La Bible Aujourd'hui ! [hiver 2020]
La Bible Aujourd'hui ! est le magazine d'information de la Société biblique francophone de Belgique. Au sommaire de cette édition : Edito / Intérieur Bible / Tout le nouveau du nouveau (déménagement) / Bible et art-thérapie / Haut et fort ! / Fouilles en Galilée / Pour une poignée de lentilles / Le conseil du coach / Une Bible en prison (un appel) / Bref
La Bible Aujourd'hui ! est le magazine d'information de la Société biblique francophone de Belgique. Au sommaire de cette édition : Edito / Intérieur Bible / Tout le nouveau du nouveau (déménagement) / Bible et art-thérapie / Haut et fort ! / Fouilles en Galilée / Pour une poignée de lentilles / Le conseil du coach / Une Bible en prison (un appel) / Bref
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Société biblique
francophone de Belgique
Galerie Bernard
Boulevard Joseph Tirou 139
6000 Charleroi
___________________________
Périodique trimestriel
N° d’agréation 101014
Décembre 2020
Bureau de dépôt Charleroi X
La Bible aujourd’hui est le journal
d’information de la Société biblique
francophone de Belgique (SBFB). Il est
envoyé à tous ceux qui le demandent
et qui désirent soutenir l’oeuvre
biblique. L’a.s.b.l. a pour objet la
diffusion de la Bible au sens le plus
large dans les communautés française
et germanophone de Belgique, ainsi
qu’au Grand-Duché du Luxembourg.
Éditeur responsable
Vincent Beckers
Galerie Bernard
Boulevard Joseph Tirou 139
6000 Charleroi
direction@la-bible.be
Rédaction
Vincent Beckers|direction@la-bible.be
Mise en page www.bigbangcom.be
Photographies Vincent Beckers / ABU
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www.editionsbiblio.be
SOM
MAI
RE
4
12
8
ÉDITO.
INTÉRIEUR BIBLE.
14 BREF. 16
2
3
TOUT LE NOUVEAU DU NOUVEAU !
BIBLE ET ART-THÉRAPIE.
HAUT ET FORT !
FOUILLES EN GALILÉE .
POUR UNE POIGNÉE DE LENTILLES.
LE CONSEIL DU COACH.
UNE BIBLE EN PRISON (UN APPEL)
13
10
6
p. 2
Édito.
Ce qui est très étrange avec les gnocchi, c’est que le
trajet de transformation de ces petits nœuds délicieux
est insoupçonné, et la chose insoupçonnée
qui fait surprise ici, c’est la pomme de terre. Pas de
gnocchi en vrai sans de vraies pommes de terre.
Parce que normalement, pour faire des pâtes on
ne démarre pas en épluchant des patates. Et là oui.
Qu’on écrase finement sans les écrabouiller, qu’on
mêle ensuite à la farine, qu’on travaille pour donner
corps, qu’on
affine en petits
lacets gracieux,
qu’on
sectionne
ensuite en
petits fragments
rigolos,
et le secret
sera ce
furtif geste
du pouce, qui trace une petite cavité, pour le goût
de ce qui suivra. Qui, comment, shhht, à chacun
d’affiner son élan. J’aime les préparer avec beurre et
sauge et poivre noir, ils sont savoureux mêlés d’un
pesto vert ou de petites tomates charnues, saupoudrés
de caciocavallo ou de chèvre mature finement
râpé. Soit, ainsi soient-ils.
Si l’on pouvait quitter l’idée normée des choses, de
ce qui normalement se fait, sans les surprises ou le
goût inattendu de ce que l’on vit, que nous arriveraitil
? Rien n’est plus comme avant, disent en ce moment
les gens autour de moi et autour de vous. On
ne veut pas de ça, en fait. Et je pense aux prophètes,
dont on ne voulait pas. Ou plus exactement, on ne
voulait pas de là où ils voulaient nous emmener.
« Toi, humain, je te nomme guetteur pour la maison
d’Israël. Tu écouteras la parole de ma bouche
et tu les avertiras de ma part. » Ezekiel 33.7, NBS
Si les prophètes ont toujours leur regard tourné
vers l’avenir, ils sont insérés dans le présent, et leurs
interventions engagées touchent le hic et nunc. Et
nous, du coup ? Sommes-nous vraiment insérés
dans la réalité de notre présent, attentifs aux bouleversements,
non pour les évacuer mais pour les
affronter ? Peut-on prendre conscience de l’intelligence
sidérante de la matière biblique comme
farine de nos pensées et liant de notre cœur intérieur
? Comme cette Parole réduit finement nos
résistances et nos pensées murées, sans les écrabouiller
? Comme elle affine nos pensées en lacets
gracieux, comme elle sectionne la normalité de nos
a priori en petites parts vivaces auxquelles Dieu
viendra poser le geste habile, indicible et splendide
qui révélera le goût, la saveur et l’identité vraie de
chacun de nous ?
