Journal asmac No 6 - décembre 2022
Lumière - A propos de cellules, scarabées et scènes Politique - Médecins sous pression Immunosuppresseurs - Possibilités et limites dans le traitement des tumeurs Rhumatologie - Prise en charge de la goutte
Lumière - A propos de cellules, scarabées et scènes
Politique - Médecins sous pression
Immunosuppresseurs - Possibilités et limites dans le traitement des tumeurs
Rhumatologie - Prise en charge de la goutte
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<strong>Journal</strong><br />
N o 6, <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
<strong>asmac</strong><br />
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Lumière<br />
A propos de cellules,<br />
scarabées et scènes<br />
Page 30<br />
Politique<br />
Médecins sous pression<br />
Page 6<br />
Immunosuppresseurs<br />
Possibilités et limites dans<br />
le traitement des tumeurs<br />
Page 48<br />
Rhumatologie<br />
Prise en charge<br />
de la goutte<br />
Page 51
Médecine Interne Générale<br />
Update Refresher<br />
14. – 17.03.2023 Genève 27 h<br />
20. – 23.06.2023 Lausanne 31 h<br />
Médecine Interne<br />
Update Refresher<br />
05. – 09.12.2023 Lausanne<br />
39 h<br />
Cardiologie<br />
Update Refresher<br />
04. – 05.05.2023 Genève<br />
14 h<br />
Endocrinologie / Diabétologie<br />
Update Refresher<br />
11. – 12.05.2023 Lausanne<br />
15 h<br />
Information / Inscription<br />
tél. 041 567 29 80 | info@fomf.ch<br />
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Sommaire<br />
Lumière<br />
A propos de cellules, scarabées<br />
et scènes<br />
Illustration de la page<br />
de couverture: Stephan Schmitz<br />
Editorial<br />
5 Lueurs dans l’obscurité<br />
Politique<br />
6 Pilotage des admissions:<br />
non aux entraves<br />
10 Secret professionnel:<br />
non à un affaiblissement<br />
12 Fin tranquille de l’année du jubilé<br />
Formation postgraduée/<br />
Conditions de travail<br />
14 La réforme de la formation médicale<br />
postgraduée en Suisse romande<br />
16 La pomme ne tombe pas loin<br />
de l’arbre …<br />
19 L’essentiel en bref<br />
<strong>asmac</strong><br />
20 Joyeux anniversaire, <strong>asmac</strong>!<br />
22 Impressions de la fête du jubilé<br />
24 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />
28 <strong>asmac</strong>-Inside<br />
29 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Perspectives<br />
48 Actualités en immunologie:<br />
L’immunothérapie dans le traitement<br />
des sarcomes<br />
51 Aus der «Praxis»: Die Gicht und ihr<br />
Management in der Praxis<br />
57 Mission en Suisse<br />
mediservice<br />
58 Boîtes aux lettres<br />
60 Une couverture d’assurance<br />
en ligne – pour les particuliers aussi<br />
62 La transformation numérique<br />
du système de santé<br />
64 La cuisine saine et savoureuse<br />
Carpaccio de bœuf pour les fêtes<br />
66 Impressum<br />
Point de mire: Lumière<br />
30 Quand la lumière prend le contrôle<br />
du cerveau<br />
34 L’interdiction porte ses fruits<br />
38 Des lumières dans la nuit<br />
42 Mise en lumière<br />
44 Nuits inondées de lumière<br />
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Telefon +41 33 972 81 11<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 3
«<strong>No</strong>us prenons le relais là où<br />
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Dr. med. E. Fischer, médecin cheffe au service de psychiatrie de l‘enfant et de l‘adolescent<br />
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Editorial<br />
Lueurs dans<br />
l’obscurité<br />
Catherine Aeschbacher<br />
Rédactrice en chef<br />
du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
En 1873 paraissait dans les «Illustrated London News» un<br />
article enthousiaste sur une nouveauté sensationnelle:<br />
la lumière électrique. Une machine dotée de la puissance<br />
de seulement deux chevaux et demi produirait à 260 pieds<br />
d’altitude une lueur qu’on verrait de partout. A la fin du texte, le journaliste<br />
esquisse une vision de villes et de villages éclairés. 150 ans<br />
plus tard, nous nous promenons le soir dans la ville, quelque peu<br />
déconcertés: les enseignes lumineuses sont éteintes et l’éclairage<br />
des vitrines est tamisé, le Palais fédéral est plongé dans l’obscurité.<br />
Cette impression inhabituelle est presque inquiétante. Jusqu’à<br />
présent, il allait de soi que les lumières soient allumées la nuit.<br />
Lorsque l’homme transforme la nuit en jour, il met d’autres êtres<br />
vivants en difficulté. <strong>No</strong>tre article sur la pollution lumineuse en<br />
témoigne. Sous le titre «Lumière», nous abordons d’autres thèmes tels<br />
que l’optogénétique, le contrôle des activités cellulaires par la lumière<br />
ou encore les dangers des attaques au pointeur laser. <strong>No</strong>us nous<br />
penchons également sur cet insecte fascinant qu’est la luciole, et sur<br />
l’importance de la lumière au théâtre, en glissant çà et là quelques<br />
photos d’aurores boréales prises par Anna Wang, membre de la<br />
rédaction.<br />
Le Conseil fédéral souhaite également faire la lumière sur les activités<br />
terroristes en révisant la loi sur le renseignement. Pour les médecins,<br />
l’assouplissement du secret médical qui en découle est toutefois<br />
très discutable. <strong>No</strong>us en parlons dans la partie «Politique», ainsi que<br />
des développements actuels concernant le gel des admissions. <strong>No</strong>us<br />
évoquons en outre la séance d’automne du Comité central de l’<strong>asmac</strong><br />
et l’Assemblée des délégués de mediservice vsao-<strong>asmac</strong>.<br />
L’année qui s’achève était placée sous le signe du jubilé de l’<strong>asmac</strong>.<br />
En raison du coronavirus, nous n’avons pas fêté le 75 e , mais le 77 e anniversaire<br />
de l’<strong>asmac</strong>. Vous trouverez une rétrospective avec des photos<br />
de la grande fête du jubilé dans la rubrique «<strong>asmac</strong>». Et si vous avez<br />
manqué le congrès de carrière medifuture de cette année – un événement<br />
de tous les superlatifs –, vous en trouverez un résumé dans la<br />
partie «Formation postgraduée/Conditions de travail».<br />
En dépit de toutes les crises, nous sommes aux portes d’une période<br />
festive et lumineuse. La rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> profite de l’occasion<br />
pour vous remercier chaleureusement, chères lectrices et chers<br />
lecteurs, de l’intérêt que vous portez à notre journal. <strong>No</strong>us vous souhaitons,<br />
à vous et à vos proches, un joyeux <strong>No</strong>ël ainsi qu’une bonne et<br />
heureuse année.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 5
Politique<br />
Pilotage des admissions:<br />
non aux entraves<br />
L’ordonnance du DFI sur la fixation des taux régionaux de couverture<br />
en soins entrera en vigueur en janvier 2023. Elle servira de base aux cantons<br />
pour limiter le nombre de médecins autorisés à pratiquer à la charge<br />
de l’AOS dans un domaine de spécialisation. Il reste cependant une large marge<br />
de manœuvre pour mettre en place la limitation de manière raisonnable<br />
et éviter les répercussions négatives.<br />
Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
Le chemin vers la pratique privée ne doit pas être entravé. Les cantons doivent mettre à profit leur marge de manœuvre pour éviter<br />
les répercussions négatives du pilotage des admissions.<br />
Les médecins et les membres<br />
d’autres professions qui souhaitent<br />
exercer à la charge de<br />
l’assurance obligatoire des soins<br />
(AOS) ont besoin d’une autorisation du<br />
canton sur le territoire duquel ils veulent<br />
s’installer. Les conditions pour l’admission<br />
sont fixées dans la loi sur l’assurance-maladie<br />
(LAMal) et dans l’ordonnance<br />
sur l’assurance-maladie (OAMal).<br />
Ils doivent notamment avoir travaillé pendant<br />
au moins trois ans dans un établissement<br />
de formation postgraduée suisse<br />
reconnu, et dans le domaine de spécialisation<br />
demandé. A noter qu’une proposition<br />
souhaitant introduire des exceptions<br />
pour certains domaines de spécialisation<br />
est actuellement en discussion.<br />
De plus, les cantons peuvent ou<br />
doivent limiter le nombre de médecins<br />
autorisés à fournir des prestations à la<br />
charge de l’AOS pour éviter une couverture<br />
en soins trop importante dans certains<br />
domaines de spécialisation. La limitation<br />
sera mise en œuvre par le biais<br />
de nombres maximaux pour les médecins<br />
qui seront appliqués suivant le domaine<br />
de spécialisation. La manière dont ces<br />
nombres maximaux sont définis est réglée<br />
dans l’ordonnance sur la fixation de<br />
Photo: Adobe Stock<br />
6<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
nombres maximaux de médecins qui fournissent<br />
des prestations ambulatoires en<br />
vigueur depuis le 1 er juillet 2021.<br />
Trois facteurs déterminent le<br />
nombre maximal<br />
D’après cette ordonnance, les cantons<br />
doivent calculer l’offre existante de médecins<br />
dans un ou plusieurs domaines de<br />
spécialisation, exprimée en équivalents<br />
plein temps. Cette première étape représente<br />
déjà un défi, car les données disponibles<br />
ne permettent pas toujours<br />
d’établir clairement combien d’heures un<br />
médecin travaille dans un domaine de<br />
spéciali sation.<br />
Une fois que ce chiffre a été établi, il<br />
doit être mis en relation avec le taux de<br />
couverture en soins. Celui-ci est fixé dans<br />
l’ordonnance du DFI sur la fixation des<br />
taux régionaux de couverture en soins qui<br />
entrera en vigueur le 1 er janvier 2023. La<br />
méthode de calcul des taux de couverture<br />
en soins a déjà fait l’objet de multiples critiques,<br />
également de la part de l’<strong>asmac</strong>,<br />
dans différentes prises de position. Elle<br />
sera bientôt révisée une première fois. Ensuite,<br />
les révisions seront effectuées à intervalles<br />
réguliers. Il est également prévu<br />
d’améliorer les bases de données nécessaires<br />
pour le calcul.<br />
De plus, les cantons pourront appliquer<br />
un facteur de pondération en vue de<br />
compenser des éléments influençant le<br />
besoin objectif en soins qui n’auront pas<br />
pu être suffisamment pris en compte dans<br />
le calcul des taux de couverture, par<br />
exemple un sous- ou surapprovisionnement<br />
dans le domaine de spécialisation<br />
concerné ou un besoin accru, par exemple<br />
dans une région touristique.<br />
Trois facteurs sont donc déterminants:<br />
– Le taux de couverture en soins dans ce<br />
domaine de spécialisation et dans ce<br />
canton, qui est calculé par la Confédération<br />
et publié dans l’ordonnance.<br />
– L’offre existante de médecins dans un<br />
domaine de spécialisation que le canton<br />
détermine en équivalents plein temps.<br />
– Le facteur de pondération qui est fixé<br />
par le canton.<br />
On pourrait ainsi envisager un exemple de<br />
calcul de la manière suivante: le canton de<br />
Thurgovie compte dans le domaine de<br />
spécialisation de la psychiatrie et psychothérapie<br />
ambulatoire un nombre de médecins<br />
correspondant à 32 équivalents plein<br />
temps (EPT). Le taux de couverture en<br />
soins calculé par la Confédération pour ce<br />
domaine de spécialisation s’élève à 105%.<br />
Le canton ajoute au facteur de pondération<br />
une marge de tolérance de 10%. Il<br />
ajoute 20% supplémentaires, étant donné<br />
que les spécialistes de ce domaine de spécialisation<br />
se basent sur un sous-approvisionnement<br />
de 20% dans toute la Suisse.<br />
Le facteur de pondération est donc de 1,3.<br />
Le nombre maximal est calculé<br />
comme suit: 32 (EPT) : 1,05 (taux de couverture<br />
en soins) × 1,3 (facteur de pondération)<br />
= 40 (nombre maximal)<br />
Dans notre exemple, le nombre de<br />
spécialistes en psychiatrie et psychothérapie<br />
autorisés à pratiquer dans le canton de<br />
Thurgovie est d’au maximum 40 EPT.<br />
Comme l’offre existante correspond à<br />
32 EPT, le canton peut accorder une autorisation<br />
de pratiquer à d’autres médecins<br />
qui déposent une demande et remplissent<br />
les conditions requises.<br />
Dès janvier, lorsque l’ordonnance sur<br />
la fixation des taux régionaux de couverture<br />
en soins sera en vigueur, les cantons<br />
pourront déterminer les nombres maximaux<br />
selon cette méthode. Ils doivent le<br />
faire au plus tard jusqu’au 1 er juillet 2025<br />
pour au moins un domaine de spécialisation<br />
dans au moins une région.<br />
Réexamen régulier<br />
Qu’est-ce que cela signifie pour l’<strong>asmac</strong> et<br />
ses membres? Dans le scénario le plus optimiste,<br />
la situation restera plus ou moins<br />
la même. La loi et l’ordonnance accordent<br />
une marge de manœuvre suffisante aux<br />
cantons. Cela leur permet de respecter les<br />
exigences légales, sans répercussions négatives<br />
sur les médecins ou les patients.<br />
Il s’agit donc de suivre attentivement<br />
comment les différents cantons mettront<br />
en œuvre les dispositions fédérales. Comment<br />
réagiront-ils? Comment l’offre existante<br />
et le facteur de pondération seront-ils<br />
déterminés? Et surtout: comment<br />
les bases de données et les méthodes de<br />
calcul évolueront-elles? L’ordonnance<br />
exige en effet que les taux de couverture en<br />
soins et les nombres maximaux soient régulièrement<br />
réexaminés et adaptés. Il faudra<br />
donc garder un œil sur la situation et<br />
réagir si nécessaire.<br />
Répercussions négatives possibles<br />
L’<strong>asmac</strong> et les sections sont en contact et<br />
surveillent ce qui se passe dans les cantons.<br />
Bâle a déjà fixé des nombres maximaux<br />
pour huit domaines de spécialisation<br />
dans le cadre des dispositions transitoires.<br />
Les conséquences d’un gel des admissions<br />
ne doivent en aucun cas être<br />
sous-estimées. D’une part, cela entravera<br />
la recherche d’un médecin pour les patients.<br />
D’autre part, un gel des admissions<br />
se répercutera aussi à d’autres niveaux.<br />
Pour les médecins en formation postgraduée<br />
et aussi pour les étudiants ou les<br />
jeunes qui envisagent de suivre des études<br />
de médecine, la perspective d’une liberté<br />
de choix limitée en matière de spécialisation<br />
et d’installation est tout sauf motivante.<br />
Attention: annoncez vos changements de section et<br />
déposez vos demandes de réduction à temps<br />
En février, le secrétariat central de l’<strong>asmac</strong> envoie les factures annuelles pour les cotisations.<br />
L’appartenance à la section et les éventuelles réductions de la cotisation se<br />
répercutent sur le montant de la facture. Vous devez donc annoncer vos changements<br />
de section ou déposer vos demandes de réduction pour l’année 2023 au plus tard<br />
jusqu’au 31 janvier 2023 auprès du secrétariat central de l’<strong>asmac</strong>. Les annonces de<br />
changement de section et les demandes de réduction qui nous parviennent après cette<br />
date ne pourront être prises en compte pour l’année 2023 qu’en cas de force majeure.<br />
<strong>No</strong>us vous remercions de votre coopération!<br />
ReMed: si vous avez besoin d’aide<br />
ReMed est le service d’aide et de conseil de la FMH auquel les médecins peuvent<br />
s’adresser lorsqu’ils se trouvent dans une situation difficile. D’après Peter Christen,<br />
responsable de ReMed, il y a aujourd’hui nettement plus de jeunes médecins employés<br />
dans les hôpitaux qui s’annoncent qu’autrefois. Souvent à cause de la pression accrue<br />
et la peur de perdre son emploi, mais aussi en raison des difficultés à concilier le travail<br />
et la vie de famille, ou de conflits entre personnes au travail. ReMed peut apporter une<br />
aide. L’offre est à la disposition de tous les médecins 24h/24 par téléphone au numéro<br />
0800 07 36 33 ou par e-mail (remed@hin.ch).<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 7
Politique<br />
A cela s’ajoute que la carrière hospitalière<br />
sera entravée compte tenu de l’effet<br />
de retenue provoqué par le gel des admissions.<br />
Les chef(fe)s de clinique ou médecins<br />
adjoints expérimentés prolongeront<br />
leur parcours à l’hôpital en raison des obstacles<br />
vers la pratique privée et obstrueront<br />
ainsi la voie pour les jeunes médecins-assistant(e)s<br />
qui souhaitent prendre<br />
la relève. Au final, cela pourrait aussi<br />
conduire à une réduction du nombre de<br />
postes de formation postgraduée. Un autre<br />
effet assurément indésirable d’un gel des<br />
admissions est le marché des admissions<br />
qui verra le jour. Si le canton ne prend pas<br />
de mesures correctives appropriées, la pénurie<br />
des admissions aura pour conséquence<br />
qu’elles feront l’objet d’un négoce.<br />
Un propriétaire de cabinet et détenteur<br />
d’une admission de pratiquer qui remet<br />
son cabinet le vendra, y compris l’admission<br />
de pratiquer, au plus offrant, si le canton<br />
ne l’interdit pas. Pour les jeunes médecins<br />
qui disposent de moyens financiers<br />
limités, cela représente une entrave de<br />
plus sur la voie vers la pratique privée.<br />
Il incombe maintenant aux sections<br />
et à l’<strong>asmac</strong> de surveiller de près les prochaines<br />
étapes dans les cantons, d’intervenir<br />
au bon moment et avec les bons arguments<br />
et aussi de remettre en question<br />
les futures révisions des modèles de calcul.<br />
Future Women Physicians<br />
La médecine se féminise! La part des femmes augmente dans les études de médecine<br />
et dans le corps médical. Pourtant, la culture établie en matière de conduite n’évolue<br />
que lentement et les modèles pour les femmes dans les fonctions de cadre restent rares.<br />
<strong>No</strong>us voulons y remédier!<br />
C’est pourquoi nous proposons depuis le début <strong>2022</strong>, en collaboration avec le D r méd.<br />
Christina Venzin de College M, les ateliers interactifs «Future Women Physicians» pour<br />
les femmes médecins du futur. Pour les médecins-assistantes et cheffes de clinique, les<br />
ateliers sont l’occasion de se confronter à sa propre conception de la carrière médicale et<br />
à ses propres ambitions. En même temps, les obstacles invisibles sont mis en exergue et<br />
les solutions créatives sont discutées.<br />
Avec «Future Women Physicians», nous constituons d’ailleurs un réseau suisse de<br />
femmes médecins pour atteindre ensemble de nouveaux sommets. Dans ce cadre, des<br />
manifestations alumni avec d’autres exposés introductifs se tiendront pour la première<br />
fois le 23 janvier 2023 à Berne.<br />
Suscitons ensemble des vocations féminines pour les postes de cadres!<br />
Save the Date: deux autres ateliers sont prévus en 2023!<br />
– 13 février 2023 à Berne<br />
– 25 septembre 2023 (lieu à définir)<br />
D’autres informations seront publiées sur www.college-m.ch ou www.<strong>asmac</strong>.ch<br />
@vsao<strong>asmac</strong><br />
8<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
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l’<strong>asmac</strong> mettent à disposition des<br />
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Politique<br />
Secret professionnel:<br />
non à un affaiblissement<br />
Le Conseil fédéral veut réviser la loi sur le renseignement pour réagir<br />
à l’évolution de la menace, ce qui est en soi une préoccupation légitime.<br />
La mise à mal du secret médical que cette révision entraînerait est<br />
pourtant disproportionnée et doit être empêchée à tout prix.<br />
Yvonne Stadler, responsable droit / directrice adjointe de l’<strong>asmac</strong><br />
Le secret médical est un élément-clé de la relation médecin-patient. Son affaiblissement met en péril<br />
la confiance des patients dans le corps médical.<br />
Photo: Adobe Stock<br />
10<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
Le 18 mai <strong>2022</strong>, le Conseil fédéral<br />
a ouvert la consultation relative<br />
à la révision de la loi sur le renseignement<br />
(LRens). La consultation<br />
a pris fin le 9 septembre <strong>2022</strong>. Les<br />
principaux points de la révision con cernent<br />
l’élargissement des mesures de recherche<br />
soumises à autorisation dans le<br />
domaine des activités relevant de l’extrémisme<br />
violent, la réorganisation complète<br />
du stockage des données du Service<br />
de renseignement de la Confédération<br />
(SRC) et le transfert des tâches de l’organe<br />
de contrôle indépendant pour l’exploration<br />
radio et l’exploration du réseau câblé<br />
à l’Autorité de surveillance des activités<br />
de renseignement. Le Conseil fédéral réagit<br />
ainsi à l’évolution de la menace de ces<br />
dernières années.<br />
Mais en quoi cette révision concernet-elle<br />
l’<strong>asmac</strong>? Si l’on prend le temps d’examiner<br />
la révision de plus près et qu’on la<br />
considère du point de vue des médecins,<br />
on constatera que l’art. 28 al. 2 LPD pose<br />
problème. Il définit que selon le droit en<br />
vigueur, des mesures de recherche soumises<br />
à autorisation ne peuvent pas être<br />
ordonnées à l’encontre d’un tiers lorsqu’il<br />
appartient à l’un des groupes professionnels<br />
visés aux art. 171 à 173 du Code de procédure<br />
pénale, soit à un groupe professionnel<br />
bénéficiant du droit de refuser de<br />
témoigner fondé sur le secret professionnel,<br />
c’est-à-dire aussi les médecins et leurs<br />
auxiliaires. La révision prévoit de supprimer<br />
cette exception. Le SRC pourrait ainsi<br />
avoir accès aux systèmes informatiques<br />
ou téléphoniques d’un cabinet médical,<br />
au cas où une personne suspecte aux yeux<br />
du SRC figurerait parmi les patients du<br />
cabinet.<br />
Pas d’invitation à prendre position<br />
La révision de la loi sur le renseignement<br />
menace de ce fait directement le secret médical<br />
qui risque d’être considérablement<br />
affaibli. Il est donc d’autant plus surprenant<br />
que le Département de la défense, de<br />
la protection de la population et des sports<br />
(DDPS) n’ait invité ni la FMH ni l’<strong>asmac</strong> à<br />
prendre position dans le cadre de la procédure<br />
de consultation. La FMH a néanmoins<br />
déposé dans les délais une prise de position<br />
que l’<strong>asmac</strong> partage entièrement.<br />
L’<strong>asmac</strong> fonde sa réflexion sur les<br />
dispositions de la Constitution fédérale et<br />
considère que l’affaiblissement du secret<br />
médical menace la relation médecinpatient.<br />
D’après la jurisprudence du Tribunal<br />
fédéral, le secret professionnel selon<br />
l’art. 321 CP est «une institution juridique<br />
importante du droit fédéral. Il découle du<br />
droit constitutionnel à la protection de la<br />
sphère privée (art. 13 Cst., art. 8 CEDH) et<br />
sert à protéger la relation de confiance particulière<br />
qui existe entre le médecin et le<br />
patient.» D’après la loi, les médecins bénéficient<br />
d’un droit de refuser de témoigner<br />
sur les secrets qui leur ont été confiés.<br />
Le secret médical a pour but premier<br />
la protection des données très sensibles<br />
des patients. S’ils considèrent que la relation<br />
de confiance avec le médecin traitant<br />
est compromise, cela pourrait avoir des<br />
répercussions immédiates sur la qualité<br />
du traitement. Le Tribunal fédéral prévoit<br />
explicitement qu’une limitation du secret<br />
professionnel suppose qu’il soit démontré<br />
dans un cas d’application concret pourquoi<br />
cette restriction est nécessaire et adéquate.<br />
Pour chaque cas individuel, cette<br />
limitation doit respecter le principe de<br />
proportionnalité.<br />
Le débat au Parlement reste à venir<br />
Si l’alinéa 2 de l’art. 28 LRens est supprimé,<br />
le droit à l’autodétermination en matière<br />
d’information du patient est mis en péril.<br />
En effet, les patients pourraient se décider<br />
à ne pas suivre un traitement indiqué en<br />
raison de l’éventualité que leur entretien<br />
avec le médecin soit écouté. De plus, les<br />
données de patients non soupçonnés<br />
pourraient ainsi être prélevées ou divulguées<br />
par de telles mesures de renseignement.<br />
Toutefois, aucune décision définitive<br />
