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LG_244

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Juillet / Août 2021 n˚ <strong>244</strong><br />

www.gemengen.lu<br />

Gilles Hempel<br />

Directeur<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

YOLIANA BAYONA ET FRÉDÉRIC CHAPELLE<br />

PwC Luxembourg<br />

Professionnaliser sa fonction Achats<br />

MARIANNE RAU ET PIERRE WAUTHIER<br />

Arendt & Medernach<br />

Législation sur l’autoconsommation<br />

PAUL PHILIPP<br />

FLF<br />

Une vie dévouée au football


vos experts en droit<br />

et développement<br />

des entreprises<br />

le monde du travail change<br />

télétravail, présentiel, transfrontaliers, signature électronique...<br />

Arendt vous accompagne à travers cette nouvelle donne<br />

arendt.com


ÉDITO<br />

PAR MARTINA CAPPUCCIO<br />

Justice fiscale: les multinationales passeront-elles<br />

enfin à la caisse?<br />

Le 1 er juillet dernier, 130 pays – représentant 90% du PIB mondial –<br />

ont ratifié un accord visant à soumettre les multinationales à un<br />

impôt minimum de 15% et à le moduler selon les bénéfices réalisés<br />

dans chaque pays et non plus en fonction de leur présence physique<br />

sur un territoire. Sont ainsi concernées les entreprises dont le chiffre<br />

d’affaires mondial excède 20 milliards d’euros et dont les bénéfices<br />

sont supérieurs à 10%. On retrouve notamment parmi celles-ci les<br />

GAFAM, étant jusqu’ici parvenues, à coup «d’optimisation fiscale»,<br />

à ne s’acquitter que d’impôts dérisoires. De plus, les activités des<br />

grands groupes pourront être segmentées de manière à taxer celles<br />

qui génèrent de tels bénéfices – indépendamment du reste de la<br />

société –, comme les activités dématérialisées de type «cloud». Selon<br />

l’Organisation de développement et de coopération économique<br />

(OCDE), ce socle minimum permettrait de percevoir plus de 150<br />

milliards de dollars supplémentaires par an.<br />

Si l’annonce est belle, l’envers du décor laisse pourtant à désirer. Il<br />

est tout d’abord à noter que les États-Unis, dont le président Joe<br />

Biden a remis le projet sur la table, étaient bien plus courageux en<br />

souhaitant instaurer une taxation minimum de 21%. Jugeant ce taux<br />

trop dangereux pour le commerce et craignant qu’il ne dissuade de<br />

nombreux États de l’appliquer, l’Europe a tiré ces ambitions vers<br />

le bas. Chaque pays aura toutefois la possibilité d’appliquer une<br />

taxation plus élevée. Difficile également d’ignorer que cet accord<br />

profiterait essentiellement aux États du G7 qui, selon l’ONG Oxfam,<br />

rafleraient à eux seuls environ 60% des recettes fiscales engendrées<br />

par ce dernier. En effet, bien qu’augmentant la part perçue par<br />

les pays à faibles revenus, cet accord privilégierait les marchés de<br />

consommation au détriment des pays de production… Enfin, il<br />

n’est pas à exclure que cette taxation finisse tout bonnement par<br />

être facturée aux consommateurs. Rappelons qu’en 2019, lorsque<br />

la France a créé la «taxe GAFA», Amazon a utilisé ce prétexte pour<br />

augmenter ses commissions de 3%, la répercutant ainsi par effet de<br />

ruissellement sur les particuliers.<br />

En effet, selon le Parlement européen, le taux moyen d’imposition<br />

sur les bénéfices des premières atteindrait seulement 9,5% à l’heure<br />

actuelle, contre 23% pour les entreprises traditionnelles. Et bien qu’il<br />

puisse encore varier d’un pays à l’autre, cet accord serait avant tout le<br />

symbole d’un système socialement injuste qui se remet en question.<br />

Mais ne crions pas «demi-victoire» trop vite! Une telle harmonisation<br />

fiscale doit en effet faire l’unanimité parmi les 27 États membres<br />

pour être adoptée. Contre toute attente, le Luxembourg s’est montré<br />

plutôt enthousiaste face à cette proposition, Pierre Gramegna<br />

affirmant qu’elle ne devrait «pas avoir d’impact sur l’attractivité<br />

du pays, les investisseurs étant davantage sensibles au triple A, à la<br />

prévisibilité et à la croissance économique qu’au taux d’imposition».<br />

On ne peut pas en dire autant pour la Hongrie, l’Estonie et l’Irlande<br />

qui freinent pour l’heure le projet. «The Guardian» a pourtant<br />

révélé récemment qu’une filiale de Microsoft générant près de<br />

325 milliards d’euros de bénéfices par an ne payait que des impôts<br />

dérisoires en Irlande. Dans ce contexte, difficile d’imaginer les<br />

arguments que le pays pourrait avancer pour ne pas réparer les<br />

injustices fiscales qui profitent aux multinationales…<br />

Dans un monde souffrant économiquement d’une pandémie qui a<br />

rendu les riches plus riches et les pauvres plus pauvres, les sommes<br />

promises par cette harmonisation fiscale pourraient constituer<br />

un véritable enjeu de relance et participer ainsi à réduire ces<br />

inégalités. Les 130 pays participant aux négociations ont jusqu’au<br />

mois d’octobre pour finaliser les travaux techniques permettant la<br />

mise en œuvre de cet accord en 2023, soit autant de temps laissé à<br />

l’Europe pour régler ses conflits internes. Ses beaux discours font<br />

aujourd’hui pâle figure face aux ambitions des États-Unis dont<br />

l’ultra-libéralisme semble s’être tempéré avec l’arrivée de Joe Biden<br />

à la Maison-Blanche. Nous manquait-il un leader américain fort<br />

pour à nouveau faire preuve de courage politique? n<br />

Cet accord, sans doute imparfait, permettrait toutefois de réduire<br />

les disparités de traitement entre les multinationales et les PME.


4<br />

<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

SOMMAIRE<br />

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE<br />

42 | DAVID VIAGGI<br />

Administration communale de Bissen<br />

COVERSTORY<br />

0 8 | GILLES HEMPEL<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

Bissen fait peau neuve…<br />

CONSEILS & SERVICES AUX PME<br />

50 | YOLIANA BAYONA CAMARGO ET<br />

FRÉDÉRIC CHAPELLE - PwC Luxembourg<br />

La promotion immobilière sociale: plus qu’une nécessité<br />

De l’importance de professionnaliser<br />

sa fonction Achats<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

12 | JACQUES VANDIVINIT<br />

Fonds du Logement<br />

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE<br />

34 | MARIO DI STEFANO<br />

DSM Avocats à la Cour<br />

CONSEILS & SERVICES AUX PME<br />

52 | DAVID GRAY<br />

CK Group<br />

Accueillir, loger et accompagner<br />

Le droit de préemption «Pacte Logement»:<br />

la jurisprudence récente<br />

Accompagner les PME dans<br />

leur transformation digitale<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

18 | MARC THEIN<br />

Socom S.A.<br />

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE<br />

38 | ROMAIN REITZ<br />

Administration communale de Junglinster<br />

ÉNERGIE<br />

64 | MARIANNE RAU ET PIERRE WAUTHIER<br />

Arendt & Medernach<br />

Socom: 50 ans d’histoire électrisante<br />

Le charme de la ruralité allié à la modernité<br />

Autoconsommation:<br />

quelles possibilités ouvertes par la loi?


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

5<br />

ÉNERGIE<br />

68 | XAVIER MAKA<br />

Naturgas Kielen<br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

84 | ÄNDER SCHANCK<br />

Oikopolis<br />

LETZEBUERGER GEMENGEN<br />

Publication éditée par Euro-Editions S.A.<br />

www.gemengen.lu<br />

Quel avenir pour la biométhanisation?<br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

76 | GUY SPANIER ET CARLO LECUIT<br />

Administration communale de Schifflange<br />

L’agriculture biologique à la loupe<br />

SANTÉ<br />

96 | FRANK HALMES<br />

Luxembourg Air Rescue<br />

Société éditrice<br />

Euro-Editions S.A.<br />

24, rue Michel Rodange • L-4660 Differdange<br />

Régie publicitaire<br />

Julien Malherbe<br />

marketing@euroeditions.lu<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 45 46-29 • Fax 58 49 19<br />

admin@euroeditions.lu<br />

Raouf Hatira<br />

secretariat@euroeditions.lu<br />

En piste pour la mobilité active!<br />

PORTRAIT<br />

104 | PAUL PHILIPP<br />

Fédération Luxembourgeoise de Football<br />

Un nouveau commandant à bord<br />

chez Luxembourg Air Rescue<br />

Rédaction<br />

Martina Cappuccio<br />

martina@euroeditions.lu<br />

Pierre Birck<br />

Adeline Jacob<br />

Raouf Hatira<br />

Dominique Coutant<br />

Marc Auxenfants<br />

Claire Sibella<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Anna Arbizzoni<br />

Photographie<br />

Marie De Decker<br />

Eric Devillet<br />

Agence Kapture<br />

Nader Ghavami – Photopro Luxembourg<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

Une vie de passionné, dévouée au football<br />

© Euro-Editions<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />

Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la<br />

rédaction ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de<br />

leurs auteurs. Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />

Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />

Les prix figurant dans cette revue sont indicatifs et<br />

peuvent être sujets à des variations dont l’éditeur ne<br />

pourrait nullement être tenu pour responsable.


6<br />

<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

INDEX<br />

08 | GILLES HEMPEL<br />

Directeur<br />

Fondation pour l’Accès<br />

au Logement<br />

12 | JACQUES<br />

VANDIVINIT<br />

Directeur<br />

Fonds du Logement<br />

16 | ANGÉLINE PRÉVOT<br />

Administrateur délégué<br />

GERI Management<br />

18 | MARC THEIN<br />

Président du comité de<br />

direction<br />

Socom S.A.<br />

22 | PHILIPPE GENOT<br />

Wood Cluster Manager<br />

Luxinnovation<br />

32 | JÉRÔME LAURENT<br />

Bourgmestre<br />

Commune de Mertert<br />

34 | MARIO DI STEFANO<br />

Managing Partner<br />

DSM Avocats à la Cour<br />

38 | ROMAIN REITZ<br />

Bourgmestre<br />

Commune de Junglinster<br />

42 | DAVID VIAGGI<br />

Bourgmestre<br />

Commune de Bissen<br />

48 | NICO PUNDEL<br />

Bourgmestre<br />

Commune de Strassen<br />

50 | YOLIANA BAYONA<br />

CAMARGO<br />

Director<br />

PwC Luxembourg<br />

50 | FRÉDÉRIC CHAPELLE<br />

Partner, Digital Procurement<br />

PwC Luxembourg<br />

52 | DAVID GRAY<br />

Directeur général<br />

CK Group<br />

.<br />

58 | SEBASTIEN<br />

WILECZEK<br />

Head of Digital Business<br />

Consulting<br />

Fujitsu<br />

60 | FRANZ CLÉMENT<br />

Chercheur<br />

LISER


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

7<br />

INDEX<br />

64 | MARIANNE RAU<br />

Avocate et associée<br />

Arendt & Medernach<br />

64 | PIERRE WAUTHIER<br />

Lead Advisor Real Estate<br />

Arendt Regulatory &<br />

Consulting<br />

66 | LAURENT MAGI<br />

Responsable des services<br />

liés à la transition<br />

énergétique<br />

Enovos Services S.A.<br />

68 | XAVIER MAKA<br />

Directeur général<br />

Naturgas Kielen<br />

70 | GÜNTER KRINGS<br />

Managing Director<br />

Viessmann.<br />

74 | GUY PETTINGEN<br />

Bourgmestre<br />

Commune de Steinfort<br />

76 | GUY SPANIER<br />

Responsable du<br />

service Urbanisme et<br />

Développement durable<br />

Commune de Schifflange<br />

76 | CARLO LECUIT<br />

Échevin<br />

Commune de Schifflange<br />

80 | FERNAND KLOPP<br />

Co-directeur<br />

SICONA<br />

80 | YVES SCHAACK<br />

Co-directeur<br />

SICONA<br />

Copyright: MA<br />

84 | ÄNDER SCHANCK<br />

Directeur<br />

Oikopolis Groupe<br />

88 | ROMAIN SCHNEIDER<br />

Ministre de l’Agriculture<br />

94 | CLAUDE TONINO<br />

Bourgmestre<br />

Commune de Vianden<br />

96 | FRANK HALMES<br />

CEO<br />

Luxembourg Air Rescue<br />

A.s.b.l.<br />

98 | PAULETTE LENERT<br />

Ministre de la Santé<br />

36 | PAUL PHILIPP<br />

Président<br />

Fédération<br />

Luxembourgeoise de<br />

Football


8<br />

<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

COVERSTORY<br />

La promotion immobilière<br />

sociale: plus qu’une nécessité<br />

Créée en 2009, la Fondation pour l’Accès au Logement (FAL) se bat sur tous les fronts pour<br />

garantir l’accès au logement pour tous. Celle-ci se positionne en tant qu’intermédiaire avec<br />

les communes pour atteindre cet objectif. Gilles Hempel, directeur, revient en détail sur les<br />

activités de la FAL et notamment sur Abitatio, son activité de promotion immobilière sociale<br />

en charge de la construction de logements à destination des bénéficiaires de l’AIS (Agence<br />

Immobilière Sociale).<br />

Gilles Hempel


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

9<br />

D’où est venue l’idée de se lancer dans la<br />

promotion immobilière?<br />

Elle est née d’une nécessité. L’AIS réinsère<br />

des personnes en situation de précarité<br />

par le biais de biens immobiliers sur le<br />

marché privé. Nous gérons actuellement<br />

600 biens en location et nos locataires<br />

ne peuvent bénéficier que d’une mise à<br />

disposition à durée déterminée. Ce laps de<br />

temps, nécessaire pour garantir l’équilibre<br />

financier d’un ménage, parfois pour trouver<br />

un travail et même suivre des formations,<br />

ne suffit pourtant plus. Nos locataires sont<br />

toujours aussi motivés à retrouver une<br />

autonomie mais, en dix ans d’activité, nous<br />

avons constaté que l’envolée des prix de<br />

l’immobilier ne laissait aucune chance de<br />

se loger aux plus démunis.<br />

Partant de ce constat, il fallait agir en tant<br />

que promoteur immobilier afin de devenir<br />

propriétaire et d’offrir des baux à durée<br />

indéterminée à des prix abordables. Nous<br />

avons donc lancé Abitatio, un promoteur<br />

social créé au sein de la FAL. Au cours<br />

de ces trois dernières années, nous nous<br />

sommes professionnalisés et outillés pour y<br />

parvenir en sachant que les dix premières<br />

années de notre activité ne concernaient<br />

que la gestion locative sociale.<br />

“Il fallait agir<br />

en tant que<br />

promoteur<br />

immobilier<br />

afin de devenir<br />

propriétaire<br />

et d’offrir des<br />

baux à durée<br />

indéterminée<br />

à des prix<br />

abordables”<br />

Cela dépend de leur vision politique mais<br />

dans tous les cas, elles sont assurées que les<br />

logements resteront toujours sociaux.<br />

Avec le Pacte Logement 2.0, les communes<br />

sont incitées à créer des logements à prix<br />

abordable. La plupart d’entre elles n’ont<br />

pas les moyens humains ou financiers de<br />

réaliser des projets de construction et<br />

Abitatio a pour objectif de les accompagner<br />

dans cette démarche.<br />

Nous favorisons les projets de six à douze<br />

logements. Certains sont réalisés par<br />

Abitatio, mais nous collaborons aussi avec<br />

d’autres promoteurs privés dans le cadre<br />

de grands projets où l’on acquiert des<br />

lots. En effet, les promoteurs sont obligés<br />

de réserver une partie de la superficie à<br />

des logements abordables. Dans le même<br />

temps, cela facilite la mixité sociale.<br />

Par ailleurs, en tant que Fondation, notre<br />

but n’est pas la rentabilité ni le profit.<br />

L’esprit social anime chacun de nos projets<br />

avec l’objectif de créer des logements<br />

abordables, agréables et favorisant le vivre<br />

ensemble dans les immeubles que nous<br />

construisons et dans leurs alentours. Nous<br />

souhaitons également apporter une plusvalue<br />

aux communes en réalisant des projets<br />

qui respectent les lieux.<br />

Construire et gérer des logements sont<br />

deux métiers totalement différents mais<br />

notre expérience en matière de gestion, en<br />

plus de la promotion immobilière sociale,<br />

nous permet aujourd’hui de proposer des<br />

services de qualité. En effet, en dehors de la<br />

construction, c’est la gestion et le suivi qui<br />

intéressent le plus les communes.<br />

Comment se déroule la collaboration<br />

entre Abitatio et les communes?<br />

L’AIS collabore avec environ 50 communes<br />

en matière de gestion locative sociale et<br />

nous comptons également collaborer au<br />

niveau de la construction de logements.<br />

Nous offrons une prestation complète à<br />

celles qui souhaitent s’engager sur cette<br />

voie: de la planification à la gestion des<br />

logements, en passant par le financement<br />

et la construction. Deux choix s’offrent<br />

aux communes: un bail emphytéotique<br />

de 50 à 99 ans ou la vente de terrains.<br />

Quels sont les projets en cours et à<br />

venir?<br />

Nous avons réalisé deux projets de neuf<br />

logements, l’un à Niederkorn l’autre à<br />

Harlange, comprenant respectivement sept<br />

et deux appartements. Ces derniers ont<br />

d’ores et déjà été livrés et sont aujourd’hui<br />

habités.<br />

“Créer des<br />

logements<br />

abordables,<br />

agréables et<br />

favorisant le vivre<br />

ensemble”


10 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DOSSIER<br />

Dix autres projets de 60 logements sont<br />

en cours de construction et se trouvent<br />

à différents stades d’avancement. À<br />

Heinerscheid, un immeuble de douze unités<br />

sera terminé en fin d’année, tout comme les<br />

six appartements à Wiltz. À Wilwerdange,<br />

deux maisons sont actuellement en<br />

réalisation. Celles-ci seront livrées au<br />

printemps 2022.<br />

“L’esprit social<br />

anime chacun<br />

de nos projets”<br />

À des échéances plus lointaines, en 2023,<br />

Mondorf-les-Bains disposera de neuf<br />

appartements, Merscheid de cinq et<br />

Hosingen de six. Encore plus loin, en 2024,<br />

Niederkorn bouclera son deuxième projet<br />

avec nous grâce à la construction de sept<br />

appartements. En fin de la même année,<br />

Altrier, une localité de la commune de<br />

Bech, disposera de six appartements.<br />

Deux autres projets, dont les dates ne sont<br />

pas encore connues, verront le jour: l’un<br />

à Schifflange avec l’installation de deux<br />

maisons modulaires, l’autre à Sennigerberg<br />

avec la construction de six appartements.<br />

D’autres projets avec diverses communes<br />

sont en préparation, voire en cours de<br />

négociation. n<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

202 B Rue de Hamm<br />

L-1713 Luxembourg<br />

www.fondation-logement.lu


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

Le logement Triple A<br />

11<br />

Accessible - Abordable - Accompagné<br />

Le promoteur social<br />

www.abitatio.lu<br />

Le bailleur social<br />

www.ais.lu<br />

L’inclusion sociale<br />

www.accompagnement.lu<br />

Une fondation, 3 départements<br />

Contactez-nous au 26 48 39 52 ou par email : info@fondation-logement.lu<br />

www.fondation-logement.lu<br />

202b, rue de Hamm L-1713 Luxembourg


12 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

Accueillir, loger<br />

et accompagner<br />

En poste depuis 2019, Jacques Vandivinit, directeur du<br />

Fonds du Logement, poursuit ses efforts de modernisation<br />

de l’établissement public pour optimiser le parcours des<br />

candidats depuis leur inscription jusqu’à leur emménagement<br />

dans une habitation à prix abordable ainsi que pour intensifier<br />

la construction de ce type de logements. Dans cet article, il<br />

nous parle des grands projets en cours et nous fait part de ses<br />

ambitions pour l’avenir du Fonds. Interview.<br />

Quels sont les objectifs et les missions<br />

du Fonds du Logement?<br />

Le Fonds du Logement est un établissement<br />

public dont les missions sont définies par<br />

la loi. Cette dernière stipule que notre<br />

fonction principale est la construction<br />

et la mise sur le marché de logements<br />

abordables destinés, selon nos objectifs,<br />

à 70% à la location et à 30% à la vente.<br />

Nous donnons ainsi accès au logement à<br />

des personnes à revenus modestes puisque<br />

beaucoup de ménages n’ont pas les moyens<br />

de louer ou d’acheter un bien sur le<br />

marché privé. Depuis la création du Fonds<br />

en 1979, nous avons créé plus de 4.000<br />

logements. Fin 2020, nous gérions 2.003<br />

habitations en location. Ce chiffre ne cesse<br />

d’augmenter au gré des aboutissements de<br />

nos projets de construction.<br />

Nous sommes également responsables<br />

de la conception de quartiers entiers. À<br />

ce titre, nous sommes amenés à gérer<br />

l’aménagement d’infrastructures, de<br />

voiries, d’espaces publics, etc. Nous<br />

veillons par ailleurs à y assurer une mixité<br />

sociale et fonctionnelle en y créant des<br />

espaces à vocation commerciale, sociale ou<br />

professionnelle, de même que des logements<br />

non subventionnés. Au niveau de ce type de<br />

projets, nous assurons la fonction de maître<br />

d’ouvrage de l’ensemble et les communes<br />

gèrent, quant à elles, la construction de<br />

certains bâtiments spécifiques d’utilité<br />

publique.<br />

Dans le cadre de la recherche d’opportunités<br />

foncières, nous sommes parfois amenés<br />

à acquérir des terrains nécessitant une<br />

dépollution et un assainissement préalables<br />

à la construction ou encore des sites dont le<br />

patrimoine est protégé. Certains éléments<br />

existants sont alors intégrés au projet,<br />

permettant une préservation de l’héritage<br />

historique...<br />

Nos équipes s’attèlent également à la<br />

gestion de notre patrimoine immobilier en<br />

assurant son suivi technique et matériel ainsi<br />

que sa rénovation constante afin de garantir<br />

une bonne qualité de vie aux locataires. En<br />

2020, nous avons notamment réalisé plus de<br />

2.000 interventions techniques auprès de<br />

nos locataires, et ce, malgré les difficultés<br />

engendrées par la pandémie de Covid-19.<br />

Nos services location et accompagnement<br />

social veillent à ce que nos locataires vivent<br />

de manière convenable et durable dans<br />

leur logement; par exemple, une famille<br />

qui s’agrandit doit pouvoir être relogée<br />

de manière à disposer de suffisamment<br />

d’espace. Ils gèrent également la liste<br />

d’attente des candidats, attribuent les<br />

logements et accompagnent les locataires<br />

qui en ont besoin. Les priorités d’accès<br />

à nos logements subventionnés sont<br />

définies sur base d’une déclaration des<br />

revenus nets disponibles des ménages<br />

ainsi que d’une d’enquête sociale réalisée<br />

auprès des candidats afin de privilégier les<br />

plus défavorisés. Les loyers sont ensuite<br />

calculés par notre service de comptabilité<br />

en fonction des revenus et de la surface du<br />

logement occupé et peuvent donc varier<br />

d’une année à l’autre si des changements<br />

sont intervenus dans la situation de<br />

nos locataires.<br />

Nous faisons également de la gestion<br />

locative sociale de logements nonsubventionnés,<br />

qui restent malgré tout<br />

sous les prix du marché privé. Cela nous<br />

permet d’accorder une habitation à d’autres<br />

catégories de revenus, et ainsi de proposer<br />

un logement à des personnes qui peinent<br />

aussi à se loger sur le marché privé.<br />

Comment s’organise votre collaboration<br />

avec les communes?<br />

À ce jour, nous collaborons avec 51<br />

communes, un chiffre que j’espère pouvoir<br />

augmenter dans les années à venir. Nous<br />

continuons à les rencontrer régulièrement<br />

pour identifier de potentielles collaborations<br />

en vue de la construction de logements<br />

abordables. Nous pouvons leur apporter<br />

notre expertise à différents niveaux, par<br />

exemple dans le cadre du développement<br />

d’un PAP ou du conseil à l’acquisition de<br />

terrains pour la construction de logements<br />

abordables. Du début de la planification d’un<br />

projet jusqu’à l’autorisation de construire,<br />

nous travaillons en étroite collaboration avec<br />

ces dernières. Nous pouvons nous occuper<br />

de la construction de logements ainsi que de<br />

leur gestion et de leur administration. Elles<br />

doivent bien sûr organiser l’aménagement<br />

des infrastructures en conséquence de


l’augmentation de leur population, toutefois<br />

une collaboration avec le Fonds du<br />

Logement leur permet de se doter d’un parc<br />

de logement abordable.<br />

Quels sont les grands projets en cours<br />

du Fonds du Logement?<br />

Nos projets à Dudelange et à Wiltz sont<br />

nos plus grands chantiers en cours, qui<br />

comprendront à terme plus de 1.000 unités<br />

soit environ 2.500 nouveaux habitants par<br />

site. Les deux quartiers présentent plusieurs<br />

similarités comme la nécessité de dépolluer<br />

et d’assainir les terrains avant tout autre<br />

aménagement ainsi que la future présence<br />

d’un cours d’eau au cœur du projet.<br />

À Wiltz, la planification des sept quartiers<br />

est placée sous le signe de l’économie<br />

circulaire. Ainsi, nous procéderons à<br />

une approche de dépollution circulaire,<br />

nous réutiliserons les matériaux issus des<br />

démolitions pour les réinsérer dans le projet,<br />

nous revaloriserons une ancienne cheminée<br />

en mur d’escalade, nous construirons des<br />

logements de manière modulaire pour une<br />

approche plus durable et certains éléments<br />

comme les parkings seront construits afin<br />

de pourvoir être transformés à d’autres fins<br />

ultérieurement. Les travaux de construction<br />

des premières habitations devraient<br />

commencer en 2023 et les travaux de<br />

réalisation de l’ensemble du site sont prévus<br />

pour une durée d’environ quinze ans.<br />

À Dudelange, le site dans son intégralité<br />

doit être assaini et un certain nombre de<br />

bâtiments protégés devront être dépollués<br />

en vue de leur conservation. Les travaux<br />

d’infrastructures devraient pouvoir<br />

démarrer en 2023. Quatre PAP comprenant<br />

des logements, des espaces publics, une école<br />

et d’autres bâtiments à vocation publique<br />

seront ensuite progressivement développés.<br />

De plus, un concept de géothermie sera<br />

déployé de manière à exploiter une source<br />

naturelle d’énergie qui, avec des apports<br />

photovoltaïques complémentaires, devrait<br />

rendre le quartier autonome d’un point de<br />

vue énergétique.<br />

Jacques Vandivinit<br />

“Plus de 4.000<br />

logements sont<br />

en cours de<br />

planification et<br />

de développement”


14 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

D’autres réalisations importantes sont<br />

également en cours de planification: un<br />

projet d’environ 100 unités au Val St André<br />

à Luxembourg-Ville, un projet d’environ 200<br />

unités à Echternach et un troisième d’environ<br />

150 unités à Mamer, dont les travaux<br />

d’infrastructures débuteront en 2022.<br />

En parallèle, en collaboration avec la<br />

Ville d’Esch-sur-Alzette, le Fonds réalise<br />

actuellement le quartier «Wunnen<br />

am Park» à Esch-Nonnewisen, qui<br />

comprendra à terme 750 logements,<br />

dont les deux tiers seront réalisés par la<br />

Ville d’Esch-sur-Alzette et le tiers restant<br />

par le Fonds du Logement. Le Fonds y<br />

poursuit actuellement ses travaux, avec la<br />

construction de 17 maisons unifamiliales et<br />

de 3 immeubles résidentiels et commerciaux<br />

de 20, 24 et 40 appartements.<br />

Quelle est votre vision pour l’avenir du<br />

Fonds du Logement?<br />

Depuis mon arrivée à la direction du<br />

Fonds, nous avons entamé et continué la<br />

planification de grands projets d’envergure<br />

qui verront le jour dans les quinze années<br />

à venir. À titre indicatif, plus de 4.000<br />

logements sont en cours de planification<br />

et de développement aujourd’hui! Pour<br />

intensifier cette production, nous tenons à<br />

renforcer nos compétences et développer<br />

nos partenariats. Et les équipes doivent<br />

croître ensemble. Je veux donc continuer<br />

à professionnaliser et moderniser notre<br />

établissement en assurant la mise en<br />

place de bonnes procédures et une<br />

communication efficace entre les services.<br />

Nous souhaitons également collaborer<br />

davantage avec les autres acteurs qui<br />

créent du logement et surtout avec les<br />

communes, afin de créer des espaces de vie<br />

dynamiques qui s’intègrent parfaitement<br />

dans le tissu urbain existant.<br />

“Créer des espaces<br />

de vie dynamiques<br />

qui s’intègrent<br />

parfaitement dans<br />

le tissu urbain<br />

existant”<br />

Enfin, nous publierons dans quelques<br />

semaines notre rapport annuel qui définit<br />

les missions et activités du Fonds du<br />

Logement et montrera notre présence à<br />

travers les communes luxembourgeoises.<br />

Beaucoup d’entre elles n’ont pas encore de<br />

logement abordable et nous pourrions très<br />

facilement leur permettre d’assurer une<br />

mixité sociale sur leur territoire… n<br />

CHIFFRES<br />

4.000<br />

logements en cours de planification<br />

2.003<br />

logements en location<br />

51<br />

communes partenaires<br />

2.000<br />

interventions techniques en 2020<br />

Fonds du Logement<br />

52, Boulevard Marcel Cahen<br />

L-1311 Luxembourg<br />

info@fondsdulogement.lu<br />

www.fondsdulogement.lu


Empfänken, logéieren<br />

a begleeden


16 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

GERI Management<br />

et GMproject: gages de qualité<br />

et de satisfaction<br />

Pénurie de matériaux sur fond de crise sanitaire, c’est la double<br />

peine pour le secteur de la construction. Cela n’empêche pas<br />

certaines entreprises du métier de tirer leur épingle du jeu et<br />

de consolider leur position sur le marché. C’est le cas de GERI<br />

Management et GMproject, respectivement spécialisées dans<br />

la sécurité et la santé sur les chantiers et dans la gestion de<br />

projets, qui n’ont cessé de s’agrandir pour arriver aujourd’hui<br />

à stabilité. Angéline Prévot, ingénieur civil et administrateur<br />

délégué, revient sur l’actualité de ses deux entreprises-sœurs.<br />

Présentez-nous les activités de GERI<br />

Management et de GMproject…<br />

GERI Management est une société<br />

luxembourgeoise spécialisée dans la<br />

coordination de sécurité et de santé sur<br />

les chantiers et dans l’état des lieux avant<br />

travaux. Active depuis 2008, elle assure<br />

actuellement plusieurs centaines de<br />

chantiers au Luxembourg, de la maison<br />

individuelle aux grandes tours des quartiers<br />

d’affaires. Quant à GMproject, elle a vu<br />

le jour pour répondre à une demande<br />

de nos clients qui souhaitaient que nous<br />

élargissions notre mission au pilotage des<br />

travaux. Nous assistons donc le maître<br />

d’ouvrage dans la coordination des travaux,<br />

l’aidons à trouver les entreprises les<br />

plus adéquates et assurons le respect des<br />

plannings. Essentiellement actifs sur les<br />

projets résidentiels et de rénovation, nous<br />

n’avons pas l’intention de concurrencer<br />

les grands bureaux d’études déjà en place,<br />

mais simplement de satisfaire les demandes<br />

spécifiques de nos propres clients. Si un<br />

besoin particulier se fait sentir, nous faisons<br />

appel aux bureaux d’études spécialisés.<br />

Quels sont les projets sur lesquels vous<br />

travaillez actuellement? Les importantes<br />

pénuries qui touchent le secteur de la<br />

construction ont-elles un impact sur vos<br />

activités?<br />

Nous travaillons sur tous types de<br />

projets, du chantier de rénovation du<br />

pont «Bow-String» à Schifflange à celui<br />

de la maison de soins de Bascharage en<br />

passant par des travaux sur les réseaux<br />

de télécommunication. La diversité des<br />

chantiers rend le travail intéressant.<br />

Malheureusement, nous subissons indirectement<br />

les effets de la pénurie des<br />

matériaux. Puisque certains chantiers se<br />

retrouvent temporairement à l’arrêt, nos<br />

activités dans le domaine de la sécurité et<br />

de la santé le sont par conséquent aussi.<br />

Cela ne nous empêche pas de rester présents<br />

auprès des maîtres d’ouvrage qui en<br />

ressentent le besoin en raison de la multiplication<br />

des contrôles de l’Inspection du<br />

travail et des mines. L’ITM s’efforce de remettre<br />

toutes les sociétés et tous les maîtres<br />

d’ouvrage sur le droit chemin. L’époque où<br />

ils pouvaient espérer passer entre les mailles<br />

du filet est révolue.<br />

“La diversité<br />

des chantiers<br />

rend le travail<br />

intéressant”<br />

Pour GMproject, la pénurie des matériaux<br />

entraîne des conséquences plus directes en<br />

raison de la nature de ses activités: le respect<br />

des plannings ne pourra pas toujours être<br />

assuré et il en va de même pour les budgets,<br />

certains matériaux étant désormais 50 voire<br />

70% plus chers. Reste à espérer que cette<br />

situation soit temporaire.<br />

Votre équipe s’est récemment agrandie<br />

malgré la crise, c’est un signal positif!<br />

En effet, nous avons grandi vite et sommes<br />

passés de 22 collaborateurs en 2019 à une<br />

équipe de 34 personnes aujourd’hui. L’idée,<br />

désormais, est de stabiliser cette équipe et de<br />

fournir un travail d’encore meilleure qualité.<br />

“GERI Management<br />

est associée à un<br />

esprit de bienveillance,<br />

de respect, de<br />

professionnalisme<br />

et à la satisfaction<br />

de ses clients”<br />

Il faut grandir vite et bien. Certains de mes<br />

collaborateurs ont l’envie de développer<br />

de nouvelles activités et j’ai moi-même<br />

des projets en vue pour l’année prochaine,<br />

mais pas avant. Toute notre attention doit<br />

pour l’instant se porter sur la qualité de nos<br />

prestations. C’est pourquoi j’organise depuis<br />

peu des audits internes de nos collaborateurs<br />

sur chantier. Cela me permet non seulement<br />

d’échanger et de partager un moment<br />

privilégié avec eux mais aussi de m’assurer<br />

que l’âme de la société perdure. Il me tient à<br />

cœur que GERI Management soit toujours<br />

associée à un esprit de bienveillance,<br />

de respect, de professionnalisme et à la<br />

satisfaction de ses clients. n<br />

CHIFFRES<br />

34<br />

collaborateurs constituent les équipes de<br />

GERI Management et GMproject<br />

GERI Management<br />

198E Rue Pierre Gansen<br />

L-4570 Niederkorn<br />

www.geri.lu


Angéline Prévot


18 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

Socom: 50 ans<br />

d’histoire<br />

électrisante<br />

Spécialiste des domaines du génie électrique, mécanique,<br />

de l’énergie et des réseaux de communication, Socom S.A.<br />

conçoit, installe et maintient des systèmes ou sous-systèmes<br />

dans l’industrie, les infrastructures et le tertiaire. Fondée en<br />

1971, la société souffle cette année ses 50 bougies. Retour<br />

sur un demi-siècle d’histoire et projection dans l’avenir de<br />

l’entreprise avec Marc Thein, président du comité de direction.<br />

De l’électricité aux solutions multitechniques<br />

Avec ses 680 collaborateurs, Socom occupe<br />

aujourd’hui une place de leader dans le<br />

domaine des installations électriques<br />

au Luxembourg. L’histoire de la société<br />

commence en 1971. «Socom a été fondée<br />

afin de soutenir le milieu industriel,<br />

principalement l’Arbed (aujourd’hui<br />

ArcelorMittal) et Goodyear. En quelques<br />

mois, ce ne sont pas moins de 150 salariés<br />

qui œuvraient pour ces deux premiers<br />

clients. Trois ans plus tard, en 1974, la<br />

société avait trouvé son actionnariat<br />

actuel. Au fil des années, et en réponse à la<br />

crise sidérurgique, l’entreprise a proposé<br />

ses services au secteur tertiaire, tout en<br />

diversifiant ses activités dans l’industrie<br />

pour finalement offrir, aujourd’hui, une<br />

solution globale: de l’installation électrique<br />

à la serrurerie en passant par la tuyauterie et<br />

les solutions en HVAC industriel», raconte<br />

Marc Thein.<br />

Et le portefeuille d’activités de la société<br />

ne cesse de s’étoffer, témoignant de sa<br />

continuelle adaptation aux évolutions du<br />

marché. Depuis trois ans, Socom s’adresse<br />

en effet au secteur des infrastructures<br />

en proposant des services relatifs à<br />

l’aménagement de tunnels et parkings,<br />

aux énergies renouvelables – notamment<br />

le photovoltaïque – ou encore à<br />

l’électromobilité.<br />

Les références d’un leader<br />

L’emblématique «tour rouge» qui abritait les<br />

bureaux de la BIL à Belval, l’ancien bâtiment<br />

de la Banque européenne d’investissement,<br />

les hauts-fourneaux de l’Arbed, ces édifices<br />

bien connus des Luxembourgeois, qui<br />

façonnent encore aujourd’hui la ligne<br />

d’horizon du pays, ont tous un point<br />

commun: leurs installations électriques<br />

sont signées Socom. Mais on doit aussi<br />

à la société des réalisations plus récentes<br />

et diversifiées: «Aujourd’hui, nous nous<br />

modernisons. Des hauts-fourneaux, nous<br />

nous sommes spécialisés dans les centres<br />

de données. Le data centre de Betzdorf<br />

est l’une de nos réalisations. Nous nous<br />

tournons également vers l’électromobilité<br />

et avons réalisé l’installation qui permet de<br />

recharger le camion électrique de Biogros,<br />

le premier du genre à sillonner les routes<br />

luxembourgeoises. L’un de nos projets les<br />

plus remarquables demeure celui du tram à<br />

Luxembourg: Socom a opéré à l’installation<br />

des lignes électriques, à l’équipement de<br />

quatre sous-stations d’énergie et a mis en<br />

place la signalisation routière et ferroviaire<br />

ainsi que l’éclairage public», développe<br />

Marc Thein.<br />

Une entreprise de valeurs<br />

En tant qu’acteur majeur dans son domaine,<br />

Socom s’engage à entretenir un milieu<br />

des affaires sain et durable. L’entreprise,<br />

labellisée RSE, a mis en place une série<br />

d’actions concrètes pour répondre aux enjeux<br />

sociaux, éthiques et environnementaux les<br />

plus pressants. «Socom s’est dotée de toutes<br />

les structures internes qui permettent<br />

d’adresser ces questions, comme un service<br />

QSE (qualité, sécurité, environnement), un<br />

comité d’éthique, ou un service Achats très<br />

compétent qui, depuis 2008, suit une charte<br />

du fournisseur qui permet, entre autres, de<br />

s’assurer que les opérations de production<br />

s’effectuent dans un environnement où<br />

le travail des enfants est exclu. Nous<br />

sélectionnons nos sous-traitants dans<br />

le même esprit: en nous assurant qu’ils<br />

respectent la législation quant aux paiement<br />

des impôts et des cotisations sociales. Pour<br />

protéger l’environnement, nous conduisons<br />

des véhicules électriques et proposons<br />

à nos clients des éclairages LED ou des<br />

accumulateurs d’énergie qui permettent<br />

de stocker l’énergie photovoltaïque et de la<br />

consommer en différé», dévoile le président<br />

du comité de direction.<br />

L’entreprise a également imaginé une<br />

double action de solidarité grâce à<br />

laquelle elle entend soutenir l’Association<br />

des Parents d’Enfants Mentalement<br />

Handicapés (APEMH) et les restaurateurs<br />

qui ont subi de plein fouet les conséquences<br />

de la pandémie de Covid-19. «Au mois<br />

d’août, nous lancerons l’action «So<br />

Yummy». Chacun peut y participer en<br />

s’inscrivant sur soyummy.lu et recevra un<br />

cadeau de la part de Socom. L’objectif est<br />

alors de se photographier avec ce présent<br />

dans un restaurant de son choix. Pour<br />

chaque photo reçue, Socom fera un don à


l’APEMH. Quant aux dix meilleures, elles<br />

seront récompensées par un bon de 100<br />

euros à utiliser dans le restaurant où elles<br />

auront été prises», annonce-t-il.<br />

“L’un de nos<br />

projets les plus<br />

remarquables<br />

demeure celui<br />

du tram à<br />

Luxembourg”<br />

Une nouvelle page à écrire<br />

«Le ralentissement économique induit<br />

par la crise du coronavirus nous a donné<br />

l’occasion de nous pencher sur des<br />

questions qui ne touchent pas directement<br />

à notre cœur de métier mais qui gagnent en<br />

importance, comme la gestion des stocks<br />

et du magasin ou l’approvisionnement<br />

régional et respectueux de l’environnement.<br />

La pénurie des matériaux que nous<br />

connaissons actuellement a confirmé le<br />

bienfondé de ces réflexions», souligne Marc<br />

Thein.<br />

Et puis, comme bon nombre d’entreprises,<br />

Socom devra prendre part à la lutte contre<br />

le changement climatique. En plus de<br />

réaliser de grands travaux d’infrastructures<br />

dans les domaines de la mobilité durable<br />

et de l’efficacité énergétique, la société se<br />

penche désormais sur l’hydrogène en tant<br />

que solution pour l’industrie et la mobilité.<br />

Mais bien d’autres défis attendent<br />

l’entreprise qui a toujours su tirer profit de<br />

son solide héritage industriel pour innover.<br />

À l’heure où l’induction se développe<br />

et où l’électricité sans fil connait des<br />

débuts prometteurs, Socom se prépare<br />

au changement. «Grossièrement, notre<br />

cœur de métier consiste à tirer des câbles.<br />

Socom S.A.<br />

10, rue du Commerce<br />

L-3895 Foetz<br />

www.socom.lu<br />

Marc Thein<br />

Avec le développement de ces nouvelles<br />

technologies, nous allons devoir prendre<br />

un tournant si nous voulons rester leader<br />

du marché. Pour ce faire, nous misons<br />

beaucoup sur la formation de notre<br />

personnel. L’employabilité de nos salariés<br />

nous tient à cœur et les formations que<br />

nous leur offrons au Centre de compétence<br />

du génie technique permettent de<br />

perfectionner leur savoir-faire mais aussi<br />

de faire avancer l’entreprise tout entière»,<br />

conclut Marc Thein. n


20 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

Mise en chantier de la<br />

toute nouvelle poutre<br />

composite bois-béton<br />

conçue par Steffen Holzbau<br />

Dans le cadre d’un projet de construction émanant de l’Administration des bâtiments publics,<br />

l’entreprise Steffen Holzbau érige actuellement un bâtiment de quatre étages et demi<br />

dans le quartier d’affaires du Kirchberg à Luxembourg pour l’Office National de l’Accueil<br />

en coopération avec Weiler Bau et S+B Inbau. Les responsables de la planification étant les<br />

cabinets d’architectes Fabeck et Daedalus Engineering pour la construction, ainsi que RMC<br />

