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L'Essentiel Prépas - n°66 - Décembre 2022

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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DÉCEMBRE <strong>2022</strong> | N° 66<br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

HOMMAGE<br />

Jean-François Fiorina<br />

ENTRETIENS<br />

Quentin Leroux (ADEPPT)<br />

Denis Choimet (UPS)<br />

DÉBAT<br />

« Twitter Influence » de<br />

l’enseignement supérieur <strong>2022</strong><br />

TRANSITION ENVIRONNEMENTALE<br />

Comment former les étudiants<br />

des classes préparatoires<br />

et des écoles de management ?


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ÉDITO + SOMMAIRE<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

PRÉPAS, BACS ET MATHÉMATIQUES<br />

C’est l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Selon les tableaux<br />

liés à la note sur les Prévisions des effectifs dans l’enseignement supérieur<br />

– Rentrées <strong>2022</strong> et 2023 du Système d’information et études statistiques<br />

(SIES) après le choc de 2021 – baisse de 13% des effectifs par<br />

rapport aux anciennes classes préparatoires ECS et ECE – les effectifs<br />

devraient rester globalement stables en classes préparatoires économiques<br />

et commerciales générales (ECG) en <strong>2022</strong> et remonter même un<br />

peu en 2023. En revanche une décrue s’amorce dans les classes préparatoires<br />

scientifiques : -2,5% pour cette dernière rentrée et encore -1,9%<br />

à la rentrée 2023. Enfin les effectifs dans les classes préparatoires littéraires<br />

sont stables.<br />

Pour en parler nous avons interrogé ce mois-ci les présidents de deux associations<br />

de classes préparatoires : Quentin Leroux pour l’ADEPPT (Association de promotion<br />

des classes préparatoires option technologique) et Denis Choimet pour l’UPS. S’ils<br />

n’ont pas connu des difficultés aussi fortes que celles de la filière ECG, les deux présidents<br />

d’association ne ressentent pas moins également les effets de la réforme du<br />

bac général. D’abord parce que les inscriptions en bac technologique souffrent d’un<br />

afflux d’étudiants en bac général. De bons étudiants se détournent donc des bacs<br />

STMG, STL et STID2 qui ouvrent aux classes préparatoires dédiées.<br />

Du côté des classes préparatoires scientifiques les inquiétudes des professeurs<br />

concernent également l’affaiblissement du vivier d’élèves faisant plus de trois<br />

heures de mathématiques par semaine. Nous sommes en effet passés de 330 000<br />

élèves, bacs S et ES confondus, à environ 205 000 ayant opté en terminale pour la<br />

spécialité mathématiques ou l’option mathématiques complémentaires.<br />

Le retour des mathématiques dans le tronc commun obligatoire va-t-il permettre de<br />

relancer l’intérêt des élèves ? Car non seulement les mathématiques sont de retour<br />

mais il y aura plus d’élèves à en faire qu’avant la réforme du bac. La plupart des<br />

élèves de l’ex-série L ne suivaient en effet aucun cours de mathématiques quand<br />

leurs successeurs vont, comme tous les autres n’ayant pas opté pour un enseignement<br />

de spécialité, suivre une heure et demie de cours obligatoires dès la rentrée<br />

2023. Toujours à cette rentrée va être créé un assez étonnant « module de réconciliation<br />

avec les mathématiques » en classe de 2de. Plus largement Pap Ndiaye, le<br />

ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, entend faire de 2023 « l’année de<br />

promotion des mathématiques à l’école ». A suivre…<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

4 • Jean-François Fiorina : disparition d’un<br />

directeur<br />

6 • Inde : la nouvelle frontière de emlyon BS<br />

9 • TBS inaugure son nouveau campus à<br />

Barcelone<br />

PUBLI-INFORMATION<br />

8 • EM politique : l’hybridation dans le cadre<br />

du continuum CPGE / GE et l’engagement<br />

de nos étudiants en politique !<br />

ENTRETIENS<br />

10 • Quentin Leroux, Président de l’ADEPPT<br />

18 • Denis Choimet, Président de l’UPS<br />

DOSSIER<br />

12 • Comment former les étudiants<br />

des classes préparatoires et des écoles<br />

de management ?<br />

DÉBAT<br />

20 • « Twitter Influence » de l’enseignement<br />

supérieur <strong>2022</strong><br />

Le 14 octobre les journées Continuum<br />

CPGE / Grandes écoles auront lieu au<br />

sein des locaux de emlyon BS. L’occasion<br />

d’avancer sur tous ces sujets en réunissant<br />

professeurs de l’APHEC, représentants des<br />

écoles de management, anciens élèves de<br />

classes préparatoires devenus étudiants<br />

de ces mêmes écoles et proviseurs.<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

« L’Essentiel du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo. éditions<br />