Cette année que nous quittons fut une surprise
totale, semée d’un ingrédient insoupçonné, déstabilisant,
consternant, tenace et violent. Que vat-on
choisir, à partir de là ? Lutter, fuir, se boucher
les oreilles, se masquer le nez et aussi les yeux,
tant qu’on y est ? Ou faire face, être
attentifs et sentinelles, engager notre
réalité dans cette réalité à venir, avec
l’audace, la fougue, le courage et l’humilité
des prophètes. Avec cette épatante
espérance, comme liant, comme
matière : Le Seigneur est là, dira Ezékiel
pour conclure. Trop bien, non ?
Vincent Beckers
Secrétaire général
p. 3
Intérieur Bible.
Sur notre cœur se déposent ces choses qui comptent
pour nous, qui affinent notre identité et notre caractère,
qui posent pierre à pierre ce qui bâtit notre vision
du monde et qui donnent force et clarté à notre voix
pour formuler et partager qui nous sommes. C’est ce
qu’on appelle notre pensée sociale. Elle se construit
sur nos connaissances et nos croyances, sur nos lectures
et notre curiosité, notre façon d’être et notre
mémoire d’enfance.
La Bible construit en nous cette matière-là, unique et
précieuse. Et ce qu’on peut dire à coup sûr c’est qu’elle
vient d’être brutalement éprouvée, notre pensée sociale.
Joanna me dit
que ce qu’elle trouve
dans la Bible nourrit sa
confiance, justement.
Même quand elle est
mise à l’épreuve. C’est
justement la Parole de
Dieu qui lui donne une
constance, une espérance
et une vraie stabilité
même si tout se
met à bouger, me ditelle.
Même si.
Même si les montagnes s’éloignaient, même si les collines
étaient ébranlées, mon amour ne s’éloignera pas
de toi et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée »
dit l’Éternel qui a compassion de toi (Esaïe 54 : 10).
Ce passage me parle beaucoup car il démontre que
peu importent les circonstances, même si les choses
s’effondrent ici-bas, nous avons cette ferme assurance
que l’amour de Dieu ne s’éloignera pas de nous et
qu’Il nous fortifie et nous soutient. Il est présent dans
nos combats et il prend soin de nous, tout comme il
était avec Job dans sa souffrance, tout comme il a été
présent avec Daniel dans la fosse aux lions et nous le
voyons tout au long de la Parole. Christ est notre espoir,
notre paix, notre secours et notre joie. Quelle que
soit l’épreuve autour de nous, Dieu est fidèle et rien,
ni personne ne pourra nous séparer de son immense
amour.
Ce que Joanna
trouve dans la
Bible nourrit sa
confiance.
Et cet immense amour
devient la matière vive de
notre pensée de tous les
jours, de tous ces gestes
nouveaux qu’il nous va
falloir apprendre, cet
amour qui va ébaucher
en nous l’apprivoisement
d’une relation aux autres modifiée, cet amour-là aussi
qui préserve notre cœur de la menace et nous apprend
comment agir.
Il est vrai que nous ne pouvons déterminer avec exactitude
l’impact qu’aura cette saison sur le long terme,
que ce soit au niveau économique, de notre vie quotidienne
ou dans nos rassemblements d’églises mais
nous savons une chose : comme la Bible nous l’enseigne,
Dieu est bienveillant envers ses enfants. Il est
toujours avec nous quelles que soient les circonstances
de la vie que nous pouvons traverser. Nos lendemains
sont entre ses mains. Nous n’avons pas à craindre car
Il est à nos côtés.
Et quand il dit : « cette alliance que j’ai établie avec
vous pour vous rendre heureux ne changera jamais »,
il le dit pour chacun de vous, avec cette immense tendresse
qu’il met dans tout ce qu’il
dit, clame le prophète. Cherchezle
puisqu’il se laisse trouver par
vous, faites appel à lui maintenant,
puisqu’il est près de vous.
Intérieur Bible, pp 199-201
Découvrir l’univers
sonore du livre
p. 4
Tout le nouveau du nouveau !