Counsulting pour la technique du bâtiment.<br />

Après la mise en place d’une structure<br />

prototype élaborée par Steffen Holzbau<br />

pour ses nouveaux locaux sur le Potaschberg<br />

de Grevenmacher en 2019, le concept de<br />

poutre composite bois-béton, déjà breveté<br />

et primé la même année au concours de<br />

l’artisanat de Luxembourg, est implémenté<br />

pour la première fois dans ce projet annexe.<br />

Aujourd’hui, les exigences relatives aux<br />

bâtiments à plusieurs étages sont telles que<br />

ceux-ci peuvent être réalisés dans des délais<br />

de construction minimum grâce à un degré<br />

élevé de préfabrication et que l’agencement<br />

des étages est aussi librement réalisable<br />

que possible grâce aux constructions de<br />

plafonds à grande portée. Cependant,<br />

en termes de durabilité, l’utilisation de<br />

matériaux de construction écologiques<br />

visant à préserver les ressources et facilitant<br />

le démontage des bâtiments, une fois leur<br />

durée d’exploitation révolue, pèse de plus<br />

en plus dans la balance. Par ailleurs, la<br />

protection du climat étant régulièrement<br />

mise en exergue, les constructions en bois<br />

permettent d’économiser immédiatement<br />

du CO 2<br />

par le biais de matières premières<br />

renouvelables (1 m³ de bois utilisé dans la<br />

construction conserve environ 1 tonne de<br />

CO 2<br />

).<br />

Le bois, comme le béton et l’acier, est un<br />

matériau de construction présentant de<br />

nombreux atouts. Or, la combinaison des<br />

matériaux, en utilisant leurs avantages<br />

respectifs, contribue à améliorer<br />

considérablement leurs propriétés. C’est à<br />

partir de ce principe que Steffen Holzbau<br />

a élaboré la poutre composite bois-béton.<br />

Au cours de son développement, l’accent<br />

a été mis sur la réalisation de plus grandes<br />

portées, une haute résistance au feu (REI<br />

90) et l’intégration de la technologie du<br />

bâtiment dans la section transversale des<br />

poutres. La faisabilité de grandes portées<br />

dans une construction en bois résout<br />

notamment les problèmes de limitations des<br />

différents systèmes de plafonds disponibles<br />

actuellement sur le marché.<br />

Économiquement parlant, les matériaux<br />

standards utilisés dans la construction,<br />

comme le bois, l’acier ou le béton, sont<br />

appropriés dans une structure porteuse<br />

d’une portée maximale de huit mètres.<br />

En cas d’exigence de portée supérieures,<br />

la rentabilité des matériaux utilisés pour<br />

des systèmes conventionnels diminue. La<br />

nouvelle poutre composite bois-béton<br />

offre justement une solution innovante et<br />

économique dans ce domaine en étendant<br />

la portée de huit à quatorze mètres. Cette<br />

poutre composite novatrice combine les<br />

avantages spécifiques des matériaux utilisés –<br />

bois, béton armé et acier de précontrainte –<br />

pour respecter les exigences élevées des<br />

dalles de plancher.<br />

Les éléments en bois permettent d’alléger<br />

le poids propre du système tout en<br />

envisageant des perspectives de durabilité.<br />

Le noyau en béton armé agit positivement<br />

sur le comportement vibratoire par sa<br />

grande rigidité et améliore également la<br />

résistance des éléments en cas d’incendie.<br />

Grâce à la précontrainte employée, le<br />

surhaussement de la poutre peut être<br />

précisément ajusté, et ainsi, la déflexion<br />

requise peut être maintenue, même en<br />

cas de portées accrues, en tenant compte<br />

naturellement de la dimension économique<br />

des éléments. Par conséquent, les exigences<br />

de capacité de charge et de fonctionnalité<br />

du plafond peuvent être atteintes avec une<br />

faible hauteur statique.<br />

Les grandes portées permettent également<br />

un transfert de charges sur les murs<br />

extérieurs, réduisant le nombre d’éléments<br />

porteurs. Cela répond aux exigences<br />

actuelles en matière de (re)conception<br />

flexible des plans d’étage. En outre, la<br />

préfabrication de modules individuels<br />

et l’assemblage sans colonne satisfont<br />

l’exigence de délais de construction courts,<br />

anticipant et facilitant ainsi les travaux de<br />

menuiserie intérieure.<br />

Avant sa mise en pratique initiale dans<br />

les nouveaux locaux du Potaschberg où<br />

les performances de la poutre se sont<br />

révélées convaincantes, le nouveau système<br />

composite de Steffen Holzbau avait<br />

déjà pu démontrer ses propriétés lors de<br />

nombreux essais statiques et dynamiques<br />

effectués préalablement en partenariat avec<br />

l’université de Trèves, la RWTH d’Aixla-Chapelle<br />

et le KIT de Karlsruhe. Les<br />

résultats des tests d’aptitude au service et de<br />

capacité de charge de la poutre furent plus<br />

que satisfaisants, l’efficience se traduisant<br />

par une déflexion inférieure à L/500, même<br />

pour des portées de plus de huit mètres.<br />

Afin d’établir la charge maximale de la<br />

poutre, une charge de rupture de 600 kN a<br />

été déterminée par des essais de flexion en<br />

quatre points, à une portée de 9,4 mètres.<br />

Cela correspondait à près de huit fois la<br />

capacité de charge requise. Les exigences<br />

furent donc largement dépassées.


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

21<br />

Les avantages en bref:<br />

- Portées jusqu’à quatorze mètres en toiture<br />

ou treize mètres en plafond;<br />

- Découplage de la hauteur statique et de la<br />

consommation de matériaux;<br />

- Rigidité élevée due à une âme en béton<br />

avec armature;<br />

- Délais de construction raccourcis en<br />

l’absence de séchage et de montage;<br />

- Intégration des équipements techniques<br />

du bâtiment dans la poutre (longitudinale<br />

et transversale);<br />

- Équipements techniques du bâtiment<br />

accessibles dans l’unité d’utilisation à des<br />

fins de maintenance;<br />

- Réduction des coûts par rapport à<br />

l’ensemble du système;<br />

- Démontabilité;<br />

- Exigence pare-feu REI 90 sans revêtement;<br />

- Liberté de planification pour la réalisation<br />

d’un étage en retrait sur faux plafond;<br />

- Capacité de charge extrêmement élevée;<br />

- Réduction du poids et de la hauteur de<br />

l’ensemble du bâtiment.<br />

La poutre composite bois-béton souligne la<br />

capacité d’innovation de Steffen Holzbau,<br />

justement récompensée avec le prix «The<br />

Hands of Innovation» lors du dernier<br />

concours de la Chambre des Métiers dans<br />

la catégorie Produit/Design. À l’issue<br />

de la présentation du système de poutre<br />

composite précontrainte, le jury avait<br />

notamment apprécié l’aspect écologique<br />

du projet, synonyme de véritable évolution<br />

pour la construction en bois. n<br />

Steffen Holzbau S.A.<br />

13, rue de Flaxweiler<br />

L-6776 Grevenmacher<br />

www.steffen-holzbau.lu<br />

info@steffen-holzbau.lu


22 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

L’union de la forêt<br />

et de la filière bois<br />

PAR ADELINE JACOB<br />

Alors que l’humanité cherche urgemment à se construire un<br />

avenir soutenable, le bois, naturel et renouvelable, redevient<br />

matériau de prédilection. Comme s’il avait été tout à coup<br />

redécouvert, ce matériau millénaire est désormais associé à<br />

l’innovation et à la durabilité. Pour le politique, l’heure est<br />

donc à la mise à jour d’une filière certes en pleine expansion,<br />

mais demeurée relativement traditionnelle. Avec l’initiative<br />

«Eist Holz», les produits issus des forêts luxembourgeoise<br />

se voient aujourd’hui offrir un coup de pouce bienvenu sur<br />

le marché régional. Explications avec Philippe Genot, Wood<br />

Cluster Manager chez Luxinnovation.<br />

Le ministère de l’Économie et le<br />

ministère de l’Environnement, du<br />

Climat et du Développement durable<br />

ont présenté le visuel de promotion<br />

«Eist Holz» destiné à la filière bois. De<br />

quoi s’agit-il?<br />

Chaque année, les forêts luxembourgeoises<br />

connaissent un accroissement de 750.000 m 3<br />

et quelque 500.000 m 3 en sont extraits.<br />

En parallèle, le pays dispose d’une filière<br />

bois à laquelle sont liées plus de 1.200<br />

entreprises. Dès la création du Wood Cluster<br />

de Luxinnovation, nous avons souligné<br />

la nécessité d’établir une chaine de valeur<br />

régionale et circulaire et, surtout, de la lier à la<br />

production de bois en forêt. De cette réflexion,<br />

menée conjointement avec les ministères de<br />

l’Économie et de l’Environnement, est née<br />

l’initiative «Eist Holz».<br />

«Eist Holz», c’est un visuel sous lequel sont<br />

regroupés, d’un côté, tous les acteurs qui<br />

sont liés à la forêt et à la chaine de valeur<br />

du bois et, de l’autre côté, des outils qui<br />

en font une initiative concrète. Mais c’est<br />

aussi un message politique clair, émanant<br />

de plusieurs ministères, en faveur de plus de<br />

régionalité, de durabilité et de circularité.<br />

Quels sont les outils qui doivent<br />

concrétiser cette volonté et que<br />

peuvent-ils apporter aux entreprises de<br />

la filière bois?<br />

La première action qui a été présentée, le<br />

Klimabonus Bësch, concerne la gestion<br />

forestière. Il s’agit d’une prime destinée aux<br />

propriétaires privés qui mettent en œuvre<br />

une sylviculture proche de la nature. C’est<br />

une manière pour l’État de cofinancer<br />

les services rendus par la forêt, comme<br />

le filtrage de l’air et de l’eau ou encore<br />

le stockage de CO 2<br />

. Le Luxembourg est<br />

assez précurseur à cet égard; peu de pays<br />

européens ont pris ce genre d’initiatives.<br />

“Plus de<br />

régionalité,<br />

de durabilité<br />

et de circularité”<br />

Le deuxième outil est le label «Holz von<br />

Hier» qui, en certifiant la provenance<br />

régionale du bois, doit inciter à réduire les<br />

distances de transport tout au long de la<br />

chaine de transformation. Toute entreprise<br />

qui peut démontrer que le bois qu’elle<br />

utilise pour fabriquer l’un ou l’autre de<br />

ses produits ne parcourt qu’entre 100 et<br />

250 km avant transformation pourra faire<br />

labelliser ceux-ci. Le cadre dépasse donc<br />

le Grand-Duché et le label s’applique<br />

ainsi au bois issu de la Grande Région.<br />

Le Luxembourg n’a d’ailleurs rien<br />

inventé, puisque ce label existe depuis<br />

plusieurs années en Allemagne, en<br />

Autriche et en Italie. En l’introduisant,<br />

le gouvernement répond également à une<br />

attente des communes qui, régulièrement,<br />

souhaitent recourir à du bois régional<br />

pour leurs constructions, mais n’avaient<br />

jusqu’ici pas les moyens de retranscrire<br />

cette volonté dans leurs soumissions<br />

publiques. Ce sera désormais possible<br />

avec ce label «Holz von Hier» tout à<br />

fait conforme aux règles européennes en<br />

matière de marchés publics.<br />

Le dernier outil qui doit encourager la<br />

création d’une chaine de valeur régionale<br />

est la plateforme «e-Holzhaff», un projet<br />

de Luxinnovation et du ministère de<br />

l’Économie. Il s’agit d’une plateforme<br />

digitale qui doit faciliter la mise en relation<br />

entre l’offre et la demande au sein de la<br />

filière bois et sur laquelle les entreprises<br />

locales pourront offrir des services de<br />

transformation du bois. L’objectif de ce<br />

projet est de donner plus de visibilité au<br />

marché, mais aussi de faciliter certaines<br />

transactions régionales. La plateforme, qui<br />

est toujours en cours de développement,<br />

sera lancée le 5 octobre lors du Wood


Cluster Forum. C’est un outil très innovant<br />

pour cette filière qui est relativement<br />

traditionnelle et nous espérons qu’il<br />

encouragera ses entreprises à accroître leur<br />

digitalisation.<br />

Malgré ces développements positifs,<br />

le secteur souffre actuellement de<br />

pénuries. À quoi sont-elles dues et<br />

quelles en sont les conséquences pour<br />

les entreprises?<br />

Dans la filière bois, les effets de la pénurie<br />

se font ressentir depuis février-mars. La<br />

première explication à ce phénomène est<br />

directement liée à la pandémie: partout<br />

en Europe, les particuliers ont utilisé leur<br />

budget vacances pour réaliser des travaux<br />

de rénovation, ce qui fait que la demande<br />

en bois est restée forte malgré la crise. La<br />

deuxième a plutôt trait au marché mondial.<br />

Au mois de mars, les États-Unis (où jusqu’à<br />

80% des maisons sont construites en bois<br />

dans certaines régions) ont connu une<br />

reprise économique très forte et donc une<br />

hausse de la demande. Or, les importations<br />

canadiennes étant fortement taxées, les<br />

entreprises américaines cherchent depuis<br />

lors à se fournir en Europe. En outre, ce<br />

contexte a contribué à l’émergence de ce<br />

que j’appellerais un «effet papier toilette»:<br />

craignant le manque, les consommateurs<br />

se sont mis à stocker le moindre morceau<br />

de bois. Par conséquent, il y a moins de<br />

matériaux en circulation et tout s’emballe.<br />

Actuellement, certains produits s’achètent<br />

entre 70 et 100% plus chers qu’auparavant<br />

quand d’autres sont tout simplement<br />

en rupture de stock. C’est le secteur de<br />

la construction, qui utilise d’énormes<br />

quantités de matériaux et fonctionne<br />

avec peu de stocks, qui est le plus affecté.<br />

Certaines entreprises ont d’ailleurs recours<br />

au chômage partiel.<br />

Néanmoins, ces pénuries auront cela de<br />

positif qu’elles permettront sûrement<br />

de sensibiliser la filière à l’importance<br />

des chaines de valeur régionales qui sont<br />

Philippe Genot<br />

plus stables, plus visibles et plus simples à<br />

gérer. En ce sens, cette crise pourrait être<br />

bénéfique aux initiatives que nous mettons<br />

en place. Nous sommes d’ailleurs assez<br />

persuadés que ce ne sera pas la dernière<br />

de la sorte et que construire des filières<br />

régionales fortes nous aidera à amortir les<br />

effets de difficultés futures. n


24 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

Going, going, gone!<br />

PAR DOMINIQUE COUTANT<br />

Du bois à l’acier en passant par le pétrole, l’offre en matériaux<br />

de construction peine à satisfaire la demande mondiale<br />

actuelle. Pire, elle s’est même soldée dernièrement par une<br />

explosion des prix généralisée et un manque de visibilité<br />

pour des sociétés de plus en plus inquiètes des retards et des<br />

chantiers en «stand-by». Le Luxembourg n’est pas épargné<br />

par ce marasme, synonyme d’inflation XXL à moyen et long<br />

termes dans des secteurs primordiaux de l’économie.<br />

Un secteur en état d’urgence…<br />

À l’instar de nombreux constructeurs<br />

automobiles en proie à des difficultés<br />

grandissantes de production faute de<br />

caoutchouc nécessaire à la fabrication<br />

des pneus, les principaux acteurs<br />

du BTP commencent eux aussi à<br />

souffrir sérieusement. Victimes de<br />

leur renchérissement et des retards de<br />

livraison, les matériaux de construction se<br />

raréfient depuis déjà plusieurs semaines<br />

au Luxembourg comme chez ses voisins.<br />

Qu’il s’agisse de bois, cuivre, sable, fer,<br />

acier et autres, la pénurie mondiale de<br />

matières premières, bel et bien réelle,<br />

fait trembler le secteur du bâtiment<br />

luxembourgeois.


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

25<br />

Une rupture de stock s’annonce déjà pour<br />

les panneaux de construction dont il faut<br />

réserver le matériel à l’avance pour une<br />

livraison en temps voulu. Se fournir à court<br />

terme est devenu quasiment impossible et<br />

les réserves des revendeurs se vident. Idem<br />

pour tous les matériaux de construction à<br />

base de pétrole (membranes d’étanchéité,<br />

isolants, silicone, etc.) et de métal (matériel<br />

de fixation, sous-construction, entre<br />

autres); les délais d’approvisionnement<br />

s’étirent désormais sur plusieurs semaines,<br />

voire des mois. L’ombre d’un arrêt forcé<br />

plane sur les chantiers, notamment pour le<br />

parachèvement (toitures et pose de tuyaux),<br />

accusant des retards de trois à quatre mois,<br />

y compris chez certains particuliers devant<br />

faire restaurer leur habitation (sols, portes<br />

et plafonds). Avec des augmentations<br />

de prix de base fulgurantes, cette crise<br />

conjoncturelle a vu les tarifs s’envoler;<br />

résultat: + 70% pour l’acier, 20% pour le<br />

cuivre et 40% pour le plastique [1] .<br />

En outre, la réouverture des magasins,<br />

des bars et des restaurants en terrasses a<br />

également vu la demande exponentielle de<br />

palettes exploser. Celles-ci étant devenues<br />

une denrée rare, leur prix, corrélé à celui<br />

du bois et des clous, grimpe à toute vitesse<br />

provoquant la crainte d’une pénurie chez les<br />

industriels et les spécialistes de la logistique.<br />

Ce phénomène mondial (environ 5 milliards<br />

de palettes utilisées dans le monde dont<br />

90% en bois) est symptomatique. Avec un<br />

cours passé de dix dollars il y a un an à plus<br />

de quinze aujourd’hui, ce dernier pourrait<br />

continuer de monter. Sur la même période,<br />

le bois utilisé est passé de 530 à 635 dollars<br />

par 300 mètres carrés de planches [2] . De<br />

plus, à une augmentation de plus d’un tiers<br />

du prix des clous s’est greffé un manque de<br />

main-d’œuvre dû à la pénibilité du travail<br />

dans ce secteur. Certes, les palettes en<br />

plastique demeurent une alternative mais<br />

elles coûtent trois fois plus.<br />

Selon la Chambre des Métiers grandducale,<br />

29% des entreprises de construction<br />

locales sont touchées par la hausse des coûts<br />

de l’acier, 27% pour le bois, 22% pour les<br />

matières d’isolation et 21% pour d’autres<br />

matériaux. La Chambre et le groupement<br />

des entrepreneurs attend désormais du<br />

gouvernement une extension des délais<br />

pour les travaux publics afin d’éviter des<br />

pénalités de retard. Par ailleurs, en raison de<br />

cette pénurie inédite généralisée, le Comité<br />

de conjoncture a décidé d’accorder des<br />

mesures exceptionnelles de chômage partiel<br />

aux entreprises concernées, notamment de<br />

la mi-mai à juin de cette année, moyennant<br />

certaines conditions. Plus de 4.000<br />

entreprises et plus de 30.000 salariés sont<br />

concernés par cette décision.<br />

La loi des plus forts<br />

En anticipant la reprise de leurs marchés<br />

respectifs, la Chine et les États-Unis ont<br />

su prendre le contre-pied de l’expectative<br />

post-pandémie ayant perduré sur le Vieux<br />

Continent, faisant bondir par la même<br />

occasion la demande mondiale de matières<br />

aussi essentielles que le bois, l’acier ou<br />

encore le cuivre. S’en est suivie une hausse<br />

drastique des prix causée par le principe<br />

de l’offre et de la demande. Le même<br />

phénomène a touché le pétrole et ses<br />

produits dérivés en plastique (tuyaux, gaines<br />

de câbles, etc.). Ensuite, l’effet domino a fait<br />

le reste sur l’ensemble du cycle, entraînant<br />

une pénurie qui présage un ajustement<br />

général par des hausses de prix.<br />

S’agissant des États-Unis, une autre<br />

explication selon laquelle le bois, par<br />

exemple, aurait pâti a posteriori des taxes<br />

instaurées par les autorités fin 2017 sur<br />

les importations canadiennes semble<br />

légitimer l’incitation des entreprises<br />

américaines à venir se fournir en Europe,<br />

quitte à offrir le triple du prix (au grand<br />

dam de la concurrence locale). Ceci<br />

étant, du bois de menuiserie importé au<br />

Grand-Duché principalement du nord de<br />

l’Europe (de Norvège, Suède ou parfois<br />

d’Allemagne) a également vu ses prix<br />

augmenter de 30%.<br />

Quant à la Chine et la puissance d’achat<br />

que représente son industrie gigantesque,<br />

celle-ci demeure malgré tout le plus gros<br />

client de tous les producteurs de matières<br />

premières, réduisant à peau de chagrin<br />

les restes disponibles pour les autres.<br />

En vérité, en raflant la production, la<br />

Chine organise simplement ses achats<br />

collectifs et emmagasine massivement<br />

pour mieux anticiper les risques de pénurie<br />

et pérenniser l’approvisionnement et<br />

le fonctionnement de ses industries; de<br />

quoi absorber par anticipation une future<br />

inflation au détriment de la concurrence et<br />

d’asseoir sa suprématie.<br />

Au demeurant, la Russie et sa multitude<br />

de richesses naturelles apparaît comme un<br />

partenaire potentiel et idéal de secours en<br />

cas de resserrement du marché des matières<br />

premières, mais quid des différends à son<br />

égard? Il semble nécessaire de s’interroger<br />

de façon pertinente sur la précarité de<br />

l’économie européenne dont fait partie<br />

le Luxembourg face à des partenaires<br />

et concurrents mondiaux toujours plus<br />

aguerris et voraces. n<br />

[1] Déclaration de Pol Faber, secrétaire général du Groupement des<br />

entrepreneurs; et RTL 5 minutes (AFP), du 15 avril 2021.<br />

[2] Pascal Samama, BFM économie, 19 mai 2021.


ORDRE DES ARCHITECTES ET DES INGÉNIEURS-CONSEILS<br />

26 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

Bauhärepräis OAI 2020:<br />

maison relais à Angelsberg<br />

Maître d’ouvrage mentionné: administration communale de Fischbach<br />

Fortement impliquée dans le Pacte Climat, l’administration<br />

communale de Fischbach, ensemble avec les intervenants du<br />

projet, démontre avec ce bâtiment, primé par la première<br />

mention dans la catégorie «Grand prix construction durable»<br />

à la conférence mondiale sur le climat à Katowice, qu’un<br />

nouveau type de construction est possible.<br />

Copyright: Coeba, Steve Troes<br />

Comment s’est passée votre collaboration<br />

avec l’équipe des concepteurs?<br />

En raison de l’utilisation de matériaux et<br />

de techniques de construction écologiques<br />

spéciaux, nous avons été dès le début en<br />

étroite collaboration avec les architectes<br />

et les ingénieurs. Ensemble, nous avons<br />

réussi à atteindre les objectifs que nous<br />

nous étions fixés dans les trois sections –<br />

construction, budget et planning. L’intérêt<br />

commun de toutes les parties concernées<br />

à s’engager dans la réalisation d’un projet<br />

innovant était important.<br />

BAUHÄREPRÄIS OAI 2020<br />

MENTION<br />

O A I<br />

Quels enseignements tirez-vous de votre<br />

expérience en tant que maître d’ouvrage?<br />

Rétrospectivement, nous pouvons dire que<br />

notre courage de prendre une voie avec<br />

de nouveaux défis, et dans certains cas des<br />

risques, en a valu la peine: le fait que notre<br />

projet innovant ait attiré l’attention au<br />

niveau national et international et ait reçu<br />

divers prix de durabilité nous montre que<br />

nous avons pris le bon chemin.<br />

Avez-vous des conseils à donner à de<br />

futurs maîtres d’ouvrage?<br />

Nous aimerions conseiller aux futurs<br />

maîtres d’ouvrage d’aborder les nouvelles<br />

tâches avec courage et de faire confiance<br />

aux planificateurs pour développer leurs<br />

idées innovantes. Si toutes les personnes<br />

impliquées apportent leurs capacités de la<br />

meilleure manière possible et convainquent<br />

avec de bons arguments, des projets durables<br />

et orientés vers l’avenir peuvent être créés. n<br />

Architecte: coeba dave lefèvre et associés<br />

Ingénieur technique: betic Ingénieurs-Conseils<br />

Ingénieur structure: Schroeder & Associés Ingénieurs-Conseils S.A.<br />

Commentaire du jury<br />

«Pour les enfants mais sans exagération<br />

des couleurs, traitement convaincant des<br />

questions de durabilité»<br />

BAUHÄREPRÄIS OAI 2020<br />

Qu’avez-vous appris durant la conception<br />

et la réalisation de votre projet?<br />

Pour nous comme pour tous les partenaires<br />

du projet, il est intéressant de constater que<br />

l’utilisation de matériaux écologiques ne<br />

répond pas seulement à l’exigence d’agir<br />

dans le sens de la durabilité, mais surtout que<br />

le bien-être et le comportement des enfants<br />

ont manifestement évolué positivement - ce<br />

qui représente un investissement précieux<br />

dans leur avenir.<br />

Article réalisé en partenariat avec l’OAI et<br />

s’inscrivant dans une série destinée à présenter<br />

les maîtres d’ouvrage du secteur communal<br />

distingués lors du Bauhärepräis OAI 2020. Plus<br />

d’informations sur www.bhp.lu.


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

27<br />

Bauhärepräis OAI 2020:<br />

château d’eau d’Altrier<br />

Maître d’ouvrage nominé: administration communale de Bech<br />

Pour la conception architecturale du château d’eau c’est<br />

finalement une forme très élégante, ressemblant à une sculpture<br />

en béton, qui a été retenue. La tour de base rectangulaire,<br />

dont certains pans sont coupés, s’intègre au paysage et se<br />

profile comme un nouveau repère. Les surfaces biseautées des<br />

façades extérieures sont réalisées en métal déployé anodisé<br />

sur une ossature en bois. Ceci permet à l’ensemble de vieillir<br />

le plus uniformément possible sans avoir à entretenir la façade<br />

extérieure. Le château d’eau a un réservoir de stockage de 150 m 3<br />

divisé en deux cuves entièrement préfabriquées en acier<br />

inoxydable. De plus, un réservoir sous terre d’une capacité de<br />

500 m 3 a été intégré à la base de la tour.<br />

Copyright: Andrés Lejona<br />

Comment s’est passée votre collaboration<br />

avec l’équipe des concepteurs?<br />

La confiance dans l’équipe des concepteurs<br />

fut grande, et ce, pas uniquement car le<br />

bureau d’architecture avait une bonne<br />

renommée au Luxembourg. L’équipe fut<br />

très respectueuse et à l’écoute du collège<br />

échevinal. Le climat entre les deux parties<br />

fut agréable. Les points critiques ont été<br />

discutés ensemble dans le but de trouver un<br />

consensus. Tous les participants sont sortis<br />

des réunions avec le sentiment que le projet<br />

évoluait dans une bonne direction.<br />

De quelle manière vos attentes ont-elles<br />

été prises en compte par les concepteurs?<br />

Les attentes du collège échevinal ont été<br />

entièrement satisfaites par les concepteurs.<br />

Le haut degré de professionnalisme des<br />

concepteurs, la volonté de réaliser un projet<br />

d’envergure hors pair et la collaboration<br />

exemplaire entres les deux parties ont fait<br />

que la réalisation de ce projet fut pour tous<br />

les concernés une expérience très positive. n<br />

Architecte: Beiler François Fritsch<br />

Ingénieur-conseil: Daedalus Engineering S. à r. l.<br />

BAUHÄREPRÄIS OAI 2020<br />

Qu’avez-vous appris durant la conception<br />

et la réalisation de votre projet?<br />

Nous avons appris et nous sommes<br />

persuadés qu’il était important que le<br />

collège échevinal de la commune croie en<br />

un projet d’une telle envergure et que des<br />

objectifs soient clairement définis. Ces<br />

deux prémisses doivent être exprimées<br />

aux concepteurs. Si le concepteur utilise<br />

quant à lui cette dynamique pour réaliser<br />

un bon projet – ce qui fut vraiment le cas –<br />

sa réalisation ne peut que devenir un<br />

succès.<br />

Article réalisé en partenariat avec l’OAI et<br />

s’inscrivant dans une série destinée à présenter<br />

les maîtres d’ouvrage du secteur communal<br />

distingués lors du Bauhärepräis OAI 2020. Plus<br />

d’informations sur www.bhp.lu.


28 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

IMMOBILIER & CONSTRUCTION<br />

Bauhärepräis OAI 2020:<br />

complexe scolaire<br />

à Helmsange<br />

Maître d’ouvrage nominé:<br />

administration communale de Walferdange<br />

Un des principaux enjeux du projet de construction du<br />

complexe scolaire à Helmsange était de relier de façon<br />

cohérente l’école existante avec la nouvelle maison relais<br />

et le nouveau hall sportif, tout en créant différents espaces<br />

extérieurs de récréation et de jeux. Ainsi, placé au centre du<br />

site, un préau couvert sur deux étages distribue le flux des<br />

écoliers vers les différents bâtiments, l’école étant désormais<br />

directement reliée à la maison relais.<br />

Copyright: dma<br />

Qu’avez-vous appris durant la conception<br />

et la réalisation de votre projet?<br />

La réalisation d’un bâtiment public requiert<br />

un grand savoir-faire technique de la part<br />

des planificateurs et des architectes.<br />

Avez-vous des conseils à donner à de<br />

futurs maîtres d’ouvrage?<br />

De nombreuses réunions de planification<br />

sont nécessaires pour mettre en place les<br />

conditions techniques et administratives<br />

d’un projet de qualité.<br />

Quels enseignements tirez-vous de<br />

votre expérience en tant que maître<br />

d’ouvrage?<br />

L’échange avec l’équipe de conception à<br />

tous les stades du projet est essentiel pour<br />

que toutes les exigences soient atteintes. n<br />

Architecte: David Michels architectes s. à r. l.<br />

Ingénieur-conseil: Simon-Christiansen & associés et Luxplan S.A.<br />

Ingénieur technique: Goblet Lavandier & Associés S.A.<br />

Article réalisé en partenariat avec l’OAI et<br />

s’inscrivant dans une série destinée à présenter<br />

les maîtres d’ouvrage du secteur communal<br />

distingués lors du Bauhärepräis OAI 2020. Plus<br />

d’informations sur www.bhp.lu.<br />

BAUHÄREPRÄIS OAI 2020


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

29<br />

Bauhärepräis OAI 2020:<br />

école fondamentale<br />

de Schouweiler<br />

Maître d’ouvrage nominé:<br />

administration communale de Dippach<br />

L’idée initiale du projet était de créer un nouveau site scolaire<br />

afin d’y intégrer différentes fonctions. Le nouveau bâtiment,<br />

qui abrite le précoce et l’école primaire (d’une capacité de 360<br />

écoliers) et forme un ensemble avec les bâtiments existants<br />

doté d’un préscolaire (40 places) et de la maison relais, a<br />

permis d’atteindre cet objectif. Le terrain de jeu intérieur<br />

du précoce et le théâtre multifonctionnel de l’école primaire<br />

constituent les particularités de ce complexe.<br />

Copyright: Linda Blatzek<br />

Comment s’est passée votre collaboration<br />

avec l’équipe des concepteurs?<br />

La collaboration entre les différents<br />

concepteurs pour ce projet s’est déroulée de<br />

manière très efficace et a été bien orientée vers<br />

des solutions viables. Une bonne collaboration<br />

avec le maître d’ouvrage, toujours coordonnée<br />

par rapport aux délais, a garanti la réalisation<br />

de sa vision de l’école, sans faire retarder<br />

l’avancement du projet. Tous les concepteurs<br />

ont bien travaillé en équipe et ont réalisé un<br />

projet qui est non seulement fonctionnel<br />

mais qui fait aussi preuve d’une élégance<br />

architecturale, tout en intégrant tous les<br />

éléments de durabilité voulus.<br />

Avez-vous des conseils à donner à de<br />

futurs maîtres d’ouvrage?<br />

Un prérequis primordial pour le maître<br />

d’ouvrage est de connaître les besoins et<br />

d’avoir une vision du projet. Cependant, il<br />

doit aussi laisser les libertés architecturales et<br />

techniques nécessaires aux concepteurs afin<br />

que ceux-ci puissent développer une réalisation<br />

harmonieuse pour en garantir une utilisation<br />

appropriée et durable par la mise en œuvre de<br />

matériaux de construction et d’installations<br />

techniques modernes et adaptés. n<br />

Qu’avez-vous appris durant la conception<br />

et la réalisation de votre projet?<br />

Architecte: WW+ architektur + management S. à r. l.<br />

Ingénieur structure: TR-ENGINEERING Ingénieurs-Conseils S.A.<br />

Ingénieur-technique: Goblet Lavandier & Associés S.A.<br />

BAUHÄREPRÄIS OAI 2020<br />

Dans le cadre du respect des nouvelles<br />

normes, surtout environnementales, et en<br />

vue de garantir une utilisation agréable<br />

et accueillante d’une école moderne, les<br />

installations techniques, en particulier celles<br />

ayant trait au chauffage, à la ventilation et<br />

à la climatisation, constituent un facteur<br />

essentiel à ne pas négliger. L’architecture<br />

est aujourd’hui confrontée au devoir de<br />

réaliser un mariage harmonieux entre une<br />

multitude d’installations techniques du<br />

bâtiment, l’esthétique voulue et la statique.<br />

Article réalisé en partenariat avec l’OAI et<br />

s’inscrivant dans une série destinée à présenter<br />

les maîtres d’ouvrage du secteur communal<br />

distingués lors du Bauhärepräis OAI 2020.


30 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

BRÈVES COMMUNALES – EST<br />

PAR PIERRE BIRCK<br />

REMICH<br />

Par arrêté ministériel du 1 er juin 2021,<br />

Jean-Paul Kieffer a été nommé aux<br />

fonctions d’échevin de la commune<br />

de Remich. Entre les mains de Taina<br />

Bofferding, ministre de l’Intérieur,<br />

l’intéressé a prêté le serment prescrit<br />

par l’article 6 de la loi communale<br />

modifiée du 13 décembre 1988.<br />

<br />

Source: gouvernement.lu<br />

SCHENGEN<br />

L’Ordre des architectes et des<br />

ingénieurs-conseils, en collaboration<br />

avec la commune de Schengen, la<br />

fondation Valentiny, le Biodiversum et<br />

l’asbl «Erliefnis Baggerweieren», invite<br />

les curieux à découvrir, du 25 juin au 6<br />

octobre, les 36 réalisations des maîtres<br />

d’ouvrage primés lors du Bauhärepräis<br />

OAI 2020. Celles-ci seront exposées<br />

sur les quatre sites phares de<br />

Remerschen: l’administration communale,<br />

la fondation Valentiny, le<br />

Biodiversum et Baggerweieren.<br />

<br />

Source: oai.lu<br />

MONDORF-LES-BAINS<br />

La commune a mis en ligne une vidéo<br />

retraçant tous les changements et<br />

travaux qui ont été mis en œuvre<br />

en 2020. Publiée sur le site internet,<br />

celle-ci démontre tous les efforts que<br />

la commune a mis en place pour les<br />

citoyens ainsi que son engagement<br />

envers eux.<br />

Source: mondorf-les-bains.lu<br />

MANTERNACH<br />

La commune indique qu’elle<br />

subventionnera les investissements<br />

mis en œuvre pour une utilisation<br />

plus rationnelle de l’énergie. Cela<br />

concerne, par exemple, l’installation<br />

de capteurs solaires thermiques,<br />

la récupération d’eau de pluie,<br />

l’acquisition d’un vélo classique ou<br />

électrique ou encore l’installation de<br />

panneaux photovoltaïques.<br />

<br />

Source: manternach.lu<br />

<br />

BETZDORF<br />

La commune a présenté un nouveau concept de gestion de ses<br />

déchets. Un ouvrage explicatif se trouve en ligne. Le concept<br />

est divisé en trois phases: l’équipement des poubelles par<br />

une puce électronique, l’enregistrement de la fréquence de<br />

vidange et du poids des déchets et enfin, l’application d’un<br />

nouveau système de facturation en 2023. Cette nouvelle<br />

gestion a pour but de motiver au recyclage et de réduire la<br />

quantité de déchets.<br />

<br />

Source: betzdorf.lu<br />

FRISANGE<br />

En mai dernier a eu lieu la cérémonie de la pose de la première<br />

pierre de la nouvelle maison communale à Frisange. La<br />

cérémonie a eu lieu en présence de Taina Bofferding, ministre<br />

de l’Intérieur, et Roger Beissel, bourgmestre de la commune.<br />

<br />

Source: frisange.lu<br />

FLAXWEILER<br />

Une chasse au trésor pour enfants sera lancée à partir du 15<br />

juillet et jusqu’au 15 septembre. Il s’agit d’une petite randonnée<br />

sur un chemin de 7 km d’une durée d’environ quatre heures<br />

de marche. Des questions et des jeux sont prévus en cours de<br />

route. Le départ sera donné dans la commune de Flaxweiler.<br />

<br />

Source: flaxweiler.lu<br />

LENNINGEN<br />

Dans le cadre de sa collaboration avec la SuperDrecksKëscht,<br />

la commune invite ses citoyens à prendre connaissance de<br />

certains renseignements concernant l’économie des ressources<br />

dans les résidences. Ces informations au sujet du tri des<br />

déchets, des capteurs, etc. se trouvent sur leur site internet.<br />

<br />

Source: lenningen.lu<br />

NIEDERANVEN<br />

Les élus locaux ont informé leurs<br />

citoyens que la navette E-Charly et<br />

le Nightlifebus circulent à nouveau<br />

aux horaires habituels depuis la fin<br />

du mois de juin. Des informations<br />

supplémentaires concernant les deux<br />

moyens de mobilité se trouvent sur le<br />

site internet de la commune.<br />

<br />

Source: niederanven.lu<br />

STADTBREDIMUS<br />

La commune a délivré des<br />

informations concernant le projet<br />

«Social ReUse» au container Park<br />

«am Haff», en collaboration avec<br />

Ecotrel et Hein. Cela concerne la<br />

réutilisation d’anciens équipements<br />

électroniques ou électroménagers.<br />

Dans le respect du RGPD, ces<br />

derniers sont remis à l’asbl «Digital<br />

Inclusion» qui les offre aux<br />

personnes dans le besoin.<br />

<br />

Source: stadtbredimus.lu<br />

BOUS<br />

Les élus ont expliqué le plan<br />

de développement de la fusion<br />

communale entre Bous et<br />

Waldbredimus ainsi que la raison de<br />

cette décision sur leur site internet. Les<br />

citoyens seront consultés par voie de<br />

référendum sur le projet de fusion et<br />

un plan directeur sera prochainement<br />

présenté. Les responsables politiques<br />

tiennent compte des doléances des<br />

habitants pour planifier l’avenir de la<br />

nouvelle commune.<br />

<br />

Source: bous.lu<br />

FRISANGE<br />

Un bâtiment historique et emblématique<br />

de Frisange a fait peau neuve. Le château<br />

d’Aspelt a été construit en 1590. Celuici<br />

a été rénové et inauguré les 4 et 5 juin<br />

derniers. Une statue en l’honneur de<br />

Pierre D’Aspelt a aussi été dévoilée. La<br />

cérémonie est disponible, en vidéo, sur<br />

le site internet de la commune.<br />

<br />

Source: frisange.lu


JUNGLINSTER<br />

Une commune moderne et croissante dédiée<br />

à la protection du climat<br />

xxxx


32 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

Mertert, une commune<br />

en pleine expansion<br />

PAR CLAIRE SIBELLA<br />

Jérôme Laurent est le bourgmestre de la commune de Mertert. Tout en relatant les projets de<br />

construction actuels et à venir, il fait part des priorités que la commune doit respecter afin que<br />