Photo de couverture : Essec BS


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

Jean-François Fiorina :<br />

disparition d’un directeur<br />

Il n’était pas le directeur général de Grenoble EM, il<br />

en était le directeur général adjoint, mais il l’incarnait<br />

plus que tout autre. La disparition, le mercredi 16 novembre<br />

dernier à l’âge de 58 ans, de Jean-François<br />

Fiorina affecte profondément l’ensemble de la communauté<br />

des écoles de management. Grenoble EM, où il<br />

avait passé 23 ans, l’Ipag, dont il venait de prendre la<br />

direction, la Conférence des Grandes écoles (CGE), où il<br />

venait de lancer le Prix CGE de l’Innovation, les classes<br />

préparatoires EC, qu’il avait reçues en juin dernier sur<br />

son campus grenoblois, tous respectaient ce grand<br />

connaisseur des écoles et ses analyses.<br />

Toujours sur la brèche, passionné, il se démenait jour<br />

et nuit pour les écoles qu’il dirigeait et dans lesquelles<br />

tous savaient pouvoir compter sur lui : personnels,<br />

professeurs, étudiants. Passionné de géopolitique, il<br />

tweetait très régulièrement à ce sujet.<br />

Les professeurs des classes préparatoires EC, réunis<br />

par l’Aphec sur le campus de GEM en juin dernier pour<br />

fêter les 50 ans de l’association, garderont longtemps le<br />

souvenir de ces journées et de l’accueil de Jean-François<br />

Fiorina. Jean-François tu nous manques.<br />

O. R<br />

Jean-François Fiorina a fait l’essentiel de sa carrière<br />

dans l’enseignement supérieur, d’abord en tant que<br />

professeur à l’IDRAC, en parallèle de ses activités de<br />

consultant international, puis à l’ESC Amiens, dont il fut<br />

directeur du programme Grande école et des relations<br />

internationales de 1997 à 2000. En 2000, il rejoint<br />

Grenoble Ecole de Management où il occupe différents<br />

postes dont celui de directeur de l’ESC pendant 9 ans,<br />

avant d’être nommé directeur général adjoint du groupe<br />

en 2012. Pendant vingt-deux ans il aura profondément<br />

remodelé Grenoble EM en donnant un poids majeur aux<br />

questions géopolitiques.<br />

4


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

Inde : la nouvelle frontière<br />

de emlyon BS<br />

Déjà présente à Bhubaneswar et Mumbai, l’Inde est<br />

plus que jamais la nouvelle frontière de emlyon<br />

qui vient de signer un nouveau partenariat<br />

avec la O.P Jindal Global University (JGU) de<br />

Delhi. Dans ce cadre, emlyon et JGU proposeront aux<br />

étudiantes et étudiants des programmes d’échanges<br />

internationaux et des double-diplômes multidisciplinaires<br />

avec les nombreuses écoles de la Global University.<br />

Les professeurs mèneront également des projets de<br />

recherche communs.<br />

Forte de plus de 9 000 étudiants, seule université<br />

privée indienne classée dans le top 700 du classement<br />

de QS, JGU propose des formations en droit comme<br />

en affaires et gestion ou encore Santé publique et<br />

développement humain.<br />

Le 20 octobre <strong>2022</strong> à Mumbai, emlyon a également<br />

inauguré son makers lab au sein du St Xavier College au<br />

sein duquel elle est implantée depuis 2018. Le makers<br />

lab est un atelier de prototypage qui offre différentes<br />

ressources aux étudiantes et étudiants : découpeuse<br />

laser, imprimantes 3D, machine à broder, iMac équipé<br />

de logiciels et écrans intelligents...<br />

L’évolution de l’actionnariat et l’augmentation de<br />

capital de emlyon BS ont été confirmées et officialisées<br />

le 23 novembre. P-DG du groupe SNCF de 2008 à 2019,<br />

Guillaume Pepy a été nommé président de son conseil<br />

de surveillance.<br />

Brésil : SKEMA a inauguré sa<br />

« SKEMA Law School for Business »<br />

C’est une étape complémentaire dans sa<br />

volonté de devenir une « Comprehensive<br />

school ». SKEMA Business School<br />

a inauguré le 28 octobre <strong>2022</strong> au Brésil,<br />

sur son campus de Belo Horizonte, son<br />

école de droit SKEMA Law School for<br />

Business s’articule autour de plusieurs<br />

programmes et cours en ligne :<br />

un Bachelor en 5 ans en administration<br />

des affaires reconnu par l’Etat qui prépare<br />

les étudiants au droit judiciaire, droit des<br />

technologies et droit des affaires ;<br />

quatre Master of Science (MSc) croisant<br />

plusieurs spécialisations : droit numérique,<br />

droit judiciaire et technologie, droit<br />

des startups, IA, blockchain ;<br />

un « nano degree » sur le thème « droit<br />

et intelligence artificielle » (cours grand<br />

public en ligne) .<br />

Naissance de la<br />

Fédération des étudiants<br />

de l’EM Normandie<br />

La Fédération des étudiants<br />

de l’EM Normandie est une<br />

nouvelle instance qui entend<br />

« donner plus de parole et de<br />

pouvoir aux étudiants ». Elle<br />

a pour missions aussi bien<br />

d’être associée à la gestion<br />

de la vie associative sur tous<br />

les campus, et notamment<br />

d’attribuer des subventions<br />

pour les projets étudiants, que<br />

d’organiser des événements<br />

en lien avec le développement<br />

de la vie étudiante ou d’être<br />

l’instance de liaison avec la<br />

direction générale de l’école.<br />

Son conseil d’administration<br />

représente tous les campus<br />

et de toutes les composantes<br />

de l’école, élu pour 2<br />

ans, renouvelable tous<br />

les ans par moitié, avec 4<br />

collèges détenant 25 % des<br />

voix chacun : étudiants,<br />

associations représentatives<br />

des étudiants (BDE / Bureau<br />

Des Sports / Bureau Des<br />

Arts), associations étudiantes,<br />

associés (EM Normandie /<br />

Alumni EM Normandie / EM<br />

Normandie Compétences<br />

/ anciens administrateurs<br />

de la Fédération).<br />

Le bureau exécutif - 100 %<br />

étudiant - de la fédération<br />

a des antennes sur chaque<br />

campus (en France et à<br />

l’International) et des<br />

responsables de commissions<br />

telles que le Pôle RSE et<br />

Inclusion. Il est associé à<br />

la gestion de plus d’une<br />

centaine d’associations<br />

aux côtés de l’équipe<br />

encadrante Associations<br />

& Animations de l’école.<br />

6


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PUBLI INFORMATION<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

EM politique : l’hybridation dans le cadre du continuum<br />

CPGE / GE et l’engagement de nos étudiants en politique !<br />

Cette année emlyon a lancé son nouveau parcours « em politique »,<br />

dédié à l’engagement des étudiantes et des étudiants dans les grands sujets de société.<br />

Co-conçu avec un professeur de classe préparatoire, il propose un modèle<br />

pédagogique innovant qui invite à aborder la politique dans tous ses états !<br />

INTERVIEW SYLVIE JEAN<br />

Quelle est votre définition du continuum entre<br />

les classes préparatoires et les Grandes<br />

Écoles ?<br />

Dans le cadre de notre filière CPGE / Grandes Écoles,<br />

nous essayons depuis plusieurs années de veiller à<br />

une transition harmonieuse et enrichissante qui permet<br />

à nos étudiantes et étudiants de mieux apprécier la<br />

complémentarité des deux formations. Ainsi, le concept<br />

de continuum dans notre filière, i.e. un espace-temps<br />

ininterrompu, a donné naissance à différents exemples<br />

d’expériences diverses, mais pour ma part, je considère<br />

que trois conditions doivent être réunies :<br />

• L’implication directe d’un, une ou plusieurs professeurs<br />

de prépa afin de coconstruire un cours / un<br />

parcours. Il s’agit d’une collaboration « d’orfèvrerie<br />

pédagogique » qui aboutit à un contenu sur -mesure,<br />

original et valorisant sur le plan intellectuel.<br />

• La présence d’une très forte interdisciplinarité qui est<br />

la caractéristique même des programmes de classe<br />

préparatoire mais aussi celle des sciences de gestion.<br />

• La mobilisation de sujets de réflexion, de théories et<br />

de concepts qui ont passionné les étudiants pendant<br />

leurs années de prépa. Ils ont joué le rôle de révélateurs<br />

dont les effets doivent se poursuivre pour répondre<br />

également à la quête de sens de nos étudiants.<br />

Pourquoi em politique ?<br />

À l’occasion des 150 ans de l’École, nous avons souhaité<br />

réaffirmer « l’esprit d’entreprendre » qui est notre marque<br />

de fabrique, en plaçant l’engagement au cœur de notre<br />

pédagogie. Par exemple, notre programme d’engagement<br />

responsable existe depuis plus de douze ans et<br />

permet à nos étudiants de s’engager pour une cause à<br />

très forte dimension sociale et environnementale. D’une<br />

manière plus générale, nos étudiants ont développé<br />

en prépa un sens critique. Une très grande majorité<br />

a envie de s’engager dans la société et pourquoi pas<br />

en politique ! Au-delà du jeu de mot (en/em politique),<br />

cela fait également écho au savoir-faire de l’École dans<br />

les domaines des sciences humaines et sociales qui<br />

était déjà très bien ancré dans nos cours de première<br />

année « Recherches Appliquées en Sciences Sociales »<br />

et « Perspectives en sciences sociales » dispensés<br />

par des professeurs de grand renom. L’objectif était<br />

donc d’aborder la « Politique dans tous ses états » en<br />

s’emparant des sujets qui font société. Ainsi, il n’était<br />

pas question de se limiter à la géopolitique mais d’ouvrir<br />

la réflexion à différentes disciplines dont l’économie,<br />

la sociologie, la philosophie politique, etc.<br />

Comment s’articule le parcours em politique ?<br />

Le parcours est proposé aux étudiantes et étudiants<br />

de classes préparatoires dès la première année de la<br />

Grande École. Puis, en cycle master, ils peuvent rejoindre<br />

différentes modalités d’apprentissage (échange académique<br />

ou double diplôme) en lien avec les sciences<br />

politiques et / ou le management des affaires publiques.<br />

Au-delà du continuum, quels sont les enjeux<br />

pour l’avenir des classes préparatoires ?<br />

Les créations telles que em politique illustrent que<br />

nous savons collaborer très étroitement sur le plan<br />

académique au sein de notre filière CPGE / GE. En<br />

d’autres termes, cela nous a permis de répondre aux<br />

attentes de nos étudiants tout en apprenant à travailler<br />

« main dans la main ».<br />

Cependant, la baisse de l’attractivité de la filière<br />

nous conduit à relever un autre défi qui est celui de<br />

convaincre les élèves de terminales des bienfaits de<br />

la classe préparatoire. Un défi d’autant plus difficile<br />

à relever que nous nous acheminons probablement<br />

vers une réforme (rentrée 2024) de la réforme mise en<br />

œuvre à la rentrée 2020 ! Or, la mise en œuvre d’une<br />

réforme s’accompagne toujours d’ajustements avant<br />

même d’envisager une nouvelle réforme. De plus, nos<br />

constats sont unanimes et mettent en évidence la<br />

nécessité de définir un corpus d’arguments partagés<br />

et convaincants qui nous permettent de défendre et<br />

promouvoir efficacement notre filière. Il est donc urgent<br />

de parler d’une seule et même voix avec l’objectif de<br />

mieux expliciter les bienfaits de la classe préparatoire<br />

de manière convaincante et séduisante pour les élèves<br />

de terminale !<br />

7


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PUBLI INFORMATION<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

