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LUMIERES N°42 MARS 2023

Interview croisée : Jacqueline OSTY, paysagiste, directrice de Osty et associés et Agnès JULLIAN, présidente de Technilum Dossier : Éclairage des établissements de santé - Cahier technique : éclairage des musées

Interview croisée : Jacqueline OSTY, paysagiste, directrice de Osty et associés et Agnès JULLIAN, présidente de Technilum
Dossier : Éclairage des établissements de santé - Cahier technique : éclairage des musées

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Lumières<br />

N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong><br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

Jacqueline OSTY, paysagiste, directrice de l’agence<br />

de paysage et d’urbanisme Osty et associés<br />

Agnès JULLIAN, présidente de Technilum<br />

et présidente de la commission éclairage extérieur<br />

du Syndicat de l’éclairage<br />

DOSSIER<br />

Établissements<br />

de santé


Lumières<br />

N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong><br />

Éditorial<br />

Isabelle Arnaud<br />

rédactrice en chef<br />

Chelsea and Westminster Hospital NHS<br />

Foundation Trust, Londrres<br />

Solution éclairage : Zumtobel<br />

© Zumtobel<br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

Jacqueline OSTY, paysagiste, directrice de l’agence<br />

de paysage et d’urbanisme Osty et associés<br />

Agnès JULLIAN, présidente de Technilum<br />

et présidente de la commission éclairage extérieur<br />

du Syndicat de l’éclairage<br />

DOSSIER<br />

Établissements<br />

de santé<br />

La lumière adoucit<br />

les moeurs...<br />

Directeur de la publication<br />

Jean Tillinac<br />

Édition 3e Médias<br />

17, rue de l’Amiral Hamelin<br />

75016 Paris<br />

www.filiere-3e.fr<br />

Rédactrice en chef<br />

Isabelle Arnaud<br />

Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80<br />

lumieres@filiere-3e.fr<br />

Publicité<br />

Sandrine de Montmorillon<br />

Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68<br />

sdm@filiere-3e.fr<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Alexandre Arène, Frédéric Bergossen<br />

Abonnements<br />

Juliette Aguelon<br />

compta.3emedias@gmail.com<br />

Corrections<br />

Laurence Chabrun<br />

laurencechabrun@gmail.com<br />

Conception graphique et réalisation<br />

Planète Graphique Studio<br />

95, boulevard Berthier<br />

75017 Paris<br />

Impression et routage<br />

Imprimerie Chirat<br />

42540 Saint-Just-La-Pendue<br />

© 3e Médias, Paris.<br />

Reproduction interdite.<br />

Comme la musique, la lumière nous accompagne au quotidien, en passant par<br />

des notes des plus aiguës aux plus graves, harmonisées au sein de partitions<br />

bien orchestrées. Musique et lumière ne sont-elles pas corrélées, d’une<br />

certaine manière ? Quelqu’un me disait, lors d’un entretien relatif au Cahier<br />

technique consacré à l’éclairage des œuvres d’art (lire page 55), que si l’on veut qu’une<br />

personne vous écoute, il faut parler doucement afin qu’elle soit plus attentive. C’est un<br />

peu la même chose avec la lumière : moins elle se voit, plus on y est sensible. « On ne<br />

se focalise pas sur le détail, mais on considère les éléments dans leur ensemble », nous<br />

confie Jacqueline Osty, paysagiste. Au fil des rénovations et aménagements urbains, les<br />

compositions offrent de nouvelles partitions aux villes, partagées par tous. Les rythmes de<br />

lumière se retrouvent à chaque instant, à l’extérieur comme à l’intérieur, jusque dans les<br />

établissements de santé, ces lieux de stress pourtant conçus pour soigner et apaiser.<br />

Loin des aménagements épurés, aseptisés et austères des années 1970, les ambiances<br />

du XXI e siècle s’adoucissent, se colorent, pour créer des lieux rassurants dès qu’on en<br />

franchit le seuil. Hormis les blocs opératoires où la lumière blanche et les « paquets de lux »<br />

sont toujours de mise, les espaces s’animent de lumières à la fois adaptées aux soins de<br />

précision et apaisantes, presque anesthésiantes, qui tranquillisent les patients. Même les<br />

couleurs s’en mêlent et se glissent parfois dans des séquences dynamiques, tantôt au<br />

rythme de variations de blancs, tantôt par petites touches de couleurs à peine perceptibles.<br />