n’a été prise à ce sujet. Le Conseil fédéral<br />
va maintenant étudier les réponses à la<br />
consultation et, le cas échéant, modifier le<br />
projet de révision de la LRens en conséquence.<br />
Il soumettra ensuite cette nouvelle<br />
version au Parlement qui en débattra<br />
probablement au plus tôt en été 2023.<br />
L’<strong>asmac</strong> reste à l’affût et fera tout, avec la<br />
FMH et les autres organisations poursuivant<br />
le même but, pour que le secret médical<br />
soit préservé.<br />
@vsao<strong>asmac</strong><br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 11
Politique<br />
Fin tranquille de<br />
l’année du jubilé<br />
Formation postgraduée, conditions de travail, pilotage des admissions –<br />
les thèmes ne sont pas nouveaux. Ils restent d’actualité pour les délégués du<br />
Comité central qui se sont penchés dessus lors de la séance d’automne.<br />
Ces derniers ont de plus réélu le président de l’<strong>asmac</strong> Angelo Barrile et tous les<br />
membres du Comité directeur pour un nouveau mandat.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>. Photo: Severin <strong>No</strong>wacki<br />
La vice-présidente de l’<strong>asmac</strong> <strong>No</strong>ra Bienz a dirigé la séance d’automne du Comité central. Les sujets phare de l’association,<br />
la politique de la santé, les conditions de travail et la formation postgraduée étaient une nouvelle fois au centre des débats.<br />
L’expérience montre que le Comité<br />
central de l’<strong>asmac</strong> (CC)<br />
n’est en principe pas un lieu où<br />
les esprits s’échauffent et les<br />
passions se déchaînent. Pourtant, l’ambiance<br />
parmi les délégués a rarement été<br />
aussi consensuelle que lors de la séance<br />
d’automne du 26 novembre. Toutes les<br />
décisions ont été prises à l’unanimité.<br />
C’était sans doute dû à la joie de se retrouver<br />
sur place, sans masque ni distance,<br />
comme autrefois, mais certainement aussi<br />
à l’ordre du jour auquel n’était inscrit<br />
aucun objet controversé.<br />
Objectifs fixés<br />
«Tels sont les objectifs de l’<strong>asmac</strong>, et telle<br />
est la voie à suivre», a déclaré Simon Stettler,<br />
directeur de l’<strong>asmac</strong>, en résumant la<br />
stratégie de l’association pour les années<br />
2023 à 2026. Après avoir été examiné par<br />
différents organes, le document final a été<br />
adopté par le CC. La stratégie a été élaborée<br />
par un groupe restreint composé de représentants<br />
des différentes sections et régions<br />
linguistiques, du président de l’<strong>asmac</strong> Angelo<br />
Barrile, d’un membre du Comité directeur<br />
(CD) et de Simon Stettler, ce qui a<br />
garanti un large appui. Quant aux sections,<br />
elles ont eu toute une série de possibilités<br />
pour s’impliquer dans la discussion. Les<br />
objectifs n’ont toutefois rien de surprenant,<br />
car les préoccupations des membres<br />
ne changeront pas fondamentalement<br />
au cours des quatre années à venir. Parmi<br />
les priorités figurent les conditions de travail<br />
et la formation postgraduée. L’<strong>asmac</strong><br />
continuera de s’engager au niveau cantonal<br />
et national pour faire entendre les revendications<br />
des jeunes médecins. Elle<br />
s’engage pour une formation postgraduée<br />
de qualité qui peut être accomplie dans un<br />
délai raisonnable ainsi qu’en faveur de<br />
bonnes conditions de travail et de la compatibilité<br />
entre vie privée et profession.<br />
12<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
Même si l’accent est mis sur ces champs<br />
d’action importants, la stratégie n’est pas<br />
gravée dans le marbre. En effet, si de nouveaux<br />
défis devaient apparaître, l’association<br />
saura y répondre de manière appropriée.<br />
La pandémie de coronavirus nous a<br />
montré qu’il s’agit d’une éventualité susceptible<br />
de devenir réalité.<br />
Une issue incertaine<br />
Le calme qui régnait au CC était peut-être<br />
aussi dû au fait que, même si des changements<br />
radicaux concernant la politique de<br />
la santé ont été mis en route, leur issue demeure<br />
incertaine. Citons par exemple le<br />
pilotage des admissions. A l’heure actuelle,<br />
la balle est dans le camp des cantons, qui<br />
doivent fixer les nombres maximaux pour<br />
un ou plusieurs domaines de spécialisation<br />
ou certaines régions. Les cantons disposent<br />
donc d’une marge de manœuvre<br />
relativement grande pour mettre en œuvre<br />
le pilotage des admissions. De nombreux<br />
cantons n’ont pas encore arrêté les détails.<br />
Bâle et Genève ont déjà instauré des restrictions,<br />
un choix qui s’explique aussi par<br />
leur position géographique. L’<strong>asmac</strong> ne<br />
dispose que de moyens d’intervention limités,<br />
mais tente d’agir dans l’intérêt de<br />
ses membres (voir page 6).<br />
La mise en œuvre du «Projet Réformer»,<br />
qui veut mieux structurer la formation<br />
postgraduée en Suisse romande, doit<br />
aussi encore être définie dans les détails.<br />
L’idée d’améliorer la collaboration entre<br />
les établissements de formation postgraduée<br />
ou de soutenir les médecins en formation<br />
postgraduée par un programme de<br />
mentorat convainc à première vue. On ne<br />
sait cependant pas dans quelle mesure un<br />
tel programme entravera la liberté de planifier<br />
sa formation postgraduée selon ses<br />
préférences. Malgré un certain scepticisme,<br />
l’<strong>asmac</strong> est représentée dans l’organe<br />
de direction, notamment parce<br />
qu’une telle réforme pourrait ne pas se limiter<br />
à la Suisse romande, mais faire école<br />
dans toute la Suisse (voir page 14).<br />
Une formation postgraduée de haut<br />
niveau n’est possible qu’en présence de<br />
bonnes conditions de travail. Cette affirmation<br />
en apparence banale ne reflète<br />
pourtant pas la réalité. C’est pourquoi la<br />
section Zurich a déposé une proposition<br />
demandant qu’un complément soit ajouté<br />
dans la Réglementation pour la formation<br />
postgraduée selon lequel un établissement<br />
de formation postgraduée ne pourrait être<br />
reconnu qu’à condition qu’il respecte la loi<br />
sur le travail et ses ordonnances. Or une<br />
telle exigence n’aurait guère de chances<br />
d’être adoptée, d’autant plus que l’ISFM ne<br />
serait pas en mesure de contrôler son respect.<br />
L’<strong>asmac</strong> Suisse propose donc de formuler<br />
des revendications concrètes et vérifiables,<br />
et de les coordonner avec l’ISFM.<br />
Elles pourraient d’ailleurs aussi être<br />
contrôlées lors des visites. Les délégués<br />
ont approuvé cette marche à suivre.<br />
L’<strong>asmac</strong> dirige le groupe de travail<br />
42h +. La semaine de travail doit inclure<br />
42 heures de prestation au patient plus<br />
quatre heures de formation postgraduée<br />
structurée. A l’heure actuelle, différents<br />
sondages sont en préparation, notamment<br />
un sondage auprès des juristes des sections<br />
sur les réglementations existantes en<br />
matière de durée du travail et un sondage<br />
auprès de tous les hôpitaux relatif aux<br />
systèmes de saisie du temps de travail. De<br />
plus, le groupe de travail s’est fixé pour<br />
objectif de trouver des cliniques qui ont<br />
déjà introduit la semaine de 42h + et qui<br />
pourraient servir de modèle. La recherche<br />
s’avère cependant plutôt difficile.<br />
Federico Mazzola, représentant de<br />
l’<strong>asmac</strong> dans le groupe de travail de la FMH<br />
«Planetary Health», a quant à lui donné<br />
une vue d’ensemble bien plus vaste. Il a<br />
abordé les succès obtenus jusqu’ici, par<br />
exemple une boîte à outils pour les cabinets<br />
médicaux qui est actuellement développée<br />
et qui sera aussi adaptée pour les<br />
hôpitaux. Ensuite, il a présenté le potentiel<br />
pour prendre d’autres mesures et encouragé<br />
les sections à davantage veiller à la protection<br />
du climat et à développer des stratégies<br />
pour réduire leurs émissions.<br />
Des chiffres noirs et rouges<br />
L’année du jubilé des 77 ans de l’<strong>asmac</strong><br />
touche à sa fin. Durant cette année s’est<br />
également déroulée une campagne de recrutement<br />
qui a été couronnée de succès.<br />
Le nombre de nouvelles adhésions en <strong>2022</strong><br />
dépasse nettement celui de l’année précédente.<br />
Il est prévu de suspendre la campagne<br />
jusqu’à nouvel avis ou de la poursuivre<br />
dans une moindre mesure, avec<br />
l’option de pouvoir en tout temps la réactiver.<br />
Indépendamment de cela, la présence<br />
sur les réseaux sociaux sera renforcée. Les<br />
délégués ont approuvé la marche à suivre.<br />
Certaines sections continueront d’utiliser<br />
des affiches pour les accrocher dans les hôpitaux<br />
ou lors de manifestations.<br />
L’<strong>asmac</strong> enregistre depuis des années<br />
une croissance réjouissante qui s’accompagne<br />
cependant de charges accrues. En<br />
outre, les tâches, prestations, engagements<br />
et actions que l’<strong>asmac</strong> CH réalise à différents<br />
niveaux augmentent. D’après le budget<br />
2023, les dépenses dépasseront les recettes<br />
de CHF 200 000.–. Reste à voir si une<br />
perte de cette ampleur sera effectivement<br />
enregistrée, étant donné que le budget a été<br />
établi avec prudence. De plus, ce déficit<br />
pourra sans autre être compensé compte<br />
tenu des provisions disponibles. Pourtant,<br />
la question d’une éventuelle augmentation<br />
de la cotisation pourrait se poser, en particulier<br />
parce que cela fait plus d’une décennie<br />
qu’elle est restée inchangée. Pour différentes<br />
raisons, l’<strong>asmac</strong> Suisse veut encore<br />
attendre avant d’envisager une telle augmentation.<br />
Les délégués du CC ont adopté<br />
le budget et les cotisations inchangées.<br />
Comme la législature touche à sa fin, le<br />
renouvellement du Comité directeur et la<br />
réélection du président de l’<strong>asmac</strong> Angelo<br />
Barrile étaient à l’ordre du jour. Tous les<br />
membres actuels étaient candidats à leur<br />
propre succession et ont été confirmés à<br />
l’unanimité dans leurs fonctions.<br />
AD mediservice: brève et concise<br />
Le président de mediservice, Daniel<br />
Schröpfer, a annoncé que l’assemblée des<br />
délégués serait «brève et concise». Et il a<br />
tenu parole. Marc Schällebaum, directeur<br />
de l’organisation de services, a brièvement<br />
informé les délégués sur la marche des affaires.<br />
Actuellement, le guide du cabinet en<br />
français est en production. mediservice a<br />
également recruté un coach de cabinet en<br />
Suisse romande pour tous ceux qui souhaitent<br />
s’établir. La modification des statuts<br />
demandée par mediservice qui permettra<br />
d’assurer plus facilement les cabinets de<br />
groupe a été adoptée à l’unanimité. Le budget<br />
dans lequel une perte de CHF 185 000.–<br />
est pour la première fois inscrite a aussi été<br />
adopté à l’unanimité. Elle est le résultat du<br />
départ d’un partenaire d’assurance. Grâce<br />
aux réserves constituées les années précédentes,<br />
elle pourra cependant être assumée<br />
sans problème et devrait être compensée<br />
dans un proche avenir. Pour une fois, seul le<br />
<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> a suscité le débat, en particulier<br />
à cause de son mode de parution. Le<br />
prix élevé du papier et des préoccupations<br />
d’ordre environnemental ont incité les délégués<br />
à demander si le <strong>Journal</strong> devrait à<br />
l’avenir ne plus paraître qu’en ligne. Marc<br />
Schällebaum a assuré les délégués que de<br />
telles options seront examinées et discutées.<br />
Ce sujet sera inscrit à l’ordre du jour de<br />
l’AD de mediservice en avril prochain. Et<br />
contrairement à aujourd’hui, on disposera<br />
de suffisamment de temps pour en discuter.<br />
D’après Marc Schällebaum, une décision<br />
définitive pourra être prise lors de l’AD en<br />
novembre 2023.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 13
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
La réforme de la formation<br />
médicale postgraduée en<br />
Suisse romande<br />
Les cantons romands veulent davantage coordonner et piloter la formation<br />
médicale postgraduée. Il s’agit d’améliorer la qualité, mais aussi de réglementer<br />
le nombre de places de formation postgraduée. L’<strong>asmac</strong> accompagne<br />
le projet d’un œil critique. Voici donc un état des lieux commenté.<br />
Yvonne Stadler, responsable droit / directrice adjointe de l’<strong>asmac</strong><br />
Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
Du cursus individuel à la filière prédéfinie? Les cantons romands veulent davantage structurer<br />
la formation médicale postgraduée.<br />
Personne n’ignore que l’organisation<br />
de la formation médicale<br />
postgraduée implique certaines<br />
questions délicates. Par<br />
exemple, la coordination souvent trop<br />
peu développée entre les différents établissements<br />
de formation postgraduée. Et<br />
il n’est pas rare que la prise en charge des<br />
médecins-assistant(e)s pendant leur formation<br />
postgraduée soit lacunaire. La formation<br />
postgraduée structurée n’est souvent<br />
pas proposée ou alors de manière<br />
inadéquate. A cela s’ajoute le pilotage des<br />
admissions. Il permet aux cantons de fixer<br />
le nombre de médecins dans les différentes<br />
disciplines, mais peut aussi s’accompagner<br />
d’une réduction du nombre<br />
de postes de médecins-assistant(e)s à<br />
l’avenir.<br />
En 2015, la Conférence latine des affaires<br />
sanitaires et sociales (CLASS) a mandaté<br />
un projet pour réformer la formation<br />
médicale postgraduée. Elle entendait ainsi<br />
proposer un outil de régulation de la formation<br />
médicale postgraduée et d’amélioration<br />
de l’efficacité de cette dernière. L’organisation<br />
«Réformer» (Réorganisation de<br />
la formation postgraduée en médecine en<br />
Suisse romande) a donc vu le jour. Les directions<br />
de la santé des cantons de Neuchâtel,<br />
du Jura, du Valais, de Fribourg, de<br />
Genève et de Vaud sont responsables de<br />
l’organisation.<br />
Photo: Adobe Stock<br />
14<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Les cantons suisses romands souhaitent<br />
atteindre les objectifs suivants avec l’organisation<br />
Réformer:<br />
– Les décisions concernant le nombre de<br />
places de formation postgraduée par discipline<br />
et par année dans les six cantons<br />
romands doivent relever de la compétence<br />
des directions cantonales de la<br />
santé.<br />
– Les médecins en formation postgraduée<br />
doivent être soutenus par un programme<br />
de mentorat.<br />
– Un mécanisme assurant des retours systématiques<br />
permet de collecter des informations<br />
sur les filières et d’établir une<br />
base de données démographiques.<br />
– La communication et la collaboration<br />
entre les différents établissements de<br />
formation postgraduée doivent être renforcées.<br />
L’organisation Réformer est dirigée par un<br />
organisme composé des responsables des<br />
offices de la santé des six cantons ainsi que<br />
de deux représentants des établissements<br />
de formation postgraduée et d’un représentant<br />
de l’<strong>asmac</strong>.<br />
Système d’information<br />
La première phase du projet a porté sur la<br />
définition d’un système d’information<br />
permettant d’assurer la coordination de la<br />
formation médicale postgraduée. Par ailleurs,<br />
elle a aussi permis de clarifier les<br />
questions organisationnelles et financières.<br />
La deuxième phase du projet a marqué<br />
le début de la phase opérationnelle:<br />
l’organisation Réformer a été mise en<br />
place. La troisième phase du projet dès<br />
<strong>2022</strong> marque le début de la collecte des<br />
données relatives aux filières de formation<br />
postgraduée et aux médecins en formation.<br />
Dans la quatrième phase du projet,<br />
dès 2025, l’organisation Réformer sera<br />
pleinement fonctionnelle.<br />
Si tout se passe comme le souhaitent<br />
les cantons, les jeunes médecins pourront<br />
dès 2025 s’adresser à un service centralisé<br />
pour s’inscrire pour la formation postgraduée<br />
dans la discipline souhaitée. Ils pourront<br />
ensuite, à condition qu’il y ait des<br />
places disponibles, l’effectuer dans la période<br />
et dans l’établissement de formation<br />
postgraduée prévus. A l’heure actuelle, on<br />
ne sait cependant pas si cela pourra effectivement<br />
être réalisé et si le système sera<br />
obligatoire ou facultatif pour les jeunes<br />
médecins. Il est donc difficile d’évaluer les<br />
répercussions concrètes de la réforme<br />
pour les médecins-assistant(e)s. Ce qui est<br />
sûr par contre, c’est qu’un système plus<br />
fortement réglementé apportera des avantages,<br />
mais aussi des inconvénients considérables<br />
aux médecins.<br />
Le rôle de l’<strong>asmac</strong><br />
La direction du projet a demandé à l’<strong>asmac</strong><br />
de collaborer dans les différents groupes<br />
de travail chargés de la mise en œuvre<br />
du projet. L’<strong>asmac</strong> se montre très critique<br />
en ce qui concerne le renforcement du<br />
contrôle étatique sur la formation postgraduée,<br />
le pilotage accru ainsi que la limitation<br />
du nombre de places de formation<br />
postgraduée. Dans le même temps, il est<br />
important que l’<strong>asmac</strong> puisse participer à<br />
un projet qu’elle ne pourra empêcher et<br />
faire part de son point de vue. C’est pourquoi<br />
Patrick Mangold, juriste des sections<br />
Vaud et Jura, représente l’<strong>asmac</strong> depuis<br />
l’été 2020 dans l’organe de direction. De<br />
plus, nous nous engageons pour que les<br />
médecins en formation postgraduée<br />
soient représentés dans les différents<br />
groupes de travail thématiques et spécifiques<br />
aux filières du projet pour y faire<br />
connaître les intérêts des jeunes médecins.<br />
Ces groupes ne se sont pas encore<br />
mis au travail, à l’exception de celui consacré<br />
au système d’information qui a déjà<br />
presque terminé le sien.<br />
Un système d’information pour<br />
mettre en œuvre la coordination visée<br />
entre les établissements de formation<br />
postgraduée et offrir un aperçu aux médecins<br />
en formation est en cours de développement.<br />
Il sera bientôt opérationnel. Les<br />
groupes de travail des différentes disciplines<br />
vont prochainement entamer leurs<br />
travaux et échanger à intervalles réguliers<br />
sur l’avancement de la réforme.<br />
La mise en œuvre de la réforme a donc<br />
déjà commencé. Le système devrait être<br />
opérationnel dès 2025. On peut supposer<br />
(ou craindre) que ce projet aura un effet de<br />
signal pour l’ensemble de la Suisse.<br />
Le principe «plus c’est court,<br />
mieux c’est» ne s’applique pas<br />
L’<strong>asmac</strong> va continuer d’accompagner étroitement<br />
le projet pour défendre les intérêts<br />
des médecins en formation postgraduée.<br />
Toutes les parties impliquées doivent comprendre<br />
que le principe «plus c’est court,<br />
mieux c’est» ne s’applique pas à la formation<br />
médicale postgraduée. Bien sûr, personne<br />
ne veut travailler trop longtemps<br />
comme médecin-assistant(e). Pourtant,<br />
une année de formation postgraduée<br />
supplémentaire n’est pas perdue, ni pour le<br />
médecin, ni pour l’hôpital ou le système de<br />
santé. Les médecins-assistantes et -assistants<br />
consacrent une grande partie de leur<br />
temps de travail à fournir des prestations<br />
aux patients. La formation postgraduée ne<br />
représente qu’une petite partie de leur travail<br />
à l’hôpital. Plus ils sont expérimentés,<br />
plus ils gagnent en autonomie et en efficacité.<br />
Les années supplémentaires de formation<br />
postgraduée, éventuellement aussi<br />
dans d’autres disciplines que celle que l’on<br />
vise, élargissent l’horizon et constituent<br />
une précieuse expérience.<br />
De plus, il est difficile d’estimer le besoin<br />
futur en médecins spécialistes sur<br />
une période de dix ans. Une limitation du<br />
nombre de postes de formation postgraduée<br />
fondée sur une prévision aussi peu<br />
fiable n’est ni sérieuse ni appropriée. D’autant<br />
plus qu’il s’agit de postes de travail<br />
que l’on ne peut pas simplement supprimer<br />
ou créer à volonté. Une certaine flexibilité<br />
dans la formation médicale postgraduée<br />
est à la fois précieuse et judicieuse.<br />
Au final, elle permet aux médecins de se<br />
spécialiser et de travailler dans la discipline<br />
souhaitée. La possibilité de choisir<br />
sa discipline est particulièrement importante<br />
pour exercer sa profession avec motivation<br />
et endurance. Les hôpitaux et les<br />
patients en sont les premiers bénéficiaires<br />
tout comme l’ensemble du système de<br />
santé.<br />
Vous obtiendrez d’autres informations sur le<br />
projet Réformer sur https://re-former.ch/,<br />
auprès du secrétariat central<br />
(stadler@<strong>asmac</strong>.ch) ou chez Patrick Mangold,<br />
juriste des sections Vaud et Jura<br />
(https://patrickmangold.ch).<br />
@vsao<strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 15
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
La pomme<br />
ne tombe pas loin<br />
de l’arbre …<br />
… ou justement, maintenant elle tombe plus loin qu’avant.<br />
Le congrès de carrière medifuture à Berne l’a bien montré.<br />
Le travail n’est plus l’élément dominant dans la vie<br />
des jeunes et futurs médecins. Une chose relie toutefois les générations:<br />
la passion pour la médecine.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Discussions entre générations: il y a cinquante ans, le président de l’ASMAC se battait pour un salaire décent. La vice-présidente actuelle<br />
de l’<strong>asmac</strong> <strong>No</strong>ra Bienz s’engage principalement pour des horaires de travail raisonnables et la compatibilité entre profession et famille<br />
(de gauche à droite: Katharina Locher, animatrice, Anton Seiler, <strong>No</strong>ra Bienz).<br />
Photos: Fotografik 11<br />
16<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Près de 450 participants, 50 exposants,<br />
parmi eux des hôpitaux<br />
et des sociétés de discipline<br />
de toute taille ainsi que<br />
des organisations et prestataires du secteur<br />
de la santé ont rempli le centre des<br />
congrès du Wankdorf à Berne. medifuture<br />
<strong>2022</strong> sortait du cadre habituel à plus<br />
d’un titre. La décision des organisateurs,<br />
l’<strong>asmac</strong> et mediservice vsao-<strong>asmac</strong>, de<br />
louer un deuxième étage s’est avéré être<br />
un bon choix. Quant à la qualité et la<br />
variété des exposés, elle était comme<br />
toujours à la hauteur des attentes. Mais<br />
commençons par le commencement.<br />
Pas du temps, mais de l’argent<br />
Anton Seiler n’a pas caché un certain étonnement<br />
face aux attentes des jeunes médecins<br />
d’aujourd’hui. Agé de 82 ans, ce<br />
médecin avait été élu à la présidence de<br />
l’ASMAC en 1970. Lui et ses compagnons<br />
(presque exclusivement des hommes) ne<br />
se battaient pas en premier lieu pour la<br />
durée de travail. Anton Seiler résume<br />
ainsi les conditions de travail de l’époque:<br />
«L’hôpital exigeait de la volonté et de<br />
l’enthousiasme, et nous voulions acquérir<br />
un maximum d’expériences.» Le salaire<br />
de 800 francs était nettement trop bas,<br />
même pour des médecins-assistants sans<br />
grandes prétentions dans ce domaine.<br />
L’ASMAC s’est donc en premier lieu engagée<br />
pour des salaires appropriés. Un<br />
membre de l’ASMAC originaire de Bâle<br />
du nom de Guido A. Zäch, plus tard fondateur<br />
du Centre suisse des paraplégiques à<br />
<strong>No</strong>ttwil, faisait partie des pionniers dans<br />
ce domaine. Et oui, la durée de travail était<br />
aussi déjà à l’ordre du jour. Il y a plus de<br />
50 ans, le but était d’obtenir une semaine<br />
de 60 heures.<br />
La vice-présidente actuelle de l’<strong>asmac</strong><br />
<strong>No</strong>ra Bienz souligne que la durée<br />
maximale de travail de 50 heures prescrite<br />