INTERVIEW ARNAUD PAUTET<br />

Pourquoi avoir choisi de coconstruire ce cours<br />

avec emlyon ?<br />

Le parcours em politique a vocation à susciter l’engagement<br />

de nos étudiants, et d’abord dans leur écosystème<br />

local. Enseignant en classes préparatoires au lycée<br />

Sainte-Marie Lyon, il me paraissait tout naturel de bâtir<br />

un pont entre une prépa lyonnaise et la Grande École<br />

de management de la métropole.<br />

Par ailleurs, ce parcours amène nos étudiants à questionner<br />

les entrepreneurs lyonnais, à découvrir la<br />

société civile locale. Cette génération a à cœur de<br />

revenir à plus de proximité, ces étudiants manifestent<br />

une conscience écologique plus aiguisée, ils sont<br />

aussi conscients de la responsabilité que leur donne<br />

leur parcours d’excellence. En somme, ils veulent<br />

entreprendre et, même modestement, participer au<br />

changement d’un système à bout de souffle.<br />

Enfin, de longue date les enseignants en prépa et les<br />

directions de PGE constatent une demande forte de ces<br />

étudiants pour des enseignements pluridisciplinaires<br />

exigeants. L’abandon des « humanités » enseignées<br />

en prépa est souvent un crève-cœur pour ces jeunes.<br />

Quelles sont les thématiques abordées ?<br />

Nous avons choisi de faire réfléchir ces jeunes à quatre<br />

thématiques : les inégalités, quel bon dosage ? ; La<br />

souveraineté économique à l’heure de la mondialisation ;<br />

les nouvelles formes de conflictualité et de prédation ;<br />

les liens complexes entre capitalisme et démocratie.<br />

Il s’agissait de trouver un équilibre entre économie<br />

politique et géopolitique, entre histoire et sociologie,<br />

pour essayer de décloisonner les savoirs utiles à la<br />

bonne compréhension des enjeux.<br />

Comme la promotion comprend des étudiants de l’exvoie<br />

ECE, de l’ex-voie ECS, et d’anciens khâgneux, les<br />

prérequis sont hétérogènes. Et les échanges entre<br />

étudiants nécessairement féconds, puisque les plus<br />

aguerris en économie doivent se mettre à la portée de<br />

ceux qui n’ont fait que de la géopolitique et l’histoire,<br />

et vice versa. Ils sont bousculés dans leur routine<br />

intellectuelle, cela les oblige à remettre en question<br />

leurs propres certitudes.<br />

En quoi consiste le cours ?<br />

Chaque séquence démarre par une mise en perspective<br />

des grands enjeux du thème abordé (les relocalisations<br />

ou la démondialisation par exemple pour la « souveraineté<br />

économique »). On met à disposition des étudiants une<br />

boîte à outils (textes académiques, infographie, liens,<br />

vidéos) pour guider leur réflexion.<br />

Le premier objectif est la construction de supports<br />

(vidéos, podcasts, articles, blogs, etc.) pour sensibiliser<br />

le public de l’École, et au-delà la société civile, à un axe<br />

particulier de la réflexion (l’égalité des chances, ou les<br />

inégalités de genre, quand on aborde les « inégalités »).<br />

Le second objectif est la rédaction de 10 préconisations,<br />

envoyées à des think et do tank, à des acteurs<br />

institutionnels, à des médias, pour les encourager à<br />

implémenter le changement. Par exemple, nous avons<br />

rédigé une note pour emlyon sur des actions à mettre en<br />

œuvre pour combattre des inégalités chez les étudiants.<br />

La séquence se termine par l’intervention d’un grand<br />

témoin venu exposer son engagement personnel, dans<br />

le champ académique, la vie publique, l’entrepreneuriat.<br />

Cette année, Pierre-Noël Giraud, Louis Gallois, Béatrice<br />

Giblin et Pierre-Yves Hénin sont nos invités.<br />

Comment les étudiants se sont-ils appropriés le<br />

cours ?<br />

La quarantaine d’étudiants de la première promotion em<br />

politique était immédiatement enthousiaste, impliquée et<br />

reconnaissante. Ma tâche n’était pas très compliquée !<br />

Je me réjouis qu’ils se montrent pro-actifs. Ils m’ont<br />

aidé à renforcer la communication auprès des jeunes<br />

de leurs anciennes prépas, m’ont incité à prendre<br />

contact avec des associations que je ne connaissais<br />

pas à mon arrivée dans l’École (notamment Astuce qui<br />

œuvre pour l’égalité des chances, labellisée « Cordées<br />

de la Réussite »). Ils préparent des questions très<br />

pertinentes pour nos grands témoins, débattent de<br />

manière vigoureuse sur les questions abordées.<br />

Ils sont très réactifs pour bâtir des groupes de travail,<br />

se réunir, se partager les tâches, activer leur réseau.<br />

Entreprenants, ils multiplient sondages, micros-trottoirs,<br />

sollicitent des entreprises. Inventifs dans les supports<br />

qu’ils doivent rapidement réaliser. Et incontestablement<br />

plus à l’aise que moi avec les technologies numériques…<br />

Des experts de grande renommée<br />

La première édition du parcours em<br />

politique propose quatre conférences qui<br />

sont accessibles aux élèves de classe<br />

préparatoire (site internet de l’école).<br />

Notre premier invité, Pierre-Noël Giraud,<br />

polytechnicien et professeur à Mines<br />

Paris Tech, auteur du Commerce des<br />

promesses (2001), est intervenu sur le<br />

thème « les inégalités, quel bon dosage ? ».<br />

Puis, Louis Gallois, Vice- président de La<br />

Fabrique de l’industrie, interviendra sur<br />

le thème « Souveraineté économique et<br />

mondialisation. Début 2023, Béatrice Giblin,<br />

grande spécialiste de géographie électorale,<br />

et de géopolitique des conflits et des<br />

frontières, abordera le sujet des « Nouveaux<br />

prédateurs et nouvelles conflictualités ».<br />

Enfin, Pierre-Yves Hénin, agrégé́ et<br />

docteur en sciences économiques et<br />

sociales, clôturera ce premier cycle<br />

de conférence avec « Capitalisme<br />

et démocratie, la fin des noces ?<br />

8


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

TBS inaugure son nouveau<br />

campus à Barcelone<br />

«<br />

Nous ne sommes pas propriétaires du campus<br />

mais nous sommes propriétaires du projet<br />

que nous avons mené de A à Z. » La directrice<br />

générale de TBS, Stéphanie Lavigne vient<br />

d’inaugurer un tout nouveau campus de 5 000 m 2 à<br />

Barcelone<br />

Loué pour 30 ans, ce nouveau campus vient prendre<br />

le relais d’un ancien campus qui ne suffisait plus à son<br />

développement. Ce campus préfigure par sa conception<br />

d’autres ouvertures : à Toulouse en 2026 et Casablanca<br />

en 2024, également dans un tout nouveau quartier,<br />

alors qu’un nouveau campus vient également d’être<br />

ouvert au cœur de Paris.<br />

Un nouveau quartier. À Barcelone, TBS Education<br />

a eu l’opportunité de construire un bâtiment dans<br />

un nouveau quartier près de la mer dans lequel les<br />

entreprises trouvent des espaces privilégiés pour se<br />

développer. Cisco System y investit par exemple près<br />

d’un milliard d’euros. « Dans cet environnement tout<br />

nouveau, nous avons surtout voulu en faire un vrai<br />

espace de vie pour les étudiants », remarque le directeur<br />

du campus, Olivier Benielli dont le campus est de<br />

plus relié à une résidence étudiante de 700 chambres.<br />

De nouveaux usages. Sur sept étages le bâtiment<br />

consacre ses premiers étages à des salles de cours<br />

entièrement équipées pour un double enseignement en<br />

présentiel et distanciel. « L’enseignant est constamment<br />

filmé par une caméra comme les étudiants qui posent des<br />

questions dans la salle de cours. C’est une expérience<br />

de semi-présence pour ceux qui ne peuvent pas venir,<br />

par exemple parce qu’ils n’ont pas finalement reçu de<br />

visa », livre Olivier Benielli.<br />

Un recrutement international. Aujourd’hui ce sont<br />

déjà 770 étudiants qui suivent leurs cours à Barcelone<br />

avec l’objectif d’en recevoir plus de 1 100 à l’horizon<br />

2026. Le recrutement du campus se fait principalement<br />

auprès d’étudiants français et internationaux.<br />

Américains, Européens, originaires du Moyen-Orient.<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