tout se passe pour le mieux.<br />

Subvenir aux besoins des citoyens<br />

Jérôme Laurent<br />

«Il ne s’agit pas simplement de construire.<br />

Il s’agit surtout de remplir la toute<br />

première mission qu’une commune<br />

se doit d’honorer, soit d’assurer un<br />

développement harmonieux des lieux en<br />

s’assurant que Mertert et Wasserbillig<br />

disposent des infrastructures publiques<br />

nécessaires à leur fonctionnement d’une<br />

part, et, d’autre part, qu’elles puissent,<br />

dans les meilleures conditions possibles,<br />

subvenir aux besoins de leurs citoyens,<br />

qu’ils soient déjà résidents ou qu’ils<br />

souhaitent la rejoindre», nous explique le<br />

bourgmestre.<br />

Actuellement, la commune de Mertert<br />

compte 4.700 citoyens. Nombreux<br />

sont les projets de construction nés<br />

d’initiatives privées qui avancent<br />

rapidement tant et si bien que dans les<br />

dix années à venir, la commune sera<br />

susceptible d’accueillir entre 1.200 et<br />

1.300 nouveaux habitants. À court terme,<br />

450 logis seront bâtis. Parmi eux, il est<br />

prévu qu’un certain nombre de logements<br />

soient à coût modéré. À long terme,<br />

d’autres grands plans d’aménagement<br />

particuliers sont en cours de négociation<br />

avec les promoteurs.<br />

Jérôme Laurent développe: «Dans un<br />

environnement de plus en plus complexe<br />

d’augmentation continue des prix, les<br />

subsides octroyés à la construction des<br />

infrastructures publiques n’ont pas évolué<br />

dans la même proportion. Néanmoins, la<br />

commune consent à des investissements<br />

considérables».<br />

Des projets phares<br />

Mertert s’est engagée dans quatre<br />

projets phares. Tout d’abord, un nouveau<br />

bâtiment scolaire y a ouvert ses portes<br />

le 3 janvier dernier. Il comprend une<br />

maison relais qui accueille une centaine<br />

d’enfants du cycle 1. Ensuite, et il s’agit<br />

là du projet le plus conséquent en termes<br />

de budget, une nouvelle école a été bâtie<br />

à Wasserbillig. Elle entrera en service à la<br />

rentrée, en septembre 2021. Quant à sa<br />

structure d’accueil annexe, la crèche, elle<br />

sera opérationnelle au début de l’année<br />

2022. Le troisième projet incontournable<br />

est la rénovation du bassin d’eau afin de<br />

garantir à la commune et ses concitoyens<br />

un approvisionnement de qualité, adapté<br />

et efficace. Enfin, les infrastructures des<br />

terrains de tennis de Wasserbillig ont été<br />

déplacées et entièrement rénovées. C’est à<br />

leur ancien emplacement que sera installée<br />

l’école, l’endroit s’y prêtant le mieux.<br />

Par ailleurs, la commune a acquis un terrain<br />

en plein centre de Mertert, afin d’agrandir<br />

l’école fondamentale. Sur une partie de ces<br />

terrains, il sera également possible de bâtir<br />

des logements à coût modéré.<br />

Le centre de Wasserbillig va également se<br />

transformer. La commune a échangé des<br />

terrains avec un promoteur qui y construit<br />

110 logements ainsi qu’un parking sousterrain<br />

(dont une soixantaine de places<br />

seront acquises par la commune). Mertert a<br />

construit de nouveaux ateliers communaux<br />

au milieu des deux localités; ils offrent des<br />

infrastructures modernes, efficaces, plus<br />

facilement accessibles et des conditions de<br />

travail optimales.<br />

Du côté de la dépollution des eaux, Mertert<br />

est connectée à la station d’épuration de<br />

Grevenmacher. Dans deux à trois mois,<br />

Wasserbillig y sera également connectée.<br />

La situation sanitaire n’a pas permis de<br />

respecter les délais fixés, mais la commune<br />

de Mertert met les bouchées doubles pour<br />

finaliser ce projet.<br />

Jérôme Laurent conclut: «Mertert se trouve<br />

dans un contexte où tout s’enchaîne très<br />

rapidement. L’an dernier, la commune a<br />

relevé le défi posé par une situation sanitaire<br />

compliquée: 21 ouvriers doivent travailler<br />

au sein des ateliers communaux, mais nous<br />

devrons adapter nos effectifs au fur et à<br />

mesure de notre expansion». n


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

33<br />

YOUR REAL ESTATE<br />

AND CONSTRUCTION<br />

LAWYERS IN<br />

LUXEMBOURG<br />

www.dsm.legal


34 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE<br />

Le droit de préemption<br />

«Pacte Logement»:<br />

la jurisprudence récente<br />

Fondée en 2004, DSM Avocats à la Cour fait aujourd’hui partie<br />

des études d’avocats les plus réputées au Grand-Duché de<br />

Luxembourg. Mario Di Stefano, Managing Partner – Avocat<br />

à la Cour, présente DSM et revient plus particulièrement<br />

sur les évolutions de la jurisprudence en matière de droit de<br />

préemption.<br />

Pouvez-vous présenter DSM Avocats à<br />

la Cour?<br />

J’ai fondé l’étude en 2004. Depuis lors,<br />

DSM Avocats à la Cour n’a cessé de<br />

croître tant en termes de collaborateurs<br />

qu’en compétences, tout en gardant<br />

et en respectant ses valeurs originelles<br />

d’excellence, de réactivité et de<br />

disponibilité, de proximité, d’indépendance<br />

et d’ouverture internationale. Au départ,<br />

nous étions trois avocats. Aujourd’hui,<br />

nous sommes plus de 35 avocats, juristes<br />

et collaborateurs. L’arrivée d’avocats aux<br />

compétences variées a progressivement<br />

complété l’éventail des services que nous<br />

offrons à nos clients; ce qui fait de nous une<br />

étude d’avocats d’affaires «full service».<br />

Nous sommes également fiers de constater<br />

que, outre la confiance que nous accordent<br />

nos clients depuis de nombreuses années,<br />

DSM Avocats à la Cour est reconnue par les<br />

guides de référence du marché juridique tels<br />

que Legal500, Chambers et LeadersLeague<br />

comme l’une des études d’avocats les plus<br />

réputées dans de nombreux domaines.<br />

Quelles sont vos expertises principales?<br />

Nous sommes actifs dans plusieurs<br />

domaines du droit: immobilier,<br />

construction, bancaire et financier, fiscal,<br />

santé, commercial et des affaires, fusions<br />

et acquisitions, travail et sécurité sociale<br />

ou encore du numérique et cela dans les<br />

domaines du conseil et, on ne peut pas<br />

toujours l’éviter, du contentieux.<br />

Notre étude est particulièrement reconnue<br />

au Luxembourg pour sa forte expertise en<br />

matière de droit immobilier et droit de la<br />

construction. Au-delà de nos compétences<br />

juridiques inhérentes au métier d’avocat,<br />

nous misons beaucoup sur le relationnel et<br />

la communication avec nos clients.<br />

DSM Avocats est une étude indépendante<br />

et également membre de plusieurs<br />

réseaux à l’international. Quels sont les<br />

avantages de ces deux volets?<br />

Cela nous permet d’un côté de conserver<br />

notre indépendance et de pouvoir réagir<br />

rapidement et de façon pragmatique,<br />

et en même temps d’offrir des services<br />

complets à travers le monde. Au fil des<br />

années, cela nous a également permis de<br />

nouer des partenariats avec d’excellents<br />

cabinets disposant d’une multitude de<br />

spécialisations dans tous les centres<br />

économiques du monde. À tout moment,<br />

nous pouvons compter sur leur soutien<br />

rapide et pertinent à l’étranger. Tous nos<br />

partenaires internationaux sont également<br />

indépendants, ce qui nous permet de choisir<br />

le meilleur partenaire selon le profil du<br />

client ainsi que les circonstances et la nature<br />

des affaires en cause.<br />

Quelle est votre politique en matière de<br />

Responsabilité Sociale des Entreprises<br />

(RSE)?<br />

Nous sommes très conscients des défis<br />

en matière de RSE et nous en tenons<br />

compte tant en interne qu’en externe. Par<br />

exemple, nous avons signé la Charte de<br />

la diversité en 2015 et sommes membres<br />

d’IMS Luxembourg depuis janvier 2020.<br />

Notre étude s’engage également en faveur<br />

de la société, en témoignent nos récentes<br />

actions liées au développement durable,<br />

à la formation des jeunes et au mécénat<br />

juridique. Nous avons par exemple<br />

fourni des écrans d’ordinateur à l’asbl<br />

Digital Inclusion, travaillé à l’élimination<br />

des plastiques à usage unique dans nos<br />

locaux, rejoint le programme #ReAct de<br />

la Chambre de Commerce pour aider<br />

les entrepreneurs en difficulté ou encore<br />

accueilli des lycéens en stage dans le cadre<br />

du dayCARE Digital Explorer.<br />

Pouvez-vous revenir sur une question<br />

qui intéresse certainement de nombreux<br />

lecteurs, à savoir l’évolution de la<br />

jurisprudence concernant le droit de<br />

préemption?<br />

La loi du 22 octobre 2008 dite «Pacte<br />

Logement », telle que modifiée par la loi du<br />

3 mars 2017 (dite «Loi Omnibus»), ouvre,<br />

sous certaines conditions, des droits de<br />

préemption au profit des communes et/ou<br />

du Fonds du Logement.<br />

Ainsi, avant de pouvoir passer un acte de<br />

vente, le notaire doit vérifier l’existence<br />

d’un tel droit de préemption et, dans<br />

l’affirmative, notifier l’intention de vente et<br />

ses conditions au(x) bénéficiaire(s) du droit<br />

de préemption.<br />

En cas d’exercice de ce droit par le pouvoir<br />

préemptant, l’acte authentique devra<br />

être dressé dans les trois mois, le pouvoir<br />

préemptant pouvant poursuivre en justice<br />

l’exécution forcée de l’acquisition ou la<br />

condamnation du propriétaire cédant au<br />

paiement de dommages et intérêts.<br />

Le droit de préemption ne peut être exercé<br />

qu’en vue de la réalisation de logements<br />

visés par les dispositions de la loi modifiée<br />

du 25 février 1979 concernant l’aide au<br />

logement, ou en vue de la réalisation de<br />

travaux de voirie et d’équipements publics<br />

ou encore visant à ériger des équipements<br />

collectifs conformément à la loi modifiée du<br />

19 juillet 2004 concernant l’aménagement<br />

communal et le développement urbain.<br />

Cela étant dit, dans trois décisions<br />

récentes, les juridictions administratives


ont eu l’opportunité d’apporter quelques<br />

éclaircissements notables en ce qui<br />

concerne les modalités d’exercice du droit<br />

de préemption.<br />

Ainsi, le tribunal administratif avait décidé<br />

par jugement du 22 juillet 2020, n°42595<br />

du rôle, que le pouvoir préemptant doit<br />

«expliquer la finalité de l’exercice du droit<br />

de préemption, qui non seulement doit<br />

correspondre à l’une des finalités énumérées<br />

à l’article 3 de la loi Pacte Logement,<br />

mais qui doit encore correspondre à un<br />

projet concret ou du moins en voie de<br />

concrétisation, les explications fournies<br />

ne pouvant en tout cas pas se limiter à des<br />

considérations abstraites et hypothétiques».<br />

Cette décision a été confirmée en appel<br />

par la Cour administrative, qui a cependant<br />

nuancé les obligations à charge du pouvoir<br />

préemptant en estimant qu’il suffira que<br />

celui-ci indique avec précision l’affectation<br />

qui va devoir être donnée à l’immeuble<br />

préempté. La Cour a aussi précisé que cette<br />

affectation devra correspondre aux objectifs<br />

poursuivis par la loi Pacte Logement, être<br />

indiquée dès la notification au notaire<br />

de la décision d’exercice du droit de<br />

préemption, et être ensuite réalisée dans les<br />

meilleurs délais possibles, compte tenu des<br />

circonstances du cas d’espèce» (Arrêt du 5<br />

janvier 2021, n° 44939C du rôle).<br />

Dans une autre décision, le Tribunal<br />

administratif a confirmé que «l’objectif<br />

en vue duquel le droit de préemption est<br />

exercé doit se cristalliser au moment de<br />

l’exercice de ce droit et ne saurait être<br />

fourni ex post». Il a par ailleurs suivi la Cour<br />

administrative en indiquant qu’il ne suffira<br />

pas pour le pouvoir préemptant de fournir<br />

des indications vagues sur la destination de<br />

l’immeuble, de se référer à une réalisation<br />

potentielle de l’un des objectifs énumérés<br />

par la loi, ou de se référer de manière<br />

générale à l’ensemble des objectifs<br />

potentiels envisagés par l’article 3 de la<br />

loi Pacte Logement (Jugement du 3 mars<br />

2021, n°43 352 du rôle).<br />

En guise de conclusion, on peut saluer les<br />

précisions apportées par les juges, dont les<br />

décisions récentes n’ont pas manqué de<br />

garantir un certain équilibre, entre d’une<br />

part, le respect du droit de propriété, et<br />

d’autre part, l’action publique et l’exercice<br />

du droit de préemption. n<br />

DSM Avocats à la Cour<br />

55-57 Rue de Merl<br />

L-2146 Luxembourg<br />

www.dsm.legal/<br />

Mario Di Stefano


36 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE<br />

Le Masterplan communal:<br />

un outil pour façonner l’avenir<br />

L’évolution d’une commune est complexe si bien qu’il est nécessaire de prendre en considération<br />

de nombreuses données lorsque des décisions politiques sont prises. Il s’agit du masterplan.<br />

Frank Leuschen, fondateur et administrateur délégué du cabinet de conseil indépendant MC<br />

Luxembourg, présente les avantages d’un tel type de plan d’action dans le développement des<br />

communes et des services liés aux citoyens.<br />

Depuis près d’une quinzaine d’années,<br />

vous assistez des communes dans<br />

leur recherche de solutions aux défis<br />

liés à leurs nombreuses missions.<br />

Que constatez-vous dans le contexte<br />

actuel?<br />

La complexité qui pèse sur la plupart des<br />

communes croît de jour en jour. Elles<br />

doivent non seulement faire face à une<br />

hausse de leur population, synonyme<br />

d’une augmentation substantielle des<br />

dépenses, mais aussi à des «missions»<br />

complémentaires souvent d’ordre – voire<br />

d’intérêt – national. Le développement<br />

multiculturel de notre société, par exemple,<br />

impacte directement le sujet de l’éducation<br />

et de l’encadrement socioéducatif. Il<br />

réclame une coopération renforcée entre<br />

les acteurs socioprofessionnels et, par<br />

ailleurs, l’aménagement d’infrastructures<br />

multifonctionnelles adaptées aux besoins,<br />

à court et à moyen termes, au niveau<br />

communal et éventuellement régional. De<br />

même, les défis et enjeux en matière de<br />

développement durable nécessitent tant<br />

des plans d’action cohérents (Pacte Climat)<br />

qu’une mise en œuvre de projets concrets<br />

souvent complexes, pour lesquels il faut<br />

mobiliser des compétences et ressources<br />

hautement qualifiées ainsi que des moyens<br />

budgétaires parfois substantiels. Quant au<br />

financement desdites missions communales,<br />

elles ne sont peut-être pas remises en cause<br />

mais doivent être considérées avec une<br />

certaine prudence, à l’aune du contexte<br />

économique actuel et des effets éventuels<br />

de la crise sanitaire. Elles doivent faire<br />

l’objet d’une analyse approfondie et, avant<br />

tout, réaliste.<br />

Quelle approche les dirigeants communaux<br />

devraient-ils adopter?<br />

Nous proposons d’engager une profonde<br />

réflexion autour des services au citoyen et<br />

de leur qualité de vie. Quels sont les besoins<br />

et attentes à moyen et à long termes de<br />

nos citoyens? Voilà la question-clé dans<br />

ce débat. Pour pouvoir y répondre d’une<br />

manière structurée et pérenne, il y a lieu de<br />

développer un plan d’action: un masterplan.<br />

Celui-ci doit s’appuyer sur un état des<br />

lieux suffisamment précis: qu’avons-nous,<br />

que nous manque-t-il? Que devons-nous<br />

faire pour que notre commune reste – ou<br />

devienne – attractive? À la base, les attentes<br />

d’un citoyen à l’égard d’une commune sont<br />

similaires partout, qu’il se trouve dans le<br />

nord ou le sud du pays. Prenons l’exemple<br />

d’un jeune couple avec un ou deux enfants<br />

qui est à la recherche d’une nouvelle<br />

habitation. Ils iront voir quatre ou cinq sites<br />

en comparant prioritairement les offres<br />

au niveau de l’encadrement scolaire et des<br />

structures d’accueil telles que les crèches, les<br />

écoles ou les maisons relais. Ils vérifieront<br />

si le chemin pour se rendre en classe ou à<br />

d’autres activités est sûr et bien organisé,<br />

à pied ou avec les transports en commun.<br />

Ils se renseignent aussi sur les services de<br />

proximité, de soins ou de prise en charge<br />

médicale… C’est ce que je définis comme<br />

l’«attractivité» d’une commune, une notion<br />

essentielle pour toute agglomération<br />

désireuse de bien préparer son avenir.<br />

Certaines communes pourront répondre<br />

à ces critères, d’autres dans une moindre<br />

mesure.<br />

Comment peuvent-elles maximiser<br />

leurs chances pour y arriver?<br />

Nous recommandons le développement<br />

d’un plan d’action cohérent avec un<br />

phasage réaliste, considérant les capacités<br />

budgétaires de la commune. L’appui<br />

que nous proposons aux responsables<br />

communaux est d’ordre stratégique. Avec<br />

nos équipes, nous les assistons à définir<br />

une vision à moyen voire à long terme<br />

autour de laquelle s’articulera le futur<br />

masterplan. Comme nous avons déjà mené<br />

à bien une bonne quinzaine de projets de<br />

ce genre, nous bénéficions aujourd’hui<br />

d’une expertise que nous avons pu affiner<br />

au fil du temps en fonction des retours<br />

d’expériences sur le terrain. J’insiste sur<br />

le fait que nous suivons une approche<br />

holistique et intégrée qui va bien audelà<br />

des considérations liées aux seules<br />

infrastructures communales. Ainsi nous<br />

traitons aussi les aspects environnementaux,<br />

les questions liées au logement, aux finances<br />

communales, voire au développement<br />

économique communal ou régional. Il est<br />

fondamental de se donner une perspective<br />

démographique pour le long terme et<br />

de l’analyser à la lumière du PAG et des<br />

différents PAP, qu’ils soient déjà votés, en<br />

cours de procédure ou en planification. Il va<br />

sans dire que cela doit aller de pair avec une<br />

analyse financière sereine et des projections<br />

réalistes. Et, considérant que «l’union fait<br />

la force», une évaluation des opportunités<br />

de création d’effets de synergie au niveau<br />

régional ou intercommunal, dans le cadre<br />

de la mise en œuvre des différentes missions<br />

communales, peut toujours constituer un<br />

levier d’optimisation.<br />

Comment s’organisent les échanges<br />

entre les représentants de la commune<br />

et vos experts ?<br />

L’élaboration d’un masterplan n’est pas<br />

une mission technique ou scientifique.<br />

Notre approche repose, dès le départ,<br />

sur le développement «fondamental» de<br />

la commune, et ce, dans le cadre d’une<br />

approche participative. Nous nous appuyons<br />

donc sur une plateforme d’échange avec<br />

un spectre plus large. Au niveau politique,<br />

toutes les parties prenantes sont impliquées<br />

d’une manière active. Les «forces vives»


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

37<br />

©MC<br />

Nohalteg<br />

Infrastrukturen<br />

Synergie<br />

Bewegung<br />

Flexibilitéit<br />

Zesummenhalt<br />

Biergerbedeelegung<br />

Lokal Integréiert<br />

Wirtschaftlech Schoul a Kannerbetreiung<br />

Entwécklung Intergenerationell<br />

Bezuelbare<br />

Gesondheet<br />

Ekonomie<br />

Circulaire<br />

Ëmwelt<br />

Gerecht<br />

Wunnen<br />

Sport a<br />

Recycling<br />

Erfarung<br />

Masterplang<br />

Modern<br />

Innovativ<br />

Betreiung<br />

Gemengen Servicer<br />

Regional Design for all<br />

Zesummenaarbecht<br />

Kommunikatioun<br />

Inklusioun<br />

Laangfristeg<br />

Objektiver<br />

Energie<br />

Integratioun<br />

Wunnraum<br />

Gemengefinanzen Mobilitéit<br />

Perspektiven<br />

Sanéierung<br />

Sozial<br />

Aktiivt Jugend<br />

a Veräinsliewen<br />

Mixitéit an Engagement<br />

Ëffentlechen Transport<br />

Regional<br />

Saisonal<br />

locales sont, elles aussi, associées à ce<br />

processus pour obtenir une photographie<br />

la plus nette possible des besoins de la<br />

commune, tant aux niveaux administratif et<br />

technique qu’au niveau sociétal.<br />

Une fois cet état des lieux achevé,<br />

quelles sont les prochaines étapes de<br />

l’élaboration du plan d’action?<br />

Pour chaque mission communale, qu’elle<br />

soit obligatoire ou facultative, il y a lieu<br />

de développer, ensemble avec les parties<br />

prenantes, des scénarios alternatifs<br />

qui seront évalués par la suite sur base<br />

de critères objectifs et neutres. Les<br />

analyses sont aussi bien quantitatives<br />

que qualitatives. C’est dans le cadre d’un<br />

débat contradictoire et constructif qu’une<br />

priorisation des scénarios et des projets<br />

relatifs est établie, et ce, en fonction des<br />

valeurs ajoutées qu’ils pourraient apporter<br />

aux citoyens et à la commune, tout en<br />

tenant compte évidemment du coût de mise<br />

en œuvre et de la faisabilité du scénario<br />

en question. C’est ainsi que cet exercice<br />

structuré permet d’établir un plan d’action<br />

cohérent et intégré. Il ne s’agit pas de<br />

mener une discussion qui se limite aux<br />

bâtiments et aux infrastructures, mais bien<br />

sur l’ensemble des besoins en matière de<br />

services communaux! Ce qui nous importe,<br />

c’est que le jeune couple pris en exemple<br />

précédemment se dise: «c’est dans cette<br />

commune que je souhaite m’installer,<br />

même si elle est relativement petite». Le<br />

masterplan est non seulement le résultat<br />

d’un processus réfléchi, mené à travers<br />

une approche participative, mais c’est<br />

également un document clé dans le cadre<br />

de la préparation et de la mise en œuvre<br />

d’un programme politique, voire d’une<br />

déclaration échevinale. Selon moi, chaque<br />

commune devrait avoir le sien! n<br />

MC Luxembourg<br />

22 Rue des Champs<br />

L-7521 Mersch, Luxembourg<br />

www.mcluxembourg.lu


38 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE<br />

Le charme<br />

de la ruralité allié<br />

à la modernité<br />

Située entre le Müllerthal et Luxembourg-Ville, Junglinster<br />

présente tous les aspects d’une commune moderne et<br />

dynamique tout en conservant son charme rural et sa<br />

tranquillité. Romain Reitz, entré au sein du conseil communal<br />

en 2003, devenu échevin en 2007, puis bourgmestre en 2015,<br />

est un témoin privilégié de l’histoire récente de la commune,<br />

mais aussi l’un des acteurs majeurs des changements opérés<br />

et décidés au sein de celle-ci. Il revient avec nous sur les<br />

différents projets réalisés ces dernières années et ceux à venir.<br />

Pouvez-vous présenter Junglinster en<br />

quelques mots?<br />

Notre commune compte 8.300 habitants<br />

et regroupe douze localités: Altlinster,<br />

Beidweiler, Blumenthal, Bourglinster, Eisenborn,<br />

Eschweiler, Godbrange, Gonderange,<br />

Graulinster, Imbringen, Junglinster et<br />

Rodenbourg. C’est la plus grande en termes<br />

d’habitants et la deuxième en superficie<br />

dans l’est du pays. Junglinster est plutôt<br />

bien située géographiquement. Nous avons<br />

en effet l’avantage d’être placés à la porte<br />

du Müllerthal et derrière le Grünewald tout<br />

en étant très proches de Luxembourg-Ville.<br />

Les transports publics tels que le réseau<br />

RGTR ou les CFL nous permettent d’être<br />

bien connectés à la capitale mais aussi aux<br />

autres grandes villes du Grand-Duché<br />

comme Echternach, Ettelbrück ou Mersch.<br />

Nous disposons également d’une zone<br />

d’activité commerciale qui croît au fur et à<br />

mesure des années et ceci est un grand atout<br />

pour la région car beaucoup de personnes<br />

venant des communes environnantes se<br />

déplacent jusqu’à Junglinster pour faire<br />

leurs achats. D’ailleurs, cette zone sera<br />

agrandie puisqu’un supermarché, un<br />

hôtel ainsi qu’un centre de loisirs y seront<br />

installés au cours des trois prochaines<br />

années.<br />

Les travaux pour créer un contournement de<br />

Junglinster nous ont aussi apporté davantage<br />

de tranquillité car ils ont permis de réguler le<br />

trafic routier au sein de nos localités.<br />

Dans la campagne, notre commune jouit<br />

aussi de très beaux paysages avec des<br />

structures de haies, des forêts et des zones<br />

classées Natura 2000.<br />

Votre commune est certifiée au niveau<br />

2 du Pacte Climat. Quels ont été les<br />

projets mis en œuvre pour obtenir cette<br />

certification?<br />

Nous montons actuellement une équipe<br />

dédiée au Pacte Climat 2.0. Nous avons<br />

effectivement obtenu la certification 2<br />

pour la première mouture grâce à quelques<br />

projets. Lorsque nous avons construit<br />

nos bâtiments communaux, nous avons<br />

travaillé avec des matériaux recyclables.<br />

Nos infrastructures fonctionnent aussi<br />

grâce à des énergies renouvelables. Tous<br />

nos bâtiments communaux sont en effet<br />

reliés à une installation de chauffage à<br />

distance qui est alimentée par du biogaz<br />

issu de la centrale «Lënster Energie» située<br />

à Gonderange. C’est un véritable atout<br />

car nous n’avons plus recours aux énergies<br />

fossiles comme le mazout pour chauffer nos<br />

bâtiments.<br />

En matière de biodiversité, nous privilégions<br />

le fauchage tardif et la plantation, à<br />

différents endroits de la commune, de<br />

parterres de fleurs, d’arbres fruitiers ou de<br />

haies. Nous travaillons notamment avec le<br />

syndicat à vocation multiple SIAS (Syndicat<br />

intercommunal pour l’assainissement du<br />

bassin hydrographique de la Syre) dans le<br />

cadre d’un projet situé entre le plateau de<br />

Gonderange et Bourglinster et sur lequel<br />

se trouvent des champs de blé et de maïs.<br />

Une fois l’automne arrivé, il n’y a plus<br />

rien sur ces parcelles. Nous y installerons<br />

donc des structures de haies et des fleurs<br />

de la région pour améliorer la biodiversité.<br />

C’est notamment en travaillant dans ce<br />

domaine que nous pouvons faire partie de<br />

ce syndicat.<br />

Qu’en est-il des projets de construction<br />

de logements à prix abordable?<br />

La population est en croissance constante.<br />

Nous prévoyons ainsi d’accueillir 9.000<br />

personnes ces prochaines années et cela<br />

implique la création de 300 nouvelles<br />

habitations. En septembre débuteront les<br />

travaux de construction de 21 logements.<br />

Il s’agit de quatre maisons à Godbrange<br />

ainsi que de dix appartements et sept<br />

maisons individuelles à Junglinster. Celles


Romain Reitz<br />

de Godbrange seront construites avec des<br />

matériaux traditionnels et recyclables tandis<br />

que les maisons à Junglinster seront en bois,<br />

sauf dans le sous-sol. Grâce à leurs toitures<br />

plates végétalisées, ces logements pourront<br />

par exemple accueillir des panneaux<br />

photovoltaïques.<br />

Ces habitations seront toutes à prix<br />

abordable. Même si le Pacte Logement<br />

2.0 n’est toujours pas signé, nous mettons<br />

en œuvre des décisions politiques qui<br />

vont dans ce sens. La complexité est de<br />

réaliser des logements à coût modéré tout<br />

en sachant que les prix de l’immobilier<br />

sont très volatiles, particulièrement dans<br />

notre commune. Notre positionnement<br />

géographique, combiné à la disponibilité<br />

des terrains, alourdissent l’équation.<br />

Une évolution de la population implique<br />

forcément d’autres décisions politiques,<br />

notamment en matière d’éducation,<br />

d’accueil et de gestion des maisons<br />

relais...<br />

Effectivement, nous avons déjà agrandi<br />

les maisons relais à Junglinster ainsi qu’à<br />

Gonderange, où nous en avons installé<br />

une nouvelle. Nous envisageons un autre<br />

projet de construction de cette envergure<br />

à Bourglinster car nous y possédons déjà<br />

les terrains pour accueillir une maison<br />

relais. Celle de Junglinster peut recevoir<br />

380 enfants des cycles un et deux. Nous<br />

prévoyons d’en construire une autre pour<br />

ceux des cycles trois et quatre.<br />

Naturellement, et en raison de la<br />

population qui augmente d’année en<br />

année, les écoles fondamentales ont<br />

aussi été agrandies et peuvent à ce jour<br />

accueillir dix classes supplémentaires.<br />

Nous comptons plus de 700 élèves dans<br />

notre commune, ces travaux étaient<br />

donc indispensables. Le Lënster Lycée<br />

International School, qui accueille<br />

“Tous nos bâtiments<br />

communaux sont<br />

reliés à une<br />

installation de<br />

chauffage à distance<br />

qui est alimentée<br />

par du biogaz issu<br />

de la centrale de<br />

Gonderange”