par loi n’est toujours pas respectée, raison<br />
pour laquelle l’<strong>asmac</strong> s’engage pour une<br />
semaine de «42 heures plus». 42 heures de<br />
prestations au patient plus quatre heures<br />
de formation postgraduée structurée. En<br />
réponse à l’objection d’Anton Seiler, qui se<br />
demande s’il est possible d’acquérir suffisamment<br />
d’expérience sur cette durée,<br />
<strong>No</strong>ra Bienz explique le gain d’expérience<br />
résultant du nombre de cas nettement<br />
plus élevé, compte tenu de la durée de séjour<br />
raccourcie. Et en passant plus de<br />
temps au chevet du patient qu’au téléphone<br />
ou assis derrière l’ordinateur, la<br />
courbe d’apprentissage augmenterait encore<br />
plus. C’est pourquoi la réduction de<br />
Il ne saurait être question d’une pléthore de médecins. Un grand nombre d’hôpitaux et de cliniques<br />
ainsi que des sociétés de discipline s’attirent les faveurs de la jeune génération de médecins.<br />
la bureaucratie figure parmi les principaux<br />
objectifs de l’<strong>asmac</strong>. Deux points<br />
font cependant l’unanimité au-delà des<br />
générations: la passion pour la médecine<br />
et la conviction qu’il est nécessaire d’avoir<br />
autre chose à côté de la profession.<br />
La planification facilite grandement<br />
les choses<br />
Quand Anton Seiler faisait ses études, ils<br />
étaient une soixantaine dans l’auditoire.<br />
A l’époque, on décourageait les étudiants<br />
de suivre une voie qui n’avait pas d’avenir,<br />
qui était menacée par le chômage en<br />
raison de la pléthore de médecins. En<br />
entendant cela, Christoph Hänggeli ne<br />
peut s’empêcher de rire. Il ne saurait être<br />
question d’une pléthore de médecins.<br />
«Aujourd’hui, on ne peut guère faire de<br />
mauvais choix, on a besoin de médecins<br />
dans toutes les disciplines», lance le directeur<br />
de l’ISFM. Par contre, sur le parcours<br />
qui mène au titre de spécialiste, on<br />
peut effectivement commettre certaines<br />
erreurs. Des erreurs qui peuvent être évitées<br />
par une planification minutieuse.<br />
En Suisse, les médecins doivent euxmêmes<br />
organiser leur formation postgraduée,<br />
ce qui est un gage de liberté, mais<br />
s’accompagne d’une certaine responsabilité.<br />
Par exemple, clarifier si l’engagement<br />
inclut effectivement la formation postgraduée<br />
souhaitée ou aussi la tenue du logbook<br />
électronique, explique Christoph<br />
Hänggeli.<br />
La formation médicale postgraduée<br />
se trouve actuellement en pleine mutation.<br />
L’attention se porte sur les EPA et<br />
non plus sur la durée ou les chiffres; ils<br />
indiquent si une aptitude donnée a été acquise<br />
à un certain niveau. D’après Christoph<br />
Hänggeli, il est prévu d’adapter les programmes<br />
de formation postgraduée en<br />
conséquence dans les dix ans à venir. Il<br />
recommande cependant de consulter l’IS<br />
FM plutôt deux fois qu’une, et cela indépendamment<br />
du programme, pour que le<br />
parcours vers le titre de spécialiste ne se<br />
prolonge pas inutilement.<br />
En ligne droite ou avec des détours<br />
Certains parcours professionnels sont tout<br />
tracés, d’autres sinueux. Pour le médecin<br />
de famille Cyrill Bühlmann, le choix professionnel<br />
était quasiment inscrit dans<br />
son ADN. Son père était médecin de famille,<br />
les trois enfants ont suivi ses traces,<br />
même si Cyrill a été le seul à choisir la<br />
même discipline. Il a repris le cabinet de<br />
son père avec sa femme qui est aussi médecin.<br />
Mais les deux voulaient réorienter<br />
les choses. Avec quatre autres médecins,<br />
ils ont établi un véritable centre médical<br />
qui offre un large éventail de prestations<br />
médicales. Cyrill Bühlmann apprécie d’un<br />
côté la proximité avec les patients qu’il<br />
suit pendant de longues années. Chaque<br />
jour, il voit tout un éventail de patients, du<br />
nouveau-né jusqu’au vieillard. Il connaît<br />
ses points forts, mais aussi ses limites. Il<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 17
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
est donc d’autant plus important de disposer<br />
d’un bon réseau de spécialistes. L’avantage<br />
d’un cabinet de groupe est d’une part<br />
l’échange avec les collègues, et d’autre part<br />
la disponibilité de ces mêmes collègues,<br />
qui permet de travailler à temps partiel<br />
ou de partir en vacances l’esprit libéré.<br />
L’ouverture d’un cabinet amène de nouveaux<br />
défis tels que la conduite du personnel,<br />
les finances, etc. Les risques liés à<br />
l’activité indépendante restent cependant<br />
gérables. «On peut donc se lancer sans<br />
trop de risques», a déclaré Cyrill Bühlmann<br />
pour motiver le public.<br />
Natalia Conde a découvert sa passion<br />
pour le théâtre lorsqu’elle était au gymnase.<br />
Après la maturité, elle a poursuivi<br />
son parcours vers l’académie de théâtre à<br />
Bâle. Ensuite, elle a eu divers engagements<br />
en Suisse et à l’étranger. Après dix<br />
ans, Natalia Conde, entre-temps maman<br />
de trois enfants, a constaté que son enthousiasme<br />
pour le théâtre avait fortement<br />
faibli. En même temps, sa passion<br />
pour la médecine s’est réveillée. Elle a<br />
donc suivi les études avec assiduité. Son<br />
premier engagement de médecin-assistante<br />
en gynécologie était le produit du<br />
hasard, ce qui s’est avéré être un coup de<br />
chance. Aujourd’hui, Natalia Conde est<br />
médecin adjointe à la maternité de l’Hôpital<br />
Triemli à Zurich. Elle n’a cependant<br />
pas définitivement quitté la scène. Pendant<br />
ses loisirs, elle travaille dans un<br />
théâtre de jeunesse. Le public a d’ailleurs<br />
pu la voir sur des affiches de l’OFSP pendant<br />
la pandémie de coronavirus: en tant<br />
qu’actrice qui joue une femme médecin<br />
qui est médecin. La boucle est donc bouclée.<br />
Un regard vers l’avenir<br />
Comment les membres des jeunes groupes<br />
des différentes sociétés de discipline<br />
voient-ils leur avenir? Comment travailleront-ils<br />
dans vingt ans? Giulia Frigerio,<br />
chirurgienne, Fabian Kraxner, psychiatre,<br />
et David Schreier, neurologue, étaient<br />
d’accord sur plusieurs points: le travail ne<br />
manquera pas et les nouvelles opportunités<br />
seront nombreuses. Et le travail à<br />
temps partiel sera bien plus répandu.<br />
«Depuis des années, la neurologie se<br />
développe d’une discipline diagnostique<br />
vers une discipline thérapeutique. Et<br />
comme 30 à 40% de tous les cas urgents<br />
sont de nature neurologique, la neurologie<br />
va occuper une place plus importante<br />
dans la médecine de premier recours. Les<br />
neurocentres spécialisés se concentreront<br />
sur certaines pathologies», prédit David<br />
Schreier. Fabian Kraxner prédit l’implication<br />
de l’intelligence artificielle.<br />
«Blended Care», c’est-à-dire l’intégration<br />
d’interventions en ligne dans la psychothérapie<br />
fera par exemple partie du quotidien.<br />
Il est certain que le potentiel de l’intelligence<br />
artificielle sera exploité de différentes<br />
manières à l’avenir.<br />
Le fait que le travail à temps partiel ne<br />
sera à l’avenir plus l’exception, mais la<br />
règle, du moins dans certaines phases de<br />
la vie, a également été souligné par la psychologue<br />
du travail Julia Frey et l’oncologue<br />
Marie-Claire Flynn. Elles sont<br />
convaincues que les mentalités doivent<br />
changer chez les responsables. Julia Frey<br />
le démontre avec les résultats de son<br />
étude consacrée à la compatibilité entre<br />
famille et profession. Aujourd’hui, le taux<br />
d’activité élevé, les horaires de services<br />
irréguliers et l’impossibilité de concilier<br />
travail et famille figurent parmi les principales<br />
raisons d’un abandon de la profession.<br />
A cela s’ajoute qu’en cas de conflit<br />
entre profession et famille, la génération<br />
Y choisit la famille. Contrairement aux générations<br />
précédentes. «Les choses<br />
bougent et ont bougé», précise Marie-Claire<br />
Flynn. «Un nombre croissant<br />
d’hommes travaillent à temps partiel,<br />
c’est une évolution positive», ajoute-telle.<br />
Elle recommande donc de réfléchir à<br />
la question de la compatibilité déjà lors du<br />
choix de la discipline et d’échanger avec<br />
d’autres médecins si on atteint ses limites.<br />
Car la plupart du temps, les autres sont<br />
dans la même situation.<br />
Pas pour les idéalistes<br />
Frank Urbaniok, professeur de psychiatrie<br />
forensique, et Martin Schneider, PhD, spécialiste<br />
en santé globale et médecine humanitaire,<br />
ont les pieds sur terre. Celui qui<br />
travaille avec des délinquants sexuels et<br />
dangereux ne doit pas se faire d’illusions<br />
sur son interlocuteur. Il s’agit d’éviter les<br />
délits et d’évaluer la dangerosité d’un délinquant.<br />
«99% ressortent un jour ou<br />
l’autre», explique Frank Urbaniok. Autrefois,<br />
la protection des victimes faisait figure<br />
de parent pauvre; un changement des<br />
mentalités a eu lieu depuis une vingtaine<br />
d’années. Et il est vrai qu’en analysant en<br />
détail la personnalité et les actes d’un délinquant,<br />
on peut réaliser des progrès.<br />
Même si on ne parvient pas à guérir la personne,<br />
il est possible de gérer les risques à<br />
long terme.<br />
«Ceux qui veulent sauver le monde<br />
font mieux de rester chez eux», précise<br />
Martin Schneider. Il a travaillé dans le<br />
monde entier dans des régions ravagées<br />
par la guerre et les catastrophes. Pour de<br />
telles missions, il faut avoir plusieurs années<br />
d’expérience à son actif, si possible<br />
en médecine tropicale, disposer de<br />
connaissances linguistiques, faire preuve<br />
de flexibilité et de résilience. Celui qui<br />
veut partir en mission humanitaire doit<br />
aussi en avoir le temps. Il faut compter au<br />
minimum six mois. Et encore une chose:<br />
la famille ne pourra pas vous accompagner.<br />
Si on choisit de s’engager durablement<br />
dans la médecine humanitaire, les<br />
choses sont différentes en ce qui concerne<br />
le regroupement familial. En effet, on assume<br />
alors souvent des tâches de coordination<br />
qui ne se déroulent pas forcément<br />
sur place.<br />
Quel que soit le choix que feront les<br />
participants, on leur souhaite qu’ils<br />
puissent dire, comme Frank Urbaniok<br />
après trente ans dans la profession, «c’est<br />
un travail passionnant».<br />
Merci<br />
<strong>No</strong>us remercions tous les sponsors<br />
et exposants pour leur soutien, en<br />
particulier les Services psychiatriques<br />
de Lucerne (lups) qui ont sponsorisé<br />
le concours. <strong>No</strong>us remercions aussi<br />
les conférencières et conférenciers.<br />
Sans eux, medifuture <strong>2022</strong> n’aurait pas<br />
vu le jour. Le prochain congrès de<br />
carrière se déroulera le 4 novembre 2023<br />
au Stade de Suisse à Berne.<br />
18<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Le parent pauvre<br />
Photo: màd<br />
On ne peut pas ne pas communiquer. <strong>No</strong>us avons<br />
probablement tous déjà entendu cette phrase.<br />
Pourquoi cette phrase? Parce que la communication<br />
fait partie des objectifs de formation généraux<br />
dans la formation médicale postgraduée et qu’elle fait souvent<br />
figure de parent pauvre.<br />
Il y a quelques années, les objectifs de formation généraux<br />
ont été transférés dans la Réglementation pour la<br />
formation postgraduée (RFP), respectivement<br />
dans une annexe de celle-ci où ils sont<br />
quelque peu tombés dans l’oubli. Tout le<br />
monde s’accordera pourtant à dire que<br />
les thèmes tels que la communication,<br />
le respect des principes éthiques lors<br />
de la prise de décision, le leadership,<br />
la gestion d’équipe et des conflits<br />
sont essentiels pour l’exercice de la<br />
profession de médecin. Dans un<br />
sondage réalisé parmi les responsables<br />
d’établissements de formation<br />
postgraduée, plus de la moitié<br />
des médecins interrogés ont constaté<br />
des déficits dans ce domaine. A quoi<br />
cela est-il dû?<br />
Je pense que nous avons des difficultés<br />
à enseigner les compétences comportementales<br />
(«soft skills»). Elles ne sont pas tangibles et<br />
difficiles à expliquer, alors que les tâches manuelles sont<br />
bien plus simples à aborder. On parviendra ainsi rapidement à se<br />
mettre d’accord sur la description d’une intubation selon les<br />
règles de l’art (éviter d’endommager les dents lors de la première<br />
tentative, placer correctement le tube, etc.). L’explication<br />
aussi est plus simple, car il s’agit finalement de gestes concrets.<br />
Mais comment définit-on une bonne communication?<br />
Et comment puis-je l’expliquer?<br />
Dans un atelier à l’occasion du symposium MedEd de cette<br />
année organisé par l’ISFM, l’importance des objectifs de<br />
formation généraux et en particulier de la communication est<br />
clairement apparue. Dans la discussion portant sur la question<br />
de savoir qui est compétent pour l’enseignement, tout le<br />
monde s’est accordé à dire que chaque partie prenante devait<br />
assumer sa part de responsabilité, que ce soient les universités,<br />
les établissements de formation postgraduée, les sociétés de<br />
discipline ou l’ISFM. La question de la mise en œuvre concrète<br />
reste par contre ouverte.<br />
L’essentiel<br />
en bref<br />
Certains principes peuvent être enseignés dans la théorie<br />
(les étudiants bâlois de ces dernières années se souviendront<br />
du WWSZ du Prof. Langewitz). Mais tout cela ne prend forme<br />
que par l’écoute et l’imitation, c’est-à-dire si l’on peut prendre<br />
un modèle. N’avons-nous pas assez de bons exemples à suivre?<br />
Je ne pense pas. Je crains plutôt que nous ne prenons (ou ne<br />
pouvons pas) pas suffisamment (prendre) le temps au quotidien<br />
pour, d’une part, être à la hauteur de ce rôle<br />
d’exemple et, d’autre part, avoir l’occasion<br />
d’écouter pour ensuite imiter.<br />
De plus, j’estime que la formation<br />
postgraduée met aujourd’hui trop<br />
l’accent sur les connaissances et<br />
aptitudes techniques. Le développement<br />
de la personnalité du médecin,<br />
la familiarisation avec le rôle<br />
du médecin a perdu de son<br />
importance. A l’avenir, il faudra<br />
donc réserver aux objectifs de<br />
formation généraux une place dans<br />
les EPA (Entrustable Professional<br />
Activities). Ils ne seront cependant<br />
pris en compte dans ce contexte qu’à<br />
condition de leur accorder l’importance<br />
nécessaire au quotidien.<br />
<strong>No</strong>us exerçons un métier fantastique qui<br />
est empreint d’humanité et qui ne peut en aucun<br />
cas être réduit à des connaissances théoriques et des<br />
gestes manuels. <strong>No</strong>us devons donc essayer de recentrer notre<br />
activité pour ne pas disparaître.<br />
Patrizia Kündig,<br />
membre du Comité directeur de l’<strong>asmac</strong>,<br />
responsable du ressort formation postgraduée<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 19
<strong>asmac</strong><br />
Joyeux<br />
anniversaire,<br />
<strong>asmac</strong>!<br />
Les activités autour du jubilé des 77 ans de l’association,<br />
avec la fourgonnette <strong>asmac</strong> et une fête inoubliable, ont constitué<br />
un moment fort de l’année <strong>asmac</strong> <strong>2022</strong>. Rétrospective.<br />
Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
Pause gourmande et contacts directs: la fourgonnette <strong>asmac</strong> fait halte devant un hôpital lors de son tour de Suisse.<br />
Photo: <strong>asmac</strong><br />
20<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
On ne fête pas ses 75 ans tous<br />
les jours, mais, tout comme<br />
l’<strong>asmac</strong>, une seule fois dans sa<br />
vie! C’est pourquoi nous avons<br />
imaginé bien des choses pour l’année du<br />
jubilé 2020. Hélas, avec le coronavirus, ce<br />
qui devait arriver arriva: la plupart des<br />
plans ont été déjoués. A défaut de trinquer<br />
aux 75 ans de l’association, nous avons<br />
donc décidé de faire honneur au chiffre 77<br />
en <strong>2022</strong>. Plusieurs des idées de l’année du<br />
jubilé ont ainsi pu être mises en œuvre<br />
pour célébrer cet anniversaire comme il<br />
se doit.<br />
Les raisons de faire la fête sont multiples.<br />
Depuis sa création en 1945, l’<strong>asmac</strong> a<br />
réalisé de nombreux projets. La première<br />
revendication de l’association consistait<br />
tout simplement à verser un salaire aux<br />
médecins-assistant(e)s. Même si cela a été<br />
concrétisé dès 1947, les conditions de travail<br />
restent aujourd’hui encore un sujet<br />
central. D’autres succès ont été enregistrés<br />
entre-temps, à commencer par l’assujettissement<br />
à la loi sur le travail en 2005 et<br />
donc l’introduction de la limite supérieure<br />
(théorique) de 50 heures de travail hebdomadaires.<br />
On ne mesure réellement la portée<br />
de ce succès que si l’on se souvient<br />
qu’en 1998, nous réclamions la limitation<br />
de la durée hebdomadaire de travail à<br />
65 heures avec la fameuse «grève des<br />
crayons». Toutes ces initiatives ont été dûment<br />
saluées.<br />
L’émotion a sans aucun doute atteint<br />
son paroxysme lors de la fête de jubilé qui<br />
s’est déroulée fin août au Bierhübeli de<br />
Berne avec quelques centaines de<br />
convives. De nombreux membres d’honneur<br />
et personnalités marquantes figuraient<br />
parmi les invités, donnant lieu à un<br />
florilège d’histoires, d’anecdotes et d’expériences<br />
autour d’un succulent repas, avant<br />
que le cabarettiste Massimo Rocchi donne<br />
véritablement le ton. Avec son style inimitable,<br />
il a réussi à capter un public polyglotte<br />
grâce à ses numéros en plusieurs<br />
langues. DJ Kai s’est ensuite chargé de<br />
faire danser les invités, qui sont tous repartis<br />
satisfaits, avec un large sourire.<br />
L’<strong>asmac</strong> en tournée<br />
En cette année de jubilé, nous avions à<br />
cœur, en tant qu’association suisse, d’entretenir<br />
des liens avec les différentes régions<br />
du pays. <strong>No</strong>us avons donc décidé<br />
de tenir les diverses réunions du Comité<br />
directeur non pas à Berne comme d’habitude,<br />
mais à St-Gall, Coire, Bellinzone,<br />
Bienne et Olten. Malheureusement, la<br />
réunion à Lausanne n’a pas pu avoir lieu<br />
en raison du coronavirus, mais elle sera<br />
organisée en 2023. Il a malgré tout été<br />
possible de rendre visite à une grande partie<br />
des sections et de renforcer les liens<br />
mutuels.<br />
La fourgonnette <strong>asmac</strong> a, en outre, fait<br />
une tournée estivale en Suisse, faisant<br />
halte chaque fois le temps d’une journée<br />
devant des hôpitaux pour présenter l’association<br />
aux jeunes médecins. Parmi les<br />
étapes figuraient les Hôpitaux cantonaux<br />
de St-Gall, de Coire, d’Olten et de Lucerne,<br />
le Centre hospitalier Bienne, l’Hôpital universitaire<br />
de Zurich, l’Hôpital de Sion,<br />
l’Hôpital régional de Lugano, l’Hôpital Riviera-Chablais<br />
à Rennaz (VD) et les Hôpitaux<br />
universitaires de Genève.<br />
L’action a été un succès total, malgré<br />
une météo changeante. Des centaines de<br />
jeunes médecins nous ont rejoints pour savourer<br />
un repas offert et en apprendre davantage<br />
sur nos prestations, objectifs et<br />
succès.<br />
Campagne pour recruter des<br />
membres<br />
La campagne de recrutement, qui a démarré<br />
début <strong>2022</strong>, faisait également partie<br />
de l’année du jubilé. Pendant trois phases,<br />
des affiches avec six sujets différents ont<br />
été placardées dans toute la Suisse à proximité<br />
des hôpitaux pour attirer l’attention<br />
sur les prestations de l’<strong>asmac</strong>. Ces mêmes<br />
sujets ont également été abordés sur les<br />
réseaux sociaux. <strong>No</strong>us avons en outre introduit<br />
un formulaire d’inscription électronique<br />
afin de simplifier le processus<br />
d’adhésion, et les membres ont reçu une<br />
prime pour chaque nouveau membre inscrit<br />
à l’<strong>asmac</strong>. Les nouveaux membres se<br />
sont vu offrir les chaussettes du jubilé de<br />
l’<strong>asmac</strong>, produites de manière durable.<br />
Aux 77 prochaines années!<br />
Les vidéos du jubilé avec la présidence et<br />
la direction de l’association de l’époque<br />
sont les seuls éléments de l’année du jubilé<br />
qui ont été achevés et publiés en 2020. Les<br />
vidéos sont toujours d’actualité et valent<br />
la peine d’être visionnées. Elles sont disponibles<br />
sur le site Internet de l’<strong>asmac</strong>:<br />
https://vsao.ch/fr/jubile-<strong>asmac</strong>-<strong>2022</strong>/.<br />
<strong>No</strong>us remercions toutes celles et ceux<br />
qui ont contribué à la réussite de cette année<br />
de jubilé, les membres qui ont participé<br />
à la fête, les oratrices et orateurs, les<br />
nombreux bénévoles qui ont aidé à la fête<br />
et à la tournée de la fourgonnette <strong>asmac</strong>,<br />
ainsi que les nombreux hôtes des sections.<br />
Un grand merci et aux 77 prochaines années!<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 21
<strong>asmac</strong><br />
Impressions de la fête<br />
du jubilé<br />
Photos: Dominic Brügger<br />
22<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 23
<strong>asmac</strong><br />
<strong>No</strong>uvelles<br />
des sections<br />
Bâle<br />
Perspectives 2023<br />
Le 22 octobre s’est déroulée la retraite stratégique<br />
annuelle du comité. Les membres<br />
du comité se sont réunis pour définir<br />
les mesures à court et moyen terme pour<br />
l’ASMAC Bâle. L’année prochaine, l’accent<br />
sera mis sur la communication et l’échange<br />
avec les membres. Dès 2023, l’ASMAC Bâle<br />
proposera de nouvelles possibilités de<br />
networking pour les membres et les nonmembres,<br />
le tout dans un cadre décontracté.<br />
Vous trouverez les informations<br />
sur le lieu et la date sur le site web et dans<br />
la newsletter. Comme chaque année, l’assemblée<br />
générale aura lieu au printemps,<br />
le jeudi 11 mai 2023. Outre les affaires statutaires,<br />
elle inclura à nouveau une partie<br />
culturelle qui permettra à nos membres de<br />
faire connaissance de l’offre culturelle<br />
locale. De plus, une partie importante du<br />
travail associatif sera consacré à la politique.<br />
Le plus beau métier du<br />
monde<br />
C’est fait!<br />
Le vendredi 28 octobre, l’ASMAC<br />
Bâle a invité les médecins fraîchement<br />
diplômés. Plus de 120 jeunes<br />
médecins ont fait la fête jusque<br />
tard dans la nuit avec le comité de<br />
l’ASMAC Bâle.<br />
Après l’apéro, la directrice de l’ASMAC<br />
Claudia von Wartburg a souhaité la bienvenue<br />
aux invités au Restaurant Safran<br />
Zunft au cœur de Bâle. Dans le cadre d’une<br />
table ronde, des chef(fe)s de clinique et<br />
médecins-assistant(e)s expérimentés ont<br />
donné au jeune public des conseils et des<br />
informations sur leur quotidien à l’hôpital.<br />
Les membres du comité de l’ASMAC<br />
Bâle et les invités ont poursuivi les<br />
échanges tout au long de la soirée.<br />
La table ronde a réuni le D r méd. D r<br />
méd. dent. Miodrag Savic, chef de clinique<br />
en chirurgie maxillo-faciale à l’Hôpital universitaire<br />
de Bâle et président de l’ASMAC<br />
Bâle, le PD D r méd. Michel Röthlisberger,<br />
chef de clinique en neurochirurgie et<br />
chirurgie spinale à l’Hôpital universitaire<br />
de Bâle, et Florina Frehner, médecin-assistante<br />
en chirurgie à l’Hôpital cantonal de<br />
Liestal/Bruderholz et membre du comité<br />
de l’ASMAC Bâle. Elle a été animée par<br />
la responsable de la communication de<br />
l’ASMAC Bâle, Jenny Settembrini.<br />
Les participants ont partagé leurs précieuses<br />
expériences du temps où ils travaillaient<br />
comme médecins-assistants et donné<br />
des conseils pour les débuts de la carrière<br />
et la formation postgraduée. Par ailleurs,<br />
le D r Michel Röthlisberger a informé<br />
sur les possibilités de suivre la formation<br />
postgraduée à l’étranger et le D r Miodrag<br />
Savic a expliqué quel soutien l’ASMAC<br />