Quentin Leroux<br />

PRÉSIDENT DE L’ADEPPT (ASSOCIATION DE PROMOTION DES CLASSES PRÉPARATOIRES OPTION TECHNOLOGIQUE)<br />

« Nous sommes dans une phase<br />

de consolidation des effectifs »<br />

Les classes préparatoires s’interrogent<br />

sur leur avenir. Moins touchées que les<br />

ECG par la réforme du bac les ECT n’en<br />

subissent pas moins les effets. L’analyse<br />

du président de l’ADEPPT, Quentin<br />

Leroux.<br />

Olivier Rollot : Quel bilan faites-vous de la<br />

rentrée <strong>2022</strong> dans les classes préparatoires<br />

économiques et commerciales option<br />

technologiques (ECT) ?<br />

Quentin Leroux : Les chiffres ne sont pas définitifs<br />

mais nous constatons une stabilisation des effectifs<br />

après l’ouverture cette année de deux nouvelles<br />

classes, à Toulon et Mayotte, pour en tout 44 classes.<br />

Nous avons eu de l’ordre de 1 200 élèves affectés sur<br />

Parcoursup en <strong>2022</strong>.<br />

Nous sommes dans une phase de consolidation des<br />

effectifs avec toujours la nécessité de lutter contre<br />

l’autocensure de beaucoup de bacheliers STMG pour<br />

lesquels entrer en classe préparatoire n’est pas naturel.<br />

Nos élèves ont en effet dans leur environnement proche<br />

très peu de parcours similaires auxquels se rattacher.<br />

Ils ont souvent assimilé une équation où STMG = études<br />

courtes. Les ECT sont aussi là pour leur montrer que ce<br />

n’est pas une fatalité. Qu’il est possible de se projeter<br />

à cinq ans sans apprendre un métier tout de suite.<br />

O. R : Comment effectuez-vous ces actions de<br />

promotion de la filière ECT ?<br />

Q. L : Nous devons constamment occuper une place dans<br />

l’esprit des lycéens au-delà des seuls forums. Nous avons<br />

donc des professeurs qui se font le relais de la filière<br />

dans les lycées pour encourager les candidatures. Ce<br />

sont des professeurs d’économie-gestion ainsi que des<br />

professeurs des disciplines générales, qui constatent que<br />

leurs anciens élèves ont très bien réussi après une classe<br />

préparatoire ECT. Ils témoignent des métamorphoses<br />

de ces élèves aujourd’hui cadres dans des entreprises.<br />

Nous devons lutter contre des freins sociologiques et<br />

psychologiques – la peur de ne pas y arriver – mais<br />

aussi financiers avec la hausse continuelle du coût de la<br />

scolarité dans les écoles. La moitié des anciens élèves<br />

d’ECT suivent d’ailleurs une grande partie de leurs cursus<br />

en apprentissage ensuite.<br />

O. R : L’Adeppt effectue un travail en ce sens ?<br />

Q. L : Nous sommes même essentiellement une association<br />

de promotions, des classes ECT comme des<br />

classes ATS (Adaptation de Techniciens Supérieurs).<br />

Avec nos professeurs membres nous informons et<br />

réassurons des élèves pour leur montrer notre finalité.<br />

À l’inverse de toute reproduction sociale nos classes<br />

sont composées à 60 % de boursiers dont 35 % de<br />

boursiers du secondaire. Les classes préparatoires<br />

ECT sont un ascenseur social puissant pour amener<br />

jusqu’à bac+5 des étudiants issus de familles qui n’ont<br />

pas le profil type.<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

O. R : La classe préparatoire c’est une voie<br />

plus efficace pour un bachelier STMG qu’un<br />

passage par un premier diplôme de niveau<br />

bac+2/+3 ?<br />

Q. L : Aucun de nos élèves ne regrette son parcours<br />

alors qu’un bac+5 protège beaucoup mieux qu’un<br />

bac+2 tout au long de sa vie professionnelle. De plus<br />

les STMG ont du mal à passer par les admissions sur<br />

titre (AST) - 90 % d’échecs à l’université – mais aussi<br />

après un BTS ou maintenant un BUT car il faut une<br />

grande autonomie pour s’y préparer.<br />

O. R : Au-delà des concours qu’apportent les<br />

classes préparatoires ECT à leurs élèves ?<br />

Q. L : La classe préparatoire est un bénéfice en soi,<br />

que ce soit en acquisition de culture générale ou en<br />

méthodes d’apprentissage. Tous ceux qui sont passés<br />

par nos classes reviennent d’ailleurs régulièrement<br />

témoigner auprès de nos élèves actuels et des futurs.<br />

Ils sont les mieux placés pour leur expliquer combien<br />

aujourd’hui nos élèves travaillent ensemble. Loin des<br />

images d’Epinal d’un univers exclusif et exténuant, ils se<br />

souviennent d’une vie qui n’était pas entre parenthèses<br />

tout en ayant du plaisir à apprendre.<br />

Il faut comprendre que la moitié des élèves en STMG<br />

l’ont choisie par défaut. Nous sommes aussi là pour les<br />

remettre en selle en leur donnant confiance tout au long<br />

de leur parcours. Mais nous ne touchons aujourd’hui<br />

que 1 200 des 70 000 élèves de terminale STMG. 10 000<br />

tentent encore chaque année d’intégrer une université<br />

où leurs taux d’échec sont considérables. Nous leur<br />

disons d’intégrer d’abord une classe préparatoire puis<br />

d’aller en licence 3 où ils réussissent très bien.<br />

O. R : Qu’apportent plus particulièrement les<br />

élèves d’ECT aux écoles de management ?<br />

Q. L : Contrairement aux autres élèves issus de classes<br />

préparatoires nos élèves connaissent déjà bien le<br />

management, la comptabilité, le marketing ou encore<br />

le droit, autant de matières enseignées en écoles de<br />

management sur lesquelles les autres élèves viennent<br />

souvent leur demander des conseils. Ils participent<br />

très largement aux activités associatives et sont les<br />

premiers à obtenir des stages. Ils connaissent déjà<br />

bien leur nouvel univers et, après un an, les différences<br />

s’estompent sans qu’ils n’aient jamais été stigmatisés.<br />

O. R : Qu’espérez-vous dans l’avenir pour vos<br />

élèves ?<br />

Q. L : Nous espérons que le vivier de nos étudiants va<br />

se maintenir voire se renforcer et souhaiterions aussi<br />

les voir intégrer plus largement les écoles du haut du<br />

tableau. En <strong>2022</strong> ils ont été seulement 11 à intégrer HEC,<br />

15 l’Essec, 10 l’ESCP, 8 l’Edhec et 23 emlyon. Partout<br />

ailleurs c’est bien plus ! Pourquoi ?<br />

Pour autant nous tenons farouchement à l’interclassement<br />

de tous les candidats. Pas question pour nous de<br />

demander des places spécifiques pour nos élèves. Nos<br />

étudiants sont d’ailleurs excellents pour les entretiens<br />

de motivation. S’ils ont encore quelques carences<br />

par rapport aux autres c’est en culture générale et<br />

en langues.<br />

O. R : Sur Parcoursup le processus est<br />

optimal ?<br />

Q. L : Les candidats ont tendance à répondre positivement<br />

si l’établissement auquel ils postulent leur répond<br />

rapidement. Se pose donc la question du recours aux<br />

« blocs d’appel », c’est-à-dire de proposer des places<br />

à 100 étudiants pour en recruter au final 48. Or tous les<br />

lycées ne le font pas alors qu’il n’y a aucun risque. Ce<br />

sont le proviseur et le SAIO qui paramètrent le système<br />

et ils tout intérêt à en appeler plus, ce qui rassure les<br />

candidats, d’autant que les instituts universitaires de<br />

technologie (IUT) et les sections de technicien supérieur<br />

(STS) répondent pour leur part tout de suite.<br />

Le 27 e Congrès<br />

de l’Adeppt se<br />

tient à Montpellier<br />

Business School<br />

Pour sa 27e édition, les<br />

membres de l’ADEPPT se<br />

retrouveront sur le campus de<br />

Montpellier Business School<br />

les 9 et 10 décembre <strong>2022</strong>.<br />

Pour les enseignants en classe<br />

préparatoire en ECT, ATS<br />

et ECP, ce sera l’occasion<br />

d’échanger sur les enjeux<br />

qui concernent la filière :<br />

bilan de Parcoursup et des<br />

effectifs des différents lycées,<br />

concurrence des bachelors, ...<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

José Maillet, le directeur de Gaïa, l’école entièrement dédiée<br />

à la transition écologique d’Audencia, avec ses étudiants<br />

TRANSITION ENVIRONNEMENTALE<br />

Comment former les étudiants<br />

des classes préparatoires<br />

et des écoles de management ?<br />

Audencia BS<br />

L’ensemble des établissements d’enseignement<br />

supé rieur est appelé à former les étudiants aux<br />

enjeux du changement climatique par la ministre de<br />

l’Enseignement supérieur et de la Recherche. The Shift<br />

Project et Audencia viennent justement de publier un<br />

rapport centré sur les écoles de management pour<br />

« Former les acteurs de l’économie de demain ».<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

Alors que seulement 6 % des formations<br />

en management abordaient<br />

les enjeux écologiques<br />

dans des cours obligatoires en<br />

2019, les experts du rapport Former les<br />

acteurs de l’économie de demain de<br />

The Shift Project et Audencia établissent<br />

que « sous la pression des étudiants, les<br />

écoles de management et les Instituts<br />

d’administration des entreprises (IAE)<br />

ont fait des progrès importants dans la<br />

prise en compte de ces sujets ». Mais<br />

ils n’en regrettent pas moins également<br />

que, dans un contexte où « la prise en<br />

compte des enjeux écologiques par les<br />

établissements ne se traduit pas par une<br />

augmentation du nombre d’étudiants » et<br />

où les entreprises ne « manifestent pas<br />

massivement un intérêt appuyé pour le<br />

sujet », et alors que l’intégration de ces<br />

sujets a un « coût non négligeable », certains<br />

établissements tendent à intégrer<br />

les enjeux écologiques de « manière<br />

superficielle ».<br />

LA REMISE EN CAUSE DES<br />

SCIENCES ÉCONOMIQUES<br />

Le paradigme même des sciences économiques<br />

est remis en cause par le<br />

changement climatique. L’économiste<br />

classique Jean-Baptiste Say l’affirmait<br />

au XIX e siècle : « Les richesses naturelles<br />

sont inépuisables, car sans cela nous ne<br />

les obtiendrions pas gratuitement ». Mais<br />

aujourd’hui les sciences économiques<br />

ne peuvent plus éluder la question des<br />

contraintes physiques, dont toute activité<br />

économique est tributaire. « Les<br />

activités économiques sont à l’origine<br />

de pressions sur les écosystèmes, sur<br />

les ressources, sur le climat, qui mettent<br />

en péril les conditions de vie humaine sur<br />

Terre », insistent les auteurs du rapport.<br />

Or les contraintes physiques auxquelles<br />

se heurte désormais l’industrialisation<br />

et le développement économique ont<br />

longtemps été laissées de côté dans la<br />

pensée économique. Aujourd’hui encore,<br />

l’intégration des contraintes physiques<br />

en économie est encore loin d’être à<br />

l’ordre du jour : en 2019, moins de 0,1 %<br />

des articles publiés dans les 10 revues<br />

académiques les plus reconnues en économie<br />

traitaient du climat.<br />

Or des transformations profondes sont<br />

nécessaires insiste Christophe Germain,<br />

directeur général d’Audencia et vice-président<br />

de la Conférence des directeurs<br />

Un classement dédié<br />

Le Classement des écoles<br />

les plus engagées dans la<br />

transition écologique de<br />

ChangeNOW et Les Echos<br />

START sacre cette année<br />

l’Essec suivie de Montpellier<br />

Business School, emlyon,<br />

Excelia et l’Iéseg. Si ces deux<br />

dernières conservent leur<br />

rang 2021 l’Essec progresse<br />

de cinq places. En revanche<br />

ESCP passe de la première<br />

à la quinzième place alors<br />

que HEC fait son entrée à la<br />

12 ème . Au total un classement<br />

qui met en avant des écoles<br />

bien classées dans les<br />

estimations classiques tout en<br />

rebattant un peu les cartes.<br />

Une Fresque du climat à l’Essec<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

