l’associer à du gingembre. On

l’associe souvent à la piperine (poivre noir) mais nous

savons qu’il est irritant pour la muqueuse digestive

et rend celle-ci perméable à d’autres substances non

désirables.

Et maintenant,

un petit conseil pratico-pratique,

pour métamorphoser la salière :

remplissez un récipient d’un mélange

de moitié curcuma-moitié gingembre,

mélange auquel vous ajoutez

quelques épices selon vos goûts (clou

de girofle, cumin, ail des ours).

Voilà, en bref.

Sur cette note épicée,

je vous dis bonne santé !

Franck Duval

nutrithérapeute,

coach en nutrition


LE DÉJÀ

ET LE PAS ENCORE.

« Libérez de l’espace en vous ! Déployez ce que vous

savez déjà, ce que vous croyez que vous savez mais

ne savez pas et tout ce que vous croyez savoir sans le

savoir, prenez votre temps, ne croyez pas terminer

une lecture de la Bible en deux temps trois

mouvements, il vous faudra toute une vie. Moi

déjà je peux vous assurer que lire la Bible c’est

s’offrir à petits frais un voyage aux confins de

l’Orient, rencontrer d’autres cultures, passer

par le majestueux portail d’entrée de la

culture universelle, se regarder dans le miroir

de la condition humaine, apprendre à poser

des questions importantes, dont certaines

resteront peut-être sans réponse, écouter

mais aussi apprendre à se taire, oser interpréter,

chercher l’équilibre entre le déjà et le pas

encore ».

Vous pensez que la Bible est un livre austère

et ennuyeux, c’est votre droit ! Le

ton décalé de l’ouvrage que vous tenez

entre vos mains vous montrera que l’austérité

est peut-être du côté du lecteur.

La Bible se parcourt en tous sens, d’avant en

arrière et de droite à gauche, mais pour cela il

faut avoir l’audace d’un initié doublée de celle

d’un pédagogue. Avec Jean-Claude Verrecchia

vous avez trouvé le guide nécessaire pour oublier

les idées reçues et aborder la Bible avec

une curiosité réveillée.

Si vous avez une Bible à la maison qui attend

patiemment depuis longtemps que vous l’ouvriez

et que vous l’interprétiez, mais qui ne

H

trouve pas — ou pas encore ? — en vous le lecteur

qu’elle espère, alors ne lâchez pas le livre que vous

tenez entre vos mains. En effet, en approchant la Bible

par son histoire et sa composition actuelle, vous découvrirez

un peu plus que vous êtes ce lecteur unique

dont elle a besoin aujourd’hui.

Le ton de Jean-Claude Verrecchia pour partager la découverte

de la Bible est singulier, drôle et pertinent.

Il a enseigné le Nouveau Testament en France et au

Royaume Uni. Il a régulièrement collaboré aux projets

du partenariat BibliO : la Nouvelle Bible Segond (coéditeur),

l’exposition La Bible patrimoine de l’humanité,

la Bible expliquée,

la Bible Nouvelle Français

courant, ZeBible.

M

Itinéraires / Balises pour

explorer la Bible

Jean-Claude Verrecchia,

216 pages,

Éditions BibliO,

16 €

D


« Traduire

consiste toujours

à faire resplendir.

Le moment

est maintenant venu

de prendre

la lumière. »


BREF, QUOI.

Un jardin pour planète.

Dans la série des petits parcours

ZeBible, ce livret propose

de 30 à 35 textes bibliques

groupés en 5 parcours thématiques

: Créateur, jardin de vie,

dissonances dans la création,

habitants de la terre, voyage

en terre inconnue. Toute une

série de textes bibliques inspirants qui invitent à découvrir

le désir de Dieu pour sa création.

Septante-cinq pile.

L’Alliance biblique universelle

fête ses trois-quarts de

siècle, tout comme la Société

biblique belge donc, puisque

nous étions l’une des sociétés

bibliques pionnières en 1946.

Tout au long de l’année, archives,

posts et petits papiers,

mises en perspective, et formulation

de

nouvelles

visions. si

on regard

Et si on regardait la Bible ?

Dans la perspective

de

Pâques, nous

vous proposons

de redécouvrir

ou

faire découvrir

la splendide

lumière

des quatre évangiles, à travers

ce coffret magnifique qui met

en images la lecture de la Parole dans le contexte d’une

réalité saisissante, filmée dans un cadre naturel somptueux.

Profitez de notre offre promo pour Pâques : le

coffret des quatre films pour quinze euros ! Une expérience

inédite à savourer sans modération.

Merci et grand merci !

Voir ici

le teaser

Les dons que nous avons reçu à

l’occasion de notre appel visant

la réédition de Bibles dédiées

à l’aumônerie des prisons nous

permettent de réassortir notre

stock en suffisance. Vous voyez,

votre fidélité est belle et vitale, et

les fruits qu’elle produit sont hyper-beaux.

Merci de continuer à

soutenir notre mission d’éditeur

de la Bible !

Écrire pour dire.

Grand plaisir tout grand de vous offrir cette petite carte postale, posez-y des mots beaux pour

celles et ceux que vous aimez pour leur dire que vous les aimez, et celles et ceux que vous

voulez inspirer ou encourager. C’est une illustration originale pour Pâques que nous avons demandée

à l’illustratice Elise Hilton, avec qui nous allons mettre en projet une nouvelle idée de

découverte d’une portion des Écritures. Motus, on en reparle tout bientôt.

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