Nous avons bougé en novembre !
Dans l’objectif de vitaliser le
cœur de notre mission et consolider
notre activité éditoriale,
nous avons fait le choix de nous poser à
Charleroi en cœur de ville, tout à la fois
pour offrir à ce livre épatant que nous
chérissons une visibilité accrue, tout à la
fois parce que c’est l’invitation de l’Alliance
biblique universelle de voir les sociétés bibliques
se poser au cœur de la cité, tout à
la fois pour bouger dans un lieu plus fonctionnel
et moins énergivore, tout à la fois
pour tisser de nouveaux partenariats, tant
logistiques et commerciaux pour mieux
servir les librairies, que créatifs, socio-relationnels
et communautaires.
La Boutique BibliO est ouverte
les lundi, mardi et
jeudi de 10h30 à 17h30
sans interruption, et le samedi
de 10h30 à 13h. Pour rejoindre
la Galerie Bernard (boulevard Tirou),
visez le centre de Charleroi.
Le parking alentour propose les 30
premières minutes gratuites, vous
pouvez également stationner votre
auto dans le parking Rive Gauche,
à quelques pas de la Boutique. Dès
30 euros d’achat, nous vous offrons
une heure de parking. Vous pouvez
bien sûr nous rejoindre en train, depuis la gare de Charleroi-Sud
vous franchissez la Sambre et nous rejoignez en quelques minutes à
pied. Sentez-vous absolument bienvenus chez nous !
Nous avons choisi de donner forme
à une boutique accueillante, de
vous proposer une espace de
conseil et de partage sur le choix
de vos lectures, d’augmenter notre offre en
magasin pour mieux vous servir, en étant
dispos pour questions et vos attentes. Et
nous ouvrons aussi le BibleM, un petit espace
muséal vivant pour donner de la visibilité
à des thématiques d’expo continues,
tant pour proposer une relecture créative
d’enjeux thématiques de la Bible que pour
donner un espace d’expos à de jeunes
créateurs, illustrateurs, graphistes ou photographes
qui développent avec nous des
livres et des outils de découverte de la Bible.
p. 5
La Société biblique est une mission
dont le motif, au sein de l’Alliance
biblique universelle est de
mettre la Bible à la portée de tous !
Nous formons des projets, enrichissons
constamment une ligne éditoriale, accompagnons
et soutenons la traduction, l’édition et la
diffusion de la Bible en Belgique, nous développons
des outils de découverte de la Bible : tout
ça, c’est possible en travaillant de tout cœur à
garder l’équilibre économique entre la balance
commerciale et le soutien précieux de celles et
ceux qui ont à cœur depuis longtemps ou depuis
peu d’être nos donateurs formidables, notamment
ici en permettant que nous aboutissions ce
déménagement et cette transition majeure.
Voulez-vous aussi
être formidables ?
Soutenez notre mission,
dès maintenant !
Nos comptes
pour vos dons :
BPOST banque
BE15 0000 5561 3130
BNP Fortis
BE30 0013 5223 9311
p. 6
Bible et
art-thérapie.
Arshavir Kapoudjian, directeur de programme de la Société
biblique arménienne est infatigable. Il passe sa vie
sur les routes, pour implanter le projet Moving Gospel
dans les vallées éloignées de ce pays montagneux.
qu’elles n’avaient pensé à rien mais qu’elles avaient fait
quelque chose. « Nous avons rendu visite à une vieille
dame qui vit seule dans le quartier le plus dangereux
du village, là-bas tout près de la frontière. Nous avons
discuté avec elle, nettoyé sa maison, cuisiné pour elle,
apporté de l’eau fraiche, et avant de partir nous lui
avons promis de revenir la voir.»
« Je suis heureux que ces personnes,
grâce aux textes bibliques se soient
non seulement élevées spirituellement,
mais qu’elles aient aussi développé
leur créativité. »
D’abord, dit-il, j’aimerais raconter une histoire impressionnante
et inoubliable qui s’est passée à Barekamavan,
un village sur la frontière avec l’Azerbaïdjan. Nous
avions pour thème la parabole du bon Samaritain. À la
fin de la rencontre, il y a eu un moment de discussion et
de questions-réponses. Ensuite, j’ai demandé aux participants
de réfléchir à tout ce qui venait d’être dit et
entendu afin de partager leurs pensées lors de la rencontre
suivante.