des écoles françaises de management<br />

(Cdefm) : « La transformation vers une<br />

économie et une société décarbonées,<br />

sobres et résilientes, ne relève pas d’un<br />

changement marginal, d’un coup de peinture<br />

verte sur nos manières de faire, mais<br />

d’un changement de paradigme profond<br />

sur la manière de penser et d’organiser<br />

notre système productif ».<br />

CES BUSINESS SCHOOLS<br />

EN POINTE<br />

Certaines écoles de management françaises<br />

n’en sont pas moins très positionnées<br />

sur la question du changement<br />

climatique. Le classement du Positive<br />

Impact Rating, dévoilé le 3 juin dernier<br />

lors du Forum mondial PRME <strong>2022</strong> des<br />

Nations Unies, en place même quatre dans<br />

le niveau d’excellence 4 sur 5, celui des<br />

« écoles en phase de transformation » :<br />

Audencia, Grenoble EM, Iéseg et Rennes<br />

SB. Le rapport met particulièrement<br />

en évidence l’action de quatre écoles<br />

(Audencia, Iéseg, Antwerp Management<br />

School, en Belgique, et HKUST Business<br />

School à Hong Kong ) qui ont « réalisé des<br />

progrès constants au cours des trois<br />

dernières années, ce qui les positionne<br />

dans le groupe avancé des écoles en<br />

transformation ». Une reconnaissance<br />

logique pour Audencia, seule école à<br />

avoir créé une école dédiée à la transition<br />

écologique et sociétale, Gaïa.<br />

Parmi les autres écoles leaders en la<br />

matière, ESCP a également profondément<br />

fait évoluer ses cursus. « La soutenabilité<br />

est un sujet depuis 1992 et la<br />

création d’un premier cours avant toutes<br />

Un fort décalage<br />

Une étude du WWF France et<br />

de Pour un Réveil Écologique<br />

révèle un fort décalage entre<br />

les attentes des étudiants et la<br />

réalité des formations : près<br />

de la moitié des étudiants<br />

(47 %) interrogés qui<br />

suivent des cours de finance<br />

considèrent que la transition<br />

écologique n’est pas assez,<br />

voire pas du tout, enseignée,<br />

et 75 % d’entre eux souhaitent<br />

que ces enjeux soient mieux<br />

intégrés dans leurs cours.<br />

Les entretiens menés avec<br />

neuf écoles de commerce<br />

dans la deuxième partie de<br />

l’étude ont confirmé l’intérêt<br />

croissant des étudiants pour<br />

les sujets de durabilité.<br />

Afin de répondre à cette<br />

demande, celles-ci tentent<br />

d’évoluer : trois quarts des<br />

formations interrogées<br />

vont effectuer une refonte<br />

de leur offre de cours afin<br />

d’intégrer complètement les<br />

enjeux de durabilité à leurs<br />

formations d’ici 2023-2024.<br />

Un résumé des préconisations du Shift Project et Audencia<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

les autres écoles. Aujourd’hui c’est tout<br />

un département en soutenabilité qui a<br />

été créé autour de ces questions avec<br />

quinze professeurs. Mais il s’agit aussi<br />

d’influencer tous les autres départements<br />

académiques », insiste Valérie Moatti,<br />

la doyenne de ESCP. « Nous sommes<br />

passés d’un stade d’innovations locales<br />

avec des spécialisations à une volonté<br />

de dispenser des cours à tous avec<br />

un socle commun », confirme Aurélien<br />

Acquier, le doyen associé à la transition<br />

durable de ESCP.<br />

COMMENT MENER<br />

LA TRANSITION ?<br />

Comme le soulignent les auteurs, l’intégration<br />

des enjeux écologiques au<br />

sein de chaque discipline demande une<br />

« remise en question approfondie des<br />

enseignements. » Une transition qui devrait<br />

« mobiliser au moins 3 % du budget<br />

de fonctionnement des établissements<br />

pendant au moins 3 ans ». L’Etat est quant<br />

à lui appelé à « créer un cadre académique<br />

incitatif », par exemple en valorisant l’interdisciplinarité<br />

et l’enseignement dans les<br />

carrières des enseignants-chercheurs.<br />

Dans ce cadre chaque discipline devrait<br />

« s’ouvrir vers de nouveaux champs de<br />

connaissance pour assurer une compréhension<br />

adéquate des enjeux écologiques<br />

et le développement de compétences<br />

spécifiques comme l’évaluation des impacts<br />

environnementaux (analyse du cycle<br />

de vie, analyse par scénarios, etc.) ».<br />

Cette approche interdisciplinaire fait<br />

appel notamment aux sciences naturelles<br />

auxquelles les enseignants en gestion<br />

ne sont en général pas formés. Or, le<br />

découpage disciplinaire en fonction de<br />

métiers (marketing, stratégie, finance,<br />

etc.) est un « obstacle à l’appréhension<br />

d’un phénomène éminemment systémique<br />

Campus responsables :<br />

les lauréats <strong>2022</strong><br />

Organisés par le réseau<br />

Campus Responsables, les<br />

Trophées francophones<br />

des campus responsables<br />

récompensent depuis 2014 les<br />

établissements du supérieur<br />

francophones pour leurs<br />

actions et leurs engagements<br />

visant à intégrer et à<br />

systématiser la responsabilité<br />

socio-environnementale à<br />

leurs activités. Deux écoles de<br />

management françaises ont<br />

été consacrées cette année :<br />

• le prix « Ancrage<br />

territorial » a été remis<br />

à Neoma pour la mise<br />

en place d’un potager<br />

en permaculture et d’un<br />

sanctuaire de nature.<br />

• le prix « Qualité de vie,<br />

diversité et accessibilité<br />

sur le campus » a été remis<br />

à l’Essec pour la création<br />

d’une fresque de la diversité.<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