40 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DOSSIER<br />

les enfants et adolescents d’origine<br />

étrangère, sera lui aussi étendu. Les<br />

travaux démarreront l’année prochaine.<br />

“La complexité<br />

est de réaliser<br />

des logements<br />

à coût modéré<br />

tout en sachant<br />

que les prix de<br />

l’immobilier sont<br />

très volatiles”<br />

Le Luxembourg est un pays multiculturel,<br />

quels sont les efforts déployés par la<br />

commune en matière d’intégration?<br />

Nous avons, en interne, un collaborateur<br />

qui est responsable de ce volet. Nous<br />

travaillons également avec le GRESIL<br />

(GRoupe d’Échange et de Soutien en<br />

matière d’Intégration au niveau Local),<br />

soutenu par le ministère de la Famille, de<br />

l’Intégration et à la Grande Région.<br />

En avril dernier, nous avons accueilli 37<br />

demandeurs de protection internationale<br />

à l’ancien Euro-Hôtel à Gonderange qui<br />

est désormais transformé en une structure<br />

d’hébergement. Ce sont des familles<br />

originaires d’Érythrée, d’Irak, d’Afghanistan<br />

et de Syrie. Leurs enfants sont déjà intégrés<br />

dans les écoles de la commune, tandis que<br />

leurs parents suivent des cours de langue et<br />

entament les processus d’intégration pour, à<br />

terme, trouver du travail. Des entrepreneurs<br />

aux alentours m’ont déjà personnellement<br />

appelé pour m’indiquer qu’ils sont prêts à<br />

embaucher.<br />

Par ailleurs, tous les deux ans, nous<br />

organisons la «Fiesta Integrale» qui permet<br />

à tous les habitants de la commune de se<br />

réunir et de découvrir les spécificités de<br />

chaque culture, notamment les produits<br />

culinaires. Ce moment de partage et de<br />

folklore a malheureusement dû être annulé<br />

en raison de l’épidémie de Covid-19. De<br />

même pour le Café des langues qui reprend,<br />

malgré tout, petit à petit.<br />

Comment l’épidémie de Covid-19 a-telle<br />

été gérée dans votre commune?<br />

Dès le début, en mars 2020, nous avons<br />

pris les bonnes mesures et notre personnel<br />

communal, qu’il s’agit d’ouvriers ou<br />

fonctionnaires, a fait preuve d’une grande<br />

discipline en respectant les gestes barrières<br />

et toutes les mesures de précaution.<br />

Lorsqu’il était possible, le télétravail<br />

était obligatoire et a très bien fonctionné,<br />

même si aujourd’hui l’ensemble de nos<br />

collaborateurs est en présentiel.<br />

Nous avons également distribué des<br />

masques à nos citoyens et donné des<br />

bons d’achat à la population afin d’aider<br />

les commerces locaux et la restauration<br />

touchés par l’épidémie. Ces mêmes citoyens<br />

ont aussi fait preuve d’un élan de solidarité<br />

en organisant un groupe pour aider les<br />

plus vulnérables et les personnes âgées à<br />

réaliser certaines tâches comme les achats<br />

de première nécessité.<br />

Étant donné le recul de l’épidémie et la<br />

vaccination, cet été marque aussi la première<br />

édition de la «Lënster Plage» en extérieur<br />

pour que les personnes puissent se retrouver<br />

et parvenir à recréer du lien social.<br />

Comment la commune de Junglinster<br />

prend-elle le virage de la digitalisation?<br />

La digitalisation est un sujet qui est<br />

évidemment mis sur la table à chacune de<br />

nos réunions. Nous avons déjà introduit<br />

le mode de paiement «Digicash» et nous<br />

réfléchissons à mettre en place la facturation<br />

par email afin d’éviter l’utilisation excessive


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

41<br />

du papier. Cet aspect entre notamment<br />

dans les réflexions qui s’articulent autour<br />

du Pacte Climat.<br />

Le service de communication travaille<br />

également sur la signalétique des sentiers<br />

pédestres. Nous veillons à installer<br />

des «QR Codes» en lieu et place des<br />

grands panneaux explicatifs pour éviter<br />

la pollution visuelle de nos beaux<br />

paysages. Il suffit de scanner le code sur<br />

son smartphone afin d’obtenir toutes les<br />

informations relatives à l’endroit où l’on<br />

se situe. Il en va de même pour les noms<br />

de rues par exemple.<br />

En ce qui concerne la communication<br />

institutionnelle, nous sommes présents<br />

en ligne via notre site internet, mais aussi<br />

via les réseaux sociaux tels que Facebook<br />

et Instagram. Notre magazine «Mag<br />

Junglinster» est également distribué sur<br />

tous les canaux disponibles, à savoir en<br />

ligne et sur le support papier, et sera très<br />

prochainement relooké.<br />

Quels sont les grands défis à venir pour<br />

la commune?<br />

Comme au niveau national, les sujets<br />

qui tournent autour des logements et de<br />

l’impact climatique font partie des défis de<br />

toutes les communes, dont la nôtre.<br />

“Nous réfléchissons<br />

à la facturation<br />

par email<br />

afin d’éviter<br />

l’utilisation<br />

excessive du papier”<br />

Le prochain défi est lié à l’augmentation<br />

du nombre d’habitants. Nous prévoyons<br />

l’extension de l’administration communale<br />

qui accueillera très bientôt 17 bureaux<br />

supplémentaires.<br />

Il s’agit de trouver l’équilibre entre<br />

les prévisions de la croissance de la<br />

population et les investissements dans<br />

les infrastructures. Être trop en avance<br />

ou être trop en retard nuirait au bon<br />

fonctionnement de la commune.<br />

Un dernier mot sur votre parcours au<br />

sein de Junglinster?<br />

J’ai démarré la politique en 1995 et je suis<br />

entré au conseil communal de Junglinster<br />

en 2003, avant de devenir échevin en 2007,<br />

puis bourgmestre en 2015. Ces 18 années<br />

passées à la direction de la commune m’ont<br />

énormément apporté.<br />

La politique communale, c’est avant tout<br />

une vocation. À Junglinster, même si<br />

les différences politiques existent, nous<br />

trouvons toujours un terrain d’entente.<br />

Personnellement, j’ai toujours voulu faire<br />

évoluer les choses. En ce sens, nous avons<br />

réalisé de nombreux projets et construit<br />

des écoles ou des grandes salles de sport.<br />

Nous avons acheté des terrains et investi<br />

dans de nombreux domaines pour les<br />

citoyens. n<br />

Administration communale<br />

de Junglinster<br />

12, rue de Bourglinster<br />

L-6112 Junglinster<br />

www.junglinster.lu


42 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE<br />

Bissen fait peau<br />

neuve…<br />

Ces deux dernières années ont été productives pour la<br />

commune de Bissen. Il faut dire que son bourgmestre, David<br />

Viaggi, a de grandes ambitions. À travers la refonte du PAG, il a<br />

initié de nombreux projets dans des domaines variés tels que le<br />

tourisme, la mobilité, la planification des premiers logements<br />

à coût modéré de la commune ainsi que l’aménagement<br />

des infrastructures et la modernisation de l’administration<br />

accompagnant qualitativement la croissance démographique.<br />

Tour d’horizon d’un programme communal bien chargé pour<br />

ces prochaines années…<br />

En vacances à Bissen<br />

C’est au cœur de la forêt de Bissen, dont la<br />

commune possède une centaine d’hectares,<br />

qu’une trentaine de kilomètres de chemins<br />

pédestres et de pistes cyclables ont été<br />

aménagés. Appréciés par les citoyens, ces<br />

chemins devraient donner un coup de<br />

pouce au tourisme dans la commune. «Nous<br />

sommes en train de placer une signalisation<br />

sur ces parcours ainsi que des installations<br />

de fitness, permettant aux utilisateurs d’y<br />

combiner différentes activités sportives.<br />

La même signalisation sera appliquée dans<br />

le centre du village ainsi que dans la zone<br />

industrielle et à travers tous les points<br />

d’intérêt de notre commune», explique le<br />

bourgmestre. Il espère également qu’un<br />

chemin auto-pédestre national passera à<br />

l’avenir par ces nouvelles pistes, à l’image<br />

de la Piste Cyclable 12 qui les traverse déjà.<br />

Pour continuer à développer le tourisme<br />

dans ses localités, David Viaggi a par<br />

ailleurs eu l’idée de réaménager l’ancienne<br />

maison des garde-barrières des CFL. Cette<br />

dernière se situe le long d’une piste cyclable<br />

et sera réaménagée en un établissement de<br />

restauration appelé «cyclo-croc» destiné<br />

aux randonneurs et cyclistes. Il détaille:<br />

«Nous allons entamer très prochainement<br />

les travaux de rénovation des lieux. Nous<br />

avons déjà établi un cahier des charges en vue<br />

du choix d’un exploitant qui devra respecter<br />

certaines conditions; nous voudrions en<br />

effet créer un menu typique, simple et<br />

sain pour qu’il soit adapté aux personnes<br />

fréquentant les pistes environnantes».<br />

Le cyclo-croc disposera également<br />

d’une terrasse dont les familles pourront<br />

profiter et de toutes les infrastructures<br />

nécessaires aux cyclistes: station de lavage<br />

et de réparation, bornes de recharge,<br />

stationnements pour vélos, etc. L’exploitant<br />

aura à sa disposition deux cargo-bikes pour<br />

ses livraisons à domicile ou aux entreprises<br />

de la zone d’activité. Sa localisation n’étant<br />

pas accessible en voiture, la commune a<br />

également prévu une remorque électrique<br />

pour assurer l’approvisionnement du snack.<br />

Les frais de gestion à charge de l’exploitant<br />

seront donc très bas. «Lorsque nous le lui<br />

avons présenté, le ministère du Tourisme<br />

s’est montré très enthousiaste à l’idée de<br />

l’élaboration de ce concept! Le cyclo-croc<br />

deviendrait en effet un point de rencontre<br />

pour l’organisation de randonnées ou de<br />

balades à vélo ainsi qu’un lieu de restauration<br />

en fin de parcours. Nous espérons pouvoir<br />

l’inaugurer en février 2022».<br />

Les ambitions de Bissen vont encore plus<br />

loin avec la reconversion de son moulin,<br />

situé à l’entrée de la commune, en un<br />

Bed & Bike d’une quinzaine de chambres.<br />

Classé patrimoine culturel, le moulin, qui<br />

produisait à l’origine de la farine locale,<br />

pourra d’ici 2026 accueillir les touristes ou<br />

les personnes en voyage d’affaires autour des<br />

tables de son restaurant. Le bourgmestre<br />

développe: «Nous voulons également<br />

y offrir un service de location de vélos<br />

pour les personnes qui s’y rendraient en<br />

voiture. L’hôtel offrira également toute une<br />

panoplie de services aux cyclotouristes afin<br />

qu’ils puissent entretenir leurs montures».<br />

Enfin, la commune a entamé des<br />

négociations avec l’ArcelorMittal pour le<br />

rachat ou la location des anciennes maisons<br />

ouvrières. Construites vers 1900 et laissées<br />

à l’abandon depuis une trentaine d’années,<br />

ces anciennes habitations font partie de<br />

l’héritage culturel de Bissen qui voudrait y<br />

créer d’ici 2025 un atelier pour artistes ainsi<br />

qu’un espace d’exposition qui retracera son<br />

histoire. «L’itinéraire idéal du touriste se<br />

composerait alors d’une nuit dans l’ancien<br />

moulin de Bissen, d’une balade sur nos<br />

chemins, d’un snack au cyclo-croc ainsi que<br />

d’une visite à notre centre d’exposition!», se<br />

réjouit David Viaggi.<br />

Repenser son PAG<br />

Ces projets touristiques s’inscrivent<br />

dans une refonte plus large du PAG. Le<br />

bourgmestre précise: «Nous n’avons pas<br />

fait d’extension du périmètre du PAG et<br />

avons même réduit certaines zones pour<br />

garantir un développement qualitatif<br />

dans le temps». Ayant connu une forte<br />

croissance démographique depuis 2010<br />

avec la revalorisation de plusieurs terrains<br />

et la création de nouveaux quartiers, Bissen<br />

a voulu faire grandir ses infrastructures<br />

en parallèle. Ainsi, la commune fait<br />

évoluer ses services, notamment avec<br />

la création de départements «sport» et<br />

«communication» et l’agrandissement de<br />

son service technique. Pour accompagner


ces évolutions, l’administration déménagera<br />

dans de nouveaux locaux au centre-ville<br />

qui comprendront également un centre<br />

culturel. Dans ce cadre, le croisement entre<br />

la N22 et l’A7 sera revu afin de fluidifier<br />

le trafic.<br />

“Une trentaine<br />

de kilomètres de<br />

chemins pédestres<br />

et de pistes cyclables<br />

ont été aménagés”<br />

L’actuelle place communale, située<br />

stratégiquement entre la maison relais,<br />

le préscolaire et l’école fondamentale,<br />

sera reconvertie en salles de restauration<br />

collective et de réunion au service de<br />

l’ensemble du campus scolaire dont la<br />

zone sera limitée à 30 km/h. Tous les sites<br />

pourront être reliés à pied ou à vélo grâce à<br />

des voies sécurisées, et ce, afin d’encourager<br />

les habitants – et surtout les écoliers – à<br />

privilégier la mobilité douce. «Nous avons<br />

également planifié l’extension de la crèche<br />

actuelle ainsi que la création d’une nouvelle<br />

crèche en forêt pour favoriser le contact<br />

des enfants avec la nature et qui pourra<br />

accueillir une trentaine d’enfants en bas<br />

âge», ajoute le bourgmestre.<br />

Enfin, Bissen bénéficie de l’eau de ses<br />

deux puits qui lui permettent d’en tirer<br />

l’ensemble de sa consommation, soit 700<br />

à 750 m 3 par jour. David Viaggi ajoute:<br />

«Nos bassins ne suffisent plus à stocker<br />

l’eau nécessaire à l’approvisionnement<br />

des ménages, c’est pourquoi nous avons<br />

planifié la construction d’un bassin adapté<br />

à la croissance de la population pour les<br />

prochaines années. Le projet du nouveau<br />

collecteur d’eau de pluie ainsi que des<br />

eaux usées s’achèvera en octobre de<br />

l’année courante. Ceci afin de garantir une<br />

meilleure gestion des eaux résiduaires».<br />

David Viaggi<br />

David Viaggi a pour ambition de<br />

moderniser sa commune tant au niveau<br />

de ses infrastructures que de sa mentalité:<br />

«Nous ne voulons pas seulement être un<br />

bureau administratif mais aussi un lieu de<br />

dialogue avec le citoyen. Je vois la commune<br />

comme un puzzle comprenant plusieurs<br />

pièces (mobilité, logement, infrastructures,<br />

etc.) que nous devons réussir à assembler.<br />

Nous essayons de progresser dans ces<br />

domaines tout en accompagnant l’évolution<br />

démographique et en restant à l’écoute des<br />

besoins des habitants. Nous avons pour cela<br />

mis en place un service de communication<br />

avec de nombreux outils pour rester proches<br />

de ces derniers».<br />

L’avènement du logement à coût modéré<br />

Les premiers logements à coût abordable<br />

de Bissen verront le jour dans le quartier<br />

«An der Bléi». Ce dernier comprendra<br />

des maisons unifamiliales, des résidences,<br />

des logements à coût modéré créés en<br />

collaboration avec la SNHBM ainsi que des


44 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DOSSIER<br />

logements encadrés destinés aux personnes<br />

âgées et reprenant environ 80 chambres.<br />

D’autres projets de ce type sont également<br />

en cours de planification: «En 2020, nous<br />

avons acquis les bâtiments inoccupés du<br />

quartier de la Laiterie dont l’aspect se<br />

dégradait. Nous voulons y construire des<br />

logements abordables, quelques commerces<br />

de proximité ainsi que des logements<br />

destinés aux jeunes de la commune. La crise<br />

a en effet révélé l’instabilité de leur situation,<br />

au sein de familles où l’ambiance est parfois<br />

conflictuelle. Nous voulons donc créer 12<br />

à 18 chambres qui pourraient les accueillir<br />

pendant une période allant de six mois à<br />

deux ans et pendant laquelle ils seraient<br />

encadrés par les éducateurs de la maison<br />

des jeunes et de l’office social dans l’objectif<br />

d’être réinsérés au sein de la société».<br />

“Nous ne voulons<br />

pas seulement<br />

être un bureau<br />

administratif mais<br />

aussi un lieu<br />

de dialogue avec<br />

le citoyen”<br />

Enfin, la commune négocie actuellement<br />

avec des propriétaires privés – en<br />

collaboration avec le ministère du Logement<br />

et la SNHBM – le rachat d’un terrain de<br />

4 ha afin d’y créer des logements abordables.<br />

Une partie de ces terrains serait réservée à<br />

la création d’infrastructures publiques, dans<br />

un futur lointain.<br />

Mobility Management Plan<br />

Depuis sa création en 2004, la zone<br />

d’activité et commerciale de Bissen n’a<br />

cessé de grandir. Si la commune prévoit<br />

d’y installer son atelier communal lors de<br />

son déménagement dans environ quatre<br />

ans, les terrains destinés aux entreprises<br />

s’y font rares: «Les quelques hectares qu’il<br />

reste à développer sont en mains privées.<br />

Si le projet de création d’un datacenter<br />

Google aboutit, alors Bissen affichera<br />

complet et n’aura plus d’emplacements<br />

pour accueillir de nouvelles sociétés dans sa<br />

zone d’activité».<br />

Pour y fluidifier le trafic, la commune<br />

souhaite installer trois ronds-points sur<br />

la N7 et y réduire la vitesse à 50 km/h.<br />

Elle aimerait également installer à travers<br />

le zoning des pistes en site propre pour<br />

piétons et cyclistes. Actuellement seule la<br />

ligne de bus Ettelbruck-Mersch passe par<br />

Bissen, mais elle n’est pas suffisante pour<br />

gérer l’afflux des employés du zoning aux<br />

heures de pointe. Manquant de soutien<br />

de la part du ministère de la Mobilité à ce<br />

niveau, Bissen s’est lancée dans la création<br />

d’un plan de Mobility Management: «Avec<br />

l’aide du bureau d’études Schroeder &<br />

Associés, nous réaliserons dès ce mois de<br />

juillet des entretiens individuels avec toutes<br />

les entreprises. Nous analyserons ensuite<br />

leurs besoins et les problématiques qu’elles<br />

rencontrent afin de créer un catalogue de<br />

mesures à déployer soit par la commune,<br />

soit par les entreprises ou encore de manière<br />

conjointe. J’assisterai personnellement à ces<br />

entretiens pour comprendre également<br />

leurs besoins à d’autres niveaux», assure le<br />

bourgmestre. n<br />

Administration communale de Bissen<br />

1 Rue des Moulins<br />

L-7784 Bissen<br />

commune@bissen.lu<br />

www.bissen.lu


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

45


46 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

BRÈVES COMMUNALES – CENTRE<br />

PAR PIERRE BIRCK<br />

MERSCH<br />

Le centre aquatique Krounebierg de<br />

Mersch a assoupli les mesures prises<br />

contre le Covid-19 dans le cadre de ses<br />

conditions d’accueil. Entre temps, elle<br />

a aussi lancé un site internet flambant<br />

neuf. Les usagers profitent ainsi d’une<br />

navigation plus ergonomique et de visuels<br />

plus attirants. Il est désormais aussi plus<br />

facile de réserver un créneau ou de passer<br />

des commandes par le webshop.<br />

<br />

Source: mersch.lu<br />

STRASSEN<br />

La classe de cycle 3 des enseignants<br />

Hoffmann et Thein a pu découvrir les<br />

locaux de l’administration communale<br />

le 18 juin dernier lors d’une visite guidée<br />

de la commune. Le bourgmestre, Nico<br />

Pundel, a conduit les écoliers à travers la<br />

ville. Il a présenté les différents services<br />

et expliqué leurs tâches respectives.<br />

<br />

Source: strassen.lu<br />

CONTERN<br />

Le collège échevinal de la commune<br />

de Contern a décidé d’offrir un<br />

cadeau à chaque ménage pour<br />

célébrer la fête nationale. Il leur a<br />

notamment offert un crémant et a<br />

invité ses citoyens à lui envoyer une<br />

photo d’eux lors de leur dégustation.<br />

<br />

Source: contern.lu<br />

BISSEN<br />

Il est porté à la connaissance du public<br />

qu’en sa séance du 3 juin 2021 le conseil<br />

communal a marqué son accord pour<br />

le projet de refonte complète du plan<br />

d’aménagement général (PAG) de la<br />

commune de Bissen.<br />

<br />

Source: bissen.lu<br />

STEINFORT<br />

La commune, en collaboration avec<br />

Aktikulti asbl, a lancé l’exposition<br />

«Impfstoff» le 19 juin dernier. Celle-ci<br />

consiste à créer des objets d’art pour<br />

réaliser une exposition colorée, joyeuse<br />

et pleine d’espoir en vue de la fin de la<br />

pandémie de Covid-19. Près de 200<br />

lanternes et capteurs de rêves ont été<br />

fabriqués pour l’occasion.<br />

<br />

Source: steinfort.lu<br />

<br />

MAMER<br />

La commune de Mamer ne cesse d’investir dans les<br />

infrastructures pour améliorer le bien-être et la qualité de vie<br />

de ses habitants et des travailleurs. Elle informe qu’elle a édité<br />

une brochure donnant des explications sur tous les grands<br />

projets urbanistiques qui seront réalisés ou entamés durant<br />

cette année. La brochure a été distribuée à tous les ménages<br />

de la commune mais se trouve aussi en version digitale sur le<br />

site internet.<br />

<br />

Source: mamer.lu<br />

LUXEMBOURG-VILLE<br />

La nouvelle crèche municipale de Gasperich a été inaugurée<br />

en juin dernier. D’une capacité de 81 places, celle-ci prend<br />

en charge des enfants de la naissance à quatre ans. La<br />

crèche s’organise sur deux niveaux, formant chacun un U. La<br />

conception des espaces gravitant autour du patio central, créé<br />

par la superposition inversée des deux volumes en U, est un<br />

élément essentiel du projet permettant au soleil de pénétrer de<br />

toute part au cœur du bâtiment.<br />

<br />

Source: vdl.lu<br />

KEHLEN<br />

Le collège échevinal et le conseil communal ont décidé d’offrir<br />

à chaque citoyen un bon d’achat d’une valeur de dix euros<br />

afin de soutenir financièrement les associations et commerces<br />

locaux frappés par la crise du Covid-19. Les bons d’achat<br />

seront distribués dans le courant du mois d’août et pourront<br />

ensuite être utilisés ou offerts comme don à titre gracieux aux<br />

commerces et aux associations participants de la commune<br />

jusqu’au 31 décembre 2021.<br />

<br />

Source: kehlen.lu<br />

Lukas Roth Fotografie<br />

HESPERANGE<br />

Le 1 er juillet dernier s’est tenue une<br />

réunion d’information au CELO au<br />

sujet du contournement Hesperange-<br />

Alzingen et de son impact positif,<br />

améliorant la qualité de vie. Celle-ci<br />

s’est notamment déroulée en présence<br />

de François Bausch, ministre de la<br />

Mobilité et des Travaux publics.<br />

<br />

Source: hesperange.lu<br />

MAMER<br />

Youth&Work est une asbl qui offre<br />

un accompagnement individuel et<br />

du conseil aux plus jeunes et aux<br />

jeunes adultes dans leur recherche<br />

de formation et d’emploi. Ce service<br />

est volontaire et gratuit. Youth&Work<br />

travaille dans ce contexte avec le<br />

ministère du Travail, les cantons et<br />

les communes, les entreprises et les<br />

écoles ainsi que les instituts de conseil<br />

et de formation. Mamer collabore<br />

étroitement avec l’association pour<br />

lutter contre le chômage des jeunes.<br />

<br />

Source: mamer.lu<br />

KOPSTAL<br />

La commune a signé, en date du 3<br />

juin, le pacte du vivre ensemble en<br />

présence de Corinne Cahen, ministre<br />

de la Famille, de l’Intégration et à la<br />

Grande Région, et d’Emile Eicher,<br />

président du SYVICOL. Ce pacte<br />

permet une collaboration renforcée<br />

entre la commune, la commission<br />

d’intégration, le ministère de la Famille<br />

ainsi que les associations ASTI et CEFIS.<br />

<br />

Source: kopstal.lu<br />

LUXEMBOURG-VILLE<br />

Le parking Knuedler sera fermé du<br />

21 juin à fin novembre 2021 dans<br />

le cadre des travaux de rénovation<br />

et d’extension, excepté pour les<br />

abonnés long terme. Une signalisation<br />

afférente sera mise en place aux<br />

abords du parking. Afin de guider<br />

les automobilistes au mieux vers les<br />

emplacements libres et de connaître<br />

avec précision et en temps réel le<br />

nombre de places disponibles, la Ville<br />

recommande aux usagers de la route<br />

de se référer au système de guidage<br />

dynamique (Parkleitsystem) et de<br />

consulter le taux d’occupation des<br />

parkings dans l’application mobile<br />

cityapp–VDL, sur parking.vdl.lu ou sur<br />

maps.vdl.lu.<br />

<br />

Source: vdl.lu


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48 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

Strassen, une commune<br />

pour tous<br />

PAR CLAIRE SIBELLA<br />

Selon Nico Pundel, bourgmestre de la commune de Strassen,<br />

l’aménagement du territoire constitue une question clé sur<br />

laquelle tout se joue. Sa situation de commune limitrophe à<br />

la Ville de Luxembourg fait d’elle un endroit très convoité en<br />

matière de construction. L’évolution est désirée mais elle doit<br />

être réfléchie, cadrée et maîtrisée.<br />

conseillers communaux. Les fonds consentis<br />

sont estimés entre 23 et 25 millions d’euros.<br />

Parallèlement, sur le terrain de football<br />

actuel, la commune construira de nouvelles<br />

écoles et des structures d’accueil.<br />

En matière de logements à coût modéré,<br />

l’action de Strassen se veut durable.<br />

La commune dispose de plus de 40<br />

appartements loués à titre de logements<br />

sociaux. Quant aux rachats de terrains<br />

aux promoteurs auxquels la commune<br />

procèdera, ils seront revendus sous deux<br />

formes: bail emphytéotique ou location<br />

sociale. La qualité de construction des<br />

logements à coût modéré est identique à<br />

celle des autres habitations. Nico Pundel<br />

souligne: «Il nous tient à cœur de maintenir<br />

une qualité identique dans nos constructions<br />

pour tous les habitants: nous avons bâti une<br />

résidence en bois de onze appartements de<br />

très haute qualité qui en témoigne».<br />

Construire durablement<br />

Strassen est l’une des communes les<br />

plus chères du pays. Nombreux sont les<br />

promoteurs qui souhaitent investir et<br />

construire, tant et si bien que la commune<br />

éprouve parfois des difficultés à maîtriser<br />

le rythme qui s’impose à elle. Nico<br />

Pundel explique: «De manière générale,<br />

les communes de l’entourage de la Ville<br />

partagent ce sentiment: on veut que la<br />

commune évolue, on est conscients qu’on<br />

doit construire. Chez nous, les PAP sont<br />

constamment votés. Nous ne désirons<br />

pas accélérer le rythme de construction,<br />

déjà suffisamment soutenu. Nous ne<br />

voulons pas non plus y faire obstacle, mais<br />

nous établissons le cadre adéquat pour<br />

le maîtriser. Les prix ont atteint de tels<br />

niveaux que les Strassenois ne peuvent<br />

plus se permettre d’acheter. Les capitaux<br />

Nico Pundel<br />

viennent de l’étranger. Ceci nous frustre<br />

beaucoup, nous les politiques locaux,<br />

car les solutions nous échappent pour<br />

répondre aux difficultés de nos habitants».<br />

Pour y remédier, Strassen envisage de faire<br />

signer une convention aux promoteurs<br />

qui lancent de nouveaux PAP. Il s’agit<br />

de négocier avec eux le rachat par la<br />

commune d’une partie des appartements<br />

à des prix abordables. La commune<br />

projette de revendre ces appartements à<br />

des conditions qu’elle-même définit. Ainsi,<br />

chacun s’y retrouve: les promoteurs qui<br />

veulent vendre et la commune qui entend<br />

que sa population soit mixte.<br />

Parmi les grands projets de construction,<br />

discutés lors du prochain conseil communal<br />

de juillet, la réalisation d’un complexe<br />

sportif et d’un terrain de football à bâtir<br />

autour des thermes sera soumise au vote des<br />

Strassen agit en faveur de l’environnement<br />

Outre la création d’un poste d’ingénieur<br />

technicien pour améliorer la position de<br />

la commune dans ce domaine, elle dispose<br />

d’une Climat Team, au sein de laquelle des<br />

citoyens de tous horizons se rassemblent<br />

pour travailler sur le sujet. Ce regroupement<br />

est particulièrement actif et réellement<br />

engagé. Nico Pundel ajoute: «La Climat<br />

Team bouillonne de belles idées, travailler<br />

avec elles est vraiment un plaisir».<br />

La commune opère par ailleurs une refonte<br />

des taxes déchets pour limiter le contenu<br />

des poubelles grises. De grandes campagnes<br />

de sensibilisation auront lieu cet automne<br />

et tout au long de l’année 2022.<br />

Enfin, Strassen a bâti une nouvelle école<br />

modulaire dont la toiture est faite pour<br />

être équipée en cellules photovoltaïques,<br />

tout comme l’est le bâtiment communal<br />

où l’alimentation en énergie se fait par<br />

voie directe, les bornes de la commune<br />

y étant reliées. Le bourgemstre conclut:<br />

«Strassen est un endroit où il fait bon<br />

vivre et nous faisons tout pour qu’elle<br />

le reste. Nous voulons qu’elle soit une<br />

commune pour tous!». n


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un des acteurs majeurs dans le domaine<br />

de la construction.<br />

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un haut degré de professionnalisme<br />

à tous les niveaux, y compris de ses<br />

fournisseurs et sous-traitants. Cette<br />

performance se traduit par un planning<br />

réfléchi, des solutions créatives,<br />

le respect des engagements et<br />

la qualité des produits et services<br />

fournis.<br />

Nous avons mis en place un système<br />

de management basé sur une<br />

démarche d’amélioration continue<br />

et le principe du LEAN, qui consiste<br />

en la recherche de la performance<br />

(en matière de productivité, de<br />

qualité, de délais et de couts) en vue<br />

d’éliminer le gaspillage.<br />

Conscients des enjeux actuels, ces<br />

innovations sont notamment<br />

possibles grâce au développement<br />

d’outils digitaux (plannings de flux<br />

de marchandises, digitalisation des<br />

process…).<br />

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50 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

CONSEILS & SERVICES AUX PME<br />

De l’importance de<br />

professionnaliser sa fonction<br />

Achats<br />

60% des entreprises ont reconsidéré les priorités stratégiques de leur service Achats en raison<br />

de la crise du coronavirus. C’est ce que dévoile la 3 e enquête sur l’approvisionnement numérique<br />

(ou «Digital Procurement») réalisée par PwC. En révélant la fragilité de certaines chaines<br />

d’approvisionnement, la crise a fait de la gestion des achats un nouvel enjeu stratégique qui a<br />

beaucoup à gagner de la transformation digitale. Explications avec Yoliana Bayona Camargo,<br />