Une semaine plus tard, j’ai dit « lors de la dernière rencontre,
je vous avais confié un objectif, alors dites-moi
ce que vous avez pensé de la parabole. » Deux jeunes
femmes m’ont répondu qu’elles n’avaient pensé à rien.
J’étais un peu vexé, alors elles ont ri et m’ont répondu
J’ai alors éprouvé le sentiment le plus beau depuis
le lancement de ce projet, qui permet aux participants
d’interagir avec des histoires bibliques à travers
l’art-thérapie. Certains tissent des tapis avec
des motifs bibliques et d’autres confectionnent des
marionnettes représentant des des personnages de
la Bible, puis créent des spectacles racontant des histoires
bibliques. Dans un
village, dix-huit tapis et
douze marionnettes ont
été confectionnés et ce
tout beau résultat m’a
rempli de satisfaction. Et
la satisfaction se justifie
d’autant plus que ce projet
a commencé normalement,
mais à cause de
la Covid-19 nous avons
dû le poursuivre en ligne,
uniquement.
Je suis heureux que ces
personnes, grâce aux
textes bibliques se soient
p. 7
non seulement élevées spirituellement,
mais qu’elles aient aussi développé
leur créativité et leur productivité,
jusqu’à atteindre la créativité de ce
très beau résultat. J’insiste sur la quantité
car elle rend le résultat visible. Il
n’y a aucune différence entre l’âme et
le corps. La Bible nous enseigne l’harmonie
entre ces deux composantes de
l’être humain. Ma plus grande satisfaction
est que ces personnes ont compris
comment mettre en relation ces
deux aspects et ont ainsi fait entrer les
valeurs de l’âme et de l’esprit dans leur
aujourd’hui et dans le nôtre.
Et l’impact du projet dans la vie des enfants du village
est un véritable émerveillement. Réunis ainsi
en groupe, les enfants se familiarisent avec le langage
de la Bible, les personnages et les contextes,
et parallèlement ils acquièrent l’art de créer des
marionnettes, qui deviennent le reflet de leur imagination.
Ils mettent en elles leurs émotions et
leurs sentiments, ils développent
des compétences
relationnelles et
apprennent à résoudre
des conflits intérieurs.
Syuzi Sargssian, une psychologue qui les accompagne
souligne à quel point ce projet leur permet
de reconnaitre leur monde intérieur et de l’harmoniser
avec les événements du monde extérieur.
Ils considèrent leurs marionnettes, ils discutent
avec elles, posent des questions, attendent des réponses.
La Bible, et plus particulièrement les paraboles
de Jésus aident les enfants à comprendre le
monde dans lequel ils vivent.
Nous soutenons les projets de la Mission
Mondiale développés au sein de l’Alliance
biblique universelle. Voulez-vous
nous aider à intensifier ce soutien ?
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#MissionMondiale
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BNP FORTIS
BE30 0013 5223 9311
p. 8
Haut et fort !
Que Dieu rende fort ! est sans doute le sens du
nom d’Ezékiel. Il était prêtre et il a exercé une mission
de prophète entre 593 et 571 avant JC au pays de Babylone.
Déporté lors de la première prise de Jérusalem
par les Babyloniens (597 avant JC) il évoque la deuxième
prise de la ville (587 avant JC). Son livre sonne
comme le récit d’une
expérience personnelle
bouleversante.
Tout commence par une
expérience spirituelle
forte, une sorte d’extase
(1-3). Quelque part au
Nous sommes invités
à redécouvrir que
le Seigneur s’engage
comme jamais. }
pays de Babylone,
Ezékiel
est pris dans
une vision grandiose de la gloire divine et il reçoit l’appel
à être prophète. Les images transmises par l’écrit
sont riches et complexes, transportant le lecteur dans
univers inhabituel. La première partie du livre (située
avant 587) annonce le châtiment du Royaume de
Juda (4-24). Se mêlent prophéties ou oracles, visions,
actions étranges qu’il faut interpréter. Ezékiel voit en
particulier la gloire du Seigneur quitter le temple de
Jérusalem, souillé par le culte des idoles (8-11). Dans
une histoire symbolique, imagée, Jérusalem est une
jeune fille élevée par Dieu qui s’est rebellée et prostituée
(16). Ce premier ensemble se termine par un
deuil : alors que meurt sa femme, Ezékiel se tait, attendant
la fin de Jérusalem (24.15-27).
Dans une sorte d’intermède, le Seigneur se tourne
contre les peuples étrangers. Il les juge pour les malheurs
qu’ils ont fait subir à son peuple (25-32).