pouvait apporter aux médecins intéressés.<br />
Pour offrir une perspective motivante<br />
aux jeunes médecins, les trois chirurgiens<br />
expérimentés ont tenu à rappeler à quel<br />
point c’est un beau métier, malgré les<br />
nombreux défis régulièrement abordés<br />
dans les médias.<br />
Pour clore la discussion, le D r Savic a<br />
déclaré: «C’est tellement gratifiant de rentrer<br />
chez soi le soir en sachant que l’on a<br />
fait quelque chose de bien. Médecin reste<br />
le plus beau métier du monde.»<br />
Coaching politique<br />
Si nous voulons rester un acteur reconnu<br />
du système de santé, nous avons besoin de<br />
plus de membres qui s’engagent dans la<br />
politique. L’ASMAC Bâle soutient, avec le<br />
concours de l’association faîtière, chaque<br />
membre qui souhaite être candidat aux<br />
élections cantonales et propose désormais<br />
un coaching politique professionnel.<br />
Conditions: le membre de l’ASMAC doit<br />
être inscrit sur une liste électorale officielle.<br />
Renseignements et inscription:<br />
sekretariat@vsao-basel.ch, délai d’inscription:<br />
16 janvier 2023.<br />
Jenny Settembrini, responsable de la communication<br />
ASMAC Bâle<br />
24<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Berne<br />
Atelier pour les planificateurs<br />
et planificatrices<br />
<strong>No</strong>tre premier atelier pour les planificateurs<br />
et planificatrices de services a eu<br />
lieu le 26 octobre <strong>2022</strong>. Une vingtaine de<br />
personnes de toute la Suisse y ont participé<br />
et profité de l’occasion pour acquérir<br />
des connaissances et échanger avec leurs<br />
collègues.<br />
<strong>No</strong>us avons prévu d’organiser une<br />
deuxième édition le 19 janvier 2023.<br />
Vous passez souvent de longues soirées<br />
à plancher sur les horaires de service<br />
de votre département et ne voyez finalement<br />
plus que des symboles PEP danser<br />
devant vos yeux? Vous aimeriez savoir<br />
comment intégrer judicieusement le travail<br />
à temps partiel dans l’horaire de service?<br />
Vous hésitez parfois quant à la manière<br />
d’aborder les obstacles de la planification<br />
et d’appliquer correctement la loi<br />
sur le travail? Vous voulez savoir comment<br />
établir un horaire de service correct? Dans<br />
ce cas, vous devez absolument participer<br />
à l’atelier gratuit sur la planification des<br />
services organisé par l’ASMAC Berne.<br />
Simon Schneider (avocat et directeur<br />
suppléant de l’ASMAC Berne), le D r méd.<br />
Philipp Rahm (conseiller en matière de<br />
planification des services de l’<strong>asmac</strong>) et<br />
Susanne Nüesch (médecin hospitalier<br />
spécialiste au centre universitaire des urgences,<br />
Hôpital de l’Ile, responsable de la<br />
planification des services pour les médecins-assistant(e)s<br />
assureront un programme<br />
passionnant et répondront bien<br />
sûr volontiers à toutes vos questions.<br />
Date:<br />
Jeudi 19 janvier 2023, 18h30 à 21h,<br />
repas compris<br />
Lieu:<br />
Salle de conférence de l’<strong>asmac</strong>, Bollwerk 10,<br />
3011 Berne (à côté de la gare de Berne)<br />
Inscription jusqu’au 11 janvier 2023 à<br />
l’adresse info@vsao-bern.ch<br />
Janine Junker, directrice de l’ASMAC Berne<br />
AG 2023<br />
Save the Date:<br />
Assemblée générale 2023<br />
27 avril 2023, 19h00, au PROGR à Berne<br />
Photo: màd<br />
Atelier sur la planification des services du 26 octobre <strong>2022</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 25
<strong>asmac</strong><br />
Zurich /<br />
Schaffhouse<br />
Séminaire de carrière<br />
«Time To Cut»<br />
L’ASMAC Zurich a lancé un nouveau<br />
concept avec le séminaire de carrière<br />
«Time To Cut». Le séminaire s’adresse en<br />
premier lieu aux médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique des disciplines<br />
chirurgicales et a pour vocation de les aider<br />
à anticiper leur carrière chirurgicale.<br />
Que ce soit grâce à des conseils et rapports<br />
d’expérience de médecins-cadres expérimentés<br />
ou dans le cadre d’entraînement<br />
pratiques de procédés chirurgicaux sur<br />
des simulateurs.<br />
La première édition du séminaire de<br />
carrière «Time To Cut» a eu lieu le 1 er octobre<br />
à l’Université de Zurich. Plus de<br />
70 médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de<br />
clinique et étudiant(e)s en médecine y ont<br />
participé. Lors des exposés, les futurs<br />
chirurgiens ont découvert le parcours de<br />
médecins-cadres expérimentés, les obstacles<br />
et étapes cruciales qui leur ont permis<br />
d’atteindre leur objectif. Le tout a été agrémenté<br />
de tables rondes et d’entraînements<br />
pratiques lors desquels les participants ont<br />
pu apprendre la suture microchirurgicale à<br />
l’aide de lunettes-loupe. Ils ont aussi pu<br />
s’exercer au traitement des fractures et obtenir<br />
de précieuses informations sur l’enseignement<br />
clinique.<br />
Outre l’échange personnel et le networking,<br />
les personnes présentes ont reçu de<br />
nombreux conseils pratiques et astuces<br />
pour bien planifier leur carrière professionnelle.<br />
<strong>No</strong>us remercions tous les intervenants<br />
et participants pour cette journée<br />
instructive. Un grand merci également<br />
aux sponsors Ethicon, Johnson & Johnson<br />
Medtech, Mülleroptik, Reavita, Synthes et<br />
Virta Med pour les entraînements sur simulateurs.<br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons de la<br />
suite en 2023!<br />
Photos: <strong>asmac</strong><br />
26<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Préavis: Apéro «After Work» avec des<br />
médecins engagés dans la politique<br />
Le jeudi 19 janvier 2023, l’ASMAC Zurich<br />
tiendra son apéro «After Work» au Chiffon<br />
Bar à Zurich.<br />
Outre l’échange et le networking dans<br />
une atmosphère détendue, les médecins<br />
engagés dans la politique et les candidats<br />
au parlement cantonal seront au centre de<br />
l’attention. <strong>No</strong>us espérons que certains<br />
candidats pourront faire le déplacement<br />
afin que vous puissiez discuter des préoccupations<br />
et positions politiques qu’ils défendent.<br />
<strong>No</strong>us encourageons les médecins<br />
actifs dans la politique, car c’est la seule<br />
façon de nous faire entendre.<br />
C’est pourquoi nous soutenons les<br />
médecins qui sont candidats aux élections<br />
cantonales en février 2023. Veuillez nous<br />
contacter à l’adresse kommunikation@<br />
vsao-zh.ch afin que nous puissions vous<br />
présenter sur nos canaux, vous proposer<br />
un coaching politique ou une plate-forme<br />
lors de l’apéro «After Work» en janvier<br />
2023. Si vous connaissez un(e) candidat(e),<br />
transmettez-lui cette information.<br />
Tous les médecins-assistant(e)s et<br />
chef(fe)s de clinique ainsi que les étudiant(e)s<br />
en médecine sont invités à l’apéro<br />
«After Work». <strong>No</strong>us nous réjouissons de<br />
vous rencontrer!<br />
Dominique Iseppi, assistante de communication,<br />
<strong>asmac</strong> Zurich<br />
Photos: <strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 27
<strong>asmac</strong><br />
<strong>asmac</strong>-Inside<br />
Florim Loshi<br />
Lieu de résidence: Spiez<br />
Membre de l’<strong>asmac</strong> depuis: janvier <strong>2022</strong><br />
L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />
ouverte, moderne, engagée<br />
Quand Florim Loshi est au<br />
bureau, la bonne humeur est<br />
toujours au rendez-vous – son<br />
rire chaleureux et sympathique<br />
est contagieux. Cette<br />
bonne humeur, il la répand depuis janvier<br />
<strong>2022</strong> au sein du secrétariat central de<br />
l’<strong>asmac</strong>, dans le cadre de son activité à<br />
temps partiel. Le jeune homme de 23 ans<br />
passe la majeure partie de son temps<br />
à l’Université de Berne, où il est en septième<br />
semestre de droit.<br />
Choisir cette matière a été facile<br />
pour lui: «Alors que d’autres ont de la<br />
peine à choisir une profession, je savais<br />
depuis longtemps que je voulais étudier<br />
le droit. Je me suis donc inscrit sans<br />
grande hésitation à la faculté de droit et<br />
je n’ai jamais regretté ma décision – le<br />
droit me fascine.» Sa place au secrétariat<br />
central en tant qu’assistant de projet<br />
dans le département droit est donc tout<br />
à fait justifiée. Dans son travail, il épaule<br />
la responsable droit, Yvonne Stalder,<br />
coordonne les articles juridiques pour<br />
le <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>, clarifie diverses questions<br />
juridiques et traite les demandes<br />
de protection juridique des membres.<br />
Travailler pour l’<strong>asmac</strong> lui plaît<br />
particulièrement, car il peut acquérir<br />
de l’expérience professionnelle dans<br />
un domaine d’activité juridique et ce,<br />
au service d’une cause utile. «Mon travail<br />
ici peut avoir un impact et contribuer<br />
à améliorer le quotidien des médecinsassistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique»,<br />
explique-t-il. Ce qu’il apprécie le plus,<br />
c’est le lien étroit avec la pratique:<br />
«Dans mon travail quotidien, je suis souvent<br />
confronté à des questions juridiques<br />
relatives à la loi sur le travail, la discrimination<br />
et la protection des données.<br />
Ce qui est passionnant, c’est qu’il s’agit<br />
toujours de questions concrètes issues<br />
de la pratique, c’est un excellent équilibre<br />
par rapport à l’enseignement théorique<br />
de l’université.»<br />
Pour son jeune âge, Florim Loshi<br />
dispose déjà d’une grande expérience<br />
professionnelle. Après son service civil,<br />
qu’il a effectué à la prison régionale de<br />
Thoune, il a été employé pendant deux<br />
ans et demi par l’Office cantonal de la<br />
justice en tant que collaborateur spécialisé.<br />
Il avoue néanmoins avoir ressenti<br />
un «certain trac» avant de prendre ses<br />
fonctions à l’<strong>asmac</strong>. Mais l’accueil chaleureux<br />
que l’équipe lui a réservé l’a rapidement<br />
mis à l’aise. Il a été impliqué dès<br />
le début et a pu rapidement intervenir<br />
dans les dossiers.<br />
Après l’obtention de son bachelor,<br />
Florim Loshi souhaiterait enchaîner<br />
directement avec un master. Il s’imagine<br />
ensuite avocat: «Mais d’ici là, le chemin<br />
est encore long et jalonné de stages et<br />
d’examens.» Outre le droit, Florim s’est<br />
découvert une passion pour la danse.<br />
Lorsqu’il n’est pas à l’université ou au bureau<br />
de l’<strong>asmac</strong>, il est fort possible qu’il<br />
soit en train de virevolter sur la piste de<br />
danse, au rythme d’un cha-cha-cha,<br />
d’une salsa ou d’une valse lente. Il aime<br />
aussi parfois se plonger dans un bon<br />
livre ou déguster une bière avec ses amis.<br />
Photo: màd<br />
28<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Mes heures supplémentaires<br />
ont disparu!<br />
Photo: màd<br />
Je travaille depuis environ<br />
six mois à l’hôpital, à raison<br />
de 50 heures par semaine.<br />
Je saisis régulièrement mes<br />
heures (heure d’arrivée, heure de<br />
départ et pauses) dans le logiciel mis<br />
à ma disposition par l’hôpital. Le mois<br />
dernier, j’ai réalisé 30 heures supplémentaires.<br />
Toutefois, après le bouclement,<br />
je me suis aperçu que seules<br />
dix heures avaient été comptabilisées<br />
pour ce mois et que mon solde<br />
d’heures supplémentaires n’était<br />
«que» de 70 heures (au lieu de 90).<br />
Je n’ai pas été informé par mes supérieurs<br />
de cette réduction. C’est uniquement<br />
en comparant le décompte que<br />
j’avais rempli avec celui que j’ai reçu<br />
après le bouclement que j’ai constaté<br />
que des heures avaient disparu.<br />
Lorsque les circonstances l’exigent,<br />
le travailleur est tenu d’exécuter des<br />
heures supplémentaires dans l’intérêt de<br />
l’employeur. Il doit notamment le faire<br />
lorsque son employeur le lui demande.<br />
Des heures supplémentaires peuvent<br />
également être accomplies à l’initiative<br />
du travailleur, c’est-à-dire sans que<br />
l’employeur ne le demande expressément.<br />
Dans ce cas, si l’employeur sait<br />
que des heures supplémentaires sont<br />
réalisées et qu’il ne s’y oppose pas, le<br />
travailleur peut partir du principe que<br />
son employeur les approuve comme<br />
s’il les avait lui-même ordonnées. Peu<br />
importe alors de savoir si ces heures sont<br />
ou non nécessaires. En revanche, si<br />
l’employeur n’est pas au courant que des<br />
heures supplémentaires sont réalisées,<br />
le travailleur doit l’annoncer sans retard<br />
pour que l’employeur puisse prendre les<br />
mesures organisationnelles afin d’éviter<br />
que de nouvelles heures supplémentaires<br />
soient réalisées à l’avenir, ou pour les<br />
approuver. A défaut d’annonce, les heures<br />
ne pourront pas être prises en compte.<br />
Lorsque l’employeur conteste les heures<br />
annoncées, il faudra se demander si<br />
elles étaient nécessaires, c’est-à-dire<br />
indispensables à la bonne marche de<br />
l’entreprise ou accomplies dans son<br />
intérêt manifeste.<br />
Sachez encore qu’en cas de litige,<br />
il appartient au travailleur de démontrer<br />
que les heures effectuées remplissent<br />
ces conditions, tout comme il devra<br />
prouver le nombre d’heures réalisées.<br />
Mais alors, qu’en est-il de mes heures?<br />
Dans votre cas, il s’agit de savoir si<br />
l’hôpital s’est opposé aux heures que vous<br />
avez effectuées. En effet, dans la mesure<br />
où vous enregistrez régulièrement vos<br />
heures de travail dans le logiciel mis à<br />
votre disposition, l’hôpital ne pouvait pas<br />
ignorer que vous réalisiez des heures<br />
supplémentaires. La question est donc de<br />
savoir si vos heures ont été approuvées et,<br />
si tel n’a pas été le cas, si elles étaient<br />
nécessaires.<br />
Il faut faire une distinction entre les<br />
heures réalisées durant les six premiers<br />
mois et celles effectuées le mois passé.<br />
Durant vos six premiers mois d’activité,<br />
vous pouviez de bonne foi considérer<br />
que l’hôpital approuvait vos heures<br />
compte tenu de son absence de réaction.<br />
Vos heures devront donc être compensées,<br />
en temps ou en argent, indépendamment<br />
de la question de savoir si elles<br />
étaient nécessaires.<br />
En revanche, pour les heures réalisées<br />
le mois passé, vous ne pouvez plus de<br />
bonne foi partir du principe que l’hôpital<br />
les approuve puisque vous avez constaté<br />
que vos heures supplémentaires n’avaient<br />
pas toutes été comptabilisées lors du<br />
bouclement (10 heures approuvées au lieu<br />
de 30). Cela dit, d’un autre côté, s’il<br />
estimait que les autres 20 heures n’étaient<br />
pas nécessaires, l’hôpital aurait dû s’y<br />
opposer fermement. Et s’il voulait éviter<br />
que de nouvelles heures soient réalisées, il<br />
aurait dû prendre les mesures organisationnelles.<br />
Or, vos supérieurs ne vous ont<br />
rien dit directement et vous devez<br />
toujours effectuer autant d’heures<br />
supplémentaires. Par conséquent, pour<br />
clarifier la situation, je vous conseille d’en<br />
parler directement avec votre hiérarchie<br />
et avec les ressources humaines.<br />
Mais, pour les six premiers mois,<br />
je n’ai pas gardé copie de chacun des<br />
décomptes que j’ai envoyés. Je ne<br />
sais donc plus combien d’heures j’ai<br />
réalisées ni si l’hôpital en a supprimées.<br />
Comme il existe un système informatisé<br />
d’enregistrement des heures, vous pouvez<br />
demander la production des décomptes.<br />
Le logiciel doit conserver la trace de<br />
chaque saisie et de chaque modification.<br />
Vous pourrez donc comparer les décomptes<br />
avant et après validation.<br />
Comme indiqué avant, c’est votre décompte<br />
d’heures qui devra être retenu<br />
(et pas seulement les 60 heures décomptées<br />
par l’hôpital durant les six premiers<br />
mois).<br />
En résumé, quels que soient les cas<br />
de figure, il peut s’avérer très utile d’effectuer<br />
des printscreens ou des photos de<br />
vos décomptes d’heures avant leur envoi<br />
en vue du bouclement. Et si vous remarquez<br />
des différences entre les décomptes,<br />
parlez-en directement avec vos supérieurs<br />
et avec les ressources humaines.<br />
Joël Vuilleumier,<br />
avocat et juriste de la section<br />
neuchâteloise<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 29
Point de mire<br />
Quand la lumière<br />
prend le contrôle<br />
du cerveau<br />
Cibler des cellules individuelles et déclencher des processus – et ce,<br />
sans techniques invasives? C’est possible grâce à l’optogénétique<br />
qui permet de contrôler les activités cellulaires par la lumière. Même si le<br />
chemin vers une application à grande échelle en médecine humaine<br />
est encore long, les premiers résultats sont là.<br />
D r Johannes Oppermann, Enrico Peter, Rodrigo Gaston Fernandez Lahore, Prof. D r Peter Hegemann,<br />
Experimental Biophysics, Université Humboldt zu Berlin<br />
Photo: Wikipedia, Dartmouth Electron Microscope Facility, Dartmouth College<br />
30<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
L’histoire de l’optogénétique a<br />
réellement commencé avec la<br />
découverte d’une protéine issue<br />
de l’algue unicellulaire Chlamydomonas<br />
reinhardtii. Ce petit organisme<br />
est capable de changer sa direction de<br />
nage en fonction de l’intensité et de la direction<br />
de la lumière incidente, garantissant<br />
ainsi en permanence les meilleures<br />
conditions possibles pour la photosynthèse.<br />
Des courants rapides et induits par<br />
la lumière, directement dérivés de l’algue,<br />
ont été identifiés dès le début des années<br />
1990 comme étant à l’origine de ce comportement,<br />
suggérant que la perception<br />
de la lumière et la conduction ionique<br />
passive sont réunies dans une protéine [1].<br />
L’identification de cette molécule, connue<br />
depuis sous le nom de canalrhodopsine<br />
(en anglais: channelrhodopsin), a certes<br />
nécessité dix années de travail supplémentaires<br />
[2,3], mais elle jette les bases du<br />
développement spectaculaire de l’optogénétique.<br />
Qu’est-ce que l’optogénétique?<br />
L’optogénétique consiste à introduire des<br />
gènes de protéines photoactivables (également<br />
appelés «outils optogénétiques»<br />
dans ce contexte) dans les cellules. Ces<br />
protéines peuvent ensuite être utilisées<br />
pour manipuler de manière ciblée des processus<br />
dans la cellule, un concept qui avait<br />
déjà été proposé par Francis Crick [4]. La<br />
lumière pouvant être contrôlée avec précision<br />
dans l’espace et le temps, il est possible<br />
de contrôler les processus cellulaires<br />
ciblés optogénétiquement avec une précision<br />
similaire. Il existe aujourd’hui une<br />
Isolement<br />
d’un gène<br />
Infection<br />
virale<br />
in vitro<br />
grande variété d’outils optogénétiques,<br />
mais l’outil le plus utilisé reste la canalrhodopsine<br />
conductrice de cations, issue de<br />
l’algue C. reinhardtii.<br />
La conduction passive des ions, activée<br />
par la lumière, en fait un déclencheur<br />
idéal de signaux électriques, par exemple<br />
dans les neurones ou les myocardiocytes.<br />
La dépolarisation des tissus ainsi initiée<br />
suffit généralement à induire des potentiels<br />
d’action. Et il y a d’autres avantages:<br />
souvent, les outils optogénétiques peuvent<br />
être introduits de manière ciblée et sans<br />
toxicité dans différents types de tissus. De<br />
plus, la lumière offre la possibilité de<br />
contrôler et d’étudier le processus examiné<br />
de manière non invasive. L’optogénétique<br />
n’est donc pas seulement avantageuse<br />
pour les expériences dans des lignées<br />
cellulaires cultivées, elle se prête<br />
aussi particulièrement bien aux expériences<br />
in vivo, souvent réalisées sur des<br />
souris, des vers, des mouches et des poissons-zèbres<br />
Recherche et application<br />
Le principe de l’optogénétique a été appliqué<br />
pour la première fois en 2002 dans le<br />
laboratoire de Gero Miesenböck. Trois<br />
protéines issues du cycle visuel de la<br />
mouche drosophile ont permis de contrôler<br />
l’activité de neurones en culture [5].<br />
Peu de temps après, l’utilisation de la canalrhodopsine<br />
[6,7] a considérablement<br />
simplifié cette méthode, ce qui a permis à<br />
l’optogénétique de se diffuser rapidement<br />
et de répondre à des questions de recherche<br />
fondamentales, tout d’abord dans<br />
le domaine de la neurobiologie.<br />
in vivo<br />
Stimulation<br />
Inhibition<br />
Comportement<br />
En optogénétique, des gènes de protéines photoactivables provenant d’organismes microbiens<br />
(ici une algue verte) sont introduits par des virus dans des cellules excitables comme les neurones.<br />
Cela permet de stimuler ou de réprimer des potentiels d’action in vitro et d’étudier le<br />
comportement qui en résulte in vivo.<br />
t<br />
V<br />
Une coopération fructueuse entre différentes<br />
disciplines scientifiques a ainsi<br />
vu le jour. En essayant de comprendre la<br />
canalrhodopsine au niveau moléculaire,<br />
les biophysiciens modifient de manière ciblée<br />
les propriétés de la protéine. De nombreuses<br />
variantes de la canalrhodopsine<br />
ainsi développées sont à leur tour utilisées<br />
par les neurobiologistes comme outils optogénétiques<br />
pour des questions de plus<br />
en plus détaillées. Ces dernières années,<br />
les bio-informaticiens ont en outre multiplié<br />
les recherches dans les bases de données<br />
métagénomiques afin de découvrir<br />
des outils optogénétiques jusqu’alors inconnus.<br />
La découverte de canalrhodopsines<br />
conductrices de potassium est certainement<br />
la plus grande étape à ce jour<br />
[8]. Celles-ci permettent, contrairement à<br />
la canalrhodopsine stimulante de C. reinhardtii,<br />
une suppression efficace des potentiels<br />
d’action neuronaux, inspirée du<br />
système (animal) naturel. Outre les neurosciences,<br />
l’optogénétique trouve désormais<br />
des applications dans de nombreux<br />
autres domaines de recherche [9], et grâce<br />
aux percées réalisées dans la recherche<br />
fondamentale, elle offre également un potentiel<br />
en tant qu’outil thérapeutique.<br />
Outre un défibrillateur optogénétique [10]<br />
et un implant cochléaire optique [11], il est<br />
particulièrement intéressant de noter<br />
qu’il a été possible récemment d’aider une<br />
personne devenue aveugle suite à une rétinite<br />
pigmentaire à retrouver une vision<br />
rudimentaire [12].<br />
Un regard vers l’avenir<br />
En tant que thérapie, l’optogénétique aurait<br />
théoriquement une longueur d’avance<br />
sur les méthodes classiques de neuromodulation.<br />
L’utilisation de la stimulation<br />
électrique ou magnétique, surtout si elle<br />
est non invasive, ne permet qu’un contrôle<br />
spatial minimal, car toutes les cellules<br />
sont stimulées dans le champ généré [13–<br />
15]. Les thérapies optogénétiques, en revanche,<br />
permettent un contrôle spécifique<br />
au type cellulaire et même subcellulaire<br />
[16]. Elles ont par exemple permis de traiter<br />
de manière fiable les canalopathies<br />
[17]. Le traitement des maladies neurodégénératives<br />
pourrait également être facilité,<br />
et on pourrait même envisager de le<br />
combiner avec des psychothérapies similaires<br />
aux procédés de stimulation cérébrale<br />
conventionnels [18].<br />
Il existe cependant des obstacles importants<br />
à l’utilisation d’outils optogénétiques<br />
dans le système humain [19]. Il faut<br />
d’abord une méthode de thérapie génique<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 31
Point de mire<br />
sûre qui intègre de manière ciblée les gènes<br />
des protéines photosensibles dans les cellules<br />
cibles, mais pas dans leur génome. La<br />
thérapie génique est déjà autorisée dans<br />
l’UE pour quelques maladies monogéniques<br />
[20]. Ce domaine ne se développe<br />
toutefois que lentement, car son application<br />
souvent difficile et risquée est considérée<br />
comme problématique sur le plan<br />
éthique [21]. Alors que des thérapies optogénétiques<br />