directrice, et Frédéric Chapelle, associé chez PwC Luxembourg.<br />

PwC a récemment publié la 3 e édition de<br />

son enquête sur le «Digital Procurement».<br />

Quelles sont les conséquences de la crise<br />

sanitaire d’après cette étude?<br />

YB: L’enquête révèle que, dans le contexte<br />

de la crise sanitaire, la digitalisation perd<br />

légèrement du terrain dans la liste des<br />

priorités stratégiques des services Achats,<br />

bien qu’elle y occupe la troisième position,<br />

derrière la réduction des coûts et le sourçage<br />

des fournisseurs. Malgré tout, elle confirme<br />

que la transformation numérique des<br />

fonctions Achats a progressé régulièrement<br />

ces dernières années, et même plus<br />

rapidement qu’attendu, peut-être en partie<br />

grâce à la nature de la crise qui a nécessité,<br />

pour respecter la distanciation sociale, une<br />

utilisation accrue des outils digitaux.<br />

FC: La crise a malheureusement démontré,<br />

dans un certain nombre de cas, la faiblesse<br />

de la chaine logistique. La saga des masques<br />

est particulièrement révélatrice à cet égard<br />

et témoigne d’un manque de maturité de<br />

nombreuses entreprises dans la gestion<br />

de leur chaine d’approvisionnement, bien<br />

souvent parce que la fonction Achats en<br />

tant que telle fait généralement figure de<br />

parent pauvre. C’est une fonction backoffice<br />

considérée comme peu rentable, voire<br />

comme un mal nécessaire. Or, je pense que<br />

la crise a démontré son importance. Toutes<br />

les entreprises et institutions publiques qui<br />

ont sécurisé leurs fournisseurs et établi de<br />

bons contrats sont restées fortes.<br />

D’autres événements récents, comme le<br />

blocage du canal de Suez, ont mis en lumière<br />

l’importance de la sécurisation de la chaine<br />

d’approvisionnement. De nombreuses<br />

sociétés fonctionnent avec des stocks<br />

très réduits et le moindre incident peut<br />

remettre en cause leur capacité à vendre et à<br />

satisfaire leurs clients. C’est pourquoi elles<br />

tendent désormais à standardiser certains<br />

processus, notamment via des outils cloud<br />

qui permettent de sécuriser la sélection de<br />

leurs fournisseurs et de lancer des appels<br />

d’offres de manière automatisée, le tout en<br />

réduisant même certains coûts.<br />

Et puis, au-delà de ces événements certes<br />

exceptionnels, l’heure est à la transparence:<br />

de plus en plus de clients sont attentifs<br />

à la traçabilité des produits. Ce souci,<br />

concomitant à l’émergence de critères ESG,<br />

revalorise également la fonction Achats et<br />

s’accompagne, dans un certain nombre de<br />

cas, de relocalisations.<br />

“La transformation<br />

numérique des<br />

fonctions Achats<br />

a progressé<br />

régulièrement ces<br />

dernières années”<br />

L’enquête met en évidence trois groupes<br />

de cas d’usage pour lesquels PwC<br />

propose une stratégie de développement<br />

différente. Quels sont-ils?<br />

YB: Les trois groupes de cas d’usage<br />

correspondent à des niveaux de maturité<br />

différents dans le processus d’automation.<br />

Le premier rassemble les cas d’usage<br />

«fondamentaux», à savoir les solutions<br />

Procure-to-pay, Source-to-contract et des<br />

outils d’analyse de données qui forment la base<br />

de la digitalisation de la fonction Achats et pour<br />

lesquels nous recommandons de poursuivre<br />

le développement de bonnes pratiques,<br />

d’harmoniser les processus et d’augmenter le<br />

nombre d’utilisateurs et le périmètre d’achat.<br />

Les cas d’usage du second groupe, dits «de<br />

développement», sont implémentés dans<br />

les services Achats ayant atteint un certain<br />

degré de maturité et cherchant à répondre<br />

à des besoins additionnels. Il peut s’agir,<br />

entre autres, de recourir à des portails<br />

collaboratifs, d’automatiser certaines tâches<br />

administratives ou d’améliorer la traçabilité<br />

de la chaine d’approvisionnement et la<br />

connaissance des fournisseurs. Dans ce<br />

cas, nous conseillons de mesurer la valeur<br />

ajoutée de certains cas d’usage, d’accélérer<br />

le développement des plus prometteurs et<br />

de les déployer dans toute l’organisation.<br />

Enfin, le troisième groupe, qui rassemble<br />

les cas d’usage à fort potentiel de<br />

développement, repose sur des technologies<br />

plus poussées, telles que l’intelligence<br />

artificielle, permettant par exemple le<br />

recours à des assistants virtuels ou des outils<br />

de sourçage intelligents. C’est également<br />

à ce niveau de maturité qu’il devient<br />

pertinent de s’intéresser à la gestion des<br />

risques, notamment en s’enquérant de la<br />

capacité de livraison de ses fournisseurs,<br />

en améliorant son processus de sélection<br />

et en multipliant les catalogues de ses<br />

partenaires potentiels. Finalement, plus<br />

un service Achats gagne en maturité dans<br />

son processus de digitalisation, plus il aura<br />

d’options à connecter à son système pour<br />

augmenter son efficacité.<br />

Dans cette étude, PwC expose sa vision<br />

du parcours de l’acheteur de demain.<br />

Pouvez-vous nous la présenter en<br />

quelques mots?<br />

FC: Son parcours sera soutenu par différents


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

51<br />

Yoliana Bayona Camargo et Frédéric Chapelle<br />

cas d’usage à fort potentiel qui faciliteront<br />

les tâches du quotidien et augmenteront la<br />

valeur ajoutée de la fonction Achats. L’un<br />

de ceux-ci sera l’automatisation des achats<br />

à faible valeur ajoutée afin que les acheteurs<br />

puissent concentrer leur attention sur les<br />

tâches à forte valeur ajoutée, comme des<br />

appels d’offres complexes ou des achats très<br />

spécifiques qui différencient leur groupe.<br />

YB: Dans son parcours, l’acheteur de demain<br />

sera également attentif à la gestion des risques<br />

liés à ses fournisseurs, soit en les diversifiant,<br />

soit en relocalisant la production d’éléments<br />

stratégiques. Il cherchera également à<br />

rendre ses processus plus intelligents,<br />

notamment en recourant à l’exploration<br />

de données pour identifier les derniers<br />

goulets d’étranglement et les éliminer, ainsi<br />

qu’à automatiser ses interactions avec ses<br />

fournisseurs en recourant à des assistants<br />

virtuels par exemple.<br />

PwC propose divers services en termes<br />

de «Digital Procurement». Quelles sont<br />

les caractéristiques de votre approche et<br />

les conseils que vous donneriez à une<br />

entreprise désireuse de se lancer dans<br />

la transformation digitale de sa fonction<br />

Achats?<br />

FC: Chez PwC, nous traitons chaque client<br />

de manière spécifique et unique en fonction<br />

de ses besoins et de ses objectifs, mais aussi<br />

de sa taille et de sa maturité. En effet,<br />

nous nous adressons aussi bien à de grands<br />

groupes, pour lesquels notre message est<br />

déjà clair, qu’à des PME qui utilisent Word<br />

et Excel pour réaliser le suivi de leurs<br />

achats. Ces entreprises peu matures dans la<br />

gestion de leur approvisionnement, nous les<br />

conseillons sur la sélection des fournisseurs,<br />

la sécurisation de leurs catalogues, la<br />

négociation des contrats, l’établissement<br />

des bons de commande ou encore la<br />

réception et le paiement des factures. Au fur<br />

et à mesure qu’elles se professionnalisent,<br />

nous recommandons des solutions d’eprocurement<br />

simples et relativement peu<br />

chères qui apporteront une réelle valeur<br />

ajoutée, jusqu’à la mise en place de solutions<br />

complètes, éventuellement renforcées par<br />

une plateforme de gestion du changement<br />

rendant leur adoption intuitive. Ainsi, nous<br />

accompagnons nos clients de l’élaboration<br />

de leur stratégie à son exécution, sur<br />

l’ensemble de la chaine des achats, et ce,<br />

quelle que soit leur taille. Dans la plupart<br />

des cas, le retour sur investissement s’opère<br />

en moins d’un an.<br />

Nous accompagnons aussi les clients<br />

du secteur public, qui font face à des<br />

problématiques particulières liées à la<br />

procédure de passation des marchés publics.<br />

Au-delà de la partie relative aux achats, il y a<br />

tout un mécanisme d’engagement financier<br />

parfois complexe lié à une comptabilité<br />

budgétaire, qui est au cœur de la fonction<br />

finance dans le secteur public. n<br />

PwC Luxembourg<br />

2, rue Gerhard Mercator<br />

L-1014 Luxembourg<br />

www.pwc.lu


52 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

CONSEILS & SERVICES AUX PME<br />

Accompagner<br />

les PME dans leur<br />

transformation<br />

digitale<br />

À la direction de CK Group depuis février dernier, David<br />

Gray a consacré sa carrière au domaine de l’informatique<br />

documentaire. Grâce à sa solide expérience dans la direction<br />

de diverses sociétés actives dans ce secteur, il semble tout<br />

indiqué pour reprendre les rennes du groupe fêtant ses 75 ans<br />

cette année. Il nous livre dans cette interview son analyse de la<br />

transformation digitale des entreprises luxembourgeoises et<br />

nous présente les solutions et services CK qui pourront aider<br />

les PME à opérer cette transition efficacement.<br />

Comment ont réagi vos clients à la<br />

pandémie de Covid-19?<br />

Dans un premier temps, ils se sont tournés<br />

vers nous pour se procurer des ordinateurs<br />

portables ainsi que des solutions d’accès<br />

à distance à leurs données et à leurs<br />

applications métiers pour pouvoir assurer la<br />

continuité de leurs activités.<br />

Les PME sont désormais passées d’une<br />

approche réactionnaire à une approche<br />

tactique. Elles ont conscience que le<br />

télétravail conservera une certaine place<br />

dans leur organisation et réfléchissent à<br />

présent à ce qu’il faudra mettre en place<br />

comme solutions, outils et services pour<br />

l’optimiser et le sécuriser. La transition<br />

digitale des grands groupes et entreprises<br />

a connu en quelques mois une progression<br />

équivalente à plusieurs années. Pour les<br />

plus petites, en revanche, de nombreux<br />

efforts restent à fournir en matière de<br />

sécurité, d’accès à distance aux informations<br />

ou d’échange avec les clients.<br />

Quels sont les processus prioritairement<br />

digitalisés par les PME et pourquoi?<br />

Les processus liés à la vente, à l’achat et à<br />

la formalisation des échanges sont souvent<br />

une priorité. La digitalisation des processus<br />

RH internes ou externes fait également<br />

partie des priorités des PME. Faciles à<br />

automatiser, ils permettent de s’assurer que<br />

les employés ou candidats recevront bien<br />

des réponses à leurs questions.<br />

Certains processus chronophages sont<br />

relativement standards et peuvent être<br />

digitalisés dans toute entreprise, quel que<br />

soit son domaine d’activité. La gestion des<br />

factures peut en effet être automatisée à 80%<br />

et ne nécessite d’interventions humaines<br />

que pour une levée de doute. Des logiciels<br />

permettent par exemple de réceptionner<br />

la facture du fournisseur, procéder à<br />

sa dématérialisation et à l’extraction<br />

automatique des données ainsi que d’assurer<br />

la gestion comptable et le paiement. Il s’agit<br />

d’un moyen facile d’améliorer la qualité de<br />

ce service en évitant les erreurs et en faisant<br />

gagner un temps précieux aux employés.<br />

Nous pouvons également analyser en détail<br />

le fonctionnement d’une entreprise pour<br />

identifier les axes de digitalisation prioritaires.<br />

Une transition digitale réussie s’opère<br />

selon nous en cinq étapes. Tout d’abord,<br />

nous leur conseillons d’établir en interne<br />

une stratégie reprenant les points critiques<br />

et les axes d’amélioration de l’entreprise.<br />

Nous dressons ensuite avec eux le bilan de<br />

ce qui fonctionne déjà bien car il ne sert à<br />

rien de moderniser un processus qui a déjà<br />

prouvé son efficacité. En troisième lieu,<br />

nous les aidons à repenser leur modèle<br />

économique en fonction du digital en<br />

identifiant ce qu’il leur apportera en<br />

termes de force de travail complémentaire<br />

et d’efficacité dans les échanges. Notre<br />

quatrième conseil serait de mettre en place<br />

une chose à la fois, même si le bilan montre<br />

plusieurs axes d’amélioration possibles. En<br />

effet, et il s’agit de notre cinquième point,<br />

le digital apporte son lot de changements<br />

que les collaborateurs doivent intégrer.<br />

Il est important d’en tenir compte pour que<br />

la transformation digitale soit un succès.<br />

“CK est considéré<br />

comme un<br />

«one stop shop»<br />

par ses clients”<br />

Quelles sont les solutions proposées par<br />

CK aux entreprises pour faciliter leur<br />

transition digitale?<br />

CK est considérée comme un «one stop<br />

shop» par ses clients dans le domaine de<br />

l’informatique documentaire combinant à<br />

la fois produits, solutions et services.<br />

Certaines de nos solutions sont particulièrement<br />

populaires auprès des PME. Je pense<br />

par exemple aux solutions d’impressions<br />

flexibles comme le «Mobile printing».<br />

Quel que soit l’appareil utilisé et où que


David Gray<br />

vous soyez, il permet de lancer ses impressions<br />

sur l’imprimante de son lieu de travail.<br />

Les documents peuvent ensuite être récupérés<br />

au bureau grâce à une badgeuse, de<br />

manière sécurisée. Nos clients peuvent ainsi se<br />

libérer de la charge mentale liée à l’impression.<br />

Tout le volet documentaire lié au workflow<br />

est également en croissance. Il permet<br />

de fluidifier la communication interne<br />

et externe à l’entreprise en distribuant<br />

les documents aux bonnes personnes –<br />

tout en tenant compte des absences des<br />

collaborateurs – pour qu’ils puissent<br />

être traités rapidement ou encore en<br />

gérant les échanges documentaires entre<br />

collaborateurs ou vers l’extérieur. Toutes<br />

nos solutions de collaboration par document<br />

interposé ou par vidéoconférence, d’accès<br />

aux données et aux applications ou encore<br />

de sécurisation des données ont aussi connu<br />

un essor depuis le début de la crise.<br />

Quels sont les services que vous<br />

proposez en parallèle de ces solutions?<br />

Nous proposons tout d’abord des services<br />

d’optimisation et d’amélioration des parcs IT<br />

et d’impression à travers des rapports d’audit<br />

détaillés. Nous permettons ainsi à nos clients<br />

de rationaliser leur matériel pour réaliser des<br />

économies, et ce, quelle qu’en soit la marque.<br />

Nous offrons également toute une série<br />

de services externalisés de scanning et<br />

d’impression avec des niveaux de services<br />

différents selon les besoins. Les entreprises<br />

sont en effet souvent amenées à traiter<br />

une documentation hybride digital/papier.<br />

Le service de scanning ne se contente<br />

pas de dématérialiser un document, mais<br />

opère une collecte assistée des données,<br />

pour éviter les saisies longues et lourdes.<br />

Le service impression a certes connu une<br />

légère baisse pendant l’année 2020, mais<br />

continue à séduire. Le support papier reste<br />

un moyen de travailler et un média efficace,<br />

notamment pour l’analyse et l’annotation<br />

de documents volumineux.<br />

À la demande de nos clients, nous avons<br />

récemment développé un service cloud. Audelà<br />

d’une simple solution de sauvegarde, il<br />

permet aussi d’accéder facilement et rapidement,<br />

et ce, quelle que soit sa localisation, à ses<br />

applications métiers, données et documents.<br />

Ce service s’accompagne bien sûr de toutes<br />

les garanties de sécurité nécessaires pour un<br />

coût opérationnel avantageux. S’il s’agit de<br />

nos propres infrastructures, nous avons fait<br />

le choix d’un hébergement et d’une gestion<br />

européenne, garantissant un traitement<br />

des données conforme au RGPD, pour des<br />

raisons de sécurité.<br />

Pour continuer à innover, nous disposons<br />

d’un groupe de travail chargé de définir nos<br />

axes de développement. Nous opérons ainsi<br />

une veille technologique en combinant nos<br />

axes produits, solutions et services pour<br />

répondre au mieux aux besoins du marché<br />

en matière de digitalisation. n<br />

CK Charles Kieffer Group<br />

2, rue Léon Laval<br />

L-3372 Leudelange<br />

sales@ck-group.lu<br />

www.ck-group.lu


54 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

CONSEILS & SERVICES AUX PME<br />

Une année de live<br />

streaming<br />

PAR FRANÇOIS PASCAL<br />

Permettre aux entreprises et aux personnes de se retrouver...<br />

en ligne. Laurent Seve, directeur marketing de Broadcasting<br />

Center Europe (BCE), et Xavier Thillen, responsable de la<br />

production et des médias numériques, discutent de certains<br />

des grands projets luxembourgeois entrepris par BCE et<br />

parlent de l’avenir des événements hybrides.<br />

Comment BCE a-t-il réussi à répondre<br />

rapidement à la situation du marché?<br />

LS: Lorsque la pandémie s’est déclarée en<br />

2020, Broadcasting Center Europe lançait<br />

ses services de streaming sur le marché<br />

des médias, comprenant une production<br />

de haute qualité, de la postproduction, des<br />

services avancés de streaming en direct et<br />

des fonctionnalités de vidéo en ligne.<br />

Avec de nombreuses entreprises et<br />

institutions impatientes de renouer<br />

le contact avec leurs clients via des<br />

expériences en ligne au Luxembourg,<br />

il était important d’adapter notre offre<br />

de streaming pour répondre aux besoins<br />

du marché en matière de qualité,<br />

d’organisation et de continuité.<br />

XT: Il était surtout important de trouver<br />

le bon équilibre entre nos moyens et<br />

services existants, le travail de nos équipes<br />

créatives et l’utilisation de notre plateforme<br />

de streaming propriétaire pour offrir au<br />

marché des services de streaming et de<br />

production avancés, tout en gardant une<br />

gamme de prix qui pourrait correspondre à<br />

la situation du marché.<br />

Vous parlez de services avancés de<br />

streaming et de production, pourriezvous<br />

nous en dire plus? Qu’est-ce<br />

qui rend BCE unique sur le marché<br />

luxembourgeois?<br />

LS: En 2018, notre société a fait l’acquisition<br />

de Freecaster, un expert en live streaming<br />

fournissant des services avancés à des<br />

clients tels que le célèbre Tomorrowland,<br />

de nombreuses maisons de mode comme<br />

Céline, Yves-Saint-Laurent et Lacoste ainsi<br />

que des institutions telles que le Bundesrat.<br />

La plateforme vidéo en ligne de Freecaster<br />

offre un large éventail de fonctionnalités<br />

à valeur ajoutée, notamment le streaming<br />

HD en direct, le chapitre de contenu, la<br />

sélection de caméras par l’utilisateur, le<br />

ciblage géographique, l’intégration de<br />

réseaux sociaux et la gestion de contenu.<br />

De plus, son réseau de diffusion de<br />

contenu (CDN), étendu avec de multiples<br />

partenaires dans le monde entier, garantit<br />

la disponibilité immédiate des vidéos des<br />

clients à l’échelle planétaire.<br />

XT: Côté production, BCE a une<br />

longue expérience dans la couverture<br />

d’événements, nous avons aussi tous les<br />

moyens: caméras, éclairages, son, studios,<br />

cars de production extérieurs, drones<br />

et les équipes pour assurer la meilleure<br />

production. Nous avons également un<br />

département de postproduction qui


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

55<br />

peut habiller les vidéos aux couleurs des<br />

marques de nos clients, en intégrant<br />

leurs logos et graphismes, mais aussi en<br />

créant des animations, des pages web et<br />

du contenu pour enrichir l’expérience<br />

utilisateur.<br />

LS: Sans oublier l’intégration de modules<br />

supplémentaires ajoutant de l’interactivité<br />

entre les téléspectateurs et les intervenants,<br />

tels que le chat en direct avec un outil de<br />

modération complet, des formulaires pour<br />

adresser des questions directement aux<br />

orateurs et l’intégration des systèmes de<br />

sondage directement dans la page web<br />

et dans la vidéo elle-même. C’est notre<br />

capacité à gérer les événements de diffusion<br />

en direct de A à Z qui rend BCE unique<br />

sur le marché. Nous sommes une société<br />

de médias et de vidéo; par conséquent,<br />

nous avons toute l’expertise pour assurer<br />

le succès des événements en ligne de nos<br />

clients.<br />

Avec cette approche globale, quels types<br />

de projets et d’événements BCE peut-il<br />

produire?<br />

LS: Bien que nos clients s’orientent<br />

généralement vers des événements d’une<br />

journée, notre plateforme peut également<br />

assurer la diffusion en continu de programmes<br />

plus longs. Par exemple, Asteroid<br />

Day a diffusé du contenu en direct et<br />

enregistré pendant 34 jours, rassemblant<br />

un public mondial et le sensibilisant à<br />

l’importance des astéroïdes.<br />

Pour l’ICT Spring, nous avons fourni des<br />

services de production et de streaming en<br />

direct. Bien que nous puissions organiser<br />

des événements sur notre plateforme vidéo<br />

en ligne, les flux de streaming en direct ont<br />

été parfaitement intégrés à leur plateforme<br />

d’événements. De plus, les équipes de<br />

BCE étaient sur place pour assurer la<br />

couverture des séances et interconnecter les<br />

conférenciers avec les participants à distance.<br />

XT: Notre expertise va bien au-delà de la<br />

diffusion en direct et de la production. En fait,<br />

nous pouvons également installer tous types<br />

de systèmes multimédias et de technologies.<br />

Pour Luxembourg For Finance, nous avons<br />

installé un studio de production dans les<br />

locaux de la Chambre de Commerce. Avec<br />

plus de quinze événements live produits par<br />

BCE, Luxembourg For Finance propose<br />

à ses téléspectateurs des programmes de<br />

haute qualité avec interaction en direct grâce<br />

à un formulaire en ligne et à l’intégration<br />

de sondages. Les événements proposent<br />

également une traduction en direct dans<br />

plusieurs langues.<br />

“Nous tenons<br />

à remercier<br />

toute l’équipe de<br />

BCE pour son<br />

efficacité et son<br />

professionnalisme<br />

dans l’excellente<br />

mise en<br />

œuvre de nos<br />

vidéoconférences”<br />

The Bridge Forum Dialogue<br />

Équipé d’un éclairage professionnel, de<br />

systèmes audio et de caméras, le studio et<br />

ses décors peuvent être facilement modifiés<br />

pour correspondre à l’image de marque<br />

d’autres entreprises telles que The Bridge<br />

Forum Dialogue et la FEDIL.<br />

LS: En parlant de studios, nous pouvons<br />

également installer des décors éphémères,<br />

comme avec la course connectée Lëtz<br />

Go Gold, où BCE a monté un studio de<br />

télévision extérieur à côté de la Fondation<br />

Kriibskrank Kanner. Pour cet événement,<br />

BCE était sur place avec une équipe de<br />

production pour couvrir les représentations<br />

en direct et les interventions des<br />

participants. Les coureurs ont été connectés<br />

via le réseau 4G à la plateforme principale<br />

et ont contribué à l’émission avec une<br />

interaction en direct avec présentateurs.<br />

Le live stream a été intégré au site Web<br />

de Lëtz Go Gold et un module de chat en<br />

direct a permis aux gens de discuter avec<br />

une équipe dédiée à la fondation.<br />

XT: Pour le ministère de l’Agriculture, le<br />

chat en direct a été utilisé directement dans<br />

le studio. Un modérateur communiquait les<br />

questions les plus intéressantes à l’orateur<br />

principal. Il y a eu une véritable interaction<br />

entre les téléspectateurs en ligne et le<br />

ministère. Nous pourrions également citer<br />

le ministère de l’Éducation pour lequel nous<br />

avons créé une page avec un formulaire en<br />

ligne. Ouvert aux questions quelques jours<br />

avant l’événement, il a permis au ministre<br />

Claude Meisch de répondre clairement aux<br />

préoccupations des téléspectateurs.<br />

Jean-Paul Didier, responsable de la division<br />

paiements directs de SER, a d’ailleurs<br />

déclaré: «En 2018, notre ministre de<br />

l’Agriculture a décidé d’appliquer une<br />

procédure de déclaration de revendication<br />

de superficie sans papier à partir de 2021.<br />

Pour atteindre cet objectif ambitieux,<br />

l’assistance technique est essentielle.<br />

Par conséquent, nous avons prévu une<br />

présentation à grande échelle de la<br />

procédure en ligne via un webinaire. BCE<br />

est un partenaire expérimenté qui avait<br />

déjà fourni un service très professionnel<br />

à d’autres occasions auparavant. Par<br />

conséquent, notre webinaire a été un succès<br />

total malgré les conditions météorologiques<br />

pour les activités agricoles».<br />

Avec les nouvelles règles moins contraignantes<br />

annoncées par le gouvernement,<br />

comment voyez-vous l’avenir des<br />

événements hybrides?<br />

LS: Alors que de nombreuses entreprises affirment<br />

que la diffusion en direct faisait partie


56 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DOSSIER<br />

de leur évolution numérique et prévoyaient<br />

d’intégrer ce type de technologie dans leurs<br />

workflows au cours des dix prochaines<br />

années, elles admettent que la pandémie les<br />

a forcées à revoir leurs priorités pour assurer<br />

une communication parfaite avec leurs<br />

clients et leurs contacts. Le live streaming<br />

fait désormais partie des stratégies de communication<br />

hybride des entreprises. Alors<br />

que les gens reviendront progressivement<br />

aux événements en présentiel, la pandémie<br />

a accéléré l’essor des événements de nouvelle<br />

génération, permettant aux entreprises<br />

d’élargir leur public, de se connecter avec des<br />

participants situés à distance, de créer une<br />

interaction en direct avec les téléspectateurs<br />

et d’enrichir leur contenu avec de la vidéo.<br />

“BCE est pour<br />

nous un partenaire<br />

fiable qui excelle<br />

en compétence,<br />

qualité et efficacité.<br />

J’ai été ravie de<br />

constater que<br />

derrière l’entreprise<br />

se cachent des<br />

gens engagés!”<br />

Anne Goeres, directrice, Fondatioun Kriibskrank Kanner<br />

XT: Du côté de BCE, la pandémie a<br />

accéléré le développement de notre<br />

nouvelle plateforme de streaming. Avec<br />

nos nombreux clients, nous avons une<br />

compréhension approfondie de leurs<br />

besoins et avons donc conçu une nouvelle<br />

solution pour répondre plus rapidement<br />

à la demande croissante du marché. La<br />

plateforme sécurisée «BCE Stream» nous<br />

permet d’organiser plusieurs événements<br />

par client, d’intégrer plus rapidement les<br />

éléments d’interaction, mais aussi de créer<br />

en quelques clics un événement privé<br />

complet, avec accès protégé par mot de<br />

passe et des messages automatisés pour<br />

l’inscription ou la communication autour<br />

des événements.<br />

Les FEDIL Industry Days 2021 ont<br />

d’ailleurs été organisés via cette plateforme,<br />

permettant au client de sélectionner la<br />

date exacte de la publication de la page de<br />

streaming en direct ainsi que la disponibilité<br />

de la rediffusion. La FEDIL a également<br />

reçu le fichier vidéo final via une liaison<br />

sécurisée. René Winkin, directeur général de<br />

la FEDIL a commenté: «Avec la pandémie<br />

de Covid-19 en cours et l’accélération<br />

générale de la communication en ligne, la<br />

FEDIL a opté pour de nouvelles façons de<br />

communiquer avec ses membres par le biais<br />

des médias numériques. En ce qui concerne<br />

l’organisation des FEDIL Industry Days<br />

2021, un événement local sous l’égide de<br />

la EU Industry Week par la Commission<br />

européenne, nous avons sollicité des<br />

conseils professionnels, des infrastructures<br />

et un soutien pour la mise en place d’un<br />

programme ambitieux comprenant divers<br />

orateurs et configurations. L’équipe et les<br />

services de BCE ont réussi à refléter nos<br />

idées et, ensemble, nous avons proposé au<br />

public des présentations et une expertise de<br />

haut niveau».<br />

La BGL BNP Paribas se réjouissait de<br />

créer un événement interne pour ses<br />

collaborateurs. En quelques clics, la<br />

plateforme «BCE Stream» a créé une<br />

page d’inscription, une page de connexion<br />

et a permis à BCE d’autoriser ou de<br />

refuser facilement l’accès à l’événement.<br />

Une fois autorisés, les participants ont<br />

automatiquement reçu leurs identifiants<br />

personnels et leurs mots de passe par email.<br />

Notre équipe de production a installé un<br />

décor éphémère au siège de l’entreprise<br />

à Luxembourg Kirchberg et a assuré la<br />

diffusion en direct en HD pour les employés<br />

inscrits.<br />

LS: BCE soutient le monde de l’événementiel<br />

depuis le début de la pandémie. En tant<br />

que leader européen des médias, nous<br />

continuerons à fournir des services de haute<br />

qualité pour assurer le développement de nos<br />

clients à la fois dans le monde numérique et<br />

réel. Notre expérience et notre technologie<br />

peuvent répondre à tous types et toutes<br />

tailles de projets, qu’il s’agisse d’un concert<br />

live (Tomorrowland), d’un festival culturel (la<br />

Nuit de la Culture), d’un salon professionnel<br />

(ICT Spring, Home Expo), d’un événement<br />

d’entreprise (Arendt & Medernach),<br />

d’événements sportifs (Skoda Tour, ING<br />

Marathon, Confédération européenne de<br />

volleyball) ou de défilés de mode (Louboutin,<br />

Givenchy, Hermès), nos équipes sont<br />

disponibles pour vous accompagner à chaque<br />

étape de vos projets. n<br />

Broadcasting Center Europe<br />

43 Boulevard Pierre Frieden<br />

L-1543 Luxembourg<br />

www.bce.lu/bce-streaming/


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

57<br />

Capture, protect<br />

and exploit your ideas<br />

Advice on patents, trade marks,<br />

designs, domain names and more.<br />

A network of offices spanning Europe,<br />

North America and Asia.


58 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

CONSEILS & SERVICES AUX PME<br />

Digital Transformation,<br />

l’adoption d’un processus<br />

d’amélioration continue<br />

La transformation digitale reste le sujet majeur de toute démarche engagée par une entreprise<br />

pour s’adapter au monde autour duquel elle gravite. Il est important d’avoir à l’esprit les grands<br />

principes mais surtout la stratégie opérationnelle qui en découlent. Sebastien Wileczek, Head<br />

of Digital Business Consulting chez Fujitsu, nous fait part des dernières évolutions liées à<br />

cette approche.<br />

Sebastien Wileczek


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

59<br />

Se transformer, c’est accepter de changer<br />

en permanence<br />

La transformation digitale n’est pas<br />

uniquement la prise de décision qui amène<br />

à transformer l’entreprise, car cela va bien<br />

au-delà. Le mécanisme de transformation<br />

digitale nécessite de devenir un processus<br />

itératif. Chaque année, l’entreprise doit se<br />

poser les bonnes questions et surtout être<br />

capable de les réitérer de façon régulière.<br />

Elle doit savoir où elle se situe entre «faire<br />

du digital» (implémenter des technologies<br />

digitales sans réels impacts sur le long<br />

terme) et évoluer vers «être digitale»<br />

(créer un nouveau modèle économique<br />

en positionnant, au centre, les clients et<br />

parties prenantes de l’entreprise dans des<br />

écosystèmes interconnectés). L’idéal est que<br />

la définition de la transformation ne soit pas<br />

gravée dans le marbre mais en perpétuelle<br />

corrélation avec les écosystèmes. Le but à<br />

atteindre cette année diffèrera certainement<br />

de celui de l’année précédente. L’un des<br />

points essentiels concerne la situation<br />

digitale de l’entreprise. Il est fortement<br />

conseillé d’utiliser un outil d’évaluation de la<br />

maturité digitale pour suivre son évolution<br />

année après année. La transformation<br />

digitale n’est ni fixe, ni figée dans le temps<br />

mais bien une éternelle remise en question<br />

pour l’entreprise.<br />

Business model, savoir s’adapter à son<br />

écosystème<br />

Aujourd’hui, il ne suffit plus de faire des<br />

efforts sur les produits ou les services<br />

vendus aux clients pour les satisfaire.<br />

L’ensemble des parties prenantes de<br />

l’entreprise, voire au-delà, à travers des<br />

partenaires stratégiques, sont à considérer<br />

et à placer au même niveau dans le but<br />

d’offrir des réponses toujours plus adaptées<br />

aux clients finaux.<br />

Il existe différentes approches qui<br />

permettent de travailler sur le réajustement<br />

du business model de l’entreprise. Tout<br />

d’abord, il existe un modèle centré sur<br />

l’expérience utilisateur, où tout projet<br />

placera l’utilisateur en tant que point<br />

central de l’offre produit ou service. Cela<br />

vaut également pour les évolutions futures.<br />

Le business model centré sur les interactions<br />

client/conseiller (expérience totale, symbiose<br />

de l’interaction entre les deux) permet,<br />

lui, de le faire évoluer autour du client<br />

en même temps que la partie métier. Le<br />

business model peut être repensé autour<br />

de la donnée pour accélérer sa mutation<br />

vers des modèles dits «prédictifs», afin<br />

d’anticiper au mieux les futurs besoins des<br />

clients et l’accompagnement plus efficace<br />

des métiers.<br />

Pour finir, l’approche mettant en avant<br />

l’écosystème de l’entreprise doit, elle,<br />

intégrer et s’intégrer avec d’autres<br />

écosystèmes. Le futur passera par<br />

l’interconnexion et l’interopérabilité entre<br />

les services dans lesquels le client final<br />

évoluera. Par exemple, les GAFAM ont vite<br />

compris que l’avenir ne se résume pas à la<br />

définition d’une offre unique, mais bien à<br />

un business model centré sur le client,<br />

basé sur les données de l’utilisateur et<br />

l’interopérabilité des écosystèmes.<br />

“La refonte<br />

du modèle<br />

opérationnel de<br />

l’entreprise doit<br />

passer d’un modèle<br />

dit «traditionnel»<br />

vers un modèle<br />

opérationnel<br />

«adaptatif» ”<br />

La prochaine génération des modèles<br />

opérationnels (Operating Models)<br />

Le changement radical de cycle de vie<br />

des produits et services au travers de<br />

l’innovation apporte des produits alternatifs<br />

ou disruptifs toujours plus nombreux.<br />

Ce que les entreprises conventionnelles<br />

(entendez ici les sociétés non créées comme<br />

des startups) doivent envisager, pour<br />

résister aux changements des clients, de la<br />

concurrence et donc du marché en général,<br />

c’est une mise à l’échelle du business dans<br />

le but de délivrer plus de valeur et par la<br />

même occasion de la nouvelle valeur.<br />

En conséquence, la refonte du modèle<br />

opérationnel de l’entreprise doit passer<br />

d’un modèle dit «traditionnel» (processus<br />

interne habituel pour le lancement de<br />

nouveaux produits et services) vers un<br />

modèle opérationnel «adaptatif» (prise en<br />

compte de l’existant et des aménagements<br />

à réaliser avant toute expérimentation ou<br />

tout déploiement d’un nouveau produit<br />

ou service).<br />

Lorsque l’entreprise évolue, les différents<br />

composants sont à revoir avec l’ambition<br />

de les adapter. Nous pouvons citer: les<br />

processus, les données collectées et générées,<br />

les individus, la technologie et la localisation.<br />

Les lacunes en termes de capacités sont<br />

généralement observées par l’entreprise<br />

lorsqu’elle accélère sa transformation en<br />

lançant une réponse rapide aux nouvelles<br />

offres des concurrents. C’est à ce momentlà<br />

que les problématiques apparaissent.<br />

L’une des solutions les plus probantes<br />

est de challenger le modèle opérationnel<br />

existant avec une approche globale. Une<br />

autre approche consiste à se focaliser sur<br />

ce qui doit être changé et permettre à<br />

l’entreprise d’atteindre un modèle viable au<br />

travers de nouvelles capacités et processus<br />

plus adaptés. La bonne approche n’est plus<br />

d’attendre que le modèle opérationnel soit<br />

plus efficient, mais bien d’anticiper le sujet<br />

dès l’initiation de nouveaux projets et ainsi<br />

prévoir toutes modifications.<br />

Rôle de la technologie pour une<br />

transformation digitale impactante<br />

Il n’y a pas de transformation digitale sans<br />

penser aux nouvelles technologies. La<br />

motivation du choix des technologies doit<br />

se faire en adéquation quasi parfaite avec<br />

les projets de l’entreprise. Tout d’abord,<br />

il est primordial de viser des technologies<br />

évolutives. Les choix doivent prendre en<br />

compte les futurs besoins de l’entreprise afin<br />

d’éviter de grandes erreurs stratégiques. Les<br />

technologies interconnectables prennent<br />

alors tout leur sens dans cette approche<br />

et permettent plus de flexibilité dans le<br />

déploiement de futures solutions et, par la<br />

même occasion, dans le choix des futurs<br />

partenaires de l’écosystème de l’entreprise.<br />

Le sujet de l’interchangeabilité n’est pas<br />

à l’ordre du jour mais pourrait s’avérer<br />

utile à l’avenir. Il devient indispensable<br />

d’instaurer des implémentations rapides<br />

car, constatant la vitesse d’évolution des<br />

clients et des marchés, le temps alloué à<br />

l’implémentation sera forcément raccourci<br />

dans les prochaines années. n<br />

Fujitsu<br />

Parc d’Activités Capellen<br />

89 C, rue Pafebruch<br />

L-8308 Capellen<br />

www.fujitsu-luxembourg.lu


60 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

CONSEILS & SERVICES AUX PME<br />

Le soutien de l’État<br />

pour la formation<br />

dans les entreprises<br />

La formation continue en entreprise au Grand-Duché est<br />

connue. En revanche, on ne sait pas toujours, à travers les<br />

offres de formations possibles, que l’État peut intervenir<br />

financièrement dans ce domaine. Franz Clément, chercheur<br />

au LISER, nous invite à un petit tour dans les méandres de<br />

ces aides étatiques [1] .<br />

Conditions d’éligibilité<br />

L’État luxembourgeois soutient les<br />

entreprises en contribuant au financement<br />

de leurs plans de formation. Selon le<br />

montant de l’investissement annuel et<br />

selon le type de formation professionnelle<br />

continue offerte, une entreprise peut<br />

demander un cofinancement de ses actions<br />

de formation de la part de l’État. La<br />

demande de cofinancement est gérée par<br />

l’Institut National pour le développement<br />

de la Formation Professionnelle Continue<br />

(INFPC).<br />

Toute entreprise privée, légalement<br />

établie au Grand-Duché et qui y exerce<br />

principalement ses activités, peut donc<br />

bénéficier du soutien financier de l’État.<br />

Bien entendu, la formation doit concerner<br />

les salariés de ces entreprises. Cela signifie<br />

concrètement que ces derniers doivent être<br />

affiliés à la sécurité sociale luxembourgeoise<br />

et qu’ils doivent être liés à l’entreprise par<br />

un véritable contrat de travail, qu’il soit à<br />

durée déterminée ou indéterminée.<br />

Ceci ne signifie pas que tous les éléments<br />

d’une formation soient éligibles. En effet,<br />

ces frais sont strictement énumérés. Il s’agit<br />

des droits d’inscription des participants à<br />

la formation, des frais de restauration et<br />

d’hébergement, des frais de déplacement<br />

des participants et de leurs formateurs,<br />

du coût salarial des formateurs, du coût<br />

des fournisseurs-formateurs et des<br />

organismes de formation externes, du<br />

coût salarial des participants, du coût du<br />

réviseur d’entreprise relatif à l’examen du<br />

décompte financier, des frais de logiciel de<br />

gestion de la formation ainsi que des frais<br />

de cotisation, basés sur une convention<br />

collective ou un accord interprofessionnel,<br />

pour les organismes de formation.<br />

En pratique: comment y accéder?<br />

Au-delà des conditions d’éligibilité, des<br />

modalités pratiques sont elles aussi très<br />

clairement déterminées. La demande de<br />

cofinancement doit être adressée par envoi<br />

recommandé avec accusé de réception<br />

ou par colis avec suivi d’expédition à<br />

l’INFPC. Il est important de préciser que<br />

cette demande sous format papier doit<br />

encore être accompagnée d’une version<br />

électronique. Elle doit comprendre<br />

toutes ces données: les intitulés des<br />

formations réalisées, les dates, les durées<br />

et les lieux des formations, ainsi que le<br />

nombre de personnes formées, leur sexe<br />

et leur qualification, l’identification des<br />

formateurs internes et des organismes<br />

de formation externes ou fournisseursformateurs<br />

ainsi que le mode d’organisation<br />

de la formation.<br />

En effet, ce mode de formation peut<br />

revêtir trois aspects différents que voici:<br />

on trouve d’abord une formation externe<br />

assurée par un organisme de formation<br />

ou un formateur externe à l’entreprise,<br />

ensuite une formation interne structurée,<br />

dispensée par un salarié de l’entreprise<br />

à au moins deux autres salariés, ou une<br />

formation d’adaptation au poste de travail<br />

dispensée par un salarié de l’entreprise<br />

à un seul autre salarié. On trouve enfin<br />

une formation de type «e-learning», soit<br />

une formation utilisant des technologies<br />

de l’information et de la communication.<br />

“Une entreprise<br />

peut demander<br />

un cofinancement<br />

de ses actions de<br />

formation de la<br />

part de l’État”<br />

La demande de cofinancement peut parfois<br />

paraître très formaliste, mais n’oublions<br />

pas qu’il s’agit d’argent public dont la<br />

dépense doit être pleinement justifiée.<br />

C’est pourquoi cette demande doit être<br />

accompagnée de plusieurs types de<br />

documents. Il s’agit du décompte financier,


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

61<br />

pièces justificatives à l’appui, ou certifié<br />

exact par un réviseur d’entreprise, de l’avis<br />

et de la note d’évaluation de la délégation<br />

du personnel de l’entreprise, d’un relevé<br />

d’identité bancaire, d’un certificat<br />

indiquant le nombre de salariés occupés<br />

dans l’entreprise, d’un certificat précisant<br />

le montant de la masse salariale ainsi que<br />

des listes de présence aux différentes<br />

formations.<br />

Calculer le montant des aides<br />

L’entreprise peut obtenir une aide à la<br />

formation s’élevant à 15% imposables du<br />

montant annuel investi. De même, selon<br />

le nombre de salariés occupés au sein de<br />

l’entreprise, l’investissement en formation<br />

est plafonné. De 1 à 9 salariés, il s’agit de<br />

20% de la masse salariale. De 10 à 249<br />

salariés, ce sera 3% de la masse salariale et<br />

pour les entreprises de 249 salariés et plus,<br />

il ne s’agira plus que de 2% de la masse<br />

salariale. Précisions bien que le nombre de<br />

salariés est pris en compte au 31 décembre<br />

de l’année précédant l’exercice pour lequel<br />

un cofinancement est demandé.<br />

La participation financière de l’État peut<br />

être plus élevée et même passer à 35%<br />

imposables pour les frais de salaire des<br />

participants répondant à certains critères<br />

à la date de début du plan de formation:<br />

soit ils ne disposent pas d’un diplôme<br />

reconnu et ont une ancienneté dans<br />

l’entreprise inférieure à 10 ans, soit ils<br />

sont âgés de plus de 45 ans au début de<br />

la mise en œuvre du plan de formation<br />

de l’entreprise. L’État prend également<br />

en charge les frais de constitution du<br />

dossier de la demande de cofinancement<br />

à hauteur de 500 euros.<br />

Sans entrer dans les détails, signalons que<br />

des sanctions sont applicables en cas de<br />

non-respect des règles précitées par les<br />

entreprises utilisatrices des aides financières.<br />

On peut en apprendre davantage sur le site<br />

«guichet.public.lu».<br />

Luxembourg Institute of<br />

Socio-Economic Research<br />

11, Porte des Sciences<br />

L-4366 Esch-sur-Alzette<br />

www.liser.lu<br />

Franz Clément<br />

Quels sont à présent les types de formations<br />

possibles? On en relève quatre différents: en<br />

langues, en informatique, en management<br />

et en adaptation des postes de travail en<br />

cas de mutation ou de nouvelle embauche.<br />

Ces formations peuvent paraître à première<br />

vue limitées, mais signalons que l’entreprise<br />

peut toujours trouver une formation<br />

particulière ou un organisme de formation<br />

adéquat sur le site «lifelong-learning.lu». n<br />

[1] https://guichet.public.lu/fr/entreprises/financement-aides/<br />

aides-emploi-recrutement-formation/formation-professionnellecontinue/fpc-entreprise.html


62 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

BRÈVES ÉCONOMIQUES<br />

PAR RAOUF HATIRA<br />

Le chômage partiel à la<br />

rescousse de l’Horesca<br />

La fédération Horesca ainsi que l’OGBL<br />

et le LCGB ont signé un plan de<br />

maintien dans l’emploi sectoriel pour les<br />

entreprises du secteur suite au comité<br />

de conjoncture du 22 juin. Ce plan<br />

permettra aux entreprises en difficulté<br />

de recourir au chômage partiel pour<br />

les salariés jusqu’à la fin de l’année, et<br />

encadre certaines dispositions comme<br />

la formation ou le prêt de main-d’œuvre.<br />

Le taux retenu pour le chômage partiel<br />

est de 50% des heures prestées. Cet<br />

accord doit néanmoins être validé par le<br />

conseil de gouvernement.<br />

<br />

Source: Fédération Horesca<br />

Développer l’offre<br />

touristique en milieu rural<br />

Afin de développer l’offre touristique<br />

dans le pays, le ministre du Tourisme,<br />

Lex Delles, a présenté les conclusions<br />

du processus de réflexion sur<br />

l’hébergement touristique en milieu<br />

rural. Trois concepts semblent<br />

retenir l’attention du secteur. Le<br />

«Glamping Cabins», la création d’un<br />

concept au niveau national pour un<br />

hébergement individuel, léger et<br />

attractif; le «Mixed-Use Hotspot»,<br />

le développement d’un réseau de<br />

sites stratégiques à forte vocation<br />

touristique en divers endroits ruraux<br />

et le «Camping-Car Park»: la création<br />

au niveau national d’un réseau d’aires<br />

de stationnement attractives pour<br />

visiteurs en camping-cars.<br />

Source:<br />

Direction générale du tourisme<br />

L’entreprenariat en forte hausse<br />

Selon le rapport «Global Entrepreneurship<br />

Monitor», les activités<br />

entrepreneuriales ont ralenti en<br />

Europe au cours de l’année 2020.<br />

Le Luxembourg a subi une baisse<br />

comparable à celle des autres pays<br />

européens. Cependant, les données<br />

récentes du registre des entreprises<br />

luxembourgeoises indiquent qu’il y a<br />

des raisons d’être optimiste étant donné<br />

le rebond de la création de nouvelles<br />

entreprises s’élevant à 20% au cours des<br />

cinq premiers mois de 2021.<br />

<br />

Source: STATEC<br />

Les prêts garantis par l’État prolongés<br />

Le ministère des Finances et les représentants des banques BCEE,<br />

BIL, BGL BNP Paribas, Banque de Luxembourg, Raiffeisen, ING,<br />

Bank of China et Banque BCP viennent de signer les avenants de<br />

prolongation du régime de prêts garantis par l’État en faveur de<br />

l’économie luxembourgeoise dans le contexte de la pandémie<br />

de Covid-19. Cette prorogation s’inscrit dans le cadre de la loi<br />

du 1 er juin 2021 qui étend la période d’application du régime de<br />

garantie étatique du 30 juin au 30 décembre 2021.<br />

<br />

Source: Ministère des Finances<br />

La situation économique en nette amélioration<br />

Le STATEC a publié son analyse de la situation et des<br />

perspectives à court terme de l’économie luxembourgeoise.<br />

Il en ressort que l’activité économique a subi un recul en<br />

2020 sous les effets de la pandémie, mais celui-ci apparaît<br />

peu prononcé en comparaison aux autres pays européens.<br />

L’accélération de la vaccination permet d’envisager un<br />

renforcement de la dynamique économique à partir du 2 e<br />

semestre 2021, en combinaison avec les mesures de relance<br />

nationales et internationales. Le PIB du Luxembourg devrait<br />

ainsi enregistrer une progression en volume de 6% sur<br />

l’ensemble de 2021, suivie d’une expansion de 3,5% en 2022.<br />

<br />

Source: STATEC<br />

Prolongation des accords sociaux sur le télétravail<br />

Après l’accord trouvé avec la France et la Belgique, le<br />

Luxembourg et l’Allemagne ont convenu de prolonger la<br />

disposition exceptionnelle permettant de ne pas prendre en<br />

compte les journées de télétravail liées à la crise du Covid-19,<br />

et ce, dans le cadre de la détermination de la législation de<br />

sécurité sociale applicable aux travailleurs frontaliers jusqu’au<br />

31 décembre 2021. Les dispositions dérogatoires qui auraient<br />

pris fin au 30 juin 2021 sont ainsi maintenues jusqu’à la fin<br />

de cette année. Cet accord est important afin d’éviter un<br />

changement d’affiliation en cas de dépassement du seuil de<br />

25% de travail en dehors des frontières luxembourgeoises<br />

prévu dans la législation européenne pour les travailleurs<br />

concernés.<br />

<br />

Source: Ministère de la Sécurité sociale<br />

Fin du chômage partiel<br />

L’octroi du chômage partiel aux<br />

conditions dites «chômage partiel<br />

structurel, simplifié», mises en place au<br />

mois de mars 2020 dans le but d’aider<br />

les entreprises pendant la période de<br />

crise sanitaire liée au Covid-19 et de<br />

maintenir l’emploi, a pris fin le 30 juin<br />

2021. Ces conditions étaient régies<br />

par la loi modifiée du 17 juillet 2020<br />

introduisant une série de mesures de<br />

lutte contre la pandémie de Covid-19.<br />

À partir du 1 er juillet 2021, l’accès au<br />

chômage partiel sera défini selon les<br />

dispositions légales prévues par le code<br />

du travail sous la mention «Prévenir des<br />

licenciements et maintien de l’emploi».<br />

Cette mesure permettra d’aider les<br />

entreprises les plus vulnérables pendant<br />

cette période de transition.<br />

Source: Ministère de l’Économie<br />

Baisse significative du chômage<br />

Le nombre de demandeurs d’emploi<br />

résidents disponibles inscrits à l’ADEM<br />

s’établit à 17.340 au 31 mai 2021. Cela<br />

constitue une baisse de 14,2% par<br />

rapport au mois de mai 2020 et une<br />

baisse de 909 personnes par rapport<br />

au mois d’avril 2021. En mai 2020 le<br />

marché du travail était fortement impacté<br />

par la crise sanitaire, avec une<br />

hausse annuelle de 33,6% des demandeurs<br />

d’emploi. La baisse actuelle peut<br />

donc être considérée comme étant<br />

un contrecoup. Le taux de chômage,<br />

corrigé des variations saisonnières,<br />

calculé par le STATEC, s’élève à 5,9% et<br />

poursuit donc sa baisse par rapport aux<br />

mois précédents.<br />

<br />

Source: ADEM<br />

Le Luxembourg dans le collimateur<br />

des médias d’investigation<br />

Suite à une enquête journalistique menée<br />

par plusieurs médias d’investigation<br />

européens dénonçant la prétendue<br />

«nouvelle astuce» du Luxembourg pour<br />

s’affranchir de la transparence fiscale,<br />

le gouvernement luxembourgeois<br />

réfute les nombreuses allégations<br />

sur les pratiques de rulings fiscaux<br />

au Luxembourg. «Les affirmations<br />

avancées dans ces articles sont erronées<br />

et injustifiées et le Luxembourg est<br />

conforme aux normes internationales<br />

les plus élevées en matière d’échange<br />

de renseignements sur les décisions<br />

fiscales», indique un communiqué du<br />

ministère des Finances.<br />

Source: Ministère des Finances


xxxx


64 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

ÉNERGIE<br />

Autoconsommation: quelles<br />

possibilités ouvertes par la loi?<br />

Dans le cadre de son Plan national intégré en matière d’énergie et de climat, le gouvernement<br />

entend atteindre les 25% d’énergies renouvelables dans sa consommation globale d’ici 2030.<br />

Dans ce contexte, et pour encourager notamment la production d’énergie photovoltaïque,<br />

il ouvre de nouvelles possibilités aux particuliers, entreprises et communes en matière<br />

d’autoconsommation via la loi du 3 février 2021 relative à l’organisation du marché de<br />

l’électricité. Le premier conseil que Pierre Wauthier, Lead Advisor Real Estate chez Arendt<br />

Regulatory & Consulting, et Marianne Rau, avocate et associée chez Arendt & Medernach,<br />

donnent à tous ces acteurs est simple: rechercher un accompagnement professionnel avant<br />

de se lancer dans des projets de développement d’installations photovoltaïques en vue de<br />