La ville est tombée ! La deuxième partie du livre (située
après 587) chante alors l’espérance (33-48). Ezékiel se
remet à parler. Une première section montre le Seigneur
guider lui-même son peuple, redonner courage,
restaurer l’alliance, réunifier le peuple divisé (33-39).
Dans une deuxième section, sur la terre d’Israël où
chacun a sa place, la gloire du Seigneur revient habiter
le temple nouveau aux proportions harmonieuses,
source de toute vie (40-48). Le Seigneur est là sont les
derniers mots du livre.
La poésie de ce livre est riche. Difficile à saisir en hébreu
et à traduire, elle a pu être surchargée par des
disciples. Elle est cruelle pour dénoncer la religion
corrompue, elle est sublime pour décrire un avenir
d’espérance. C’est pourquoi Victor Hugo considérait
Ezékiel comme un génie à l’égal d’Esaïe.
Les images sont fortes, au début le prophète mange un
livre doux comme le miel (3.1-3). Jean, dans ses visions
de l’apocalypse s’en souviendra (Ap 10.9-11). L’image
du cœur renouvelé (11.19 / 36.26) revient, elle aussi,
dans le psaume 51, et dans l’évangile de Jean, Jésus est
le nouveau temple d’où coule une source vivifiante, là
où l’image des ossements revivifiés (Ez 37) a marqué
les théologiens et les artistes. La crise grave traversée
par le peuple se trouve finalement bénéfique.
Pour lui, et pour nous. Avec le prophète Jérémie dont
il est contemporain (mais qu’il n’a pas connu), Ezékiel
parle de la nouvelle alliance. Nous sommes invités à
redécouvrir que le Seigneur s’engage comme jamais. Il
vient vers son peuple, le sauve, lui promet le bonheur.
La nouvelle alliance trouvera son expression en Christ,
car Jésus est Dieu à nos côtés et il appelle à changer
nos cœurs.
p. 9
Une idée-force du livre est la responsabilité personnelle
de nos actes. Nos choix sont décisifs. Moi, le
Seigneur Dieu je ne veux la mort de personne. Détournez-vous
du mal, et vous vivrez ! (18.32). L’appel
retentit aussi bien dans le judaïsme le jour du Grand
pardon (le Yom Kippour) que dans le christianisme
lors du temps liturgique de Carême, marqué par
le jeune et l’abstinence, où l’on se prépare à fêter
Pâques.
Pour aller plus loin.
La vision initiale du Seigneur en gloire accumule les
traits poétiques : un char étincelant, quatre animaux
extraordinaires, un mouvement étrange des roues,
du cristal, des grondements. Ezékiel nous transmet
une expérience particulière de relation avec le divin
(mystique). Le texte a inspiré un courant spirituel
juif appelé merkaba (chariot, en hébreu) désireux
d’entrer dans la splendeur de Dieu. Il se développe
à partir des 5 e et 6 e siècles de notre ère. Mais il apparait
bien avant, par exemple dans des passages
du livre apocryphe d’Hénok, ou dans des chants de
louange retrouvés à Qumrân et destinés à la piété
des juifs de cette communauté. Le récit de la vision
de Paul peut y être attaché (2 Cor 12.1-4) ainsi que
la liturgie divine de l’Apocalypse autour du trône
divin (Ap 4.6-9).
p. 10
Fouilles
en Galilée.
La géniale idée de développer ce génial objet est venue
en septembre 2019, lors du week-end HackMy-
Bible, un événement annuel dédié à la création et à
l’innovation au service d’une meilleure connaissance
de la Bible. Pendant ce week-end, plusieurs projets de
jeux de société ont été proposés par des équipes composées
de personnes qui ne se connaissaient pas forcément.
Parmi ces prototypes, Fouilles en Galilée a été
sélectionné pour être présenté au Congrès Mission,
devant plus de 5500 personnes ! Si le principe de
base du jeu a été développé pendant cet événement,
l’équipe a continué ensuite le travail pour parfaire la
dynamique de jeu, le visuel et l’aspect pédagogique.
Au coeur de ce jeu de société, il y a en effet une démarche
pédagogique qui vise à utiliser notre mémoire
visuelle et spatiale pour mieux comprendre et mémoriser
les livres de la Bible.