tel que la transition écologique ». Pour<br />

les auteurs du rapport il ne s’agirait pas<br />

pour autant de rompre totalement avec<br />

une approche disciplinaire, mais « d’introduire<br />

au sein de chaque discipline les<br />

éléments d’autres disciplines (issues des<br />

sciences naturelles, sciences de l’ingénieur,<br />

d’autres sciences humaines et<br />

sociales) nécessaires à la compréhension<br />

des limites physiques et à leur lien avec<br />

la discipline ».<br />

Mais il existe un autre obstacle majeur à<br />

l’enseignement de la transition environnementale<br />

dans les disciplines de gestion.<br />

Trop peu d’exemples d’entreprises ont<br />

en effet aujourd’hui pris en compte les<br />

implications des contraintes physiques<br />

planétaires peuvent ainsi servir de cas<br />

d’études. De plus, les contenus consacrés<br />

à la transition écologique sont perçus<br />

par certains enseignants comme venant<br />

en concurrence avec les contenus de<br />

base qu’ils doivent enseigner dans leur<br />

discipline, dans un cadre parfois déjà très<br />

contraint en termes d’heures de cours.<br />

achats et logistique, avec les évolutions<br />

de ces métiers requises pour la transition<br />

écologique, et des connaissances<br />

et compétences pour les étudiants se<br />

spécialisant dans ces filières. Les métiers<br />

de la finance font quant à eux l’objet d’un<br />

rapport dédié qui sera publié le 15 décembre<br />

<strong>2022</strong>. Un focus est également<br />

proposé sur le numérique qui précise les<br />

fondamentaux à enseigner pour mettre<br />

en œuvre la sobriété numérique, par<br />

exemple la connaissance des impacts<br />

du numérique sur les émissions de gaz<br />

à effet de serre. Autant de ressources<br />

absolument indispensables pour penser<br />

la transition environnementale dans les<br />

sciences de gestion.<br />

Sébastien Gémon<br />

Un classement des<br />

MBA en « performance<br />

durable »<br />

Le classement Better<br />

World MBA évalue la<br />

« performance durable »<br />

des programmes MBA pour<br />

mettre en avant ceux qui<br />

intègrent le mieux dans leur<br />

cursus les enjeux sociétaux<br />

et environnementaux, et les<br />

écoles dont les professeurs<br />

sont les plus actifs sur<br />

ces sujets en matière de<br />

recherche. Comme en<br />

2021 la 20 ème édition du<br />

palmarès place le MBA de<br />

la Griffith Business schools<br />

australienne en tête devant<br />

la Warwick business school<br />

britannique et la Maastricht<br />

University School of Business<br />

and Economics (ceux<br />

deux dernières changeant<br />

leur place sur le podium<br />

par rapport à 2021). En<br />

France ce sont deux écoles<br />

largement citées dans ces<br />

domaines qui s’imposent :<br />

13 ème mondial le MBA de<br />

emlyon gagne vingt-deux<br />

places et devance devant le<br />

Full-Time MBA d’Audencia<br />

qui se classe 37 ème .<br />

DES RESSOURCES UTILES<br />

Le rapport du Shift Project et d’Audencia<br />

comprend un socle de connaissances et<br />

de compétences à destination des enseignants<br />

et responsables pédagogiques.<br />

Ce socle décrit les connaissances et<br />

compétences à intégrer dans les cours<br />

obligatoires enseignant les fondamentaux<br />

de la gestion. Ses connaissances<br />

représentent environ 165 heures d’enseignement,<br />

dont 48 heures (6 crédits<br />

ECTS) devraient faire l’objet de cours<br />

dédiés aux contraintes physiques et à<br />

leurs implications socio-économiques.<br />

Les compétences à développer sont celles<br />

qui « permettront aux futurs diplômés<br />

de mobiliser leurs connaissances des<br />

enjeux afin de relever le défi de la transition<br />

écologique et sociale, en tant que<br />

professionnels et en tant que citoyens ».<br />

Ce socle est complété par des fiches<br />

métiers pour les filières marketing, stratégie<br />

(dont conseil), contrôle de gestion et<br />

Emlyon présente son Plan Climat<br />

Emlyon se positionne à la 3 ème place des<br />

écoles de management les plus avancées<br />

dans la transition écologique du classement<br />

Les Echos START -ChangeNOW. Après la<br />

réalisation de son premier bilan carbone,<br />

emlyon dresse aujourd’hui les grandes<br />

lignes de son Plan Climat en se fixant<br />

l’objectif de réduire de 25 % ses propres<br />

émissions d’ici 2030 tout en contribuant<br />

au net zéro à horizon 2050 en compensant<br />

ses émissions incompressibles.<br />

Aujourd’hui 100 % de ses étudiants sont<br />

formés aux enjeux environnementaux<br />

alors qu’un comité Environnement,<br />

composé d’étudiants, de collaborateurs<br />

et de professeurs, va mettre en<br />

œuvre les actions suivantes :<br />

• achats (biens et services) : les<br />

« demandeurs d’achat » sont formés<br />

aux achats responsables afin d’intégrer<br />

les critères RSE dans tous leurs achats<br />

et choix de fournisseurs. Depuis 2021,<br />

20 % à 30 % de la note dans les appels<br />

d’offre sont déjà définis selon des critères<br />

RSE. emlyon vient également de signer<br />

la Charte des achats responsables avec<br />

l’Observatoire des Achats Responsables ;<br />

• déplacements : les étudiants et les<br />

professeurs sont sensibilisés à l’impact<br />

environnemental de leurs voyages.<br />

L’école accélère sa politique de mobilité<br />

en Europe pour les échanges et colloques<br />

académiques, et sa politique de mobilité<br />

douce auprès des collaboratrices<br />

et collaborateurs de l’école ;<br />

• énergie et bâtiment : emlyon s’aligne sur<br />

les directives énergétiques proposées par<br />

le Gouvernement et baisse la température<br />

à 19° dans tous ses bâtiments. Le futur<br />

campus intégrera des énergies vertes<br />

permettant l’abandon du chauffage au<br />

gaz. L’école poursuit ses efforts pour<br />

améliorer l’efficacité énergétique des<br />

bâtiments et des équipements (isolation,<br />

chauffage, climatisation, éclairage,<br />

traitement de l’air…). Les étudiants et<br />

collaborateurs sont aussi encouragés à<br />

adopter les éco gestes sur les campus ;<br />

• numérique : emlyon rationalise son parc<br />

d’équipements digitaux et de serveurs,<br />

ainsi que leur consommation électrique.<br />

Les solutions bas carbone de stockage<br />

de données et de communication<br />

sont privilégiées, et les utilisatrices et<br />

utilisateurs sont accompagnés vers des<br />

pratiques numériques responsables.<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

Classements : les mesures d’impact s’imposent peu à peu<br />

Impact Rankings du Times Higher Education,<br />

World University Rankings Sustenaibility<br />

de QS, Classement des écoles les plus<br />

engagées dans la transition écologique<br />

de ChangeNOW et Les Echos START,<br />

les mesures d’impact environnemental<br />

et de diversité génèrent peu à peu des<br />

classements dédiés. En revanche si les<br />

classements « classiques » accordent un<br />

peu de place aux questions de diversité,<br />

aucun n’intègre encore les données d’impact<br />

environnemental. « Il faut que les critères<br />

des classements des écoles de management<br />

évoluent alors que beaucoup de critères<br />

sont obsolètes et pas assez qualitatifs<br />

pour évaluer l’implication des écoles dans<br />

les mutations » regrettait ainsi le directeur<br />

général du groupe Excelia, Bruno Neil,<br />

lors de la journée « Former à la transition<br />

écologique dans l’ESR : défis et solutions »<br />

qui a eu lieu le 20 octobre <strong>2022</strong> à Bordeaux.<br />

Dans le rapport du The Shift Project et<br />

Audencia le président du Shift Project,<br />

Jean-Marc Jancovici s’interroge : « Fautil<br />

sélectionner les élèves sur des bases<br />

différentes ? Inventer des classements des<br />

établissements qui ne mettent plus en critère<br />

principal le salaire à la sortie ? Comment<br />

cesser de servir un système que l’on sait<br />

aller dans le mur sans aller dans le mur<br />

soi-même parce que l’on est sorti du jeu ? ».<br />

Quelles mesures d’impact ? Si les<br />

classements évoluent peu c’est d’abord<br />

parce que les mesures permettant d’estimer<br />

l’investissement des établissements<br />

d’enseignement supérieur dans les<br />

transitions environnementales restent flous.<br />

Dans la méthodologie de la deuxième<br />

édition de leur classement, ChangeNOW<br />

et Les Echos START mettent ainsi aussi<br />

bien en avant des questions académiques<br />

(pourcentage de cours intégrant les<br />

enjeux environnementaux et sociaux, le<br />

pourcentage de cours spécialisés dans<br />

l’impact que les chaires, activités et<br />

séminaires dédiés, mastères spécialisés<br />

dédiés) que de réseaux (diplômés dans le<br />

secteur de l’impact, formation continue,<br />

clubs de diplômés dédiés) ou encore de<br />

stratégie. Les questions de diversité sociale,<br />

plus faciles à estimer avec l’existence<br />

de nombreux indicateurs, occupent<br />

également une place importante. Enfin<br />

le classement reprend des indicateurs<br />

plus classiques sur l’employabilité.<br />

Pour sa quatrième édition, le Times Higher<br />

Education Impact Rankings évalue quant<br />

à lui les universités par rapport aux<br />

objectifs de développement durable (ODD)<br />

des Nations Unies dans quatre grands<br />

domaines : la recherche, l’intendance, la<br />

sensibilisation et l’enseignement. Toute<br />

université qui fournit des données sur<br />

l’ODD 17 et au moins trois autres ODD est<br />

incluse dans le classement général.<br />

à eux divisés en mesures de durabilité<br />

environnementale - y compris les<br />

institutions durables, l’éducation durable<br />

et la recherche durable - et de mesures<br />

d’impact social qui comprennent l’égalité,<br />

l’échange de connaissances, l’impact<br />

sur l’éducation, l’employabilité et les<br />

opportunités, et la qualité de vie.<br />

Universités qui s’imposent ? De par leurs<br />

méthodologies très éloignées le Times Higher<br />

Education et QS livrent des résultats très<br />

différents. Comme les années précédentes<br />

le Times Higher Education donne la victoire à<br />

des universités peu connues - l’australienne<br />

Western Sydney l’emporte devant<br />

l’américaine Arizona State et la canadienne<br />

Western University – quand QS sacre des<br />

universités de premier plan : UCL Berkeley<br />

s’impose devant les universités canadiennes<br />

de Toronto et de British Columbia.<br />

Pour la France les résultats restent très<br />

en deçà des classements académiques.<br />

La première université classée par le<br />

Times Higher Education est Montpellier<br />

(catégorie 101-200) devant Aix-Marseille<br />

université, IMT Atlantique et PSL (toutes<br />

les trois dans la catégorie 201-300). A la<br />

126 ème place PSL est l’université française la<br />

mieux classée par QS devant Paris-Saclay<br />

(135 ème ) et Sorbonne Université (144 ème ).<br />

Comment adapter tous les<br />

classements ? Les grands classements<br />

« classiques » des universités et des<br />

business schools n’étant finalement que<br />

l’agrégat de différents classements - le<br />

plus souvent l’excellence académique,<br />

la dimension internationale et l’insertion<br />

professionnelle – pourquoi ne pas leur<br />

adjoindre une dimension « impact » ?<br />

Comme toujours la question centrale des<br />

classeurs est leur capacité à vérifier les<br />

données fournies par les établissements. Si<br />

aujourd’hui Les Echos Start et Change Now<br />

utilisent essentiellement des indicateurs<br />

difficiles à vérifier – qui peut vérifier le<br />

pourcentage de cours intégrant les enjeux<br />

environnementaux et sociaux ? -, ils auraient<br />

aussi pu s’appuyer sur des labels comme<br />

DD&RS, PRME, Accord de Grenoble, Educ<br />

ou encore l’index de l’égalité professionnelle<br />

qui ont le mérite d’être aussi vérifiables<br />

qu’une accréditation Equis ou un grade<br />

de master. Sans oublier le passage du<br />

Sulitest ou la participation à La Fresque<br />

du Climat. Demain l’adoption d’un socle de<br />

connaissances et de compétences sur les<br />

enjeux écologiques sera un autre indicateur.<br />

The Financial Times a par exemple intégré<br />

la proportion des heures d’enseignement<br />

dans les cours fondamentaux dédiées à<br />

des sujets ESG pour 3 % de la note finale du<br />

programme. D’autres critères pourraient<br />

entrer en ligne de compte en dehors même<br />

des enseignements comme la réalisation<br />

d’un bilan carbone, l’incitation au covoiturage<br />

ou aux voyages en train, etc.<br />

Les accréditeurs se posent les mêmes<br />

questions. En France la Cefdg (Commission<br />

d’évaluation des formations et diplômes<br />

de gestion) et la Commission des titres<br />

d’ingénieur (CTI) se sont emparées su<br />

sujet. Pour son accréditation EQUIS l’EFMD<br />

intègre déjà dans ses critères un chapitre<br />

« Ethics, Responsibility and Sustainability »<br />

alors que l’AACSB (Association to Advance<br />

Collegiate Schools of Business) intègre un<br />

chapitre entier dédié à l’impact en proposant<br />

comme cadre de référence les 17 objectifs<br />

de développement durable (ODD) de l’Onu.<br />

Restera alors à estimer quelle part<br />

cette partie responsabilité sociale et<br />

environnementale (RSE) occupera dans les<br />

accréditations et les classements. Dans le<br />

rapport du Shift Project et Audencia précité<br />

les experts demandent à ce que soit accordé<br />

aux enjeux écologiques un « poids supérieur<br />

à tous les autres critères dans l’évaluation »…<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

