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Journal asmac No 1 - février 2023

Fréquence - Tout passe Politique - Les hôpitaux sur la corde raide Bêtabloquants - Application en pédiatrie dermatologique Toux - Le point de vue pharmacologique

Fréquence - Tout passe
Politique - Les hôpitaux sur la corde raide
Bêtabloquants - Application en pédiatrie dermatologique
Toux - Le point de vue pharmacologique

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<strong>Journal</strong><br />

N o 1, <strong>février</strong> <strong>2023</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Fréquence<br />

Tout passe<br />

Page 24<br />

Politique<br />

Les hôpitaux sur<br />

la corde raide<br />

Page 6<br />

Bêtabloquants<br />

Application<br />

en pédiatrie<br />

dermatologique<br />

Page 52<br />

Toux<br />

Le point de vue<br />

pharmacologique<br />

Page 54


Sommaire<br />

Fréquence<br />

Tout passe<br />

Illustration de la page<br />

de couverture: Stephan Schmitz<br />

Editorial<br />

5 Une belle régularité<br />

Politique<br />

6 Les hôpitaux sur la corde raide<br />

9 L’essentiel en bref<br />

Formation postgraduée/<br />

Conditions de travail<br />

10 Comment réduire la longue attente<br />

13 Dans l’univers des médecinsassistant(e)s<br />

<strong>asmac</strong><br />

14 Un succès retentissant<br />

16 «Il faut rendre les modèles féminins<br />

dans la médecine plus tangibles»<br />

18 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />

22 <strong>asmac</strong>-Inside<br />

23 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Perspectives<br />

52 Actualités sur les bêtabloquants:<br />

utilisation en dermatologie pédiatrique<br />

54 Aus der «Therapeutischen<br />

Umschau» – Übersichtsarbeit:<br />

Husten aus pharmakologischer Sicht<br />

59 Un lieu particulier<br />

mediservice<br />

60 Boîtes aux lettres<br />

62 En forme et en bonne santé tout l’hiver<br />

Medpension<br />

64 Bien comprendre le certificat d’assurance<br />

de la caisse de pension<br />

66 Impressum<br />

Annonce<br />

Point de mire:<br />

Fréquence<br />

24 Entre pâleur et bronzage<br />

28 Depuis la sonorité d’une salle de concert<br />

jusqu’aux bips en salle d’opération<br />

30 Le pouls de la Suisse<br />

32 Des cris dans l’obscurité<br />

36 Trouver la note juste<br />

40 Voir l’environnement avec les oreilles<br />

45 Le septième jour, tu te reposeras<br />

48 Les ondes thêta sont au cœur de la<br />

régulation des émotions<br />

50 Les performances des animaux<br />

<strong>No</strong>us pouvons proposer de bons services aux médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />

En tant que membre de mediservice <strong>asmac</strong>, vous appartenez à un groupe privilégié: vous avez<br />

un accès exclusif à un portail de l’emploi en ligne et sur un agenda en ligne avec des offres de<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 3


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Berger<br />

Leiter Abteilung<br />

Klinische Psychologie<br />

und Psychotherapie,<br />

Uni Bern<br />

Nina<br />

Bischoff<br />

Co-Leiterin Psychosomatische<br />

Medizin,<br />

Inselspital<br />

Martin<br />

Inderbitzin<br />

Neurobiologe,<br />

Krebsbetroffener,<br />

Initiant My Survival<br />

Story<br />

Jana<br />

Siroka<br />

Fachärztin Innere +<br />

Intensivmedizin, Anthroposophische<br />

Medizin,<br />

Klinik Arlesheim<br />

#TGL<strong>2023</strong>


Editorial<br />

Une belle<br />

régularité<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef<br />

du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Il a fallu un siècle entier pour prouver l’existence des ondes<br />

gravitationnelles. Albert Einstein avait théorisé leur existence<br />

dès 1916, il doutait cependant qu’il soit un jour possible de<br />

mesurer de telles ondes. En <strong>février</strong> 2016, trois physiciens américains<br />

ont publié les résultats de leurs recherches: quelques mois<br />

plus tôt, ils avaient pour la première fois réussi à mesurer directement<br />

une onde gravitationnelle. Pour cette avancée, les chercheurs ont reçu<br />

le prix <strong>No</strong>bel de physique en 2017. Toutes les ondes possèdent une<br />

fréquence. Dans le cas des ondes gravitationnelles, cette fréquence<br />

est située entre 10 -18 et 10 4 hertz.<br />

Toutes les cinq secondes, une reine termite pond un œuf. Enfermée<br />

dans un petit espace, elle passe sa vie avec le roi des termites, sans<br />

cesse occupée à engendrer sa progéniture. Cette fréquence et d’autres<br />

fréquences «animales», comme le sonar des chauves-souris, font<br />

l’objet du thème principal de ce numéro. La capacité des chauvessouris<br />

à détecter leur environnement à l’aide des ondes sonores a justement<br />

inspiré l’américain Daniel Kish, aveugle depuis son plus jeune<br />

âge. C’est lui qui a mis au point la technique dite du «sonar à clics»,<br />

qui permet aux personnes aveugles et malvoyantes de «voir avec leurs<br />

oreilles» en produisant des clics réguliers avec la langue. Vous trouverez<br />

plus de détails à ce sujet dans la rubrique Point de mire. Le thème<br />

de l’oreille et de la fréquence sonore est également abordé dans le<br />

reportage sur l’école de lutherie de Brienz et dans l’article sur l’acoustique<br />

des salles de concert et des salles d’opération. Le nombre d’événements<br />

qui se répètent régulièrement au cours d’une période donnée<br />

est toutefois loin de se limiter à la physique ou à la nature. C’est ce que<br />

révèle l’article sur la fréquence dans les religions: du fait de la succession<br />

des jours de travail et des jours fériés, les religions ont aujourd’hui<br />

encore une grande influence sur notre rythme de vie.<br />

Avec une belle (et malheureuse) régularité, les personnes qui<br />

cherchent actuellement des lits d’hôpitaux libres se voient opposer un<br />

refus. Les médecins-assistant(e)s passent des heures à gérer de telles<br />

demandes. Les «lits fermés» sont principalement dus au manque de<br />

personnel soignant, au manque de coordination et aux décisions erronées<br />

en matière de politique de la santé. Vous en saurez plus en lisant<br />

la rubrique Politique.<br />

Enfin, deux nouvelles chroniques reviendront régulièrement en <strong>2023</strong>:<br />

dans la rubrique Formation postgraduée/Conditions de travail,<br />

Camille Bertossa décrit ses premières expériences de médecin-assistante.<br />

Et sous le titre «Un lieu particulier», les membres de la rédaction<br />

du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> dévoilent leurs endroits préférés. En ce début<br />

d’année, vous découvrirez un chalet un peu spécial, qui vaut sans<br />

aucun doute la peine d’être fréquenté.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 5


Politique<br />

Les hôpitaux<br />

sur la corde raide<br />

<strong>No</strong>tre système de santé va-t-il droit dans le mur?<br />

Cette question se pose compte tenu de la situation tendue dans les hôpitaux<br />

suisses. Il existe pourtant des solutions pour sortir de la crise.<br />

Severin Baerlocher, Comité directeur de l’<strong>asmac</strong><br />

La situation est tendue. De nombreux hôpitaux fonctionnent à la limite de leurs capacités depuis un certain temps déjà et ne peuvent pas exploiter<br />

suffisamment de lits en raison du manque de personnel.<br />

Le corps médical suisse découvre<br />

actuellement de nouveaux domaines<br />

d’activité. Les médecins-cadres<br />

dans les hôpitaux<br />

suisses reçoivent un nombre croissant de<br />

courriers de la part de patients frustrés et<br />

désespérés qui ont été renvoyés prématurément<br />

chez eux, qui n’ont pas été admis<br />

malgré une maladie grave ou dont l’intervention<br />

élective a été sans cesse repoussée.<br />

Les médecins concernés sont donc la<br />

cible de ces réactions et rédigent des<br />

lettres de réponse dans lesquelles ils expliquent<br />

aux patients le pourquoi et le<br />

comment de la situation actuelle. Quant<br />

aux médecins-assistant(e)s, ils exercent la<br />

nouvelle fonction de gestionnaire des lits.<br />

Comment en sommes-nous arrivés là?<br />

Une journée de travail habituelle dans<br />

un service des urgences en Suisse ressemble<br />

aujourd’hui, hélas, de plus en<br />

plus souvent à cela: tard l’après-midi ou<br />

en début de soirée, l’équipe soignante<br />

des urgences est informée que tous les<br />

lits de l’établissement sont occupés, à<br />

l’exception d’un à deux lits pour femmes,<br />

hommes ou aux soins intermédiaires.<br />

Photo: WavebreakMediaMicro / Adobe Stock<br />

6<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

La probabilité qu’à ce moment-là, des lits<br />

soient encore disponibles dans les trois<br />

catégories est quasiment nulle. Les médecins-assistant(e)s<br />

spécialistes dans la gestion<br />

des lits entament donc leur travail.<br />

Ils se renseignent par téléphone sur les<br />

lits disponibles dans les hôpitaux environnants,<br />

évidemment en plus de leur<br />

activité médicale. En commençant par<br />

l’hôpital le plus proche, ils passent à travers<br />

la longue liste sur laquelle sont déjà<br />

indiqués les hôpitaux qui affichent complet.<br />

Ils finissent donc par atterrir dans<br />

les cantons voisins où il n’y a aussi qu’un<br />

petit nombre de lits disponibles.<br />

En même temps, la cheffe de clinique<br />

ou le chef de clinique du service des urgences<br />

reçoit un appel d’un hôpital éloigné:<br />

«Avez-vous encore un lit pour<br />

hommes de libre chez vous?» La réponse:<br />

«Hélas non, nous sommes nous-mêmes<br />

à la recherche d’un tel lit.» Cet entretien<br />

permet au moins de mettre à jour la liste<br />

des hôpitaux déjà complets, ce qui évitera<br />

des appels téléphoniques inutiles. Finalement,<br />

on parvient malgré tout à trouver<br />

un lit. Le gestionnaire des lits/médecin-assistant(e)<br />

apprend cependant aussi<br />

que dans certains services des urgences,<br />

les patients doivent y passer la nuit faute<br />

d’alternative.<br />

Les problèmes sont structurels<br />

A quoi la pénurie de lits qui s’aggrave en<br />

Suisse depuis l’été dernier est-elle due?<br />

Plusieurs causes viennent se superposer:<br />

1. Des hypothèses erronées: au cours des<br />

dernières années, de nombreux cantons<br />

ont fermé des hôpitaux de petite<br />

taille dans un souci d’économie. Les<br />

experts qui ont pris ces décisions pensaient<br />

probablement que les infirmières<br />

et infirmiers ainsi libérés iraient travailler<br />

dans les grands hôpitaux. Aujourd’hui,<br />

nous savons que cette hypothèse<br />

était hélas fausse. Après presque<br />

trois ans de pandémie, la lassitude était<br />

probablement trop grande chez certains<br />

et chez d’autres, la peur de n’être<br />

qu’un numéro dans un grand hôpital<br />

et de devoir effectuer des services peu<br />

attrayants était trop forte. D’autres encore<br />

auraient peut-être aimé changer<br />

d’hôpital, mais la distance entre leur<br />

domicile et leur lieu de travail était trop<br />

longue. Quoi qu’il en soit, les lits nouvellement<br />

ouverts dans les grands<br />

hôpitaux après la fermeture des petits<br />

établissements ne peuvent actuellement<br />

pas tous être exploités faute de<br />

personnel.<br />

2. La bureaucratie: le personnel infirmier<br />

restant consacre aujourd’hui une grande<br />

partie de son temps de travail à effectuer<br />

des tâches administratives. Souvent, il<br />

ne reste plus que la moitié du temps de<br />

travail pour les soins aux patients. Il<br />

passe le reste de son temps à saisir ses<br />

activités dans des outils de facturation<br />

et à documenter les tâches accomplies.<br />

3. Le manque de coordination: il y a un<br />

probablement un grand nombre de lits<br />

disponibles dont on ne connaît pas<br />

l’existence. D’une part, on bloque pour<br />

les interventions électives des lits dont<br />

auraient besoin les collègues aux urgences.<br />

D’autre part, on n’a pas de vue<br />

d’ensemble. Chaque hôpital tente par<br />

ses propres moyens de trouver des lits<br />

disponibles dans les hôpitaux voisins.<br />

Plus de coordination et moins de<br />

bureaucratie<br />

Des mesures relativement simples permettraient<br />

pourtant d’améliorer la situation<br />

actuelle en ce qui concerne la disponibilité<br />

des lits.<br />

A court terme, une coordination des<br />

lits à l’échelon national peut apporter une<br />

amélioration. Une telle coordination était<br />

déjà temporairement en place pendant la<br />

pandémie et pourrait par exemple être exploitée<br />

par la Rega ou une autre organisation<br />

nationale. Mais pour cela, il faudrait<br />

que l’état de nécessité actuel soit reconnu.<br />

Dans un tel scénario, les hôpitaux seraient<br />

tenus de communiquer quotidiennement<br />

les lits disponibles, qui seraient ensuite<br />

répartis par le service de coordination.<br />

Cela soulagerait rapidement les équipes<br />

des centres d’urgence.<br />

A moyen terme, le personnel infirmier<br />

et les médecins doivent être libérés<br />

de leurs obligations en matière de documentation<br />

qui sont manifestement excessives<br />

et chronophages. Bien trop souvent,<br />

ils doivent consigner par écrit des informations<br />

qui seraient pourtant déjà disponibles.<br />

Un hôpital doit veiller à ce que les<br />

informations ne soient consignées qu’une<br />

seule fois et qu’elles soient ensuite mises à<br />

la disposition de tous les médecins et de<br />

l’ensemble du personnel soignant impliqués.<br />

Le dossier électronique du patient<br />

(DEP) serait également utile dans ce domaine.<br />

Il faut donc poursuivre son développement<br />

à un rythme soutenu.<br />

Revenons à la question initiale: notre<br />

système de santé va-t-il droit dans le mur?<br />

Si la politique de la santé suisse n’arrive<br />

pas à trouver et à mettre en œuvre rapidement<br />

des solutions efficaces pour pallier<br />

la situation d’urgence dans laquelle se<br />

trouvent actuellement les hôpitaux, le<br />

risque est réel. Il est donc urgent de résoudre<br />

les problèmes évoqués plus haut.<br />

Sinon, la frustration du personnel de la<br />

santé va continuer de s’accroître, ce qui ne<br />

fera que renforcer un dangereux cercle vicieux.<br />

Si l’on parvient à trouver un consensus<br />

sur la gravité de la situation actuelle et<br />

que l’on intervient avec courage et rapidité,<br />

on pourra décharger de manière substantielle<br />

les hôpitaux dans toute la Suisse.<br />

@vsao<strong>asmac</strong><br />

Comité directeur<br />

de l’<strong>asmac</strong><br />

Severin Baerlocher<br />

est membre du Comité<br />

directeur de l’<strong>asmac</strong><br />

et travaille comme chef<br />

de clinique en médecine<br />

interne dans un<br />

hôpital régional.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 7


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Politique<br />

Le pilotage n’est pas<br />

la panacée<br />

Photo: màd<br />

Commençons par un petit retour en arrière: en septembre<br />

2015, l’Observatoire suisse de la santé (Obsan)<br />

a présenté dans le cadre de la plate-forme de l’OFSP<br />

«Avenir de la formation médicale» son projet de<br />

«modèle pour la détermination des besoins futurs en médecins<br />

par spécialité». L’objectif: piloter.<br />

Poursuivons notre remontée du passé: le 3 juillet 2002,<br />

le Conseil fédéral avait décidé de limiter l’admission des médecins<br />

à pratiquer à la charge de l’assurance obligatoire des soins.<br />

Après plusieurs solutions transitoires et provisoires, la Confédération<br />

a finalement introduit une réglementation<br />

définitive. Ici aussi, l’objectif: piloter.<br />

Revenons au présent: le projet «Réformer»<br />

a été lancé en Suisse romande. Il vise<br />

à améliorer la coordination et la qualité<br />

de la formation médicale postgraduée<br />

ainsi qu’à réglementer le nombre et<br />

la répartition des postes de formation<br />

postgraduée.<br />

Et pour finir, le comité «Coordination<br />

de la formation postgrade<br />

des médecins», rattaché à l’OFSP,<br />

se penche depuis l’automne 2019<br />

sur des questions telles que: avonsnous<br />

suffisamment de médecins en<br />

Suisse? Avons-nous les bons médecins?<br />

Travaillent-ils au bon endroit? Et<br />

oui, vous avez bien deviné, il s’agit une fois<br />

de plus de pilotage.<br />

Le désir, ou disons plutôt la pression, vient de<br />

la politique à qui l’administration a emboîté le pas sans<br />

grande retenue. Et même si parfois, on tente de faire passer le<br />

pilotage comme une mesure visant à garantir la qualité de la formation<br />

postgraduée, de traitement ou des soins, il s’agit en premier<br />

lieu de réaliser des économies. Il ne doit nulle part y avoir<br />

un médecin de trop, cela coûte trop cher.<br />

L’idée: nous calculons aujourd’hui le nombre de radiologues<br />

dont la ville de Berne aura besoin dans dix ans et pilotons donc<br />

les candidats potentiels à travers la formation pré- et postgraduée<br />

afin qu’ils apparaissent dans dix ans au bon endroit pour<br />

couvrir de façon optimale les besoins dans le secteur stationnaire<br />

et ambulatoire.<br />

De prime abord, cela peut sembler séduisant et intelligent.<br />

Il y a toutefois un hic. Ni le besoin ni l’offre ne peuvent être prédits<br />

ou calculés avec la précision nécessaire. Il y a trop d’inconnues<br />

et ce n’est pas seulement la pandémie de coronavirus qui<br />

nous a montré que le secteur de la santé en Suisse (aussi) pouvait<br />

connaître de profonds changements en très peu de temps et, à<br />

L’essentiel<br />

en bref<br />

plus forte raison, en l’espace de dix ans. Dans ce contexte, il faut<br />

donc faire preuve de prudence lorsque l’on établit des modèles de<br />

planification et de pilotage, et ne pas oublier de tenir compte et<br />

de communiquer les limites inhérentes à de tels modèles. Au final,<br />

il s’agit ni plus ni moins de l’approvisionnement en soins<br />

dans notre pays. A l’heure actuelle, nous voyons ce qui se passe<br />

lorsque la pression impacte le personnel. Le personnel soignant<br />

manque, des lits doivent être fermés, des traitements reportés et<br />

des patients transférés ou renvoyés. Les médecins aussi sont touchés<br />

et doivent réparer les dégâts.<br />

Je suis donc tenté de demander: «N’avons-nous<br />

rien appris?» L’envie de réaliser des économies<br />

au moyen d’interventions irréfléchies et la<br />

pression aux économies croissante se<br />

traduisent par une détérioration des<br />

conditions de travail et de formation<br />

postgraduée pour le personnel.<br />

Pourquoi ne réalise-t-on cela que<br />

lorsque le personnel manque et que<br />

le problème devient aigu? Il faut<br />

alors prendre des mesures urgentes<br />

pour maintenir les collaborateurs<br />

restants dans la profession et lancer<br />

une offensive de formation pour<br />

trouver du personnel à plus long<br />

terme. Les médecins et le personnel<br />

soignant ne sont pas simplement<br />

des facteurs de coûts gênants qu’il faut<br />

remettre à leur place et contrôler de près.<br />

Ils sont les piliers de notre système de santé.<br />

<strong>No</strong>us devons donc en prendre soin. Les interventions<br />

et restrictions que l’on veut imposer dans leur travail quotidien<br />

et sur leur parcours professionnel ne doivent pas être guidées<br />

par des objectifs irréalistes ou des idées préconçues. Cela se paie<br />

doublement, sur le plan personnel et financier. Le bon sens et la<br />

clairvoyance s’imposent.<br />

Pour nous à l’<strong>asmac</strong>, cela signifie qu’il faut protéger et<br />

garantir la formation médicale postgraduée et continue tout en<br />

améliorant durablement les conditions de travail, de façon à<br />

ce que dans cinq ou dix ans, nous ayons suffisamment de médecins<br />

motivés et compétents.<br />

Simon Stettler,<br />

directeur de l’<strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 9


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Titres de spécialiste<br />

Comment réduire<br />

la longue attente<br />

<strong>No</strong>mbreux sont les membres de l’<strong>asmac</strong> qui se plaignent<br />

de la durée de traitement des demandes de titre. L’ISMF doit effectivement<br />

s’améliorer dans ce domaine. Mais les médecins aussi peuvent<br />

contribuer à réduire la durée de traitement des demandes.<br />

Christoph Hänggeli, directeur de l’ISFM<br />

Le logbook doit être ouvert dès le début de la formation postgraduée et ensuite être continuellement mis à jour.<br />

En tant qu’institution accréditée<br />

par la Confédération, l’Institut<br />

suisse pour la formation médicale<br />

postgraduée et continue<br />

(ISFM) est responsable de la réglementation<br />

et de la mise en œuvre de la formation<br />

médicale postgraduée. Cela inclut<br />

notamment la vérification des conditions<br />

d’octroi des 45 titres de spécialiste et de<br />

plus d’une centaine d’autres qualifications.<br />

L’ISFM réunit tous les acteurs importants:<br />

sociétés de discipline, <strong>asmac</strong>,<br />

AMDHS, facultés et autres institutions<br />

importantes comme l’OFSP, la CDS et H+.<br />

Le secrétariat de l’ISFM est l’interlocuteur<br />

de tous les médecins pour tout ce qui<br />

concerne la formation postgraduée et<br />

continue. L’ISFM s’efforce de garantir une<br />

formation postgraduée de qualité en utilisant<br />

les instruments les plus modernes de<br />

la formation médicale (EPA, évaluations,<br />

formation postgraduée structurée). En<br />

même temps, les objectifs d’apprentissage<br />

doivent pouvoir être atteints dans la<br />

durée de formation prescrite, afin que<br />

l’accès à l’activité indépendante soit possible<br />

en temps voulu. L’effort à fournir<br />

pour développer des outils électroniques<br />

facilitant l’administration et la documentation<br />

de la formation postgraduée est<br />

énorme. En particulier pour le logbook<br />

électronique, plusieurs chantiers sont en<br />

cours et attendent d’être achevés en raison<br />

de l’imbrication des nombreux programmes<br />

de formation postgraduée.<br />

<strong>No</strong>tre service informatique travaille d’arrache-pied<br />

à la mise au point de solutions<br />

visant à garantir un service optimal et<br />

orienté vers le client. Les problèmes qui<br />

Photo: thodonal / Adobe Stock<br />

10<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

en découlent et la pénurie de personnel<br />

ont pour conséquence que la durée de<br />

traitement des demandes ne correspond<br />

malheureusement pas à nos attentes. Les<br />

délais de traitement des demandes sont<br />

actuellement d’un à trois mois, voire plus<br />

si les dossiers sont incomplets. De plus,<br />

nous devons limiter la disponibilité téléphonique<br />

à l’après-midi. <strong>No</strong>us faisons<br />

tout pour améliorer cette situation. <strong>No</strong>us<br />

mobilisons au mieux les ressources disponibles<br />

et comptons sur votre compréhension<br />

en ce qui concerne les délais de traitement<br />

parfois longs.<br />

Les médecins peuvent apporter leur<br />

contribution<br />

Pour améliorer la situation, les médecins<br />

en formation postgraduée peuvent aussi<br />

apporter leur contribution. <strong>No</strong>us constatons<br />

régulièrement que les demandes sont<br />

incomplètes, soumises trop tôt ou trop<br />

tard. Cela prolonge les temps de traitement<br />

pour tous les demandeurs, étant<br />

donné qu’il faut alors procéder à des clarifications<br />

fastidieuses. Vous pouvez, en<br />

tant que médecins en formation postgraduée,<br />

grandement nous faciliter la tâche<br />

en observant les points suivants:<br />

– Ouvrez le logbook électronique dès le début<br />

de la formation postgraduée et mettez-le<br />

continuellement à jour. Consultez<br />

à ce sujet le mode d’emploi et la FAQ disponibles<br />

en ligne.<br />

– Consultez les informations sur www.<br />

siwf.ch et en particulier le programme de<br />

formation postgraduée applicable à<br />

votre cas, avec les dispositions transitoires<br />

en cas de révision.<br />

– Soumettez la demande de manière complète<br />

et conformément aux instructions<br />

du logbook électronique et de l’aidemémoire<br />

disponible en ligne.<br />

Afin de gagner du temps et d’accélérer<br />

la procédure d’octroi du titre, nous vous<br />

prions de soumettre votre demande au<br />

maximum trois mois avant la fin de la<br />

dernière période de formation postgraduée<br />

requise pour l’obtention du titre. Le dernier<br />

certificat ISFM est conclu et signé par<br />

le responsable de l’établissement de formation<br />

postgraduée au maximum trois<br />

mois à l’avance.<br />

Petites lacunes, mais résultat<br />

optimal<br />

– <strong>No</strong>us constatons régulièrement que ce<br />

sont souvent des lacunes relativement<br />

banales et faciles à éviter dans les demandes<br />

qui entraînent des retards<br />

considérables. Vous devez donc impérativement<br />

tenir compte des informations<br />

suivantes:<br />

– Le certificat ISFM, déposé dans le logbook<br />

électronique une fois qu’il est<br />

signé, doit avoir le même numéro de<br />

version que le certificat de la période<br />

correspondante dans le logbook électronique.<br />

– Téléchargez le certificat ISFM de bonne<br />

qualité et présenté sous forme de fichier<br />

PDF. Assurez-vous que les pages ne<br />

soient pas coupées, que toutes les pages<br />

soient scannées et que le numéro de<br />

version, qui se trouve toujours en bas<br />

de la page, soit clairement lisible.<br />

– Pour chaque période de formation<br />

postgraduée en Suisse, il est nécessaire<br />

de déposer le certificat ISFM correspondant<br />

à la spécialité en question. En cas<br />

de formation approfondie, veuillez ne<br />

pas déposer par erreur le certificat correspondant<br />

au domaine du titre de spécialiste.<br />

– Les anciens certificats FMH, qui étaient<br />

remplis à la main pour les périodes de<br />

formation antérieures à 2015, se composent<br />

d’un certificat FMH et du protocole<br />

d’évaluation. Pour les périodes de<br />

formation qui exigent en outre des procédures<br />

sous le chiffre 3 du programme<br />

de formation, il faut aussi présenter en<br />

plus un formulaire d’évaluation spécifique<br />

à joindre au protocole d’évaluation.<br />

Si vous ne disposez pas (plus) d’un<br />

certificat complet, la période de formation<br />

doit être attestée dans le logbook<br />

électronique par un certificat ISFM que<br />

vous devez vous procurer après-coup.<br />

– Chaque activité de recherche doit faire<br />

l’objet d’un descriptif signé par le responsable<br />

du département de recherche.<br />

Le descriptif indique la méthode, le<br />

thème, la problématique, le résultat obtenu,<br />

pour qui la recherche est faite et la<br />

tâche principale pendant la recherche.<br />

– Les compétences que l’on doit inscrire à<br />

la main dans le certificat ISFM doivent<br />

être mentionnées de manière exhaustive.<br />

– Le certificat ISFM doit être signé par la/<br />

le responsable de l’établissement de formation<br />

postgraduée (selon les indications<br />

du registre de l’ISFM) et muni du<br />

cachet.<br />

– Veuillez vérifier si la/le responsable de<br />

l’établissement de formation postgraduée<br />

a bien coché la case sur la dernière<br />

page du certificat ISFM («est comptée ou<br />

n’est pas comptée»). Veillez à ce qu’aucune<br />

signature ne manque sur la feuille<br />

de signatures qui doit être téléchargée<br />

avant le dépôt de la demande.<br />

– La reconnaissance par la Commission<br />

des professions médicales (MEBEKO) se<br />

compose de l’attestation de reconnaissance<br />

et de la lettre d’accompagnement.<br />

Elle comprend trois pages. Veuillez vous<br />

assurer que les trois pages sont téléchargées.<br />

– Si vous êtes en possession d’une reconnaissance<br />

de la MEBEKO, nous vous<br />

prions de télécharger le diplôme de médecin<br />

reconnu par la MEBEKO.<br />

– Pour les périodes de formation postgraduée<br />

à l’étranger, tous les documents<br />

doivent être remis conformément à<br />

l’aide-mémoire.<br />

Si ces points sont respectés, le travail des<br />

spécialistes et de la Commission des titres<br />

s’en trouvera considérablement facilité.<br />

Chaque e-mail qui ne doit pas être écrit,<br />

par exemple pour demander des pages<br />

non scannées d’un certificat, représente<br />

un gain de temps. Bien entendu, nous ne<br />

nous attendons pas à ce que toutes les demandes<br />

soient impeccables dès le départ.<br />

Or, à l’heure actuelle, environ 80% des demandes<br />

sont incomplètes. Il est donc urgent<br />

de réduire ce taux bien trop élevé.<br />

Cela dans l’intérêt de toutes les parties<br />

concernées. Les demandes concernant<br />

des documents manquants et les demandes<br />

de précisions auxquelles nos spécialistes<br />

doivent procéder sont une prestation<br />

au client qui permet à la Commission<br />

des titres de procéder à une évaluation<br />

dans les meilleurs délais.<br />

Réduire au minimum<br />

les délais d’attente<br />

L’<strong>asmac</strong> sait que tout retard est source<br />

de frustrations pour les médecins<br />

en fin de formation postgraduée qui<br />

souhaitent rapidement obtenir leur<br />

titre de spécialiste. Car l’absence de titre<br />

de spécialiste peut retarder l’étape<br />

suivante de la carrière et/ou avoir des<br />

répercussions sur le salaire. <strong>No</strong>us<br />

sommes donc en contact étroit avec<br />

l’ISFM et faisons tout notre possible<br />

pour améliorer la situation et réduire<br />

au minimum le délai entre la fin de la<br />

formation postgraduée et l’octroi du<br />

titre de spécialiste. C’est dans l’intérêt<br />

de toutes les parties. Veuillez tenir<br />

compte des conseils de l’ISFM, dont le<br />

respect facilitera l’obtention du titre<br />

de spécialiste dans les délais impartis.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 11