Le fait d’associer un texte à une position est une méthode
d’apprentissage millénaire, appelée méthode
des lieux et utilisée notamment par Cicéron ou par
le jésuite Matteo Ricci. Cet aspect est constamment
présent à chaque partie de Fouilles en Galilée, au cours
desquelles des fragments du texte biblique doivent
être activement associés à des positions sur le plateau
de jeu. Cette action permet également d’acquérir une
meilleure connaissance du contexte de chaque récit,
puisque les joueurs les voient insérés dans la trame
générale de leur livre.
Nous sommes en 2084. L’humanité n’utilise plus de
papier car toute l’information est numérisée sur Internet.
Malheureusement, une terrible panne informatique
de niveau mondial engendre la perte de toutes
ces précieuses données. Le choc est énorme ! La Bible,
patrimoine immatériel de l’humanité et Écriture sainte
pour des milliards de personnes, n’y échappe pas.
Elle aussi a disparu… Quelques années plus tard, une
grande quantité de fragments sont retrouvés en Galilée.
Ces manuscrits dateraient des premiers siècles de
l’Église et permettraient de reconstituer certains livres
bibliques. Les plus grands archéologues sont dépêchés
sur place. Vous êtes l’un d’eux. La concurrence fait
rage. Lequel d’entre vous contribuera le plus à restaurer
le texte biblique et pourra ainsi prétendre au titre
prestigieux d’« Archéologue de la Décennie » ?
Nous sommes
~ en ~
2084
Le Le
p. 11
Le plateau de jeu représente un livre biblique que les
joueurs cherchent à « reconstituer » pendant la partie.
Ils doivent placer les fragments de texte dans les
bonnes régions du plateau pour le voir complété.
Dans cette édition, chacun des deux côtés du plateau
vous propose un livre différent : le Livre de la Genèse
ou l’Évangile de Jean. Les cartes représentent les fragments
de texte qui seront manipulés par les joueurs.
Ceux-ci gagnent des points quand ils arrivent à placer
une carte au bon endroit.
Chacun des joueurs dispose
d’actions «bonus» qui, avec une
bonne stratégie, peuvent lui permettre
d’accumuler des points
plus rapidement. L’archéologue,
qui a le plus de points à la fin,
gagne la partie !
p. 12
Pour une poignée
de lentilles.
Un jour que Jacob préparait un potage, Ésaü revint de
la chasse, très fatigué, et lui dit : « Je n’en peux plus.
Laisse-moi vite avaler de ce potage roux. » – C’est
pourquoi on l’a surnommé Édom, c’est-à-dire “ le
roux. ” Jacob répondit : « Vends-moi d’abord tes droits
de fils aîné. » Ésaü déclara : « Je vais mourir de faim.
À quoi me serviront mes droits de fils aîné ? » Jacob
reprit : « Jure d’abord » Alors Ésaü jura, et il lui vendit
ses droits de fils aîné. Et Jacob lui donna du pain et
du potage aux lentilles. Ésaü mangea et but, puis s’en
alla. Il n’accorda aucune importance à ses droits de
fils aîné. (Genèse 25.29-34, NFC)
La présence des lentilles dans la Bible est focalisée sur
cette séquence biblique, dans laquelle le destin d’Esaü
semble lié à la couleur rouge. Il naît roux, il perd ses
droits de fils ainé pour un plat roux, il est l’ancêtre des
Edomites (36.43) et porte
le surnom d’Edom, mot qui
évoque le rouge.
Après son effort physique à
la chasse, Esaü a très faim
et Jacob va profiter de cette
situation de manière peu
fraternelle, et carrément
pas sympathique. Esaü
perd donc ses droits de fils
aîné, mais à qui la faute ?
À Esaü lui-même qui ne vit
que dans l’instant, genre
j’ai faim et peu importe la
suite ? À Jacob qui a vu plus
loin ? Mais soit. Cette séquence
en fait n’est pas la
seule dans la Bible où il est question de lentilles. On les
retrouve citées dans trois autres textes. Dans 2 Samuel
17.28-29, il est dit qu’elles faisaient partie des provisions
de route pour les soldats de David. Un peu plus
loin (23.11-12), on trouve un des héros de David se
dresser contre les Philistins qui terrorisaient le peuple
pour protéger un champ de lentilles.
Aussi, dans Ezechiel 4.9, on apprend que les lentilles
pouvaient entrer dans la fabrication du pain : « Prends
du blé, de l’orge, des fèves, des lentilles, du millet et
de l’épeautre. Mélange le tout dans un récipient pour
en faire du pain. Ce sera ta nourriture pendant les 390
jours où tu seras couché sur le côté » (NFC).