Denis Choimet<br />

PRÉSIDENT DE L’UPS (UNION DES PROFESSEURS DE CLASSES PRÉPARATOIRES SCIENTIFIQUES)<br />

« Nous pouvons nous féliciter de l’essor<br />

de la nouvelle filière MPI »<br />

Les classes préparatoires s’interrogent<br />

sur leur avenir. Les classes<br />

préparatoires scientifiques s’inquiètent<br />

en particulier d’une réforme du bac<br />

qui a restreint le réservoir d’élèves<br />

formés aux mathématiques. L’analyse du<br />

président de l’UPS, Denis Choimet<br />

Olivier Rollot : Quel bilan faites-vous de la<br />

rentrée <strong>2022</strong> dans les classes préparatoires<br />

scientifiques ?<br />

Denis Choimet : Il est trop tôt pour que nous ayons<br />

des chiffres définitifs. Il faudra attendre janvier 2023.<br />

Ce dont nous pouvons nous féliciter c’est de l’essor<br />

de la nouvelle filière MPI (mathématiques, physique et<br />

informatique) qui compte déjà 1 000 étudiants deux<br />

ans après son lancement avec 28 classes ouvertes<br />

sur tout le territoire. Cette filière répond à une forte<br />

demande de lycéens très intéressés par l’informatique<br />

mais qui pouvaient juger l’offre des CPGE insuffisante<br />

dans cette discipline en plein essor. Demeurant pour<br />

autant polyvalente, elle permettra aux étudiants ayant<br />

choisi cette filière d’accéder à un très grand nombre<br />

d’écoles d’ingénieurs. Par exemple 122 places seront<br />

proposées aux candidats MPI au concours Centrale-Supélec,<br />

au moins 75 aux concours Mines-Ponts, plus<br />

de 200 au CCINP.<br />

Cette nouvelle filière répond également à la montée<br />

en puissance de la spécialité Numérique et sciences<br />

informatiques (NSI) du bac, et à la nécessiter d’accueillir<br />

en CPGE les nouveaux profils maths/NSI issus de la<br />

réforme de 2019.<br />

réagi face à cet affaiblissement qui impacte de plus<br />

essentiellement les filles. Cela dit, il n’est pas aisé<br />

d’identifier, au sein de la population des élèves de<br />

terminale, le véritable vivier des CPGE scientifiques.<br />

Nous ne sommes pas à proprement parler inquiets mais<br />

vigilants quant à l’évolution des effectifs dans certaines<br />

filières de classes préparatoires. Les prépas PTSI ont été<br />

fragilisées par la réforme du bac qui oblige à l’abandon<br />

de la troisième spécialité en terminale : la spécialité SI<br />

(Sciences de l’ingénieur) en a sévèrement pâti.<br />

Un autre point d’inquiétude concerne les classes préparatoires<br />

technologiques, qui accueillent des bacheliers<br />

STI2D et STL. Elles sont touchées par la baisse des<br />

effectifs du lycée technologique, mais peut-être plus<br />

encore par l’instauration de quotas de bacheliers technologiques<br />

dans les IUT. Nous sommes très attachés à<br />

cette belle filière, qui permet de proposer de brillantes<br />

trajectoires de réussite à des lycéens ayant choisi plus<br />

ou moins volontairement leur orientation pré-bac.<br />

Quelle évolution<br />

des effectifs ?<br />

Selon les éléments mis<br />

en exergue dans des<br />

tableaux de la note sur les<br />

Prévisions des effectifs dans<br />

l’enseignement supérieur –<br />

Rentrées <strong>2022</strong> et 2023 du<br />

Système d’information et<br />

études statistiques (SIES)<br />

après le choc de 2021 une<br />

décrue s’amorce dans le<br />

recrutement des classes<br />

préparatoires scientifiques :<br />

-2,5 % pour cette dernière<br />

rentrée et encore -1,9 %<br />

à la rentrée 2023.<br />

O. R : Vous n’êtes pas inquiet sur l’avenir des<br />

classes préparatoires après une réforme du<br />

bac qui a profondément transformé l’intérêt<br />

des bacheliers pour les mathématiques ?<br />

D. C : Nous avons quelques inquiétudes après une<br />

longue période de stabilité. La réforme a effectivement<br />

affaibli le vivier des élèves faisant plus de 3 heures de<br />

mathématiques par semaine : nous sommes passés<br />

de 330 000 élèves (Bac S + ES) à environ 205 000<br />

(spécialité maths + option maths complémentaires).<br />

La « communauté mathématique » a vigoureusement<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