l’autoconsommation et/ou de la vente de l’énergie produite.<br />

Quel bilan peut-on dresser des<br />

efforts fournis par le Luxembourg<br />

en matière de production d’énergie<br />

photovoltaïque?<br />

PW: En 2016, suite à l’Accord de Paris,<br />

l’Union européenne a exigé de ses États<br />

membres qu’ils développent un Plan<br />

national intégré en matière d’énergie et<br />

de Climat. Celui du Luxembourg prévoit<br />

trois objectifs dont celui d’atteindre<br />

25% d’énergies renouvelables dans sa<br />

consommation globale à l’horizon 2030.<br />

Pour y parvenir, le pays doit augmenter ses<br />

capacités de production mais aussi diminuer<br />

la quantité d’énergie consommée.<br />

Le Luxembourg a réellement accentué ses<br />

efforts de production depuis 2018 en lançant<br />

des appels d’offres pour la construction de<br />

centrales photovoltaïques s’accompagnant<br />

d’un contrat de prime de marché pour<br />

l’injection de l’énergie produite pendant<br />

quinze ans. À titre indicatif, le pays<br />

disposait d’une capacité de production<br />

de 160 MW d’énergie photovoltaïque fin<br />

2019 dont 40 MW avaient été installés<br />

en 2018-2019, soit 25% de la production<br />

totale. Un nouvel appel d’offres de 40 MW<br />

s’est clôturé en avril dernier et d’autres<br />

suivront jusqu’en 2023, à commencer par<br />

celui qui sera lancé d’ici la fin de cette<br />

année. En additionnant la totalité de ces<br />

appels à la construction de centrales sur<br />

la période s’étalant de 2018 à 2023, 185<br />

MW de puissance supplémentaire auront<br />

été déployés grâce à ces initiatives, ce qui<br />

représentera environ la moitié des capacités<br />

totales de production installées.<br />

En matière d’autoconsommation,<br />

quelles sont les possibilités ouvertes<br />

par la loi du 3 février 2021 relative à<br />

l’organisation du marché de l’électricité?<br />

MR: Cette loi donne l’opportunité aux<br />

entreprises, particuliers et communes<br />

d’accéder à l’autoconsommation et les<br />

encourage par la même occasion à la<br />

production d’électricité photovoltaïque.<br />

Ainsi, des entités qui ne sont pas issues<br />

du secteur de l’énergie s’intéressent<br />

à présent au photovoltaïque pour les<br />

besoins de leur propre consommation,<br />

mais aussi pour participer, à leur échelle,<br />

à la protection de l’environnement. La loi<br />

permet d’autoconsommer, de stocker et de<br />

vendre le surplus produit sur le marché.<br />

Concrètement, cela signifie qu’il est<br />

désormais possible de conclure des contrats<br />

de vente de manière privée, sans autorisation<br />

de fourniture. Certaines conditions<br />

doivent toutefois être respectées: on ne<br />

peut par exemple pas vendre l’électricité de<br />

manière professionnelle, l’activité devant<br />

rester accessoire. Le régime prévu par le<br />

règlement grand-ducal de 2014 relatif à<br />

la production d’électricité basée sur des<br />

sources renouvelables d’énergies prévoit<br />

par ailleurs des tarifs garantis ou des primes<br />

de marché selon les puissances fournies.<br />

Les potentiels producteurs d’énergie sont<br />

donc face au défi de trouver des surfaces<br />

éligibles ainsi qu’un modèle économique<br />

basé sur le régime d’aides dont ils choisiront<br />

de profiter.<br />

PW: Grâce au nouveau règlement relatif à<br />

la performance énergétique des bâtiments<br />

tertiaires, de plus en plus d’installations<br />

de production d’énergies renouvelables y<br />

seront déployées. Au moment de la location,<br />

les promoteurs seront face au choix de louer<br />

le bâtiment et conserver cette installation<br />

pour leur propre intérêt ou bien de louer<br />

ces installations de manière conjointe avec<br />

leurs locaux. Il faudra alors définir des<br />

contrats conformes en fonction de l’option<br />

choisie.<br />

Quelle est la nature de votre accompagnement<br />

dans ce cadre?<br />

PW: Il est conseillé de se faire accompagner<br />

dès la recherche des autorisations à<br />

obtenir en amont d’un projet et lors de la<br />

définition des risques encourus en termes<br />

de faisabilité. Les relations contractuelles<br />

avec les parties prenantes, que ce soit le<br />

promoteur, une future entreprise locataire,<br />

le propriétaire foncier ou une commune<br />

nécessitent également le développement<br />

d’une documentation adaptée.<br />

Selon la complexité de l’opération,<br />

différentes matières sont abordées. Cela<br />

peut concerner des questions urbanistiques,<br />

environnementales et énergétiques. Les<br />

modalités d’exploitation elles-mêmes<br />

peuvent faire l’objet d’accord entre les<br />

parties.<br />

MR: Pour mener à bien ces projets de<br />

construction, de location ou de vente<br />

d’installations photovoltaïques, différents<br />

volets doivent être maitrisés. Suite à l’entrée<br />

en vigueur de la loi du 3 février dernier,


Marianne Rau et Pierre Wauthier<br />

nous sommes régulièrement consultés<br />

pour connaitre les possibilités s’offrant<br />

aux différents acteurs concernés. Comme<br />

ces concepts sont relativement neufs, il est<br />

important de se faire conseiller avant de se<br />

lancer dans un tel projet. Concernant les<br />

appels d’offres du gouvernement pour la<br />

construction de centrales photovoltaïques,<br />

il s’agit de projets s’étalant sur 20 à 30<br />

années et des questions peuvent se poser en<br />

matière de location des surfaces requises,<br />

comme des terrains ou des toitures de<br />

bâtiments, et du type de bail à créer.<br />

D’autres problématiques relatives au<br />

raccordement d’une installation au réseau<br />

peuvent se présenter: dans le cas d’une<br />

installation sur un terrain, il faudra parfois<br />

y accéder par d’autres propriétés, auquel<br />

cas des servitudes devront être prévues. Ces<br />

études doivent être menées en amont de la<br />

réponse à l’appel d’offres pour s’assurer que<br />

le projet est bien réalisable.<br />

L’autoconsommation figure parmi<br />

les mesures inscrites dans la nouvelle<br />

version du Pacte Climat. Quel soutien<br />

pouvez-vous apporter aux communes<br />

dans ce cadre?<br />

MR: Le Pacte Climat prévoit déjà un volet<br />

financier et une assistance technique auprès<br />

des communes. Nous pouvons leur fournir<br />

un accompagnement complémentaire<br />

concernant l’établissement de contrats et<br />

l’identification des possibilités qu’offre un<br />

projet en fonction de la réglementation<br />

actuelle. Idéalement, la législation actuelle<br />

pourrait être utilisée par les communes pour<br />

le développement de politiques sociales<br />

dans le cadre desquelles elles investiraient<br />

dans des installations photovoltaïques pour<br />

rendre l’approvisionnement en électricité<br />

moins cher pour des personnes à revenus<br />

modestes dans le but de soutenir ces ménages.<br />

En outre, le concept d’autoconsommation<br />

collective permet aux occupants d’une<br />

même résidence de partager l’énergie<br />

produite par une installation commune<br />

sans devoir créer une société ou reposer<br />

sur une personne morale. En revanche, une<br />

telle démarche doit être accomplie dans le<br />

cas de la création d’une communauté de<br />

partage d’énergies renouvelables à travers<br />

un quartier regroupé autour d’un même<br />

poste de transformation.<br />

PW: Avec l’entrée en vigueur de cette<br />

nouvelle loi sur l’autoconsommation et<br />

son inscription dans les objectifs du Pacte<br />

Climat, les communes seront amenées<br />

à développer ce type de projets, pour<br />

lesquels nous pourrons leur apporter notre<br />

expertise. Les initiatives qu’elles prendront<br />

dépendront toutefois des opportunités<br />

qu’offre leur territoire! n<br />

Arendt & Medernach SA<br />

Arendt Regulatory & Consulting SA<br />

41 Avenue John F. Kennedy<br />

L-2082 Luxembourg<br />

www.arendt.com


66 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

ÉNERGIE<br />

Programme enoprimes:<br />

des ambitions revues à la hausse<br />

«L’Europe est le continent le plus ambitieux d’un point de vue<br />

environnemental et, en son sein, le Luxembourg veut être le<br />

leader en la matière». Pour Laurent Magi, responsable des<br />

services liés à la transition énergétique chez Enovos Services<br />

S.A., le Luxembourg n’a pas à rougir de son Plan national intégré<br />

en matière d’énergie et de climat, qui affiche des ambitions<br />

encore plus fortes que celles de l’UE. La récente législation<br />

dont dépend le nouveau système enoprimes s’inscrit dans cette<br />

mouvance et est beaucoup plus stricte. Source d’opportunités,<br />

le programme demandera une implication encore plus grande<br />

du fournisseur d’énergie et de services énergétiques.<br />

Pourriez-vous nous rappeler comment<br />

fonctionne le programme enoprimes?<br />

Ce programme a démarré en 2015 et est basé<br />

sur le conseil et l’obtention de primes d’aide<br />

pour des travaux de rénovation énergétique ou<br />

d’efficacité énergétique. Tous types d’acteurs<br />

(particuliers, professionnels du secteur<br />

tertiaire, industries, PME, administrations)<br />

planifiant un projet de rénovation permettant<br />

de réaliser des économies d’énergie peuvent y<br />

prétendre. De plus, ces aides sont cumulables,<br />

notamment avec celles prévues par l’État<br />

comme les PRIMe House ou encore celles<br />

qui sont octroyées par certaines communes.<br />

Laurent Magi


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

67<br />

Nous nous reposons sur un réseau de<br />

440 partenaires, dont 300 artisans, qui<br />

remplissent les dossiers de demandes de<br />

primes pour leurs clients. Ces derniers<br />

doivent juste en faire la demande auprès de<br />

l’un de nos partenaires avant la signature<br />

d’un bon de commande ou d’un devis<br />

pour les travaux. Tous nos partenaires sont<br />

repris sur annuaire.enoprimes.lu.<br />

Les communes sont également éligibles à ces<br />

aides. Les plus petites sont particulièrement<br />

intéressées par ce programme qui leur<br />

permet d’améliorer l’efficacité énergétique<br />

des bâtiments qu’elles gèrent et auquel<br />

elles peuvent également recourir pour<br />

d’autres travaux comme le remplacement<br />

de l’éclairage public. Nous collaborons<br />

également avec les communes dans le<br />

cadre d’initiatives de sensibilisation telles<br />

que l’action que nous avons menée avec 27<br />

d’entre elles. Au total, 130.000 ampoules<br />

LED ont déjà été distribuées.<br />

Quel bilan dressez-vous de la première<br />

période du programme enoprimes<br />

s’étalant de 2015 à fin 2020?<br />

En six ans, nous avons réalisé 1,7 TWh<br />

d’économies d’énergie avec nos clients, ce<br />

qui représente la consommation électrique<br />

annuelle de 425.000 foyers, soit un peu plus<br />

d’une année de consommation des ménages<br />

luxembourgeois. Neuf millions d’euros de<br />

primes ont ainsi été distribués par Enovos.<br />

Suite à l’épidémie de Covid-19, la<br />

thématique des économies d’énergie<br />

n’était plus prioritaire, nous avons donc<br />

vu une nette baisse de dépôts des dossiers.<br />

Grâce au programme de relance «Neistart<br />

Lëtzebuerg» prévoyant des bonus sur<br />

les subventions PRIMe House et aux<br />

augmentations des enoprimes, les particuliers<br />

ont manifesté un véritable engouement pour<br />

la rénovation de leur habitation si bien que<br />

nous avons connu un dernier trimestre<br />

particulièrement dense, faisant de 2020<br />

l’année la plus réussie en termes de volume<br />

d’économies d’énergie réalisées.<br />

“1,7 TWh<br />

d’économies<br />

d’énergie en<br />

six ans, soit la<br />

consommation<br />

électrique annuelle<br />

de 425.000 foyers”<br />

Quelles sont les nouveautés liées à ce<br />

programme?<br />

Depuis le 17 juin 2021, des nouveautés sur<br />

la plateforme d’introduction des demandes<br />

my.enoprimes.lu ainsi que l’adaptation de<br />

notre site enoprimes.lu réunissant toutes<br />

les informations relatives à ces changements<br />

sont disponibles. Nous avons veillé à<br />

maintenir des démarches simplifiées afin<br />

que le système soit toujours aussi efficace et<br />

attractif.<br />

Jusqu’à présent, nous calculions la<br />

consommation d’énergie avant et après<br />

rénovation pour établir le montant des<br />

primes. À présent, les clients ne peuvent<br />

plus acquérir n’importe quel produit du<br />

fait qu’il consommera moins que l’ancien.<br />

Des standards fixés par la législation<br />

européenne sont à respecter. La prime est<br />

donc calculée en fonction des économies<br />

réalisées entre le standard défini par la<br />

législation et ce que le client achètera; ces<br />

économies seront donc forcément moins<br />

grandes que dans l’ancien système. Les<br />

chaudières à mazout ne sont plus éligibles<br />

aux enoprimes, en revanche, un soutien<br />

financier supplémentaire sera accordé à<br />

tout client souhaitant se défaire de cette<br />

énergie fossile pour chauffer son habitation.<br />

Par ailleurs, alors que nous ne soutenions<br />

pas les chaudières à bois par le passé, ce<br />

combustible est à présent éligible à nos<br />

primes. L’un dans l’autre, nos aides ont<br />

finalement légèrement augmenté.<br />

Depuis octobre 2020, nous avons renforcé<br />

nos liens avec nos partenaires sur le terrain<br />

en les rémunérant pour chaque demande<br />

d’enoprimes validée pour leurs clients.<br />

De plus, nous voulons renforcer notre<br />

collaboration avec les communes pour les<br />

accompagner dans leurs propres projets<br />

de rénovation mais également pour établir<br />

un relais d’informations concernant nos<br />

primes vers leurs citoyens. Le Pacte Climat<br />

a véritablement structuré leur approche<br />

environnementale et sa nouvelle version fixe<br />

des objectifs encore plus ambitieux. Nous<br />

espérons qu’à travers cette sensibilisation<br />

renforcée, elles intègreront à l’avenir<br />

encore mieux nos enoprimes dans le cadre<br />

de leurs rénovations.<br />

Par exemple, nous avons récemment<br />

collaboré avec la commune de Mamer<br />

pour l’édition d’une brochure reprenant<br />

toutes les aides existantes auxquelles leurs<br />

citoyens peuvent prétendre afin de leur<br />

montrer l’étendue des soutiens financiers<br />

cumulables dont ils peuvent bénéficier.<br />

Les démarches d’obtention de ces aides<br />

sont parfois compliquées et en rassemblant<br />

toutes les informations en un seul endroit,<br />

la commune de Mamer facilite ainsi la<br />

tâche de ses citoyens et les encourage à<br />

entreprendre ce type de travaux.<br />

Les nouvelles constructions ont déjà<br />

d’excellentes performances énergétiques, c’est<br />

surtout au niveau des rénovations que nous<br />

avons un rôle à jouer. Dans ce cadre, le relais<br />

que les communes peuvent nous apporter sur<br />

le terrain en matière de sensibilisation des<br />

citoyens n’est pas à négliger! n<br />

Enovos<br />

2 Domaine du Schlassgoard<br />

L-4327 Esch-sur-Alzette<br />

www.enovos.lu<br />

www.enoprimes.lu


68 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

ÉNERGIE<br />

Quel avenir pour la<br />

biométhanisation?<br />

La biométhanisation serait-elle démodée et pourquoi? C’est<br />

la question que se pose Xavier Maka, directeur de Naturgas<br />

Kielen, face au revirement de stratégie qui semble s’opérer au<br />

ministère de l’Énergie. Un changement de cap qui, s’il est mal<br />

appréhendé, pourrait mettre en péril la survie de l’installation<br />

qui, en dix ans, a injecté 182 GWh de gaz vert dans le réseau<br />

luxembourgeois. Interview aux allures de plaidoyer.<br />

Il y a quelques mois, le ministère de<br />

l’Énergie a présenté les résultats d’une<br />

étude commandée à l’IFEU (Institut<br />

für Energie- und Umweltforschung<br />

Heidelberg) et sur laquelle il entend<br />

baser sa future stratégie relative à la<br />

biométhanisation. Comment accueillezvous<br />

les recommandations de cette étude?<br />

L’étude en question dresse un état des lieux<br />

de la biométhanisation au Luxembourg et<br />

adresse sur cette base des recommandations<br />

au ministère de l’Énergie. Celui-ci,<br />

dans sa formation actuelle, n’est plus<br />

particulièrement un ardent défenseur de<br />

la biométhanisation. Loin de la rejeter,<br />

il n’en fait en tout cas pas une priorité<br />

comme a pu le faire le gouvernement en<br />

fonction à l’époque où l’installation de<br />

Naturgas Kielen a été pensée. Il semblerait<br />

donc qu’au fil du temps et des évolutions<br />

technologiques, la biométhanisation soit<br />

finalement passée de mode. C’est pourquoi<br />

le ministère entend recibler sa stratégie et<br />

redéfinir sur quels types d’intrants elle doit<br />

s’appliquer. En l’occurrence, il s’intéresse<br />

particulièrement aux effluents agricoles,<br />

à savoir le fumier et le lisier. Produits à<br />

hauteur de deux millions de tonnes par an<br />

au Luxembourg, ils présentent le double<br />

avantage, lorsqu’ils sont biométhanisés, de<br />

générer du gaz vert mais aussi de ressortir<br />

sous forme de digestat, un engrais de<br />

qualité supérieure qui diminue le risque de<br />

pollution des sols et des nappes phréatiques<br />

et contribue à la réduction des émissions<br />

d’ammoniac. Voilà pourquoi le ministère<br />

envisage même – bien que rien ne soit<br />

encore décidé – d’offrir des avantages aux<br />

agriculteurs qui valoriseraient ainsi leurs<br />

effluents agricoles.<br />

Cette stratégie donne l’impression que le<br />

gouvernement n’entend plus capitaliser<br />

sur les autres déchets organiques issus,<br />

par exemple, de la grande distribution, des<br />

collectivités, des poubelles individuelles ou<br />

encore de l’industrie agroalimentaire. C’est<br />

là que le bât blesse car les effluents agricoles<br />

en question sont peu méthanogènes<br />

comparés à ces autres biodéchets. Certes,<br />

si l’on se positionne à l’échelle nationale,<br />

les deux millions de tonnes d’effluents<br />

agricoles produits chaque année pourraient<br />

suffire à injecter sur le réseau une quantité<br />

de biométhane qui permettrait de respecter<br />

certains engagements en termes de<br />

proportion de gaz vert. Mais, pour une<br />

installation comme Naturgas Kielen,<br />

conçue pour biométhaniser d’autres<br />

types de déchets, c’est la mort assurée. La<br />

centrale est en effet alimentée par 20% de<br />

biodéchets et 80% de matières à caractère<br />

agricole. Ces dernières comprennent donc<br />

le fumier et le lisier mais aussi des produits<br />

issus de cultures énergétiques, comme le<br />

maïs, le sorgo ou l’orge, qui ont un pouvoir<br />

méthanogène élevé. Si nous venions à<br />

n’alimenter Naturgas Kielen – une unité<br />

qui n’est déjà pas rentable aujourd’hui –<br />

que par des effluents agricoles comme le<br />

recommande le ministère de l’Énergie,<br />

la quantité de biométhane produite<br />

diminuerait considérablement et nous<br />

ne pourrions plus couvrir tous nos frais.<br />

Seule une modification de sa configuration<br />

actuelle ou un nouveau business model<br />

pourrait alors la sauver. C’est pourquoi<br />

l’approche du ministère de l’Énergie n’est<br />

pas raisonnable selon moi.<br />

Quand vous avez pris la direction de<br />

Naturgas Kielen, votre objectif était<br />

justement de repenser ce modèle<br />

d’affaires…<br />

Effectivement, c’est l’objectif que je m’étais<br />

fixé. Mais, lorsque je suis arrivé, je ne<br />

connaissais l’état de l’entreprise que par<br />

ses bilans, pas tellement par sa trésorerie<br />

ou situation historique. Or, le problème de<br />

Naturgas Kielen, c’est l’investissement de<br />

départ qui a été beaucoup trop important<br />

par rapport à la valeur ajoutée que la<br />

société peut générer. Puisque le prix du<br />

biométhane a été établi à neuf centimes<br />

le kWh par le règlement grand-ducal du<br />

15 décembre 2011 relatif à la production,<br />

la rémunération et la commercialisation<br />

de biogaz, nous connaissions le chiffre<br />

d’affaires de la société dès le départ (pour<br />

autant que l’installation tourne parfaitement<br />

toute l’année) et pouvions savoir que<br />

l’amortissement de l’investissement n’était<br />

pas viable. C’est ce que j’ai appris à mes<br />

dépens en arrivant ici. Je pensais pouvoir<br />

redresser la situation mais le dernier<br />

trimestre 2020 m’a clairement démontré<br />

que, même en atteignant quasiment nos<br />

maximums de production en recourant à<br />

des plantes énergétiques, nous n’arrivions<br />

pas à équilibrer le budget. Au-delà des frais<br />

fixes élevés, nous devons payer certains des<br />

intrants à fort pouvoir méthanogène qui ne<br />

sont pas considérés comme des déchets mais


Xavier Maka<br />

plutôt comme des sous-produits. Or, pour<br />

qu’une installation fasse vraiment sens, elle<br />

devrait plutôt être rétribuée pour capter<br />

les déchets (ou ces sous-produits) et les<br />

valoriser sous forme de gaz. La logistique<br />

représente également un coût important.<br />

Puisque nous ne sommes pas intégrés à la<br />

chaine des déchets, celle-ci doit être assurée<br />

par un prestataire externe, typiquement les<br />

collecteurs de déchets. Le modèle d’affaires<br />

doit changer si nous voulons surmonter ces<br />

obstacles.<br />

“Le modèle<br />

d’affaires doit<br />

changer si nous<br />

voulons surmonter<br />

ces obstacles”<br />

Dernièrement, vous étudiiez la<br />

possibilité d’utiliser de l’hydrogène<br />

vert pour amplifier la production de<br />

biométhane de votre installation. Ce<br />

projet a-t-il une chance de voir le jour?<br />

La réflexion avance. L’idée de départ était de<br />

valoriser la grande quantité de CO 2<br />

produite<br />

lors du processus de biométhanisation. En<br />

effet, plutôt que de le neutraliser, il est possible<br />

de le transformer en méthane en l’associant<br />

à de l’hydrogène dans un bioréacteur.<br />

Ce processus permettrait de booster la<br />

production d’une unité de biométhanisation<br />

et d’augmenter sa capacité de 25 à 30%.<br />

Évidemment, pour que le procédé fasse sens,<br />

il faudrait recourir à de l’hydrogène vert. Or,<br />

aujourd’hui, celui-ci est majoritairement gris<br />

car issu de la gazéification du charbon. Nous<br />

avons donc entamé certaines discussions<br />

avec le LIST pour étudier la faisabilité de<br />

cette réaction dans un bioréacteur mais<br />

aussi rechercher des procédés de production<br />

d’hydrogène vert. À l’heure actuelle, nous<br />

n’en sommes qu’à l’étape des études de<br />

faisabilité et de rentabilité. n<br />

Naturgas Kielen<br />

B.P. 26<br />

Route N12<br />

L-8205 Kehlen<br />

www.naturgaskielen.lu


70 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

ÉNERGIE<br />

Quand location rime<br />

avec confort<br />

Connue en tant que productrice de chaudières depuis plus<br />

d’un siècle, la société Viessmann a récemment étendu sa<br />

gamme de services. Günter Krings, directeur d’agence au<br />

Luxembourg, présente l’offre «Viessmann Comfort» avec<br />

laquelle les particuliers peuvent louer un système de chauffage<br />

et profiter de plusieurs avantages.<br />

Pourquoi avez-vous décidé de vous<br />

lancer dans la location de systèmes de<br />

chauffage?<br />

Nous avons lancé «Viessmann Comfort» en<br />

Allemagne en 2018 et au Luxembourg ainsi<br />

qu’en Belgique en ce début d’année 2021. Si<br />

nous proposons un tel service, c’est en partie<br />

suite à la demande de nos clients installateurs.<br />

De plus, le modèle du «Flat Rate» se<br />

démocratise et connait un grand succès<br />

dans de nombreux domaines: la mobilité, les<br />

télécommunications, l’énergie, etc.<br />

Ce service concerne les chaudières au gaz,<br />

au fuel ou encore les pompes à chaleurs.<br />

Notre gamme de produits destinée à la<br />

location s’élargira à court et moyen termes.<br />

“Le contrat de<br />

location comprend<br />

également la<br />

garantie, l’entretien<br />

ou encore les<br />

réparations”<br />

Quels sont les avantages de ce nouveau<br />

service, tant pour les particuliers que<br />

pour les installateurs?<br />

Les avantages sont multiples pour les<br />

clients finaux. La location permet d’abord<br />

de planifier le budget familial et d’éviter<br />

des investissements trop lourds; c’est<br />

intéressant si un client n’a pas les liquidités<br />

pour investir dans un nouveau système dans<br />

l’immédiat. D’autres y voient le confort et la<br />

facilité car le contrat de location comprend<br />

également la garantie, l’entretien ou encore<br />

les réparations. Il en va de même dans les<br />

copropriétés, avec des résidences ou des<br />

appartements, puisque ces charges entrent<br />

dans les frais fixes. Par ailleurs, ce service<br />

peut inciter les clients disposant de systèmes<br />

désuets, mais ne souhaitant pas investir, à<br />

les remplacer sans devoir attendre par des<br />

systèmes plus modernes, plus économiques<br />

et plus respectueux de l’environnement.<br />

Quant à l’installateur, il peut proposer à<br />

sa clientèle un système haut de gamme<br />

en location, contrairement à un autre bon<br />

marché qui sera certes moins cher, mais<br />

moins efficace. Cela lui enlève également la<br />

crainte de ne pas être payé car Viessmann<br />

est propriétaire des systèmes loués. À<br />

travers un tel service, l’installateur vend un<br />

contrat d’entretien qui est effectif pendant<br />

toute la durée de location.<br />

Comment se calcule le montant du<br />

contrat de location?<br />

Sont inclus dans le prix: l’achat et<br />

l’installation du matériel, l’entretien<br />

annuel ainsi que tous les risques de casse<br />

ou de défaut. Lorsque le chauffagiste<br />

intervient chez son client, il peut d’abord<br />

lui proposer une acquisition classique.<br />

Si le client préfère l’offre de location,<br />

alors l’installateur nous enverra toutes<br />

les informations nécessaires pour que<br />

nous puissions calculer la mensualité en<br />

fonction de l’investissement et de la durée<br />

de contrat qui est de dix ou de quinze ans.<br />

Si le client veut acheter, le remplacement<br />

du système de chauffage se fait de manière<br />

classique, mais s’il veut profiter de la<br />

location, nous établissons un contrat avec<br />

le client final et nous passons commande<br />

pour le montage et l’installation au<br />

chauffagiste. Pour l’installateur, la<br />

seule différence résidera au niveau de la<br />

facturation qui ne reviendra pas au client<br />

final, mais bien à Viessmann. Il en va de<br />

même pour la facture des entretiens et des<br />

réparations.<br />

Qu’est-il prévu en cas de déménagement<br />

ou de divers imprévus pendant la durée<br />

du contrat?<br />

Tout est stipulé dans le contrat que nous<br />

signons avec le client final. En cas de<br />

déménagement, le nouveau propriétaire peut<br />

reprendre la suite du contrat ou achètera<br />

l’installation à sa valeur résiduelle. Le même<br />

cas de figure se présente aux héritiers en cas de<br />

décès. De toute manière, l’installateur n’a pas<br />

besoin de répondre à ces questions. Il suffit<br />

qu’il nous renvoie la balle car nous disposons<br />

de spécialistes en interne pour répondre à<br />

toutes les questions des installateurs et des<br />

utilisateurs finaux.<br />

“Nous misons<br />

énormément sur<br />

la digitalisation<br />

de nos installations”<br />

Un dernier mot sur «Viessmann Comfort»?<br />

Nous réalisons une vérification complète de<br />

l’installation, ensemble avec le chauffagiste.<br />

En plus, nous misons énormément sur la<br />

digitalisation de nos installations, celles<br />

concernées par la location n’y échappent pas.<br />

Elles sont toutes équipées de capteurs qui<br />

nous permettent de recevoir en instantané<br />

toutes les informations sur le bon (ou mauvais)<br />

fonctionnement. Nous pouvons ainsi réagir<br />

rapidement et efficacement pour résoudre un<br />

problème éventuel, toujours en collaboration<br />

avec l’installateur.<br />

Cette double inspection assure au client<br />

que tout est en règle et en parfait état<br />

de marche pendant toute la durée de vie<br />

de son installation, donc un vrai package<br />

«sans souci»! n<br />

Viessmann Luxembourg Sarl<br />

35 Rue J-F Kennedy<br />

L-7327 Steinsel<br />

www.viessmann.lu<br />

Tél: 263362-1<br />

Viessmann Comfort<br />

comfort@viessmann.lu<br />

Tél: 8002 4631


Günter Krings


72 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

BRÈVES COMMUNALES – SUD<br />

PAR PIERRE BIRCK<br />

ESCH-SUR-ALZETTE<br />

En 2021, les villes d’Esch-sur-Alzette,<br />

Mödling, Offenbach, Zemun et<br />

Puteaux fêtent le 65 e anniversaire<br />

de leur jumelage. En 1956, l’objectif<br />

était surtout de renforcer les liens<br />

d’amitié dans l’Europe d’aprèsguerre.<br />

Aujourd’hui, le jumelage<br />

s’articule de plus en plus autour de<br />

questions comme l’inclusion sociale, la<br />

coopération économique, la démocratie<br />

participative, le développement durable<br />

ou encore le maintien de la paix et l’aide<br />

au développement.<br />

<br />

Source: esch.lu<br />

DIFFERDANGE<br />

Il y a 19 ans, la Ville de Differdange lançait<br />

sa première «Jugendkonschtwoch»,<br />

une exposition artistique destinée aux<br />

jeunes de 12 à 26 ans. Son objectif est<br />

d’offrir une plateforme aux jeunes<br />

artistes pour se faire connaître.<br />

L’édition 2021 a eu lieu du dimanche<br />

30 mai au samedi 5 juin au 1535°<br />

Creative hub.<br />

<br />

Source: differdange.lu<br />

DUDELANGE<br />

Le «Buerféisswee», le chemin sensoriel<br />

du parc Le’h, est à nouveau ouvert<br />

aux visiteurs. Celui-ci, d’une longueur<br />

d’environ 550 mètres, dont le départ<br />

est situé derrière le kiosque, avait été<br />

inauguré en juillet de l’année dernière.<br />

Fermé au public pendant plusieurs<br />

mois, il a rouvert ses portes le 14 juin.<br />

Ce sentier à parcourir pieds nus vise<br />

l’éveil des sens et la détente. Il favorise<br />

en même temps les compétences<br />

motrices et suscite l’intérêt pour la<br />

nature ou tout simplement pour des<br />

activités originales.<br />

<br />

Source: dudelange.lu<br />

SCHIFFLANGE<br />

En raison du Covid-19, la fête nationale<br />

a été célébrée différemment grâce à<br />

la campagne «A mir feieren awer». La<br />

commune de Schifflange a ainsi offert<br />

à ses citoyens un panier garni rempli de<br />

produits régionaux qu’il était possible<br />

de retirer la veille et l’avant-veille.<br />

<br />

Source: schifflange.lu<br />

<br />

BETTEMBOURG<br />

Pour soutenir les cafés et restaurants locaux frappés par la crise<br />

sanitaire, le collège échevinal de la commune de Bettembourg<br />

a décidé d’offrir un bon de consommation d’une valeur de<br />

cinq euros à chaque habitant. Le montant total de cette action<br />

s’élève à environ 70.000 euros. La campagne a été lancée le 22<br />

juin 2021 à l’occasion de la fête nationale. Les bons pourront<br />

être utilisés jusqu’au 18 juillet 2021.<br />

Source:bettembourg.lu<br />

ESCH-SUR-ALZETTE<br />

En date du 11 juin 2021, Lex Delles, ministre des Classes<br />

moyennes et du Tourisme, a visité BENU Village Esch pour<br />

apprécier l’impact que le projet peut avoir sur le développement<br />

socio-économique et culturel local, voir régional.<br />

<br />

Source: administration.esch.lu<br />

MONDERCANGE<br />

Il est porté à l’attention du public que la restriction d’accès au<br />

bâtiment de la mairie ainsi que l’obligation de rendez-vous liées<br />

à la crise sanitaire ont été levées. Ainsi, l’accueil physique à<br />

l’administration est à nouveau assuré du lundi au vendredi de<br />

7h30 à 11h30 et de 13h à 16h. Les citoyens pourront demander<br />

un rendez-vous en dehors des plages d’ouverture. Celui-ci<br />

pourra être pris par email ou par téléphone auprès des services<br />

respectifs.<br />

<br />

Source: mondercange.lu<br />

DUDELANGE<br />

Durant les mois de juin et juillet 2021, les CFL procèdent à<br />

des travaux sur la ligne 60 entre Bettembourg et Volmerangeles-Mines<br />

en France. Les informations ainsi que les horaires<br />

de bus de remplacement se trouvent sur le site internet de la<br />

commune.<br />

<br />

Source: dudelange.lu<br />

KÄERJENG<br />

Dans le but de soutenir le redémarrage<br />

du secteur de l’Horesca, le collège<br />

des bourgmestre et échevins de la<br />

commune de Käerjeng distribuera des<br />

autotests antigéniques supplémentaires<br />

aux restaurateurs de la commune. Ces<br />

tests rapides pourront être utilisés<br />

par les clients afin de profiter de la<br />

réouverture des restaurants sur le<br />

territoire.<br />

Source:kaerjeng.lu<br />

SANEM<br />

La transition énergétique et<br />

l’autoconsommation prennent une<br />

part de plus en plus importante<br />

dans le paysage énergétique. Dans<br />

ce contexte, Wattway, un projet<br />

pilote de route solaire à Sanem,<br />

apparaît comme une des solutions<br />

de production d’énergie locale.<br />

Les dalles photovoltaïques ont été<br />

installées sur le parking situé derrière<br />

la mairie. L’électricité produite est<br />

utilisée pour alimenter les serveurs<br />

informatiques de l’administration<br />

communale. L’autoconsommation<br />

est effective depuis le mois de février.<br />

<br />

Source: suessem.lu<br />

LEUDELANGE<br />

Dans le cadre de l’action «nos<br />

arbres ont du caractère», organisée<br />

par l’Administration de la nature et<br />

des forêts, Leudelange invite ses<br />

habitants à localiser le plus bel arbre<br />

de la commune. Il suffit d’envoyer la<br />

photo avec localisation de l’arbre à<br />

eisbeem@leudelange.lu au plus tard le<br />

30 septembre 2021. Le plus bel arbre<br />

sera ensuite, en coopération avec<br />

L’Administration de la nature et des<br />

forêts, retenu le 12 novembre 2021 à<br />

l’occasion de la «journée de l’arbre».<br />

<br />

Source: leudelange.lu<br />

RECKANGE-SUR-MESS<br />

À la suite des intempéries et des<br />

importantes inondations ayant frappé<br />

la commune de Reckange-sur-Mess,<br />

l’administration a mis en place des<br />

services d’aide, de conseils et de<br />

secours. La commune a organisé<br />

l’évacuation des déchets dans les<br />

quartiers les plus concernés par les<br />

inondations. Pour les autres, une benne<br />

a été mise à disposition des citoyens sur<br />

le parvis de l’atelier communal.<br />

<br />

Source: reckange.lu


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74 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

Steinfort s’engage<br />

pour l’environnement<br />

PAR CLAIRE SIBELLA<br />

Pour Guy Pettingen, bourgmestre de Steinfort, la commune est active sur tous les fronts et<br />

se donne les moyens d’évoluer tout en étant attentive aux besoins de ses habitants et aux<br />

contraintes à respecter en matière d’aménagement de son territoire.<br />

Le PAG<br />

Guy Pettingen<br />

À Steinfort, le PAG s’inscrit sous la loi de<br />

2004. Voté en 2010, le nouveau PAG est<br />

prêt mais sous saisine. Selon la procédure,<br />

chaque habitant peut s’exprimer sur le<br />

PAG et la commune doit récolter chaque<br />

témoignage. L’enquête publique est en<br />

cours mais la situation sanitaire la freine.<br />

Guy Pettingen explique: «La situation est<br />

délicate. Nous ne pouvons ni rassembler<br />

physiquement les habitants ni organiser<br />

des visioconférences, tous les citoyens<br />

n’étant pas équipés. Nous attendons les<br />

consignes du ministère de la Santé pour<br />

reprendre l’enquête».<br />

Parmi les grands projets de construction<br />

figure une nouvelle piscine destinée aux<br />

écoliers et un complexe sportif incluant<br />

un hall équipé pour la gymnastique. Le<br />

projet, dont le budget est estimé à environ<br />

45 millions d’euros, comprend deux<br />

phases: la construction de la piscine et du<br />

hall sportif puis la destruction des anciens<br />

bâtiments et la division du nouvel édifice<br />

en trois parties. La première étape devrait<br />

être achevée avant les vacances scolaires<br />

de 2023 pour tester les infrastructures<br />

pendant la période de congés. La seconde<br />

devrait prendre fin en 2025.<br />

Des projets d’infrastructures routières<br />

sont au programme. Un des projets phares<br />

est celui de la Cité Herrenfeld. Toutes les<br />

conduites de gaz, d’eau et d’électricité<br />

y seront rénovées. Les plans seront<br />

achevés en juin et les travaux débuteront à<br />

l’automne pour se terminer en 2025.<br />

Les logements à coûts modérés<br />

Steinfort se veut active en la matière. Guy<br />

Pettingen note: «Steinfort est l’une des<br />

premières communes à avoir ratifié le<br />

Pacte Logement, et lorsque la nouvelle<br />

version sera prête, nous la signerons<br />

également. La demande de logements<br />

est très élevée, tout comme les prix. Les<br />

jeunes sont démunis face à cette réalité, ils<br />

ne peuvent pas se permettre d’acheter. La<br />

commune n’est pas propriétaire d’un grand<br />

nombre de terrains, mais les négociations<br />

avec la SNHBM et le Fonds du Logement<br />

sont ouvertes».<br />

Il y a quatre mois, un projet de cinq maisons<br />

a été clôturé. Destiné aux jeunes de Steinfort<br />

parce qu’ils y vivent, y ont grandi ou y ont de<br />

la famille proche, ce projet s’est conclu par<br />

l’achat de quatre maisons. Les jeunes ont été<br />

questionnés sur leur composition de ménage<br />

et leurs revenus pour déterminer leur<br />

éligibilité et ont acquis leur logement sous<br />

bail emphytéotique. La commune a conservé<br />

la dernière maison pour ses propres besoins.<br />

À Hagen, l’ancien presbytère a été démoli.<br />

Six appartements à coûts modérés, dont les<br />

plans sont en cours de finition, seront bâtis<br />

à sa place.<br />

La protection de l’environnement<br />

Steinfort s’engage en étant membre<br />

d’associations et de syndicats. Depuis<br />

deux ans, la commune est par exemple<br />

affiliée au SICONA. Aussi, elle emploie<br />

une personne dédiée à l’élaboration de<br />

projets environnementaux, notamment la<br />

réhabilitation des vergers. Les pesticides ne<br />

sont plus utilisés et des machines spéciales<br />

sont d’usage pour débroussailler les chemins<br />

de la façon la plus écologique possible.<br />

Outre les aides de l’État, la commune<br />

octroie des subsides à ses habitants pour les<br />

encourager les projets verts.<br />

Guy Pettingen conclut: «Steinfort est<br />

impliquée dans un grand projet de 17<br />

millions d’euros, subventionné à hauteur<br />

de 6,6 millions d’euros par l’UE. Celuici<br />

comprendra une nouvelle station<br />

d’épuration destinée à reprendre les eaux<br />

usées de Steinfort, celles des villages aux<br />

alentours et des maisons situées sur la<br />

zone frontalière. Déjà opérationnelle, la<br />

station est en phase test et sera inaugurée<br />

fin octobre». n


Compenser l'impact<br />

de votre entreprise<br />

sur la planète<br />

<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

75<br />

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76 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

En piste pour<br />

la mobilité active!<br />

La commune de Schifflange renforce ses efforts pour encourager ses citoyens à la mobilité<br />

active. Travaillant actuellement à la finalisation d’une piste cyclable et piétonne en site propre<br />

traversant son territoire de part en part et reliant des pistes nationales, la commune veille<br />

également à renforcer ses subventions incitant à l’achat d’un vélo ou d’une trottinette. Guy<br />

Spanier, responsable du service de l’urbanisme et du développement durable, et Carlo Lecuit,<br />

échevin responsable des travaux neufs et des infrastructures, nous dévoilent les coulisses des<br />

nouvelles mesures déployées en faveur d’une mobilité plus respectueuse de l’environnement.<br />

Une piste cyclable en site propre<br />

Pour atteindre les objectifs qu’elle s’était fixés<br />

en matière de mobilité douce dans le cadre<br />

du Pacte Climat, la commune de Schifflange<br />

a récemment renforcé ses actions pour<br />

encourager ses citoyens à préférer le vélo ou<br />

la marche à la voiture. Suite à des analyses<br />

auprès des Schifflangeois, la commune a<br />

constaté que ces derniers ne se sentaient pas<br />

assez en sécurité lorsqu’ils utilisaient les pistes<br />

balisées sur les routes. Elle a alors décidé de<br />

créer une piste cyclable et piétonne en site<br />

propre traversant la commune du centre à la<br />

zone d’activité op Herbett (du nord au sud) et<br />

également de la cité op Hudelen à la rue du<br />

Pont (d’est en ouest).<br />

Profitant des travaux le long de la voie<br />

ferrée pour la construction d’un mur antibruit,<br />

Schifflange y a réalisé un passage<br />

sécurisé en site propre pour les piétons et<br />

cyclistes. Cette première liaison relie la<br />

cité op Hudelen à la rue du Pont et sera<br />

prolongée jusqu’à la rue Aloyse Kayser dès<br />

l’obtention de l’autorisation des CFL. Elle<br />

sera ensuite à nouveau étendue du parking<br />

des CFL à l’avenue de la Libération. «Dans<br />

le cadre de notre plan directeur scolaire,<br />

nous prévoyons l’ouverture d’une nouvelle<br />

école dans le quartier op Hudelen. Les<br />

travaux débuteront en 2022, mais les locaux<br />

provisoires seront ouverts dès septembre.<br />

La dernière liaison vers la future école sera<br />

réalisée en même temps que sa construction<br />

et reliera ainsi la piste cyclable nationale 8<br />

jusqu’à Kayl», précise Guy Spanier.<br />

Une seconde liaison traversant la commune<br />

de la gare à la zone d’activité op Herbett<br />

devrait quant à elle être étendue jusqu’à<br />

Foetz par l’Administration des ponts et<br />

chaussées et être connectée dans le futur<br />

à la «piste express» qui reliera Esch-sur-<br />

Alzette à Luxembourg-Ville. Des tronçons<br />

en site propre sont déjà finalisés de la gare<br />

à la rue du Moulin ainsi que du sentier am<br />

Brill jusqu’à la zone op Herbett. Une partie<br />

de la piste située rue du Moulin devrait<br />

être terminée dès la fin de l’année. Dans un<br />

futur proche, toute la localité de Schifflange<br />

pourra ainsi être traversée en site propre à<br />

vélo, trottinette ou à pied.<br />

Encourager l’utilisation du vélo<br />

Schifflange fait partie des neuf communes<br />

adhérant au service Vël’Ok depuis 2015.<br />

Ce dernier, gratuit pendant la première<br />

heure d’utilisation, compte 8.000 abonnés.<br />

«La fréquentation de ce service ne cesse<br />

d’augmenter. Nos statistiques dévoilent que<br />

ces vélos sont aujourd’hui davantage utilisés<br />

par les jeunes, dans le cadre de leur loisir»,<br />

explique Guy Spanier.<br />

Juste avant le confinement, un règlement<br />

de subvention a été voté pour soutenir les<br />

citoyens lors de l’achat d’un vélo ou d’une<br />

trottinette, classique ou électrique. Le<br />

montant de la participation communale<br />

s’élève à 10% du coût de l’investissement<br />

avec un maximum de 200 euros pour un<br />

vélo et de 100 euros pour une trottinette.<br />

Les personnes remplissant les conditions<br />

de l’office social ou bénéficiaires du Revis<br />

disposeront d’une majoration de 50 euros.<br />

La mobilité active sur le chemin de l’école<br />

Comment les élèves se rendent-ils à<br />

l’école? La commune de Schifflange<br />

a tenté de répondre à cette question<br />

grâce à une enquête menée auprès de ces<br />

derniers. Étonné, Guy Spanier en dévoile<br />

les résultats: «Nous avions pour objectif<br />

d’atteindre un taux de 70% des écoliers se<br />

rendant à l’école à pied d’ici 2022 et de 80%<br />

à l’horizon 2025. Il s’avère qu’aujourd’hui<br />

déjà, 74% des élèves du cycle 1 à 3 et 77%<br />

de ceux du cycle 4 se rendent à l’école à<br />

pied ou à vélo. Parmi ceux qui ne le font pas<br />

encore, ils sont plus de la moitié à manifester<br />

un intérêt pour la mobilité active».<br />

Pour encourager les plus hésitants, la<br />

commune créera de nouvelles liaisons<br />

piétonnières encore plus sécurisées.<br />

Par exemple, une liaison sera construite<br />

dans la rue Denis Netgen au sein de la<br />

cité Pärchen dans le cadre d’un PAP qui<br />

devrait être appliqué en début d’année<br />

prochaine. Grâce à celle-ci, les plus jeunes<br />

pourront relier des chemins piétons et<br />

des aires de jeu. Sur les espaces piétons<br />

existants, le balisage sera renforcé dès cet<br />

été. Par exemple, la cité Emile Mayrisch,<br />

pensée comme un «shared space» limité à<br />

30 km/h, bénéficiera prochainement d’un<br />

balisage plus clair pour parer à l’insécurité<br />

liée à l’absence de trottoir. «Nous allons<br />

également aménager des ralentisseurs<br />

près des écoles et sécuriser les passages<br />

pour piéton. Nous allons commencer<br />

cette année par équiper trois passages<br />

de la rue Denis Netgen d’une nouvelle<br />

signalisation réfléchissante et d’un<br />

éclairage LED, plus efficace lorsque la<br />

visibilité est réduite. Nous en profiterons<br />

pour les adapter aux personnes à mobilité<br />

réduite (PMR) en abaissant les trottoirs<br />

et en aménageant des dalles podotactiles<br />

pour les personnes malvoyantes», ajoute<br />

Carlo Lecuit.


Carlo Lecuit<br />

Enfin, la création d’une nouvelle école dans<br />

le quartier op Hudelen rapprochera de<br />

nombreux élèves de leur lieu de scolarité. Les<br />

stationnements pour vélos seront par ailleurs<br />

renforcés aux abords de toutes les écoles.<br />

La commune espère ainsi inciter davantage<br />

d’élèves à privilégier la mobilité active.<br />

Design for All<br />

Schifflange est une des rares communes<br />

luxembourgeoises à avoir créé une<br />

commission «Design for All» avec la<br />

participation des citoyens. Ayant ratifié<br />

la charte du même nom il y a trois ans,<br />

la commune a ainsi formalisé sa volonté<br />

d’aménager les espaces afin de permettre<br />

la circulation de tous au plus vite et sur un<br />

maximum du territoire.<br />

Ainsi, la commune commence à rénover ses<br />

passages pour piéton, dont la totalité sera<br />

adaptée au fur et à mesure aux PMR. Dans<br />

une même idée, Schifflange a collaboré<br />

avec les CFL dans le cadre de l’ajout, au<br />

sein de sa gare, d’ascenseurs suffisamment<br />

volumineux pour accueillir une chaise<br />

roulante pour permettre son accès aux<br />

quais. Un ascenseur a également été installé<br />

pour accéder à la commune devant laquelle<br />

une pente conforme à la circulation des<br />

personnes à mobilité réduite est en cours de<br />

construction. Les ateliers communaux ont<br />

par ailleurs fabriqué des rampes installées<br />

dans les abris-bus.<br />

“74% des élèves<br />

du cycle 1 à 3<br />

et 77% de ceux<br />

du cycle 4<br />

se rendent à l’école<br />

à pied ou à vélo”<br />

Guy Spanier<br />

Tous les bâtiments neufs qui appartiennent<br />

à la commune sont construits de manière à<br />

pouvoir accueillir les PMR et comprennent<br />

ainsi des infrastructures de type ascenseurs,<br />

rampes, toilettes adaptées, etc. «Nous<br />

veillons à adapter progressivement<br />

l’ensemble de nos établissements – neufs<br />

ou existants – à tous, y compris aux<br />

personnes âgées ou encore aux poussettes.<br />

Des compromis doivent toutefois parfois<br />

être trouvés par manque de place, mais<br />

même notre école provisoire du quartier op<br />

Hudelen possèdera un ascenseur!», ajoute<br />

l’échevin. Dans cette même idée, la maison<br />

des générations comprend huit chambres<br />

situées au rez-de-chaussée et équipées de<br />

cuisines réglables en hauteur. Les parkings<br />

de ces établissements prévoient des<br />

emplacements adaptés en largeur.<br />

Pour étendre cette action à tous les autres<br />

bâtiments, la commune révise actuellement<br />

son règlement sur les bâtisses, dans<br />

lequel elle exigera à l’avenir que chaque<br />

nouvelle résidence à partir de six unités


78 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

en comprenne une accessible aux PMR.<br />

Ensuite, par tranche de dix unités, une unité<br />

PMR supplémentaire devra être prévue. La<br />

même règle s’appliquera aux parkings des<br />

résidences. D’ailleurs, tout autre type de<br />

bâtiment devra également prévoir au moins<br />

un stationnement à cet effet.<br />

Et Carlo Lecuit d’ajouter: «Nous allons<br />

lancer une enquête auprès de la population<br />

pour détecter les points faibles de notre<br />

commune à ce niveau et tenter d’y remédier<br />

point par point».<br />

Prévoir l’électrification des véhicules<br />

À Schifflange, huit bornes permettent aux<br />

automobilistes de recharger leur voiture<br />

électrique. De nouvelles structures de<br />

recharge seront installées au sein du parking<br />

sous-terrain que la commune construira<br />

au centre-ville l’année prochaine ainsi<br />

que dans celui de la zone op Herbett. Les<br />

entreprises de cette zone sont par ailleurs<br />

de plus en plus demandeuses d’installations<br />

de ce type.<br />

Dorénavant, la commune impose également<br />

aux nouvelles constructions de pré-équiper<br />

l’ensemble de leurs stationnements afin<br />

de permettre un raccordement futur. Le<br />

nouveau règlement sur les bâtisses exige<br />

également 25% de pré-équipement des<br />

parkings de commerces, affectations<br />

tertiaires, professions libérales, restaurants<br />

ou bâtiments publics ainsi que 10% des<br />

stationnements des crèches, hôtels ou<br />

structures d’hébergements.<br />

Enfin, deux emplacements de car-sharing<br />

Flex ont pris place à Schifflange. «Notre<br />

règlement de subvention prévoit une<br />

participation financière aux abonnements<br />

de car-sharing de 10% sur la facture<br />

annuelle avec un maximum de 100 euros<br />

par an, pour inciter les automobilistes<br />

à utiliser ce service. Nous sommes la<br />

première commune à prévoir ce type de<br />

subvention!», se réjouit Guy Spanier. n<br />

“Nous sommes<br />

la première<br />

commune<br />

à prévoir une<br />

subvention<br />

encourageant<br />

le car-sharing”<br />

Administration communale<br />

de Schifflange<br />

L-3801 Schifflange<br />

info@schifflange.lu<br />

www.schifflange.lu


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une agilité et une efficacité impressionnantes. Quelle que soit son utilisation, il maîtrise facilement<br />

toute tâche et est un partenaire fiable dans la circulation urbaine. Transport de personnes ou de<br />

matériel, taxi fonctionnel ou encore usage mixte, le MAN eTGE est désormais disponible en<br />

version combi. Il vous permet de réduire vos coûts d’opération immédiatement : la consommation<br />

d’énergie, l’entretien, l’assurance et les taxes sont considérablement réduits avec le MAN eTGE.<br />

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80 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

Des petits ruisseaux naissent<br />

les grandes rivières<br />

Par Claire Sibella<br />

Le SICONA, Syndicat intercommunal pour la conservation<br />

de la nature, est né de l’union du SICONA Sud-Ouest, créé<br />

en 1990, et du SICONA Centre, créé en 2000, respectivement<br />

dirigés par Fernand Klopp et Yves Schaack. Protéger et<br />

conserver la nature est sa raison d’être.<br />

Fernand Klopp et Yves Schaack<br />

Mission et activités<br />

Fernand Klopp poursuit: «Au début, notre<br />

mission principale était de tailler les haies.<br />

La loi de 1982 sur la protection de la nature<br />

interdisait de les faire disparaître. Ainsi, dix<br />

communes se sont rassemblées et ont proposé<br />

aux agriculteurs de tailler gratuitement leurs<br />

haies entre octobre et février. Pour occuper<br />

nos ressources le reste de l’année, nous avons<br />

ajouté d’autres cordes à notre arc».<br />

xxxx<br />

Structure et organisation<br />

«Lorsque le SICONA Sud-Ouest est<br />

né, il comptait trois collaborateurs: deux<br />

ouvriers et un gestionnaire. Aujourd’hui,<br />

nos deux syndicats emploient 60 personnes.<br />

Chaque fois que nous pensons arriver à<br />

une phase de stabilisation de nos effectifs,<br />

nous lançons de nouveaux projets et<br />

engageons de nouveaux collaborateurs.<br />

En réalité, cette phase de stabilisation,<br />

nous ne l’avons jamais vraiment atteinte.<br />

Nous ne cessons de grandir», explique<br />

Fernand Klopp.<br />

Les effectifs du SICONA rassemblent<br />

25 ouvriers, 4 secrétaires, 6 guides<br />

pédagogiques, 8 techniciens et des<br />

universitaires de tous bords: biologistes,<br />

ingénieurs agronomes, ornithologistes, etc.<br />

Ils sont répartis à travers quatre services.<br />

Un premier service technique, un service<br />

de planification qui négocie avec les<br />

propriétaires privés, établit des conventions<br />

ou les démarches juridiques nécessaires, un<br />

service scientifique qui étudie la faisabilité<br />

des projets et en vérifie l’exécution et un<br />

service pédagogique qui sensibilise et<br />

informe, au-délà des 700 activités qu’il<br />

organise chaque année.<br />

Le SICONA compte 40 communes<br />

membres. Historiquement, 21 sont affiliées<br />

au SICONA Sud-Ouest et 19 au SICONA<br />

Centre. Géographiquement, le premier<br />

s’étend de Koerich à Dudelange et le<br />

second de Steinfort à Feulen. Yves Schaack<br />

détaille: «Les deux syndicats ont la même<br />

vocation. Notre union est régie par un<br />

contrat de coopération, nous disposons<br />

d’un organigramme commun, notre centre<br />

de biodiversité est à Olm et nos ateliers à<br />

Kehlen. Nous travaillons tous ensemble<br />

dans la même optique. En collaboration<br />

avec nos communes membres, nous<br />

élaborons des projets de protection de la<br />

nature, nous les conseillons sur le sujet et<br />

informons le grand public».<br />

Quelque 300 km de haies ont été taillés<br />

en hiver, ce qui représente la recette la<br />

plus conséquente du SICONA. Cette<br />

mission reste au cœur de ses activités, qui<br />

ne s’arrêtent cependant pas là. Le syndicat<br />

s’emploie à restaurer 500 nouvelles mares,<br />

120 ha de prairies fleuries et a planté<br />

16.000 arbres fruitiers. Le Grand-Duché<br />

dispose de 52.000 ha de prairies, dont 6.000<br />

seulement sont en bon état. Comparer<br />

le nombre d’arbres fruitiers à travers le<br />

temps est éloquent; en 1902, on comptait<br />

1.100.000 arbres fruitiers à hautes tiges<br />

sur l’ensemble du territoire, alors qu’en<br />

1992, on n’en comptait plus que 110.000 [1] .<br />

D’ailleurs, dans son Plan national pour la<br />

protection de la nature, le ministère de<br />

l’Environnement s’est fixé pour objectif de<br />

réhabiliter 15% des écosystèmes dégradés.<br />

«Restaurer les prairies fleuries, les mares,<br />

et plus largement les zones, habitats et<br />

espèces en milieu ouvert est une priorité<br />

nationale et communautaire. Leur nombre<br />

est actuellement en chute libre, il nous<br />

faut agir pour les protéger. L’exemple des<br />

zones humides est révélateur; des images<br />

aériennes prises en 1962 et en 1992<br />

montrent qu’elles ont disparu à 80%,<br />

principalement en raison des drainages<br />

des terres agricoles. Les prairies fleuries et<br />

vergers disparaissent par négligence tandis<br />

que les mares sont très peu détruites. Elles<br />

progressent donc plus vite vers l’objectif<br />

et les espèces menacées reviennent s’y<br />

réfugier rapidement. En définitive, nous<br />

touchons à des projets de longue haleine et<br />

la nature participe à nous offrir les résultats<br />

encourageants pour lesquels nous œuvrons<br />

chaque jour», conclut Yves Schaack. n<br />

[1] ASTA et natur&ëmwelt


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

81<br />

ETATS DES LIEUX<br />

COORDINATION SECURITE SANTE<br />

FORMATIONS


82 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

L’avenir sera<br />

électrique, silencieux<br />

et sans émission<br />

Partenaire des communes pour l’entretien de leurs voiries,<br />

places publiques et espaces verts, Daco dispose d’un catalogue<br />

complet de produits de plus en plus innovants et écologiques<br />

pour les soutenir dans ces travaux. Guy Lesch, directeur de<br />

la société, nous parle des marques phares avec lesquelles elle<br />

collabore et plus particulièrement des nouveautés de RAVO et<br />

FAUN dans le domaine des balayeuses et des camions à ordures.<br />

Présentez-nous votre société en<br />

quelques mots…<br />

Notre entreprise a été créée en 1965. Notre<br />

activité s’articule autour du domaine des<br />

outils d’entretien pour la voirie, les places<br />

publiques et les espaces verts.<br />

Dès les débuts de la société, nous avons<br />

créé un large service après-vente géré par<br />

un personnel formé aux produits dans<br />

l’objectif d’intervenir directement auprès<br />

de notre clientèle sur le terrain ou bien au<br />

sein de nos ateliers de réparation.<br />

Nous offrons par ailleurs un service de<br />

conseil à nos clients. Ce dernier se base sur<br />

une équipe de conseillers également formés<br />

à nos produits, sur une salle d’exposition<br />

présentant notre matériel ainsi que sur des<br />

démonstrations des machines choisies sur<br />

le terrain.