Les instruments de lumière disparaissent au profit des effets, laissant les patients et<br />

les soignants sous le charme des mélodies lumineuses. Et la sobriété énergétique,<br />

objecteront certains ? À l’heure où le prix du kilowattheure tend à s’envoler toujours plus<br />

haut, est-il bien raisonnable d’investir dans des dispositifs qui vont ajouter encore à la<br />

facture d’électricité ? En fait oui, et non. Oui, car c’est non seulement raisonnable, mais<br />

recommandé de remplacer des produits dont la date de péremption est dépassée depuis<br />

longtemps, et non, car les gestionnaires d’hôpitaux, exploitants de clinique et service de<br />

maintenance d’établissements de soins en prennent conscience : la facture n’en souffrira<br />

pas, au contraire, avec un traitement de fond à base de led, accompagné de séquences<br />

de gestion automatique, à la fois les dépenses énergétiques et le bien-être devraient s’en<br />

porter beaucoup mieux.<br />

Car bien éclairer, c’est tout un art… et éclairer l’art, tout un savoir. Une fois de plus, la<br />

rédaction de Lumières a choisi de n’interroger qu’un nombre restreint de professionnels<br />

– quatre fabricants –, contrainte par les limites de l’espace « papier » et les délais<br />

de fabrication. Ils nous confient comment les musées font avancer la recherche de<br />

technologies de plus en plus efficaces et précises et comment les nouvelles techniques<br />

contribuent à préserver les œuvres pour les laisser à voir.<br />

Dépôt légal : mars <strong>2023</strong><br />

ISSN : 2259-3772<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 3


Lumières Sommaire<br />

© Arnaud Duboys Fresney © Nathalie-Oundjian<br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

06 Jacqueline OSTY, directrice de l’agence de paysage<br />

et d’urbanisme Osty et associés<br />

Agnès JULLIAN, présidente de Technilum<br />

et présidente de la commission éclairage extérieur<br />

du Syndicat de l’éclairage<br />

ACTUALITÉS<br />

10 Nouveautés chez Citel : interview d’Élodie Moxhet,<br />

directrice marketing<br />

Serce : les bonnes solutions pour maîtriser l’énergie<br />

11 Sécurlite renforce les solutions rétrofit<br />

Osram reçoit le prix LpS Digital<br />

12 Prix ACEtylène 2022<br />

14 Vincent Thiesson, agence ON,<br />

nouveau président de l’ACE<br />

16 Boris Ravigon est nommé président directeur général<br />

de l’Ademe<br />

QCM Éclairage artificiel du dispositif Rex Bâtiments<br />

performants<br />

Tridonic obtient la médaille d’argent EcoVadis<br />

Le fonds vert pour accélérer la transition écologique<br />

dans les territoires<br />

17 Le Syndicat de l’éclairage publie un guide<br />

sur l’éclairage solaire<br />

ENTRETIEN<br />

18 Soizick BIHEN, conceptrice lumière<br />

La lumière en partage<br />

20<br />

24<br />

PROJETS<br />

20 Métamorphose du quartier Danton au Havre.<br />

Conception lumière : Akari-Lisa Ichii, I.C.O.N.<br />

24 Clair-obscur à l’île Girodet. Conceptrice lumière :<br />

Agathe Argod, Scène publique<br />

PERSPECTIVES<br />

28 Sara CASTAGNÉ,<br />

Directrice générale<br />

de Concepto<br />

Concepto : 35 ans de<br />

conception lumière<br />

© Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.<br />

© Agathe Argod, Scène publique<br />

© DR<br />

© Concepto<br />

4 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Sommaire<br />

52<br />

© Jean-Michel Gueugnot<br />

© TLV. Photo Sylvain Ruyant<br />

31<br />

50<br />

DOSSIER<br />

31 Établissements de santé<br />

32 Pascal Maire, architecte d’intérieur, Bulle d’Air<br />

Gérer l’éclairage, une prescription pour tous<br />

33 Lumière dynamique pour un éclairage sain<br />

46 Enquête produits : Des formes soignées,<br />

des températures variables, un bilan positif<br />

DESIGNER<br />

50 Élise FOUIN<br />

La soie en lumière<br />

MANUFACTURE<br />

52 AUBRILAM : des mâts en bois durables et made in France<br />

© Francis Amiand<br />

55<br />

CAHIER TECHNIQUE<br />

55 Musées : l’art de mettre en lumière<br />

PRODUITS<br />

60 Performance iN Lighting lance le configurateur<br />

Light-Performer<br />

61 Invia 48 V par Erco : une nouvelle structure<br />

d’éclairage modulaire<br />

62 Nouveautés<br />

64 Rendez-vous : Euroluce <strong>2023</strong>, du 18 au 23 avril <strong>2023</strong> à Milano Rho Fiera<br />

66 Index<br />

© ERCO. Photo Clément Guillaume, Paris<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 5