O. R : La montée en puissance des bachelors<br />

vous inquiète-t-elle ?<br />

D. C : Les bachelors sont des formations en 3 ans<br />

dont le positionnement est assez différent de celui<br />

des classes préparatoires : ce sont des formations<br />

techniques destinées à former des diplômés immédiatement<br />

opérationnels, alors que le cursus prépa/grande<br />

école est conçu aller beaucoup plus loin. Il importe de<br />

bien informer les lycéens des spécificités de chaque<br />

parcours afin qu’ils puissent faire des choix éclairés.<br />

O. R : Pourtant cette réforme du bac avait<br />

plutôt été bien accueillie en son temps ?<br />

D. C : Les nouveaux programmes de mathématiques et<br />

de physique de première et de terminale sont d’excellente<br />

qualité. Exigeants, mais formateurs, ils ont apporté une<br />

réconciliation entre mathématiques et physique très<br />

bienvenue et qui donne une idée fidèle de la pratique<br />

scientifique. Nous en attendions une réelle plus-value,<br />

qui ne s’est finalement pas manifestée. Mais il est aussi<br />

vrai que la crise sanitaire est passée par là et que les<br />

élèves ont perdu beaucoup d’heures de cours. Cette<br />

année, pour la première fois, les spécialités seront<br />

évaluées par un examen final dont les résultats seront<br />

intégrés à Parcoursup, ce qui est un apport très positif<br />

à la procédure de recrutement. Ces dernières années<br />

nous avons en effet assisté à un tassement massif des<br />

notes vers le haut (très souvent entre 18 et 20) dans<br />

les dossiers de candidature, ce qui a rendu la sélection<br />

de nos élèves très compliquée.<br />

O. R : La possibilité de passer enfin ces<br />

épreuves de spécialités va en quelque sorte<br />

relancer la réforme du bac ?<br />

D. C : Nous déplorons seulement qu’elles aient lieu dès le<br />

mois de mars. Une fois passées, la motivation des élèves<br />

va forcément fléchir alors que des parties importantes<br />

du programme de mathématiques resteront à aborder,<br />

comme le calcul intégral. Nous appelons donc à une<br />

reconquête au moins partielle de ces trois derniers<br />

mois de l’année scolaire. Si la hiérarchie des vœux était<br />

rétablie dans les choix de Parcoursup il devrait y avoir<br />

moyen de gagner du temps. L’année de terminale ne<br />

devrait pas se terminer dès le mois de mars.<br />

O. R : Vos élèves sont-ils tous prêts<br />

aujourd’hui à entrer en classes<br />

préparatoires ? Certains ne reculent-ils pas<br />

à l’idée d’affronter un concours ?<br />

D. C : Le concours est une formidable occasion de<br />

dépassement. Supprimer les concours serait comme<br />

supprimer la compétition sportive tout en espérant<br />

conserver le même niveau. De plus la quasi-totalité de<br />

nos élèves intègre une école à l’issue des années en<br />

classes préparatoires. Les concours ne servent donc<br />

qu’à répartir nos élèves, ce qui permet de relativiser<br />

l’appréhension qu’ils peuvent susciter.<br />

La classe préparatoire est ainsi un cursus sécurisé<br />

qui propose un suivi très fin de chaque élève avec un<br />

professeur pour chaque discipline. Nous avons par<br />

exemple la possibilité de recevoir très fréquemment<br />

nos élèves individuellement.<br />

O. R : Qu’apporte in fine le passage par une<br />

classe préparatoire ?<br />

D. C : La formation en classes préparatoires permet<br />

d’acquérir un socle scientifique pluridisciplinaire, mais<br />

aussi des compétences particulières développées<br />

grâce à une pratique intensive qui passe aussi bien par<br />

les travaux dirigés que par les devoirs sur table ou à la<br />

maison, ou encore par les interrogations orales. Nous<br />

apportons ainsi la solidité d’un bagage scientifique<br />

complet tout en donnant des méthodes efficaces.<br />

Nos élèves ont la capacité de traiter efficacement et<br />

rapidement un problème. Ils savent aller à l’essentiel.<br />

Ils sont persévérants.<br />

C’est parfois une marche difficile à passer pour des<br />

élèves qui sortent de terminale. Le rôle des professeurs<br />

est alors de les rassurer, de leur dire qu’il est normal<br />

d’éprouver des difficultés au début d’une classe préparatoire.<br />

Le climat d’entraide entre les élèves permet<br />

de prendre confiance, même si l’on a été quelque peu<br />

désorienté au démarrage.<br />

Finalement, nous formons des élèves polyvalents en<br />

mathématiques, physique, chimie, informatique selon<br />

une proportion qui varie selon les différentes filières.<br />

Ensuite tous ls élèves se retrouvent ensemble en grande<br />

école pour suivre le même cursus.<br />

O. R : Les écrits comme les oraux évaluent<br />

des connaissances. Quelles différences y<br />

a-t-il entre eux ?<br />

D. C : Nous nous félicitons de l’existence de cinq semaines<br />

d’oraux disciplinaires qui permettent de démontrer ses<br />

capacités orales comme par exemple exposer une<br />

démarche, faire preuve d’initiative avec des sujets<br />

très courts, ne pas perdre ses moyens. Les écrits ont<br />

auparavant permis quant à eux de juger de la solidité<br />

des connaissances.<br />

O. R : Travaillez-vous avec le ministère de<br />

l’Enseignement supérieur et de la Recherche<br />

(MESR) à la constitution d’un socle commun<br />

de compétences en écologie qu’appelle de<br />

ses vœux la ministre ?<br />

D. C : Ce n’est pour le moment pas prévu.<br />

19<br />

Comment choisir<br />

son concours ?<br />

Du fait des regroupements,<br />

les élèves passent au<br />

maximum quatre ou cinq<br />

concours. Certains un seul !<br />

« Nous sommes aussi là<br />

pour les conseiller, leur<br />

dire si c’est raisonnable ou<br />

pas pour eux de passer tel<br />

concours, et parfois de les<br />

inciter à prendre confiance<br />

pour postuler aux concours<br />

plus difficiles. Nous<br />

apprenons à les connaître<br />

assez vite puis nous parlons<br />

avec eux régulièrement<br />

pendant deux ans »,<br />

détaille Bruno Choimet.


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

« Twitter Influence »<br />

de l’enseignement<br />

supérieur <strong>2022</strong><br />

Pour la septième année consécutive, le cabinet de conseil spécialisé<br />

dans l’enseignement supé rieur HEADway Advisory a publié son indice<br />

« Twitter Influence de l’éducation et de l’enseignement supé rieur ».<br />

Ce classement a été réalisé pendant<br />

la semaine du 7 au 10 novembre<br />

<strong>2022</strong> en s’appuyant sur<br />

l’application Followerwonk à<br />

partir de laquelle HEADway Advisory<br />

calcule un score d’influence. Le score<br />

d’influence sociale est calculé selon<br />

un algorithme qui prend en compte le<br />

nombre d’abonnés du compte, le nombre<br />

de tweets, l’ancienneté du compte et<br />

l’influence de ses abonnés. Comme ces<br />

quatre dernières années HEADway Advisory<br />

optimise ce score en prenant également<br />

en compte le nombre d’abonnés<br />

de chaque compte Twitter<br />

Trois grandes catégories sont étudiées :<br />

les comptes Twitter des établissements<br />

d’enseignement supé rieur, ceux des professionnels<br />

de l’enseignement supé rieur<br />

– présidents d’université, directeurs de<br />

Grandes écoles, responsables et professeurs<br />

- et enfin ceux des « influenceurs »<br />

de l’enseignement supé rieur : institutions,<br />

médias, personnalités.<br />

À la suite de la parution de notre classement<br />

annuel la semaine dernière, beaucoup<br />

nous ont alertés sur l’avenir de<br />

Twitter version Elon Musk et de dérives<br />

possibles dont nous sommes effectivement<br />

inquiets. Pour autant un seul responsable<br />

de l’enseignement supé rieur<br />

français en activité et classé dans notre<br />

« Twitter Influence » a pour l’instant manifesté<br />

publiquement sa volonté de ne<br />

plus publier sur Twitter. Tout en scrutant<br />

l’apparition d’un nouveau réseau susceptible<br />

de prendre le relais sur Twitter,<br />

nous espérons que Twitter sera plus fort<br />

que Musk…<br />

Écoles de management : HEC double Audencia<br />

HEC Paris se classe première cette année des écoles de commerce post-prépas,<br />

Audencia passant à la 2 ème place ex-aequo avec l’Edhec. Suivent Kedge, Skema et<br />

ESCP. L’EM Strasbourg clôt ce classement.<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

Universités : Paris 1 Panthéon<br />

Sorbonne reprend l’avantage<br />

Première en 2020, Paris 1 Panthéon Sorbonne reprend le lead après une décevante<br />

7 ème place en 2021. Elle est ex-aequo avec l’université de Reims et devance les universités<br />

Paris-Saclay et Poitiers, également ex-aequo. Rennes 1 et Sorbonne université<br />

suivent à quelques encablures.<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

Écoles d’ingénieurs :<br />

l’École polytechnique bien évidemment.<br />

L’École polytechnique reste en tête mais voit chaque année la toujours excellente<br />

Mines Saint-Etienne se rapprocher d’elle. Sans oublier une CentraleSupélec qui<br />

gagne sept places cette année et complète ainsi le podium ex-aequo avec Télécom<br />

SudParis, l’ESPCI Paris, l’IMT Nord Europe et l’Esilv. Mais c’est l’Eigsi La Rochelle<br />

qui progresse le plus cette année (+31 %) devant l’IMT Nord Europe (+28 %) et 2ie<br />

(+20 %). Côté gadin l’Insa Strasbourg perd 35 % d’influence, l’Esigelec 16 % et l’Isep<br />

13 %. Mais attention nous ne classons que 60 écoles sur les plus de 200 écoles d’ingénieurs<br />

françaises.<br />

Les « professeurs stars »<br />

L’économiste Thomas Porcher (Paris<br />

School of Business) s’impose cette année<br />

dans notre classement des professeurs<br />

d’universités et de grandes écoles devant<br />

un autre économiste, Thomas Piketty<br />

(EHESS et PSE), l’historienne Mathilde<br />

Larrère (Université Paris-Est Marnela-Vallée),<br />

le politologue Dominique<br />

Reynié (Sciences Po) et la paléoclimatologue<br />

Valérie Masson-Delmotte (Université<br />

Paris-Saclay). Le très médiatique,<br />

et professeur à Mines Paris, Jean-Marc<br />

Jancovici n’est pas classé dans la mesure<br />

où son compte Twitter n’est pas officiellement<br />

le sien.<br />

Deux professeurs de classes préparatoires<br />

se classent également dans notre top 25 :<br />

Joëlle Alazard, professeure d’histoire en<br />

khâgne du lycée Louis-le-Grand, et Fred<br />

Brossard, professeur de mathématiques<br />

au lycée Bergson de Paris.<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

DÉCEMBRE <strong>2022</strong> N° 66<br />

Les présidents<br />

d’universités et directeurs<br />

de grandes écoles<br />

Avoir une position éminente dans une<br />

conférence représentative de l’enseignement<br />

supé rieur vous donne forcément de<br />

la visibilité. C’est encore une fois cette année<br />

le vice-président de France Universités<br />

(ex-Conférence des présidents d’université)<br />

et président de l’université de<br />

Reims, Guillaume Gellé, qui s’impose. Il<br />

précède le président de la Conférence des<br />

Grandes écoles (CGE) et directeur général<br />

des Arts et Métiers (Ensam), Laurent<br />

Champaney. Le président de la Cdefi<br />

(Conférence des directeurs des écoles<br />

françaises d’ingénieurs) et directeur des<br />

Mines Saint-Etienne, Jacques Fayolle,<br />

se place à la quatrième place. Le nouveau<br />

directeur de Sciences Po, Mathias<br />

Vicherat, fait son entrée dans le classement<br />

directement à la 6 ème place.<br />

Côté écoles de management Stephan<br />

Bourcieu (Burgundy School of Business)<br />

dépasse cette année le directeur général<br />

de Rennes SB, Thomas Froehlicher, et<br />

monte ainsi sur le podium général. Le regretté<br />

Jean-François Fiorina obtient également<br />

un excellent classement.<br />

Les directeurs de<br />

pôles et d’activités.<br />

Ils sont directeur adjoint, directeur de la<br />

communication, de programme Grande<br />

école ou dirigent une activité. Comme<br />

en 2020 et 2021 le directeur de la communication<br />

d’Audencia, Frank Dormont,<br />

l’emporte assez largement dans cette catégorie.<br />

Il précède le vice-dean en charge<br />

de la recherche de Skema BS, Philippe<br />

Monin, et le directeur du laboratoire Mica<br />

de l’université Bordeaux-Montaigne,<br />

Bertrand Mocquet. Suivent le directeur<br />

général adjoint en charge du numérique<br />

de Neoma, Alain Goudey, ex-aequo avec<br />

un autre directeur numérique, celui de<br />

Sciences Po, Jean-Pierre Berthet.<br />

Olivier Rollot (@ORollot)<br />

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