ont déjà réussi en dehors du système<br />
nerveux central [12], le cerveau humain<br />
représente un autre obstacle, car il est<br />
très grand et difficilement pénétrable par la<br />
lumière visible. Des outils optogénétiques<br />
activables par la lumière rouge à proche infrarouge<br />
pourraient y remédier [22]. Il existe<br />
en outre des défis techniques, comme par<br />
exemple celui de garantir la biocompatibilité<br />
et l’immunocompatibilité. Les sources de<br />
lumière doivent être petites et puissantes<br />
sans trop chauffer. En cas d’implantation<br />
profonde, il serait en outre judicieux de développer<br />
un contrôle à distance de ces implants<br />
pour une utilisation peu invasive.<br />
De plus, la diversité et la qualité croissantes<br />
des outils optogénétiques soulèvent<br />
la question de savoir s’il sera possible<br />
de remplacer ultérieurement les outils<br />
thérapeutiques chez le patient afin de<br />
faire évoluer les traitements existants.<br />
Cela ne serait probablement possible que<br />
par l’utilisation des ciseaux génétiques<br />
CRISPR/Cas ou par le développement de<br />
thérapies géniques temporairement efficaces.<br />
Conclusion<br />
La découverte de la canalrhodopsine il y a<br />
une vingtaine d’années a fortement accéléré<br />
le développement de l’optogénétique.<br />
Cette discipline encore jeune trouve de<br />
plus en plus d’applications, en particulier<br />
dans la recherche fondamentale. Mais elle<br />
offre également un potentiel d’utilisation<br />
dans le contexte médical. Malgré des premiers<br />
résultats prometteurs, il reste toutefois<br />
encore un long chemin à parcourir<br />
avant que la thérapie optogénétique soit<br />
instaurée à grande échelle.<br />
Bibliographie<br />
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C. & Hegemann, P. The Photoreceptor<br />
Current of the Green Alga<br />
Chlamydomonas. Philosophical<br />
Transactions: Biological Sciences<br />
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[2] Nagel, G. et al. Channelrhodopsin-1:<br />
A Light-Gated Proton<br />
Channel in Green Algae. Science<br />
296, 2395–2398 (2002).<br />
[3] Nagel, G. et al. Channelrhodopsin-2,<br />
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of Sciences 100, 13940–13945<br />
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Philosophical Transactions of the<br />
Royal Society of London. Series B:<br />
Biological Sciences 354, 2021–2025<br />
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[5] Zemelman, B. V., Lee, G.<br />
A., Ng, M. & Miesenböck, G. Selective<br />
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ChARGed Neurons. Neuron 33,<br />
15–22 (2002).<br />
[6] Boyden, E. S., Zhang, F.,<br />
Bamberg, E., Nagel, G. & Deisseroth,<br />
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of neural activity. Nature Neuroscience<br />
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[7] Nagel, G. et al. Light<br />
Activation of Channelrhodopsin-2<br />
in Excitable Cells of Caenorhabditis<br />
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2279–2284 (2005).<br />
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Nature Medicine 27, 1223–1229<br />
(2021).<br />
[13] Vetter, C. Tiefe Hirnstimulation:<br />
Verbesserte Motorik,<br />
verändertes Wesen. Deutsches<br />
Ärzteblatt international 109,<br />
758–759 (2012).<br />
[14] Reis, J. & Fritsch, B.<br />
Transkranielle elektrische Hirnstimulation.<br />
Aktuelle Neurologie 44,<br />
561–567 (2017).<br />
[15] Siebner, H. R. et al.<br />
Transcranial magnetic stimulation<br />
of the brain: What is stimulated? –<br />
A consensus and critical position<br />
paper. Clinical Neurophysiology<br />
140, 59–97 (<strong>2022</strong>).<br />
[16] Guru, A., Post, R. J., Ho,<br />
Y.-Y. & Warden, M. R. Making Sense<br />
of Optogenetics. International <strong>Journal</strong><br />
of Neuropsychopharmacology<br />
18, pyv079 (2015).<br />
[17] Lerche, H., Mitrovic, N.,<br />
Jurkatt-Rott, K. & Lehmann-Horn.<br />
Ionenkanalerkrankungen –<br />
allgemeine Charakteristika und<br />
Pathomechanismen. Deutsches<br />
Ärzteblatt international 97, 6 (2000).<br />
[18] Deutsche Gesellschaft<br />
für Psychiatrie und Psychotherapie,<br />
Psychosomatik und Nervenheilkunde<br />
e. V. Hirnstimulationsverfahren.<br />
Hirnstimulationsverfahren<br />
https://www.dgppn.de/die-dgppn/<br />
referate/hirnstimulationsverfahren.<br />
html (<strong>2022</strong>).<br />
[19] White, M., Mackay, M. &<br />
Whittaker, R. G. Taking Optogenetics<br />
into the Human Brain: Opportunities<br />
and Challenges in Clinical<br />
Trial Design. Open Access <strong>Journal</strong><br />
of Clinical Trials 12, 33–41 (2020).<br />
[20] Kirschner, J. & Cathomen,<br />
T. Gene Therapy for Monogenic<br />
Inherited Disorders: Opportunities<br />
and Challenges. Deutsches<br />
Ärzteblatt international (2020)<br />
doi:10.3238/arztebl.2020.0878.<br />
[21] Committee for the<br />
Medicinal Products for Human Use.<br />
Reflection paper on quality, non-clinical<br />
and clinical issues related to<br />
the development of recombinant<br />
adeno-associated viral vectors.<br />
European Medicines Agency (2010).<br />
[22] Lehtinen, K., <strong>No</strong>kia, M.<br />
S. & Takala, H. Red Light Optogenetics<br />
in Neuroscience. Frontiers in<br />
Cellular Neuroscience 15, (<strong>2022</strong>).<br />
32<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Annonce<br />
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Point de mire<br />
L’interdiction<br />
porte ses fruits<br />
Les pointeurs laser peuvent avoir des conséquences désastreuses.<br />
Il y a quelques années encore, les pointeurs étaient régulièrement utilisés<br />
pour éblouir des pilotes ou des automobilistes. De telles attaques<br />
étaient également pratiquées lors de manifestations sportives ou dans les<br />
cours d’école. La Suisse interdit les pointeurs laser dangereux<br />
depuis le 1 er juin 2019.<br />
Yannik Waeber, collaborateur scientifique section Rayonnement non ionisant et dosimétrie,<br />
Office fédéral de la santé publique (OFSP)<br />
Photo: Adobe Stock<br />
34<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Figure: màd<br />
Le rayonnement laser peut provoquer<br />
des brûlures, des trous<br />
ou des saignements dans la<br />
zone de la rétine, avec un risque<br />
accru de lésions oculaires permanentes.<br />
Comme la rétine ne possède pas de récepteurs<br />
de douleur, de telles blessures ne<br />
sont pas remarquées immédiatement. Il<br />
existe donc relativement peu de données<br />
sur les lésions oculaires causées par des<br />
accidents de laser, et le danger des rayonnements<br />
laser s’en trouve, de ce fait, banalisé.<br />
Même en l’absence de lésions oculaires<br />
permanentes, l’éblouissement au<br />
laser peut entraîner une perte momentanée<br />
de la vue, ce qui peut conduire à des<br />
situations dangereuses ou à des accidents,<br />
notamment dans le trafic routier et<br />
aérien. C’est dans ce contexte qu’est entrée<br />
en vigueur en Suisse, le 1 er juin 2019,<br />
une réglementation légale autorisant<br />
l’utilisation de pointeurs laser de classe 1<br />
non dangereux à des fins de pointage, exclusivement<br />
à l’intérieur.<br />
Depuis juin 2019, l’Office fédéral de la<br />
douane et de la sécurité des frontières<br />
(OFDF) effectue des contrôles dans la circulation<br />
des marchandises et auprès des<br />
personnes et confisque les pointeurs laser.<br />
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP)<br />
examine ensuite ces appareils et les classifie.<br />
Si un pointeur laser importé ne répond<br />
pas aux exigences de la classe 1 selon la<br />
norme en vigueur en Suisse, il est mis sous<br />
séquestre. Jusqu’à fin juin de cette année,<br />
866 appareils ont été saisis dans 559 cas.<br />
Plus de la moitié des appareils importés<br />
appartenaient à la classe 3B, suivie de la<br />
classe 3R. Cette forte augmentation des<br />
cas est due à des adaptations de la procédure<br />
de contrôle du trafic des marchandises<br />
par l’OFDF, qui ont permis de contrôler<br />
davantage d’envois et donc d’intercepter<br />
nettement plus de pointeurs laser.<br />
En 2019, un nombre croissant de pointeurs<br />
laser ont été importés en tant que<br />
jouets pour chats afin d’être revendus, ce<br />
qui explique que les appareils de classe 2<br />
soient plus fortement représentés. La tendance<br />
actuelle est à l’importation d’appareils<br />
individuels plus puissants, et les<br />
pointeurs laser proposés comme jouets<br />
sont de plus en plus puissants; la majeure<br />
partie des appareils saisis appartiennent<br />
aux classes 3B et 3R.<br />
Moins d’éblouissement au laser<br />
sur les pilotes<br />
Selon une enquête de l’Office fédéral de<br />
l’aviation civile (OFAC), entre 100 et 150 cas<br />
d’aveuglement au laser ont été signalés<br />
Figure 1. Eblouissement des pilotes et mouvements aériens.<br />
* Pour <strong>2022</strong>, les données ont été collectées à partir du 1 er trimestre.<br />
Tableau 1. Appareils saisis par les douanes entre le 1.6.2019* et le 30.6.<strong>2022</strong>**<br />
Klasse 2019* 2020 2021 <strong>2022</strong>** Total<br />
Classe 1 2 1 2 2 7<br />
Classe 2 29 6 8 51 94<br />
Classe 3R 22 18 22 178 240<br />
Classe 3B 31 109 84 218 442<br />
Classe 4 2 14 9 1 26<br />
n/a 32 25 0 0 57<br />
Total 118 173 125 450 866<br />
Cas 63 136 92 268 559<br />
Le tableau 1 montre le nombre d’appareils saisis en fonction de leur classe laser.<br />
chaque année par des pilotes dans toute<br />
la Suisse entre 2013 et 2019. Depuis lors,<br />
ce phénomène est en baisse d’environ 10%<br />
par an (cf. figure 1).<br />
En 2020 et 2021, après l’entrée en vigueur<br />
de la nouvelle législation, le nombre<br />
d’éblouissements au laser signalés est<br />
tombé à 33, ce qui correspond à une baisse<br />
de plus de 50%. Il convient de souligner<br />
qu’en 2020, en raison de la pandémie de<br />
COVID-19, les mouvements aériens dans le<br />
trafic de ligne et charter ont diminué de<br />
près de deux tiers (les mouvements d’hélicoptères<br />
ne sont pas comptabilisés). En<br />
2021, les mouvements aériens ont de nouveau<br />
augmenté de 15%, mais le nombre<br />
d’éblouissements déclarés est resté pour<br />
2021 à un niveau inférieur à celui de 2020.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 35
Point de mire<br />
Etant donné que la pandémie continue<br />
d’avoir un impact sur le nombre de mouvements<br />
aériens, les données collectées au<br />
premier trimestre de cette année ne permettent<br />
pas encore de dégager une tendance.<br />
Figure 2. Un pointeur laser de classe 4 saisi<br />
Annonce<br />
Moins d’accidents avec les<br />
pointeurs laser<br />
Selon les enquêtes de la Caisse nationale<br />
suisse d’assurance en cas d’accidents<br />
(Suva), le nombre d’accidents professionnels<br />
et non professionnels déclarés en lien<br />
avec les pointeurs laser a baissé jusqu’en<br />
2018 – soit juste avant l’entrée en vigueur<br />
de la nouvelle législation – et est resté à un<br />
niveau aussi bas depuis. La baisse de près<br />
de 65% des accidents non professionnels<br />
est particulièrement frappante.<br />
En résumé, on peut dire que l’optimisation<br />
des procédures de l’Office fédéral de<br />
la douane et de la sécurité des frontières<br />
pour la saisie des pointeurs laser porte ses<br />
fruits. Le nombre de pointeurs laser saisis<br />
à l’importation est nettement plus élevé<br />
(cf. figure 2).<br />
En ce qui concerne les classes de laser<br />
des appareils saisis, la tendance est à des<br />
puissances plus élevées, de la classe 2 vers<br />
la classe 3B. Le nombre d’appareils de<br />
classe 4 est plutôt en baisse.<br />
Les éblouissements dans le trafic aérien<br />
ainsi que les accidents dus aux pointeurs<br />
laser ont tendance à diminuer. Il<br />
semble que le nombre d’éblouissements<br />
ait déjà diminué avant l’entrée en vigueur<br />
de la loi suite aux discussions sur l’utilisation<br />
abusive des pointeurs laser.<br />
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CCP 12-100-2<br />
Photo: màd<br />
36<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Aurora borealis<br />
Photo: vsao, Anna Wang<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 37
Point de mire<br />
Des créatures tout droit sortie d'un conte.<br />
Au cours de leur courte vie adulte, les<br />
lucioles ne ce contentent pas de charmer<br />
leurs congénères, elles nous enchantent<br />
tout autant.<br />
Des lumières<br />
dans la nuit<br />
Leur clignotement offre un spectacle féerique. Les vers luisants,<br />
ou lucioles, brillent dans l’obscurité totale. Comment se produit<br />
cette bioluminescence? A quoi sert-elle? Et comment certaines espèces<br />
parviennent-elles à clignoter à l’unisson?<br />
Andreas Diethelm, biologiste cellulaire, conseiller en environnement<br />
La bataille de Shiloh fut l’une<br />
des plus sanglantes de la guerre<br />
de Sécession. Le 7 avril 1862,<br />
le champ de bataille, une forêt<br />
marécageuse au bord de la rivière<br />
Tennessee, est jonché de près de 3500 cadavres.<br />
En proie à la pluie et au froid, les<br />
quelque 16 000 blessés sont exposés au<br />
risque d’infection.<br />
A la tombée de la première nuit, certains<br />
soldats remarquent que leurs blessures<br />
projettent une lueur bleue dans<br />
l’obscurité. Plus étrange encore, ceux dont<br />
les plaies brillaient ont un meilleur taux de<br />
survie que leurs collègues non illuminés.<br />
Comme on ne pouvait interpréter le phénomène<br />
et le contexte – l’effet de la moisissure<br />
Penicillium ne sera découvert que<br />
66 ans plus tard –, on lui donne alors le<br />
surnom de «angel’s glow» (le rayonnement<br />
des anges). En 2001, deux lycéens américains<br />
élucident ce mystère, et découvrent<br />
que les plaies sont en fait colonisées par<br />
la bactérie Photorhabdus luminescens,<br />
seule bactérie lumineuse non marine<br />
connue, qui vit dans l’intestin d’un nématode<br />
entomopathogène. Les nématodes,<br />
Photos: Adobe Stock<br />
38<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
qui traquent les larves d’insectes dans le<br />
sol, s’enfouissent dans la plaie et y régurgitent<br />
la bactérie. P. luminescens sécrète<br />
alors un cocktail d’enzymes digestives et<br />
de toxines, qui tuent l’insecte hôte et suppriment<br />
tous les autres micro-organismes<br />
déjà à l’intérieur, empêchant ainsi l’infection<br />
de la plaie et sauvant les soldats blessés.<br />
Le temps froid a en outre été une véritable<br />
aubaine: en effet, les expériences<br />
des lycéens ont montré que la bactérie ne<br />
pouvait pas vivre à la température du<br />
corps humain, ce qui rendait les blessures<br />
des soldats inhospitalières. Reste la question<br />
de l’utilité de la luminescence pour<br />
la bactérie. Une hypothèse plutôt provisoire<br />
serait que la larve d’insecte colonisée<br />
et donc lumineuse servirait d’appât à<br />
d’autres proies.<br />
Une lueur difficilement explicable<br />
Difficile de savoir dans quel but les bactéries,<br />
champignons et animaux émettent<br />
de la lumière. Selon une hypothèse populaire,<br />
la luminescence serait un sousproduit<br />
d’une voie métabolique d’élimination<br />
de l’oxygène d’anciennes formes<br />
de vie anaérobies. Lorsque les cyanobactéries,<br />
premières antennes collectrices de<br />
lumière, se sont développées il y a environ<br />
3,5 milliards d’années, la vie jusqu’ici était<br />
menacée d’oxydation par l’oxygène moléculaire<br />
libéré lors de la photosynthèse.<br />
Mais ces organismes ne pouvaient pas<br />
métaboliser l’oxygène qui s’accumulait<br />
dans l’atmosphère, car il était toxique<br />
pour eux.<br />
Quoi qu’il en soit, les signaux lumineux<br />
se prêtent à la transmission de messages<br />
contenant des informations relatives<br />
au comportement. Il s’agit d’orientation,<br />
de compréhension, de coordination,<br />
de reconnaissance en général – en résumé,<br />
de l’essentiel de la vie. Concrètement, les<br />
signaux lumineux aident à trouver de la<br />
nourriture ou un partenaire, à attirer des<br />
proies, à fuir les prédateurs, à se défendre<br />
contre eux ou simplement à les dissuader.<br />
De la lumière dans l’obscurité<br />
La luminescence – lumière froide – provient<br />
de pigments lumineux d’organismes<br />
vivants ou de systèmes techniques qui<br />
produisent de la lumière, les rendent<br />
phosphorescents ou fluorescents. En revanche,<br />
la bioluminescence se manifeste<br />
également dans l’obscurité totale et persistante.<br />
Comment cela est-il possible?<br />
Le corps adipeux (corpus adiposum),<br />
qui est, avec le tissu de stockage, un organe<br />
métaboliquement actif dans la cavité<br />
abdominale de nombreux arthropodes,<br />
est conçu comme un organe lumineux<br />
dans les segments abdominaux des lucioles,<br />
composé de photocytes. Dans ces<br />
cellules spécialisées, l’enzyme luciférase<br />
catalyse la réaction chimique qui transforme<br />
le colorant luciférine en oxyluciférine.<br />
La molécule est activée au préalable<br />
par le vecteur d’énergie ATP. L’oxydation<br />
du conjugué obtenu par l’oxygène moléculaire<br />
conduit à un hétérocycle à quatre<br />
chaînons hautement tendu qui contient<br />
deux atomes d’oxygène constituant un<br />
groupement «peroxy». Cet intermédiaire<br />
est extrêmement réactif et se décompose<br />
en libérant du CO 2<br />
, ce qui entraîne la formation<br />
d’oxyluciférine à l’état excité. Lorsqu’elle<br />
retourne à l’état stable, la molécule<br />
émet de la lumière qui correspond à la<br />
différence d’énergie entre les deux états.<br />
En résumé: luciférine + ATP + O 2<br />
oxyluciférine<br />
+ AMP + CO 2<br />
+ lumière. Pour obtenir<br />
un effet lumineux efficace, les cristaux de<br />
sel dirigent la lumière produite vers l’extérieur<br />
de la cellule, de manière analogue au<br />
miroir du phare.<br />
Le mécanisme esquissé semble être<br />
un processus général de production de<br />
lumière naturelle. L’étude de la biochimie<br />
derrière la luminescence autonome des<br />
organismes les plus divers a débuté il y a<br />
plus de septante ans. Les luciférases sont<br />
présentes dans 17 souches différentes et<br />
au moins 700 genres, principalement<br />
marins. La production technique de systèmes<br />
bioluminescents pour l’étude du<br />
mécanisme de réaction est toutefois relativement<br />
fastidieuse en raison de la structure<br />
moléculaire complexe de la luciférine,<br />
par exemple celle des lucioles.<br />
Application médicale<br />
La bioluminescence a d’ailleurs révolutionné<br />
les techniques d’examen classiques<br />
des mécanismes enzymatiques au cours<br />
de ces trente dernières années. Ce qui a<br />
commencé par le clonage de gènes de luciférase<br />
est devenu, avec l’imagerie, un outil<br />
universel pour un grand nombre de problématiques<br />
dans la recherche fondamentale<br />
biologique et médicale. Les luciférases<br />
servent de détecteurs pour l’étude de<br />
la régulation des gènes, ainsi que pour<br />
l’analyse des voies de signalisation cellulaires<br />
ou des interactions entre protéines<br />
et de leur stabilité. La mesure de la teneur<br />
en ATP permet de déterminer l’activité<br />
métabolique ou la viabilité des cellules.<br />
Dans l’analyse environnementale, les bactéries<br />
peuvent être détectées sur des surfaces.<br />
Des luciférases recombinantes et de<br />
nouveaux substrats ont permis d’obtenir<br />
des rendements lumineux plus élevés, et<br />
un gène rapporteur de luciférase haute-<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 39
Point de mire<br />
ment sensible permet désormais de travailler<br />
dans des conditions physiologiques<br />
et à des niveaux d’expression endogènes.<br />
Retenir sa respiration, clignoter<br />
Chez les organismes multicellulaires, la<br />
réaction lumineuse est commandée nerveusement,<br />
elle se produit en général de<br />
manière discontinue. Pour les lucioles, il a<br />
été démontré qu’elles réagissent aux influences<br />
exogènes et endogènes par des<br />
impulsions nerveuses volontaires ou involontaires.<br />
Pour s’illuminer, la respiration<br />
s’interrompt dans les mitochondries, les<br />
centrales énergétiques cellulaires. L’oxygène<br />
déclenche ainsi la réaction lumineuse.<br />
Le monoxyde d’azote fait office de<br />
transmetteur. Celui-ci, tout comme la<br />
substance luminescente et l’enzyme, est<br />
présent dans les photocytes. Les lucioles<br />
savent économiser l’énergie, car de nombreuses<br />
espèces ne possèdent pas de tube<br />
digestif ni d’outil pour se nourrir. Pendant<br />
leur période de reproduction de quelques<br />
semaines, elles se nourrissent, en tant<br />
qu’adultes, des réserves de graisse qu’elles<br />
ont accumulées au cours de leur vie antérieure<br />
de larves et de prédateurs d’escargots.<br />
C’est la raison pour laquelle elles ne<br />
se déplacent et ne s’éclairent que si nécessaire.<br />
En raison de la courte demi-vie du<br />
monoxyde d’azote, l’effet ne dure que peu<br />
de temps. En une fraction de seconde, l’apport<br />
d’oxygène est interrompu, la lumière<br />
s’éteint de nouveau et la respiration cellulaire<br />
reprend.<br />
Ensemble en quête de partenaires<br />
Les lucioles émettent typiquement des signaux<br />
clignotants périodiques ou des<br />
flashs lumineux. Le rythme de clignotement<br />
et le modèle de disposition des organes<br />
lumineux sont spécifiques à l’espèce,<br />
ce qui permet de reconnaître sa<br />
propre espèce, là où différentes espèces<br />
partagent un même habitat. Chez certaines<br />
espèces, les mâles sont capables de<br />
synchroniser leurs clignotements après<br />
s’être approchés en groupe d’un bosquet<br />
bien visible. Il est possible d’assister à ce<br />
spectacle lumineux magique le long des<br />
berges des fleuves d’Asie du Sud-Est. Ce<br />
phénomène est également une attraction<br />
touristique très prisée dans le parc national<br />
américain des Great Smoky Mountains.<br />
Les insectes clignotent environ deux<br />
fois par seconde en fonction de leur horloge<br />
interne. La fonction de ce comportement<br />
étonnant a déjà engendré nombre<br />
d’hypothèses. Grâce à un dispositif expérimental<br />
complexe, des chercheurs américains<br />
ont récemment pu démontrer que<br />
les femelles reconnaissent beaucoup<br />
mieux les mâles qui clignotent de manière<br />
synchrone que lorsque ceux-ci clignotent<br />
de manière désordonnée.<br />
Mais comment une confusion désordonnée<br />
de milliers d’individus peut-elle<br />
engendrer un clignotement synchrone? Y<br />
a-t-il un individu dans l’essaim qui indique<br />
le rythme à suivre? <strong>No</strong>n, chaque insecte<br />
a son propre rythme, mais la vue du<br />
signal de ses voisins le conduit à se synchroniser<br />
avec eux. C’est de cette façon<br />
qu’un essaim géant se synchronise? Oui,<br />
c’est un phénomène à la fois incroyable et<br />
simple. Des groupes clignotant ensemble<br />
se forment d’abord de cette manière, génèrent<br />
des ondes, qui se lissent peu à peu<br />
jusqu’à ce que des arbres de lumière entiers<br />
pulsent silencieusement pendant des<br />
heures. Une invitation évidente pour les<br />
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6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Aurora borealis<br />
Photo: vsao, Anna Wang<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 41
Point de mire<br />
Mise en lumière<br />
La lumière au théâtre est plus qu’un simple éclairage.<br />
La lumière est un élément essentiel de la mise en scène. Elle contribue<br />
à exprimer les sentiments, les atmosphères, le passage du temps<br />
et bien d’autres choses encore. Et renforce subrepticement<br />
l’expérience du public.<br />
Fiona Zolg, maîtresse artisane en technique événementielle, spécialité éclairage<br />
Pour moi, la lumière au théâtre,<br />
outre son rôle évident d'éclairer<br />
et d'illuminer, sert à traduire<br />
les émotions dans la mise en<br />
scène. Un éclairage peut être criard, froid,<br />
austère ou procurer un sentiment de chaleur<br />
et de sécurité. Entre les deux, il existe<br />
une infinité de couleurs qui permettent<br />