Lumières Interview croisée<br />

Lecture nocturne<br />

du paysage urbain<br />

Jacqueline Osty a fondé son atelier en 1983. Aujourd’hui, Osty et associés emploie une trentaine<br />

de collaborateurs, et trois directeurs d’étude – Loïc Bonnin, Antoine Calix et Mikaël Mugnier<br />

paysagistes – au sein de deux agences, une à Paris et une autre à Nantes. En travaillant sur le<br />

paysage, Jacqueline Osty a été amenée à se questionner sur le rapport de l’espace public au<br />

bâti et à la ville. Depuis 2009, les équipes de paysagistes et d’architectes urbanistes de l’agence<br />

interviennent de plus en plus sur de grands projets urbains tels que le quartier Flaubert à Rouen,<br />

l’île de Nantes à Nantes avec Claire Schorter, architecte urbaniste, le canal du Midi à Toulouse.<br />

Pour Jacqueline Osty, la notion de paysage nocturne est d’autant plus importante que se posent<br />

les questions de la biodiversité, de la protection de l’environnement, avec une dimension culturelle<br />

extrêmement forte liée aux personnes, à l’histoire, à la géographie.<br />

Parmi les prix et distinctions, citons le Grand Prix d’Urbanisme en 2020, le Grand Prix national du<br />

Paysage 2005 et 2018.<br />

Technilum, créée en 1971 par Guy Jullian, est dirigée par Agnès Jullian depuis 1994. Concepteur<br />

et fabricant de mobilier urbain d’éclairage, Technilum équipe l’espace public comme les<br />

projets privés avec des solutions d’éclairage classiques ou personnalisables, voire sur mesure.<br />

L’industriel propose des mâts, lampadaires, candélabres, bornes et colonnes lumineuses ou<br />

appliques murales en aluminium pour l’éclairage extérieur d’ambiance, routier ou fonctionnel.<br />

Technilum réalise 30 % de son activité à l’export.<br />

Agnès Jullian est présidente de la commission éclairage extérieur du Syndicat de l’éclairage, qui<br />

s’est donné pour mission d’expliquer la pertinence et l’urgence de rénover l’éclairage public afin<br />

de répondre au plan de sobriété énergétique. La rénovation de l’éclairage public peut générer<br />

80 % d’économies et surtout, offrir plus d’attractivité.<br />

6 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Interview croisée<br />

© Arnaud Duboys Fresney<br />

Jacqueline OSTY<br />

Directrice de l’agence de paysage et<br />

d’urbanisme Osty et associés<br />

© Nathalie-Oundjian<br />

Agnès JULLIAN<br />

Présidente de Technilum et présidente de<br />

la commission éclairage extérieur<br />

du Syndicat de l’éclairage<br />

Comment la lumière s’inscrit-elle dans les aménagements du paysage urbain ?<br />