Riches en fer et en protéines végétales, les lentilles ont
une valeur nutritive importante, même si elles ne sont
a priori pas aussi agréables à déguster qu’une friandise.
p. 13
Le conseil
du coach !
L’un dit donc à l’autre : laisse-moi, je te prie, manger
de ce potage roux — oui ce potage roux ! —
car je suis épuisé. Ce qui donnerait aujourd’hui
quelque chose genre « laisse moi je te prie, manger
de ce beau Big Mac avec ces frites au ketchup,
et je te donne mon iPhone. » Bon, on sait bien-sûr
comment ça va tourner, mais là n’est pas notre
sujet. Alors à votre avis
« Un aliment
petit, mais
costaud ! »
de quoi est fait ce potage
roux ? Et bien de lentilles !
Quand j’observe autour
de moi, peu de gens les
incluent dans leurs repas,
et vous ?
Hop hop hop, c’est parti,
rapide zoom sur les lentilles (et on pourrait dire
sur les légumineuses en général) : un aliment petit
mais costaud !
Posons sa carte d’identité ! Son nom est lentille,
de la famille des légumineuses, dans cette famille
une belle variété : la lentille verte, rouge, brune, et
la « corail ». Sa particularité est d’être la plus riche
en protéines dans cette famille des légumineuses.
Ses principales propriétés : riche en protéines,
riche en fibres, riche en vitamines et minéraux,
sans gluten, et riche en amidon (sucre lent),
pauvres en calories — et pas chère (d’ailleurs qui
nous a dit que bien manger coûtait cher ?)
Hop hop hop!
Je pense que vous avez compris que les légumineuses
présentent de nombreux bienfaits. J’aimerais
juste m’attarder un instant sur les protéines.
En effet, on associe trop souvent les protéines avec
les sources animales (viande rouge ou blanche,
œuf, poissons). Or les légumineuses sont une alternative
plus qu’intéressante. Elles doivent par
contre être associées à une céréale pour pouvoir
bénéficier de protéines complètes, par exemple
dans des plats traditionnels, genre couscous avec
les pois chiche, ou pâtes aux lentilles. Car les légumineuses
ne contiennent pas tous les acides
aminés qui composent la protéine complète (au
contraire des sources animales qui elles sont complètes)
Je vous invite donc sans tarder à vous familiariser
vraiment avec les lentilles (et les autres légumineuses
j’insiste !), car bien trop peu présentes
dans nos contrées et pourtant si riches pour notre
santé.
Astuce
Pré-tremper la veille les lentilles dans une casserole
d’eau et les rincer avant la cuisson pour faciliter
sa digestion. Bon appétit !
Franck Duval
nutrithérapeute,
coach en nutrition
p. 14
Une Bible en
prison (un appel)
Nous avons le désir de relancer la production d’une
Bible Parole de Vie à destination des aumôneries des
prisons, une Bible Parole de Vie grand format, et qui
intègre un livret de découverte de la Bible, spécialement
développé pour les détenues et détenus. Ce petit
livret ouvre les portes d’une bibliothèque : la Bible,
en invitant chaque nouvelle lectrice, chaque nouveau
lecteur à découvrir cet ensemble de livres si divers, qui
parlent de la vie, du malheur et du bonheur d’être.
En racontant la révélation de Dieu aux hommes, en
décrivant cette humanité à la recherche de sens, du
sens de l’existence et du sens de l’histoire.
Ce livret ouvre un parcours à travers la Bible, pour
apprendre à s’y déplacer parmi les textes selon les
époques ou les espaces qui les ont vus naitre, et en
fonction de thèmes : enfermement, culpabilité, mais
aussi pardon, libération, fête. Autant de réalités que
côtoient la prison et surtout celles et ceux qui y vivent,
découvrir des expériences qui interpellent toutes
celles et tous ceux qui sont prisonniers, de murs , d’addictions,
d’idées toutes faites, en donnant à envisager,
penser, rêver un autre monde possible.
o
Notre mission : rendre
cette Parole accessible
à tous, particulièrement
là où elle pourra
révéler pleinement son
mouvement : libérer !
n
p. 15
Ce livret s’adresse à toutes les personnes qui souhaitent
ouvrir la Bible en prenant des chemins de
traverse, rencontrer le texte par petites touches, le
fréquenter en s’y sentant invité, guidé. Ce livret ouvre
les portes vers une autre liberté, les pistes proposées
font découvrir un Dieu qui pardonne et réconcilie, un
Dieu qui met en route sur les chemins chaotiques de
l’existence, ce Dieu unique qui libère de toutes les servitudes
que nous subissons ou que parfois nous choisissons.