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Je veux<br />

une bonne<br />

formation<br />

postgraduée<br />

et le temps nécessaire<br />

à cela.<br />

C’est<br />

possible?<br />

Oui, c’est<br />

possible!<br />

Ensemble, nous<br />

pouvons le faire!<br />

<strong>No</strong>us accompagnons sur le parcours<br />

menant au titre de spécialiste.<br />

DEVENEZ MEMBRE SUR ASMAC.CH!<br />

12<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Dans l’univers des médecins-assistant(e)s<br />

N’y avait-il pas encore<br />

autre chose?<br />

<strong>No</strong>us le connaissons tous,<br />

le fameux plan de formation<br />

de 100 jours qui doit nous<br />

permettre d’atteindre en<br />

100 jours le niveau de connaissances d’un<br />

médecin (ou plutôt celui d’un étudiant<br />

en médecine titulaire d’un diplôme).<br />

De ce point de vue, ça ne pose<br />

donc aucun problème, compte tenu des<br />

840 jours de travail acharné au cours<br />

des cinq dernières années d’études (par<br />

rapport aux deux semestres par année<br />

d’études, et si l’on y ajoute les week-ends).<br />

«Ah, l’examen n’a lieu qu’en août?<br />

Et tu n’as QUE trois examens? Pas de<br />

souci alors!», pouvait-on régulièrement<br />

entendre de la part de certains observateurs<br />

extérieurs.<br />

L’apprentissage est donc synonyme<br />

de détente. Un petit cours par-ci, une<br />

manifestation par-là, sans oublier une<br />

petite semaine de vacances et la soirée<br />

de concert, le tour à vélo et finalement<br />

la petite excursion à Turin pour rendre<br />

visite à sa collègue ... On commence<br />

donc à porter un bref regard sur les documents<br />

à un rythme d’un à deux jours<br />

par semaine.<br />

Ensuite arrive le printemps. Les jours<br />

deviennent plus longs, les oiseaux gazouillent<br />

et les températures augmentent.<br />

Bien sûr, il y a des choses bien plus importantes<br />

à faire que de s’asseoir pendant<br />

des heures à son bureau et de réaliser<br />

que la plupart des choses que l’on pensait<br />

avoir enregistrées sont retombées dans<br />

l’oubli et qu’il faudrait donc quasiment<br />

recommencer les études à zéro. Et cela<br />

en 100 jours? Ce qui paraissait être long<br />

s’avère être une période très limitée et<br />

particulièrement difficile.<br />

Les remords ne tardent pas à se<br />

manifester et parfois, simplement penser<br />

au mois d’août nous fait froid dans le dos.<br />

Mi-juin: «Youpi! Le dernier jour à<br />

l’uni! Il faut marquer le coup!», pense<br />

l’optimiste. «Tant mieux pour toi, mais<br />

qui dit que ce sera vraiment le dernier<br />

jour d’université?», répond le pessimiste.<br />

La température augmente de jour en<br />

jour, pas seulement sur le plan météorologique.<br />

Le véritable marathon d’apprentissage<br />

commence début juillet sur une<br />

pente raide et un sol cahoteux. Comme<br />

pour un marathon dans les Alpes suisses.<br />

Ensuite, c’est le sprint final. Pendant<br />

que le reste de la population savoure les<br />

longues soirées d’été et les journées en<br />

s’adonnant à la baignade, à la randonnée<br />

ou au soleil, nous sommes assis à une<br />

table et bûchons sans relâche, rassemblons<br />

nos dernières réserves d’énergie,<br />

de motivation et d’espoir.<br />

Et soudain, la dernière soirée avant<br />

le jour tant attendu est là. Les 100 jours<br />

sont écoulés et on se demande comment<br />

le temps a pu passer si vite alors que cette<br />

période semblait interminable au début.<br />

Enfin, le grand jour pour les futurs<br />

médecins est arrivé, jour également<br />

connu sous le nom d’examen fédéral<br />

écrit: une course folle des émotions<br />

et sentiments (excitation, peur, joyeuse<br />

attente, méfiance, trac, incertitude,<br />

amour et haine). Et finalement, le soulagement.<br />

En septembre, l’examen pratique<br />

est passé avec succès. On se retrouve<br />

donc soudain avec son examen fédéral<br />

en poche. L’interminable apprentissage<br />

a (du moins provisoirement) une fin<br />

et les études de médecine sont officiellement<br />

terminées.<br />

Et maintenant? ... Ah oui, les choses<br />

sérieuses n’ont pas encore commencé.<br />

Camille Bertossa,<br />

médecin-assistante en<br />

médecine de 1 re année de<br />

formation postgraduée<br />

Photo: màd<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 13


<strong>asmac</strong><br />

Campagne de recrutement de l’<strong>asmac</strong><br />

Un succès<br />

retentissant<br />

La campagne de recrutement 2022 a largement atteint ses objectifs.<br />

Le nombre de nouveaux membres a augmenté de 50%<br />

par rapport à l’année précédente. Et l’<strong>asmac</strong> a aussi plus de fans<br />

sur les réseaux sociaux. Certains éléments de la campagne<br />

se poursuivront en <strong>2023</strong>.<br />

Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

Trois des sujets qui ont été utilisés pour la campagne d’affichage et sur les réseaux sociaux.<br />

Photo: <strong>asmac</strong><br />

14<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Ces dernières années, l’<strong>asmac</strong><br />

connait une croissance continue.<br />

L’effectif des membres de<br />

l’Association suisse des médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique a<br />

augmenté de près de 20% au cours des dix<br />

dernières années pour atteindre environ<br />

22 000 personnes. Pour que cela reste ainsi<br />

et pour renforcer la notoriété de l’association,<br />

l’<strong>asmac</strong> a décidé en 2021 d’investir<br />

dans le recrutement de nouveaux<br />

membres et de lancer une campagne à cet<br />

effet. Elle visait à informer les membres<br />

potentiels, c’est-à-dire les médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique dans les<br />

hôpitaux suisses, sur le rôle de l’<strong>asmac</strong> et<br />

sur la nécessité d’y adhérer.<br />

La campagne de l’<strong>asmac</strong> a été conçue<br />

et mise en œuvre en collaboration avec<br />

l’agence «Die Schwedin». Les images et les<br />

textes utilisés pour les annonces sur les réseaux<br />

sociaux (Facebook, LinkedIn et Instagram)<br />

et aussi pour les affiches ou flyers<br />

constituaient l’élément central de la campagne.<br />

Les affiches et flyers ont en premier<br />

lieu été placés le long des lignes de transports<br />

publics qui conduisent vers les hôpitaux<br />

ou aux arrêts situés à proximité de ces<br />

établissements. Les sections ont également<br />

utilisé ces supports. Les six sujets<br />

reprennent des questions et problèmes<br />

quotidiens des jeunes médecins et font<br />

passer le message qu’il existe des solutions<br />

pour lesquelles l’<strong>asmac</strong> s’engage.<br />

Depuis le lancement de la campagne en mars, le nombre des nouvelles adhésions a augmenté de<br />

865 à 1308, c’est-à-dire de 51% par rapport à l’année précédente.<br />

puis le début de la campagne en mars<br />

2022, l’adhésion peut se faire par voie électronique.<br />

Il suffit de remplir le formulaire<br />

sur le site web.<br />

L’année du jubilé célébrée en parallèle<br />

a aussi eu un impact positif sur la campagne.<br />

Grâce à la fourgonnette <strong>asmac</strong>,<br />

l’<strong>asmac</strong> a pu faire sa promotion directement<br />

dans les hôpitaux. Quant aux sections,<br />

elles ont aussi contribué au succès<br />

de la campagne en organisant de nombreuses<br />

manifestations.<br />

Croissance sur les réseaux sociaux<br />

Ce succès est considérable. Le nombre de<br />

nouvelles adhésions pendant la durée<br />

de la campagne de mars à décembre<br />

2022 a augmenté de 51% par rapport à<br />

l’année précédente, ce qui est un chiffre<br />

re marquable. De mars à décembre 2022,<br />

1308 personnes ont adhéré à l’<strong>asmac</strong>,<br />

alors qu’elles étaient 865 entre mars et<br />

décembre 2021. La croissance sur les ré-<br />

Processus d’adhésion simplifié<br />

L’action «Les membres recrutent des<br />

membres» était un autre élément de la<br />

campagne. Pour chaque nouveau membre<br />

recruté, les membres recruteurs pouvaient<br />

choisir un cadeau, p. ex. une lunchbox, un<br />

bon pour l’achat de livres ou un don à une<br />

organisation caritative. En même temps,<br />

le processus d’adhésion a été simplifié. Deseaux<br />

sociaux témoigne aussi du succès<br />

de la campagne. Dans l’ensemble, plus<br />

de 500 nouveaux fans ont rejoint l’<strong>asmac</strong><br />

sur LinkedIn, Instagram et Facebook.<br />

Néanmoins, l’attention portée à l’<strong>asmac</strong><br />

sur ces canaux reste relativement modeste.<br />

Il s’agit donc de poursuivre la croissance<br />

en <strong>2023</strong>.<br />

La campagne n’est de toute manière<br />

pas terminée. L’association faîtière <strong>asmac</strong><br />

ne réservera plus de panneaux publicitaires<br />

en <strong>2023</strong>, mais les affiches restent disponibles.<br />

Les sections peuvent les commander<br />

auprès de l’association faîtière<br />

pour réserver des panneaux publicitaires à<br />

l’échelon local ou pour les utiliser lors de<br />

manifestations. L’association faîtière va<br />

poursuivre la campagne avec des annonces<br />

sur les réseaux sociaux et aussi<br />

avec l’action «Les membres recrutent des<br />

membres». Il vaut donc la peine de continuer<br />

de faire de la publicité pour l’association<br />

en <strong>2023</strong> et au-delà.<br />

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Kathrin Grüneis<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 15


<strong>asmac</strong><br />

Les femmes aux postes dirigeants<br />

«Il faut rendre les modèles<br />

féminins dans la médecine<br />

plus tangibles»<br />

La profession de médecin se féminise.<br />

Avec les ateliers «Future Women Physicians», l’<strong>asmac</strong> veut<br />

contribuer à ce que la part de femmes occupant<br />

des fonctions dirigeantes dans le domaine médical augmente.<br />

Dans l’interview, Svenja Ravioli en explique les raisons.<br />

Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

Photo: Photographee.eu/Adobe Stock<br />

16<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Photo: màd<br />

Les ateliers ne visent pas<br />

seulement à transmettre des<br />

connaissances, mais aussi<br />

à encourager la mise en réseau<br />

des jeunes femmes médecins.<br />

Tu as accompagné «Future Women<br />

Physicians» dès le début. Pour quelles<br />

raisons ces ateliers ont-ils vu le jour?<br />

La part des femmes dans les études de<br />

médecine et le corps médical augmente<br />

continuellement. Mais malgré cette tendance<br />

manifeste, les modèles féminins<br />

aux postes de cadres et dirigeants continuent<br />

de faire défaut. <strong>No</strong>us voulons y remédier<br />

et, grâce aux ateliers «Future Women<br />

Physicians», motiver les femmes médecins<br />

à aborder leur carrière avec courage<br />

et assurance pour elles-mêmes faire figure<br />

d’exemples.<br />

A qui s’adressent ces ateliers?<br />

A l’heure actuelle, l’offre s’adresse aux<br />

médecins-assistantes expérimentées et<br />

aux jeunes cheffes de clinique qui s’interrogent<br />

sur la planification de leur carrière.<br />

Il s’agit de mettre en exergue les obstacles<br />

éventuels et de montrer comment les surmonter<br />

grâce à des solutions créatives.<br />

La mise en réseau gagne aussi en importance,<br />

raison pour laquelle nous voulons<br />

établir par le biais des ateliers un réseau<br />

pour femmes médecins dans toute la<br />

Suisse. Dans ce cadre, nous prévoyons<br />

d’organiser des rencontres alumni avec<br />

des exposés intéressants et des contenus<br />

interactifs.<br />

Comment se déroule un atelier FWP?<br />

Les ateliers sont dirigés par le D r méd.<br />

Christina Venzin de College M et durent<br />

trois heures. Parmi les thèmes abordés<br />

figurent par exemple le contexte socioculturel,<br />

la propre conception de la carrière<br />

ainsi que des outils utiles pour surmonter<br />

les obstacles. Le contenu se compose<br />

d’exposés, de discussions et d’exercices<br />

pratiques.<br />

Le sexe est-il vraiment un obstacle<br />

à la carrière? N’est-ce pas en premier<br />

lieu la mauvaise compatibilité entre<br />

travail et vie privée qui constitue le<br />

principal problème?<br />

Pour les médecins, la compatibilité entre<br />

travail et vie privée doit être améliorée indépendamment<br />

du sexe. La problématique<br />

des obstacles sur la carrière féminine<br />

est cependant bien plus complexe. Cela va<br />

des modèles de rôle ancrés dans la société<br />

jusqu’à la culture du leadership traditionnelle<br />

et parfois lourde. Et finalement, il<br />

s’agit aussi de dépasser ses propres idées et<br />

limites. Le réseau «Future Women Physicians»<br />

vise donc à augmenter le nombre de<br />

modèles féminins dans la médecine et à<br />

les rendre plus tangibles.<br />

Jusqu’ici, les ateliers FWP n’ont eu<br />

lieu qu’en Suisse alémanique.<br />

Est-il prévu d’en organiser en Suisse<br />

romande?<br />

Suite aux retours positifs des ateliers organisés<br />

jusqu’à présent en Suisse alémanique,<br />

une extension de l’offre à la Suisse<br />

romande et italienne est envisagée. Dès<br />

que nous aurons des nouveautés à ce sujet,<br />

nous en informerons les membres de<br />

l’<strong>asmac</strong>.<br />

D’ailleurs, un «Next-Level-Workshop»<br />

est actuellement en préparation en collaboration<br />

avec le D r méd. Christina Venzin.<br />

Cette offre vise à préparer les futurs<br />

chef(fe)s de clinique aux défis et compétences<br />

en lien avec leur nouveau rôle. Ce<br />

cours s’adressera donc aux hommes et aux<br />

femmes.<br />

Future Women Physicians<br />

Future Women Physicians est désormais<br />

une prestation de l’<strong>asmac</strong>.<br />

Jusqu’ici, deux ateliers sont prévus<br />

en <strong>2023</strong>. Le premier aura lieu le<br />

13 <strong>février</strong> à Berne, le deuxième le<br />

25 septembre à Zurich (de 17h à 20h).<br />

Les frais de cours s’élèvent à CHF 200.–<br />

ou CHF 150.– pour les membres de<br />

l’<strong>asmac</strong>. Vous trouverez d’autres informations<br />

et la possibilité de s’inscrire sur<br />

https://vsao.ch/fr/services-et-support/<br />

future-women-physicians<br />

membre du Comité<br />

directeur de l’<strong>asmac</strong><br />

Svenja Ravioli<br />

est membre du Comité<br />

directeur de l’<strong>asmac</strong>.<br />

Elle est actuellement<br />

à Londres pour un<br />

fellowship d’une<br />

année.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 17


<strong>asmac</strong><br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

des sections<br />

Berne<br />

Demi-compensation du<br />

renchérissement au 1 er avril<br />

<strong>2023</strong> dans les hôpitaux et<br />

cliniques assujettis à la CCT<br />

Début décembre 2022, nous avons pu<br />

conclure les négociations salariales annuelles<br />

des associations du personnel<br />

SSP, ASI et ASMAC avec les hôpitaux et<br />

cliniques bernois. 1,5 % de la somme salariale<br />

sera accordé pour compenser le renchérissement.<br />

Le Centre hospitalier<br />

Bienne va plus loin: il paie une compensation<br />

du renchérissement de 2 %.<br />

Les associations du personnel ont<br />

approuvé les propositions, car elles<br />

connaissent la situation financière précaire<br />

des hôpitaux et cliniques. <strong>No</strong>us<br />

tenons cependant à souligner que les<br />

employés doivent s’accommoder d’une<br />

baisse de leur salaire réel compte tenu de<br />

ce résultat.<br />

Les hôpitaux et cliniques paieront dès<br />

le 1 er avril <strong>2023</strong> au moins CHF 7.– de supplément<br />

de l’heure pour les services de<br />

nuit et du week-end. En plus, ils s’engagent<br />

à augmenter progressivement ce<br />

montant dans les années à venir, jusqu’à<br />

PROGR: vue à vol d’oiseau sur la cour intérieure<br />

atteindre CHF 10.– de l’heure. Ici aussi,<br />

certains établissements vont plus loin.<br />

L’Insel Gruppe paie ainsi CHF 8.– à ses<br />

employés et le Centre hospitalier Bienne<br />

CHF 10.– déjà depuis le 1 er novembre 2021.<br />

De plus, tous les hôpitaux veulent<br />

augmenter les salaires de certaines professions.<br />

Pour cela, au moins 0,2 % de la<br />

masse salariale est investi, au Centre hospitalier<br />

Bienne 0,4 % et à l’Insel Gruppe<br />

même 0,5 %. En outre, tous les établissements<br />

relèvent les grilles salariales de la<br />

compensation du renchérissement accordée,<br />

ce qui représente une étape importante,<br />

en particulier pour les salaires des<br />

médecins-assistant(e)s.<br />

Vous trouverez le détail des mesures<br />

sur notre site web.<br />

Janine Junker, Directrice de l’ASMAC Berne<br />

Save the date: assemblée<br />

générale <strong>2023</strong><br />

L’assemblée générale ordinaire <strong>2023</strong><br />

aura lieu le jeudi 27 avril <strong>2023</strong> à 19h au<br />

Progr Berne. L’invitation détaillée sera<br />

envoyée par la poste en mars <strong>2023</strong>.<br />

St-Gall /<br />

Appenzell<br />

Des hauts et des bas<br />

La section St-Gall/Appenzell a tenu son assemblée<br />

générale en novembre 2022. Parmi<br />

les invités figuraient Michael Wallies,<br />

président de la section Thurgovie, et le PD<br />

D r Roland Albrecht. Le médecin-chef de la<br />

Rega a évoqué le travail des médecins volants,<br />

sans oublier d’y ajouter un peu de<br />

piment avec quelques anecdotes croustillantes.<br />

Les membres ont assisté à un exposé<br />

passionnant sur le travail des médecins<br />

à bord des hélicoptères et des jets de la Rega<br />

et les défis auxquels ils sont confrontés<br />

quotidiennement. Avec Michael Wallies,<br />

nous avons discuté des options envisageables<br />

à l’avenir pour notre collaboration.<br />

Elles seront approfondies en <strong>2023</strong> lors<br />

d’une retraite. Pour terminer, les membres<br />

présents ont confirmé dans ses fonctions le<br />

comité dans sa nouvelle composition. Celui-ci<br />

a rapidement entamé son travail la<br />

semaine suivante:<br />

Le Parlement cantonal saint-gallois a<br />

discuté de la compensation du renchérissement.<br />

Malgré le courrier des associations du<br />

personnel (la section <strong>asmac</strong> St-Gall/Appenzell<br />

s’était aussi exprimée), les négociations<br />

salariales <strong>2023</strong> se sont terminées en défaveur<br />

du personnel dans le canton de St-Gall. Au<br />

lieu de toucher la pleine compensation du<br />

renchérissement d’au moins 3 %, seulement<br />

1,5 % a été accordé, ce qui est insuffisant. Les<br />

employés du canton de St-Gall (corps enseignant,<br />

employés de l’administration, personnel<br />

infirmier, médecins employés par le<br />

canton et de nombreux autres) subiront donc<br />

une baisse de leur pouvoir d’achat l’année<br />

prochaine. Indépendamment du fait qu’ils<br />

soient nombreux à s’être battus en première<br />

ligne pour éviter que les conséquences de la<br />

pandémie ne soient encore plus graves, il ne<br />

reste pas beaucoup plus que des applaudissements<br />

au balcon pour eux.<br />

Photo: © Martin Bichsel; màd<br />

18<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Photos: Rega; Brauwerk St. Gallen; màd<br />

Lors de l’assemblée générale, le médecin-chef de la Rega a donné un aperçu passionnant du travail<br />

de la Rega à l’aide d’exemples de cas captivants (photo: soins aux patients sur les pistes).<br />

Soulignons quand même une certaine<br />

ironie: dans le même temps, le Parlement<br />

cantonal dominé par les partis bourgeois a<br />

accordé une baisse du taux d’imposition de<br />

5% à ses citoyens, c’est-à-dire de 110 à 105%.<br />

Alors qu’il n’y a pas assez d’argent dans les<br />

caisses pour accorder la pleine compensation<br />

du renchérissement au personnel de<br />

l’Etat, la baisse d’impôts aura pour conséquence<br />

qu’à l’avenir, il y aura encore moins<br />

d’argent dans les caisses.<br />

<strong>No</strong>uveau lieu de réunion, Brauwerk à St-Gall<br />

Le comité se réunit désormais dans le<br />

Brauwerk, à proximité de la gare de St-<br />

Gall, ce qui lui permettra de travailler à la<br />

résolution des problèmes qui se posent<br />

dans une atmosphère décontractée. La<br />

perspective d’accueillir de nouveaux<br />

membres qui viennent compléter notre<br />

comité et aussi une secrétaire motivée qui<br />

nous épaulera dans notre travail nous réjouit.<br />

Comme nous avons toujours besoin<br />

d’être soutenus, nous sommes ouverts à<br />

toute prise de contact de la part de<br />

membres intéressés (info@vsao-sg.ch).<br />

Les sujets captivants ne manquent pas: en<br />

raison de la pénurie de lits à l’Hôpital cantonal<br />

et de la pression générale dans le système<br />

de santé du canton de St-Gall, il est<br />

plus que jamais essentiel pour nous de<br />

suivre la situation de près.<br />

Severin Baerlocher, Président du comité de la<br />

section <strong>asmac</strong> St-Gall/Appenzell<br />

Zurich /<br />

Schaffhouse<br />

Conseils en matière de leadership<br />

pour les médecins<br />

Dans des périodes difficiles comme celle<br />

que nous vivons actuellement, il nous<br />

semble particulièrement important de<br />

mettre l’accent sur le leadership à tous<br />

les niveaux dans les cliniques et d’encourager<br />

et soutenir les cadres compétents.<br />

L’ASMAC Zurich a donc établi en collaboration<br />

avec l’Université de St-Gall (HSG)<br />

un calendrier de l’avent pour les réseaux<br />

sociaux qui a pour thème le leadership.<br />

Chaque jour, les membres et followers ont<br />

reçu de précieux conseils et suggestions<br />

sur le thème du leadership dans la médecine.<br />

«<strong>No</strong>us tenons à ce que nos membres<br />

acquièrent des aptitudes pour être forts et<br />

exemplaires dans la conduite», souligne<br />

Anna Wang, présidente de l’ASMAC Zurich.<br />

«C’est pourquoi nous avons consacré<br />

la période de l’avent au thème du leadership<br />

dans la médecine.» En parallèle à<br />

la publication quotidienne de conseils<br />

d’expert sur les thèmes du leadership,<br />

nous avons proposé en exclusivité à nos<br />

membres des masterclasses de leadership<br />

sur la plateforme www.doc-doc.ch.<br />

Valeur ajoutée pour tous les membres<br />

de l’ASMAC sur doc-doc<br />

Sur la plateforme en ligne doc-doc, nous<br />

avons lancé, en plus des nombreux contenus,<br />

des forums de discussion et sondages<br />

sur l’expérience personnelle en matière<br />

de leadership dans les cliniques. Sur docdoc,<br />

vous avez d’ailleurs la possibilité<br />

d’échanger avec d’autres membres et l’association<br />

dans un espace protégé. Vous<br />

avez également accès à des informations<br />

en provenance des cliniques qui ne sont<br />

pas publiées sur d’autres canaux, que ce<br />

soit sur des thèmes relatifs aux salaires et<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 19