Jacqueline Osty – Depuis que je travaille avec les concepteurs<br />

lumière, notamment avec Roger Narboni, de Concepto,<br />

mais aussi avec Les Éclaireurs, Noctiluca et Coup d’Éclat,<br />

j’ai toujours été frappée par le fait que l’éclairage peut révéler<br />

le territoire. La lumière offre une autre manière d’aborder<br />

les aménagements ; l’éclairagiste s’appuie sur des éléments<br />

du territoire et réveille les paysages, pluriel, urbain<br />

et rural. L’éclairage en donne une autre lecture, plus large,<br />

plus globale, c’est ce qui est important : on ne se focalise<br />

pas sur le détail, mais on considère les éléments dans leur<br />

ensemble, en retenant les choses essentielles et attractives<br />

qui construisent les lignes de force, les points de repère, les<br />

plans, les surfaces, etc. Quand je découvrais un lieu au début<br />

d’un projet, j’aimais bien que Roger Narboni m’accompagne<br />

: sa manière d’appréhender un lieu la nuit m’apprenait<br />

beaucoup, et cette lecture commune me semblait très<br />

constructive pour l’un et pour l’autre. Ainsi, au début d’un<br />

projet d’aménagement, ma réflexion porte sur la vision à<br />

la fois diurne et nocturne des lieux. Et cette lecture de nuit<br />

permet de percevoir de manière plus simple les éléments<br />

constitutifs de ce paysage, de ce territoire.<br />

Agnès Jullian – Je partage complètement cet avis. La lumière<br />

magnifie le paysage, et, en devenant matière, en modifie<br />

la perception, en jouant sur les effets, en dessinant des<br />

contours, en apportant de la douceur, ou de la rigueur, selon<br />

ce que le concepteur lumière veut exprimer, ou révéler<br />

du quartier. Il devient facile de créer des espaces ludiques et<br />

d’animer les centres-villes. La lumière, c’est la vie ! Éteindre<br />

au cœur de la ville n’a pas beaucoup de sens aujourd’hui,<br />

même au nom d’économies d’énergie. En tant que fabricant,<br />

et avec les maîtres d’œuvre, nous nous efforçons de<br />

nous imprégner de l’esprit des lieux, chaque projet est pensé<br />

in situ. Il ne s’agit pas de prendre le même matériel pour<br />

le réimplanter ici et là. Que ce soit de jour ou de nuit, il<br />

faut éviter de banaliser le mobilier d’éclairage et la mise<br />

en lumière. Nous pouvons toujours adapter, voire proposer<br />

du sur-mesure, en jouant sur les hauteurs des mâts, les<br />

configurations, les implantations, les finitions, les températures<br />

de couleur… Comme les paysagistes, nous travaillons<br />

essentiellement pour l’espace public, donc les collectivités<br />

locales, souvent avec des équipes de maîtrise d’œuvre pluridisciplinaires.<br />

Cela fait partie de notre ADN de créer des<br />

produits dans des contextes de lieux, d’aménagements ou<br />

de projets : plus de 60 % de notre production concernent<br />

la réalisation de solutions spécifiques. Historiquement,<br />

on a souvent dit de Technilum que c’était un fabricant<br />

« haute couture de l’éclairage », ce qui, pour la petite<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 7