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

83<br />

Quel type de matériel fournissez-vous<br />

aux communes?<br />

Notre gamme de produits la plus vendue<br />

concerne le matériel d’entretien pour les<br />

espaces verts, les parcs et les terrains de<br />

sports. Nous collaborons dans ce cadre avec<br />

différentes marques.<br />

Grâce à KUBOTA nous fournissons par<br />

exemple des tracteurs, micro-tracteurs,<br />

tondeuses auto-portées, tondeuses à main<br />

et tailleuses de haies. La marque RAVO-<br />

MATHIEU nous permet par ailleurs<br />

d’offrir à nos clients des balayeuses<br />

de voirie compactes et auto-portées à<br />

propulsion thermique ou électrique, au<br />

volume de 1 à 5 m 3 .<br />

FAUN propose quant à elle en exclusivité<br />

des balayeuses aspirantes sur châssis-cabine<br />

équipées d’un contrôle des émissions<br />

de poussière. L’air chargé de poussières<br />

nocives est reconduit vers la buse<br />

d’aspiration et forme ainsi un circuit fermé.<br />

Peu de poussières sont finalement rejetées<br />

dans l’atmosphère. Cette marque affiche<br />

également dans son catalogue des bennes<br />

dédiées à la collecte des déchets sur châssiscabine<br />

au volume de 5 à 38 m 3 .<br />

Dans un autre domaine, nous collaborons<br />

avec LADOG pour la commercialisation de<br />

leurs porte-outils polyvalents à voie étroite<br />

assurant une maniabilité exceptionnelle<br />

grâce à sa construction particulièrement<br />

compacte et ses options inédites.<br />

Par ailleurs, une gamme complète de<br />

faucheuses débroussailleuses à bras articulé,<br />

destinée à l’entretien des accotements<br />

routiers et des espaces verts, nous est fournie<br />

par NOREMAT. Les motofaucheuses<br />

à simple essieu de REFORM et AEBI<br />

viennent compléter notre offre. Elles sont<br />

conçues spécifiquement pour les terrains<br />

en pente et difficilement praticables. Grâce<br />

à leurs dimensions compactes et leurs<br />

multiples possibilités d’utilisation, ces<br />

motofaucheuses sont très appréciées pour<br />

l’aménagement paysager des collectivités.<br />

Quant à WIEDENMANN, il s’agit d’un<br />

garant pour l’entretien professionnel<br />

dans les segments du gazon naturel et<br />

synthétique pour un sol et une pelouse en<br />

bonne santé. La marque propose en effet<br />

des méthodes simples pour l’entretien,<br />

assurant une pelouse sportive bien soignée.<br />

Enfin, une des activités premières de notre<br />

partenaire ZAUGG est le développement,<br />

la construction et la fabrication de lames<br />

à neige, d’une technique et d’une qualité<br />

de haut niveau pour le déneigement des<br />

routes, chemins et aérodromes. Les lames<br />

peuvent être aisément montées sur des<br />

tracteurs, des véhicules communaux et toutterrain<br />

de diverses marques, des chargeuses<br />

compactes, des chariots élévateurs, des<br />

transporteurs, des Unimog, des camions,<br />

des chargeuses sur roues et des véhicules de<br />

déblaiement pour aéroports.<br />

Parlez-nous plus spécifiquement de la<br />

balayeuse Ravo 5 e-Series…<br />

La RAVO 5 e-Series est une balayeuse fiable,<br />

entièrement électrique, exceptionnellement<br />

silencieuse et garantie zéro émission. Il<br />

s’agit d’une nouvelle étape dans la volonté<br />

du constructeur d’assurer le bien-être des<br />

résidents et de contribuer à un avenir sain<br />

et propre pour les habitants des villes. Basée<br />

sur une technologie éprouvée grâce à de<br />

nombreuses années d’expérience dans ce<br />

domaine, cette toute nouvelle génération<br />

est disponible depuis 2021.<br />

La RAVO 5 e-Series est conçue pour assurer<br />

une journée de travail de huit heures et offre<br />

les performances de balayage attendues, un<br />

système d’aspiration puissant ainsi qu’une<br />

capacité de charge importante variant de<br />

4.690 à 4.900 kg selon les modèles. En<br />

d’autres termes, elle représente tout ce que<br />

l’on attend d’une balayeuse, en plus d’une<br />

conception écologique et silencieuse. Selon<br />

le modèle choisi, son volume brut peut être<br />

de 4 ou 5 m 3 . Enfin, sa vitesse maximum en<br />

déplacement atteint les 40 km/h.<br />

“Intervenir<br />

directement auprès<br />

de notre clientèle<br />

sur le terrain<br />

ou bien au sein<br />

de nos ateliers”<br />

Quels sont les avantages des camions à<br />

immondices de votre partenaire FAUN?<br />

La recherche et le développement ainsi<br />

que les innovations qui singularisent ce<br />

constructeur permettent de réaliser la<br />

collecte des déchets et le balayage de la<br />

voirie avec un minimum d’impact sur<br />

l’environnement. FAUN continue de se<br />

positionner en tant que fournisseur haut de<br />

gamme de véhicules à propulsion alternative<br />

et prépare actuellement la mise en service<br />

de deux solutions: le véhicule entièrement<br />

électrique et le véhicule à pile à hydrogène<br />

(FAUN BLUEPOWER), garantis sans<br />

émission. Convenant particulièrement à<br />

la collecte des déchets, ces véhicules sont<br />

aussi basés sur une technologie existante: le<br />

système «Low Entry», avec deux marches<br />

permettant de monter et de descendre<br />

facilement de la cabine. Ils sont caractérisés<br />

par une vue large et une position basse<br />

du conducteur, ainsi le travail s’avère plus<br />

ergonomique pour ses occupants. n<br />

DACO s.a.<br />

10, rue de Bitbourg<br />

L-1273 Luxembourg<br />

www.daco.lu


84 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

L’agriculture<br />

biologique à la loupe<br />

Plus de 72,3 millions d’hectares de terres agricoles, réparties<br />

sur 187 États à travers le monde, sont aujourd’hui gérés de<br />

manière biologique par quelque 3 millions d’agriculteurs.<br />

Bénéficiant enfin du soutien des pouvoirs publics, cette<br />

méthode de production proche de la nature se heurte pourtant<br />

encore à certains obstacles d’ordre économique, sociétal<br />

ou écologique. Explications avec Änder Schanck, fondateur<br />

du groupe Oikopolis qui œuvre depuis plus de 30 ans au<br />

développement de l’agriculture biologique au Luxembourg.<br />

Tendance à la hausse pour le marché<br />

du bio<br />

La 22 e édition de «The World of Organic<br />

Agriculture», publiée en février, révèle une<br />

hausse de l’agriculture biologique et du<br />

marché du bio à l’échelle planétaire et…<br />

luxembourgeoise. Bien que la superficie<br />

sous gestion biologique y soit nettement<br />

inférieure à d’autres pays (4-5%), le Grand-<br />

Duché atteint le haut du classement à<br />

d’autres égards. En 2019, au Luxembourg,<br />

le biologique représentait 8,6% du marché<br />

total, ce qui le plaçait en 5 e position derrière<br />

le Danemark, la Suisse, l’Autriche et la Suède.<br />

En termes de consommation par habitant,<br />

le pays se hisse sur la troisième marche du<br />

podium mondial avec ses 265 euros par tête.<br />

«Ces résultats, que nous devons aussi bien<br />

au plan d’action national de promotion de<br />

l’agriculture biologique qu’aux ambitions<br />

de l’Union européenne, traduisent enfin<br />

un renversement de situation lié à la crise<br />

climatique et à un changement d’habitude<br />

des consommateurs. Il y a à peine 30 ans, il<br />

était encore inenvisageable de promouvoir<br />

l’agriculture biologique via la politique<br />

agricole commune ou le programme de<br />

développement rural», se souvient Änder<br />

Schank.<br />

Pourtant, selon lui, le bio ne pourra<br />

pleinement se globaliser sans modification<br />

profonde du système économique actuel.<br />

«Tous les agriculteurs vivent de subventions<br />

car leur activité ne leur permet pas de<br />

subvenir entièrement à leurs besoins. Aussi<br />

bien dans l’agriculture conventionnelle que<br />

biologique, c’est un problème que nous<br />

n’avons pu résoudre à la source. Après la<br />

guerre, ces subventions ont été accordées<br />

en fonction de la production, ce qui fait<br />

que les agriculteurs produisaient plus que<br />

de raison. Pour endiguer ce phénomène,<br />

les subsides ont finalement été attribués<br />

en fonction de la surface de l’exploitation<br />

et non plus de sa production. Mais cette<br />

politique se heurte à un autre problème lié<br />

cette fois à la propriété. Actuellement, 60 à<br />

62% des agriculteurs sont locataires de leur<br />

exploitation et sont contraints de partager<br />

les subventions avec leur propriétaire.<br />

L’argent injecté ne profite donc pas<br />

entièrement à leurs activités. Aujourd’hui,<br />

comme beaucoup, nous estimons qu’une<br />

subvention par tête d’ouvrier serait une<br />

solution, mais nous n’en sommes pas encore<br />

là. C’est pourquoi, chez Oikopolis, nous<br />

essayons de démontrer qu’un autre système<br />

est possible. Nous prônons un travail<br />

associatif d’un bout à l’autre de la chaine de<br />

valeur pour éviter que chaque maillon ne<br />

fasse pression sur le précédent et permettre<br />

à tous, producteurs et consommateurs, d’y<br />

trouver leur compte», explique le fondateur<br />

du groupe.<br />

L’impossible adéquation de l’offre et de<br />

la demande sur le marché national<br />

Quant à la question de savoir si les<br />

producteurs bio luxembourgeois pourront<br />

répondre à la demande croissante des<br />

consommateurs, la réponse est tout<br />

bonnement négative, pour diverses raisons.<br />

«Équilibrer l’offre et la demande est<br />

impossible dans un petit pays. Même dans<br />

un supermarché conventionnel, le client a<br />

le choix entre quelque 2.000 produits bio.<br />

On ne peut produire autant de références<br />

au Luxembourg. Le marché est désormais<br />

globalisé et, si nous revenions à une<br />

consommation régionale, nous n’aurions,<br />

d’une part, plus accès à de nombreux<br />

produits comme les oranges ou les bananes<br />

et, d’autre part, devrions consentir à<br />

dépenser davantage en raison des salaires,<br />

des frais de personnel et des loyers qui<br />

sont plus élevés au Grand-Duché. Or, un<br />

ménage luxembourgeois ne consacre que<br />

8% de ses revenus à son alimentation et,<br />

de ce fait, soutient très peu l’agriculture»,<br />

analyse Änder Schanck.<br />

“Hausse de<br />

l’agriculture<br />

biologique et<br />

du marché du<br />

bio à l’échelle<br />

planétaire”


D’ailleurs, si les chaînes de production et<br />

d’approvisionnement locales sont valorisées<br />

pour leur impact environnemental plus<br />

faible, le piège du nationalisme économique<br />

n’est pas loin. «L’exemple du lait est très<br />

représentatif à cet égard. La lactation des<br />

vaches étant indépendante de la demande<br />

des consommateurs, nous recourions<br />

précédemment à un réseau international<br />

qui permettait d’exporter ou d’importer le<br />

lait en fonction des besoins. Fin 2017, les<br />

Français n’ont plus voulu que du lait français<br />

et les autres acteurs ont suivi le mouvement.<br />

Plutôt que d’écouler notre production bio à<br />

l’étranger, nous avons dû la verser dans le<br />

pool conventionnel à un prix relativement<br />

bas. Derrière l’argument écologique brandi<br />

pour promouvoir les productions locales se<br />

dissimule parfois un certain chauvinisme»,<br />

déplore Änder Schanck.<br />

Du biologique plus écologique<br />

Malgré l’émergence de politiques favorables<br />

à l’essor de l’agriculture biologique, le<br />

groupe Oikopolis consentira prochainement<br />

à de nouveaux investissements qui devraient<br />

lui permettre de surmonter les défis de la<br />

prochaine décennie. Le premier: la loi<br />

relative aux emballages et aux déchets<br />

d’emballages selon laquelle, dès le 1 er janvier<br />

2022, les fruits et légumes frais devront<br />

être débarrassés de tout conditionnement<br />

contenant du plastique. «L’emballage<br />

des fruits et légumes biologiques revêt<br />

une importance toute particulière. Le<br />

supprimer, c’est perdre la confiance du<br />

consommateur, d’une part parce que<br />

l’étiquette garantit la traçabilité du produit<br />

(avec des informations sur le fournisseur ou<br />

la date de livraison) et d’autre part parce qu’il<br />

permet de distinguer sans doute possible<br />

les produits biologiques des produits<br />

conventionnels. C’est pourquoi nous nous<br />

battrons pour le garder tout en développant<br />

des matériaux qui soient compostables. Nos<br />

conditionnements actuels sont composés<br />

à 66% de maïs. Toutefois, dans quelques<br />

mois, nous utiliserons des emballages en<br />

cellulose 100% compostables que nous<br />

venons de mettre au point. Reste désormais<br />

Oikopolis<br />

13 Rue Gabriel Lippmann<br />

L-5365 Munscbach<br />

www.oikopolis.lu<br />

Änder Schanck<br />

à développer une étiquette biodégradable<br />

elle-aussi. Nous cherchons également des<br />

alternatives aux briques de lait composées<br />

de carton, de plastique et d’aluminium.<br />

Ces développements prennent beaucoup de<br />

temps, mais des solutions existent», dévoile<br />

Änder Schanck.<br />

D’autres défis attendent le groupe,<br />

notamment liés à la conservation, au<br />

nettoyage, au séchage et au stockage de ses<br />

céréales biologiques qui, faute de structures<br />

adéquates, passent par des entreprises<br />

étrangères relativement lointaines; un poids<br />

en termes de bilan carbone pour un groupe<br />

qui améliore continuellement son impact<br />

environnemental. n


86 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

Des bienfaits d’une<br />

consommation locale<br />

et de saison<br />

PAR MARTINA CAPPUCCIO<br />

Le confinement a eu un effet sur les consciences mais aussi sur les comportements d’achat.<br />

S’intéressant de plus près aux produits locaux, les particuliers ont montré un véritable<br />

engouement pour ces derniers. Ghislaine Soisson, chef de projet de la campagne «Sou schmaacht<br />

Lëtzebuerg» à la Chambre d’Agriculture, reste toutefois prudente: cet intérêt soudain semble<br />

aujourd’hui redescendre. Raison de plus pour poursuivre la sensibilisation des consommateurs<br />

aux avantages d’une alimentation locale et de saison.<br />

Quel est le rôle de la Chambre<br />

d’Agriculture?<br />

Notre fonction première est de promouvoir<br />

une agriculture durable, dynamique<br />

et équilibrée d’un point de vue social,<br />

écologique et financier. Avant tout, nous<br />

défendons les intérêts des agriculteurs,<br />

viticulteurs et horticulteurs et visons des<br />

objectifs comme la formation initiale et<br />

continue et la veille technologique de façon<br />

à nous tenir informés de l’évolution de la<br />

digitalisation dans le monde agricole. Nous<br />

menons également nos propres projets de<br />

recherche dans ces domaines. 60% de notre<br />

effectif s’attèle au transfert de connaissances<br />

et au renforcement des compétences auprès<br />

de différents acteurs. Cette activité prend la<br />

forme de conseils pour apprendre à mieux<br />

gérer son impact sur la nature et la protéger.<br />

Enfin, notre dernier volet concerne la<br />

promotion des produits agricoles.<br />

En quoi consiste votre campagne «Sou<br />

schmaacht Lëtzebuerg»?<br />

Elle vise à sensibiliser les consommateurs<br />

aux avantages d’une consommation locale<br />

et de saison: en évitant les longs transports,<br />

on évite également la cueillette prématurée<br />

des produits et leur détérioration pendant<br />

ces trajets. L’avantage est donc nutritionnel,<br />

mais aussi économique puisque en achetant<br />

local, le consommateur soutient toute une<br />

chaîne de production, de transformation et<br />

de vente à proximité de chez lui. Celle-ci<br />

respecte des règles strictes, lui garantissant<br />

par ailleurs un mode de cultivation<br />

sain, qualitatif et transparent. Quant<br />

aux élevages, ils sont de petite taille et<br />

respectent le bien-être des animaux dont<br />

la nourriture provient d’un circuit local<br />

également.<br />

Notre campagne vise aussi à faire<br />

découvrir au public toute la panoplie des<br />

denrées locales: si le lait ainsi que la viande<br />

bovine et porcine sont générés en quantité<br />

suffisante, d’autres produits comme les<br />

choux, brocolis, carottes, pommes-deterre,<br />

tomates, pommes, cerises, fraises et<br />

bien d’autres encore sont cultivés en plus<br />

petite quantité. D’autres fruits et légumes<br />

pourraient évidemment pousser sous<br />

serre, mais leur impact écologique serait<br />

alors bien plus grand. Nous poursuivons<br />

nos efforts pour rendre ces produits<br />

accessibles en grande surface et veillons<br />

en parallèle à faciliter le contact entre les<br />

consommateurs et les producteurs locaux.<br />

Ces derniers sont d’ailleurs référencés sur<br />

le site internet de la campagne, qui offre<br />

un service de géolocalisation permettant<br />

de trouver les plus proches en fonction de<br />

sa position.<br />

La campagne s’adresse aussi aux restaurants<br />

et à la restauration collective, qui peuvent<br />

signer une convention impliquant<br />

l’utilisation d’un certain nombre de<br />

produits luxembourgeois en échange d’une<br />

certaine visibilité.<br />

Votre site référence également les<br />

labels luxembourgeois. Que se cache-til<br />

derrière ces derniers?<br />

Tous les labels luxembourgeois disposant<br />

d’un véritable cahier des charges vérifiable<br />

par le consommateur sont en effet repris sur<br />

le site. Parmi ceux-ci, notre label «produit<br />

du terroir» a été décliné à la viande bovine,<br />

aux pommes-de-terre et à la farine/au blé.<br />

Concernant la viande bovine, par exemple,<br />

ce label garantit que la bête est née et a été<br />

élevée et abattue au Luxembourg. Pour les<br />

autres produits, il assure que la majorité de<br />

la chaîne de production a été réalisée au<br />

Luxembourg. Prochainement, nos labels<br />

bénéficieront d’une nouvelle identité<br />

visuelle et s’étendront à une gamme plus<br />

large de produits.<br />

Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture<br />

a déposé un projet de loi concernant la<br />

création d’une procédure d’agrément<br />

évaluant les labels sur base de critères<br />

techniques clairs et vérifiables, établis par<br />

les instances officielles, pour assurer la<br />

transparence envers les consommateurs.<br />

L’année écoulée a été marquée par la<br />

crise du Covid-19. Quel a été son impact<br />

sur le monde agricole?<br />

Dès le début du confinement, les<br />

agriculteurs ont été confrontés à un<br />

problème de main d’œuvre qui venait<br />

habituellement de l’étranger et qui n’a plus<br />

pu traverser les frontières. Nous les avons<br />

alors soutenus en déployant un système


d’inscription de volontaires en ligne et en<br />

assurant leur coordination. Les agriculteurs<br />

et vignerons ont ensuite dû faire face à la<br />

difficulté d’écouler la marchandise à une<br />

période où la restauration et l’événementiel<br />

étaient à l’arrêt.<br />

“Faciliter le<br />

contact entre<br />

les consommateurs<br />

et les producteurs<br />

locaux”<br />

La crise a également eu un impact sur<br />

les habitudes de consommation. Alors<br />

que nous venions de lancer une nouvelle<br />

campagne de sensibilisation sur les réseaux<br />

sociaux, le confinement a été annoncé. À<br />

travers l’analyse des statistiques sur notre<br />

site, nous avons alors constaté un tel<br />

engouement pour les denrées locales que<br />

les producteurs avaient du mal à suivre.<br />

Bien que l’intérêt ait baissé depuis, on note<br />

un accroissement dans la consommation de<br />

produits locaux en comparaison à la période<br />

«avant Covid». Il est toutefois difficile, avec<br />

si peu de recul, de savoir si cette tendance<br />

perdurera au-delà de la réouverture récente<br />

des restaurants et de la reprise d’un rythme<br />

de vie normal. En d’autres mots, nous ne<br />

savons pas s’il s’agit d’un intérêt durable<br />

développé grâce à la crise ou bien s’il s’agit<br />

d’une tendance passagère renforcée par la<br />

contrainte de repas pris exclusivement à<br />

domicile et la volonté d’éviter les grandes<br />

surfaces.<br />

xxxx<br />

La crise a indéniablement mis en évidence<br />

les bienfaits d’une consommation locale.<br />

Il parait aujourd’hui tellement évident<br />

qu’il s’agit du seul mode de consommation<br />

judicieux et durable! Le Luxembourg ne<br />

sera jamais à 100% autonome d’un point<br />

de vue alimentaire; nous pouvons toutefois<br />

privilégier les produits locaux lorsque cela<br />

est possible… n<br />

xxx<br />

xx<br />

xxx<br />

xxx<br />

email<br />

site web


88 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

Vers une agriculture<br />

durable et résiliente<br />

PAR PIERRE BIRCK<br />

Romain Schneider, ministre de l’Agriculture, de la Viticulture<br />

et du Développement rural, et Marc Schiltz, secrétaire général<br />

du Fonds national de la recherche, ont signé un protocole<br />

d’accord le 3 juin dernier. Ce dernier lance un premier appel<br />

à projets de recherche conjoint autour de la thématique<br />

«Agriculture et systèmes alimentaires durables et résilients».<br />

Copyright: MA<br />

pour permettre au secteur agricole de faire<br />

face à ces défis avec les moyens et technologies<br />

adaptés.<br />

Trois domaines prioritaires<br />

Ce premier appel à projets vise ainsi à<br />

soutenir la recherche multidisciplinaire<br />

dans trois domaines d’adaptation prioritaires<br />

bien distincts: celle de l’agriculture<br />

luxembourgeoise au changement climatique,<br />

une autre concernant les pratiques<br />

agricoles locales en vue d’atténuer l’impact<br />

sur les ressources en eau et enfin<br />

celle des pratiques agricoles locales en<br />

vue d’atténuer l’impact sur la biodiversité<br />

et les services écosystémiques dans les<br />

agroécosystèmes.<br />

“Développer<br />

et échanger<br />

les connaissances<br />

et les expertises<br />

en matière<br />

d’agriculture”<br />

Marc Schiltz, le secrétaire général du Fonds<br />

national de la recherche, a également insisté<br />

sur l’importance des collaborations transfrontalières<br />

qui sont fortement encouragées afin<br />

de développer et échanger les connaissances<br />

et les expertises en matière d’agriculture.<br />

S’il y a un élément primordial qui constitue<br />

un avenir pérenne pour un pays, c’est<br />

bien l’agriculture. Au Luxembourg, le<br />

gouvernement a fait sa priorité de l’évolution<br />

vers des systèmes agricoles et<br />

alimentaires durables et résilients. La<br />

pandémie de Covid-19 a notamment<br />

permis d’éveiller les consciences sur<br />

l’importance d’une agriculture moderne<br />

et surtout locale. Néanmoins, de nombreux<br />

efforts en matière de protection<br />

de l’environnement, de la biodiversité<br />

et du climat s’avèrent nécessaires. Le<br />

«NaturPakt» est, par exemple, l’un des<br />

instruments mis en place récemment par<br />

le gouvernement pour récompenser et<br />

encourager les communes à protéger la<br />

biodiversité et les ressources naturelles.<br />

Marc Schiltz et Romain Schneider<br />

Consolidation, promotion et innovation<br />

Le ministère de l’Agriculture, de la<br />

Viticulture et du Développement rural<br />

ainsi que le Fonds national de la recherche<br />

ont ainsi décidé d’unir leurs forces afin<br />

d’atteindre ces objectifs en soutenant<br />

l’élaboration des différentes politiques<br />

mises en œuvre et en accélérant le processus<br />

décisionnel dans ces domaines. «La<br />

signature de ce «memorandum of understanding»<br />

s’inscrit également dans le cadre<br />

du plan de relance pour l’agriculture qui<br />

se base sur trois piliers à savoir la consolidation,<br />

la promotion et l’innovation», explique<br />

Romain Schneider. Il a également<br />

précisé que la recherche scientifique et<br />

l’innovation représentent un levier majeur<br />

Une enveloppe de deux millions d’euros<br />

L’appel à projets, dont le budget total s’élève<br />

à deux millions d’euros, a été lancé le 15 juin<br />

dernier. Une telle enveloppe financière démontre<br />

l’importance du sujet et de la collaboration<br />

entre le ministère et le FNR.<br />

Celle-ci constitue un jalon déterminant qui<br />

devrait permettre au secteur agricole d’évoluer<br />

vers des systèmes alimentaires durables<br />

et résilients, tout en renforçant sa position<br />

dans la chaîne d’approvisionnement de «la<br />

fourche à la fourchette».<br />

L’approche novatrice de cet appel à projets<br />

s’inscrit par ailleurs dans la démarche<br />

«Landwirtschaft +» qui vise le renforcement<br />

économique, social et écologique du secteur<br />

agricole. n


animaux<br />

agriculteur,<br />

cultivateur<br />

transformation / production<br />

laiterie<br />

énergie<br />

distribution en gros<br />

(transport)<br />

nature circulaire<br />

économie circulaire<br />

plantes<br />

le sol<br />

(substances nutritives)<br />

consommateur<br />

commerce de détail,<br />

restauration<br />

xxxx


90 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

DOSSIER DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

DU VENDREDI 2 AU DIMANCHE 4 JUILLET 2021<br />

Un rendez-vous informatif sur l’agriculture<br />

luxembourgeoise<br />

La Foire agricole d’Ettelbruck était de retour en format hybride cette année. Pouvant<br />

accueillir jusqu’à 2.000 participants simultanément en présentiel sur inscription et<br />

avec l’application du certificat CovidCheck, 8.124 visiteurs ont ainsi pu se rendre<br />

dans la plaine du Däich en trois jours. La Foire agricole proposait également une<br />

version virtuelle de l’événement sur son site internet qui a été consulté par 30.000<br />

personnes issues de 18 pays.<br />

Au total, ce sont 170 exposants qui ont accueilli les visiteurs en présentiel,<br />

majoritairement en plein air pour limiter le risque sanitaire. Parmi ces derniers,<br />

Fair Mëllech a profité de l’occasion pour célébrer son dixième anniversaire à travers<br />

une conférence présentant ses produits laitiers locaux. Dans une même idée, la<br />

campagne «Sou schmaacht Lëtzebuerg» a proposé au public la dégustation et<br />

l’achat de produits régionaux et biologiques. En ligne, les spectateurs pouvaient<br />

assister à des interviews des exposants ainsi qu’à des reportages sur les exploitations<br />

agricoles luxembourgeoises.


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

91<br />

Matériels agricoles I Motoculture I Matériels communaux et forestiers<br />

Le monde évolue ... pourquoi pas vous ?<br />

La gamme<br />

NOUVEAU<br />

MINORIS<br />

Coupe 84cm<br />

STALKER<br />

Coupe 122cm<br />

NEMESIS<br />

Coupe 122 / 133cm<br />

Tondeuses professionnelles 100% ELECTRIQUES<br />

Fruit d’une collaboration démarrée en 2015 entre MGE France et Mean Green Mowers<br />

Etats-Unis, la 1ère gamme de tondeuses professionnelles 100% électriques plug-in est<br />

désormais disponible sur le continent européen. Issus de l’industrie aéronautique, les<br />

concepteurs des matériels Mean Green développent depuis 2008 une gamme complète<br />

de tondeuses électriques à zéro émission de CO2 et faible niveau sonore.<br />

Des arguments technico-économiques sans égal<br />

• Tondeuse silencieuse : hôpitaux, centres villes, écoles, public, utilisateurs<br />

• Ni achat, ni transport, ni stockage de carburant : économie importante<br />

• Zéro émission de gaz : pas de pollution de l’air<br />

• Confort d’utilisation : couple maximal dès le démarrage, faible nuisance sonore<br />

(pas de bruit lors du déplacement), faibles vibrations<br />

• Préservation de la santé des opérateurs et du public : pollution, bruit, vibrations<br />

• Fabrication en aluminium : châssis, poids réduit, absence de corrosion<br />

• Entretien limité au strict minimum : coût d’entretien fortement réduit<br />

• Filière organisée de recyclage (batteries, autres composants électriques)<br />

• Niveau de service «Gold» : mise en route, formation, habilitations électriques, révisions<br />

7h d’autonomie !<br />

Maintenance<br />

minimum<br />

MAJORIS<br />

Coupe 133 / 152cm<br />

Zéro<br />

hydrocarbure<br />

Zéro<br />

émissions CO2<br />

Agri-Distribution<br />

20, Aarelerstroos<br />

L-8550 Noerdange<br />

DREAMCUT<br />

Coupe 188cm<br />

Contactez-nous !<br />

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Faible bruit<br />

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92 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

BRÈVES COMMUNALES – NORD<br />

PAR PIERRE BIRCK<br />

WINSELER<br />

Une nouvelle ligne scolaire a été<br />

mise en service dans la commune.<br />

Il s’agit de la ligne 639 qui traverse<br />

Oberwampach, Winseler et Wiltz. Elle<br />

est effective depuis le 10 mai dernier.<br />

Source:winseler.lu<br />

ESCH-SUR-SÛRE<br />

Le bâtiment communal n’a pas mis<br />

en place un service permettant<br />

de réaliser des tests antigéniques<br />

rapides. Pourtant, afin de soutenir<br />

les commerces locaux du secteur de<br />

l’Horesca, le conseil communal a décidé<br />

de distribuer des tests aux restaurants,<br />

hôtels et cafés situés sur le territoire de<br />

la commune d’Esch-sur-Sûre.<br />

<br />

Source: esch-sur-sure.lu<br />

GOESDORF<br />

La commune rappelle à ses habitants<br />

que les propriétaires de chien ne<br />

doivent pas salir les trottoirs, les voies<br />

et places publiques. Lors de récents<br />

travaux d’entretien, les agents<br />

communaux ont été surpris du<br />

nombre de déjections canines. Elle<br />

invite donc ses citoyens à régler ce<br />

problème de propreté et de salubrité<br />

publiques.<br />

<br />

Source: goesdorf.lu<br />

WILTZ<br />

Après plusieurs années de travaux<br />

d’assainissement et de rénovation de<br />

la Villa Thilges, le chantier de l’hôtel<br />

de ville historique est achevé. Fin<br />

mai, l’administration communale a<br />

retrouvé son siège d’origine et les<br />

différents services communaux sont<br />

à nouveau regroupés dans un seul<br />

immeuble. Le citoyen a donc un point<br />

de contact central pour toutes ses<br />

démarches administratives auprès de<br />

l’administration communale.<br />

<br />

Source: wiltz.lu<br />

<br />

MERTZIG<br />

Le projet Leader DigiBeki a pour objectif de digitaliser Beki, la<br />

monnaie régionale du canton de Redange, et de permettre à ses<br />

utilisateurs d’effectuer des paiements avec leurs smartphones.<br />

Afin de préparer l’opération de manière optimale, les<br />

communes participantes ont mis en place un sondage pour<br />

recueillir l’avis de tout un chacun. Pour participer, il suffit de<br />

scanner le QR code disponible sur le site de la commune ou en<br />

se rendant sur: www.surveymonkey.com/r/bekipay.<br />

<br />

Source: mertzig.lu<br />

©MFAMIGR<br />

CLERVAUX<br />

En adhérant au «Pakt vum Zesummeliewen», Clervaux devient<br />

la 15 e commune signataire du pacte au Luxembourg. Ce<br />

dernier s’insère dans le projet d’intégration communale (PIC)<br />

qui a pour but de définir et de mettre en place une politique<br />

d’intégration pour un territoire déterminé. Le pacte aide à<br />

mettre en œuvre cette stratégie d’intégration plus rapidement<br />

dans la vie quotidienne des communes qui sont impliquées.<br />

<br />

Source: SIP<br />

TROISVIERGES<br />

La société Aspiravi a informé la population de Troisvierges<br />

qu’elle prévoit d’introduire une demande de permis relative<br />

à l’implantation d’un parc éolien de six éoliennes d’une<br />

puissance totale de 18 à 42 MW sur le territoire de Gouvy,<br />

entre les villages de Courtil et Beho, à quelques encablures<br />

de Troisvierges. Une présentation vidéo du projet était<br />

disponible les 3 et 4 juin derniers.<br />

<br />

Source: troisvierges.lu<br />

WILTZ<br />

Vendredi 2 juillet a eu lieu la «Journée<br />

de l’économie circulaire» au Circular<br />

Innovation HUB de Wiltz. Les<br />

thématiques étaient l’orientation<br />

de l’économie circulaire ainsi que<br />

l’importance des citoyens au niveau des<br />

prises de décision dans la commune.<br />

<br />

Source: syvicol.lu<br />

DIEKIRCH<br />

Le conservatoire national de véhicules<br />

historiques accueille l’exposition<br />

dédiée aux 100 ans d’agriculture<br />

motorisée au Luxembourg du 25 mai<br />

au 24 octobre 2021. Celle-ci revient<br />

sur les évolutions technologiques<br />

qui ont changé le paysage agricole<br />

grand-ducal.<br />

<br />

Source: diekirch.lu<br />

CLERVAUX<br />

En collaboration avec les associations<br />

de musique et de jeunesse locales,<br />

la commune de Clervaux a organisé<br />

un roadshow musical à travers<br />

ses 17 villages la veille de la fête<br />

nationale. Les mini-concerts ont eu<br />

lieu à l’extérieur et ont duré environ<br />

15 minutes dans chaque village.<br />

L’hymne national a été joué à la fin.<br />

<br />

Source: clervaux.lu<br />

DIEKIRCH<br />

En raison de travaux d‘infrastructure<br />

prévus dans la rue du Pont, la<br />

circulation à Diekirch a changé<br />

fondamentalement depuis le 31 mai<br />

2021 et la situation perdurera jusqu’à<br />

la fin de l’année, cette route principale<br />

étant en effet fermée.<br />

<br />

Source: diekirch.lu<br />

WAHL<br />

C’est une triste nouvelle pour la<br />

commune de Wahl. Son ancien<br />

bourgmestre, Marco Assa, est décédé<br />

des suites d’une longue maladie à l’âge<br />

de 45 ans. Il avait démissionné pour<br />

des raisons de santé il y a trois ans<br />

et avait été remplacé par Christiane<br />

Thommes.<br />

<br />

Source: wahl.lu


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94 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