<strong>asmac</strong><br />

aux horaires de service, ou des contenus<br />

spéciaux concernant les événements de<br />

l’ASMAC.<br />

Vous pouvez vous connecter gratuitement<br />

à doc-doc au moyen de l’adresse<br />

e-mail enregistrée à l’ASMAC et publier<br />

des contenus ou lancer des discussions.<br />

SAVE THE DATE: elleXX et ASMAC<br />

Zurich le 16 mars <strong>2023</strong><br />

Tu connais tes lacunes financières? Tu<br />

veux savoir comment les combler? Parlons<br />

de la prévoyance et de facteurs tels que le<br />

travail à temps partiel! Comme les médecins<br />

travaillent généralement 50 heures<br />

par semaine, les engagements à temps partiel<br />

sont souvent le seul moyen de concilier<br />

le travail et la vie de famille ou d’autres activités<br />

liées au travail de care. L’engagement<br />

à temps partiel implique cependant<br />

certains risques financiers, en particulier<br />

dans le domaine de la prévoyance. Lors de<br />

cette manifestation gratuite pour les<br />

membres de l’ASMAC, nous vous montrerons<br />

avec le concours des expertes de l’entreprise<br />

elleXX les risques et les recommandations<br />

à observer dans ce contexte.<br />

SAVE THE DATE: Séminaire Coach my<br />

Career le 1 er avril <strong>2023</strong><br />

Le séminaire pour lancer votre parcours en<br />

clinique. <strong>No</strong>us vous donnons des conseils<br />

sur l’entrée dans la profession et répondons<br />

à vos questions. Dans des ateliers<br />

interactifs, vous découvrez les solutions<br />

concrètes pour les problèmes rencontrés<br />

dans le travail quotidien en clinique. Le<br />

séminaire s’adresse aux étudiants en médecine<br />

dès la 4 e année d’études (l’accent est<br />

cependant mis sur la 5 e et 6 e année).<br />

Dominique Iseppi, assistante de communication,<br />

ASMAC Zurich/Schaffhouse<br />

Annonce<br />

CERTIFIÉ<br />

HAUTE QUALITÉ:<br />

<strong>Journal</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

N o 6, décembre 2022<br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Lumière<br />

A propos de cellules,<br />

scarabées et scènes<br />

Page 30<br />

Publication<strong>2023</strong><br />

COMPÉTENT<br />

TRANSPARENT<br />

Le label de qualité<br />

• Etabli et reconnu pour son lectorat<br />

• Réputé pour son contenu indépendant<br />

• Pour une publicité sans perte de diffusion<br />

Politique<br />

Médecins sous pression<br />

Page 6<br />

Immunosuppresseurs<br />

Possibilités et limites dans<br />

le traitement des tumeurs<br />

Page 48<br />

Rhumatologie<br />

Prise en charge<br />

de la goutte<br />

Page 51<br />

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Photo: màd<br />

20<br />

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1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Vos besoins, notre<br />

centre d’intérêt<br />

Visites<br />

Evaluations, salaires, horaires de<br />

travail, crèches, offres d’emploi<br />

et bien plus encore: medicus<br />

est le portail global pour votre<br />

carrière. Vous y trouverez le<br />

poste parfaitement adapté à vos<br />

attentes!<br />

Les hôpitaux et sections de<br />

l’<strong>asmac</strong> mettent à disposition des<br />

informations importantes relatives<br />

aux conditions de travail.<br />

Toutefois, c’est vous qui apportez<br />

la contribution la plus importante:<br />

en évaluant de manière<br />

anonyme votre ancien employeur.<br />

Vous aidez ainsi les autres et<br />

profitez de leurs expériences.<br />

Quelle est la qualité de la formation<br />

postgraduée dans les cliniques?<br />

Les visites se penchent en détail<br />

sur cette question. Il y a toujours un<br />

membre de l’<strong>asmac</strong> qui fait partie<br />

de l’équipe d’experts. Les visites<br />

sur place permettent d’identifier les<br />

possibilités d’amélioration. Car en<br />

tant que membre, nous voulons que<br />

vous puissiez profiter d’une formation<br />

postgraduée de qualité.<br />

Si vous souhaitez accompagner<br />

des visites, envoyez un e-mail<br />

à visites@<strong>asmac</strong>.ch et vous en<br />

saurez plus!<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/visites<br />

www.medicus.ch<br />

Feedback-<br />

Pool<br />

Pour vous en tant que membre,<br />

elle est fondamentale: la formation<br />

postgraduée. C’est pourquoi nous<br />

réalisons régulièrement des sondages<br />

à ce sujet auprès de notre<br />

base. Grâce au Feedback-Pool,<br />

nous pouvons orienter notre travail<br />

de manière ciblée sur vos attentes.<br />

Vous voulez y participer?<br />

Alors écrivez un e-mail à<br />

secretariat@<strong>asmac</strong>.ch.<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/etudes-etsondages<br />

Profession de<br />

médecin et famille<br />

• Comment puis-je concilier famille, loisirs et<br />

profession?<br />

• Comment puis-je reprendre mon travail<br />

après mon congé maternité?<br />

• Comment puis-je surmonter les défis<br />

quotidiens?<br />

En tant que membre de l’<strong>asmac</strong>, vous obtiendrez<br />

des réponses à ces questions avec notre<br />

coaching gratuit. Le conseil téléphonique est<br />

assuré par le Bureau UND.<br />

044 462 71 23<br />

info@fachstelle-und.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/coaching-telephonique<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 21


<strong>asmac</strong><br />

<strong>asmac</strong>-Inside<br />

Elisa Ahmeti<br />

Lieu de domicile: Hinterkappelen<br />

A l’<strong>asmac</strong> depuis: Août 2022<br />

L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />

Jeune, ouverte, constructive<br />

Comme beaucoup d’autres<br />

jeunes, Elisa Ahmeti a décidé<br />

de quitter les bancs de l’école<br />

pour se lancer dans le monde<br />

du travail. Le 2 août dernier, elle a commencé<br />

son apprentissage au secrétariat<br />

central de l’<strong>asmac</strong> à Berne. Elle suit une<br />

formation d’employée de commerce au<br />

sein du département service et projets.<br />

Lorsqu’Elisa Ahmeti s’est mise<br />

en quête d’une place d’apprentissage et<br />

que l’<strong>asmac</strong> lui a proposé un contrat,<br />

elle n’en revenait pas de la chance qu’elle<br />

avait. Après de nombreuses candidatures,<br />

elle n’a pas hésité longtemps. En effet,<br />

alors que les autres entreprises l’invitaient<br />

à des entretiens d’embauche,<br />

nous lui avons proposé un stage afin<br />

de se faire une idée de ce qui se passe<br />

dans les coulisses.<br />

Elisa soutient désormais l’équipe au<br />

sein du service des membres. Les changements<br />

d’adresse, les sorties et les adhésions,<br />

les changements de section ou encore<br />

les demandes de réduction de la<br />

cotisation font partie de ses tâches principales.<br />

Répondre aux e-mails reste toutefois<br />

sa tâche de prédilection, car elle apprend<br />

à chaque fois quelque chose de<br />

nouveau. Et c’est ce qu’elle fait, jour après<br />

jour, avec un intérêt manifeste. Elle pose<br />

des questions de manière ouverte et directe<br />

et s’investit sans compter. Et quand<br />

elle n’est pas au bureau ou à l’école de<br />

commerce, elle aime aller courir au bord<br />

du magnifique lac de Wohlen.<br />

Lorsqu’elle évoque son avenir, elle<br />

dit avec un sourire: «Sur le plan professionnel,<br />

je ne sais pas encore dans quelle<br />

direction je vais aller. Ma priorité pour<br />

l’instant est de réussir mon apprentissage.<br />

Mais voyager est certainement un<br />

souhait que j’aimerais réaliser un jour.»<br />

Une option, beaucoup de possibilités –<br />

car à 17 ans, elle a encore toute la vie<br />

devant elle.<br />

Photo: màd<br />

22<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Service de piquet<br />

pendant la grossesse<br />

Photo: màd<br />

Je travaille en tant que cheffe<br />

de clinique à l’hôpital X.<br />

Je suis actuellement enceinte.<br />

Mon contrat de travail prévoit<br />

une durée réglementaire de travail<br />

de 50 heures par semaine. De plus,<br />

les chef(fe)s de clinique doivent effectuer<br />

du service de piquet immédiatement<br />

après le service régulier. Même<br />

si l’hôpital X sait que les femmes<br />

enceintes ne peuvent être employées<br />

plus de neuf heures par jour, il souhaite<br />

malgré tout qu’elles effectuent<br />

les services de piquet. Pour cela, l’hôpital<br />

a imaginé la solution suivante:<br />

réduire la durée de travail quotidienne<br />

de 1,5 heure pour ne pas dépasser la<br />

limite quotidienne de neuf heures,<br />

plus compenser éventuellement le jour<br />

suivant des interventions effectuées<br />

la nuit. Une telle manière de procéder<br />

est-elle légale? Quelles sont les possibilités<br />

de s’y opposer?<br />

L’idée de réduire la durée quotidienne de<br />

travail des femmes médecins enceintes<br />

pour pouvoir malgré tout les intégrer<br />

dans le service de piquet est très créative.<br />

Certes, le service de piquet peut être<br />

effectué directement après le travail<br />

régulier. Il faut cependant tenir compte<br />

du fait que selon l’art. 60 al. 1 OLT 1,<br />

les femmes enceintes et les mères qui<br />

allaitent ne peuvent être employées<br />

au-delà de la durée ordinaire convenue<br />

de la journée de travail, et en aucun cas<br />

plus de neuf heures par jour. La durée<br />

hebdomadaire de travail réglementaire<br />

doit donc être limitée à 45 heures.<br />

Concrètement, cela signifie que si la nuit<br />

est calme et qu’il n’y a pas d’intervention,<br />

la durée maximale de travail fixée par<br />

la loi pour les femmes enceintes ne sera<br />

pas dépassée. Il serait donc admissible<br />

d’inclure cette catégorie de femmes dans<br />

le service de piquet, sous réserve que la<br />

femme enceinte n’invoque pas l’art. 35b<br />

LTr et demande son affectation au service<br />

de jour. Les heures négatives en résultant<br />

ne peuvent cependant pas être compensées<br />

avec un éventuel solde d’heures<br />

supplémentaires avant la grossesse, étant<br />

donné que les heures négatives ne sont<br />

pas imputables à l’employée et qu’il<br />

incombe à l’employeur d’organiser une<br />

suppléance. S’il y a une ou plusieurs<br />

interventions par nuit, la limite des neuf<br />

heures par jour sera probablement vite<br />

dépassée. La femme enceinte aurait donc<br />

le droit de refuser l’intervention ou ne<br />

pourrait, de par la loi, plus être appelée<br />

à travailler. La réserve de 1,5 heure par<br />

jour prévue par la réduction de la durée<br />

quotidienne de travail ne suffit donc<br />

pas et elle aurait plutôt pour conséquence<br />

de rendre la planification encore plus<br />

complexe.<br />

Comme le risque d’une mise en<br />

danger de la santé de la mère et de<br />

l’enfant augmente si la femme enceinte<br />

accomplit un travail entre 20h et 6h,<br />

l’art. 35b LTr précise que l’employeur est<br />

tenu de proposer aux femmes enceintes<br />

un travail équivalent entre 6h et 20h.<br />

Selon le commentaire du SECO, l’employeur<br />

est même tenu d’étudier la<br />

possibilité de transférer toute femme<br />

enceinte exerçant une partie de son<br />

activité le soir ou de nuit (cela comprend<br />

également le service de piquet) vers un<br />

poste de jour équivalent au sein de son<br />

entreprise. Il n’a donc pas le droit d’exiger<br />

de la femme enceinte qu’elle continue<br />

de participer au service de piquet.<br />

Si l’employeur n’est pas en mesure de<br />

proposer aux femmes concernées<br />

un travail équivalent de jour, il est tenu<br />

de leur verser 80% de leur salaire.<br />

Durant les huit semaines qui précèdent<br />

l’accouchement, les femmes<br />

enceintes ne peuvent être occupées entre<br />

20h et 6h (interdiction absolue de<br />

travailler) et un travail de jour équivalent<br />

entre 6h et 20h doit leur être proposé,<br />

même si elles n’en ont pas expressément<br />

émis le désir et qu’elles seraient disposées<br />

à continuer d’assurer le service de piquet.<br />

Conclusion:<br />

Même si l’hôpital réduit considérablement<br />

la durée quotidienne de travail pour<br />

intégrer les femmes enceintes dans le<br />

service de piquet, celles-ci pourraient<br />

malgré tout demander à être libérées du<br />

service de piquet et à être transférées dans<br />

le service de jour en vertu de l’art. 35b LTr.<br />

Sandra P. Leemann,<br />

juriste des sections Argovie,<br />

Soleure, Saint-Gall/Appenzell,<br />

Thurgovie et Suisse centrale<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 23


Point de mire<br />

Entre pâleur<br />

et bronzage<br />

«... idéalement entre 11h et 13h, c’est là où le soleil<br />

vous apportera un bronzage maximal ...» Voilà un conseil qui n’est<br />

probablement plus suivi de nos jours. <strong>No</strong>tre rapport à<br />

la lumière du soleil a considérablement évolué au fil des décennies.<br />

Les bains de soleil excessifs que l’on considérait autrefois comme<br />

un bienfait révèlent aujourd’hui leurs effets dévastateurs.<br />

D r méd. Michael L. Geiges, directeur du Musée des moulages de l’Université et de l’Hôpital<br />

universitaire de Zurich, chef de clinique à la clinique dermatologique de l’Hôpital universitaire de Zurich,<br />

collaborateur scientifique de l’Institut de médecine évolutive de l’Université de Zurich<br />

Photo: Adobe Stock<br />

24<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

L’exposition accrue aux UV d’une<br />

population à la peau claire a entraîné<br />

une augmentation massive<br />

des cancers de la peau.<br />

«<strong>No</strong>us sommes en pleine épidémie de cancer<br />

de la peau!» Les connaissances sur<br />

l’augmentation massive des tumeurs cutanées<br />

directement liées à l’exposition aux<br />

UV, en particulier chez les sujets à peau<br />

claire, constituent la base pour les actions<br />

de prévention, les examens préventifs<br />

dans le cadre de la médecine du travail et<br />

la reconnaissance du cancer de la peau<br />

comme maladie professionnelle après une<br />

exposition chronique à la lumière du soleil<br />

liée au travail. Ils visent à réduire l’exposition<br />

aux UV des personnes à la peau claire<br />

par un comportement adapté et une protection<br />

renforcée par des vêtements et des<br />

produits de protection solaire chimiques<br />

et physiques dès l’adolescence.<br />

Face à cela, on trouve l’idéal d’un teint<br />

hâlé chez l’individu à la peau claire. La<br />

peau est un élément constitutif de notre apparence.<br />

<strong>No</strong>us sommes donc classés en<br />

fonction de notre peau qui sert d’indicateur<br />

pour l’âge, l’état psychique et physique,<br />

ou l’origine ethnique. Elle renseigne<br />

aussi sur notre statut social et notre manière<br />

de vivre. Compte tenu du lien établi<br />

entre performance et conscience corporelle,<br />

le corps est aujourd’hui, à l’ère des<br />

médias, un moyen pour se présenter et se<br />

mettre en scène. Dans ce contexte, le bronzage<br />

de la peau par le soleil joue un double<br />

rôle. La fonction physiologique du bronzage<br />

de la peau est une condition biologique<br />

et un mécanisme de protection qui<br />

est transposé dans un système symbolique<br />

et soumis à l’évolution de la société.<br />

En jetant un regard sur l’histoire, on<br />

constate d’une part l’évolution de la controverse<br />

autour du bronzage. D’autre part, on<br />

se rend compte que les efforts médicaux<br />

pour mieux se protéger du soleil en raison<br />

du risque accru de cancer de la peau dépendent<br />

de facteurs culturels et économiques.<br />

Illustration et photos: màd<br />

La peau claire, symbole de beauté<br />

Les premiers écrits médicaux contenaient<br />

des recommandations et recettes pour le<br />

traitement de la peau et témoignent du<br />

souhait d’avoir une peau aussi uniformément<br />

claire que possible vers 1500 av. J.-C.<br />

et même dans l’Antiquité. Des instructions<br />

et des livres de recettes pour soigner et embellir<br />

la peau datant du Moyen Age et du<br />

début des temps modernes confirment ces<br />

efforts: les produits de blanchiment de la<br />

peau y occupent une place de prédilection.<br />

Bain d’air et de soleil. Illustration tirée de «Die Frau als Hausärztin – Ein ärztliches Nachschlagebuch<br />

für die Frau» d’Anna Fischer-Dückelmann, 600 000. Edition anniversaire, 1908<br />

Dans la conception de la peau selon la<br />

théorie des humeurs en tant que barrière<br />

naturelle et organe d’excrétion, les taches<br />

pigmentées, voire les taches de rousseur,<br />

étaient également considérées comme<br />

l’expression de fluides corporels corrompus<br />

qui se fixaient à la surface du corps en<br />

cas d’exposition au soleil. La thérapie<br />

consistait en purgations, saignées et sudations.<br />

Pour blanchir la peau du visage, on<br />

utilisait également des poudres et des<br />

onguents à base de carbonate de plomb et<br />

de chlorure de mercure. Les descriptions<br />

dans la littérature, les contes et les représentations<br />

artistiques confirment l’importance<br />

d’une peau blanche. On citera<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 25


Point de mire<br />

comme exemple Blanche-Neige et sa peau<br />

blanche comme neige.<br />

L’évolution<br />

Les développements politiques et scientifiques<br />

à partir du 17 e siècle ont également<br />

laissé des traces sur la peau. A l’époque des<br />

Lumières, l’intérêt porté à une «vie naturelle»<br />

pour se protéger contre les dégâts de<br />

la civilisation a pris une signification sociale<br />

au sein de la population européenne.<br />

Les espaces de vie limités, l’anonymat, le<br />

travail des femmes et la mécanisation de<br />

l’environnement qui ont résulté de l’urbanisation<br />

et de l’industrialisation ont entraîné<br />

une rupture avec les valeurs traditionnelles<br />

et suscité des peurs. En réaction au pessimisme<br />

culturel croissant, le mouvement<br />

pour une vie saine a vu le jour. Il cherchait à<br />

établir une harmonie entre le corps, l’esprit<br />

et l’âme des personnes prétendument traumatisées.<br />

Les activités de promotion et de<br />

préservation de la santé ont été propagées<br />

par le végétarisme, le mouvement de la tempérance,<br />

le naturisme, la danse expressionniste<br />

et la réforme vestimentaire. A la «médecine<br />

conventionnelle» scientifique en<br />

développement s’opposait une «médecine<br />

naturelle» qui visait à guérir les maladies à<br />

l’aide de facteurs naturels tels que l’eau, la<br />

lumière, l’air, le soleil et l’alimentation. Vers<br />

1900, la tendance à se tourner vers la naturopathie<br />

a connu un immense engouement<br />

encouragé par les médecins. Différents ouvrages<br />

sur les vertus curatives de la lumière<br />

du soleil et sur l’aménagement de «bains<br />

d’air» ont été publiés.<br />

Dans son best-seller «Die Frau als<br />

Hausärztin» («La femme médecin de famille»)<br />

(dès 1901), Anna Fischer-Dückelmann,<br />

docteur en médecine à Zurich, décrit<br />

un monde féminin négligé, peuplé de<br />

femmes à la mode et anémiques. Pour elle,<br />

l’état originel de l’humain est caractérisé<br />

par des bains d’air et de soleil. La lumière<br />

pure du soleil tue les bactéries, agit sur le<br />

mouvement du sang et la formation des globules<br />

sanguins, stimule les organes sensoriels<br />

et le système nerveux et favorise donc<br />

tous les processus vitaux. La pâleur jusqu’ici<br />

considérée comme «distinguée», signe de la<br />

domesticité féminine, était de plus en plus<br />

mal vue. Un visage pâle était le signe d’une<br />

anémie ou d’une sensibilité aux infections.<br />

26<br />

Soleil d’altitude artificiel. Illustration tirée de «Die Frau als Hausärztin»,<br />

troisième édition du jubilé, 1935<br />

La médecine<br />

En 1902, Oskar Bernhard avait utilisé avec<br />

succès les rayons solaires dans le traitement<br />

d’une plaie chronique. En 1903, Auguste<br />

Rollier ouvrait à Leysin la «première clinique<br />

pour le traitement exclusif et systémique<br />

de la tuberculose externe par héliothérapie»<br />

et la même année, le <strong>No</strong>rvégien<br />

Niels Ryberg Finsen recevait le prix <strong>No</strong>bel<br />

pour ses succès dans le traitement de la tuberculose<br />

de la peau (lupus vulgaire) avec sa<br />

lampe à arc. La lampe à mercure en verre de<br />

quartz perméable aux UV, développée à Hanau<br />

en 1904 comme luminaire, présentait<br />

cependant de gros inconvénients: la lumière<br />

était d’un bleu pâle et elle provoquait des<br />

brûlures au visage et aux mains. Toutefois,<br />

dès 1906, elle a été propagée comme étant le<br />

premier soleil artificiel d’altitude pour la<br />

thérapie à la lumière UV et à l’ozone. Il existait<br />

une longue liste d’indications: insomnie,<br />

goutte, troubles de l’oreille, hystérie, irradiation<br />

de plaies et prévention du rachitisme,<br />

les enfants étaient même irradiés en<br />

groupe. Les soleils d’altitude faisaient partie<br />

de l’inventaire des salons de beauté et le<br />

teint hâlé par la lumière, jusqu’alors considéré<br />

comme un défaut, se transformait manifestement<br />

en un signe de beauté. La<br />

croyance dans les vertus curatives de la lumière<br />

a parfois pris une tournure surprenante.<br />

Ainsi, en 1930, on pouvait acheter un<br />

lait solaire d’altitude irradié aux UV.<br />

Loisirs et fitness<br />

L’invention du temps libre par la définition<br />

d’une journée de travail de huit heures au<br />

début du 20 e siècle et, par conséquent, l’apparition<br />

des sports de loisirs ont également<br />

contribué à cette évolution. C’était une invitation<br />

à ne rien faire pendant notre temps<br />

libre, à prendre soin de notre corps et à faire<br />

du sport. Les bains de soleil que l’on recommandait<br />

aussi pour des raisons médicales<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

«Précancéroses et cancérose unilatérales»: moulage en cire n° 1032 de 1930 réalisé directement<br />

par la patiente via un moulage en plâtre, Musée des moulages de l’Université et de l’Hôpital<br />

universitaire de Zurich<br />

devinrent un loisir apprécié, la peau bronzée<br />

un souvenir de vacances et un symbole<br />

de réussite: «Plus tu es brun, mieux c’est.»<br />

Les activités sportives, développées à<br />

partir de l’idée propagée par le mouvement<br />

pour une vie saine, ont été regroupées sous<br />

le nouveau terme de «fitness». Ce mouvement<br />

visait à préserver la jeunesse et la vitalité.<br />

En 1970, la première vague de fitness<br />

déferla sur l’Allemagne (mouvement «Trimm-Dich»).<br />

La performance sans bénéfice<br />

apparent et la composante sociale faisaient<br />

également partie de cette nouvelle philosophie<br />

de vie. Les premiers bodybuilders<br />

bronzés (Arnold Schwarzenegger) se sont<br />

installés sous le soleil de Californie. Jane<br />

Fonda produisait des programmes d’aérobic<br />

commercialisés à partir de 1982 grâce à<br />

un nouveau média: la vidéo. L’industrie a<br />

découvert le fitness qui a fait son entrée<br />

dans le nouveau monde des mass médias.<br />

Il est ainsi devenu un monde à part entière.<br />

Et la publicité ne manquait pas de souligner<br />

que le bronzage faisait partie intégrante<br />

du fitness: «Brun, actif, beau et<br />

sain» était un slogan publicitaire des solariums.<br />

Dans un manuel de cosmétique de<br />

1977, on trouve une explication sur la meilleure<br />

façon de bronzer: «Si vous voulez obtenir<br />

rapidement un beau bronzage, nous<br />

vous recommandons de vous exposer quotidiennement<br />

au soleil pendant seulement<br />

20 à 30 minutes les premiers jours de vacances.<br />

Idéalement entre 11h et 13h, c’est là<br />

où le soleil vous apportera un bronzage<br />

maximal. [...] Il existe d’ailleurs des bikinis<br />

perméables au soleil pour les amatrices du<br />

bronzage intégral.» L’ouvrage recommandait<br />

des séances de bronzage à domicile<br />

pour préparer l’été et conserver le bronzage<br />

en automne.<br />

Les dangers de la lumière du soleil<br />

En 1912, le dermatologue Max Joseph évoquait<br />

dans le manuel de cosmétique les<br />

dangers du coup de soleil, et le «Dermatologisches<br />

Zentralblatt» de 1911 recommandait<br />

l’utilisation de «vernis de protection<br />

contre la lumière» brun sur les bateaux<br />

d’émigrants. La peinture (suie) était un<br />

moyen de se protéger contre les coups de<br />

soleil en haute altitude. Toute protection<br />

solaire devait être colorée, sinon elle n’avait<br />

aucun effet. Vers 1930, on a constaté qu’une<br />

exposition chronique à la lumière du soleil<br />

pouvait entraîner un cancer de la peau: lors<br />

du congrès annuel de la Société suisse de<br />

dermatologie en 1931, on présenta le cas<br />

d’une femme de 71 ans, illustré par un moulage,<br />

qui souffrait uniquement sur le côté<br />

droit du visage de nombreuses lésions précancéreuses<br />

de la peau et d’un cancer nodulaire<br />

de la peau. Cette «nature sédentaire»<br />

avait, pendant 37 ans, passé beaucoup<br />

de temps à faire des travaux manuels<br />

à sa place préférée, le côté droit de son<br />

corps tourné vers la fenêtre.<br />

Ces résultats n’ont toutefois pas eu<br />

d’impact sur la perception très positive de<br />

la lumière ultraviolette et du bronzage. A<br />

partir de 1927, la célèbre crème pour la peau<br />

Nivea a été vendue comme crème de protection<br />

solaire, sans que sa composition<br />

n’ait été modifiée, et bien entendu avec<br />

pour seul effet de soigner la peau éventuellement<br />

brûlée. En 1935, Ambre Solaire et<br />

Delial ont été les premières huiles de protection<br />

solaire transparentes, bronzantes<br />

et protectrices à être lancées sur le marché.<br />

L’objectif était d’obtenir un bronzage maximal<br />

avec un minimum de coups de soleil.<br />

«Brun comme un nègre et sans coup de soleil<br />

grâce à Delial», disait une publicité de<br />

1952. Un nouveau marché s’était ouvert<br />

pour l’industrie cosmétique.<br />

Dans les années 1950, on a pour la première<br />

fois défini un facteur de protection<br />

solaire et dès 1970, les formes les plus diverses<br />

de crèmes solaires étaient disponibles<br />

sur le marché, avec des recommandations<br />

telles que: facteur 6 à 8 pour les<br />

peaux sensibles et, pour les peaux plus<br />

épaisses, facteur 4 au début, puis facteur 2.<br />

Renforcées par le débat public sur la<br />

couche d’ozone et étayées par des chiffres<br />

statistiques sur la progression rapide du<br />

cancer de la peau, les crèmes solaires se<br />

sont vu attribuer la mission inédite de<br />

protéger la peau également contre les<br />

dommages à long terme. «Confiez la protection<br />

et la sécurité tout simplement à la<br />

nouvelle crème Delial», pouvait-on alors<br />

lire. L’exercice d’équilibriste entre sentiment<br />

de bonheur et risque se résumait<br />

ainsi: «Les rayons du soleil sont dangereusement<br />

sains.» On veut être brun, même si<br />

c’est déconseillé. Les autobronzants reflètent<br />

cette situation difficile, car ils apportent<br />

un bronzage sans danger, mais<br />

empêchent non seulement de «bronzer»<br />

au sens traditionnel du terme, que ce soit<br />

en vacances ou au moins pour un quart<br />

d’heure de détente dans un solarium en<br />

libre-service, mais sont visibles aux yeux<br />

de tous en raison d’un teint plus jaune, de<br />

taches ou de stries.<br />

La récession économique a accentué<br />

la pression sur les individus et aussi influencé<br />

la perception dans le monde du<br />

travail: celui qui peut trop souvent se<br />

payer des vacances sur une plage ensoleillée<br />

sera soupçonné de ne pas être un partenaire<br />

de travail sérieux.<br />

L’appui publicitaire par l’industrie<br />

cosmétique, qui veut en permanence proposer<br />

de nouveaux produits, est particulièrement<br />

important dans ce contexte. Les<br />

images (publicitaires) dans les médias de<br />

masse font aujourd’hui partie des formateurs<br />

d’opinion déterminants dans notre<br />

société. A l’aube de l’ère anti-âge, les<br />

études scientifiques qui démontrent la<br />

nécessité et l’efficacité de la protection solaire<br />

pour prévenir le vieillissement de la<br />

peau, les troubles de la pigmentation et la<br />

formation de rides (et le cancer de la peau)<br />

constituent une base solide pour proposer<br />

des produits cosmétiques avec protection<br />

solaire élevée. Après l’Australie, en Europe,<br />

la couleur de la peau nue est passée<br />

d’un bronzage foncé à un teint clair dans<br />

la publicité et les recommandations que<br />

l’on peut y trouver rappellent des temps<br />

révolus.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 27


Point de mire<br />

Souvent belles et imposantes, mais pas toujours au niveau, acoustiquement parlant, des salles de concert construites autour de 1900.<br />