Lumières Interview croisée<br />

histoire, nous a conduits à créer deux gammes : « Prêt-àposer<br />

» et « Inspiration ». Pour ces deux gammes, nous<br />

offrons une continuité de solutions au travers de la maintenabilité,<br />

la pérennité et la remplaçabilité des produits.<br />

50 ans plus tard, on réhabilite même les « Fées » de La<br />

Grande-Motte, créées par Jean Balladur en 1973, et fabriquées<br />

par nos soins. Et l’on crée de nouveaux luminaires<br />

identitaires de cette ville classée au patrimoine de l’architecture<br />

du XX e siècle. En cela, nous nous définissons comme<br />

un partenaire de valorisation urbaine, et acteur responsable<br />

de la ville durable et désirable qui s’engage auprès de la<br />

maîtrise d’œuvre et d’ouvrage pour bâtir une ville plus<br />

facile à vivre, plus accueillante. Pour ce faire, nous développons<br />

un mobilier urbain doté d’une esthétique qui doit<br />

s’intégrer harmonieusement à l’espace public diurne.<br />

Jacqueline Osty – On touche là à une notion essentielle de la<br />

place de l’éclairage dans le paysage urbain. Nous, paysagistes,<br />

nous nous référons surtout à la vision de jour de<br />

l’environnement, du végétal, mais aussi des matériaux du<br />

mobilier urbain. Car tout concourt à construire les ambiances<br />

diurnes : la couleur des matériaux, leur capacité à<br />

renvoyer ou absorber la lumière naturelle. Le travail sur les<br />

végétaux, la densité des ombres, les contrastes, en dépend.<br />

Le choix du mobilier et son implantation vont en effet jouer<br />

un rôle primordial dans le projet paysager. Or, de nuit, le<br />

matériel d’éclairage disparaît au profit de l’effet lumineux,<br />

et on aurait tendance à oublier son impact au grand jour. Il<br />

faut garder à l’esprit que l’espace public appartient à tout<br />

le monde, il est partagé par tous, avec ses conflits et ses<br />

contradictions. Et la lumière en fait partie : il est entendu<br />

qu’on va moins éclairer afin de respecter les corridors écologiques,<br />

les trames noires ; mais en même temps il faut<br />

tenir compte du sentiment de sécurité et fournir peut-être<br />

plus d’éclairage à certains endroits. Il faut par conséquent<br />

choisir les priorités en fonction des usages. On n’est<br />

jamais dans le blanc et noir, tout est question de nuance,<br />

d’équilibre et d’ajustage. Il faut travailler ensemble, paysagistes<br />

et concepteurs lumière, pour apprécier la quantité de<br />

lux et la qualité de la lumière à mettre en œuvre dans nos<br />

espaces publics.<br />

Comment s’effectue cette association avec les concepteurs lumière ?<br />

Jacqueline Osty – Pour ma part, je m’en remets aux compétences<br />

des concepteurs lumière, une fois le récit du projet partagé.<br />

Malheureusement, les concepteurs ne sont pas les décideurs<br />

et ces derniers ne sont pas toujours avertis et informés. Il<br />

nous faut éviter le bavardage de la lumière. Paysagistes et<br />

concepteurs lumière doivent échanger afin de proposer le fil<br />

conducteur de l’histoire générale. Il arrive trop souvent que<br />

l’on traite séparément les sujets, en oubliant le récit, celui<br />

raconté à la fois par le paysage et la lumière. C’est à nous<br />

de rechercher ensemble une harmonisation entre le mobilier<br />

urbain, les équipements d’éclairage et les effets lumière<br />

pour offrir des espaces élégants de jour comme de nuit.<br />

Agnès Jullian – Pour nous, cela dépend de la maîtrise d’œuvre :<br />

s’il s’agit d’une équipe pluridisciplinaire, les décisions se<br />

prennent ensemble via des échanges avec les architectes, les<br />

paysagistes et les concepteurs lumière. Alors, le concepteur<br />

lumière est notre interlocuteur principal et nous mettons<br />

notre expertise à sa disposition.<br />

Jacqueline Osty – Oui, les concepteurs lumière agissent comme<br />

des traits d’union entre la maîtrise d’œuvre et les fabricants<br />

de matériel d’éclairage, surtout lorsque ceux-ci offrent la<br />

possibilité d’adapter leurs matériels ou de développer des<br />

solutions spécifiques. Prenons l’exemple de l’île Feydeau<br />

à Nantes, projet sur lequel notre agence et Technilum travaillent<br />

en ce moment. Il s’agit de la 4 e ou 5 e séquence de<br />

cet aménagement qui a une longue histoire, et la lumière<br />

constitue un lien continu. Pour moi, ce serait absurde de<br />

dire : « ici je vais marquer mon territoire et je crée mon<br />

éclairage ». Roger Narboni est intervenu il y a longtemps<br />

sur le cours des 50-Otages ; il peut donc poursuivre le récit<br />

lumière tout en inventant un éclairage avec les nouvelles<br />

technologies. À Toulouse, le plan urbain de la métropole<br />

s’articule autour de cinq grands parcs liés aux cours d’eau.<br />

La question qui se pose est la suivante : faut-il imaginer<br />

une ligne de mâts en même temps qu’est créé le design du<br />

mobilier urbain ? Ou laisser les concepteurs lumière dessiner<br />

de nouveaux supports d’éclairage indépendamment<br />

du reste du mobilier ? Ne doit-on pas réfléchir ensemble<br />

aux nouveaux mobiliers urbains ? Car c’est le début d’une<br />

“La lecture nocturne d’un projet d’aménagement<br />

permet de percevoir de manière plus simple<br />

et imaginative les éléments constitutifs du paysage ” Jacqueline Osty<br />

8 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Interview croisée<br />

“Il est essentiel de penser réparabilité<br />

et maintenabilité si nous voulons rendre<br />

pérennes les mobiliers que l’on fabrique<br />

et installe aujourd’hui” Agnès Jullian<br />

histoire qui va s’écrire sur plusieurs années pour apporter<br />

plus de nature en ville, en colonisant les rues, les places, les<br />

espaces publics. Cela mérite sans doute de rapprocher nos<br />

idées pour créer de nouvelles identités.<br />

Vous venez d’évoquer la place de la nature dans la ville. Quel impact l’évolution de<br />

l’éclairage (arrêté de 2018, biodiversité, trame noire) a-t-elle sur les aménagements<br />