Envisager l’avenir en incluant<br />

son histoire<br />

PAR CLAIRE SIBELLA<br />

Claude Tonino est bourgmestre de Vianden. Chef-lieu du<br />

plus petit canton du Grand-Duché, la commune connaît une<br />

évolution qu’elle souhaite marquer du sceau de la qualité, en<br />

utilisant les principaux atouts qui font sa force: les richesses<br />

de son histoire et de son patrimoine pleinement intégrées aux<br />

nombreux projets qu’elle entreprend.<br />

Claude Tonino<br />

Le tourisme<br />

L’an dernier, le conseil communal a repris le<br />

syndicat d’initiatives. Vianden a engagé une<br />

personne dédiée pour mieux commercialiser<br />

la destination, accompagner et gérer le<br />

bon fonctionnement des infrastructures<br />

et des projets touristiques et réaliser la<br />

coordination avec les acteurs du domaine.<br />

La commune a également repris l’office du<br />

tourisme, qui sera relancé et réaménagé,<br />

le télésiège qu’elle entend rendre plus<br />

attrayant et la piscine dont les travaux de<br />

réaménagement prendront fin dans deux<br />

ans pour renaître sous un concept novateur<br />

de haute qualité.<br />

Le logement<br />

Centre de développement et d’attraction<br />

(CDA), Vianden honore ses responsabilités<br />

en développant le tourisme et en<br />

investissant dans ses infrastructures. Claude<br />

Tonino précise: «Aujourd’hui, Vianden<br />

compte 2.140 habitants, 20% de plus<br />

qu’il y a dix ans. Notre petite commune<br />

grandit vite. Les investissements qu’elle<br />

consent dans le tourisme et la rénovation<br />

de ses infrastructures sont conséquents.<br />

Nombreuses sont les sollicitations en<br />

matière de budget, nous devons faire des<br />

choix».<br />

Le logement est une grande priorité. Le<br />

nouveau PAG est en cours d’élaboration;<br />

parmi ses objectifs figure la création de<br />

davantage de logements. Trouver des<br />

surfaces constructibles s’avère difficile: rares<br />

sont les terrains pouvant être viabilisés. La<br />

commune ne baisse pas les bras pour autant,<br />

et recherche des surfaces habitables pour<br />

parvenir à une mixité plus équilibrée de<br />

population. Claude Tonino détaille: «Un<br />

grand nombre de nos citoyens sont issus<br />

des mouvements migratoires, nous veillons<br />

à leur intégration. Répondre à leurs besoins<br />

est essentiel, notamment dans des situations<br />

où leur vulnérabilité est plus marquée,<br />

comme à l’école. Nous voulons donner<br />

les mêmes chances à tous les enfants, c’est<br />

un grand défi. Depuis quelques années,<br />

nous percevons des ressources financières<br />

plus étoffées de l’État; nous rénovons les<br />

infrastructures vieillissantes et trouvons<br />

de nouveaux concepts avec nos partenaires<br />

scolaires et périscolaires».<br />

À Vianden, deux maisons du Servior<br />

accueillent 160 personnes. La Croix rouge y<br />

bâtit un centre de logements d’une capacité<br />

d’accueil de quelque 70 personnes âgées.<br />

Par ailleurs, l’État rénove le vieux cloître<br />

pour le transformer en auberge de jeunesse.<br />

Ce projet de 14 millions d’euros permettra<br />

d’accueillir davantage de visiteurs à partir<br />

de fin 2022. Des logements sociaux seront<br />

bâtis dans l’ancienne auberge de jeunesse.<br />

La nature<br />

Vianden est partenaire du Parc naturel<br />

de l’Our. Ses sentiers pédestres font sa<br />

richesse; deux d’entre eux portent le label<br />

«Naturrouten». La promenade «Ourdall»<br />

relie Vianden aux bourgs voisins par des<br />

lieux enchantés. Pour améliorer la mobilité<br />

douce et les connections en son sein,<br />

Vianden a en effet conçu une promenade qui<br />

part de son centre et longe l’Our jusqu’aux<br />

abords de la ville. En collaboration avec<br />

l’administration des Ponts et Chaussées,<br />

ce projet évolue et s’achèvera dans un an<br />

et demi. Un pont cyclable finalisera la piste<br />

PC3 reliant Echternach à Vianden.<br />

Signataire du Pacte Climat, Vianden est<br />

partenaire du Naturpark-Our. La centrale<br />

hydro électrique SOE, située sur son<br />

territoire possède un réservoir d’énergie<br />

renouvelable d’envergure (1.300 MW).<br />

Construite entre 1959 et 1964, elle est la<br />

3 e plus grande centrale d’Europe et évolue<br />

constamment.<br />

Claude Tonino conclut: «Comme le disait<br />

en substance Victor Hugo, la région est<br />

méconnue mais belle et romantique. Je ferai<br />

tout pour qu’elle le soit davantage! Vianden<br />

est riche de son histoire: le château, les<br />

musées et le noyau historique bordé de<br />

remparts sont quelques exemples qui en<br />

témoignent, et la nature est magnifique.<br />

Ces richesses de notre patrimoine sont les<br />

forces de notre avenir». n


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

95<br />

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SIGNALISATION<br />

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96 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

SANTÉ<br />

Un nouveau<br />

commandant à bord<br />

chez Luxembourg<br />

Air Rescue<br />

Depuis plus de 30 ans, elle opère, grâce à sa flotte d’hélicoptères<br />

et d’avions sanitaires, sur des rapatriements et des transports<br />

de malades ou de blessés des quatre coins du monde vers leur<br />

pays de résidence. En décembre, elle a reçu le prix de Gaulle-<br />

Adenauer pour sa contribution exceptionnelle au transport<br />

transfrontalier de patients atteints du Covid-19 au plus fort<br />

de la première vague pandémique. Aujourd’hui, l’a.s.b.l.<br />

Luxembourg Air Rescue (LAR) change de direction, mais pas<br />

de cap. Interview avec Frank Halmes, son nouveau CEO.<br />

Le 1 er mai, vous avez succédé à René<br />

Closter au poste de CEO de LAR.<br />

Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter<br />

ce rôle après avoir été chef des finances<br />

et des opérations?<br />

Après avoir exercé pendant 20 ans la<br />

fonction de directeur financier dans<br />

plusieurs entreprises de secteurs d’activité<br />

variés, notamment dans le sauvetage<br />

aérien, l’industrie, la construction et la<br />

promotion immobilière, je me suis senti<br />

prêt à franchir ce pas important. J’ai donc<br />

accepté la proposition du président de LAR<br />

de réintégrer son équipe au 1 er mai 2020 en<br />

tant que Deputy CEO, avec pour objectif<br />

d’assurer sa succession au poste de CEO un<br />

an plus tard. J’ai ainsi eu la chance unique de<br />

pouvoir me préparer à ma nouvelle fonction<br />

pendant un an. Je défends désormais les<br />

mêmes valeurs d’excellence que le président<br />

et fondateur de LAR, René Closter, et<br />

j’entends veiller à ce que l’organisation<br />

offre toujours le meilleur service qui soit à<br />

ses membres et à ses patients, en recourant<br />

aux meilleurs technologies et savoir-faire<br />

disponibles.<br />

Comment entendez-vous endosser<br />

votre nouveau rôle?<br />

En prenant cette fonction, j’assume<br />

aujourd’hui une grande responsabilité.<br />

Être le CEO d’une organisation aussi<br />

complexe que LAR exige un engagement<br />

et une disponibilité 7 jours sur 7, mais<br />

la passion que je voue à cette entreprise<br />

et sa mission me procure toute l’énergie<br />

nécessaire. Je suis toujours à l’écoute<br />

de mes collaborateurs pour, au moment<br />

opportun, pouvoir prendre les bonnes<br />

décisions dans l’intérêt de l’entreprise, de<br />

nos patients et de nos clients. Évidemment,<br />

je peux compter sur une équipe formidable<br />

et je suis épaulé par de très bons managers<br />

avec lesquels je m’efforce d’élaborer<br />

l’orientation stratégique du groupe tout<br />

en assurant notre travail quotidien et les<br />

projets en cours.<br />

Vous avez pris les commandes de<br />

l’association en pleine pandémie. Quels<br />

sont les défis ajoutés par ce contexte?<br />

En Europe, nous sortons de la troisième<br />

vague épidémique tout en étant bien<br />

conscients que la pandémie n’est pas encore<br />

terminée et que de nouvelles répercussions<br />

risquent de se manifester. La gestion de crise<br />

est la discipline reine d’un CEO. Un bon<br />

chef d’entreprise s’intéresse naturellement<br />

au bien-être de ses collaborateurs et de<br />

ses clients. C’est pourquoi, notre premier<br />

défi majeur a été de protéger efficacement<br />

nos équipes d’intervention – à savoir les<br />

pilotes, les infirmiers et les médecins –<br />

contre le coronavirus pour éviter tout<br />

risque de paralysie de nos opérations de<br />

sauvetage aérien. C’est grâce à l’expérience<br />

professionnelle que nous avons acquise<br />

pendant la crise Ebola, que les processus<br />

adéquats ont pu être mis en place si<br />

rapidement en 2020.<br />

L’autre défi auquel nous avons dû faire face<br />

durant la crise a été d’assurer la survie de<br />

notre branche d’activité «air ambulance»<br />

fortement impactée par la mise à l’arrêt<br />

quasiment totale du tourisme et des<br />

voyages. À l’initiative de René Closter,<br />

nous avons proposé un support logistique<br />

et en personnel médical et paramédical<br />

au ministère de la Santé et au Haut-<br />

Commissariat à la Protection nationale.<br />

C’est ainsi que nous avons ouvert, en avril,<br />

un centre de vaccination dans le hangar<br />

opérationnel de LAR. Cette nouvelle<br />

mission nous a permis d’occuper une partie<br />

de notre personnel médical et paramédical<br />

ainsi que du personnel naviguant. Un<br />

groupe de travail s’est également penché sur<br />

une analyse des besoins et des perspectives<br />

du marché au-delà de la crise dans le but<br />

de réajuster notre stratégie quant à notre<br />

flotte. Certains experts estimant que les


secteurs de l’aviation et du tourisme ne<br />

réatteindront leur niveau d’avant la crise<br />

qu’en 2025, nous avons décidé de réduire<br />

notre flotte d’avions de six à quatre mais<br />

l’avons diversifiée afin de répondre au mieux<br />

à la demande du marché international pour<br />

les missions de transport aérien au-delà<br />

des frontières européennes. Parallèlement,<br />

nous nous sommes dotés de nouveaux<br />

équipements médicaux que nous avons<br />

développés avec la société Euro-Composites<br />

basée à Echternach.<br />

Comment envisagez-vous l’avenir de<br />

LAR?<br />

Je suis optimiste quant à l’avenir de notre<br />

organisation. La crise sanitaire a réaffirmé la<br />

raison d’être de LAR au Grand-Duché, mais<br />

également par-delà ses frontières et je me<br />

réjouirais si nous pouvions, dans les mois ou<br />

les années à venir, exporter notre expertise<br />

dans le sauvetage aérien vers la Grande<br />

Région, notamment vers la province de<br />

Luxembourg et la Lorraine. Nos missions<br />

transfrontalières en Rhénanie-Palatinat et<br />

en Sarre témoignent bien des services que<br />

LAR peut fournir au grand public.<br />

“J’entends<br />

veiller à ce que<br />

l’organisation<br />

offre toujours<br />

le meilleur service<br />

qui soit”<br />

Souhaitez-vous adresser un message<br />

à vos membres ou aux citoyens qui<br />

envisageraient de le devenir?<br />

Je tiens à remercier les 180.000 membres<br />

de LAR pour leur fidélité. Grâce à leur<br />

Luxembourg Air Rescue A.s.b.l.<br />

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Frank Halmes<br />

cotisation annuelle, ils assurent la pérennité<br />

de notre organisation et, par là, du sauvetage<br />

aérien au Luxembourg. Nos membres et<br />

nos patients sont notre raison d’être et nous<br />

évoluerons en maintenant leurs intérêts<br />

au centre de nos réflexions. Je remercie<br />

également tous les citoyens qui ont choisi<br />

de se faire vacciner par nos infirmiers et<br />

médecins au centre de vaccination du Findel.<br />

Enfin, je suis heureux de pouvoir annoncer<br />

que nous reprendrons, à partir du 15 juillet,<br />

les visites guidées des infrastructures de<br />

LAR pour les groupes intéressés. Pour<br />

y participer, il suffit d’envoyer un email à<br />

rédaction@lar.lu ou d’appeler le 48 90 06. n


98 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

SANTÉ<br />

Pour une santé<br />

publique cohérente<br />

et durable<br />

PAR MARC AUXENFANTS<br />

Selon Paulette Lenert, ministre de la Santé, notre pays a<br />

besoin d’une stratégie forte avec une vision inspirante et<br />

partagée, face aux défis sanitaires actuels et futurs. Une vision<br />

à long terme dont elle a fait sa principale mission, en pariant<br />

sur la digitalisation des démarches et des outils, au service des<br />

citoyens.<br />

Comment le ministère de la Santé<br />

intègre-t-il la digitalisation dans son<br />

propre fonctionnement?<br />

Avec la pandémie, nous avons accéléré<br />

nos démarches digitales, notamment<br />

en termes de centralisation et de<br />

structuration des données. Aussi, nous<br />

avons très rapidement mis en place des<br />

banques de données et des outils de<br />

monitoring, avec le soutien du Centre des<br />

Technologies de l’Information de l’État<br />

(CTIE). Ceci afin de recueillir de manière<br />

centralisée un maximum d’informations<br />

nécessaires par exemple sur les tests<br />

Covid-19, les capacités des lits dans les<br />

hôpitaux, etc.<br />

Nous avons ainsi pu promouvoir en<br />

interne une certaine culture de la gestion<br />

des données. Ce qui nous a aussi permis<br />

de mesurer la plus-value d’une telle<br />

démarche, en termes de gain de temps,<br />

de fiabilité et de qualité, que ce soit<br />

dans notre travail au quotidien, dans nos<br />

estimations et projections ou encore,<br />

évidemment, dans nos prises de décisions.<br />

À l’avenir nous devons continuer dans cette<br />

approche digitale, que ce soit au niveau de<br />

nos tâches quotidiennes ou de projets comme<br />

le programme «Gesondheetsdësch».<br />

Sur base aussi des expériences réalisées sur<br />

la réserve sanitaire, nous avons un projet<br />

de registre digital des professions de santé;<br />

jusqu’à présent nous travaillions avec des<br />

données très administratives et sur papier,<br />

mais la pandémie nous a fait ainsi réaliser<br />

qu’il fallait très rapidement instaurer un<br />

registre digital avec les différentes instances<br />

concernées.<br />

Quelles autres applications et solutions<br />

digitales prévoyez-vous dans les prochains<br />

mois?<br />

Nous sommes en discussion sur le projet<br />

du tiers payant actuellement en phase de<br />

test, qui reposera sur une application de<br />

paiement direct très conviviale. Je pense par<br />

ailleurs au Dossier de Soins Partagés (DSP),<br />

le dossier médical électronique du patient<br />

qui vient d’être lancé. Nous cherchons là<br />

aussi à familiariser la patientèle avec cette<br />

façon de fonctionner.<br />

Nous prévoyons en outre le lancement<br />

d’une nouvelle application mobile, qui vise<br />

à dématérialiser un peu plus la gestion des<br />

mémoires d’honoraires et des ordonnances,<br />

avec comme avantage que les salariés<br />

pourront par exemple disposer de leur<br />

certificat d’incapacité de travail directement<br />

via un PC ou un téléphone. D’autres<br />

chantiers ont été lancés indépendamment<br />

de la pandémie, comme le certificat de<br />

vaccination électronique.<br />

Quels sont les grands axes santé des<br />

mois à venir?<br />

Aujourd’hui, il s’agit de saisir l’occasion<br />

post-pandémie et de poursuivre les objectifs<br />

du «Gesondheetsdësch» à savoir: définir des<br />

mesures destinées à améliorer l’efficacité<br />

du système de santé en tenant compte des<br />

besoins de la population, de l’évolution des<br />

techniques médicales et des ressources dont<br />

dispose le pays. Aussi le développement<br />

rapide des nouvelles technologies de santé<br />

et le progrès médical représentent des défis<br />

majeurs pour la pérennité de notre système.<br />

Ceux-ci ont en effet rendu plus pressante<br />

la nécessité d’en améliorer l’efficacité et la<br />

résilience.<br />

Chaque patient doit avoir droit à des soins<br />

de qualité et bénéficier de la meilleure prise<br />

en charge possible, à la pointe du progrès,<br />

que ce soit au niveau des soins primaires,<br />

secondaires ou encore de la prévention. Dans<br />

ce sens, la santé mentale de nos citoyens me<br />

tient particulièrement à cœur, et nous allons<br />

nous investir davantage encore dans les mois<br />

à venir dans ce domaine.<br />

Cette pandémie a en effet mis à rude<br />

épreuve l’ensemble du secteur de la santé.<br />

Elle a souligné plus que jamais l’importance<br />

des professionnels de la santé – médecins,<br />

infirmiers, aides-soignants, etc. – et a attiré<br />

l’attention sur leur rôle de pilier indispensable<br />

dans notre système de santé national.<br />

Je me réjouis d’autant plus que nous avons<br />

pu mettre en place conjointement avec<br />

le ministère de l’Éducation nationale, de


l’Enfance et de la Jeunesse, le ministère<br />

de l’Enseignement supérieur et de la<br />

Recherche, le ministère de la Sécurité<br />

sociale, et le ministère de la Famille, de<br />

l’Intégration et à la Grande Région, une<br />

réforme de l’exercice et des formations de<br />

certaines catégories de professions de santé<br />

au Luxembourg, qui vise aussi à assurer<br />

l’attrait de ces professions.<br />

Quelles sont actuellement vos grandes<br />

priorités face à la pandémie?<br />

La vaccination, la vaccination et encore<br />

la vaccination! L’accès à des vaccins sûrs<br />

et efficaces contre le Covid-19 est bien<br />

évidemment un élément-clé du dispositif<br />

national pour sortir peu à peu de cette<br />

pandémie. Cette approche nous permettra<br />

un retour progressif à la normale. En<br />

attendant, et à court terme, nous ne devons<br />

cependant pas lâcher prise, mais, optimiste<br />

de nature, je suis confiante dans l’idée que<br />

nous allons y arriver.<br />

Ensuite, j’ai beaucoup de respect pour les<br />

avancées de la recherche et espère qu’il<br />

sera possible de développer dans un avenir<br />

proche un traitement médical efficace<br />

contre le Covid-19.<br />

Comment envisagez-vous la politique<br />

de santé post-Covid-19?<br />

Pour élaborer une politique de santé<br />

publique cohérente, durable et capable de<br />

répondre aux grands défis que rencontre<br />

notre système de santé, il est nécessaire<br />

de prendre en compte l’ensemble des<br />

facteurs qui influent sur notre état de<br />

santé: la génétique, les habitudes de vie,<br />

les conditions de travail, l’environnement,<br />

l’habitat et les relations sociales et familiales<br />

– chaque fois en plaçant le patient au<br />

centre des réflexions. Mettre en place une<br />

politique active de promotion de la santé et<br />

de prévention des facteurs à risque, tout au<br />

long de la vie, est ainsi une autre de mes<br />

priorités.<br />

“Nous avons<br />

pu promouvoir<br />

en interne une<br />

certaine culture<br />

de la gestion<br />

des données”<br />

xxxx<br />

Paulette Lenert


100 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

SANTÉ<br />

“Nous ne devons<br />

pas lâcher prise,<br />

mais, optimiste<br />

de nature,<br />

je suis confiante<br />

dans l’idée<br />

que nous allons<br />

y arriver”<br />

Pour cela, notre pays a besoin d’une<br />

stratégie forte en santé publique avec<br />

une vision inspirante et partagée. Cette<br />

stratégie à long terme devra se matérialiser<br />

dans un plan national Santé, comme prévu<br />

dans le programme de gouvernement<br />

2018-2023. C’est pourquoi le volet «La<br />

santé par la prévention: un changement de<br />

paradigme» est un des thèmes majeurs du<br />

«Gesondheetsdësch».<br />

Un accent fort sera donc mis sur la prévention,<br />

afin d’améliorer la lutte contre les<br />

maladies chroniques – surtout celles<br />

causées par des facteurs de risque liés à<br />

l’hygiène de vie, notamment le tabagisme, la<br />

consommation abusive d’alcool, les régimes<br />

alimentaires non équilibrés et l’inactivité<br />

physique – et la promotion des modes de<br />

vie sains sera activement poursuivie. En ce<br />

sens, la question de la santé est également<br />

une question éminemment sociale.<br />

Autre dossier que je considère comme<br />

prioritaire pour les mois à venir: le renforcement<br />

des soins primaires! Il est essentiel<br />

que le système de santé luxembourgeois<br />

puisse reposer sur un réseau solide de<br />

médecins et de professionnels de santé.<br />

Le médecin-généraliste traitant doit<br />

être la pierre angulaire dans le parcours<br />

médical de chaque individu et surtout des<br />

patients atteints de maladies chroniques.<br />

Il m’importe de créer un environnement où<br />

tous les acteurs se retrouvent, tant au niveau<br />

hospitalier qu’extrahospitalier.<br />

Plus généralement, quelles leçons<br />

personnelles, professionnelles et politiques<br />

tirez-vous de cette expérience<br />

depuis votre arrivée au gouvernement et<br />

au ministère de la Santé?<br />

La plus grande leçon que je tire de cette<br />

expérience ministérielle, mais qui se<br />

confirme aussi à travers mes précédentes<br />

expériences professionnelles, c’est qu’il<br />

est essentiel de savoir travailler en<br />

équipe. Pour moi, c’est bien là la force<br />

de notre pays et de la fonction publique<br />

luxembourgeoise que de pouvoir se<br />

connaître, de pratiquer le networking et le<br />

travail collaboratif. Par conséquent, nous<br />

avons tous tout intérêt à nous serrer les<br />

coudes, à travailler ensemble de manière<br />

flexible, pour mutualiser sur ce qu’on sait<br />

bien faire et ne pas commencer à faire sa<br />

propre cuisine, chacun dans son coin. n<br />

En quoi consiste le programme<br />

«Gesondheetsdësch»?<br />

Ce programme réunit tous les acteurs de<br />

terrain pour définir une vision partagée du<br />

système de santé de demain, qui tient compte<br />

des défis existants tout en restant attractif pour<br />

le patient et pour le prestataire. Les idées et<br />

suggestions des parties prenantes serviront<br />

de base à l’élaboration du Plan National Santé.<br />

Le programme compte actuellement<br />

treize projets, dont:<br />

• La création d’un registre digital unique<br />

pour les professions de santé qui répertorie<br />

en temps réel des données actualisées sur<br />

tout le personnel de santé (actif/inactif), afin<br />

d’effectuer une projection des ressources<br />

disponibles dans les différentes professions;<br />

• La mise en place d’un paiement immédiat<br />

direct pour le remboursement des frais de<br />

maladie à l’assuré. Le système sera opérationnel<br />

dès 2023;<br />

• La digitalisation du tiers payant social – à savoir<br />

la prise en charge directement par la Caisse<br />

nationale de santé des prestations médicales<br />

et dentaires des personnes sans ressources<br />

– simplifiera les formalités administratives<br />

pour toutes les parties prenantes.


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102 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

BRÈVES MINISTÉRIELLES<br />

PAR RAOUF HATIRA<br />

Ministère de l’Intégration<br />

Le racisme et les discriminations<br />

ethno-raciales sont-ils répandus au<br />

Luxembourg? Quels sont les groupes<br />

de personnes principalement visés?<br />

Dans quels contextes et situations<br />

les résidents perçoivent-ils des actes<br />

et traitements discriminatoires? Où<br />

et comment agir pour lutter contre<br />

ces phénomènes? Voici quelques<br />

questions auxquelles une grande<br />

enquête nationale tentera de<br />

répondre. Conçue notamment en<br />

collaboration avec le LISER, cette<br />

enquête a réuni des données qui<br />

seront in fine prises en compte dans<br />

la formulation de recommandations<br />

politiques en matière de lutte contre le<br />

racisme et les discriminations.<br />

<br />

Source: SIP<br />

Ministère de la Culture<br />

Le ministère de la Culture a présenté<br />

son rapport sur l’état des lieux du<br />

secteur du théâtre. Deux tables rondes<br />

ont donné lieu à des échanges sur<br />

les principaux enjeux auxquels le<br />

secteur doit faire face. La durabilité<br />

et l’écoresponsabilité au théâtre<br />

figuraient au centre des échanges. Il<br />

<br />

s’agit de concrétiser dans les modes<br />

de production des spectacles la prise<br />

de conscience à la fois écologique et<br />

patrimoniale, tout en tenant compte<br />

des revendications des professionnels.<br />

Le ministère assure qu’il continuera<br />

à s’engager pour créer les conditions<br />

cadres permettant aux créateurs<br />

culturels de vivre de leur métier.<br />

<br />

Source: SIP<br />

Ministère de la Santé<br />

Les premières invitations pour se<br />

faire vacciner contre le coronavirus<br />

ont été envoyées à la fin du mois de<br />

juin aux adolescents âgés de 12 à<br />

17 ans. Selon les recommandations<br />

du Conseil supérieur des maladies<br />

infectieuses (CSMI), la priorité<br />

sera donnée aux plus vulnérables.<br />

Les jeunes concernés recevront<br />

en fonction de leur âge une<br />

invitation par courrier postal de la<br />

part du ministère de la Santé, avec<br />

indication détaillée de la démarche<br />

à suivre pour prendre rendez-vous<br />

dans un des centres de vaccination<br />

de leur choix.<br />

<br />

Source: SIP<br />

<br />

<br />

Ministère de l’Enseignement supérieur<br />

Pour la rentrée 2021/2022, trois nouveaux BTS seront accrédités<br />

par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche<br />

pour la période comprise entre le 15 septembre 2021 et le 14<br />

septembre 2026. Les BTS «Cybersecurity», «Digital Content» et<br />

«Assistant juridique» nouvellement accrédités sont des formations<br />

d’enseignement supérieur à finalité professionnelle, qui débouchent<br />

sur un diplôme national d’enseignement supérieur. Les programmes<br />

d’études sont élaborés en étroite collaboration avec les lycées<br />

concernés et les milieux professionnels de ces secteurs.<br />

<br />

Source: SIP<br />

Ministère de la Digitalisation<br />

Le ministère de la Digitalisation, en collaboration avec le<br />

ministère de la Santé, ont présenté les modalités d’émission<br />

et d’utilisation des certificats Covid numériques de l’UE ainsi<br />

que le fonctionnement de l’application mobile nationale<br />

CovidCheck.lu. Le certificat EU DCC sera applicable dans tous<br />

les États membres de l’UE à partir du 1 er juillet 2021 pour une<br />

durée de douze mois. Les États membres disposeront d’une<br />

période de transition de six semaines pour le mettre en œuvre.<br />

<br />

Source: SIP<br />

Ministère de l’Égalité<br />

entre les femmes et les hommes<br />

Le ministère de l’Égalité conjointement à celui de l’Éducation<br />

ont présenté leurs actions pour faire émerger une véritable<br />

culture de l’égalité entre les sexes dès les premières années<br />

de la scolarité. Taina Bofferding a mis en avant une approche<br />

transversale pour sensibiliser les enfants et adolescents à<br />

l’égalité entre les sexes. Il s’agit de prévenir des comportements<br />

et violences sexistes, d’éviter les discriminations et de savoir<br />

identifier les stéréotypes sexués. Ce travail à long terme se veut<br />

une partie intégrante de l’éducation nationale.<br />

<br />

Source: SIP<br />

Ministère de la Mobilité<br />

Malgré le confinement et le télétravail, le bilan de la gratuité<br />

du transport est positif, selon François Bausch, ministre de la<br />

Mobilité. Les pics journaliers atteignent actuellement 45.000<br />

passagers. L’ouverture du prolongement du tram vers la gare<br />

a joué un rôle dans ce regain d’intérêt pour les transports en<br />

commun. Dès la fin du télétravail prévu pour l’automne, le<br />

nombre de passagers pourrait atteindre les 80.000 par jour,<br />

selon les estimations de Luxtram.<br />

<br />

Source: SIP<br />

Ministère de l’Économie<br />

Le ministère de l’Économie a présenté<br />

«Ons Wirtschaft vu muer», une<br />

feuille de route pour accompagner<br />

la transformation de l’économie<br />

luxembourgeoise à l’horizon 2025.<br />

Celle-ci préconise la mise en place<br />

pour les prochaines années d’une série<br />

d’actions concrètes à court et moyen<br />

termes. Elle s’appuie sur les orientations<br />

gouvernementales stratégiques déjà<br />

existantes, notamment dans les<br />

domaines de l’économie circulaire,<br />

de l’intelligence artificielle ou de la<br />

digitalisation et sur les objectifs de<br />

neutralité climatique à l’horizon 2050.<br />

<br />

Source: SIP<br />

Ministère<br />

du Développement durable<br />

Le nouveau portail de l’économie<br />

circulaire, lancé le 22 juin dernier par<br />

plusieurs ministères, est une plateforme<br />

gouvernementale permettant<br />

de partager des informations relatives<br />

à la «Stratégie Kreeslafwirtschaft<br />

Lëtzebuerg» et de communiquer<br />

sur sa mise en œuvre pratique avec<br />

les parties prenantes publiques et<br />

privées. Le portail fournit un point<br />

de contact unique pour cette thématique<br />

transversale et sera, à terme,<br />

disponible en quatre langues: luxembourgeois,<br />

français, allemand et<br />

anglais, afin d’assurer sa visibilité<br />

nationale et internationale.<br />

<br />

Source: SIP<br />

Ministère du Logement<br />

Le ministre du Logement Henri<br />

Kox a présenté le premier rapport<br />

du Fonds spécial de soutien au<br />

développement du logement. En<br />

2020, le gouvernement a participé<br />

à hauteur de presque 100 millions<br />

d’euros à la réalisation de logements<br />

abordables au Luxembourg. Cet effort<br />

va vraisemblablement être doublé<br />

au cours des cinq prochaines années<br />

afin d’assurer la création de plus de<br />

4.000 logements abordables d’ici<br />

2025. Près de 53% des logements<br />

réalisés en 2020 étaient destinés à<br />

la location. Le gouvernement s’est<br />

donné pour priorité d’augmenter<br />

considérablement dans les années<br />

à venir l’offre en logements publics<br />

abordables locatifs.<br />

<br />

Source: SIP


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021 103<br />

Energie fir<br />

haut a muer<br />

Depuis plus de 120 ans, nous sommes actifs dans<br />

la fourniture et la distribution de gaz naturel.<br />

Notre activité principale a certes toujours été<br />

le gaz naturel, mais en tant qu’acteur responsable<br />

sur le marché de l’énergie, nous sommes<br />

disposés à soutenir la transition énergétique.<br />

Dans cette optique, nous avons soutenu<br />

plus de 4.000 projets d’économies d’énergie<br />

depuis 2015 auprès de nos clients. En 2018<br />

alors, nous avons mis en place le projet éolien<br />

SUDWAND et parallèlement nous développons<br />

l’installation et l’exploitation de projets<br />

photovoltaïques, afin de produire localement<br />

de l’énergie verte.<br />

SUDGAZ se trouve en pleine transition et afin<br />

de manifester l’expansion de nos activités visà-vis<br />

de nos clients, de nos partenaires et de nos<br />

actionnaires, SUDGAZ devient SUDenergie.<br />

Ensemble, contribuons au<br />

développement durable !<br />

sudenergie.lu


104 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

Une vie de passionné,<br />

dévouée au football<br />

PAR PIERRE BIRCK<br />

PORTRAIT<br />

Fervent amoureux d’un sport qui l’a façonné en tant qu’homme durant toute sa vie, Paul<br />

Philipp, président de la Fédération Luxembourgeoise de Football (FLF), porte un regard un<br />

brin nostalgique mais rempli d’espoir sur la situation actuelle du football et les valeurs qu’il<br />

véhicule. Guidé par une passion et une humilité qui l’animent depuis qu’un ballon lui est<br />

tombé entre les pieds, il se pose comme le garant d’un football sans artifice. Portrait d’une<br />

personnalité à la bonhommie communicative qui a toujours œuvré en faveur du football<br />

luxembourgeois, de son développement et de son rayonnement à l’international.<br />

De l’Avenir Beggen au Standard de Liège<br />

en passant par l’Union saint-gilloise<br />

«J’ai officiellement commencé à jouer au<br />

football à l’âge de dix ans avec une première<br />

licence à l’Avenir Beggen. À l’époque c’était<br />

l’âge minimal pour s’inscrire dans un club»,<br />

se remémore Paul Philipp, actuel président de<br />

la Fédération Luxembourgeoise de Football.<br />

Officieusement, comme tous les gamins, il<br />

tapait déjà dans le ballon dans la rue. À seize<br />

ans seulement, le jeune milieu de terrain<br />

intègre l’équipe première et deux années plus<br />

tard, voilà qu’il remporte le championnat<br />

luxembourgeois et jouit déjà de quelques<br />

sélections avec l’équipe nationale. De quoi<br />

attirer les regards à l’étranger et notamment<br />

du côté belge. Nous sommes alors en 1968 et<br />

Paul Philipp s’apprête à découvrir un nouveau<br />

club à Bruxelles. «Malgré tout, je me devais<br />

de réussir ma dernière année d’école avant de<br />

passer de l’autre côté de la frontière. C’était la<br />

condition que mes parents avaient fixée pour<br />

mon transfert. Je me suis malheureusement<br />

planté et j’ai dû attendre l’année suivante<br />

pour enfin signer à l’Union saint-gilloise en<br />

première division belge», détaille-t-il.<br />

Il portera les couleurs jaune et bleu durant<br />

cinq saisons avant de faire ses valises pour le<br />

Standard de Liège où il jouera entre 1974 et<br />

1976. Il enfilera ensuite de nouveau le maillot<br />

de l’Union saint-gilloise durant quatre ans<br />

avant de bourlinguer du côté de Charleroi<br />

jusqu’en 1983 pour finalement revenir au club<br />

de ses débuts, à Beggen, en tant qu’entraîneurjoueur,<br />

puis de devenir sélectionneur du<br />

Luxembourg de 1985 à 2001.<br />

«Depuis quand joue-t-on au foot au<br />

Luxembourg?»<br />

L’homme aux 54 sélections a les yeux qui<br />

brillent lorsqu’il se replonge dans ses<br />

souvenirs et dans ses quelques anecdotes qui<br />

ont jonché une carrière à son image: celle<br />

d’un joueur, d’un entraîneur et d’un dirigeant<br />

animé par l’esprit collectif et l’amour du<br />

ballon rond. En sélection de 1968 à 1982,<br />

Paul Philipp a eu l’occasion de découvrir les<br />

plus prestigieux stades d’Europe ainsi que<br />

les grands joueurs qui ont marqué les années<br />

1970. «Le batave Johann Cruyff, que l’on<br />

surnommait le «Hollandais volant», était un<br />

joueur incroyable. C’est lui qui m’a le plus<br />

marqué sur le terrain. Je ne voyais que son<br />

dos et son numéro de maillot tellement il<br />

était talentueux, hors norme et toujours en<br />

avance par rapport aux autres», plaisante<br />

Paul Philipp.<br />

“Si j’ai été élu,<br />

c’est uniquement<br />

pour développer<br />

le football<br />

luxembourgeois”<br />

Dans ces mêmes années, si quelques joueurs<br />

luxembourgeois, tels que Nico Braun,<br />

Fernand Jeitz ou encore Johnny Leonard,<br />

se font un nom chez les spécialistes, force<br />

est de constater que le Grand-Duché n’était<br />

pas considéré comme une nation de football.<br />

«Durant la saison 1974-1975, lors de ma<br />

première année au Standard de Liège, j’ai<br />

travaillé avec l’entraîneur hollandais Cor<br />

Van Der Hart. À son arrivée, tous les joueurs<br />

se sont mis en rang devant lui et le délégué<br />

a présenté chacun d’entre eux. À ce dernier,<br />

j’ai demandé de ne pas dévoiler que j’étais<br />

Luxembourgeois... Il l’a bien évidemment<br />

dit au coach (rires). L’entraîneur a alors fait<br />

un pas en avant, puis est revenu vers moi, ni<br />

une ni deux, en me lançant perplexe: «depuis<br />

quand joue-t-on au foot au Luxembourg?»,<br />

alors que j’arpentais déjà les terrains de<br />

première division belge depuis cinq ans»,<br />

sourit le natif de Dommeldange.<br />

Une expérience à l’étranger payante pour<br />

développer le football luxembourgeois<br />

Président de la Fédération Luxembourgeoise<br />

de Football depuis février 2004, Paul Philipp<br />

s’est dépensé sans compter pour apporter une<br />

réponse forte à cette légère pointe d’ironie.<br />

Sa riche expérience à l’étranger en tant que<br />

joueur et ensuite en tant que sélectionneur,<br />

lui a permis de pointer les quelques failles qui<br />

empêchaient d’améliorer le développement du<br />

football au Grand-Duché. «Dès mon arrivée<br />

à la tête de la Fédération, j’ai constitué une<br />

équipe pour m’entourer. Une seule personne<br />

ne peut pas être spécialiste de la formation, des<br />

aspects juridiques, de la communication ou<br />

encore de la finance. La présidence, certains<br />

la voient comme une opportunité de rebondir<br />

ailleurs et d’entamer une carrière politique<br />

dans les instances européennes ou mondiales<br />

du football. Je ne suis pas de ceux-là. Si j’ai<br />

été élu, c’est uniquement pour développer le<br />

football luxembourgeois», affirme l’ancien<br />

joueur de Beggen.<br />

Animé par sa passion, Paul Philipp se rend<br />

tous les jours au siège. Les terrains ne l’ont<br />

jamais quitté et vice versa. «Nous avons établi<br />

d’autres statuts et unifié la Fédération, ici à<br />

Limpach, avec de nouvelles infrastructures,<br />

des terrains synthétiques et surtout un dôme<br />

couvert pour continuer à pratiquer le ballon<br />

rond même en hiver, lorsque les conditions<br />

climatiques sont inadéquates. Nous avons


<strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021 105<br />

Paul Philipp


106 <strong>LG</strong><br />

JUILLET / AOÛT 2021<br />

PORTRAIT<br />

les conditions contraignantes qui y sont<br />

inhérentes. Le marché ne le permet pas d’un<br />

point de vue financier mais cela n’empêche<br />

pas d’avoir quelques clubs professionnels»,<br />

explique Paul Philipp.<br />

également construit une école de football<br />

il y a douze ans. C’était un investissement<br />

colossal qui représentait environ un quart de<br />

notre budget mais celui-ci était nécessaire.<br />

L’idée est de pouvoir préformer des jeunes.<br />

Cela permet de constituer un vivier de joueurs<br />

nationaux solide, d’exporter ces talents<br />

dans les grands championnats étrangers et<br />

de nouer des collaborations avec certains<br />

clubs comme le FSV Mainz en Bundesliga,<br />

où trois Luxembourgeois se trouvent déjà<br />

dans l’effectif, ou le FC Metz en Ligue 1.<br />

Ce n’est qu’en côtoyant le haut niveau que<br />

l’on progresse et c’est dans cette optique<br />

que nous avons créé cette école de football.<br />

À terme, l’équipe nationale pourra être plus<br />

compétitive», précise l’homme de 70 ans. Il<br />

suffit de jeter un œil sur les récents résultats<br />

face à l’Irlande ou il y a quelques années face<br />

à la France pour constater les nets progrès<br />

de l’équipe dirigée par le sélectionneur Luc<br />

Holtz. La sélection nationale disposera, en<br />

plus, d’une belle vitrine avec le nouveau<br />

stade qui devrait être inauguré en septembre<br />

prochain face à l’Azerbaïdjan.<br />

«Ce serait la mort du football»<br />

La démarche est calme, assurée et surtout<br />

rassurante lorsque Paul Philipp arpente les<br />

infrastructures modernes de la FLF. Avec<br />

40.000 licenciés et plus d’une centaine de<br />

clubs, le football fait partie des sports les plus<br />

populaires au Grand-Duché mais n’a pas été<br />

épargné par l’épidémie de Covid-19. Malgré<br />

tout, les sponsors n’ont pas lâché la Fédération<br />

et même si les pertes financières ont tout de<br />

même affecté l’instance nationale, le patron<br />

du football grand-ducal regrette notamment<br />

que les jeunes n’aient pas pu jouer plus<br />

rapidement. S’il ne renie pas l’importance de<br />

l’argent, il promeut d’abord la pureté de son<br />

sport et de ses valeurs, comme un pied de nez<br />

au «foot business» et à ses agents. «L’argent<br />

doit rester dans le football et doit ruisseler<br />

jusqu’aux plus petits clubs. Cela m’affecte et<br />

je suis un peu nostalgique lorsque je vois le<br />

concept de la Superligue sorti en avril dernier<br />

et heureusement avorté ou encore le projet de<br />

la Bénélux Ligue. Ce serait la mort du football<br />

et de son essence même. Je suis très content<br />

de voir les réactions des supporters qui ont<br />

manifesté et qui ont tout de même toujours<br />

leur mot à dire lorsque certaines décisions<br />

dénaturent le football. En effet, ce sont eux<br />

aussi qui font vivre notre sport et son esprit à<br />

travers le monde», estime Paul Philipp.<br />

Un facteur d’intégration et d’inclusion<br />

aux échelles communale et nationale<br />

Selon lui, la popularité du football<br />

luxembourgeois passe d’abord par la formation<br />

car le règlement stipule qu’une équipe de<br />

seniors peut valablement disputer un match<br />

officiel si au moins sept joueurs ayant souscrit<br />

leur première licence de joueur auprès de la<br />

FLF figurent sur la feuille de match. «De plus,<br />

les supporters aiment s’identifier aux joueurs<br />

sur la durée. Et puis, nous devons garder les<br />

pieds sur terre. Le Luxembourg est un petit<br />

pays, et à l’heure actuelle, nous ne pouvons<br />

pas nous permettre de professionnaliser<br />

notre première division, la BGL Ligue, avec<br />

“Johann Cruyff<br />

était un joueur<br />

incroyable. C’est<br />

lui qui m’a le plus<br />

marqué sur le<br />

terrain. Je ne voyais<br />

que son dos et son<br />

numéro de maillot<br />

tellement il était<br />

talentueux”<br />

Les joueurs aussi ont forcément beaucoup<br />

changé depuis de nombreuses années.<br />

Le Luxembourg est aujourd’hui un pays<br />

multiculturel qui rassemble des dizaines<br />

de nationalités. «Le football est un outil<br />

formidable d’intégration à l’échelle locale<br />

mais aussi nationale. Je me fais même<br />

reprendre par des gamins d’origines<br />

étrangères qui insistent pour que je leur parle<br />

en luxembourgeois! Chaque pays a sa culture<br />

et nous sommes gagnants lorsque des joueurs<br />

issus de l’immigration portent nos couleurs<br />

ou représentent notre championnat lors<br />

des compétitions continentales en club», se<br />

réjouit un Paul Philipp qui n’oublie pas non<br />

plus les efforts consentis par l’UEFA pour<br />

le Luxembourg et ses communes. L’instance<br />

européenne avait notamment offert son<br />

aide aux communes et à la Fédération pour<br />

construire des terrains multisports destinés<br />

aux enfants. «C’est un très beau geste visà-vis<br />

de la grande famille que représente le<br />

football».<br />

C’est justement cet esprit familial qui<br />

transpire chez Paul Philipp. Sa vision du<br />

football est celle que l’on voit sur les terrains<br />

du monde entier, où l’innocence prime<br />

sur le business, loin des joutes concernant<br />

l’obtention des droits de télévision pour<br />

diffuser tel championnat ou telle compétition.<br />

Paul Philipp est plus qu’une figure. Il est un<br />

certain garant du football «à l’ancienne», de<br />

l’esprit de camaraderie, de valeurs fortes, de<br />

solidarité et surtout de passion. n<br />

[1] Une compétition sportive fermée entre les clubs de football les<br />

plus puissants du continent européen.


steffen-holzbau.lu<br />

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13, rue de Flaxweiler<br />

L-6776 Grevenmacher<br />

T +352 719686-0<br />

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