La Tonhalle de Zurich fait exception, car ici la beauté du bâtiment s’allie à une excellente sonorité.<br />

Depuis la sonorité<br />

d’une salle de concert<br />

jusqu’aux bips en<br />

salle d’opération<br />

Les fréquences audibles du son révèlent, en intérieur,<br />

une palette allant de sons désagréables à des harmonies musicales.<br />

On sait comment réduire le bruit dans les salles de classe,<br />

les services d’urgence ou les salles d’opération, et créer une atmosphère<br />

favorable. Il ne manque que la mise en œuvre.<br />

Kurt Eggenschwiler, expert en acoustique à la retraite, chargé de cours à l’EPF de Zurich<br />

Photo: màd<br />

28<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

Est-ce que nous sommes aujourd’hui<br />

en droit d’espérer<br />

avoir une sonorité parfaite, des<br />

fréquences les plus basses aux<br />

fréquences les plus élevées, dans une<br />

nouvelle salle de concert? Oui, heureusement.<br />

Toutes les nouvelles salles peuvent<br />

offrir une expérience auditive de premier<br />

ordre pour le public et des conditions de<br />

jeu optimales pour l’orchestre, du moins<br />

si le projet de construction a été suivi par<br />

des professionnels de l’acoustique expérimentés.<br />

Heureusement, c’est toujours le<br />

cas aujourd’hui, en particulier pour les<br />

grands projets.<br />

Les attentes élevées légitimes concernant<br />

l’acoustique n’étaient autrefois pas<br />

toujours satisfaites. <strong>No</strong>us connaissons<br />

certes des salles de concert historiques<br />

d’excellence, par exemple de l’époque<br />

allant de 1870 à 1900 environ, comme la<br />

salle du Musikverein à Vienne, la Tonhalle<br />

de Zurich et le Casino de Bâle. Elles sont<br />

aujourd’hui considérées comme des modèles.<br />

Mais, plus tard, on a, pour des raisons<br />

commerciales, construit des salles de<br />

concert notablement médiocres à cause<br />

d’une acoustique mal comprise ou de l’absence<br />

d’un conseil en acoustique. La clé<br />

des succès actuels réside, hormis dans<br />

les enseignements du passé, dans les résultats<br />

de recherche de ce que l’on nomme<br />

la psychoacoustique, dans les idées de<br />

conception qui en découlent, dans les<br />

progrès de l’acoustique technique et dans<br />

les expériences personnelles des meilleurs<br />

professionnels de l’acoustique. Ces derniers<br />

se servent non seulement de la physique<br />

et de la technique mais conçoivent<br />

également l’espace sonore comme des artistes<br />

à part entière.<br />

Avec les nombreuses nouvelles<br />

constructions de salles de concert qui<br />

émergent dans le monde entier ces<br />

derniers temps, l’architecture a mieux<br />

reconnu l’importance de l’acoustique.<br />

C’est très réjouissant. Mais la question se<br />

pose de savoir quelle place prend l’acoustique<br />

dans des bâtiments et des salles<br />

moins prestigieux. C’est-à-dire, là où nous<br />

passons souvent beaucoup de temps au<br />

quotidien. En font notamment partie,<br />

outre les bâtiments résidentiels, les bâtiments<br />

scolaires, les bureaux, les hôtels et<br />

les hôpitaux.<br />

Concernant la propagation du son<br />

dans les bâtiments résidentiels, il s’agit de<br />

veiller à ce que l’isolation phonique entre<br />

les appartements soit suffisante et à ce que<br />

le chauffage dans la cave ne dérange pas<br />

les habitants. Cela concerne le domaine<br />

Acoustique du bâtiment pour lequel il<br />

existe en Suisse une norme SIA 181 «Protection<br />

contre le bruit dans le bâtiment»<br />

qui est relativement bien mise en œuvre<br />

dans les nouveaux édifices.<br />

On oublie plus souvent la propagation<br />

du son et le bruit dans la pièce elle-même,<br />

ce que l’on appelle l’acoustique des salles.<br />

Pourtant, les effets d’une bonne ou d’une<br />

mauvaise acoustique sur la productivité,<br />

l’apprentissage, la santé, le confort et la satisfaction<br />

sont vraiment bien connus. Le<br />

célèbre acousticien allemand Christian<br />

<strong>No</strong>cke a dit un jour à ce sujet: il n’y a pas de<br />

problème de savoir. Il n’y a qu’un problème<br />

de mise en œuvre. Et, nous ajouterons,<br />

cela ne vient pas des professionnels<br />

de l’acoustique.<br />

Le bruit nuit à l’apprentissage<br />

A titre d’exemple important, prenons le<br />

bâtiment scolaire. Le bruit et une mauvaise<br />

acoustique dans la salle de classe<br />

conduisent à une mauvaise intelligibilité<br />

de la parole, ce qui handicape les enfants<br />

dans l’acquisition du langage. L’attention<br />

et la concentration se dégradent, la mémoire<br />

à court terme/la mémoire de travail<br />

est saturée et la performance cognitive<br />

baisse. Le bruit dans la salle de classe rend<br />

insensible et favorise les agressions, le climat<br />

social se dégrade. L’apprentissage est<br />

perturbé, ce qui impacte particulièrement<br />

les enfants souffrant de troubles de l’apprentissage,<br />

sans parler de ceux présentant<br />

des troubles de l’audition ou une surdité.<br />

En outre, une mauvaise acoustique<br />

en salle de classe est un facteur de stress<br />

important pour les enseignants. Ils<br />

doivent souvent parler en haussant la<br />

voix, on constate de l’apathie, de l’énervement,<br />

du mécontentement et il faut sans<br />

cesse demander le calme.<br />

Cela ne devrait pourtant pas être une<br />

fatalité. Les exigences relatives à une<br />

bonne acoustique sont connues. De l’Allemagne,<br />

nous connaissons la norme, largement<br />

reconnue, de l’acoustique des salles<br />

DIN 18041 qui sert de base à l’élaboration<br />

actuelle d’une propre norme suisse SIA<br />

181/1 «Acoustique des salles». Pour la salle<br />

de classe, cela signifie en bref que les plafonds<br />

et, le plus souvent, aussi une partie<br />

des murs doivent être conçus dans un matériau<br />

absorbant acoustique.<br />

Des défis similaires se posent pour les<br />

postes de travail dans les bureaux open<br />

space. Ici aussi, on peut faire beaucoup<br />

grâce à une acoustique bien planifiée.<br />

Mais c’est lorsque nous nous retrouvons<br />

au restaurant après une journée de travail<br />

que le vacarme commence vraiment. Là<br />

aussi, les professionnels de l’acoustique<br />

peuvent aider à concevoir une acoustique<br />

vivante plutôt que bruyante.<br />

Niveau de bruit trop élevé en<br />

salle d’op<br />

Sans surprise, même dans les bâtiments<br />

hospitaliers, nous constatons bien trop<br />

souvent des situations bruyantes et, hélas,<br />

aussi au service des urgences et en salle<br />

d’op. Un mémoire récent de Philipp Knöfler<br />

de la TU Braunschweig (2020) porte<br />

sur la question de savoir si l’on a trop peu<br />

prêté attention au bruit en salle d’op<br />

jusqu’à présent et si cela se fait au détriment<br />

de la performance et du taux d’erreur.<br />

Voici ce qu’il met en évidence: les<br />

conséquences concrètes d’une acoustique<br />

médiocre pour le chirurgien sont des déficits<br />

de communication et une distraction<br />

par des signaux bruyants, des temps de<br />

réverbération longs dans la salle et des niveaux<br />

sonores élevés à proximité des gros<br />

appareils médicaux. Des mesures ont<br />

notamment montré des niveaux de bruit<br />

extrêmement élevés de 80 dB(A) calculés<br />

sur toute une opération, ce qui est beaucoup<br />

plus élevé que la limite recommandée<br />

de 55 dB(A). Ces niveaux élevés peuvent<br />

être diminués par le comportement<br />

des usagers, les surfaces de la salle et<br />

l’équipement de la pièce. Lors de ses recherches,<br />

Knöffler a identifié un appareil<br />

particulièrement bruyant et a finalement<br />

développé des possibilités d’amélioration<br />

concrètes.<br />

Bien entendu, la salle d’op n’est pas la<br />

seule pièce de l’hôpital qui doit faire l’objet<br />

d’une planification acoustique minutieuse.<br />

Mais d’où viennent les professionnels<br />

concernés? Les possibilités de formation<br />

initiale et continue dans l’acoustique<br />

des bâtiments et des salles ne sont effectivement<br />

pas si simples à trouver. Mais celui<br />

qui suit des modules plus ou moins longs<br />

en Suisse et à l’international, acquiert de<br />

l’expérience professionnelle et réussit ensuite<br />

l’examen pour obtenir le diplôme de<br />

la Société Suisse d’Acoustique SGA-SSA<br />

est bien armé pour concevoir l’acoustique<br />

des espaces quotidiens.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 29


Point de mire<br />

Le pouls<br />

de la Suisse<br />

De la même façon que le cœur pompe le sang dans le corps,<br />

le réseau électrique suisse pompe l’électricité via les lignes.<br />

Lorsque la production et la consommation sont à l’équilibre, le «cœur»<br />

électrique bat à une fréquence idéale de 50 hertz. Pour empêcher<br />

un battement trop rapide ou trop lent, le réseau électrique<br />

est surveillé en permanence.<br />

Giulia Ferraro, Communication & Stakeholder Affairs Swissgrid<br />

«Soins intensifs» chroniques: dans la salle de contrôle de Swissgrid, le réseau électrique suisse est surveillé en permanence.<br />

Photo: màd<br />

30<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

49,9 Hz<br />

La fréquence est le pouls de notre<br />

réseau électrique. Si la fréquence<br />

est de 50 hertz, la<br />

consommation et la production<br />

d’électricité sont à l’équilibre, le réseau<br />

électrique est stable. Pour assurer cette<br />

stabilité, les exploitants du réseau de<br />

transport peuvent prendre différentes mesures.<br />

Ils veillent à ce que la fréquence du<br />

réseau se trouve toujours dans la marge de<br />

tolérance de plus ou moins 0,2 hertz. La<br />

fréquence est, pour le réseau électrique,<br />

comparable au battement de cœur pour<br />

un humain. Elle maintient notre réseau<br />

électrique en vie.<br />

Le cœur de l’Europe<br />

Le réseau électrique suisse fait partie du<br />

réseau de l’Europe continentale. Le réseau<br />

électrique européen fonctionne en courant<br />

alternatif. Cela signifie que l’électricité<br />

ne va pas que dans un seul sens mais<br />

qu’elle en change constamment. Ce courant<br />

alternatif a une fréquence de 50 hertz,<br />

c’est-à-dire de 50 oscillations par seconde.<br />

Un générateur produit cette fréquence en<br />

tournant à une vitesse qui donne précisément<br />

50 hertz. Pour que cela puisse continuer<br />

ainsi, il faut toujours prélever autant<br />

d’électricité que ce qui est injecté dans<br />

le réseau électrique. Si la consommation<br />

d’électricité est en effet supérieure à la<br />

production d’électricité, les générateurs se<br />

mettent à tourner plus lentement et la fréquence<br />

baisse. Dans ce cas, les générateurs<br />

ont besoin de plus d’énergie afin de pouvoir<br />

continuer à tourner à la même vitesse.<br />

Cela est comparable à un cycliste. S’il<br />

monte, le cycliste devra dépenser plus<br />

d’énergie afin de garder la même vitesse<br />

que sur un trajet plat. Il se passe la même<br />

chose dans le cas inverse. S’il y a plus<br />

d’électricité produite que consommée, les<br />

générateurs se mettent à tourner plus vite,<br />

la fréquence augmente. Le cycliste descendrait<br />

et devrait freiner afin de conserver<br />

la même vitesse. Les opératrices et<br />

opérateurs des réseaux de transport dans<br />

toute l’Europe veillent en permanence à ce<br />

que la fréquence se trouve toujours dans la<br />

marge de tolérance de 49,8 à 50,2 hertz.<br />

Un régulateur cardiaque en cas<br />

d’urgence<br />

Un pouls au repos trop faible chez un humain<br />

signifie que le battement cardiaque<br />

est ralenti. Le corps et le cerveau ne sont<br />

alors pas suffisamment alimentés en sang<br />

et en oxygène. Dans le vocabulaire médical,<br />

cela s’appelle une bradycardie. Elle est<br />

contrecarrée par un régulateur cardiaque.<br />

1<br />

2<br />

3<br />

Producteurs/centrales électriques<br />

Consommateurs: ménages et industrie<br />

Energie de réglage<br />

Le régulateur cardiaque donne un rythme<br />

régulier au cœur, une certaine fréquence.<br />

Le réseau électrique doit pouvoir alimenter<br />

tous les clients en électricité. Si la fréquence<br />

est trop basse, il existe également<br />

un traitement pour le réseau. Des réserves<br />

sont prévues pour cela, lesquelles permettent<br />

de compenser un manque ou<br />

même un excédent d’énergie. Ces réserves<br />

des centrales électriques s’appellent l’énergie<br />

de réglage. L’énergie de réglage se compose<br />

d’un processus en trois étapes dans le<br />

réseau de transport européen. Durant les<br />

30 premières secondes, les turbines des<br />

centrales électriques dans toute l’Europe<br />

réagissent automatiquement. Elles augmentent<br />

ou réduisent leur puissance selon<br />

que le réseau électrique connaît une bradycardie<br />

ou une tachycardie. C’est le réglage<br />

primaire. Au bout de quelques minutes, le<br />

réglage secondaire est déclenché. Swissgrid<br />

envoie alors un signal automatique à<br />

toutes les centrales électriques suisses qui<br />

doivent ajuster leur puissance. Si la fréquence<br />

est alors encore trop haute ou trop<br />

basse, le réglage tertiaire déclenche le réglage<br />

secondaire au bout de 15 minutes.<br />

Celui-ci est déclenché manuellement par<br />

les opératrices et les opérateurs de Swissgrid.<br />

Ils enjoignent alors certaines centrales<br />

électriques en Suisse et à l’étranger à<br />

prélever plus ou moins d’énergie. Avec<br />

l’énergie de réglage, l’équilibre entre la<br />

consommation et la production d’électricité<br />

est rétabli et la fréquence est stabilisée.<br />

Surveiller le patient<br />

Après une opération, les patients doivent<br />

le plus souvent rester quelques jours sous<br />

surveillance à l’hôpital. Le réseau électrique<br />

est par conséquent un patient permanent,<br />

même s’il n’a pas de douleurs<br />

chroniques. Le réseau électrique suisse est<br />

en effet surveillé 24 heures sur 24, 7 jours<br />

sur 7. C’est la seule façon pour les opératrices<br />

et opérateurs de pouvoir assurer<br />

l’alimentation de la population en électricité.<br />

Un jour avant l’exploitation, l’ensemble<br />

des centrales électriques et des<br />

distributeurs d’électricité doivent envoyer<br />

leurs transactions d’électricité nationales<br />

et internationales aux postes de conduite.<br />

Swissgrid vérifie ses transactions et les<br />

harmonise avec les exploitants du réseau<br />

de transport de l’étranger. Les collaborateurs<br />

de Swissgrid contrôlent que toutes<br />

les transactions sont équilibrées. Si ce<br />

n’est pas le cas, les opératrices et opérateurs<br />

ordonnent de procéder à des adaptations<br />

aux feuilles de route. Ces adaptations<br />

peuvent également être ordonnées dans<br />

un court délai ou même, pendant l’exploitation.<br />

Cela permet d’éviter des fluctuations<br />

et d’assurer l’équilibrage dans l’ensemble<br />

du réseau de transport européen.<br />

La tension reste élevée<br />

La transition énergétique apporte le prochain<br />

défi à relever. La difficulté est que<br />

l’électricité ne peut être stockée qu’à certaines<br />

conditions. Ainsi, les jours où le soleil<br />

brille longtemps, par exemple, et où les<br />

besoins en électricité sont faibles, il peut y<br />

avoir un excédent d’énergie. A cela s’ajoute<br />

le fait que des projections sont toujours<br />

établies afin d’assurer les besoins en électricité.<br />

Les collaborateurs des réseaux de<br />

transport savent pour chaque quart<br />

d’heure du lendemain ce que va faire le<br />

flux de charge. Cependant, la production<br />

d’électricité sera à l’avenir moins flexible<br />

et plus difficile à prévoir en raison de la<br />

progression des sources d’énergie renouvelables<br />

comme l’énergie solaire et éolienne.<br />

Cette évolution renferme des défis<br />

pour les exploitants du réseau de transport.<br />

Car l’énergie solaire, hydraulique et<br />

éolienne sont fortement dépendantes de<br />

la météo, du moment de la journée et de la<br />

saison. Ainsi, les exploitants du réseau de<br />

transport ne savent jamais avec certitude<br />

quelles seront les conditions environnementales<br />

le lendemain. Pour l’avenir, il<br />

faut des technologies qui permettent de<br />

stocker l’électricité. Sinon, il sera difficile<br />

de maintenir une fréquence stable.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 31


Point de mire<br />

Pour recevoir l’écho, les chauves-souris possèdent<br />

des oreilles ultradéveloppées et de grands pavillons.<br />

Chez les oreillards, ils sont presque aussi longs que<br />

le reste du corps. (Photo: oreillard gris)<br />

Des cris dans<br />

l’obscurité<br />

Elles semblent voler silencieusement la nuit. Mais les chauves-souris<br />

sont de véritables braillards. Par leurs cris et l’écho de ceux-ci,<br />

elles peuvent percevoir très précisément leur environnement en pleine<br />

obscurité. Ce qu’elles «voient» avec leurs oreilles équivaut à la<br />

capacité de vision de nombreux animaux.<br />

D r méd. vét. Katja Schönbächler, vétérinaire, Stiftung Fledermausschutz<br />

Les chauves-souris fascinent!<br />

D’innombrables histoires exi s-<br />

tent autour de ces ombres nocturnes<br />

furtives. Aucun autre<br />

animal sauvage ne vit si près de nous,<br />

les humains, et pourtant, on ne sait le<br />

plus souvent que peu de choses sur «la<br />

chauve-souris». Les chauves-souris ne<br />

sont contrairement à leur nom pas des<br />

souris et donc, pas des rongeurs, mais<br />

elles constituent un ordre propre parmi<br />

les mammifères. Les chiroptères sont<br />

également les seuls mammifères à pouvoir<br />

voler activement. Ils se déplacent<br />

principalement au crépuscule et durant<br />

la nuit. Les chauves-souris émettent alors<br />

des cris dans une plage non audible pour<br />

nous et s’orientent à l’aide des échos qui<br />

sont renvoyés par leur environnement.<br />

Elles paraissent ainsi chasser de manière<br />

silencieuse, secrète et inaperçue, dans<br />

l’obscurité. Toutefois, les chauves-souris<br />

ne sont calmes que pour nous. En réalité,<br />

ce sont des animaux extrêmement puis-<br />

Photos: www.fledermausschutz.ch<br />

32<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

Les chauves-souris s’orientent dans l’obscurité<br />

à l’aide de l’écholocalisation. Les cris sont émis chez<br />

presque toutes les espèces par la bouche, c’est<br />

pourquoi celle-ci est le plus souvent ouverte pendant<br />

le vol. (Photo: noctule commune en vol)<br />

sants vocalement qui peuvent, avec leurs<br />

cris, produire des niveaux sonores comparables<br />

à ceux d’un avion à réaction<br />

dans des plages de fréquence hors du<br />

spectre audible humain!<br />

Echolocation – un avantage dans<br />

l’évolution?<br />

L’écholocation désigne la capacité à<br />

s’orienter dans l’espace à l’aide des échos<br />

de cris. Ils sont enregistrés par l’oreille de<br />

la chauve-souris, puis le cerveau crée une<br />

«image auditive» à partir des informations<br />

des échos. Au moyen de l’écholocation,<br />

toutes les espèces locales peuvent s’orienter<br />

spatialement dans l’obscurité. De nombreuses<br />

espèces s’en servent également<br />

pour attraper des proies. Le terme «écholocation»<br />

est de ce fait trop réducteur car<br />

les chauves-souris peuvent reconnaître<br />

acoustiquement et distinguer également<br />

la taille, les formes, l’état de surface<br />

d’objets et même des textures très fines<br />

de l’épaisseur d’un cheveu. Le terme<br />

«d’échoreprésentation» est donc plus pertinent.<br />

L’écholocation des chauves-souris<br />

pourrait équivaloir à la capacité de vision<br />

de nombreuses espèces animales.<br />

Grâce à cette capacité particulière, les<br />

chauves-souris peuvent explorer l’espace<br />

aérien dans l’obscurité absolue, indépendamment<br />

de la lumière du soleil. L’écholocation<br />

combinée à une capacité de vol impressionnante<br />

a pu largement favoriser<br />

l’émergence d’espèces dans l’ordre des<br />

chiroptères. C’est ainsi qu’est née une incroyable<br />

diversité de près de 1500 espèces<br />

de chiroptères aujourd’hui dans le monde<br />

entier.<br />

Cri produit au rythme du battement<br />

d’ailes<br />

Les chauves-souris produisent leurs cris,<br />

comme nous les humains, via le larynx.<br />

Lorsque la glotte est fermée, l’air s’accumule<br />

en dessous du larynx lors de l’expiration.<br />

Lorsque la glotte est ouverte au travers<br />

des cordes vocales, l’air pénètre par le<br />

larynx avec une grande pression et les fait<br />

alors vibrer. C’est ainsi que des ondes sonores<br />

plus ou moins basses ou hautes sont<br />

émises en fonction de l’ouverture de la<br />

glotte. Les sons sont produits dans une<br />

plage d’environ 20 à 140 kilohertz. Ces cris<br />

sortent du corps par l’ouverture de la<br />

bouche chez la plupart des espèces de<br />

chauves-souris, ce qui explique la bouche<br />

ouverte durant le vol. Cependant les rares<br />

chauves-souris fer à cheval, dont il existe<br />

deux espèces en Suisse, émettent les ondes<br />

sonores par les narines. Chez ces deux espèces,<br />

le cri est concentré par la protubérance<br />

nasale spéciale dans un entonnoir<br />

sonore étroit et l’énergie sonore est regroupée.<br />

Elles peuvent également s’orienter en<br />

vol, bouche fermée.<br />

Les chauves-souris crient au rythme<br />

de leur battement d’ailes et économisent<br />

ainsi sans doute l’énergie qui devrait être<br />

dépensée pour produire des cris ou comprimer<br />

le thorax. En fonction de l’espèce<br />

de chauve-souris et de la situation requise,<br />

un à deux cris de localisation sont émis par<br />

battement d’ailes. Elles crient donc en vol<br />

7 à 20 fois par seconde en fonction de la<br />

fréquence de leur battement d’ailes! Peu<br />

avant de capturer un insecte repéré, le<br />

nombre de cris augmente encore beaucoup,<br />

ce que désigne le terme de «feeding<br />

buzz». Pour recevoir l’écho, les<br />

chauves-souris possèdent une oreille extrêmement<br />

développée et de grands pavillons<br />

qui peuvent presque être aussi longs<br />

que le reste du corps chez les oreillards.<br />

Les chauves-souris, ces chanteuses<br />

Les chauves-souris ne crient pas que pour<br />

s’orienter dans l’espace et attraper des<br />

proies, mais également pour la communication<br />

intra- et interespèces. Outre les cris<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 33


Point de mire<br />

Les chauves-souris fer à cheval émettent leurs cris ultrasons par les narines. Les prolongements<br />

cutanés visibles sur le nez concentrent et orientent alors le cri, de manière semblable à un mégaphone.<br />