urbains ?<br />

Jacqueline Osty – La question de la biodiversité est au cœur des<br />

réflexions de l’éclairage et nous devons être en mesure de<br />

proposer des éclairements qui respectent cette biodiversité<br />

mais qui répondent également aux besoins liés aux usages.<br />

Le choix de la nature du mobilier ou des niveaux d’éclairement<br />

est une question de dosage. On peut jouer sur la<br />

pénombre et les zones éclairées et faire appel à ces systèmes<br />

de détection de présence, des dispositifs très appréciables<br />

et efficaces qui évitent de suréclairer. Il faut rechercher des<br />

solutions au service des humains et qui ne détruisent pas les<br />

espèces animales et végétales.<br />

Agnès Jullian – Désormais, les fabricants proposent des luminaires<br />

non polluants, avec des températures de couleurs<br />

chaudes (2 200 K ou 3 000 K). Il est ainsi facile d’adapter<br />

nos luminaires à la faune et à la flore et d’être respectueux<br />

de l’environnement. Le lampadaire boule, qui éclairait autant<br />

le ciel que le sol, ou celui qui consommait 400 W sont<br />

remplacés ou remplaçables par des solutions efficientes et<br />

peu énergivores ! Jusqu’au plan de sobriété énergétique qui<br />

souligne les capacités de nos technologies à réaliser des économies<br />

d’énergie rapides. Pourtant, l’éclairage est encore<br />

celui qu’il faut abattre, ou en l’occurrence éteindre, parce<br />

qu’il se voit, alors que des solutions vertueuses existent depuis<br />

plus d’une dizaine d’années ! Il est temps de les mettre<br />

en œuvre. Peu de secteurs industriels ont autant progressé<br />

technologiquement.<br />

Jacqueline Osty – Le contexte actuel écologique à tous les niveaux<br />

nous oblige à revoir nos manières de concevoir. Aujourd’hui,<br />

je réfléchis au réemploi par exemple. Comment<br />

fait-on pour prendre en compte ces questions d’économies<br />

d’énergie, de ressources ? Nous avons une responsabilité<br />

totale en tant que paysagistes urbanistes. Ce qui n’empêche<br />

pas la juste appréciation d’un lieu, de ce qu’il représente, de<br />

l’espace qu’il occupe, de ses qualités, de son ambiance, de<br />

son charme, de son usage. Cela fait partie de notre perception<br />

sensible et culturelle de l’espace public. Nos concepts<br />

doivent s’inspirer ou du moins tenir compte de tous ces éléments.<br />

On parle de sobriété. Ce qui souvent laisse croire<br />

que c’est moins cher, mais on oublie que sobriété veut dire<br />

qualité ; or, chacun sait que la qualité coûte cher !<br />

Quels sont les enjeux de l’éclairage urbain de demain, selon vous ?<br />

Agnès Jullian – Il est urgent de penser réparabilité et maintenabilité<br />

si l’on veut rendre pérennes les mobiliers que l’on<br />

fabrique et que l’on installe aujourd’hui, qu’il s’agisse de<br />

lampadaires, de luminaires, ou seulement de mâts. Nos<br />

solutions ne se limitent plus aux seuls éclairages, elles admettent<br />

désormais des systèmes de gestion de l’éclairage,<br />

des caméras de surveillance, des dispositifs de recharge de<br />

véhicules, de bornes Wi-Fi, etc. Les fabricants de matériel<br />

d’éclairage savent produire des luminaires efficaces, pilotables,<br />

gradables, peu énergivores. L’éclairage représente<br />

certainement un des secteurs industriels, et là, je parle au<br />

nom du Syndicat de l’éclairage, qui a le plus évolué en<br />

termes de performance énergétique ! Rappelons que la rénovation<br />

de l’éclairage public peut générer jusqu’à 80 %<br />

d’économies et surtout offrir plus d’attractivité.<br />

Jacqueline Osty – Il nous incombe, à nous, concepteurs, d’être<br />

vigilants dans nos choix, autant en ce qui concerne les aménagements<br />

diurnes que nocturnes. C’est presque un devoir<br />

et cela nous permettra d’évoluer dans notre manière de<br />

concevoir. Le paysage constitue une sorte d’alchimie entre<br />

différents éléments qui va procurer un certain bien-être<br />

dans un espace public, un confort, une belle ambiance, un<br />

sentiment de sécurité, et qualifier un lieu et ses usages.<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 9


