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Les travailleurs <strong>du</strong> champagne veulent leur<br />
part <strong>du</strong> gâteau<br />
Salariés et ouvriers <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> Reims, d'Épernay et <strong>de</strong>s alentours ont débrayé,<br />
mercredi après-midi. Face à l'inflation et les ventes en forte hausse, ils réclament une hausse<br />
<strong>de</strong>s salaires immédiate.<br />
Les travailleurs <strong>du</strong> champagne, mercredi après-midi, <strong>de</strong>vant le siège <strong>de</strong> Maison Burtin, à<br />
Épernay. (© l'Hebdo <strong>du</strong> Vendredi 28 <strong>09</strong> 22)<br />
Moët & Chandon, Pol Roger, Besserat <strong>de</strong> Bellefon, Veuve Clicquot Ponsardin… Il y avait <strong>du</strong><br />
beau mon<strong>de</strong>, mercredi après-midi, réuni <strong>de</strong>vant le siège <strong>de</strong> Maison Burtin, à Épernay.<br />
Pourtant, malgré cet assemblage <strong>de</strong> grands crus, l’heure n’était pas vraiment à la fête.<br />
La CGT <strong>du</strong> champagne appelait l’ensemble <strong>de</strong>s salariés <strong>de</strong> la profession à stopper leur<br />
activité, à partir <strong>de</strong> 14 h, pour réclamer une augmentation générale <strong>de</strong>s salaires et une<br />
revalorisation <strong>de</strong>s primes conventionnelles. Selon le syndicat, l’appel a été enten<strong>du</strong> et « très<br />
suivi » dans les gran<strong>de</strong>s maisons, à Épernay comme à Reims et aux alentours.<br />
Un débrayage qui fait suite à une première hausse <strong>de</strong>s salaires <strong>de</strong> 2,6 %, obtenue en janvier, et<br />
d’une commission paritaire, le 20 septembre <strong>de</strong>rnier, qui n’a pas répon<strong>du</strong> aux attentes <strong>de</strong>s élus<br />
<strong>du</strong> personnel et <strong>de</strong>s salariés. « Nous avons mo<strong>de</strong>stement <strong>de</strong>mandé que l’augmentation <strong>de</strong>s<br />
salaires atteigne 5,9 % pour coller à l’inflation réelle, mais l’UMC (Union <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong><br />
Champagne) nous a répon<strong>du</strong> que les mesurettes proposées par l’État, le chèque énergie, la<br />
prime Macron, la ré<strong>du</strong>ction à la pompe, étaient suffisantes pour qu’on tienne jusqu’en janvier,<br />
au moment <strong>de</strong> la négociation annuelle obligatoire », déplore José Blanco, secrétaire général <strong>de</strong><br />
la CGT <strong>du</strong> champagne.<br />
Contacté par nos soins, Michel Letter, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission tripartite (nommé par<br />
l'UMC), donne une autre version <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux ren<strong>de</strong>z-vous. « Sur l’année 2021, l’inflation était<br />
<strong>de</strong> 1,6 % et nous avons consenti à une augmentation <strong>de</strong>s salaires <strong>de</strong> 2,6 % en janvier <strong>de</strong>rnier,<br />
car nous sentions que l’inflation allait monter. Concernant la commission <strong>du</strong> 20 septembre, la<br />
CGT nous a <strong>de</strong>mandé, en pleine réunion, une hausse <strong>de</strong> 3,3 %, applicable immédiatement.<br />
Depuis plus <strong>de</strong> dix ans, on négocie sur la moyenne <strong>de</strong>s douze mois glissants, or, fin août,<br />
l’inflation était <strong>de</strong> 4,18 %, certainement pas <strong>de</strong> 5,9 % », objecte Michel Letter.