(Photo: grand rhinolophe suspendu)<br />

A l’aide d’appareils à ultrasons, les cris<br />

de localisation peuvent être rendus audibles<br />

et permettent d’enregistrer acoustiquement<br />

les chauves-souris sur le terrain<br />

sans devoir les capturer. Cela peut permettre<br />

d’éviter du stress aux animaux. Une<br />

collecte des données par des non-professionnels<br />

est également possible avec les<br />

enregistreurs de pointe disponibles aujourd’hui<br />

dans le commerce. Classer par<br />

espèce les cris de chauve-souris enregistrés<br />

requiert par contre beaucoup de savoir-faire<br />

et d’expérience et devrait donc<br />

toujours être réalisé par des spécialistes<br />

des chauves-souris.<br />

Pour les personnes passionnées par<br />

les chauves-souris qui voudraient simplement<br />

écouter ces animaux, il existe des<br />

détecteurs faciles d’utilisation qui convertissent<br />

automatiquement les cris ultrasons<br />

dans la plage audible. Ainsi, plus rien<br />

ne s’oppose au pistage des reines secrètes<br />

de la nuit lors d’une balade nocturne!<br />

d’écholocalisation, on peut encore distinguer<br />

deux autres types de cris: des cris sociaux<br />

et des cris de stress. Les cris sociaux<br />

se situent souvent dans la plage audible<br />

pour nous. <strong>No</strong>us, les humains, pouvons les<br />

percevoir comme des gazouillis aigus. Certaines<br />

espèces de chauves-souris, par<br />

exemple la noctule commune, utilisent<br />

également leur voix pour la parade. Ainsi,<br />

les mâles des noctules communes restent<br />

pendant la période de reproduction, en<br />

automne, dans leurs cavités d’arbre et attirent<br />

les femelles avec des cris de parade<br />

également audibles pour les humains. La<br />

signification des cris de stress n’est pas encore<br />

entièrement éclaircie.<br />

Bioacoustique – recherche et<br />

protection des espèces grâce aux<br />

cris des chauves-souris<br />

Les chauves-souris sont protégées par le<br />

droit fédéral. De nombreuses espèces locales<br />

de chauves-souris sont de plus menacées<br />

et demandent, relativement à la<br />

protection des espèces, une attention particulière<br />

lors des évaluations de l’impact<br />

sur l’environnement ou des planifications<br />

d’intervention – car on ne peut protéger<br />

que ce que l’on connaît. La mise en évidence<br />

d’espèces de chauves-souris à l’aide<br />

d’enregistrements sonores, ce que l’on<br />

nomme la bioacoustique, joue par conséquent<br />

un rôle de plus en plus important.<br />

Stiftung<br />

Fledermausschutz<br />

En Suisse, il existe 30 espèces différentes<br />

de chauves-souris qui représentent<br />

un tiers de toutes les espèces<br />

locales sauvages de mammifères.<br />

La fondation Fledermausschutz s’engage<br />

par des campagnes permanentes,<br />

des informations et la transmission<br />

de connaissances pour sensibiliser la<br />

population aux questions relatives<br />

à nos chauves-souris locales.<br />

Plus d’informations sur<br />

www.fledermausschutz.ch.<br />

Photo: www.fledermausschutz.ch<br />

34<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

Photo: Adobe Stock<br />

Entrée d’une grotte de chauvessouris<br />

en Suisse franconienne


Point de mire<br />

Trouver<br />

la note juste<br />

Chaque violon est une pièce unique. Même si son modèle a été<br />

créé il y a près de 300 ans par des maîtres tels que Stradivari ou Amati.<br />

A l’Ecole de lutherie de Brienz, on fabrique ou l’on restaure<br />

des violons et d’autres instruments à cordes de manière artisanale.<br />

L’objectif est d’obtenir cette sonorité classique.<br />

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>. Photos: Severin <strong>No</strong>wacki.<br />

Celle ou celui qui apprend ici à fabriquer un violon ou un violoncelle a dû passer par une procédure de sélection difficile. <strong>No</strong>n seulement les aptitudes<br />

manuelles mais également les compétences musicales sont décisives.<br />

36<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

Le parfait épicéa pousse quelque<br />

part, à une altitude comprise<br />

entre 1000 et 1500 mètres. Il<br />

doit être grand et vieux et avoir<br />

le moins de défauts possible, issu d’une<br />

lente croissance au milieu d’autres arbres,<br />

de sorte à être dépourvu de branches dans<br />

sa partie basse. Cet arbre parfait constitue<br />

le point de départ d’un violon parfait.<br />

Pour Olivier Krieger, directeur de l’Ecole<br />

de lutherie de Brienz, la recherche du bon<br />

bois de résonance est donc essentielle. Il<br />

sélectionne les arbres appropriés avec le<br />

garde forestier. «Dans une grande forêt<br />

montagneuse, cela ne concerne le plus<br />

souvent que quelques rares arbres», dit<br />

Krieger.<br />

Le bois d’épicéa convient à la fabrication<br />

de la table du violon parce que, dans<br />

le sens de la longueur, il présente une<br />

très grande stabilité, tout en restant très<br />

flexible dans le sens transversal. Ainsi, il<br />

peut en même temps résister à la contrainte<br />

des cordes tendues et supporter la transmission<br />

des vibrations.<br />

Le fond et les bords, appelés les<br />

éclisses, sont en revanche fabriqués en<br />

érable. Tout comme le manche et la volute.<br />

L’érable est plus dense et confère une stabilité<br />

additionnelle à l’instrument.<br />

La plupart des instruments à cordes<br />

sont fabriqués dans ces deux essences. Ce<br />

n’est qu’occasionnellement que l’on utilise<br />

également du sapin blanc pour la table et,<br />

pour le reste du corps, des essences telles<br />

que du saule, du peuplier ou du hêtre.<br />

D’autres bois modifieraient trop la sonorité<br />

de l’instrument.<br />

Avant de pouvoir commencer le travail,<br />

le bois doit sécher pendant environ<br />

cinq à dix ans. La lutherie nécessite de la<br />

patience. Cela se voit dans tous les domaines<br />

de l’Ecole de lutherie de Brienz.<br />

Calmes et extrêmement concentrés, les<br />

élèves scient, rabotent et sculptent les<br />

tables, les fonds et les autres éléments des<br />

futurs instruments. Lorsque l’on pense<br />

qu’une table ne fait que 2 à 3 millimètres<br />

d’épaisseur et qu’elle doit être courbée, on<br />

comprend quelle méticulosité est nécessaire.<br />

Durant leur première année d’apprentissage,<br />

les élèves fabriquent deux<br />

instruments. Les professionnels expérimentés<br />

peuvent fabriquer un violon en<br />

quelques semaines.<br />

D’infimes détails déterminent la bonne sonorité. Cela demande donc du doigté.<br />

La sonorité classique du violon<br />

Les premiers violons sont apparus au<br />

16 e siècle au nord et au sud des Alpes et<br />

sont à l’origine fabriqués de différentes<br />

manières. Crémone, ville du nord de l’Italie,<br />

devint l’un des principaux centres de<br />

lutherie. Les familles Amati, Stradivari et<br />

Guarneri y perfectionnèrent la lutherie<br />

sur plusieurs générations. Leurs instruments<br />

constituent, jusqu’à aujourd’hui,<br />

avec quelques autres, les modèles pour la<br />

lutherie. Il serait néanmoins faux de parler<br />

d’une forme originelle. Chaque instrument<br />

est une pièce unique, ainsi des violons<br />

de l’atelier de la famille Stradivari diffèrent<br />

par leur longueur, parfois jusqu’à<br />

5 millimètres.<br />

Mais c’est la sonorité qui est décisive.<br />

Et celle-ci provient d’une multitude de<br />

facteurs: matériau, modèle, courbure,<br />

taille et découpe des ouïes, épaisseur de<br />

façonnage, vernis, etc. Après la fabrication<br />

proprement dite vient le réglage fin qui<br />

peut encore une fois complètement modifier<br />

le son. Parfois, des modifications minimes<br />

décident si un instrument a une<br />

sonorité douce, riche ou un son plutôt<br />

sourd. A cela s’ajoute enfin l’archet qui détermine<br />

encore de manière décisive la sonorité.<br />

Archetier est par conséquent un<br />

métier en soi. A Brienz, les élèves apprennent<br />

également à réparer et à remécher<br />

les archets avec les traditionnels crins<br />

de cheval.<br />

Mais comment naît la sonorité du violon?<br />

Pourquoi un la sur un violon sonne<br />

autrement que sur une clarinette? La réponse<br />

réside dans le spectre harmonique<br />

des fréquences. A chaque son, on entend<br />

également, en plus de la fréquence fondamentale,<br />

le spectre des harmoniques<br />

qui varient selon chaque instrument. «En<br />

fonction des harmoniques que l’on entend<br />

et de leur intensité, on obtient un mélange<br />

de sons totalement différent. Ce mélange<br />

fait la différence entre une clarinette et<br />

un violon mais également la différence<br />

entre deux violons», explique Olivier<br />

Krieger. «Lorsque la plage harmonique<br />

élevée entre 2000 et 4000 hertz est marquée,<br />

le son d’un violon est perçu comme<br />

agréable», ajoute-t-il.<br />

Outre l’habileté dans la fabrication,<br />

l’habileté dans le jeu détermine également<br />

la qualité d’un violon. «Je suis convaincu<br />

qu’un violon se développe acoustiquement<br />

lorsqu’il est bien joué», dit Olivier<br />

Krieger. «Les célèbres violons de Crémone<br />

qui ont parfois déjà 400 ans ont généralement<br />

été joués par d’excellents musiciens.<br />

Et ont toujours été bien entretenus. Tous<br />

ces instruments ont certes été réparés à de<br />

multiples reprises mais le plus souvent<br />

justement par des professionnels remarquables.<br />

La bonne manipulation de ces<br />

instruments participe à leur merveilleuse<br />

sonorité», déclare-t-il.<br />

Fabriquer et jouer<br />

Le bon entretien de l’instrument est également<br />

crucial pour sa vie. A Brienz, on ne<br />

fait pas que fabriquer des violons, la réparation<br />

et la restauration sont tout aussi im-<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 37


Point de mire<br />

Ecole de lutherie<br />

de Brienz<br />

Brienz, traditionnellement un centre<br />

de la sculpture sur bois, accueille<br />

depuis 1944 la seule école de lutherie<br />

en Suisse. Depuis 1998, l’école est<br />

soutenue par une fondation. L’école<br />

propose un apprentissage de quatre<br />

ans ainsi que des formations continues.<br />

Des visites de l’école et du<br />

passionnant musée sont possibles<br />

sur inscription.<br />

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www.geigenbauschule.ch.<br />

La matière première convoitée pour les violons de demain repose dans la réserve de bois de l’école.<br />

portantes. Les violons reposent alignés<br />

dans des boîtes, parfois déjà démontés,<br />

afin d’être ramenés à la vie. La minutie<br />

avec laquelle on procède se voit aux outils<br />

utilisés. On utilise des microscopes pour<br />

réparer des dommages.<br />

Les réparations constituent une part<br />

importante du travail dans les ateliers de<br />

lutherie suisses. Seuls quelques luthiers<br />

vivent exclusivement de la fabrication de<br />

nouveaux instruments. Des instruments<br />

d’études moins coûteux sont souvent produits<br />

en Chine ou dans l’est de l’Europe.<br />

Pour les musiciens professionnels, les instruments<br />

neufs de grande qualité sont une<br />

alternative recherchée aux violons anciens<br />

italiens, parfois inabordables.<br />

Qui souhaite apprendre le métier à<br />

l’Ecole de lutherie de Brienz doit se soumettre<br />

à une procédure de sélection. On y<br />

évalue les aptitudes manuelles et créatives<br />

ainsi que la musicalité. Il va de soi qu’un<br />

luthier devrait également avoir certaines<br />

connaissances du jeu du violon. Ce n’est<br />

qu’ainsi qu’il peut évaluer des critères sonores.<br />

Chaque année, trois apprentis sont<br />

acceptés. Le nombre de candidats dépasse<br />

nettement celui des places d’apprentissage.<br />

Celles et ceux qui finissent cette formation<br />

peuvent cependant être certains<br />

qu’ils pourront à l’avenir gagner leur vie en<br />

trouvant la bonne sonorité du violon.<br />

38<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


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Point de mire<br />

Percevoir l’environnement avec ses oreilles: Juan Ruiz avec une participante lors d’une formation à la méthode du sonar à clics.<br />

A l’aide d’une assiette, il démontre comment le clic varie en fonction de la distance.<br />

Voir l’environnement<br />

avec les<br />

oreilles<br />

Les personnes atteintes de cécité peuvent accéder<br />

à leur environnement grâce à l’écho de clics qu’elles produisent<br />

avec leur langue. Lorsqu’elles utilisent la méthode dite du «sonar à clics»<br />

en plus de la canne blanche, leur capacité d’orientation s’améliore.<br />

Daniel Kish, pionnier de l’écholocalisation humaine,<br />

et Juan Ruiz, son ancien élève, sont particulièrement engagés dans<br />

la transmission de cette méthode.<br />

Kathrin Schellenberg, responsable RP / communication pour l’UCBA en Suisse alémanique<br />

Photo: màd<br />

40<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

Photos: Adobe Stock<br />

L’écholocalisation est un phénomène<br />

naturel: certains animaux,<br />

comme les chauves-souris,<br />

les baleines à dents ou les<br />

musaraignes, émettent des ondes sonores<br />

qui rebondissent sur les objets environnants<br />

en renvoyant un écho. Cet écho est<br />

porteur d’informations qui leur permettent<br />

d’évaluer la distance et la taille<br />

d’un objet donné et, ainsi, de s’orienter et<br />

de repérer leur nourriture dans un environnement<br />

obscur ou peu lumineux.<br />

Beaucoup de ces animaux sont nocturnes,<br />

vivent dans la mer ou dans le sol. Ce qui<br />

fonctionne dans le règne animal peut également<br />

être mis à profit par l’homme, car<br />

tout ce qui nous entoure porte une signature<br />

acoustique. En appliquant la méthode<br />

du sonar à clics, les personnes atteintes<br />

de cécité peuvent ainsi accéder à<br />

une vision complète de leur environnement<br />

par le biais de leur ouïe. Pour ce<br />

faire, elles produisent avec la langue un<br />

clic continu qui se reflète en écho. Instantanément,<br />

le cerveau génère une sorte de<br />

carte mentale à partir des images capturées.<br />

Pour se représenter ce phénomène,<br />

on peut faire rebondir une balle de tennis<br />

sur le sol, contre un mur ou contre une<br />

porte: selon la surface et la texture du<br />

support de rebond, la réverbération est<br />

différente et nous renvoie des informations<br />

différentes. Des examens d’imagerie<br />

par résonance magnétique (IRM) consistant<br />

à faire écouter des sons préenregistrés<br />

à des sujets voyants et aveugles ont<br />

révélé que le cerveau sépare les informations<br />

en deux catégories: les sons que tout<br />

un chacun perçoit consciemment activent<br />

le cortex auditif, tandis que les<br />

échos perçus par les sujets pratiquant<br />

l’écholocalisation activent directement le<br />

cortex visuel. Avec un entraînement approprié,<br />

les personnes aveugles peuvent<br />

donc, pour ainsi dire, voir avec leurs<br />

oreilles.<br />

Le sonar à clics, un atout pour<br />

l’orientation<br />

Presque toutes les personnes atteintes de<br />

cécité utilisent l’écholocalisation passive,<br />

par exemple en faisant osciller une canne<br />

blanche devant elles. L’écho ainsi généré<br />

se propage cependant dans toutes les directions.<br />

Le clic, quant à lui, est produit à<br />

l’endroit même où se trouvent les oreilles<br />

et le cerveau qui traite l’information. Cette<br />

relation fixe entre l’émetteur sonore et le<br />

récepteur est déterminante pour l’acceptation<br />

de l’information d’écho et pour la<br />

formation d’images dans le cerveau.<br />

Un bon clic est court et net. Si la personne<br />

sourit en émettant un clic, le son est<br />

plus intense. Le volume n’a pas d’importance.<br />

Des clics silencieux et précis suffisent<br />

pour indiquer la présence d’objets à<br />

une grande distance. Cette technique représente<br />

un atout incroyable pour l’orientation<br />

et la mobilité ainsi que pour le bienêtre<br />

des personnes aveugles. Elle ne remplace<br />

pas la canne blanche, mais doit plutôt<br />

être considérée comme un complément.<br />

Pour repérer certains obstacles, comme<br />

des bordures ou des objets très petits, la<br />

canne blanche reste indispensable<br />

puisque ces éléments ne produisent pratiquement<br />

pas d’écho. La canne blanche<br />

permet aussi de s’orienter sur un trottoir<br />

ou dans un passage souterrain pour estimer<br />

la distance au mur grâce au son.<br />

Un enseignant aveugle comme<br />

modèle<br />

Dans le monde, la méthode du sonar à clics<br />

est principalement associée à deux noms:<br />

les Américains Daniel Kish et Juan Ruiz.<br />

Daniel Kish, devenu aveugle à l’âge de 1 an<br />

à la suite d’un rétinoblastome bilatéral<br />

congénital, a découvert avec bonheur dès<br />

l’enfance qu’il pouvait s’orienter en émettant<br />

des clics. Par la suite, il a analysé la<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 41


Point de mire<br />

technique de manière systématique et l’a<br />

popularisée. Il l’a enseignée à Juan Ruiz,<br />

aveugle de naissance, qui a été son premier<br />

élève. Tous deux pratiquent le clic de manière<br />

si naturelle et routinière que, lorsqu’ils<br />

marchent dans la rue, le seul écho<br />

leur suffit à repérer où se trouvent les entrées<br />

d’immeubles, où se terminent les barrières<br />

et où se dirigent les gens sur leur chemin.<br />

L’écholocalisation leur permet même<br />

de faire du vélo. Leurs vidéos sur YouTube<br />

et la couverture médiatique dont ils font<br />

l’objet ont suscité un grand intérêt pour le<br />

sonar à clics et ont contribué à faire accepter<br />

cette méthode. Aujourd’hui, des formations<br />

sont proposées dans le monde entier.<br />

Programme de formation<br />

L’implication de personnes aveugles dans<br />

la transmission de la méthode du sonar à<br />

clics est essentielle. Les enfants, les adolescents<br />

et les adultes atteints de cécité,<br />

ainsi que les parents voyants, sont beaucoup<br />

plus réceptifs à leur enseignement<br />

qu’ils le seraient à celui d’un professionnel<br />

voyant. Juan Ruiz explique lui-même<br />

Annonce<br />

qu’une personne voyante n’aurait jamais<br />

pu développer chez lui une telle confiance<br />

dans la méthode du clic comme l’a fait son<br />

professeur aveugle Daniel Kish. Enseigner<br />

l’utilisation du sonar à clics de manière<br />

durable nécessite donc des programmes<br />

de formation qui incluent des enseignants<br />

aveugles. Des cours intensifs de plusieurs<br />

jours dispensés par des enseignants<br />

aveugles et voyants produisent des évolutions<br />

significatives chez les apprenants.<br />

De tels résultats nécessitent la mise en<br />

place de conditions idéales, comme des<br />

locaux sans obstacle avec des murs et des<br />

coins librement accessibles et une situation<br />

d’apprentissage ludique soutenant le<br />

mouvement libre. Par la suite, une formation<br />

continue à l’orientation et à la mobilité<br />

(O&M) permet de consolider les acquis<br />

et de les mettre en pratique dans la vie<br />

quotidienne. La méthode du clic et la<br />

canne blanche sont ici utilisées de manière<br />

ciblée pour l’orientation.<br />

Pour créer de telles offres, il ne suffit<br />

pas de recruter des personnes atteintes de<br />

cécité qui maîtrisent la technique du sonar<br />

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à clics et souhaitent la transmettre. Il est<br />

également nécessaire de faire appel à des<br />

spécialistes O&M qui soient formés de manière<br />

ciblée dans ce domaine.<br />

Avec un peu de pratique, le cerveau<br />

apprend à créer une carte tridimensionnelle<br />

de l’environnement à partir des<br />

échos qui lui reviennent. Certains enfants<br />

aveugles apprennent intuitivement à utiliser<br />

les sons, comme Daniel Kish à l’époque.<br />

C’est pourquoi il est conseillé de commencer<br />

très tôt l’entraînement à l’écholocalisation.<br />

Celui-ci peut être combiné de manière<br />

ludique avec l’entraînement à la<br />

canne blanche. Pour les enfants aveugles,<br />

la méthode du sonar à clics est une formidable<br />

opportunité, car elle leur permet<br />

d’apprendre dès le plus jeune âge à percevoir<br />

l’espace par le biais de leur ouïe. Pour<br />

les adultes, la méthode du sonar à clics représente<br />

également une valeur ajoutée importante<br />

qui peut leur faciliter la vie quotidienne.<br />

UCBA – aux côtés des<br />

personnes aveugles et<br />

sourdaveugles<br />

L’Union centrale suisse pour le bien<br />

des aveugles (UCBA) est l’organisation<br />

faîtière dans le domaine de la cécité,<br />

de la surdicécité et de la malentendance-malvoyance<br />

en Suisse. Elle<br />

s’engage chaque jour pour que les<br />

personnes aveugles, sourdaveugles,<br />

malvoyantes et malentendantes-malvoyantes<br />

en Suisse puissent mener<br />

leur vie de manière autonome et<br />

responsable. Elle conseille et accompagne<br />

les personnes sourdaveugles et<br />

malentendantes-malvoyantes ainsi<br />

que leurs proches et forme des bénévoles<br />

à l’accompagnement. Elle développe<br />

et propose des moyens auxiliaires<br />

qui facilitent le quotidien des<br />

personnes concernées.<br />

L’UCBA informe le public sur les sujets<br />

en lien avec la malentendance-malvoyance<br />

et la surdicécité, lance et<br />

coordonne des projets de recherche et<br />

assure la formation initiale et continue<br />

des professionnels en Suisse. Elle<br />

améliore la qualité de vie des personnes<br />

concernées en leur permettant<br />

d’organiser leur quotidien de la manière<br />

la plus indépendante possible<br />

grâce à des services de soutien adaptés<br />

à chacun. L’UCBA est certifiée ZEWO.<br />

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42<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

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autonome. Il ne s’oriente pas avec les yeux, mais avec tous ses autres sens. L’UCBA lui<br />

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Point de mire<br />

© Ron Haviv / VII<br />

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vsao 44/<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 44


Point de mire<br />

Le septième jour,<br />

tu te reposeras<br />

Les religions structurent le déroulement de la journée,<br />

définissent la semaine et séparent le quotidien des jours de fête.<br />

Ces fréquences régulières nous permettent non seulement<br />

de prendre des jours de repos, mais aussi de créer des espaces de<br />

rencontre et de réflexion particuliers.<br />

D r Florian Lippke, maître-assistant à la chaire d’exégèse de l’Ancien Testament<br />

et d’histoire des religions de l’Orient ancien, Université de Fribourg<br />

Transmise depuis près de 3000 ans, elle est toujours d’actualité: la Torah et les textes qui en découlent structurent la vie<br />

des hommes, mais permettent également à la nature de se ressourcer.<br />

Photos: Adobe Stock<br />

Si l’on part du principe que le<br />

terme «fréquence» décrit la «fréquence<br />

de processus périodiques<br />

répétitifs», le monde des<br />

sciences religieuses et culturelles nous<br />

apporte un éclairage tout à fait remarquable<br />

sur le sujet. Pour de nombreuses<br />

religions (et peut-être même pour toutes),<br />

trois concepts importants entrent en jeu:<br />

la conception linéaire du temps, la récurrence<br />

cyclique des événements/souvenirs<br />

et, finalement, la rythmicité de l’espace et<br />

du temps. Ces trois concepts s’observent<br />

aussi bien dans les cultures antiques<br />

(Egypte, Mésopotamie, Israël ancien/judaïsme<br />

primitif) que dans les religions<br />

encore pratiquées aujourd’hui en Orient<br />

et en Occident, dans le <strong>No</strong>rd industriel et<br />

dans le Sud global.<br />

Les religions ont une perception du<br />

temps: ainsi, elles distinguent les niveaux<br />

de temps «passé», «présent» et «futur».<br />

Mais de nombreuses cultures connaissent<br />

également une division en deux catégories<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 45