d'éveiller – le plus souvent inconsciemment<br />
– les sentiments les plus divers chez<br />
le public.<br />
Il est ainsi important, pour donner le<br />
bon «ton» à une mise en scène ou à une<br />
scène particulière, de choisir la bonne correction<br />
chromatique. La correction de la<br />
température de couleur est un léger décalage<br />
de la lumière vers un rendu plus froid<br />
(bleu, vert) ou plus chaud (jaune, rose). Ce<br />
décalage n'est souvent pas perçu consciemment<br />
par l'observateur. Il s'agit plutôt d'un<br />
sentiment qui se crée dans l'espace et qui<br />
vise idéalement à soutenir ou renforcer<br />
subtilement l'idée de la scène.<br />
Outre la correction des couleurs, le<br />
choix de la direction de la lumière est un<br />
autre critère important. En général, j'installe<br />
un éclairage régulier, associé à une<br />
lumière de guidage, qui donne le point de<br />
repère essentiel pour l'ambiance de la<br />
scène. La lumière de guidage peut imiter la<br />
lumière naturelle comme le rayonnement<br />
solaire ou l'éclairage quotidien (lampadaire)<br />
ou indiquer le changement d'heure<br />
ou le passage du temps en général.<br />
Selon la scène, je place en plus une<br />
haute lumière, c'est-à-dire une source lumineuse<br />
qui permet de donner de la profondeur<br />
à l'objet à éclairer. Par exemple,<br />
une lumière projetée par l'arrière et le haut<br />
viendra rehausser les contours des corps et<br />
des objets. Typiquement, dans le ballet<br />
classique, l'éclairage est souvent projeté<br />
des deux côtés pour modeler le corps des<br />
danseuses.<br />
Les jeux de lumière se prêtent davantage<br />
à la danse contemporaine qu'au<br />
théâtre parlé. Alors que dans la danse, c'est<br />
le corps dans son ensemble qui sert à l'expression,<br />
dans le théâtre parlé, ce sont les<br />
mimiques qui sont importantes, et le visage<br />
doit donc être régulièrement éclairé.<br />
Eclairage de la pièce<br />
«Für immer und nie»<br />
Dans cet article, je partage des photos de la<br />
production de danse «Für immer und nie»<br />
de Kumpane, dans laquelle la lumière est<br />
une actrice à part entière. Les photos sont<br />
de la scénographe Angelica Paz Soldan et<br />
sont mises à disposition par Kumpane. La<br />
compagnie de danse Kumpane, dont les<br />
figures centrales sont Tina Beyeler (chorégraphie<br />
et performance) et Andri Beyeler<br />
(auteur et dramaturge), opère à l'interface<br />
entre danse moderne et théâtre parlé<br />
(www.kumpane.ch).<br />
Dans cette série de photos, vous remarquerez<br />
que les nuances se traduisent<br />
en couleurs, par un processus de comparaison<br />
directe. Au théâtre, l'œil interprète<br />
assez rapidement la scène comme étant<br />
dénuée de couleurs, car il n'y a pas de comparaison.<br />
Pour élaborer ce concept d'éclairage, je<br />
commence par m'entretenir avec la directrice<br />
artistique et chorégraphe Tina Beyeler.<br />
Elle m'explique le thème et l'effet<br />
qu'elle souhaite obtenir avec la mise en<br />
scène. Et avec quelles images, quels textes<br />
et quels aspects du thème elle souhaite<br />
toucher les spectateurs et de quelle manière.<br />
A cela s'ajoutent les aspects visuels:<br />
le nombre de danseuses, les costumes et –<br />
l'essentiel selon moi – les décors. En règle<br />
générale, la scénographe construit une<br />
maquette afin que chacun puisse voir les<br />
rapports de couleurs et les proportions.<br />
J'assiste ensuite aux répétitions. Ma<br />
tâche fondamentale est d'interpréter la<br />
scène dans la salle de répétition et d'en<br />
tirer les conclusions correspondantes<br />
pour l'éclairage. A la fin des répétitions,<br />
je dessine un plan d'éclairage qui sera réalisé<br />
sur place dans le théâtre. Pendant<br />
les répétitions finales, qui ont lieu dans le<br />
théâtre aménagé, tous les processus techniques<br />
sont élaborés, adaptés et répétés.<br />
Le concept d'éclairage est alors prêt et documenté<br />
afin de pouvoir être réutilisé lors<br />
de représentations en tournée.<br />
42<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
La pièce «Für immer und nie» s'ouvre sur une personne endormie.<br />
Le bleu représente la nuit, on distingue la personne allongée dans<br />
son lit. Ici, la danseuse est mise en valeur par une focalisation<br />
claire de la lumière.<br />
La scène évolue, le décor se modifie et s'anime, les danseuses se<br />
l'approprient. Ici, la scène est éclairée de manière neutre, les<br />
spectateurs obtiennent une vue d'ensemble, se familiarisent avec la<br />
scène, ainsi qu'avec les personnages et les accessoires.<br />
Dans cette mise en scène, une soirée agréable a lieu – la lumière<br />
est conviviale – puis une dispute éclate soudainement, et le décor<br />
se pare d'une lumière verdâtre. L'ambiance se refroidit, la tension<br />
est visualisée, perceptible, sans s'imposer. Le spectateur ne perçoit<br />
pas activement que la lumière renforce le processus, mais il a<br />
peut-être senti que de nouvelles émotions remplissent l'espace.<br />
Tout semble plus austère, moins coloré. Ce qui est clairement<br />
visible ici avec le vert s'établit dans la réalité pendant quelques<br />
minutes et n'est pas perçu comme un changement.<br />
Dans cette scène, la direction de la lumière est primordiale.<br />
D'une part, la surface de la scène est éclairée à contre-jour par<br />
une lumière froide (haute lumière), d'autre part, le mur du<br />
fond est éclairé en bleu foncé depuis le sol. La direction de la<br />
lumière peut être déterminée en observant les ombres. La grande<br />
ombre sur le mur est celle de la danseuse assise, qui projette une<br />
deuxième ombre nette en direction du public, obtenue par<br />
contre-jour.<br />
Photos: màd<br />
Un jeu de couleurs est mis en place. Le mur du fond se pare<br />
de bleu clair grâce à un mélange additif de bleu et de jaune-vert<br />
(les couleurs mélangées sont plus claires que les couleurs individuelles),<br />
comme on peut le voir clairement au niveau des ombres.<br />
Dans la mise en scène, un déchirement intérieur est représenté<br />
et soutenu par la lumière. La danseuse interagit parfois aussi avec<br />
son ombre, comme dans une sorte de boxe avec l'ombre.<br />
La réconciliation est mise en scène ici. Le rose que l'on voit<br />
est provoqué par l'objectif de l'appareil photo. Dans la réalité,<br />
l'œil interprète plutôt la scène comme dénuée de couleurs,<br />
mais douce et accueillante.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 43
Point de mire<br />
La lumière artificielle rend les nuits de plus en plus<br />
lumineuses – ce qui peut déstabiliser l’écosystème.<br />
Baden (AG) la nuit<br />
Nuits inondées<br />
de lumière<br />
Malgré les mesures d’économie actuelles, l’obscurité est<br />
de plus en plus chassée de la nuit. Les projecteurs et les enseignes<br />
lumineuses rendent la nuit de moins en moins noire.<br />
La pollution lumineuse impacte les hommes, les animaux et les<br />
plantes. Mais il existe des stratégies pour l’endiguer.<br />
Ümit Yoker<br />
Les enseignes lumineuses de la<br />
gare ou les projecteurs du<br />
stade, la tour de télévision ou la<br />
guirlande de <strong>No</strong>ël clignotante<br />
de la voisine: lorsque nous éclairons la<br />
nuit, les hommes, les animaux et les<br />
plantes le ressentent. Selon une publication<br />
de l’Office fédéral de l’environnement,<br />
la pollution lumineuse augmente<br />
chaque année de 2 à 6% dans le monde,<br />
probablement plus rapidement que toute<br />
autre forme de pollution de l’environnement.<br />
Il est aujourd’hui difficile d’évaluer<br />
l’impact de la pollution lumineuse. L’effet<br />
d’un excès de lumière la nuit sur nous et<br />
les autres êtres vivants ne dépend pas seulement<br />
de l’intensité de la lumière, de sa<br />
composition ou de sa durée et de son emplacement,<br />
mais aussi de la sensibilité et<br />
de la capacité d’adaptation des organismes<br />
à la lumière.<br />
Une chose est sûre: la lumière la nuit<br />
déstabilise les écosystèmes. «La pollution<br />
lumineuse déséquilibre les mécanismes<br />
d’interaction entre les espèces et la composition<br />
des communautés d’espèces»,<br />
Photo: Adobe Stock<br />
44<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
explique l’écologue Eva Knop, chargée de<br />
cours à l’Université de Zurich et cheffe<br />
d’équipe au centre de recherche Agroscope.<br />
En effet, de nombreux processus<br />
physiologiques comme la croissance ou le<br />
métabolisme s’adaptent au rythme naturel<br />
du jour et de la nuit.<br />
Oiseaux migrateurs pressés,<br />
rats déprimés<br />
Dans un contexte où la biodiversité s’amenuise,<br />
il est important de relever que la<br />
lumière artificielle renforce encore l’homogénéisation.<br />
Alors que les espèces qui<br />
tolèrent la lumière profitent des éclairages<br />
nocturnes ou s’y adaptent, les espèces sensibles,<br />
essentiellement nocturnes, en<br />
souffrent. Elles sont nombreuses: près des<br />
deux tiers des invertébrés et un tiers des<br />
vertébrés, à savoir les chauves-souris et<br />
presque tous les amphibiens, sont actifs<br />
au crépuscule ou la nuit. Bien que les<br />
connaissances fiables sur les conséquences<br />
de la lumière artificielle sur la<br />
flore et la faune ne soient pas encore légion,<br />
certains effets sont connus.<br />
On a par exemple constaté dès les années<br />
1930 que les branches directement<br />
éclairées par les lampadaires bourgeonnaient<br />
plus tôt au printemps et perdaient<br />
leurs feuilles plus tard en automne, ce<br />
qui les rend plus vulnérables au gel et<br />
aux dégâts. S’il fait trop clair la nuit, les<br />
chauves-souris très sensibles à la lumière,<br />
comme le petit rhinolophe, ont moins<br />
de temps pour chercher des proies, les<br />
oiseaux migrateurs arrivent trop tôt sur<br />
leur lieu de reproduction et les rats développent<br />
des symptômes de dépression.<br />
La lumière artificielle influence même<br />
les espèces actives le jour, comme Eva<br />
Knop et son équipe ont pu le démontrer.<br />
Lorsque des prairies sont éclairées la nuit<br />
par un lampadaire, les insectes diurnes se<br />
comportent différemment: les abeilles<br />
sauvages, les mouches et les coléoptères<br />
pollinisent nettement moins souvent certaines<br />
plantes telles que la valériane, le<br />
cirse maraîcher et la vergerette annuelle<br />
lorsque celles-ci ont été exposées à la lumière<br />
artificielle. En revanche, le géranium<br />
des bois aux fleurs violettes reçoit<br />
certes autant de visites après une nuit à la<br />
lumière des lanternes, mais il attire davantage<br />
de coléoptères et moins de mouches.<br />
penche actuellement l’équipe de recherche<br />
d’Eva Knop dans le cadre du<br />
pôle de recherche universitaire «Changement<br />
global et biodiversité»: «Il est possible<br />
que l’éclairage nocturne modifie la<br />
composition et le rythme auquel les<br />
plantes émettent leur parfum pendant la<br />
journée», explique la biologiste. Comme<br />
celui-ci attire plutôt les pollinisateurs ou<br />
repousse les parasites en fonction de la<br />
luminosité, il se peut que le déroulement<br />
ne soit plus adapté de manière optimale à<br />
la journée.<br />
Il se pourrait aussi que les herbivores,<br />
comme les escargots, grignotent davantage<br />
de fleurs et de feuilles à la lumière artificielle,<br />
ce qui rend la plante moins attrayante<br />
pour les pollinisateurs. «De tels<br />
changements apparemment mineurs<br />
pourraient avoir des répercussions à long<br />
terme sur la population de plantes sauvages<br />
et éventuellement aussi sur le rendement<br />
des cultures agricoles», fait remarquer<br />
Eva Knop. Mais jusqu’à présent, les<br />
données y relatives font défaut.<br />
Annonce<br />
Si l’ordre naturel est perturbé par la lumière<br />
artificielle, ce n’est pas un inconvénient<br />
pour tous les êtres vivants concernés.<br />
L’expérience d’Eva Knop a ainsi démontré<br />
que certaines plantes en profitaient: la carotte<br />
sauvage, par exemple, était nettement<br />
plus souvent pollinisée, par les<br />
mouches principalement. Mais les avantages<br />
des nuits claires ne sont que de courte<br />
durée: les entrées de garage et les façades<br />
éclairées facilitent la recherche de proies<br />
pour certaines araignées – mais certaines<br />
d’entre elles prennent si rapidement du volume<br />
face à cette offre abondante qu’elles<br />
ne survivent plus à leur propre mue.<br />
Sommeil altéré<br />
La pipistrelle commune, peu sensible à la<br />
lumière, trouve certes plus de papillons<br />
qu’elle ne peut en manger sur les lampadaires,<br />
mais si son menu ne se compose<br />
plus que de ces derniers, elle risque de rapidement<br />
en manquer. Des ornithologues<br />
ont en outre constaté que la femelle passereau<br />
vivant près des lumières artificielles<br />
Repousser les nuisibles<br />
Comment la luminosité nocturne influence-t-elle<br />
le comportement des<br />
abeilles et des coléoptères le jour? C’est<br />
précisément la question sur laquelle se<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 45
Point de mire<br />
Eclairage intelligent<br />
La pollution lumineuse continue<br />
d’augmenter en Suisse aussi. Comme<br />
l’explique l’écologue Eva Knop de<br />
l’Université de Zurich, cela est principalement<br />
dû à l’urbanisation croissante<br />
du pays, mais aussi à l’installation<br />
de LED. Il y a donc de moins en<br />
moins de surfaces naturellement<br />
sombres la nuit – et, en même temps,<br />
il fait de plus en plus clair dans les<br />
zones éclairées.<br />
pond plus tôt et davantage d’œufs que les<br />
autres. Ceci décalerait la ponte par rapport<br />
à la période où la nourriture est la plus<br />
abondante et le moment où les oisillons en<br />
ont le plus besoin.<br />
En tant qu’êtres humains, nous ressentons<br />
nous aussi l’impact de l’éclairage<br />
nocturne. «Une lumière à forte teneur en<br />
bleu peut nuire au sommeil et perturber<br />
les processus métaboliques», explique Eva<br />
Knop. <strong>No</strong>us nous couchons plus tard, nous<br />
dormons moins profondément et moins<br />
longtemps, le corps sécrète moins de mélatonine.<br />
Cette hormone ne joue pas seulement<br />
un rôle décisif dans notre sommeil,<br />
elle participe également à la défense de<br />
l’organisme contre les cellules cancéreuses.<br />
On ne sait toutefois pas encore si<br />
un éclairage artificiel trop important augmente<br />
réellement la probabilité de développer<br />
un cancer.<br />
Expérimenter l’obscurité nocturne<br />
naturelle<br />
Il n’existe, à ce jour, pas de lois concrètes<br />
sur la pollution lumineuse en Suisse. Des<br />
directives sont définies dans la loi sur la<br />
protection de l’environnement et la loi sur<br />
la protection de la nature et du paysage<br />
ainsi que les recommandations de l’Office<br />
fédéral de l’environnement pour éviter les<br />
émissions lumineuses. Ces dernières années,<br />
de nombreux projets et directives<br />
ont toutefois vu le jour à l’initiative de citoyens<br />
individuels, de communes, de régions<br />
et d’organisations comme Dark-Sky<br />
Switzerland. Eva Knop déclare à ce sujet:<br />
«La prise de conscience de cette problématique<br />
a sensiblement augmenté.»<br />
Adapter plus précisément la quantité<br />
de lumière aux besoins réels, aussi bien<br />
dans le temps et l’espace que dans l’intensité<br />
et la couleur, et éviter le rayonnement<br />
direct vers le ciel sont au cœur de telles<br />
initiatives. Ainsi, lors du renouvellement<br />
de son éclairage public, la Commune de<br />
Fläsch (GR) a délibérément choisi de ne<br />
pas éclairer les endroits sensibles, comme<br />
le clocher de son église, qui abrite une colonie<br />
de murins, une des espèces les plus<br />
menacées. En tant que premier parc aux<br />
étoiles de Suisse, le parc naturel du Gantrisch<br />
souhaite sensibiliser la population à<br />
l’influence de la lumière artificielle sur la<br />
faune et la flore et à la valeur de l’obscurité<br />
nocturne naturelle.<br />
Définir des zones sombres<br />
Des efforts spécifiques pour réduire la pollution<br />
lumineuse sont également entrepris<br />
actuellement dans le canton de Zurich.<br />
La Direction des travaux publics a été<br />
chargée d’élaborer les bases légales au<br />
cours de ces deux prochaines années et de<br />
définir des zones sombres dans le plan directeur.<br />
En 2004, la Ville de Zurich a été<br />
l’une des premières en Europe à mettre en<br />
place un Plan Lumière pour mieux coordonner<br />
son éclairage. Au début, de tels<br />
concepts étaient surtout utilisés comme<br />
des outils marketing pour la ville, mais les<br />
considérations écologiques et énergétiques<br />
ont entretemps pris plus d’importance.<br />
Et de nombreuses autres villes<br />
suisses lui ont emboîté le pas.<br />
Cet article est paru dans le «UZH Magazin»<br />
(UZH Magazin 1/22, Université de Zurich).<br />
Selon Eva Knop, les LED posent<br />
surtout problème car la lumière à<br />
ondes courtes, avec une part de<br />
bleu plus élevée, se diffuse davantage<br />
dans l’atmosphère que les lampes<br />
halogènes ou les lampes à vapeur de<br />
sodium utilisées jusqu’à présent pour<br />
les lampadaires, qui émettent une<br />
lumière orangée. De plus, le mode<br />
d’éclairage plus efficace sur le plan<br />
énergétique et moins cher des LED<br />
incite également les particuliers<br />
à éclairer leur jardin ou leur balcon<br />
plus souvent et plus longtemps<br />
qu’auparavant.<br />
Bien utilisées, les LED recèlent toutefois<br />
un grand potentiel pour éviter<br />
les émissions lumineuses indésirables.<br />
La lumière LED peut être dirigée<br />
avec une grande précision, allumée<br />
et éteinte en une fraction de seconde<br />
et contrôlée très précisément dans<br />
son intensité et sa composition chromatique.<br />
Il y a quelques années déjà,<br />
les services municipaux de Saint-Gall<br />
ont mis en service le premier éclairage<br />
à détection de présence dans une<br />
rue de quartier: il détecte non seulement<br />
si une personne s’approche,<br />
mais aussi si elle est à pied, à vélo ou<br />
en voiture.<br />
Selon le cas, deux ou plusieurs lampadaires<br />
sont alors réglés sur un niveau<br />
de luminosité moyen ou maximal – de<br />
sorte qu’un tapis de lumière précède<br />
la personne – pour être ensuite abaissés<br />
à un réglage de base suffisant pour<br />
l’orientation ou en mode veille, dans<br />
lequel les lampes n’émettent pas de<br />
lumière.<br />
Photo: Adobe Stock<br />
46<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Aurora borealis<br />
Photo: vsao, Anna Wang<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 47
Perspectives<br />
Actualités en immunologie:<br />
L’immunothérapie dans le traitement des sarcomes<br />
Les nouvelles thérapies<br />
et leurs limites<br />
Les nouvelles formes d’immunothérapie sont considérées<br />
comme une arme prometteuse dans la lutte contre certains types de tumeurs.<br />
Pour ce qui concerne les sarcomes, les succès restent modestes,<br />
malgré une recherche intensive. Au final, même si seule une minorité<br />
des patients atteints de sarcomes peuvent actuellement bénéficier<br />
de l’immunothérapie, cela ne devrait pas nous empêcher de poursuivre<br />
nos efforts dans ce sens.<br />
D r méd. Armelle Dufresne MD PhD, Centre Leon Berard Lyon<br />
Le développement de l’immunothérapie,<br />
dont les inhibiteurs<br />
du point de contrôle immunitaire<br />
(IPCI) qui bloquent PD1/<br />
PD-L1 et CTLA-4, et les thérapies cellulaires<br />
adoptives ont créé un tout nouveau<br />
paradigme pour le traitement du cancer,<br />
avec une activité remarquable dans de<br />
nombreuses tumeurs malignes solides et<br />
hématologiques. Les sarcomes, un groupe<br />
rare et hétérogène de plus de 150 cancers<br />
différents des os et des tissus mous, sont<br />
depuis longtemps considérés comme sensibles<br />
à la reconnaissance immunitaire.<br />
Dans ce contexte, de nombreux essais cliniques<br />
ont été menés ces cinq dernières<br />
années pour explorer l’efficacité de l’immunothérapie<br />
dans les sarcomes des tissus<br />
mous et les sarcomes osseux. Les premiers<br />
essais cliniques évaluant les IPCI en<br />
mono ou bithérapie dans des sarcomes<br />
non sélectionnés ont été décevants avec<br />
des taux de réponses globales de l’ordre<br />
de 10 à 20%. L’essai pivotal de phase 2 du<br />
pembrolizumab dans les sarcomes des os<br />
et des tissus mous a rapporté des réponses<br />
chez 4 patients sur 10 atteints de sarcomes<br />
pléomorphes indifférenciés et 2 patients<br />
sur 10 atteints d’un liposarcome dédifférencié.<br />
On a observé une activité minimale<br />
dans les synovialosarcomes,<br />
leiomyosarcomes ou les sarcomes osseux.<br />
Peu après, un essai de phase II comparant<br />
le nivolumab à une association d’ipilimumab<br />
avec nivolumab a confirmé de faibles<br />
taux de réponse avec le nivolumab seul;<br />
toutefois, 6 des 38 patients traités par la<br />
combinaison ipilimumab/nivolumab ont<br />
obtenu une réponse objective, au prix<br />
d’une toxicité plus élevée. Cette modeste<br />
efficacité peut s’expliquer par le fait que la<br />
majorité des sarcomes sont considérés<br />
comme immunologiquement «froids»<br />
avec une faible infiltration immunitaire,<br />
une faible charge mutationnelle tumorale<br />
ou étant entraînés par des translocations,<br />
ce qui peut limiter la présence des néoantigènes<br />
utiles à l’exploitation des réponses<br />
immunitaires.<br />
Pour tenter de contourner cette résistance,<br />
la recherche clinique explore actuellement<br />
trois axes stratégiques différents:<br />
Combinaison de traitements<br />
Plusieurs essais cliniques évaluent des<br />
combinaisons d’IPCI avec d’autres traitements<br />
anticancéreux. Le rationnel est de<br />
stimuler la production de néoantigènes<br />
par des traitements anticancéreux induisant<br />
une mort cellulaire dite «immunogène».<br />
On peut citer là des chimiothérapies<br />
(anthracyclines par exemple, efficaces<br />
dans les sarcomes), la radiothérapie<br />
et les inhibiteurs de tyrosine kinase. Ces<br />
derniers, comprenant fréquemment une<br />
activité antiangiogénique, sont à même de<br />
modifier le microenvironnement tumoral<br />
pouvant également stimuler l’efficacité de<br />
l’immunothérapie. Plusieurs essais de<br />
combinaison sont actuellement en cours,<br />
dont certains à la phase néoadjuvante de<br />
la prise en charge du sarcome: par l’analyse<br />
biologique des pièces opératoires soumises<br />
à ces traitements, on pourra en apprendre<br />
beaucoup sur les mécanismes<br />
d’efficacité et la résistance à l’immunothérapie.<br />
Thérapie cellulaire adoptive<br />
L’un des mécanismes immunitaires fondamentaux<br />
limitant l’activité de l’immunothérapie<br />
dans les sarcomes est lié au<br />
manque de néoantigènes ou leur faible<br />
reconnaissance par le système immunitaire.<br />
Les thérapies cellulaires adoptives<br />
visent à contourner cette étape, en injectant<br />
un grand volume de cellules T autologues<br />
recueillies à partir de la tumeur primaire<br />
ou à partir de sang périphérique du<br />
patient et ciblant spécifiquement un antigène<br />
tumoral après l’administration d’une<br />
chimiothérapie lymphodéplétive. Les produits<br />
cellulaires adoptifs peuvent inclure<br />
des récepteurs de cellules T, des thérapies<br />
de cellules T de récepteurs d’antigènes<br />
chimériques (CAR), des lymphocytes d’infiltration<br />
tumorale (TIL) et des cellules<br />
tueuses naturelles (NK). NY-ESO-1 et<br />
48<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Photo: Adobe Stock<br />
MAGE A4 sont deux antigènes testis impliqués<br />
dans la maturation immunologique<br />
et dont l’expression se limite typiquement<br />
aux cellules germinales embryonnaires.<br />
On a montré qu’il existait<br />
une surexpression de ces deux antigènes<br />
dans les synovialosarcomes et liposarcomes<br />
myxoïdes. Dans deux essais cliniques<br />
menés chez des patients atteints de synovialosarcome<br />
métastatique présentant des<br />
tumeurs (HLA)-A*02 positives et exprimant<br />
NY-ESO-1 ou MAGE A4, la thérapie<br />
cellulaire T TCR a permis d’obtenir des<br />
