Maintenance & Entreprise n°663
Dossier : Le Centre-Ouest prêt pour la reprise
Dossier : Le Centre-Ouest prêt pour la reprise
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GTB, GTC ET EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE<br />
MAINTENANCE 4.0<br />
(services).<br />
• La disponibilité des ontologies de type<br />
Haystack avec les protocoles standardisés<br />
ouverts permettent également de faire un<br />
pas de plus vers le monde dit ouvert de<br />
l’internet. Attention, cette ouverture de<br />
l’internet, souhaitée et souhaitable, doit<br />
être sécurisée par le cryptage et une mise<br />
en œuvre et une maintenance qui tiennent<br />
compte de ce nouveau besoin de sécurisation<br />
des données ! Un bon exemple<br />
pour adresser ce sujet sont les évolutions<br />
normatives BACnet/SC et KNX Secure.<br />
Mais pourquoi tous ces efforts et matière grise<br />
dépensés dans la Régulation et GTB ? Il faut<br />
juste réaffirmer le rôle de la Régulation et<br />
GTB : assurer le confort (tout type : température,<br />
humidité, CO2, …), la santé et productivité<br />
avec un minimum de consommation<br />
d’énergie et une réduction de l’empreinte<br />
carbone. Ce rôle a enfin été reconnu par<br />
la Directive Européenne de Performance<br />
Energétique adoptée en juin 2018 qui fait de<br />
la Régulation et GTB, un système technique<br />
de bâtiment à part entière et au même titre<br />
que ceux de chauffage, refroidissement, ventilation,<br />
eaux chaude sanitaire et éclairage.<br />
La transposition française de cette directive<br />
est le Décret BACS du 20 juillet 2020.<br />
Ce nouveau cadre réglementaire européen<br />
établit par la DPEB 2018 (historiquement<br />
la troisième version après celles de 2002 et<br />
2010) donne aux bâtiments une vision en<br />
trois piliers équilibrés techniquement et<br />
économiquement pour assurer l’efficience<br />
énergétique :<br />
1) L’enveloppe : une bonne isolation réduit<br />
le besoin d’énergie<br />
2) Les Systèmes Techniques des Bâtiments<br />
performantes<br />
3) La gestion (utilisation) de ces systèmes<br />
conformément aux usages souhaités. Ce<br />
troisième pilier fondamental est assuré par<br />
la Régulation et GTB !<br />
Les moyens ci-dessous doivent générer la plus<br />
petite empreinte carbone possible. Et leur<br />
mise en perspective sur une durée de vie des<br />
bâtiments de 50 ans amène une analyse de<br />
cycle de vie et invite les constructeurs à participer<br />
par innovation à l’économie circulaire.<br />
« La meilleure énergie est celle qu’on ne<br />
consomme pas » ! Par ce slogan, l’Ademe rend<br />
compréhensible pour tout public l’enjeu de<br />
l’avenir : consommer selon la demande (le<br />
besoin) et selon l’utilisation du bâtiment (voir<br />
point 3 ci-dessus).<br />
Historiquement, presqu’un siècle, la préoccupation<br />
a été de surdimensionner la fourniture<br />
d’énergie aux bâtiments avec une vision<br />
très claire : indépendamment des saisons<br />
climatiques et de l’utilisation, il fallait que<br />
l’énergie fournie assure le fonctionnement<br />
sans se préoccuper du gaspillage d’énergie.<br />
• Pour changer le paradigme, il a fallu innover<br />
dans le processus de spécifications<br />
de construction des bâtiments. Dans les<br />
Réglementations Européennes et Françaises,<br />
ce renversement de conception a<br />
été acté avec la DPEB 2010 et la RT2012<br />
respectivement. Ces réglementations s’appuient<br />
sur les standards issus du Mandat<br />
M/480 qui a permis le développement de la<br />
méthodologie de calcul de la performance<br />
énergétique des bâtiments<br />
(voir The Energy Performance<br />
of Buildings Directive<br />
(EPBD) — EPB Standards<br />
— EPB Center | EPB<br />
Standards» -cf. QR-Code)<br />
Le garant de la mise en œuvre est le système<br />
technique de la Régulation et GTB :<br />
les régulateurs présents dans les pièces où se<br />
trouvent les émetteurs assurent l’atteinte des<br />
points de consigne, et ainsi transmettent cette<br />
information aux régulateurs de la distribution<br />
d’énergie qui soit commencent le stockage<br />
d’énergie et/ou arrêtent les générateurs<br />
d’énergie. Pour ce faire, il faut se référer à la<br />
classe B ou A de la norme M/480 pour les<br />
BACS, à savoir la norme NF EN 15232-1<br />
:2017 qui donne les fonctions de ces classes.<br />
Les signaux énergétiques décrits ci-dessus<br />
sont transportés par les bus de communication<br />
standardisés ouverts du type BACnet,<br />
KNX et LON.<br />
Les innovations dans les processus de<br />
construction, qui s’appliqueront aux entreprises<br />
pour la mise en œuvre, continueront<br />
avec l’utilisation de la digitalisation, et en<br />
parallèle avec l’innovations dans les produits<br />
et les systèmes. Dans ce contexte, il s’agit<br />
premièrement des scénarii réglementaires<br />
et/ou innovants, par exemple, pour l’utilisation<br />
des énergies renouvelables. D’ailleurs,<br />
l’autoconsommation de l’énergie électrique<br />
des panneaux solaires pour les bâtiments<br />
qui en sont équipés est un scenario qui est<br />
aujourd’hui une réalité.<br />
« Le pas suivant dans l’innovation<br />
utilisant la digitalisation est<br />
de passer de scenarii aux<br />
optimisations. »<br />
Le pas suivant dans l’innovation utilisant la<br />
digitalisation est de passer de scenarii aux<br />
optimisations. Mais attention, une optimisation<br />
sans une définition du but à atteindre,<br />
et ses algorithmes pour la mise en œuvre,<br />
est un abus de langage. Il faut donc définir<br />
précisément les critères d’optimisation.<br />
Un autre processus qui va avoir une innovation<br />
à mettre en œuvre dans l’avenir est<br />
le processus de maintenance. En effet, on<br />
est en train de passer de la maintenance<br />
curative et préventive à une maintenance<br />
digitalisée (anticipative). Il est possible que<br />
ceci ne suffira pas. Dans les années à venir,<br />
il va falloir aussi mettre en œuvre un suivi<br />
du maintien de la performance énergétique<br />
des bâtiments !<br />
Toutes ces évolutions contribuent à structurer<br />
et à renforcer l’apport de la digitalisation<br />
dans l’atteinte des objectifs de réduction de<br />
consommation énergétique et environnementale<br />
des bâtiments. Ainsi, l’approche<br />
standardisée des bâtiments, soutenue par<br />
l’industrie, se caractérise par l’évolution par<br />
conception des protocoles de communication<br />
standardisés ouverts. Pour éviter les contres<br />
performances, maitriser les coûts, et maintenir<br />
une confiance dans les solutions digitales, il<br />
est vital que l’ensemble du secteur continue<br />
à s’appuyer sur ces standards en constante<br />
évolution avec leurs compatibilité ascendante ●<br />
Jean-Daniel Napar<br />
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°663 • Août - Septembre - Octobre 2021 I 21