Point de mire<br />

principales: ce qui est achevé et ce qui ne<br />

l’est pas. Ces deux catégories se reflètent<br />

naturellement dans le langage des textes<br />

sacrés. Les textes anciens regorgent de<br />

déclarations qui s’interrogent précisément<br />

sur le rapport de l’individu ou d’un<br />

groupe aux phénomènes temporels les<br />

plus divers.<br />

Il est également clair que le temps<br />

peut être linéaire: depuis une création –<br />

plus généralement «le début du monde» –<br />

jusqu’à «la fin des temps» (fin du monde,<br />

Armageddon), un flux temporel s’étire.<br />

Celui-ci est toutefois «rythmé» par les représentations<br />

religieuses et également enrichi<br />

d’une composante cyclique. En effet,<br />

le simple fait de constater qu’il existe<br />

quelque chose comme des heures, des<br />

jours, des semaines et des années avec des<br />

temps fixes/festifs documente déjà cette<br />

rythmicité.<br />

Les fêtes comme échappatoire au<br />

quotidien<br />

La sortie du flux temporel linéaire (du berceau<br />

à la tombe) est marquée de manière<br />

décisive par les fêtes. Cela vaut pour des<br />

contextes plutôt laïques et non religieux<br />

(anniversaires, décennies, jubilés, qui<br />

sont tous récurrents et rythment la vie),<br />

mais d’autant plus pour les fêtes religieuses.<br />

Même au 21 e siècle, cela se ressent<br />

encore. Les fêtes se voient toujours attribuer<br />

un statut particulier, de sorte qu’elles<br />

sont définies comme étant des jours de<br />

repos, par exemple. Et c’est précisément<br />

cette fonction que remplissent les fêtes<br />

cycliques par rapport à la vie quotidienne:<br />

elles permettent à l’individu et à la communauté<br />

de sortir du flux linéaire du quotidien<br />

et d’entrer dans un autre monde.<br />

Le monde des jours de fête ou des jours fériés<br />

permet de prendre du recul et de tout<br />

voir d’un certain point de vue. La plupart<br />

des religions attribuent une très grande<br />

valeur à cette contemplation non laborieuse.<br />

On peut se demander si l’éloignement<br />

progressif de la religion dans les sociétés<br />

occidentales ne s’accompagne pas<br />

d’une diminution de la sensibilité à l’alternance<br />

du quotidien et des jours fériés. Il<br />

s’agirait en fin de compte d’une sensibilité<br />

décroissante pour ce qui revient de manière<br />

cyclique, ce que l’on observe aussi<br />

justement sur le plan sociologique.<br />

Mais dans tous les cas, les interruptions<br />

– et ce à une certaine fréquence –<br />

sont nécessaires et salutaires. Cette prise<br />

de conscience peut être prouvée à tous les<br />

niveaux de temporalité. Cela commence<br />

par l’alternance de l’éveil et du sommeil:<br />

seule une bonne fréquence d’activité et de<br />

repos au cours des 24 heures garantit une<br />

santé équilibrée à long terme. De même,<br />

on peut mettre en avant la structure globale<br />

de la journée, souvent rythmée par<br />

des prières dans le passé: les musulmans<br />

pieux prient cinq fois par jour afin de<br />

rythmer le déroulement de la journée et<br />

de prendre un peu de recul par rapport au<br />

tumulte du quotidien. Le judaïsme et le<br />

christianisme connaissent les sept interruptions<br />

de la journée par des prières<br />

(source: psaume 119). Tous ces phénomènes<br />

sont fondamentalement des phénomènes<br />

de fréquence.<br />

Mais la rythmicité se poursuit également<br />

aux niveaux supérieurs: notre semaine<br />

de sept jours est étroitement liée<br />

aux noms des dieux babyloniens (et plus<br />

tard gréco-romains), qui se succèdent sur<br />

sept jours. Le septième jour a une importance<br />

particulière depuis les Babyloniens:<br />

il est connu sous le nom de shabbat dans le<br />

judaïsme et de dimanche dans le christianisme.<br />

La succession linéaire des jours est<br />

rythmée par un jour de repos, une certaine<br />

fréquence est établie. Au niveau des mois<br />

(les cultures antiques avaient souvent<br />

pour base un calendrier lunaire), les cycles<br />

lunaires avec la nouvelle lune, le croissant<br />

de lune et la pleine lune jouent un rôle décisif.<br />

Ici, le rythme est permanent et la fréquence<br />

est répétitive et périodique.<br />

Repos pour le sol, liberté pour<br />

les hommes<br />

Si l’on élargit à nouveau la focalisation, on<br />

s’intéresse non seulement aux saisons,<br />

mais aussi aux années (ici, les années solaires).<br />

Vivre en harmonie avec les saisons,<br />

avec les rythmes et les fréquences de la<br />

nature a longtemps été considéré comme<br />

souhaitable. Aujourd’hui encore, de tels<br />

aspects reviennent de plus en plus souvent<br />

dans le débat sur la santé. Si l’on souhaite<br />

élargir encore la focalisation, il est<br />

intéressant de jeter un œil sur les grandes<br />

fréquences des séquences annuelles: il ne<br />

s’agit plus d’un schéma de sept jours, mais<br />

d’un schéma de sept années. Selon la<br />

conception biblique, le champ doit être<br />

mis en jachère tous les sept ans, au service<br />

de la régénération. Cette idée a d’ailleurs<br />

donné naissance au congé sabbatique,<br />

qui n’a plus rien d’agricole, mais qui est de<br />

fait destiné à la régénération, et qui est<br />

toujours présent et vécu dans les universités.<br />

Comme dans beaucoup d’autres cas,<br />

on peut démontrer ici l’origine biblique<br />

(livres de l’Exode et du Deutéronome)<br />

de pratiques actuellement vécues avec<br />

conviction. Il s’agit à nouveau d’un phénomène<br />

de rythmicité et d’établissement<br />

d’une fréquence transversale. La dernière<br />

pièce de la mosaïque de cette réflexion<br />

peut être nommée l’année du jubilé (base:<br />

livre biblique du Lévitique). Tous les sept<br />

fois sept ans, il existe une année d’affranchissement<br />

dans la tradition du judaïsme.<br />

Les dépendances en matière de propriété<br />

sont annulées. Après 50 ans, il faut donc,<br />

selon la conception religieuse, tout remettre<br />

à plat. Les hypothèques bancaires<br />

en Israël se terminent à cette date. Anciennement,<br />

l’annulation de la dette visait<br />

surtout à mettre un terme à la prolifération<br />

de la servitude pour dettes à des intervalles<br />

rythmés.<br />

Tout cela montre une chose: les<br />

concepts anciens et traditionnels de rythmicité<br />

et de création de fréquences ont<br />

traversé les siècles et les millénaires et<br />

continuent de jouer un rôle dans la vie<br />

quotidienne du 21 e siècle. Il vaut dès lors la<br />

peine de prêter attention à de telles structures<br />

temporelles rythmiques du point de<br />

vue de l’histoire culturelle et, partant, du<br />

point de vue religieux. Dans la plupart des<br />

cas, elles mènent à une approche totalement<br />

humaine ainsi qu’à un rapport équilibré<br />

avec l’environnement vivant et avec<br />

soi-même.<br />

46<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


©Pierre-Yves Massot<br />

Du rire et du rêve<br />

pour nos enfants hospitalisés<br />

Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent<br />

chaque semaine la visite des docteurs Rêves.<br />

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Point de mire<br />

Les ondes thêta<br />

sont au cœur<br />

de la régulation<br />

des émotions<br />

Agissant dans la régulation des émotions, les ondes thêta<br />

pourraient mener à des thérapies pour aider<br />

les personnes atteintes de troubles psychopathologiques<br />

telles l’anxiété et la schizophrénie.<br />

Martin LaSalle – UdeM<strong>No</strong>uvelles / Université de Montréal<br />

On y a recours plusieurs fois par<br />

jour sans en être nécessairement<br />

conscient: la régulation<br />

émotionnelle est le processus<br />

par lequel on parvient à atténuer les stimulations<br />

perturbantes afin, par exemple,<br />

de rester concentré, d’améliorer son bienêtre<br />

ou encore de mieux répondre aux exigences<br />

de son environnement.<br />

La régulation émotionnelle joue un<br />

rôle déterminant dans de nombreuses maladies<br />

mentales ainsi que leur traitement,<br />

qu’il s’agisse du trouble anxieux, du<br />

trouble de l’humeur ou du trouble de la<br />

personnalité limite.<br />

Et cette régulation est associée à l’action<br />

des ondes thêta dans une région précise<br />

du cerveau, le cortex frontal.<br />

C’est ce qu’a constaté Inès Zouaoui,<br />

qui termine sa maîtrise en psychologie à<br />

l’Université de Montréal, dans le cadre de<br />

ses recherches effectuées sous la direction<br />

du professeur Marc Lavoie, du Centre de<br />

recherche de l’Institut universitaire en<br />

santé mentale de Montréal.<br />

Un rythme cérébral spécifique<br />

à la régulation émotionnelle<br />

Se basant sur les résultats d’une étude publiée<br />

en 2013 [1] qui avait mis au jour la présence<br />

des ondes thêta dans la régulation<br />

émotionnelle, l’équipe de recherche montréalaise<br />

a soumis 24 personnes à un test<br />

de réévaluation cognitive.<br />

«La réévaluation cognitive, qui<br />

consiste en la réinterprétation du contexte,<br />

est une stratégie volontaire permettant de<br />

comprendre la régulation émotionnelle en<br />

situation expérimentale, explique la chercheuse.<br />

<strong>No</strong>tre objectif était de déchiffrer<br />

les mécanismes électrocorticaux qui accompagnent<br />

ces processus complexes.»<br />

Pour ce faire, on a placé des électrodes<br />

sur la tête de ces 10 hommes et 14 femmes<br />

afin d’enregistrer l’activité électrique de<br />

leur cerveau à la vue de différentes images<br />

aversives comme un homme armé d’un<br />

couteau ou un chien menaçant.<br />

Tandis que l’électro-encéphalographe<br />

quantifiait et enregistrait en continu les<br />

fréquences de l’activité cérébrale, les sujets<br />

recevaient la consigne d’augmenter,<br />

de diminuer ou de maintenir leur état<br />

d’aversion, selon le cas. Ce procédé fait<br />

aussi référence à la réévaluation cognitive.<br />

Au bout de quelques secondes, l’image<br />

disparaissait et la phase de régulation<br />

émotionnelle s’estompait.<br />

«Des analyses de l’électro-encéphalogramme,<br />

plus poussées que dans l’étude<br />

antérieure, ont ainsi comparé certaines<br />

fréquences relevées lors de la réévaluation<br />

cognitive, ce qui nous a permis de constater<br />

que seules les ondes thêta – qui oscillent<br />

entre 4 et 8 hertz – étaient déclenchées<br />

dans le processus, ce qui en fait un<br />

marqueur de la régulation émotionnelle»,<br />

souligne celle qui a débuté l’automne der-<br />

Photo: Adobe Stock<br />

48<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

nier un doctorat en sciences biomédicales,<br />

option sciences psychiatriques, à l’Université<br />

de Montréal.<br />

«Ce qui est nouveau avec notre étude,<br />

c’est que, en comparant la phase d’induction<br />

émotionnelle avec la phase de régulation<br />

émotionnelle, il a pu être montré que<br />

l’onde thêta est spécifique à la régulation,<br />

poursuit-elle. Des analyses de l’onde alpha,<br />

qui va de 8 à 13 hertz, ont été ajoutées<br />

pour évaluer la spécificité de l’onde thêta<br />

en fonction de la régulation émotionnelle<br />

et nous avons observé que l’onde alpha<br />

n’est sensible ni à l’induction ni à la régulation<br />

émotionnelles.»<br />

De plus, l’ajout d’électrodes a permis<br />

de localiser les zones qui produisent ces<br />

ondes thêta en lien avec la régulation émotionnelle,<br />

soit les régions frontales en jeu<br />

dans le contrôle cognitif.<br />

Vers de nouvelles interventions<br />

thérapeutiques<br />

Outre le désir de répéter une étude antérieure<br />

pour élargir la portée de la recension<br />

scientifique dans ce domaine, Inès<br />

Zouaoui souhaite que son expérience<br />

puisse éventuellement servir dans la pratique<br />

clinique.<br />

«La pertinence des oscillations thêta<br />

comme marqueur d’une régulation réussie<br />

pourrait mener à de nouvelles options<br />

thérapeutiques pour traiter les personnes<br />

dont le processus de régulation émotionnelle<br />

est perturbé», conclut-elle. «C’est notamment<br />

le cas de celles souffrant d’anxiété<br />

grave ou de schizophrénie.»<br />

Bibliographie<br />

[1] M. Ertl et coll., «Emotion<br />

regulation by cognitive reappraisal:<br />

The role of frontal theta oscillations»,<br />

NeuroImage, vol. 81, 2013, p. 412–421.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 49


Point de mire<br />

Les performances<br />

des animaux<br />

Les oiseaux, les reptiles, les insectes ou les mammifères<br />

établissent régulièrement des records qui ne cessent de nous surprendre.<br />

L’évolution les a dotés de capacités que nous pouvons certes<br />

comprendre rationnellement, mais qui s’inscrivent dans une réalité<br />

qui nous dépasse.<br />

Bernd Schildger, Prof. D r méd. vét.<br />

Les colibris ont une cadence de battements si élevée que le mouvement des ailes est imperceptible à l’œil nu.<br />

Les petits oiseaux parviennent ainsi à rester en position statique dans les airs et même à voler à reculons.<br />

Photo: Adobe Stock<br />

50<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire<br />

En raison de ses origines juives,<br />

le portrait de Heinrich Hertz<br />

avait été retiré de sa place<br />

d’honneur à la mairie de Hambourg.<br />

Mais la tentative, à l’époque nazie,<br />

de rayer son nom de l’histoire internationale<br />

des sciences fut un échec. L’abréviation<br />

Hz, correspondant à la fréquence en<br />

hertz égale à l’inverse de la période d’oscillation,<br />

est en effet toujours usitée de<br />

nos jours. Docteur en physique, Heinrich<br />

Hertz a commencé par mettre en évidence<br />

l’existence des ondes électromagnétiques,<br />

avant que la fréquence ne<br />

conquière de nombreux domaines de<br />

l’humanité. Pour simplifier, il s’agit du<br />

nombre de cycles par unité de temps, à savoir<br />

par seconde.<br />

Les battements du cœur comme<br />

référence absolue<br />

Un pouls au repos de 60 battements par<br />

minute est synonyme de sommeil réparateur,<br />

alors que les montres intelligentes<br />

s’affolent jusqu’à 210 battements par minute.<br />

Le capteur d’un home-trainer est<br />

même en mesure d’identifier et signaler<br />

une éventuelle arythmie. Une chose est<br />

sûre, il vaut mieux garder son calme en<br />

toutes circonstances. D’ailleurs, en observant<br />

le thorax de son compagnon à quatre<br />

pattes, son propriétaire identifiera facilement<br />

une détresse respiratoire aiguë. Pour<br />

résumer, on dira donc que la fréquence<br />

cardiaque diminue lors de l’expiration et<br />

augmente lors de l’inspiration. Et que plus<br />

l’Homo sapiens est entraîné, plus il pourra<br />

faire le même constat chez lui à petite<br />

échelle.<br />

Peu étudiée scientifiquement, la «fréquence<br />

cardiaque d’épuisement» chez le<br />

guépard en fin de chasse se situe autour de<br />

250 battements par minute. <strong>No</strong>us avons<br />

tous déjà observé, peut-être même lors<br />

d’un safari en Afrique, les images d’un<br />

guépard après la chasse. Indépendamment<br />

de l’issue de sa chasse, le prédateur<br />

terrestre le plus rapide au monde se trouve<br />

dans un tel état d’épuisement, avec un<br />

pouls qui s’emballe et une fréquence respiratoire<br />

élevée, qu’il est incapable de réagir<br />

et doit souvent se résigner à regarder les<br />

hyènes ou les chacals emporter sa proie.<br />

Pour le mammifère, donc aussi pour<br />

l’homme, la «fréquence du pouls au repos»<br />

du colibri semble létale. Son battement<br />

d’ailes ultrarapide, avec des fréquences<br />

allant jusqu’à 90 Hz et donc supérieures<br />

à la capacité de résolution optique humaine,<br />

nécessite en permanence une<br />

énorme quantité d’oxygène et d’énergie<br />

dans les muscles. C’est pourquoi le colibri<br />

consomme environ deux fois son poids<br />

par jour et son cœur bat à 400 pulsations<br />

par minute au repos. Cette fréquence<br />

monte jusqu’à 1200 en vol, soit environ<br />

20 Hz!<br />

Une audition inouïe<br />

Les 20 Hz du battement d’ailes du colibri<br />

correspondent à peu près à la limite inférieure<br />

des sons perçus par l’oreille humaine.<br />

Les enfants peuvent entendre des<br />

sons à des fréquences plus élevées pouvant<br />

aller jusqu’à 20 000 Hz. La limite supérieure<br />

de la fréquence auditive diminue<br />

considérablement avec l’âge. Une performance<br />

plutôt médiocre par rapport à nos<br />

«plus fidèles compagnons», les chiens. Ils<br />

peuvent en effet percevoir des sons allant<br />

jusqu’à 50 000 Hz et bénéficient, grâce à<br />

leurs oreilles mobiles, d’une orientation<br />

sélective et donc, d’une audition tridimensionnelle.<br />

Ce dernier point n’est bien sûr<br />

valable que si la race est restée anatomiquement<br />

proche du loup. Le basset, avec<br />

ses grandes oreilles pendantes, n’entre assurément<br />

pas dans cette catégorie.<br />

Les limites de la conscience<br />

La définition générale de la fréquence ne<br />

permet toutefois pas de mieux comprendre<br />

ce qui se cache derrière. La «fréquence»<br />

de la ponte chez les termites est<br />

presque inimaginable: la reine pond un<br />

œuf toutes les cinq secondes, jusqu’à<br />

20 000 par jour. Après l’accouplement par<br />

le roi, qui a lieu plusieurs fois par jour, la<br />

fécondation, la maturation de l’œuf et enfin<br />

la ponte ont lieu en un très court laps<br />

de temps. Pour maintenir cette fréquence,<br />

le roi et la reine sont emmurés ensemble<br />

toute leur vie dans une petite «loge» à l’intérieur<br />

de la termitière. N’ayant pas le<br />

temps de chercher de la nourriture, ils<br />

sont nourris en permanence par les ouvriers<br />

bisexués. Ces derniers «réceptionnent»<br />

les œufs et les transportent dans<br />

la partie thermorégulée de la termitière<br />

pour les faire incuber.<br />

Rationnellement, nous sommes capables<br />

d’appréhender la fréquence de<br />

ponte des termites. <strong>No</strong>us en sommes rationnellement<br />

conscients. Il en va de<br />

même, par exemple, pour la fréquence des<br />

contractions musculaires chez le python<br />

tigre, qui enserre les œufs qu’il a pondus.<br />

Cela sert non seulement à protéger les<br />

œufs, mais aussi à maintenir une température<br />

d’incubation constante. Pour se réchauffer<br />

en plein hiver, les êtres humains,<br />

quant à eux, ont coutume de faire du sport.<br />

De même, nous comprenons parfaitement<br />

le mode de communication des bébés<br />

crocodiles qui synchronisent leur éclosion<br />

en communiquant entre eux, afin d’être<br />

mieux protégés par leur mère contre<br />

d’éventuels prédateurs. Mais font-ils vraiment<br />

partie de notre conscience?<br />

Les chauves-souris s’orientent par<br />

écho location dans l’espace. Les sons<br />

qu’elles émettent, de différentes fréquences<br />

allant jusqu’à 200 000 Hz et donc<br />

au-delà de notre perception, sont réfléchis<br />

par les surfaces. La différence d’échos<br />

entre l’oreille gauche et l’oreille droite,<br />

toutes deux très grandes et orientables,<br />

produit une image tridimensionnelle de<br />

l’espace. Et pas uniquement de l’espace,<br />

mais aussi des proies, comme les insectes,<br />

qui se déplacent rapidement; de manière<br />

acoustique, pas visuelle. Rationnellement,<br />

et avec un peu de talent scientifique, il est<br />

possible de comprendre ce développement<br />

évolutif particulier. Mais pouvons-nous<br />

réellement saisir ces phénomènes<br />

de propagation-fréquence?<br />

En 1974 est paru un essai qui compte<br />

parmi les essais philosophiques les plus<br />

cités: «What is it like to be a bat?» de<br />

Thomas Nagel. La réalité subjective de la<br />

chauve-souris résulte de ses perceptions<br />

et expériences personnelles. Ces expériences<br />

doivent nous rester étrangères, car<br />

nous n’avons pas les sens développés pour<br />

cela. <strong>No</strong>us ne pourrons donc jamais vraiment<br />

prendre conscience de la perception<br />

et de la réalité de la chauve-souris, rationnellement<br />

oui, mais pas émotionnellement.<br />

Mais Thomas Nagel réalise une<br />

avancée supplémentaire: de la même manière,<br />

n’est-il pas vrai que les réalités<br />

d’autres personnes doivent toujours nous<br />

être étrangères? Justement parce que<br />

celles-ci ne se fondent pas uniquement<br />

sur des expériences personnelles objectivement<br />

et rationnellement compréhensibles,<br />

mais aussi sur la perception subjective<br />

de nos propres sens. Mais il s’agit là<br />

d’un autre sujet philosophique.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 51


Perspectives<br />

Actualités sur les bêtabloquants:<br />

utilisation en dermatologie pédiatrique<br />

Une découverte fortuite<br />

à fort potentiel<br />

Les hémangiomes sont les tumeurs bénignes les plus fréquentes<br />

chez les nourrissons. Bien qu’ils soient généralement autolimités<br />

et régressent spontanément, un traitement est indiqué dans certains cas.<br />

L’utilisation de bêtabloquants est la norme.<br />

D r Kristin Kernland Lang, consultante en dermatologie pédiatrique, Clinique de pédiatrie de l’Hôpital cantonal de Baden<br />

Depuis la première publication<br />

relative à leur efficacité sur<br />

les hémangiomes infantiles<br />

en 2008 [1], les bêtabloquants<br />

occupent une place de choix parmi les<br />

traitements en dermatologie pédiatrique.<br />

Le traitement systémique des hémangiomes<br />

du nourrisson au propranolol est<br />

l’indication la plus fréquente. Elle est autorisée<br />

par Swissmedic. Depuis quelques<br />

années, l’indication thérapeutique a été<br />

élargie à d’autres bêtabloquants pour une<br />

utilisation hors étiquette.<br />

L’efficacité du propranolol sur l’arrêt<br />

de la croissance et la régression des hémangiomes<br />

a été découverte il y a 15 ans,<br />

par hasard, lors d’une observation clinique<br />

[1]. Depuis lors, de nombreuses études ont<br />

documenté l’efficacité et la sécurité du propranolol<br />

pour cette indication.<br />

Les bêtabloquants inhibent les effets<br />

des catécholamines sur les récepteurs bêta-adrénergiques.<br />

Dans la peau, ces récepteurs<br />

se trouvent sur les kératinocytes, les<br />

fibroblastes et les mélanocytes. Le mécanisme<br />

d’action précis sur les hémangiomes<br />

n’a pas encore été élucidé. La vasoconstriction<br />

obtenue et la réduction de l’angiogenèse<br />

par l’inhibition du Vascular Endothelial<br />

Growth Factor (VEGF) ainsi que du<br />

Basic Fibroblast Growth Factor sont postulées<br />

comme étant les principales raisons<br />

de ce mécanisme. De plus, le propranolol<br />

stimule l’apoptose des cellules endothéliales<br />

et des péricytes [2, 3].<br />

Traitement systémique des<br />

hémangiomes<br />

Les hémangiomes infantiles sont les tumeurs<br />

bénignes les plus fréquentes chez le<br />

nourrisson, avec une prévalence estimée<br />

jusqu’à 5% [4]. Dans la plupart des cas,<br />

elles présentent une évolution autolimitée<br />

avec une régression spontanée au cours<br />

des premières années de vie.<br />

Le traitement systémique par propranolol<br />

a été autorisé par Swissmedic en<br />

2014. Si l’indication est établie, il est aujourd’hui<br />

considéré comme le gold standard<br />

international pour le traitement des<br />

hémangiomes.<br />

L’indication pour un traitement systémique<br />

par propranolol est donnée dans les<br />

situations suivantes [5]:<br />

– Hémangiomes infantiles potentiellement<br />

mortels<br />

– Risque d’altération des fonctions des<br />

structures anatomiques sous-jacentes<br />

– Risque d’ulcération<br />

– Risque de déformation esthétique permanente<br />

Dans certains cas, l’indication médicale<br />

pour un traitement peut être étayée par<br />

l’Infantile Hemangioma Referral Score<br />

(IHReS) (www.ihscoring.com). Les hémangiomes<br />

complexes doivent être pris en<br />

charge par des équipes multidisciplinaires<br />

spécialisées et expérimentées.<br />

En principe, le traitement systémique<br />

par propranolol doit débuter le plus tôt<br />

possible, idéalement dans les premières<br />

semaines de vie. Cela permet d’obtenir un<br />

effet inhibiteur maximal sur la croissance<br />

de l’hémangiome et au final un résultat<br />

cosmétique significativement meilleur.<br />

En général, il faut compter avec une durée<br />

de traitement d’au moins 10 à 12 mois,<br />

voire 24 à 36 mois dans certains cas.<br />

En Suisse, le propranolol figure depuis le<br />

1 er novembre 2022 sur la liste des spécialités<br />

(LS) pour le traitement systémique<br />

sous le nom d’Hemangiol®.<br />

Une mise à jour complète des directives<br />

suisses pour le traitement des hémangiomes<br />

infantiles par bêtabloquants a<br />

été récemment publiée. Elle constitue une<br />

référence solide pour l’approche thérapeutique<br />

[5]. Une publication non dermatologique<br />

de ce travail est prévue dans un<br />

avenir proche.<br />

Dans des études randomisées,<br />

d’autres bêtabloquants tels que le nadolol<br />

ou l’aténolol ont montré un effet comparable<br />

à celui du propranolol sur le<br />

contrôle de l’hémangiome. Ces bêtabloquants<br />

moins lipophiles ne traversent pas<br />

la barrière hémato-encéphalique [6] et<br />

sont moins souvent associés à des effets<br />

secondaires au niveau du système nerveux<br />

central tels que les troubles du sommeil<br />

[7]. Cette caractéristique peut être<br />

mise à profit dans certains cas. Les études<br />

à long terme n’ont pas mis en évidence de<br />

différences entre l’aténolol et le propranolol<br />

en ce qui concerne le développement<br />

52<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Photo: Adobe Stock<br />

neurocognitif [8]. D’après les directives<br />

suisses citées plus haut, le propranolol<br />

reste le traitement de choix compte tenu<br />

des critères d’autorisation et de la documentation<br />

complète.<br />

Traitement topique des<br />

hémangiomes<br />

Le traitement topique des hémangiomes<br />

par bêtabloquants est réservé aux hémangiomes<br />

superficiels, minces et de petite<br />

taille, surtout lorsqu’ils sont localisés sur le<br />

visage [5]. Le timolol sous la forme de collyre<br />

(Timoptic-XE® 0,5%) est actuellement<br />

utilisé comme indication hors étiquette<br />

pour ce groupe particulier d’hémangiomes.<br />

Le timolol est huit à dix fois plus<br />

puissant que le propranolol, et une absorption<br />

systémique a été documentée lors<br />

d’une étude chez des enfants traités [9].<br />

Des indications relatives à la posologie et à<br />

la procédure thérapeutique figurent dans<br />

la mise à jour susmentionnée des directives<br />

suisses pour le traitement des hémangiomes<br />

infantiles par bêtabloquants [5].<br />

Autres indications pour des traitements<br />

topiques par bêtabloquants<br />

en dermatologie pédiatrique et<br />

adulte:<br />

– Granulome pyogénique<br />

– Dans de nombreux cas, le traitement topique<br />

par bêtabloquants constitue une<br />

option thérapeutique non invasive et un<br />

traitement adjuvant approprié pour ce<br />

groupe de néoplasies vasculaires bénignes<br />

(p. ex. Rp. Propranolol 1% Crème,<br />

Timoptic-XE® 0,5%). Dans les formes<br />

superficielles et de petite taille, on peut<br />

obtenir une cicatrisation et, pour les lésions<br />

plus étendues, stopper le saignement<br />

ou réduire leur taille.<br />

– En dermatologie adulte, les bêtabloquants<br />

topiques sont également utilisés<br />

dans le traitement des paronychies<br />

(pseudo granulome pyogénique) induites<br />

par l’EGFR-1. De plus, des succès<br />

thérapeutiques ont été décrits pour le<br />

sarcome de Kaposi ainsi que pour des<br />

plaies chroniques. L’effet sur les dermatoses<br />

neutrophiliques fait actuellement<br />

l’objet de recherches.<br />

Bibliographie<br />

[1] Léauté-Labrèze Ch. et al.<br />

Propranolol for Severe Hemangiomas in<br />

Infancy. NEJM 358, 2649 f. (2008).<br />

[2] Filoni A. et al. Topica Beta-Blockers<br />

in Dermatologic Therapy. Dermatol<br />

Therapy 34; e15016 (2021).<br />

[3] <strong>No</strong>voa M. et al. Interventions<br />

for Infantile Hemangiomas of the Skin.<br />

Cochrane Database Syst Rev 4; CD006545<br />

(2018).<br />

[4] Luu M. Clinical Course,<br />

Complications and Management. Br J<br />

Dermatol 169(1); 20 f. (2013).<br />

[5] Baghin V. et al. Dermatologica<br />

Helvetica 06; 23 f. (2022).<br />

[6] Pope E. et al. <strong>No</strong>ninferiority and<br />

Safety of Nadolol vs Propranolol in Infants<br />

with Infantile Hemangioma. JAMA Pediatr<br />

176 (1); 34 f. (2002).<br />

[7] Gumina M. E. et al. Atenolol<br />

as an Alternative to Propranolol for the<br />

Management of Sleep Disturbances in the<br />

Treatment of Infantile Hemangiomas.<br />

Pediatr Dermatol 36(4); 556 f. (2019).<br />

[8] Hermans M. M. Long-term<br />

Neurocognitive functioning of Children<br />

treated with Propranolol or Atenolol for<br />

Infantile Hemangioma. Eur J Pediatr<br />

Internet Dec 7 (2022), available from<br />

Doi:10.1007/s00431-022-04674-7.<br />

[9] Weibel L. et al. Topical Timolol<br />

for Infantile Hemangiomas: Evidence for<br />

Efficacy and debree of Systemic Absorption.<br />

Pediatr Dermatol 33(2); 184 f. (2016).<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 53