réponses fréquentes et prolongées sans<br />
toxicité excessive. Bien que ces stratégies<br />
soient très prometteuses, elles sont limitées<br />
par la fréquence des allèles HLA dans<br />
la population générale, et seulement deux<br />
sous-types de sarcome expriment ces<br />
cibles de façon fiable.<br />
Études cliniques<br />
Les différents essais cliniques ainsi que<br />
plusieurs cas rapportés dans la littérature<br />
ont permis d’identifier rapidement<br />
quelques sous-types de sarcomes présentant<br />
une sensibilité particulière à l’immunothérapie:<br />
c’est le cas des sarcomes alvéolaires<br />
des parties molles, des chordomes<br />
ou des angiosarcomes. Plus de<br />
150 patients atteints d’ASPS ont été traités<br />
dans le cadre d’essais cliniques comprenant<br />
des anticorps PD1/PD-L1, avec des<br />
réponses allant de 7,1% à plus de 50%.<br />
L’efficacité dans les sarcomes alvéolaires<br />
des parties molles ou dans les chordomes<br />
est difficile à expliquer, ne reposant sur<br />
aucun rationnel biologique. Des études<br />
ancillaires associées aux études cliniques<br />
cherchent à identifier des facteurs prédictifs<br />
de réponse. Pour les angiosarcomes,<br />
de multiples séries rétrospectives et le profilage<br />
génétique des patients identifiant<br />
des signatures de lésions UV fréquentes<br />
dans les sous-types cutanés ont constitué<br />
la base d’une cohorte d’expansion dans<br />
le double blocus anti-CTLA-4 et anti-PD1.<br />
Sur 16 patients évaluables, le taux de réponse<br />
global était de 25%, mais 3 des 5 patients<br />
atteints d’un angiosarcome du cuir<br />
chevelu/du visage cutané primaire ont<br />
obtenu une réponse confirmée, avec un<br />
taux de survie sans progression à six mois<br />
de 38%.<br />
Prédictions fiables<br />
Ces développements cliniques se font bien<br />
sûr en parallèle d’études biologiques, visant<br />
à identifier des biomarqueurs de réponse.<br />
Le taux de PD1/PDL1 dans les cellules<br />
tumorales ou le microenvironnement<br />
immunitaire n’est pas fiable à ce jour<br />
pour prévoir l’efficacité de l’immunothérapie.<br />
Il en est de même pour les lymphocytes<br />
infiltrant la tumeur appelés TILs.<br />
L’impact prédictif de la charge mutationnelle<br />
tumorale reste à établir, il serait élevé<br />
dans une minorité de sarcomes. Le biomarqueur<br />
le plus prometteur à ce jour est<br />
lié à la présence de structures lymphoïdes<br />
tertiaires dites TLS dans le microenvironnement<br />
tumoral. Une étude associant<br />
pembrolizumab à du cyclophosphamide<br />
métronomique a rapporté une augmentation<br />
du taux de réponses objectives jusqu’à<br />
30% quand les patients sont sélectionnés<br />
sur la présence de TLS.<br />
Au final, même si une minorité de patients<br />
atteints de sarcome peuvent bénéficier<br />
de l’immunothérapie, compte tenu de<br />
la gravité de cette pathologie, il est indispensable<br />
de poursuivre nos efforts pour<br />
identifier ces patients et leur proposer le<br />
traitement le plus efficace intégré dans<br />
une stratégie thérapeutique globale qui<br />
leur soit adaptée.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 49
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Perspectives<br />
Aus der «Praxis»*<br />
Die Gicht und ihr<br />
Management in der<br />
Praxis<br />
Thomas Langenegger 1 , Andreas Krebs 2 , Thomas Rosemann 3 , Thomas Hügle 4<br />
und Johannes von Kempis 5<br />
Hintergrund<br />
Bei der Gicht kommt es als Folge eines anhaltend<br />
erhöhten Serumharnsäurespiegels<br />
zu Ablagerungen von Harnsäurekristallen,<br />
bevorzugt in Gelenken, aber auch<br />
in vielen anderen Geweben wie z. B. Bursae,<br />
Sehnen und Nieren. Epidemiologischen<br />
Studien zufolge stellt die Gicht eine<br />
verbreitete Erkrankung dar, deren Prävalenz<br />
– je nach Land – bei 0,9–2,5 % liegt<br />
[1–3]. Männer sind dabei deutlich häu figer<br />
betroffen als Frauen und die Prävalenz<br />
steigt mit zunehmendem Alter [3]. Daten<br />
aus Grossbritannien und Ita lien machen<br />
deutlich, dass sowohl die Prävalenz als<br />
auch die Inzidenz der Gicht in den vergangenen<br />
Jahren deutlich zugenommen hat<br />
[3]. Eine Hyperurikämie, mit oder ohne<br />
Kristallablagerungen, geht mit einem erhöhten<br />
Risiko für die Entwicklung renaler,<br />
kardiovaskulärer und metabolischer Komplikationen<br />
sowie einer erhöhten kardiovaskulären<br />
und Gesamtmortalität einher<br />
[4, 5]. Anhand einer für die amerikanische<br />
Bevölkerung repräsentativen Stichprobe<br />
konnte gezeigt werden, dass bei Patienten<br />
1<br />
Medizinische Klinik, Zuger Kantonsspital AG,<br />
Baar<br />
2<br />
Rheumatologische Praxis, Kloten und Klinik für<br />
Rheumatologie, Universitätsspital Zürich<br />
3<br />
Institut für Hausarztmedizin, Universität Zürich<br />
4<br />
Service de rhumatologie, Centre hospitalier<br />
universitaire vaudois (CHUV), Lausanne<br />
5<br />
Klinik für Rheumatologie, Kantonsspital<br />
St. Gallen<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Praxis»<br />
(2020; 109 [6] 439–445). mediservice vsao-<br />
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mit einem Serumharnsäurespiegel in der<br />
höchsten Kategorie (≥600 µmol/l) häufig<br />
Komorbiditäten wie eine chronische Niereninsuffizienz<br />
≥ Stadium 2 (bei 86 %), eine<br />
Hypertonie (66 %), eine Adipositas (65 %),<br />
eine Herzinsuffizienz oder ein Diabetes (je<br />
33 %) bestanden und die Inzidenz von<br />
Myokardinfarkten oder Apolexen erhöht<br />
war (23 bzw. 12 %) [6]. Nicht zuletzt ist erwähnenswert,<br />
dass eine Gichterkrankung<br />
mit erheblichen Einschränkungen der Lebensqualität<br />
einhergeht [7]. Unter diesen<br />
Gesichtspunkten kommt dem adäquaten<br />
Management der Hyperurikämie bei<br />
Gichtpatienten, neben der Behandlung<br />
der akuten Gichtattacke, eine grosse Bedeutung<br />
zu.<br />
Diagnose der akuten Gichtattacke<br />
In den meisten Fällen präsentieren sich<br />
Gichtpatienten mit einer akuten Monarthritis;<br />
in 50 % der Fälle ist das Grosszehengrundgelenk<br />
(Podagra) betroffen (Abbildung<br />
1). Aber auch das Knie sowie das<br />
obere Sprunggelenk stellen klas sische<br />
Gicht-Lokalisationen dar (in 10–15 % der<br />
Fälle). Klinisch zeigt sich neben der Arthritis<br />
häufig eine ausge prägte periartikuläre<br />
Schwellung und Rötung, sodass die<br />
Abgrenzung zu einem Infekt (septische<br />
Arthritis oder Erysipel) in der Praxis oft<br />
schwierig ist (Abbildung 2). Als diagnostischer<br />
Goldstandard bei Gicht wird der<br />
Nachweis der Kristalle in der Gelenksflüssigkeit<br />
durch die Polarisationsmikroskopie<br />
angegeben, wobei die Sensitivität des<br />
Kristallnachweises sehr laborabhängig ist<br />
und zwischen 60 und 80 % liegt [8–10]. Die<br />
Gelenkspunktion dient gleichzeitig auch<br />
Abbildung 1. Akuter Gichtanfall eines Grosszehengrundgelenks.<br />
zum Ausschluss einer septischen Arthritis.<br />
Im Wei teren können bildgebende Verfahren<br />
diagnostisch hilfreich sein. Dabei<br />
ist vor allem der hochauflösende Ultraschall<br />
(typische Doppelkonturen) von<br />
Nutzen (Abbildung 3). In diagnostisch unklaren<br />
Situationen, vor allem bei längerer<br />
Krankheitsdauer, kann die Dual-Energy-Computertomografie<br />
(DECT) Uratablagerungen<br />
abbilden (Abbildung 4). Das<br />
konventionelle Röntgen spielt bei der akuten<br />
Gicht keine Rolle, kann aber beim Vorliegen<br />
einer chronisch tophösen Gicht<br />
spezifische Destruktionen (z. B. Erosionen<br />
in Form von «Overhanging Edges») darstellen.<br />
Von der EULAR (European League<br />
Against Rheumatism) und dem ACR<br />
(American College of Rheumatology) wurden<br />
gemeinsam verschiedene klinische<br />
Parameter definiert, die im Alltag die Diagnose<br />
einer Gicht ohne Mikroskopie ermöglichen<br />
sollen. Allerdings weisen diese<br />
Kriterien eine geringere Sensitivität und<br />
Spezifität auf als der Kristallnachweis [11].<br />
Die EULAR empfiehlt in ihren aktuellen<br />
Richtlinien, dass jeder Gichtpatient zu-<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 51
Perspectives<br />
Medikamente sind in der Indikation akutem<br />
Gichtschub off-label und bedürfen<br />
einer Kostengutsprache der Krankenkasse.<br />
Die Wahl des oralen Medikaments sollte<br />
auf allfällig vorliegenden Kontraindikationen,<br />
den Erfahrungen des Pa tienten bei<br />
früheren At tacken, der Zeit seit Beginn der<br />
Attacke und der Anzahl und Art der betroffenen<br />
Gelenke basieren [12].<br />
Abbildung 2. Beispiele einer Gicht-Oligoarthritis<br />
der Hand. Klinisch imponiert jeweils eine<br />
starke Weichteilschwellung und -Rötung im<br />
Bereich des Handrückens, die leicht mit einem<br />
Erysipel verwechselt werden kann. Im Ultraschall<br />
zeigte sich bei beiden Patienten jeweils<br />
eine MCP- und PIP-Arthritis. Im unteren Bild ist<br />
eine tophöse Gicht zu sehen; im Aspirat<br />
Nachweis von Tophusmaterial voller Uratkristalle<br />
(Bildausschnitt).<br />
dem systematisch auf das Vorliegen assoziierter<br />
Komorbiditäten und kardiovaskulärer<br />
Risikofaktoren untersucht werden<br />
sollte [12].<br />
Management der akuten Gichtattacke<br />
Eine akute Gichtattacke sollte möglichst<br />
rasch nach Auftreten der ersten Symptome<br />
pharmakologisch behandelt werden<br />
[8]. Aktuelle Richtlinien empfehlen dazu<br />
nicht-stero idale Antirheumatika (NSAR),<br />
perorale Steroide in einer Dosierung von<br />
20–40 mg Prednisonäquivalent für 3–6<br />
Tage oder Colchizin 6 [8, 12]. Die Infiltration<br />
von Kor tikoiden ist bei der Gicht-Monarthritis<br />
besonders schnell hilfreich und<br />
kann auch bei dem Podagra durchgeführt<br />
werden. Sind NSAR, Steroide und Colchizin<br />
6 kontraindiziert, wie z. B. bei Diabetikern<br />
mit fortgeschrittener Niereninsuffizienz,<br />
kann in Zusammenarbeit mit einem<br />
Rheumatologen ausnahmsweise off-label<br />
ein Interleukin-1-Hemmer (Anakinra oder<br />
Canakinumab) subkutan eingesetzt werden<br />
[12]. Canakinumab (Ilaris®) ist in der<br />
Schweiz zur Behandlung von sel tenen periodischen<br />
Fiebersymptomen zugelassen;<br />
Anakinra (Kineret®) jedoch nicht. Beide<br />
6<br />
In der Schweiz nicht zugelassen,<br />
über Apotheken erhältlich.<br />
Management der Hyperurikämie<br />
Nicht-medikamentöse Massnahmen<br />
Verschiedene Arbeiten zeigten, dass Lebensstil-<br />
und Ernährungsfaktoren das Risiko<br />
für das Entstehen einer Hyperurikämie<br />
bzw. Gicht beeinflussen [13]. Deshalb<br />
sollte das Management der Patienten<br />
neben den medikamen tösen auch<br />
nicht-medikamentöse Massnahmen beinhalten.<br />
Internationale Richtlinien empfehlen<br />
in diesem Zusammenhang, dass<br />
Patienten mit Hyperurikämie/Gicht ihren<br />
Konsum von purinreichen Nahrungsmitteln<br />
wie Fleisch oder Meeresfrüchte einschränken<br />
und als Proteinquellen fettreduzierte<br />
Milchprodukte bevorzugen sollten<br />
[12, 14]. Auch sollte möglichst auf Alkohol<br />
(v. a. Bier und Spiri tuosen) und<br />
fruktosehaltige Süssgetränke sowie<br />
Fruchtsäfte verzichtet, dafür aber genügend<br />
Wasser getrunken werden. Regelmässigem<br />
Kaffeekonsum und Kirschsaft<br />
wird ein protektiver Effekt zugeschrieben.<br />
Bei Adipositas ist eine Reduktionsdiät<br />
sinnvoll. Allerdings kann mit nicht-medikamentösen<br />
Massnahmen allein die Harnsäure<br />
meist nicht um mehr als 100 µmol/l<br />
gesenkt werden. In Anbetracht der hohen<br />
Prävalenz kardiovaskulärer Erkrankungen<br />
bei Gichtpatienten sind Lebensstilund<br />
Ernährungsmodifikationen gleichzeitig<br />
auch als Teil der kardiovaskulären<br />
Prävention anzusehen.<br />
Medikamentöse Therapie<br />
der Hyperurikämie<br />
Therapieindikation und Zielwert<br />
Die EULAR empfiehlt, bei jedem Patienten<br />
mit definitiver Gichtdiagnose den Einsatz<br />
einer harnsäuresenkenden Therapie<br />
(ULT, Urate-Lowering Therapy) in Betracht<br />
zu ziehen und mit den Betroffenen<br />
zu diskutieren [12]. Eine ULT ist auf jeden<br />
Fall indiziert bei Patienten mit zwei oder<br />
mehr Gichtanfällen pro Jahr sowie bei<br />
Vorliegen von Tophi, einer Urat-Arthropathie<br />
und/oder Nierensteinen. Zielwert der<br />
Therapie ist ein Serumharnsäurespiegel<br />
von
Perspectives<br />
reich behandelten Gichtpatienten kam es<br />
in einer Langzeitstudie innerhalb von fünf<br />
Jahren zu einem Rezidiv [15]. Es ist besonders<br />
wichtig, die Patienten darauf hinzuweisen,<br />
dass das Einleiten einer ULT akute<br />
Attacken auslösen kann [8]. Solche Attacken<br />
treten in den ersten drei Monaten der<br />
Therapie am häufigsten auf, sind aber<br />
über einen Zeitraum von bis zu sechs<br />
Monaten möglich. Daher wird für die<br />
ersten drei bis sechs Monate einer ULT<br />
der Einsatz einer Prophylaxe mit NSAR,<br />
Colchizin 6 (0,5–1 mg täglich) oder niedrig<br />
dosierten Kortikoiden empfohlen [8].<br />
Colchizin kann über die internationale<br />
Apotheke bezogen werden, da es regulär<br />
leider in der Schweiz nicht mehr erhältlich<br />
ist. Eine Dosisanpassung bei Nieren- und<br />
Leberinsuffizienz ist notwendig. Cave: Interaktion<br />
mit Hemmern des Cytochrom<br />
3A4 wie Proteaseinhibitoren, Calciumantagonisten<br />
und Antimykotika Typ Triazole.<br />
Selten, aber potenziell gefährliche Nebenwirkungen<br />
sind Hepato-, Myot- und<br />
Myleotoxozität. Durch eine schrittweise<br />
Erhöhung der ULT-Dosis kann möglicherweise<br />
die Anfallsrate reduziert und bei Allopurinol<br />
auch das Auftreten von allergischen<br />
Nebenwirkungen vermindert werden<br />
[16].<br />
Xanthinoxidase-Hemmer<br />
In aktuellen Therapierichtlinien wird als<br />
Erstlinien-ULT ein Xanthinoxidasehemmer<br />
(Allopurinol, Febuxostat) empfohlen<br />
[8, 12, 14]. Während die ACR Allopurinol<br />
und Febuxostat als gleichwertige Optionen<br />
beurteilt, gibt die EULAR bei Patienten<br />
ohne eingeschränkte Nierenfunk tion<br />
Allopurinol den Vorzug. Die Startdosis<br />
von Allopu rinol liegt bei 100 mg/Tag, sie<br />
sollte alle zwei bis fünf Wochen um<br />
100 mg/Tag erhöht werden, bis der Harnsäurezielwert<br />
erreicht ist [8]. Entgegen<br />
einer weit verbreiteten Meinung liegt<br />
die maximal mögliche Allopurinol-Dosis<br />
nicht bei 300 mg/Tag. Untersuchungen<br />
haben gezeigt, dass weniger als 50 % der<br />
Patienten den Serumharnsäurezielwert<br />
mit einer Allopurinol-Dosis von 300 mg/<br />
Tag erreichen [17]. Falls notwendig, sollte<br />
und kann daher bei Patienten, bei denen<br />
keine Einschränkung der Nierenfunktion<br />
vorliegt, die Allopurinol-Dosis langsam<br />
auf bis zu 900 mg gesteigert werden, dies<br />
stets unter engmaschiger Kontrolle [8].<br />
Bei Patienten mit eingeschränkter Nierenfunktion<br />
sollte die Allopurinol-Dosis<br />
der Kreatinin-Clearance angepasst werden<br />
[12]. Sollte sich die Nierenfunk tion unter<br />
der Allopurinol-Therapie verbessern,<br />
Zusammenfassung<br />
Bei Gicht steht im klinischen Alltag meist die akute Attacke im Vordergrund. Als diagnostischer<br />
Goldstandard gilt dabei der Kristallnachweis in der Gelenksflüssigkeit mittels<br />
Polarisationsmikroskopie. Auch bildgebende Verfahren wie der hochauflösende Ultraschall<br />
sind von Nutzen. Zur Behandlung der akuten Gichtattacke dienen nicht-steroidale<br />
Antirheumatika, Steroide und Colchizin (in der Schweiz nicht zugelassen, über Apotheken<br />
erhältlich). Ebenso wichtig wie Diagnose und Therapie der akuten Attacke ist aber<br />
die langfristige Behandlung der Hyperurikämie, um so weitere Gichtschübe sowie mögliche<br />
renale, kardiale oder metabolische Komplikationen zu verhindern. Daher sollte bei<br />
bestätigter Gichtdiagnose neben nicht-medikamentösen Massnahmen auch eine harnsäuresenkende<br />
Therapie, mit dem Zielwert von
Perspectives<br />
Urikosurika<br />
In den aktuellen Richtlinien werden Urikosurika<br />
(Pro Urikosurikaeh benecid, Lesinurad<br />
7 ) als Zweitlinientherapie empfohlen,<br />
allein oder in Kombination mit Allopurinol<br />
[8, 12]. Da sie die Harnsäure-Ausscheidung<br />
über die Niere fördern, sollten<br />
sie bei Patienten mit einem Nierenstein in<br />
der Anamnese nicht eingesetzt werden<br />
[8, 14]. Zu Beginn beträgt die empfohlene<br />
Tagesdosis von Probenecid 2 × 250 mg,<br />
nach einer Woche 2 × 500 mg. Lesinurad ist<br />
in Kombination mit Allopurinol indiziert,<br />
falls die Serumharnsäure-Zielwerte mit Allopurinol<br />
allein nicht erreicht werden [24].<br />
Die empfohlene Dosis von Lesinurad beträgt<br />
200 mg 1 × täglich (morgens), nur in<br />
Kombination mit Allopurinol.<br />
7<br />
Lesinurad ist in der Schweiz nicht mehr<br />
verfügbar.<br />
Key messages<br />
– Gichtpatienten sollten auch auf<br />
das Vorliegen renaler, kardialer<br />
und metabolischer Erkrankungen<br />
untersuchtwerden.<br />
– Akute Gichtattacken können primär<br />
mit nicht-steroidalen Antirheumatika,<br />
Steroiden und Colchizin<br />
6 behandelt werden.<br />
– Bei definitiver Gichtdiagnose und<br />
gescheiterten Lifestyle-Modifikationen<br />
sollte eine harnsäuresenkende<br />
Therapie, mit dem Zielwert von<br />
Perspectives<br />
der Adhärenz [12]. Gichtpatienten sollten<br />
ihren aktuellen und vor allem auch den<br />
angestrebten Harnsäurewert kennen, so<br />
wie praktisch jeder Hypertoniker über seinen<br />
Blutdruck oder jeder Diabetiker über<br />
den Blutzuckerwert Bescheid weiss. Untersuchungen<br />
konnten zeigen, dass durch<br />
eine individualisierte Patienteninformation<br />
und den Einbezug des Pa tienten in<br />
Therapieentscheide eine sehr gute Adhärenz<br />
und Persistenz mit der Therapie über<br />
einen längeren Zeitraum erreicht werden<br />
kann [32].<br />
Fazit<br />
Das Spektrum der Gicht reicht von der einmaligen<br />
Monarthritis bis hin zur chronischen,<br />
schwerwiegenden Erkrankung. Sie<br />
ist mit teilweise massiven Einschränkungen<br />
der Lebensqualität, renalem Funktionsverlust<br />
und erhöhter kardiovaskulärer<br />
Morbidität und Mortalität assoziiert. Sie<br />
lässt sich jedoch – bis auf wenige Ausnahmen<br />
– gut behandeln. Neben der Therapie<br />
der akuten Attacke gehört die langfristige<br />
Senkung des Serumharnsäurespiegels auf<br />
einen Wert von
Perspectives<br />
Literatur (Fortsetzung)<br />
[23] Fachinformation<br />
Adenuric ® (Febuxostat). www.<br />
swissmedicinfo.ch; letzter<br />
Zugriff: 24.02.2020.<br />
[24] Fachinformation<br />
Zurampic ® (Lesinurad). www.<br />
swissmedicinfo.ch; letzter<br />
Zugriff: 24.02.2020.<br />
[25] Annemans L,<br />
Spaepen E, Gaskin M, et al.:<br />
Gout in the UK and Germany:<br />
prevalence, comorbidities and<br />
management in general<br />
practice 2000–2005. Ann<br />
Rheum Dis 2008; 67: 960–966.<br />
[26] Roddy E, Zhang W,<br />
Doherty M: Concordance of<br />
the management of chronic<br />
gout in a UK primary-care<br />
population with the EULAR<br />
gout recommendations. Ann<br />
Rheum Dis 2007; 66: 1311–1315.<br />
[27] Harrold LR, Mazor<br />
KM, Negron A, Ogarek J, et al.:<br />
Primary care providers’<br />
knowledge, beliefs and<br />
treatment practices for gout:<br />
results of a physician<br />
questionnaire. Rheumatology<br />
(Oxford) 2013; 52: 1623–1629.<br />
[28] Kuo CF, Grainge<br />
MJ, Mallen C, et al.: Eligibility<br />
for and prescription of<br />
urate-lowering treatment in<br />
patients with incident gout in<br />
England. JAMA 2014; 312:<br />
2684–2686.<br />
[29] Cottrell E, Crabtree<br />
V, Edwards JJ, Roddy E:<br />
Improvement in the<br />
management of gout is vital<br />
and overdue: an audit from<br />
a UK primary care medical<br />
practice. BMC Family Practice<br />
2013;14: 170.<br />
[30] Yin R, Li L, Zhang<br />
G, et al.: Rate of adherence to<br />
urate-lowering therapy among<br />
patients with gout: a<br />
systematic review and<br />
meta-analysis. BMJ Open<br />
2018; 8: e017542.<br />
[31] Khanna PP,<br />
Shiozawa A, Walker V, et al.:<br />
Health-related quality of life<br />
and treatment satisfaction in<br />
patients with gout: results<br />
from a cross-sectional study in<br />
a managed care setting.<br />
Patient Prefer Adherence 2015;<br />
9: 971–981.<br />
[32] Abhishek A,<br />
Jenkins W, La-Crette J,<br />
Fernandes G, et al.: Long-term<br />
persistence and adherence on<br />
urate-lowering treatment can<br />
be maintained in primary<br />
care-5-year follow-up of a<br />
proof-of-concept study.<br />
Rheumatology (Oxford) 2017;<br />
56: 529–533.<br />
Im Artikel verwendete Abkürzungen<br />
ACR American College of Rheumatology<br />
DECT Dual-Energy-Computertomografie<br />
EULAR European League Against Rheumatism<br />
NSAR Nicht-steroidales Antirheumatikum<br />
ULT Harnsäuresenkende Therapie<br />
(Urate-Lowering Therapy)<br />
Manuskript eingereicht: 12.11.2019<br />
Manuskript akzeptiert: 20.01.2020<br />
Interessenskonflikt: Der Autor ist Referent und<br />
Advisor der Firma Menarini.<br />
Dr. med. Thomas Langenegger<br />
Leitender Arzt Rheumatologie/Osteoporose<br />
Medizinische Klinik<br />
Zuger Kantonsspital AG<br />
Landhausstrasse 1<br />
6340 Baar<br />
thomas.langenegger@zgks.ch<br />
Antworten zu den Lernfragen:<br />
1. Antworten a) und c) sind korrekt.<br />
2. Antworten b) und c) sind korrekt.<br />
3. Alle Antworten sind korrekt.<br />
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ZürichseeWerbeAG_190x134_CH-FR-DE-IT.indd 1 6/22 vsao 24.04.19 /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 14:01
Perspectives<br />
Mission en Suisse<br />
Médecin urgentiste<br />
au camp fédéral<br />
Severin Baerlocher v/o Dito, médecin-assistant en médecine interne générale, Hôpital cantonal de St-Gall<br />
Photos: màd<br />
«Quoi? Tu vas travailler<br />
deux semaines pendant tes<br />
vacances? En rotation? –<br />
Tu as perdu la tête?» C’est<br />
ainsi qu’ont réagi la plupart de mes<br />
collègues de travail lorsqu’ils ont appris<br />
comment j’allais passer mes vacances<br />
d’été cette année. J’avais en effet choisi<br />
de rejoindre le camp fédéral (CaFé) du<br />
Mouvement Scout de Suisse, qui n’a lieu<br />
qu’une fois par génération. Depuis le<br />
dernier CaFé, il y a 14 ans, j’étais déjà<br />
persuadé que je m’engagerais comme<br />
médecin lors du prochain. Et voilà comment,<br />
en <strong>2022</strong>, je me suis retrouvé dans<br />
cette belle région du Valais, plus précisément<br />
dans la vallée de Conches, pour le<br />
plus grand camp scout que la Suisse ait<br />
jamais connu. En l’espace de quatre<br />
semaines, un village de tentes pouvant<br />
accueillir 35 000 personnes a été monté<br />
et démonté, avec toutes les commodités:<br />
poste, journal, centre logistique, station<br />
radio, bars et cafés. On y a même installé<br />
un sauna et, bien sûr, la clinique d’urgence<br />
locale.<br />
Le médecin de famille saint-gallois<br />
Raphael Stolz a organisé et planifié le<br />
service des urgences et coordonné, avec<br />
Evelyn Dähler, les plus de 70 médecins<br />
bénévoles engagés pour prêter assistance<br />
aux scouts et louveteaux. <strong>No</strong>us étions<br />
parfaitement équipés, notamment grâce à<br />
l’aide de l’armée suisse et à l’initiative de<br />
particuliers: on a fait des radios, traité des<br />
cas d’anaphylaxie en salle de réanimation<br />
et soigné des bobos, petits et grands,<br />
dans une vingtaine de couchettes.<br />
Un service de secours complet était<br />
fourni pour couvrir toute la superficie du<br />
camp sur 5 kilomètres et assurer les soins<br />
en toutes circonstances. Les premiers<br />
secours étaient prodigués aux malades<br />
ou aux blessés par des Rapid Responders<br />
en quad et, comme dans le reste de la<br />
Suisse, des ambulanciers ou un médecin<br />
urgentiste étaient déployés selon le type<br />
Médecins urgentistes avec foulards scouts, Dito et Audax – toujours prêts!<br />
d’urgence. Heureusement, aucun incident<br />
grave n’a été déploré. L’équipe<br />
médicale d’urgence est intervenue principalement<br />
pour des convulsions (généralement<br />
dissociatives) et des réactions<br />
anaphylactiques.<br />
Le concept prévoyait que les services<br />
de secours et d’urgence soient également<br />
à la disposition de la population locale<br />
et déployés en cas d’urgence. <strong>No</strong>us avons<br />
ainsi reçu des patients de tous âges, du<br />