Cette Bible, augmentée de ce livret singulier est
une invitation à faire retentir les mots de la Bible
dans chaque vie, en dessinant l’espace d’une expérience
à vivre individuellement ou en groupe.
« Car j’ai eu faim et vous m’avez
donné à manger, j’ai eu soif et vous
m’avez donné à boire, j’étais étranger
et vous m’avez accueilli chez
vous, j’étais nu et vous m’avez habillé,
j’étais malade et vous m’avez
visité, j’étais en prison et vous êtes
venus me voir. »
(Matthieu 25.35-36, NFC)
Ajouter un livret d’une trentaine de pages relève
considérablement le coût de production pour ce
genre de Bibles, que nous souhaitons proposer en
caractère agrandi (la lumière en cellule étant souvent
de vilaine qualité), et semée des illustrations indémodables
d’Annie Vallotton, pour faire respirer le texte
et lui garder sa pleine invitation pour qui le découvre.
Nous avons besoin de vous pour consolider cette
production, et comptons sur votre fidélité et votre
attachement à cette part inflexible de notre mission :
rendre cette Parole accessible à tous, particulièrement
là où elle pourra révéler pleinement son mouvement
: libérer!
Nos comptes pour vos dons
#ParoleEnPrison
BPOST banque
BE15 0000 5561 3130
BNP Fortis
BE30 0013 5223 9311
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BREF, quoi.
1. Une Bible inédite.
Fruit d’un partenariat entre
la Société biblique française
et l’association Jeunesse
pour Christ France.
Les jeunes, le public cible,
ont également participé à
l’élaboration de cette Bible.
Une introduction présente
simplement des informations
pour
comprendre
chaque livre
biblique et
le situer dans
le grand récit
que représente
la Bible. Dans les
marges, les lecteurs trouveront des éléments interactifs,
des questions, des idées pratiques et de l’espace pour
écrire ou dessiner. Et au final, trente-deux pages d’annexes
avec des informations sur la Bible et des réflexions sur son
intérêt face aux grandes questions
de la jeunesse actuelle, et
toujours de la place pour laisser
libre cours à la créativité.
2. De magnifiques
classiques
En célébrant les plus beaux
textes de la Bible par de superbes
illustrations poétiques,
cet album sera une source d’inspiration
pour tous les lecteurs
jeunes, ou moins jeunes. L’illustrateur
Daniel Fabbri est un
artiste italien plusieurs fois récompensé, notamment lauréat
du concours de l’académie Pictor pour Le chat botté,
primé par la Fondation de lecture extensive avec des illus
du livre JuSo Stories, et lauréat du meilleur illustrateur au
concours Ragazzi. À goûter et savourer sans modération de
5 à 155 ans !
3. Intérieur Bible.
Trace unique d’une plongée
nourricière au cœur de
la Bible, 42 témoins d’une
saison inédite, 224 pages semées
du regard de la photographe
Naomi Cammalleri,
tous les versets extraits de
la Bible Nouvelle Français
Courant, et un accès à l’univers
sonore du podcast original. Et si notre intérieur Bible
était le territoire le plus encourageant à vivre en ces temps
troublants ?
4. Tout en un.
La Bible en 1 an vous invite à la lecture de la Bible de manière
régulière et posée : lire ainsi chaque livre comme il se
présente permet de mieux situer les passages connus dans
leur contexte et de suivre le fil de l’histoire biblique. La
Bible en 1 an aide à relever le défi
d’une lecture quotidienne en vous
proposant une variété de textes
chaque jour – un extrait de l’Ancien
Testament, un Psaume, une citation
du livre des Proverbes et un
passage du Nouveau Testament.
Enfin, on vous invite à lire ainsi
toute la Bible dans une traduction
contemporaine, fluide et fiable,
celle de la Bible Nouvelle Français
courant. Voici donc une invitation
à mieux connaître les Écritures, à nourrir une méditation
intelligente, à approfondir la foi. La mise en page aérée
permet un confort de lecture et une approche créative.
À chaque page, une colonne pour les notes personnelles.
5.Apprendre,
jouer, grandir.
Petit livret de 32 pages de jeux
autour des histoires de la Bible.
Chaque page accompagnée d’un ou
plusieurs versets bibliques. Coloriage,
points à points, mots fléchés,
jeu des différences. Le livre d’activités
indispensable !