Perspectives<br />

Aus der «Therapeutischen Umschau»* – Übersichtsarbeit<br />

Husten aus<br />

pharmakologischer<br />

Sicht<br />

Selina Späni 1 , Simona T. Hübner 1 und Anne Leuppi-Taegtmeyer 1, 2<br />

Einführung<br />

Husten ist eines der häufigsten Symptome,<br />

die zu einer ärztlichen Konsultation<br />

führen [1]. Während ein akuter und selbstlimitierender<br />

Husten im Rahmen eines<br />

Virus infektes meist keine Therapie benötigt,<br />

kann eine prolongierte Erkrankung<br />

die Lebensqualität der Be troffenen negativ<br />

beeinflussen [2]. Mögliche Ursachen<br />

eines chronischen Hustens (Dauer > 8 Wochen)<br />

sind vor Beginn einer symptomatischen<br />

Therapie abzuklären. Wenn immer<br />

möglich soll eine kausale Therapie in<br />

Überein stimmung mit den entsprechenden<br />

Leitlinien erfolgen. Bei etwa 20 % der<br />

Patienten mit chronischem Husten kann<br />

jedoch keine eindeutige Ursache eruiert<br />

werden [3].<br />

Symptomatische Therapie<br />

des Hustens<br />

Eine symptomatische Therapie des<br />

Hustens mit Protussiva (Sekretolytika)<br />

und / oder Antitussiva kann bedarfsorientiert,<br />

ggf. auch ergänzend zu einer<br />

kausalen Therapie, in folgenden Fällen<br />

indiziert sein [3]:<br />

• bei chronisch idiopathischem Husten<br />

• bei chronisch refraktärem Husten<br />

1<br />

Medizinische Universitätsklinik, Kantonsspital<br />

Baselland (KSBL)<br />

2<br />

Rheumatologische Abteilung für Klinische<br />

Pharmakologie und Toxikologie, Universitätsspital<br />

Basel<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />

«Therapeutischen Umschau» (2021), 78(4),<br />

195–198.<br />

• bei spontan ausheilenden Infekten der<br />

oberen und / oder unteren Atemwege zur<br />

Linderung und Verkürzung der Dauer<br />

des Hustens<br />

• wenn die kausale Therapie den Husten<br />

nicht effektiv lindert<br />

• wenn die Wirkung der kausalen Therapie<br />

verzögert einsetzt<br />

• in der Palliativmedizin<br />

Abhängig von der Grunderkrankung kommen<br />

protus sive (husten- bzw. expektorationsfördernde)<br />

und / oder antitussive (hustendämpfende)<br />

medikamentöse Thera pien<br />

zum Einsatz.<br />

Protussive Therapie<br />

Durch den Einsatz von Expektorantien<br />

wird zäher Schleim verflüssigt und dessen<br />

Abtransport und Auswurf erleichtert. Die<br />

Elimination von Sekret entlastet die Hustenrezeptoren<br />

und lindert somit den Hustenreiz.<br />

Da Expektorantien das Abhusten<br />

fördern, werden diese meist tagsüber eingesetzt.<br />

Eine nächtliche Gabe könnte die<br />

Schlafqualität negativ beeinflussen.<br />

Expektorantien<br />

Ambroxol, Bromhexin, Carbocistein, Erdostein,<br />

Guaifenesin und N-Acetylcystein<br />

sind die in der Schweiz gebräuchlichen<br />

Wirkstoffe mit schleimlösenden Eigenschaften.<br />

Die Evidenz für den Einsatz von<br />

Expektorantien bleibt weiterhin unklar. Für<br />

die Behandlung des akuten Hustens konnte,<br />

gemäss der 2014 publizierten systematischen<br />

Review, keine Empfehlung für oder<br />

gegen entsprechende «over the counter»­<br />

Medikamente ausgesprochen werden [4].<br />

Zurzeit sind die obengenannten Expektorantien,<br />

mit Ausnahme von Erdostein, in<br />

der Schweiz rezeptfrei erhältlich. Auch der<br />

im Jahr 2017 publizierte CHEST Expert Panel<br />

Report weist auf die niedrige Qualität<br />

der verfügbaren Evidenz im Hinblick auf<br />

die Therapie eines Erkältung-assoziierten<br />

Hustens hin [5]. Nichtsdestotrotz gibt es<br />

Patienten und Patientinnen, die von einer<br />

schleimlösenden Therapie profitieren. Als<br />

unerwünschte Arzneimittelwirkungen dieser<br />

Wirkstoffgruppe sind al lergische Reaktionen<br />

und Verdauungsbeschwerden<br />

be schrieben [6]. Bei guter Verträglichkeit<br />

kann eine Therapie initiiert werden, bleibt<br />

die subjektive Besserung der Beschwerden<br />

aus, ist der Einsatz der schleimlösenden<br />

Therapie jedoch zu reevaluieren.<br />

Phytopharmaka mit schleimlösenden<br />

Eigenschaften<br />

Für Phytotherapeutika bzw. dessen Kombinationen<br />

aus Efeu, Cineol, Myrtol, Pelargonium<br />

sidoides, Thymian und Primeln,<br />

konnte eine Wirksamkeit auf die Dauer und<br />

die Intensität des akuten Hustens bei Erkältungsinfekten<br />

gegenüber Placebo nachgewiesen<br />

werden. Gängige pflanz liche Expektorantien<br />

sind ätherische Öle (Anis, Eukalyptus,<br />

Myrte, Pfefferminze, Spitzwegerich,<br />

Thymian), welche in Form von Kapseln,<br />

Tabletten, Lösungen, Sirup, Einreibungen,<br />

als Badezusatz, Teeaufguss oder zur Inhalation<br />

verwendet werden. Des Weiteren<br />

werden Saponine (z. B. aus Efeu) oder Glykoside<br />

(aus der Primelwurzel) therapeutisch<br />

genutzt [3].<br />

54<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Photo: Adobe Stock<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 55


Perspectives<br />

Zusammenfassung<br />

Zur Linderung einer Hustensymptomatik<br />

können diverse Arzneimittel mit<br />

verschiedenen protussiven oder antitussiven<br />

Wirkmechanismen eingesetzt<br />

werden. Für gewisse Indikationen<br />

spielen auch Phytopharmaka eine<br />

bedeutende Rolle. In der Ursachensuche<br />

eines persistierenden Hustens ist<br />

die Dauermedikation kritisch zu prüfen<br />

und bei Verdacht auf eine<br />

unerwünschte Arzneimittelwirkung<br />

gegebenenfalls anzupassen.<br />

Abstract: Cough from a<br />

pharmacological point<br />

of view<br />

Resolution Drugs with various protussive<br />

or antitussive mechanisms of<br />

action are used to alleviate cough symptoms.<br />

Phytopharmaceuticals also play<br />

an important role. When determining<br />

the etiology of persistent cough, longterm<br />

medication should be critically<br />

assessed and on suspicion of an adverse<br />

drug reaction adjusted as necessary.<br />

Antitussive Therapie<br />

Antitussiva sind hustenreizlinderne Arzneimittel,<br />

die zur symptomatischen Therapie<br />

eines unproduktiven Reizhustens<br />

eingesetzt werden, wobei sie die Häufigkeit<br />

und die Intensität der Hustenanfälle<br />

reduzieren [7].<br />

Antitussiva<br />

Antitussiva unterdrücken den Husten<br />

durch Wirkung am zentralen Husten-Zentrum<br />

und haben somit eine von der Hustenursache<br />

unabhängige Wirksamkeit.<br />

Als antitussive Wirkstoffe sind in der<br />

Schweiz gewisse Opioide wie Codein,<br />

Dihydrocodein und Hydrocodon sowie<br />

nicht-Opioide Dextromethorphan (NM­<br />

DA-Antagonist), Butamirat, Morclofon,<br />

Oxomemazin (Antihistaminikum der<br />

1. Generation) zugelassen.<br />

Trotz des häufigen Gebrauchs von Antitussiva,<br />

ist auch für diese Wirkstoffgruppe<br />

die Evidenz bezüglich ihrer Wirksamkeit<br />

limitiert. Da akute Bronchitis und<br />

akuter Husten per Definition selbstlimitierende<br />

Erkrankungen sind, ist der Nachweis<br />

zwischen spontaner Remission und<br />

Effekt des eingesetzten Medikamentes<br />

sehr schwierig zu erbringen. Durch objektive<br />

Messmethoden, konnte einzig für<br />

Dextromethorphan eine signifikante Unterdrückung<br />

des akuten Hustens gezeigt<br />

werden [8].<br />

Dextromethorphan ist ein Substrat,<br />

der Metabolit 3-Methoxymorphinon ein<br />

Hemmer des Cytochroms 2D6. Die gleichzeitige<br />

Einnahme anderer CYP2D6-Hemmer<br />

oder von Arzneimittel, die über dieses<br />

Isoenzym metabolisiert werden, ist deshalb<br />

zu vermeiden. Dies betrifft insbesondere<br />

gewisse Antidepressiva, Anorektika,<br />

Betablocker und Antihistaminika.<br />

Bei Patienten mit einem CYP2D6-Mangel<br />

sind Meta bolismus und Elimination<br />

von Dextromethorphan stark verzögert,<br />

was mit verstärkten unerwünschten Wirkungen,<br />

unter anderem Sedation, Schwindel<br />

und Atem depression, einhergehen<br />

kann. Andere Merkmale einer Überdosierung<br />

sind Tachykardie, Blutdruckanstieg,<br />

verschwommenes Sehen, Nystagmus,<br />

Ataxie, Krampfanfälle, Erregbarkeit, Halluzinationen<br />

und Psychosen [9].<br />

Codein wird als Prodrug via das<br />

Cytochrom 2D6 in die aktive Substanz<br />

Morphin umgewandelt. Dieses Enzym<br />

weist einen ausgeprägten genetischen Polymorphismus<br />

auf, der dazu führt, dass bei<br />

ca. 8 % der europäischen Bevölkerung kein<br />

aktives Enzym vorliegt («poor metabolizer»),<br />

während bei 1 % eine sehr hohe<br />

Enzymaktivität («ultrarapid metabolizer»)<br />

besteht. Wirksamkeit und unerwünschte<br />

Arzneimittelwirkungen von Codein können<br />

daher kaum vorausgesagt werden. Bei<br />

den sogenannten «poor metabolizern» tritt<br />

eine unzureichende Wirksamkeit aber vermehrt<br />

unerwünschte Arzneimittelwirkungen<br />

wie z. B. Euphorie oder Dysphorie,<br />

Sedation, Schwindel und Pruritus auf [10].<br />

Bei den «ultrarapid metabolizern» sind<br />

Morphin-Überdosierungssymptome wie<br />

Somnolenz und Atemdepression möglich<br />

[11]. Morphin – dessen Verstoffwechselung<br />

keinem relevanten genetisch-bedingten<br />

Polymorphismus unterliegt – wäre daher<br />

sich erer dosierbar, ist jedoch nicht als<br />

Antitussivum zugelassen [4]. Erfahrungen<br />

bei Patienten mit chronischem Husten<br />

zeigen jedoch auch für Morphin eine<br />

begrenzte Wirksamkeit. So profitiert nur<br />

jeder zweite bis dritte Patient von dieser<br />

symptomatischen Therapie [8].<br />

Hustenreizstillende Wirkstoffe (Opioide,<br />

NMDA-Antagonisten, Antihistaminika)<br />

können in hohen Dosierungen als<br />

Rauschmittel missbraucht werden. Aufgrund<br />

der Suchtgefahr wurden im Jahr 2019<br />

in der Schweiz die meisten Hustenmittel<br />

mit kritischen Wirkstoffen rezeptpflichtig.<br />

Die Verschreibung bzw. die Abgabe hat<br />

über die behandelnde Ärztin resp. den behandelnden<br />

Arzt zu erfolgen. Ohne ärztliche<br />

Verschreibung ist der Bezug dieser<br />

Substanzen in Apotheken nur noch nach<br />

einem Beratungsgespräch und mit entsprechender<br />

Dokumenta tion möglich [12].<br />

Inhalative Glucocorticoide wirken in<br />

den Atemwegen gegen eosinophile Entzündungsreaktionen.<br />

So kommen diese<br />

Medikamente bei chronischem Husten<br />

aufgrund einer eosinophilen Bronchitis,<br />

bei allergischem und nicht allergischem<br />

Asthma (einschliesslich Husten als Asthmaäquivalent)<br />

zum Einsatz [3, 13].<br />

Sofern weitere Ursachen ausgeschlossen<br />

wurden, kann dem chronischen idiopathischen<br />

Husten eine Neuropathie des<br />

Hustenreflexes zu Grunde liegen [3]. Offlabel<br />

und nach vorsichtiger Nutzen-<br />

Risiko-Abwägung kann eine einschleichende<br />

Therapie mit einem GABA-Analogon<br />

– Gabapentin, alternativ Pregabalin –<br />

initiiert werden. Nach einer Therapie dauer<br />

von sechs Monaten soll eine Reevaluation<br />

stattfinden [13].<br />

Als mögliche Ursache eines chronischen,<br />

therapierefraktären Hustens konnte<br />

eine erhöhte Sensitivität der purinergen<br />

Rezeptoren P2X3 an den sensorischen Nerven<br />

fasern der Luftwege (Nervus vagus)<br />

identifiziert werden [14]. Eine randomisierte,<br />

doppelblinde, placebokontrollierte Phase-2b-Studie<br />

konnte für Gefapixant, einen<br />

P2X3 Rezeptorantagonisten, vielversprechende<br />

Ergeb nisse liefern. So konnte nach<br />

einem zwölfwöchigen Behandlungs intervall<br />

eine bis zu 37 %ige Reduktion der<br />

Husten frequenz bei Patienten mit refraktärem<br />

chronischem Husten oder chronischem<br />

idiopathischem Husten gezeigt werden<br />

[15]. Die am häufigsten beschriebene<br />

unerwünschte Arzneimittelwirkung war<br />

Dysgeusie. Die Resultate weiterer klinischen<br />

Studien werden gespannt erwartet.<br />

Phytopharmaka mit hustenreizdämpfenden<br />

Eigenschaften<br />

Zur symptomatischen Therapie des Hustenreizes<br />

werden viele unterschiedliche<br />

Wirkstoffe wie z. B. Eibisch, Malve, Spitzwegerich<br />

und isländisch Moos eingesetzt.<br />

Die in den Arzneidrogen enthaltenen<br />

Schleimstoffe wirken durch «Einhüllung»<br />

der im Rachen befindlichen Hustenrezeptoren.<br />

Weltweit werden viele nicht standardisierte<br />

Präparate und Mischungen<br />

angeboten. Placebokontrollierte, randomisierte<br />

Studien für eine generelle Empfehlung<br />

von Phytopharmaka zur Therapie<br />

akuter und chronischer Atemwegserkrankungen<br />

fehlen. Dies ist aber nicht grund­<br />

56<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Solmucalm ®<br />

Dormir au lieu de tousser.<br />

Dissout le mucus et calme la toux.<br />

Sirop avec NAC, le mucolytique qui a fait ses preuves. +<br />

- Calme la toux en favorisant aussi l’expectoration. ++<br />

- Simplement tourner, fraîchement préparé.<br />

- Goût agréable aux fruits pour grands et petits.<br />

- Avec un édulcorant qui préserve les dents, convient aux diabétiques.<br />

- La chlorphénamine a une triple action dans les voies respiratoires. 1,2+++<br />

- Made in Switzerland.<br />

- Remboursé par les caisses-maladie.<br />

Littérature:<br />

1. Sadofski LR et al. Transient receptor potential vanilloid-1-mediated calcium responses are inhibited by the alkylamine antihistamines dexbropheniramine and chlorpheniramine.<br />

Exp Lung Res 2008 ; 34 : 681-694. 2. Kim H et al. Histamine regulates mucin expression through H1 receptor in airway epithelial cells. Kim H et al. Acta Oto-Laryngologica 2012; 132: S37-S43.<br />

Les professionnels peuvent demander à l’entreprise les références.<br />

+<br />

Unit pour la première fois les propriétés mucolytiques et antioxydantes de la N-acétylcystéine avec l’effet sédatif et calmant de la chlorphénamine dans un sirop contre la toux.<br />

++<br />

La chlorphénamine – antihistaminique H1 - augmente le seuil du reflex de la toux. Calme la toux, mais ne l’élimine cependant pas totalement, afin de faciliter l’expectoration du mucus dissout.<br />

+++<br />

La chlorphénamine reduit l’excitabilité des récepteurs TRPV1 qui sont responsables de la libération du signal de la toux. En plus la chlorphénamine inhibe la surproduction de mucus dans<br />

le voies respiratoires et prévient la constriction des bronches.<br />

C : acetylcysteinum, chlorphenaminimaleas. Liste D. I : traitement de la toux en cas d’affections catarrh les aiguës et chroniques,<br />

grippe. P : Enfants de 3 à 6 ans: 5 ml 3 fois/jour ; de 6 à 12 ans : 5 à 10 ml 3 fois/jour; adultes: 10 ml 3 fois/jour. CI : hypersensibilité<br />

à l’un des composants, ulcère peptique, glaucome, rétention urinaire, crise d’asthme bronchiale, traitement simultané avedes<br />

inhibiteurs des MAO, grossesse, allaitement. EI : sécheresse de la bouche, du nez et de la gorge, constipation, troubles de<br />

l’accommodation visuelle, troubles de la miction, somnolence, intolérance gastrique. INT : antibiotiques, nitroglycérine, phénytoïne,<br />

inhibiteurs des MAO, procarbazine, sédatifs à action centrale, alcool. PR : sirop enfants, 90* ml; sirop adultes, 180* ml.<br />

*Rémboursé par les caisses-maladie.<br />

Pour de plus amples informations, veuillez consulter www.swissmedicinfo.ch<br />

IBSA Institut Biochimique SA, Swiss Business Operations, Via Pian Scairolo 49, CH-6912 Lugano-Pazzallo, www.ibsa.swiss<br />

Caring Innovation<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 57


Perspectives<br />

sätzlich mit einer Wirkungslosigkeit<br />

gleichzu setzten. Bei einer unkomplizierten<br />

Hustensymptomatik können Phytopharmaka<br />

eine valide Therapiealternative<br />

darstellen [16].<br />

Husten als unerwünschte<br />

Arzneimittelwirkung<br />

Für gewisse Medikamente und Wirkstoffgruppen<br />

ist aus pharmakologischer Sicht<br />

beim Auftreten einer unerklärlichen Hustensymptomatik<br />

an eine unerwünschte<br />

Arzneimittelwirkung zu denken.<br />

Husten ist häufig unter Therapie mit<br />

ACE-Hemmern (angiotensin converting<br />

enzyme inhibitors) beschrieben, wobei es<br />

sich um einen Klasseneffekt dieser Wirkstoffgruppe<br />

handelt. Durch Hemmung des<br />

angiotensin converting enzymes wird der<br />

Abbau von Bradykinin und Substanz P sowie<br />

von Prostaglandinen in der Bronchialschleimhaut<br />

blockiert, was zu einer Zunahme<br />

des Hustenreflexes führt. Dieser<br />

trockene Husten zeigt sich bei etwa 10 %<br />

der Frauen und 5 % der Männer, die mit einem<br />

ACE-Hemmer therapiert werden [3].<br />

<strong>No</strong>rmalerweise beginnt die Sympto matik<br />

innerhalb der ersten ein bis zwei Wochen<br />

nach Therapiebeginn, kann aber auch verspätet<br />

bis zu sechs Monaten nach Start eines<br />

ACE-Hemmers auftreten [17]. Nach<br />

Sistierung der Therapie klingt der Husten<br />

innerhalb von vier Tagen bis drei Wochen<br />

ab. Bei länger bestehender Symptomatik<br />

ist eine weiterführende Diagnostik einzuleiten<br />

[3]. Als Therapiealternative eignen<br />

sich Angiotensin-II-Hemmer (Sartane),<br />

welche eine deutlich niedrigere Inzidenz<br />

für Husten als unerwünschte Arzneimittelwirkung<br />

aufweisen [17].<br />

Weitere hustenauslösende Arzneimittel<br />

sind Amiodaron, welches ursächlich für<br />

eine Alveolitis sein kann, Betablocker, die<br />

durch Verengung der Bronchiolen Husten<br />

als Asthmaäquivalent verursachen können<br />

oder lungentoxische Chemo- und Immuntherapien<br />

(Methotrexat, Bleomycin,<br />

Mitomycin C, Busulfan, Checkpoint Inhibitoren).<br />

Husten ist aber auch als unerwünschte<br />

Arzneimittel wirkung von Gliptinen,<br />

Mycophenolat mofetil, Interferonen<br />

und bei der intravenösen Anwendung von<br />

Fentanyl beschrieben. Zudem können<br />

auch Inhalativa, unter an derem inhalative<br />

Kortikosteroide, einen Hustenreiz verursachen<br />

[3]. So sprechen manche Asthmapatienten<br />

wegen der protussiven Wirkung<br />

einer inhalativen Therapie, die eine Deposition<br />

des Wirkstoffes verhindert, nur auf<br />

eine systemische Kortisontherapie an [18].<br />

Zusammenfassend ist festzuhalten,<br />

dass zur Linderung einer Hustensymptomatik<br />

diverse Arzneimittel mit verschiedenen<br />

protussiven oder antitussiven<br />

Wirkmecha nismen eingesetzt werden<br />

können. Für gewisse Indikationen spielen<br />

auch Phytopharmaka eine bedeutende<br />

Rolle. In der Ursachensuche eines persistierenden<br />

Hustens ist die Dauermedikation<br />

kritisch zu prüfen und bei Verdacht auf<br />

eine unerwünschte Arzneimittelwirkung<br />

gegebenenfalls anzupassen.<br />

Prof. Dr. med. Anne Leuppi-Taegtmeyer, PhD<br />

Oberärztin Klinische Pharmakologie<br />

und Toxikologie<br />

Leiterin Regionales Pharmacovigilance Zentrum<br />

Universitätsspital Basel<br />

Petersgraben 4<br />

4031 Basel<br />

Anne.Leuppi-Taegtmeyer@usb.ch<br />

Literatur<br />

[1] Morrell DC. Symptom<br />

interpretation in general practice. J<br />

R Coll Gen Pract. 1972;22:297 – 309.<br />

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in adults [Internet]. [cited<br />

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search=cough&source=search_<br />

result&selectedTitle=3~150&usage_<br />

type=default&display_rank=3<br />

[5] Malesker MA, Callahan-Lyon<br />

P, Ireland B, Irwin RS.<br />

Pharmacologic and <strong>No</strong>npharmacologic<br />

Treatment for Acute Cough<br />

Associated With the Common Cold.<br />

CHEST Expert Panel Report. Chest.<br />

2017;152:1021 – 37.<br />

[6] Pharmawiki. Schleimlösende<br />

Mittel [Internet]. [cited<br />

2020 Aug 14]. Available from:<br />

https://www.pharmawiki.ch/wiki/<br />

index.php?wiki=Schleimloesende_<br />

Mittel<br />

[10] Eckhardt K, Li S, Ammon<br />

S, Schänzle G, Mikus G, Eichelbaum<br />

M. Same incidence of adverse drug<br />

events after codeine administration<br />

irrespective of the genetically determined<br />

differences in morphine formation.<br />

Pain. 1998,76:27 – 33.<br />

[11] Gasche Y, Daali Y, Fathi<br />

M, Chiappe A, Cottini S, Dayer P, et<br />

al. Codeine intoxication associated<br />

with ultrarapid CYP2D6 metabolism.<br />

N Engl J Med.<br />

2004,351:2827 – 31.<br />

[15] Smith JA, Kitt MM,<br />

Morice AH. Gefapixant, a P2X3 receptor<br />

antagonist, for the treatment<br />

of refractory or unexplained chronic<br />

cough: a randomised, double-blind,<br />

controlled, parallel-group, phase 2b<br />

trial. Lancet Respir Med.<br />

2020;8:775 – 85.<br />

[16] Gillissen A. Akute Atemwegserkrankungen<br />

– Wann Phytopharmaka<br />

eine valide Alternative<br />

sind. Deutsch Ärztebl. 2019;<br />

116(49):[18].<br />

[3] AWMF online. S2k-<br />

Leitlinie der Deutschen Gesellschaft<br />

für Pneumologie und Beatmungsmedizin<br />

zur Diagnostik und Therapie<br />

von erwachsenen Patienten mit<br />

Husten [Internet]. [cited<br />

2020 Aug 10]. Available from:<br />

https://www.awmf.org/ uploads/<br />

tx_szleitlinien/020-003l_S2k_Dia­<br />

gnostik-Therapie-erwachsene­<br />

Patienten-mit-Husten_2019-12.pdf<br />

[4] Smith SM, Schroeder K,<br />

Fahey T. Over-the-counter (OTC)<br />

medications for acute cough in children<br />

and adults in com munity settings<br />

(Review). Cochrane Database<br />

Syst Rev. 2014; 2014(11):CD001831.<br />

[7] Pharmawiki. Antitussiva<br />

[Internet]. [cited 2020 Aug 14].<br />

Avai l able from: https://www.pharmawiki.ch/wiki/index.php?wiki=<br />

Antitussiva<br />

[8] Morice A, Kardos P.<br />

Comprehensive evidence-based review<br />

on European antitussives. BMJ<br />

Open Resp Res. 2016;3(1): e000137.<br />

[9] Spirig Healthcare AG.<br />

Fachinformation Bexin® Hustensirup,<br />

Spirig Healthcare AG:<br />

Egerkingen, Schweiz; Stand der<br />

Information März 2015.<br />

[12] Pharmawiki. Missbrauch<br />

von Hustensirup [Internet]. [cited<br />

2020 Aug 14]. Available from:<br />

https://www.pharmawiki.ch/wiki/<br />

index.php?wiki=Missbrauchvon­<br />

Hustensirup<br />

[13] Gibson P, Wang G,<br />

McGarvey L, Vertigan AE, Altman<br />

KW, Birring SS, et al. Treatment of<br />

Unexplained Chronic Cough CHEST<br />

Guideline and Expert Panel Report.<br />

Chest. 2016;149:27 – 44.<br />

[14] Abdulqawi R, Dockry R,<br />

Holt K, Layton G, McCarthy BG,<br />

Ford AP, et al. P2X3 receptor antagonist<br />

(AF-219) in refractory chronic<br />

cough: a randomised, double-blind,<br />

placebo-controlled phase 2 study.<br />

Lancet. 2015;385:1198 – 205.<br />

[17] UpToDate. Major side<br />

effects of angiotensin-converting<br />

enzyme inhibitors and angiotensin<br />

II receptor blockers [Internet]. [cited<br />

2020 Sep 1]. Available from: https://<br />

www.uptodate.com/contents/major-side-effects-of-angiotensin-converting-enzyme-inhibitors-and-angiotensin-ii-receptor-blockers?<br />

search=cough%20ACE%20inhibitors&source=<br />

search_result&selectedTitle=1~150&usage_type=default&display_rank=<br />

1#H13<br />

[18] Dicpinigaitis PV. Chronic<br />

cough due to asthma: ACCP evidence-based<br />

clinical practice guidelines.<br />

Chest. 2006;129:75S – 9S.<br />

58<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Un lieu particulier<br />

