La Bible Aujourd'hui ! [printemps 2022]
La Bible Aujourd'hui ! est le magazine d'information de la Société biblique francophone de Belgique. Au sommaire de cette édition : Edito / Prier, agir / Choisir la vie / Exégèse domestique d'un geste magnifique / L'évangile renversant / Voir, puis lire / Tolkien, d'emprunt et d'empreintes / Ukraine, Mission Mondiale
La Bible Aujourd'hui ! est le magazine d'information de la Société biblique francophone de Belgique. Au sommaire de cette édition : Edito / Prier, agir / Choisir la vie / Exégèse domestique d'un geste magnifique / L'évangile renversant / Voir, puis lire / Tolkien, d'emprunt et d'empreintes / Ukraine, Mission Mondiale
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
CHOISIR LA VIE.
La croix est apparue aux contemporains de Jésus de
Nazareth comme une ruine absolue. Aucun homme,
ni juif ni grec n’aurait imaginé lui conférer un sens religieux.
De nos jours, nous avons fait de la croix un bijou
alors que, jusqu’à la fin du quatrième siècle elle ne se
représentait pas car elle évoquait
un instrument de torture.
Qui aurait l’idée de porter une
guillotine en pendentif ? Au moment
où Jésus est déposé dans
le tombeau, personne n’aurait
parié dix centimes sur l’avenir de
la petite fraternité qu’il a initiée.
Et pourtant. De cette ruine absolue
est né le mouvement qui
a le plus influencé l’histoire de
l’humanité de ces deux derniers
millénaires.
À la mort de Jésus, un disciple a
trahi, le premier parmi eux a renié,
et les autres se cachent par
peur de la police religieuse. Ces
mêmes disciples, où les trouvons-nous
quelques semaines
plus tard ? À Jérusalem en train
d’annoncer l’Evangile à la foule
venue dans la ville sainte pour
le pèlerinage de Pentecôte (Actes 1.24-36). Devant le
sanhédrin, le tribunal religieux qui a condamné Jésus,
en train de confesser le nom de Jésus et d’annoncer
qu’ils préfèrent obéir à Dieu plutôt qu’aux injonctions
de ce tribunal (Actes 4.20), en route dans tout l’empire
romain pour annoncer la Bonne Nouvelle jusqu’aux
extrémités de la terre malgré l’opposition des pouvoirs
religieux et policiers. Lorsque la question leur est posée
: pourquoi faites-vous cela, ils répondent celui qui
était mort, nous l’avons revu vivant, celui qui vous avez
crucifié, Dieu l’a ressuscité. L’expérience de la résurrection
a été d’une puissance de vie qui les a relevés.
En relisant ces faits, l’historien
Henri Guillemin en arrive à la
conclusion suivante : le constat
de l’histoire ne peut pas être : le
Nazaréen ressuscita, car nul ne
sait au juste ce qui s’est passé.
Mais l’histoire se doit d’enregistrer
comme un fait établi, indéniable
que les disciples de Jésus
ont cru, comme on croit à une
vérité d’évidence, avoir revu vivant
celui qui venait d’expirer.
Choisir la vie, c’est un acte résurrectionnel.
Si nous posons un
regard lucide sur notre monde,
la mort et les menaces de mort
sont sérieuses. Prolifération
nucléaire, terrorisme, réchauffement
climatique, désordres
économiques, conflits qui s’éternisent.
Face à cette situation, le
message de la résurrection est une protestation qui
nous appelle à choisir la vie en toutes circonstances.
La résurrection est une proclamation de vie plantée
dans la désespérance du monde. Choisir la vie devient
un acte résurrectionnel, insurrectionnel contre
la fatalité des œuvres de mort.