plus jeune participant au camp, un bébé<br />
de six semaines, à des scouts octogénaires.<br />
Et avec les 5000 à 7000 visiteurs<br />
quotidiens, nous avons pu nous confronter<br />
à des pathologies que l’on ne<br />
rencontre habituellement que dans<br />
les hôpitaux centraux.<br />
Les cérémonies qui rassemblaient<br />
près de 20 000 scouts devant la scène<br />
principale ont fait partie des moments les<br />
plus redoutés. Heureusement, le calme<br />
est resté de mise pendant ces représentations;<br />
les scouts ne font pas la fête comme<br />
les festivaliers tels que nous les connaissons.<br />
Et une partie de l’équipe de direction<br />
ne s’octroyait une bière qu’en fin de<br />
journée, lorsque les plus jeunes participants<br />
étaient couchés.<br />
Permanence lors des cérémonies.<br />
Ici, la cérémonie d’ouverture<br />
A aucun moment, je n’ai vécu ces<br />
deux semaines, pendant lesquelles j’ai<br />
réalisé près de 5000 consultations,<br />
comme un travail. Deux semaines remplies<br />
de souvenirs scouts, de nouvelles<br />
amitiés au sein d’une super équipe et la<br />
certitude qu’avec la motivation nécessaire,<br />
on peut déplacer des montagnes.<br />
A dans 14 ans!<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 57
mediservice<br />
Boîte aux lettres<br />
Perte de clés – qui<br />
paie le remplacement<br />
des serrures?<br />
Il y a deux ans, j’ai perdu une clé<br />
de mon appartement. Alors que<br />
je vais remettre les clés de mon<br />
appartement, le propriétaire<br />
exige que je fasse remplacer les serrures<br />
à mes frais. Il se réfère à une<br />
clause du bail. A-t-il le droit de le faire<br />
et comment suis-je assuré?<br />
En vertu du contrat de bail, vous êtes en<br />
principe responsable de tous les dommages<br />
résultant de vos actes ou de votre<br />
négligence. Outre le fait de remplacer la<br />
clé perdue, le propriétaire peut aussi<br />
exiger le remplacement des serrures.<br />
La question de savoir si ce changement<br />
est nécessaire dépend des circonstances<br />
dans lesquelles vous avez perdu la<br />
clé. Si vous avez perdu la clé à proximité<br />
de l’appartement, le risque qu’une<br />
personne mal intentionnée se serve de la<br />
clé pour accéder à votre logement et le<br />
cambrioler sera considérable. Dans ce<br />
cas, le changement des serrures devrait<br />
être qualifié de demande légitime de la<br />
part du propriétaire. La plupart des<br />
assurances responsabilité civile privée<br />
couvrent les coûts résultant de cette<br />
opération, même si certaines limitent le<br />
montant maximal. De plus, une franchise<br />
sera déduite du montant. Et l’assurance<br />
peut réduire les prestations si la perte de<br />
la clé résulte d’une négligence du locataire.<br />
son propriétaire. Dans ce cas, l’assurance<br />
responsabilité civile privée assurerait<br />
votre protection juridique en qualifiant la<br />
mesure d’injustifiée et en refusant, en<br />
votre nom vis-à-vis du propriétaire, le<br />
changement des serrures et en réduisant<br />
ses prétentions au seul remplacement de<br />
la clé. Le contrat de bail peut cependant<br />
prévoir que le locataire doit, s’il perd une<br />
clé, dans tous les cas assumer les frais<br />
pour le remplacement des serrures. Cet<br />
accord contractuel (en principe autorisé)<br />
dépasse la responsabilité civile légale.<br />
Votre assurance responsabilité civile<br />
privée n’est donc pas tenue d’allouer des<br />
prestations: dans ce cas de figure, votre<br />
assureur n’allouera aucune prestation<br />
pour le remplacement des serrures.<br />
La valeur actuelle est déterminante<br />
De plus, vous devez savoir que dans le<br />
droit de la responsabilité civile, seule la<br />
valeur actuelle est due et non pas la<br />
valeur à neuf. Il s’agit donc de la valeur<br />
d’une chose en tenant compte de l’âge<br />
et de l’usure au moment où survient le<br />
sinistre. Suivant l’âge des serrures, vous<br />
pourrez donc faire valoir l’amortissement<br />
vis-à-vis du propriétaire. La durée de<br />
vie d’une serrure est estimée à environ<br />
25 ans. Si la serrure a 13 ans au moment<br />
où elle doit être remplacée, vous ne<br />
devrez vous acquitter que de la moitié<br />
des frais encourus.<br />
(Guide des assurances ASA/SVV Archives)<br />
Changer les serrures n’est pas<br />
indispensable<br />
Si vous avez perdu votre clé à l’étranger<br />
pendant vos vacances, le changement<br />
des serrures pourrait être considéré<br />
comme disproportionné et superflu, si la<br />
clé ne portait aucune marque distinctive<br />
permettant de conclure à l’identité de<br />
Photo: Adobe Stock<br />
58<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
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d’assurance en ligne – pour<br />
les particuliers aussi<br />
Les particuliers peuvent eux aussi être victimes de piratages,<br />
d’escroqueries sur Internet ou d’hameçonnage. Il s’agit de risques<br />
majeurs – et voici comment les couvrir.<br />
Marco Feuz, gestionnaire de produits Assurance habitation chez Zurich Suisse<br />
Commander un livre sur le Net,<br />
rechercher une définition sur<br />
Google ou lire l’édition en ligne<br />
d’un quotidien – Internet<br />
forme partie intégrante du quotidien de la<br />
plupart des gens. Selon l’Office fédéral de<br />
la statistique, 89% de la population suisse<br />
âgée de 14 ans ou plus utilisait régulièrement<br />
Internet en 2020. Concernant la<br />
tranche d’âge des moins de 50 ans, ce<br />
chiffre avoisine les 100% et même chez les<br />
plus de 70 ans, 53% se connectent encore<br />
régulièrement.<br />
Surfer sur Internet comporte des<br />
risques<br />
Ce que beaucoup d’entre nous ignorent:<br />
chaque fois qu’un utilisateur surfe sur Internet,<br />
il établit systématiquement une<br />
connexion avec d’autres ordinateurs et<br />
relie son appareil, que ce soit son ordinateur<br />
portable, sa tablette ou son smartphone,<br />
au monde extérieur. Mais attention,<br />
car en surfant sur le World Wide Web,<br />
vous pouvez tomber sur des escrocs – les<br />
cybercriminels ont depuis longtemps<br />
identifié le réseau comme un business<br />
très lucratif et s’attaquent non seulement<br />
aux entreprises, mais aussi aux particuliers.<br />
Dangers liés aux virus, à la fraude ou<br />
au phishing<br />
Si vous êtes victime d’un virus informatique,<br />
il vous faudra généralement faire<br />
appel à un expert. Celui-ci supprimera le<br />
logiciel malveillant, réinitialisera les programmes<br />
et idéalement, il pourra restaurer<br />
vos données personnelles à partir de la<br />
sauvegarde. Faire ses achats en ligne com-<br />
Photos: Adobe Stock; màd<br />
60<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
mediservice<br />
porte également des risques. Il peut par<br />
exemple arriver que des articles commandés<br />
sur Internet soient endommagés ou<br />
ne soient pas du tout livrés. Il arrive parfois,<br />
qu’après avoir réservé une location<br />
de vacances sur Internet, qu’on ait de<br />
mauvaises surprises en arrivant sur place<br />
en constatant qu’il s’agit d’une arnaque.<br />
La situation peut être encore plus dramatique<br />
si un pirate informatique parvient à<br />
accéder à votre e-banking et à se faire virer<br />
une somme d’argent importante depuis<br />
votre compte, argent qui disparaît ensuite<br />
dans la «toile nébuleuse» d’Internet.<br />
Cinq conseils pour améliorer la<br />
sécurité informatique<br />
1. Veillez à ce que votre système d’exploitation<br />
soit toujours à jour, car les pirates<br />
informatiques s’attaquent aux points<br />
faibles des logiciels.<br />
2. Installez des programmes antivirus qui<br />
détecteront et bloqueront les logiciels<br />
malveillants.<br />
3. Utilisez des mots de passe intelligents<br />
qui combinent des caractères spéciaux,<br />
des chiffres et des lettres, qui comportent<br />
au moins huit caractères et dans<br />
lesquels votre nom ne figure pas.<br />
4. Sensibilisez vos collaborateurs et informez-les<br />
sur le phishing, par exemple.<br />
En effet, les internautes sont la porte<br />
d’entrée dans quasiment tous les cas de<br />
cyberattaques.<br />
Deux nouvelles cyberassurances de Zurich<br />
Couverture d’assurance contre les cyberattaques et les logiciels malveillants<br />
La nouvelle assurance «Cyber Safe Surf» offre une couverture contre les conséquences<br />
financières des cyberattaques et des logiciels malveillants. Zurich prend en charge les<br />
frais d’élimination du logiciel malveillant, de réinitialisation des programmes et de<br />
restauration de vos données à partir d’une sauvegarde. La somme d’assurance forfaitaire<br />
est fixée à 3000 francs. La prime d’assurance «Cyber Safe Surf» s’élève à 39 francs par an.<br />
Couverture d’assurance en cas d’achats en ligne et d’accès frauduleux aux comptes<br />
L’assurance «Cyber Safe Shop & Pay» intervient si un escroc vole de l’argent sur votre<br />
compte via l’e-banking, si des articles commandés en ligne sont défectueux ou ne sont<br />
pas livrés ou si vous réservez une location de vacances en ligne et que vous êtes victime<br />
d’une arnaque. La somme d’assurance standard s’élève à 3000 francs et la prime annuelle<br />
est de 39 francs. Il est également possible de souscrire des sommes d’assurance<br />
plus élevées.<br />
5. Sauvegardez régulièrement vos données<br />
importantes, par exemple grâce à une<br />
clé USB ou un disque dur externe. Logique,<br />
mais essentiel: la sauvegarde doit<br />
systématiquement être déconnectée du<br />
réseau, afin de rester hors de portée du<br />
virus.<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 61
mediservice<br />
La transformation numérique<br />
du système de santé<br />
Ce qui semblait relever de la science-fiction il y a quelques années<br />
fait aujourd’hui partie de notre quotidien: l’intelligence artificielle progresse<br />
dans tous les domaines de la vie et modifie notre manière de travailler<br />
et de vivre, que ce soit au niveau individuel ou dans la société.<br />
Quels avantages l’intelligence artificielle apporte-t-elle dans la médecine?<br />
Dieter J. Tschan, lic. oec. HSG, Nimeda Consulting GmbH; D r Jörg Tschan, chirurgie orale, Nimeda Consulting GmbH<br />
La transformation numérique<br />
touche la médecine au quotidien.<br />
Aujourd’hui, il ne suffit<br />
plus de proposer un accès gratuit<br />
à un réseau sans fil dans la salle d’attente.<br />
Ce service est devenu la norme<br />
dans presque tous les cabinets. Dans<br />
notre article, nous allons donc présenter<br />
(sans prétendre à l’exhaustivité) les possibilités<br />
numériques qui s’offrent aux cabinets<br />
médicaux, en mettant l’accent sur<br />
l’intelligence artificielle.<br />
Un besoin connu – une nouvelle<br />
solution<br />
L’idée selon laquelle l’homme mise sur<br />
l’assistance technologique pour accomplir<br />
son travail de manière plus efficace, plus<br />
rapide et moins fatigante est aussi vraie<br />
aujourd’hui qu’elle l’était autrefois.<br />
Pour illustrer notre propos, nous prendrons<br />
pour exemple la lessive: bien que<br />
l’on puisse encore aujourd’hui laver ses vêtements<br />
dans une rivière (pour autant que<br />
cela soit encore autorisé), on préfère de<br />
loin le faire avec la machine à laver. Le besoin<br />
fondamental d’avoir des vêtements<br />
propres reste le même, mais la manière<br />
dont nous obtenons ce résultat a fondamentalement<br />
changé au cours des derniers<br />
siècles.<br />
Alors, pourquoi ne pas se servir des<br />
avantages de la technologie moderne pour<br />
le bien de son cabinet? Les nouvelles possibilités<br />
numériques n’apportent pas seulement<br />
une aide dans le domaine des soins<br />
médicaux, mais aussi et surtout dans le<br />
domaine administratif. Les petites améliorations<br />
favorisent non seulement l’efficience,<br />
mais aussi la satisfaction des collaborateurs<br />
en éliminant des tâches souvent<br />
pénibles, répétitives et parfois dangereuses.<br />
<strong>No</strong>us citerons comme exemples<br />
– les services dans le cloud (calendrier en<br />
ligne, accès aux données des patients depuis<br />
chez soi ou à partir de n’importe<br />
quel autre emplacement),<br />
– les rappels automatiques (par exemple<br />
par SMS) pour les rendez-vous,<br />
– les systèmes de saisie du temps de travail<br />
pour les employés qui permettent de travailler<br />
de façon plus flexible et offrent la<br />
possibilité d’effectuer certaines tâches en<br />
télétravail et donc d’utiliser le temps de<br />
travail et le poste de travail disponibles de<br />
manière optimale.<br />
Photo: màd<br />
62<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
mediservice<br />
L’intelligence artificielle<br />
L’intelligence artificielle est probablement<br />
la technologie-clé du 21 e siècle qui influencera<br />
très fortement la vie publique et privée.<br />
On peut comparer cela à l’introduction<br />
de l’électricité à la fin du 19 e siècle. L’intelligence<br />
artificielle aussi est une technologie<br />
de base qui est utilisée systématiquement.<br />
Partout où il faut analyser rapidement de<br />
grands volumes de données et prendre de<br />
«bonnes» décisions sur cette base, l’intelligence<br />
artificielle sera utilisée. Car l’intelligence<br />
artificielle permet en particulier de<br />
prendre de meilleures décisions en «temps<br />
réel», par exemple dans le secteur de la santé<br />
ou dans le trafic. Une forte augmentation<br />
de la productivité grâce à l’intelligence artificielle<br />
est probable (p. ex. optimisation des<br />
processus fondée sur l’intelligence artificielle,<br />
optimisation de processus «end-toend»<br />
avec traitement de gros volumes de<br />
données en temps réel). Ou aussi des assistants<br />
personnels pour le travail ou des applications<br />
privées. Dans le secteur de la<br />
santé, les solutions basées sur l’intelligence<br />
artificielle sont de plus en plus présentes<br />
comme le montrent les exemples suivants<br />
(impact positif de l’intelligence artificielle<br />
dans les cabinets).<br />
1. Informations préalables pour<br />
les médecins<br />
Les symptômes peuvent être soumis à un<br />
examen préalable; les diagnostics préliminaires<br />
ou présomptifs facilitent le diagnostic<br />
médical en mettant à disposition<br />
des données supplémentaires. Dans ce<br />
contexte, l’intelligence artificielle sert de<br />
source de savoir à autoapprentissage et<br />
d’aide à la décision en fournissant des<br />
données pertinentes pour chaque indication<br />
et chaque patient.<br />
2. Aide au diagnostic (deuxième avis)<br />
L’intelligence artificielle livre un<br />
deuxième avis sur le diagnostic sur<br />
la base des données dont elle dispose<br />
(par exemple, aide à l’interprétation<br />
des radiographies, des résultats du<br />
dépistage du cancer de la peau ou des<br />
résultats de laboratoire).<br />
3. Réduction des temps d’attente<br />
L’expertise du médecin combinée à l’interprétation<br />
des symptômes obtenue par<br />
l’intelligence artificielle doit permettre<br />
de poser plus rapidement un diagnostic<br />
tout en réduisant le temps d’attente. Les<br />
patients peuvent ainsi obtenir une première<br />
évaluation de leurs symptômes<br />
avant de consulter le médecin et le médecin<br />
peut mieux se préparer à l’entretien<br />
avec le patient.<br />
L’intelligence artificielle peut cependant<br />
aussi reprendre des tâches administratives<br />
telles que la transcription de documents<br />
médicaux (p. ex. ordonnances,<br />
rapports médicaux, assignations aux<br />
spécialistes, etc.). Les médecins peuvent<br />
alors se concentrer sur leur principale<br />
compétence, celle de traiter les patients,<br />
ce qui améliorera la satisfaction de tous.<br />
4. Traitement à distance professionnel<br />
Traitement à distance de patients, p. ex.<br />
consultation par visioconférence, et<br />
donc élargissement des soins médicaux<br />
à des régions éloignées des centres urbains.<br />
L’intelligence artificielle au cabinet<br />
Vous vous demandez peut-être: «C’est<br />
bien tout cela, mais qu’est-ce que cela signifie<br />
pour moi?» Voici deux exemples<br />
concrets qui sont déjà mis en pratique aujourd’hui<br />
et qui montrent à quoi pourrait<br />
ressembler un avenir assisté par l’intelligence<br />
artificielle.<br />
1. GoForward 1 (Etats-Unis)<br />
GoForward propose des soins médicaux<br />
sur la base d’un tarif forfaitaire. Elle<br />
propose des outils pour la surveillance<br />
biométrique à distance et une prise en<br />
charge assistée. GoForward inclut des<br />
programmes qui traitent de la santé cardiaque,<br />
de la prévention du cancer, de la<br />
gestion du poids et des soins de base.<br />
2. Aaron.ai 2 (Allemagne)<br />
Aaron.ai exploite en Allemagne des répondeurs<br />
téléphoniques basés sur l’intelligence<br />
artificielle. Aaron.ai répond<br />
de manière structurée à tous les appels<br />
lorsque les collaborateurs du cabinet ne<br />
sont pas disponibles.<br />
Conclusion<br />
On n’arrête pas le progrès, en particulier<br />
dans le domaine de la santé. <strong>No</strong>us avons tous<br />
en mémoire l’histoire de l’OFSP et des télécopieurs,<br />
qui a couvert la Suisse de ridicule.<br />
On peut considérer la transformation<br />
numérique comme un danger ou une opportunité.<br />
Si l’on opte pour la deuxième<br />
solution, il existe de nombreuses possibilités<br />
d’agir de manière proactive pour franchir<br />
le pas vers la modernisation. Comme<br />
le disait Jeremias Gotthelf «C’est à la maison<br />
[au cabinet] que doit débuter ce qui va<br />
briller dans la patrie», il ne faut pas abandonner<br />
ces progrès technologiques à la<br />
concurrence ou à l’Etat, mais soi-même<br />
plonger dans les innombrables possibilités<br />
de la transformation numérique. Les<br />
patients vous en seront reconnaissants!<br />
1<br />
https://goforward.com/<br />
2<br />
https://aaron.ai/<br />
A propos de<br />
Nimeda Consulting<br />
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secteur médical. Grâce à notre équipe<br />
interdisciplinaire (médecin et manager),<br />
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Sources sur l’intelligence<br />
artificielle:<br />
[1] Kanadpriya Basu, Ritwik Sinha,<br />
Aihui Ong, and Treena Basu, Artificial<br />
Intelligence: How is It Changing Medical<br />
Sciences and Its Future?, PMC (nih.gov),<br />
(2020).<br />
[2] Limbach Gruppe, Wenn der<br />
Computer mitdenkt: von Telemedizin zu<br />
künstlicher Intelligenz in der Arztpraxis,<br />
Limbach Gruppe, (<strong>2022</strong>).<br />
[3] Medizinische Fakultät FAU,<br />
Wenn KI in der Arztpraxis hilft, Medizinische<br />
Fakultät (fau.de), (2021).<br />
[4] Arzt & Wirtschaft, Künstliche<br />
Intelligenz: Wertvolle Unterstützung für<br />
Ärzte, ARZT & WIRTSCHAFT (arztwirtschaft.de),<br />
(2021).<br />
[5] Jürgen Stüber, Patienten<br />
telefonieren mit einer KI – die Arztpraxis<br />
der Zukunft?, (businessinsider.de), (2020).<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 63
mediservice<br />
La cuisine saine et savoureuse<br />
Carpaccio de bœuf<br />
pour les fêtes<br />
Martina <strong>No</strong>vak, spécialiste SWICA Communication d’entreprise<br />
Photos: màd; Adobe Stock<br />
64<br />
6/22 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
mediservice<br />
Carpaccio de bœuf<br />
Ingrédients<br />
Filet de bœuf<br />
200 g de filet de bœuf<br />
2 cuillères à soupe d’huile d’agrumes<br />
Sel marin<br />
Crème acidulée<br />
180 g de crème acidulée<br />
20 g de moutarde à gros grains<br />
Zeste râpé d’un citron<br />
Sel, poivre<br />
Crumble aux cacahuètes<br />
100 g de cacahuètes salées<br />
40 g de sucre brun<br />
30 g de miel<br />
30 g de beurre<br />
Recette pour 2 personnes<br />
Préparation<br />
Pour le bœuf<br />
Envelopper le filet de bœuf dans du film<br />
alimentaire, comme un saucisson. Faire<br />
un petit nœud à chaque extrémité. Placer<br />
au congélateur pendant 24 heures jusqu’à<br />
ce qu’il soit complètement congelé. Retirer<br />
ensuite le film et couper en tranches<br />
très fines, si possible à l’aide d’une trancheuse.<br />
Faire mariner les fines tranches<br />
dans de l’huile d’agrumes et saupoudrer<br />
d’une pincée de sel.<br />
Pour la crème acidulée<br />
Bien mélanger tous les ingrédients et<br />
assaisonner avec du sel et du poivre.<br />
Mettre ensuite au frais pendant une heure<br />
pour que la crème acidulée se solidifie.<br />
Rabais de primes<br />
multiples<br />
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Pour le crumble aux cacahuètes<br />
Mettre les cacahuètes dans un sac en<br />
plastique et taper à l’aide d’une poêle.<br />
Faire fondre le beurre dans une casserole<br />
et y dissoudre le sucre et le miel. Ajouter<br />
ensuite les cacahuètes et bien mélanger. Il<br />
en résulte une pâte épaisse qui doit être<br />
étalée sur une plaque de cuisson recouverte<br />
de papier sulfurisé. Cuire la masse à<br />
160 °C pendant 10 à 15 minutes (jusqu’à ce<br />
qu’elle caramélise). Retirer ensuite la<br />
plaque du four et la laisser refroidir à<br />
température ambiante. Lorsque la masse<br />
est froide et dure, la hacher grossièrement<br />
au mixeur.<br />
L’organisation de santé SWICA sponsorise l’équipe nationale suisse de cuisine, qui est l’auteur<br />
de cette recette.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 6/22 65
Impressum<br />
Adresses de contact des sections<br />
N o 6 • 41 e année • Décembre <strong>2022</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />
Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />
Téléphone 031 350 44 88<br />
journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />
Kerstin Jost, Fabian Kraxner, Bianca Molnar,<br />
Patricia Palten, Léo Pavlopoulos, Lukas Staub,<br />
Anna Wang<br />
Comité directeur <strong>asmac</strong><br />
Angelo Barrile ( président), <strong>No</strong>ra Bienz<br />
(vice- présidente), Severin Baerlocher,<br />
Christoph Bosshard (invité permanent),<br />
Marius Grädel, Patrizia Kündig, Richard<br />
Mansky, Gert Printzen, Svenja Ravioli,<br />
Patrizia Rölli, Martin Sailer, Jana Siroka,<br />
Clara Ehrenzeller (swimsa)<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli SA, entreprise de communication,<br />
Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,<br />
info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />
BL/BS<br />
VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />
lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />
4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />
sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />
info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />
FR ASMAC section fribourgeoise, Sanae Chemlal, Rue du Marché 36,<br />
1630 Bulle, presidence@asmaf.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
GR<br />
JU<br />
NE<br />
VSAO Sektion Graubünden, Kornplatz 2, 7000 Coire, Samuel B. Nadig,<br />
lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55,<br />
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ASMAC Jura, 6, Chemin des Fontaines, 2800 Delémont,<br />
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ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,<br />
Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />
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SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />
9000 St-Gall, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />
Surber@anwaelte44.ch<br />
Maquette<br />
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Illustration de la page de couverture<br />
Stephan Schmitz<br />
Annonces<br />
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />
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Téléphone 044 928 56 53<br />
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SO<br />
TI<br />
TG<br />
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Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 22 200<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP<br />
<strong>2022</strong>: 21 679 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 1/2023 paraîtra en<br />
février <strong>2022</strong>. Sujet: Fréquence.<br />
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66<br />
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