Un chalet au-dessus<br />

du lac …<br />

Léo Pavlopoulos, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Photo: màd<br />

Situé dans le canton de Vaud,<br />

au sommet du funiculaire<br />

reliant Vevey au Mont-Pèlerin,<br />

et bénéficiant d’une incroyable<br />

vue panoramique sur le lac Léman et<br />

les Alpes, le Chalet du Mont-Pèlerin<br />

est un restaurant qui est ancré dans<br />

l’écosystème local et qui participe activement<br />

à la vie sociale et économique<br />

de la région.<br />

Avec une cuisine également ouverte<br />

l’après-midi, c’est un lieu idéal pour admirer<br />

un paysage à couper le souffle tout<br />

en dégustant les produits emblématiques<br />

de la région. On peut y croiser tant des<br />

visiteurs de passage venant de l’étranger<br />

que des habitants du village qui viennent<br />

apprécier les produits locaux.<br />

Que l’on vienne y déguster la fondue<br />

traditionnelle ou flambée, des röstis,<br />

ou la tarte au vin cuit, la carte est composée<br />

en fonction de ce que la région<br />

propose dans un rayon de 20 km, avec<br />

des produits achetés bruts et transformés<br />

sur place. Les produits du coin et de<br />

saison provenant de préférence d’exploitations<br />

agricoles biologiques ou pratiquant<br />

la permaculture sont privilégiés.<br />

La quasi-totalité des produits sont de<br />

facture artisanale, bruts ou transformés<br />

par de petites entreprises de la région.<br />

On peut également organiser<br />

des brunchs ou prendre un apéro face<br />

au coucher de soleil, accompagné<br />

des fameux malakoff maison du Chalet.<br />

La vue nous apporte un magnifique<br />

spectacle de couleurs orangées à la<br />

tombée de la nuit. Une place de jeux est<br />

de plus disponible pour que les enfants<br />

puissent se dégourdir les jambes après le<br />

repas.<br />

J’ai fait connaissance du Chalet du<br />

Mont-Pèlerin grâce à mon beau-fils qui y<br />

effectue son apprentissage dans la<br />

restauration. L’équipe est très accueillante<br />

et vous conseille volontiers sur les<br />

mets de saison et les vins appropriés.<br />

J’ai eu l’occasion de profiter du cadre<br />

à différentes occasions, que ce soit lors<br />

d’un cocktail entre amis sur la terrasse en<br />

été, un anniversaire, une fête de famille<br />

ou de repas professionnels.<br />

Pour en savoir plus<br />

www.lechaletdumontpelerin.ch<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 59


mediservice<br />

Boîte aux lettres<br />

Hausse des frais<br />

accessoires sur fond de<br />

crise énergétique?<br />

Tous les médias s’en font<br />

l’écho: les frais de chauffage<br />

et d’énergie risquent d’augmenter<br />

fortement dans un<br />

avenir proche. Mais qu’est-ce que cela<br />

signifie pour les locataires? Doivent-ils<br />

s’attendre à des décomptes de frais<br />

accessoires plus élevés? Comment<br />

peuvent-ils se défendre et quels sont<br />

leurs droits?<br />

De manière générale, les locataires<br />

doivent s’acquitter des frais accessoires<br />

effectifs. En d’autres termes, ils doivent<br />

payer la quantité de gaz, de mazout, d’eau<br />

ou d’électricité qu’ils ont consommée.<br />

Toutefois, le montant des frais accessoires<br />

ne dépend pas seulement de la<br />

quantité utilisée, mais aussi des coûts par<br />

unité. Si, en raison de la hausse des prix,<br />

le propriétaire doit payer plus pour<br />

l’électricité, le gaz ou d’autres sources<br />

d’énergie, il a le droit de répercuter ces<br />

frais supplémentaires sur les locataires.<br />

La check-list suivante vous permettra<br />

de vérifier de manière simple et rapide<br />

pourquoi les frais accessoires ont augmenté.<br />

Pour ce faire, vous avez besoin des<br />

documents suivants:<br />

– Contrat de bail<br />

– Décompte actuel des frais accessoires<br />

– Décompte des frais accessoires de<br />

l’année précédente (ou plus ancien))<br />

Vérifiez ce qui est convenu dans le contrat<br />

de bail concernant les frais accessoires.<br />

S’agit-il d’un forfait ou d’un paiement par<br />

acomptes?<br />

Dans le cas d’un forfait, le propriétaire<br />

n’a pas le droit de vous envoyer un<br />

décompte annuel. S’il le fait néanmoins,<br />

nous vous recommandons de faire appel<br />

à un conseiller juridique. Dans le cas<br />

Photo: Adobe Stock<br />

60<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


mediservice<br />

Photos: Adobe Stock; màd<br />

d’un paiement par acomptes, vérifiez<br />

quels postes ont été convenus. Un<br />

conseil: cette information figure en<br />

général à côté du loyer.<br />

Contrôlez également la convention<br />

sur les frais accessoires dans le contrat de<br />

bail. Quels postes sont mentionnés dans<br />

le contrat de bail?<br />

Seuls peuvent être facturés aux<br />

locataires les postes explicitement<br />

désignés comme des frais accessoires<br />

dans le contrat de bail. Ainsi, les frais de<br />

conciergerie, par exemple, ne peuvent<br />

être imputés que si le contrat le prévoit.<br />

Vous trouverez les postes de frais accessoires<br />

à côté du loyer ou sous un point<br />

séparé dans le contrat de bail.<br />

Comparez à présent le décompte<br />

actuel des frais accessoires avec celui de<br />

l’année dernière. Quels postes de frais<br />

ont augmenté d’une année à l’autre?<br />

Si vous constatez une hausse des<br />

frais de chauffage, il est fort probable que<br />

cela soit dû à l’augmentation des coûts<br />

de l’énergie.<br />

– Seuls les frais de chauffage ont augmenté:<br />

étant donné que les prix de<br />

l’énergie se situent actuellement à un<br />

niveau élevé et que le propriétaire a le<br />

droit de répercuter les frais effectifs<br />

sur les locataires, la hausse des coûts<br />

doit généralement être acceptée. En<br />

tant que locataire, il peut être judicieux<br />

de consulter les pièces justificatives<br />

détaillées auprès du propriétaire.<br />

Vous pourrez ainsi vérifier si les coûts<br />

facturés correspondent aux frais<br />

effectifs.<br />

– D’autres postes de frais ont augmenté:<br />

nous vous conseillons également<br />

de consulter les pièces justificatives<br />

détaillées tout en recherchant le<br />

dialogue avec le propriétaire.<br />

Des paiements par acomptes ont<br />

été convenus avec le propriétaire, qui<br />

vous propose d’augmenter les montants<br />

mensuels. Devez-vous accepter cette<br />

proposition?<br />

En tant que locataire, vous devez<br />

prendre en charge les frais effectifs.<br />

Si les acomptes que vous avez versés tout<br />

au long de l’année ne couvrent pas les<br />

frais encourus, vous devrez vous acquitter<br />

d’un paiement complémentaire lors<br />

de la réception du décompte annuel des<br />

frais accessoires. Comme ce versement<br />

supplémentaire risque d’être substantiel<br />

en raison de la hausse des prix de l’énergie,<br />

il est judicieux de répartir ce montant<br />

et de verser dès à présent des acomptes<br />

mensuels plus élevés. Vous éviterez ainsi<br />

de devoir payer plus tard une somme<br />

importante au titre des frais accessoires.<br />

<strong>No</strong>us vous conseillons donc de vérifier la<br />

proposition du propriétaire d’augmenter<br />

les acomptes et de définir avec lui un<br />

montant approprié.<br />

Un paiement forfaitaire a été<br />

convenu pour les frais accessoires. Le<br />

propriétaire souhaite à présent augmenter<br />

ce forfait en raison de la hausse des<br />

prix de l’énergie. En a-t-il le droit?<br />

La situation est un peu différente<br />

dans le cas d’un paiement forfaitaire.<br />

Le propriétaire peut augmenter le forfait<br />

uniquement s’il peut prouver que les<br />

frais accessoires ont progressé au cours<br />

des trois dernières années et que les<br />

forfaits ne couvrent plus ces frais. Vu que<br />

les prix grimperont à partir de la période<br />

de chauffage 2022–<strong>2023</strong>, le propriétaire<br />

ne peut pas fournir cette preuve pour<br />

l’instant. Il devra donc assumer lui-même<br />

la hausse des coûts de l’énergie, du moins<br />

pendant les premières années. Toutefois,<br />

il est aussi possible que les forfaits<br />

AXA-ARAG<br />

AXA-ARAG propose aux membres<br />

de mediservice une assurance de<br />

protection juridique à des conditions<br />

avantageuses.<br />

Si vous avez des questions,<br />

n’hésitez pas à vous adresser à votre<br />

interlocuteur chez mediservice<br />

vsao-<strong>asmac</strong> par téléphone au<br />

031 350 44 22, ou par e-mail à l’adresse<br />

suivante: info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch.<br />

versés les années précédentes soient<br />

déjà insuffisants, auquel cas le propriétaire<br />

pourra justifier une augmentation.<br />

Ce qu’il faut encore savoir: une<br />

hausse des forfaits doit être communiquée<br />

au moyen du formulaire officiel et<br />

n’est possible qu’à partir du prochain<br />

délai de résiliation contractuel. En tant<br />

que locataire, vous pouvez contester une<br />

telle augmentation auprès de l’autorité<br />

de conciliation dans un délai de 30 jours<br />

à compter de sa réception.<br />

Kathrin Ramseier,<br />

avocate spécialisée en droit<br />

immobilier chez AXA-ARAG<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 61


mediservice<br />

En forme<br />

et en bonne santé<br />

tout l’hiver<br />

Le ski de fond est un sport de plein air qui réduit le stress<br />

et renforce le système immunitaire. Mais comment pratiquer<br />

le ski de fond correctement?<br />

Photo: Copyright © Swiss <strong>No</strong>rdic Center; màd<br />

62<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


mediservice<br />

Le ski de fond est un sport qui<br />

ménage les articulations et présente<br />

un faible risque de blessure.<br />

La spécialiste des sciences<br />

du sport et ancienne fondeuse de haut niveau<br />

Karin Camenisch connaît extrêmement<br />

bien le corps humain – et le ski de<br />

fond. La responsable des diagnostics de<br />

performance du centre de compétences<br />

Zels de l’Hôpital de Thusis nous explique<br />

les règles à respecter pour une pratique<br />

saine du ski de fond.<br />

Une bonne préparation et un<br />

équipement adapté<br />

Selon Karin Camenisch, la saison du ski de<br />

fond démarre à la fin de l’été lorsque nous<br />

préparons notre corps aux sports d’hiver:<br />

des étirements et des exercices «à sec»<br />

pour l’équilibre ainsi que pour les mouvements<br />

de poussée qui sollicitent les jambes<br />

et les pieds. <strong>No</strong>tre corps a besoin de temps<br />

pour parvenir à un mode d’entraînement<br />

sain et s’habituer à certains mouvements.<br />

«Il s’agit de quelques minutes par jour<br />

pour les exercices de stabilité – devant la<br />

télévision, au travail derrière la table haute<br />

ou derrière les fourneaux.» L’équipement<br />

est tout aussi important que la préparation:<br />

quelle est la bonne paire de skis<br />

compte tenu de ma stature et de mon niveau?<br />

«Rendez-vous dans un magasin de<br />

sport et faites-vous conseiller par un personnel<br />

qualifié», explique Karin Camenisch.<br />

N’ayez pas de scrupules à vous renseigner<br />

sur le matériel de test qui peut être<br />

échangé après un essai et qui peut être<br />

adapté au fur et à mesure que vous progressez.<br />

Plutôt skating ou classique?<br />

Lancez-vous!<br />

Les plus jeunes optent sans hésiter pour la<br />

technique du skating: plus rapide, plus dynamique,<br />

plus sportive. Mais la question<br />

de la technique a également un lien avec la<br />

santé: «Le mouvement de poussée latérale<br />

du skating exerce une pression sur les chevilles<br />

et les genoux.» Les personnes qui<br />

ont été blessées, par exemple qui ont subi<br />

une ligature des ligaments croisés, doivent<br />

y aller en douceur, idéalement avec l’aide<br />

d’un physiothérapeute. Quelle que soit la<br />

technique choisie, «le ski de fond mobilise<br />

l’ensemble du corps et agit efficacement<br />

sur nos muscles.»<br />

A vos marques, prêts, skiez ...!<br />

Il faut commencer l’entraînement en douceur<br />

après un échauffement et adapter le<br />

rythme à sa condition physique et à ses<br />

aptitudes. La spécialiste des sciences du<br />

sport donne en outre les conseils suivants:<br />

«Lorsque les températures sont glaciales,<br />

inspirez l’air sec et frais à travers une<br />

écharpe tube pour protéger vos bronches.»<br />

Portez des vêtements fonctionnels adaptés<br />

aux températures qui maintiennent<br />

une température corporelle optimale.<br />

«Pensez également à emporter un thé dans<br />

votre ceinture d’hydratation pour pouvoir<br />

vous réchauffer à tout moment.» Comme<br />

dans tous les autres sports, les étirements<br />

sont également recommandés après un<br />

entraînement de ski de fond. Mais d’abord,<br />

il est important de retirer ses vêtements<br />

humides et de prendre une douche bien<br />

chaude. A éviter: boire un verre dans la<br />

foule. «<strong>No</strong>tre système immunitaire est<br />

particulièrement vulnérable aux virus et<br />

bactéries dans les 30 minutes qui suivent<br />

une activité physique.»<br />

Les piliers d’un entraînement sain<br />

Une fois réglées les questions relatives à la<br />

santé et à l’équipement, il manque encore<br />

le programme d’entraînement. «Fixezvous<br />

des objectifs clairs quant au nombre<br />

de fois par semaine où vous souhaitez<br />

skier.» Si l’entraînement doit être régulier,<br />

le corps a également besoin de phases de<br />

repos. «Apprenez à connaître vos limites et<br />

acceptez-les. Les entraînements excessifs<br />

sollicitent trop le corps et l’affaiblissent.»<br />

Pour conclure, Karin Camenisch nous<br />

confie sa botte secrète pour être performante<br />

dans le ski de fond: «N’oubliez jamais<br />

de vous faire plaisir en faisant du<br />

sport. Ce n’est qu’en y prenant du plaisir<br />

que vous resterez actifs sur les skis et pourrez<br />

rester en bonne santé et en pleine<br />

forme jusqu’à un âge avancé.»<br />

Profitez du ski de fond<br />

et de ÖKK<br />

Découvrez toutes les offres en lien avec<br />

le ski de fond. Apprenez comment ÖKK<br />

soutient les fondeurs et les fondeuses<br />

avec son <strong>No</strong>rdicBonus et recevez des<br />

conseils pour pratiquer le ski de fond<br />

de manière saine.<br />

oekk.ch/nordicbonus<br />

Photos: Adobe Stock<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 63


Medpension<br />

Bien comprendre<br />

le certificat d’assurance<br />

de la caisse de pension<br />

Comme toujours, vous recevez votre certificat d’assurance<br />

de la caisse de pension en début d’année. Si les chiffres et les colonnes<br />

qu’il contient paraissent parfois un peu obscurs au premier regard,<br />

les informations ci-dessous vous aideront à les déchiffrer. En effet, il nous<br />

tient à cœur de vous guider dans la lecture de votre certificat d’assurance<br />

et de répondre à vos principales questions.<br />

Adrian Leiggener, responsable Distribution, Marketing et Communication Medpension<br />

Qu’est-ce que le certificat d’assurance<br />

et dans quel but est-il établi?<br />

Le certificat d’assurance (aussi appelé certificat<br />

de caisse de pension ou certificat de<br />

prévoyance) indique les prestations prévisionnelles<br />

en cas de retraite, d’invalidité<br />

ou de décès ainsi que le capital prévoyance<br />

épargné et la somme de rachat possible. Il<br />

indique également le montant que vous<br />

pouvez utiliser pour le financement de<br />

votre propre logement.<br />

Quelle est la structure du certificat de<br />

prévoyance?<br />

Le certificat de prévoyance d’une caisse de<br />

pension comporte en règle générale les rubriques<br />

suivantes:<br />

– Coordonnées<br />

– Avoir de prévoyance<br />

– Financement<br />

– Prestations de libre passage et retraits<br />

anticipés<br />

– Possibilités de rachat<br />

– Encouragement à la propriété du<br />

logement/Divorce<br />

– Projection avoir de vieillesse<br />

– Prestations de vieillesse<br />

– Prestations risques<br />

A quoi servent les informations<br />

concernant le taux d’occupation?<br />

En cas d’occupation inférieure à 100%, le<br />

taux d’occupation actuel sert au calcul du<br />

montant de coordination (voir les questions<br />

sur le salaire risque assuré et le salaire<br />

épargne assuré).<br />

Qu’entend-on par «salaire risque<br />

assuré»?<br />

Le salaire risque assuré sert de référence<br />

pour le calcul des prestations perçues en<br />

cas d’invalidité ou de décès. Si le salaire<br />

risque assuré est inférieur au salaire annuel<br />

déterminant, le plan de prévoyance<br />

prévoit vraisemblablement un montant de<br />

coordination, car les prestations de la<br />

caisse de pension ne sont destinées qu’à<br />

compléter celles de l’AVS. Chaque plan de<br />

prévoyance prévoit une possible réduction<br />

du montant de coordination si nécessaire.<br />

Que signifie «salaire épargne assuré»?<br />

Le salaire épargne assuré sert de base au<br />

calcul des cotisations d’épargne, des bonifications<br />

de vieillesse et de l’avoir de vieillesse<br />

maximal. Si le montant du salaire<br />

épargne assuré est inférieur à celui du salaire<br />

annuel déterminant, le plan de prévoyance<br />

prévoit vraisemblablement un<br />

montant de coordination, car les prestations<br />

de la caisse de pension ne sont destinées<br />

qu’à compléter celles du 1 er pilier<br />

(AVS). Le plan de prévoyance prévoit une<br />

possible réduction du montant de coordination<br />

si nécessaire.<br />

Qu’est-ce que l’«avoir de prévoyance<br />

disponible»?<br />

L’avoir de prévoyance disponible correspond<br />

à l’avoir de vieillesse disponible. Il<br />

est composé de plusieurs éléments:<br />

– Prestations de libre passage apportées<br />

– Montants versés par le ou la salarié(e) et<br />

par l’employeur<br />

– Rachats réglementaires effectués<br />

– Intérêts découlant des montants susmentionnés<br />

– Participations aux résultats avec lesquelles<br />

certaines caisses de pension<br />

complètent l’avoir de prévoyance<br />

Qu’est-ce que l’«avoir de vieillesse<br />

minimum selon LPP»?<br />

La caisse de pension veille à ce que les<br />

avoirs légaux minimaux selon la LPP<br />

soient respectés. Le législateur en fixe la<br />

rémunération.<br />

Pourquoi des cotisations sont-elles<br />

perçues pour les frais administratifs<br />

annuels?<br />

Les frais administratifs couvrent l’ensemble<br />

des charges administratives de la<br />

caisse de pension. Vous trouverez un aperçu<br />

détaillé de l’utilisation des cotisations<br />

pour les frais administratifs dans les rapports<br />

de gestion.<br />

64<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Medpension<br />

Photo: Adobe Stock<br />

De quoi se compose le montant figurant<br />

à la ligne «cotisation par mois»?<br />

La cotisation par mois correspond à la<br />

somme de l’ensemble des montants versés<br />

par l’employeur et la personne salariée en<br />

l’espace d’un mois. Les cotisations sont financées<br />

par l’employeur à hauteur d’au<br />

moins de 50%. Les personnes assurées indépendantes<br />

doivent s’acquitter des montants<br />

figurant dans les colonnes «Employeur»<br />

et «Salarié(e)».<br />

A quoi servent les éventuels rachats?<br />

Les assurés qui effectuent des rachats volontaires<br />

dans le 2 e pilier peuvent augmenter<br />

leur capital d’épargne ou leur rente<br />

de vieillesse. Le montant pour le rachat<br />

maximal possible correspond à la différence<br />

entre l’avoir de vieillesse effectif disponible<br />

et le montant maximal réglementaire<br />

jusqu’au moment du rachat. Avant<br />

d’effectuer un rachat, il convient de toujours<br />

demander à la caisse de pension de<br />

procéder au calcul concret du potentiel de<br />

rachat.<br />

Pourquoi les rachats des trois dernières<br />

années sont-ils indiqués à part?<br />

Pour faciliter la compréhension, les rachats<br />

des trois dernières années sont indiqués<br />

à part, car pendant les trois années<br />

suivant leur versement, les assurés ne<br />

peuvent pas retirer leurs rachats sous la<br />

forme de capital pour l’encouragement à<br />

la propriété du logement ou le départ à la<br />

retraite.<br />

Quel est le rôle du taux de conversion?<br />

Le taux de conversion est le pourcentage<br />

avec lequel la caisse de pension convertit<br />

l’avoir de vieillesse disponible au moment<br />

du départ à la retraite en rente de vieillesse<br />

versée jusqu’au décès. Le taux de conversion<br />

minimal pour le calcul de la rente de<br />

vieillesse LPP est fixé dans la loi (LPP).<br />

Que signifie la colonne «rente/an»?<br />

Toute personne assurée encore active à<br />

l’âge de la retraite (ou à l’âge choisi en cas<br />

de retraite anticipée) a droit à une rente de<br />

vieillesse versée jusqu’au décès. La rente<br />

de vieillesse est déterminée en multipliant<br />

l’avoir de vieillesse disponible au moment<br />

du départ à la retraite par le taux de conversion.<br />

A quoi sert la valeur «prestation de<br />

libre passage en cas de mariage»?<br />

Cette valeur et la date du mariage figurent<br />

sur le certificat d’assurance en vertu de la<br />

loi et doivent être annoncées en cas de passage<br />

dans une autre institution de prévoyance.<br />

Taux d’intérêt à 2,50 %<br />

chez Medpension<br />

Medpension <strong>asmac</strong> fait profiter ses<br />

assurés de son succès de longue date<br />

en rémunérant l’ensemble du capital<br />

vieillesse à un taux d’intérêt de 2,50 %<br />

en 2022, une valeur à nouveau supérieure<br />

à la moyenne.<br />

Informations<br />

complémentaires<br />

Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />

Brunnhofweg 37, case postale 319<br />

3000 Berne 14, tél. 031 560 77 77<br />

info@medpension.ch<br />

www.medpension.ch<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/23 65


Impressum<br />

Adresses de contact des sections<br />

N o 1 • 42 e année • Février <strong>2023</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88<br />

journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />

Kerstin Jost, Fabian Kraxner, Maya Cosentino,<br />

Bianca Molnar, Patricia Palten, Léo Pavlopoulos,<br />

Lukas Staub, Anna Wang<br />

Comité directeur <strong>asmac</strong><br />

Angelo Barrile ( président), <strong>No</strong>ra Bienz<br />

(vice- présidente), Severin Baerlocher,<br />

Christoph Bosshard (invité permanent),<br />

Marius Grädel, Patrizia Kündig, Richard<br />

Mansky, Gert Printzen, Svenja Ravioli,<br />

Patrizia Rölli, Martin Sailer, Jana Siroka,<br />

Clara Ehrenzeller (swimsa)<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli SA, entreprise de communication,<br />

Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,<br />

info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />

BL/BS<br />

VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />

lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />

4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />

sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />

info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR ASMAC section fribourgeoise, Sanae Chemlal, Rue du Marché 36,<br />

1630 Bulle, presidence@asmaf.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

NE<br />

VSAO Sektion Graubünden, Kornplatz 2, 7000 Coire, Samuel B. Nadig,<br />

lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55,<br />

info@vsao-gr.ch, www.vsao-gr.ch<br />

ASMAC section Jura, 6, Bollwerk 10, 3001 Berne, secretariat@<strong>asmac</strong>.ch,<br />

031 350 44 88<br />

ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,<br />

Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />

tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />

9000 St-Gall, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />

Surber@anwaelte44.ch<br />

Maquette<br />

Oliver Graf<br />

Illustration de la page de couverture<br />

Stephan Schmitz<br />

Annonces<br />

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />

Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />

Téléphone 044 928 56 53<br />

E-mail vsao@fachmedien.ch<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

segretariato@<strong>asmac</strong>t.ch<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 100<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP<br />

2022: 21 679 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 2/<strong>2023</strong> paraîtra en<br />

avril <strong>2023</strong>. Sujet: Partenariat.<br />

© <strong>2023</strong> by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

VD<br />

VS<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ZH/SH<br />

VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />

Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />

susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />

Publication<strong>2023</strong><br />

CIBLÉ<br />

COMPÉTENT<br />

TRANSPARENT<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association médias suisses<br />

66<br />

1/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Médecine Interne Générale<br />

Update Refresher<br />

14. – 17.03.<strong>2023</strong> Genève<br />

20. – 23.06.<strong>2023</strong> Lausanne<br />

31 h<br />

Médecine Interne<br />

Update Refresher<br />

05. – 09.12.<strong>2023</strong> Lausanne<br />

40 h<br />

Cardiologie<br />

Update Refresher<br />

04. – 05.05.<strong>2023</strong> Genève<br />

14 h<br />

Endocrinologie-Diabétologie<br />

Update Refresher<br />

11. – 12.05.<strong>2023</strong> Lausanne<br />

15 h<br />

Information / Inscription<br />

tél. 041 567 29 80 | info@fomf.ch | www.fomf.ch<br />

Présence sur place ou participation via Livestream<br />

POURQUOI<br />

MEDISERVICE ASMAC<br />

FAIT-ELLE CONFIANCE<br />

AU NUMÉRO 1?<br />

SWICA remercie les nombreux médecins qui sont passés chez le numéro 1 en<br />

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Téléphone 0800 80 90 80 ou swica.ch/mediservice

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