Lumières Actualités<br />

Citel a été créée en 1937 et<br />

participe à travers le monde à<br />

protéger les installations des surtensions<br />

transitoires notamment<br />

dues à la foudre. Chaque année,<br />

la marque conçoit, fabrique et<br />

vend plusieurs millions de parafoudres,<br />

grâce à une maîtrise des<br />

processus de normalisation et de<br />

réglementation, ainsi qu’un investissement permanent dans la R&D. Elle<br />

fabrique également ses propres composants. Élodie Moxhet, directrice<br />

marketing Citel, nous en présente les axes de développement.<br />

Citel est-elle toujours une entreprise familiale ?<br />

Élodie Moxhet – Oui, aujourd’hui, ce sont trois frères qui gèrent l’entreprise<br />

et cette emprise familiale transparaît beaucoup dans l’interaction avec<br />

les clients, qui eux-mêmes y sont très attachés. Nous fabriquons des<br />

parafoudres et notamment pour le marché de l’éclairage. Je me permets<br />

une parenthèse pour expliquer en quoi la protection contre les surtensions<br />

devient primordiale, surtout depuis l’extension des éclairages extérieurs<br />

en led. Cette technologie présente une sensibilité extrême aux surtensions<br />

transitoires créées par la foudre ou par les opérations de commutation sur<br />

le réseau AC. À cause de leur localisation très exposée, les éclairages<br />

led risquent de subir des surtensions élevées qui peuvent générer des<br />

défaillances dans les circuits d’alimentation, sur les composants led, ou<br />

des pertes d’efficacité d’éclairage. Nous avons développé, d’ailleurs,<br />

des parafoudres conjointement avec certains de nos clients, donc des<br />

produits adaptés à leurs besoins, et pas seulement en France.<br />

Citel a donc une forte présence à l’international ?<br />

Élodie Moxhet – En effet, nous réalisons 90 % de notre chiffre à l’export<br />

et avons 7 implantations dans le monde depuis les années 1980 : entre<br />

autres aux États-Unis et en Chine – où nous avons des usines et des<br />

laboratoires d’essai –, en Allemagne, etc., et la dernière en date, qui s’est<br />

Siège, usine, showroom, site web marchand :<br />

les nouveautés de Citel<br />

ouverte en 2021, à Dubaï. Dans tous ces pays, nous disposons d’équipes<br />

locales qui connaissent les besoins de leurs clients.<br />

D’ailleurs, nous avons gagné le prix de la meilleure stratégie export 2022<br />

avec le MOCI (Moniteur du commerce international).<br />

En France, vous venez tout juste de déménager de Sèvres à<br />

Paris ?<br />

Élodie Moxhet – Oui, notre siège s’est installé à Montparnasse : l’objectif<br />

est de bénéficier de bureaux plus centraux, plus accessibles, afin de<br />

recevoir nos clients et nos partenaires. Citel compte en tout une centaine<br />

de collaborateurs, avec les employés de notre usine située à Reims,<br />

qui connaît actuellement des travaux de rénovation, et y compris notre<br />

équipe d’ingénieurs qui travaille au sein de notre laboratoire d’essai qui<br />

vient d’être agrandi. Ce laboratoire est essentiel à notre activité, c’est un<br />

gage de qualité de nos gammes : nous y développons et testons tous nos<br />

produits, mais accueillons aussi nos clients qui souhaitent procéder à des<br />

tests de leurs appareils d’éclairage avec nos parafoudres.<br />

Vous venez de lancer un site web marchand. Comment<br />

fonctionne-t-il ?<br />

Élodie Moxhet – Nous avons sélectionné environ 80 références (sur les<br />

3 000 que compte notre catalogue) achetables directement sur notre site :<br />

il suffit de choisir votre produit, vous le mettez dans votre panier, vous<br />

créez un compte et vous êtes livré deux jours après. Nous avons limité les<br />

quantités à 20 pièces, car nous avons pensé qu’au-delà, il est préférable<br />

de privilégier un contact direct avec un conseiller. Ces 80 références<br />

correspondent, selon nous, aux demandes les plus courantes des<br />

installateurs : des parafoudres pour les réseaux basse tension, pour<br />

la protection photovoltaïque, et puis quelques produits concernant<br />

l’éclairage led. L’idée est née pendant le confinement, nous souhaitions à<br />

la fois faciliter les commandes et conserver un lien fort avec nos clients.<br />

C’est grâce à ce lien fort que nous sommes en mesure de développer de<br />

nouvelles gammes qui répondent vraiment à leurs besoins.<br />

Nouvelle adresse : 29, boulevard Edgar-Quinet, 75014 Paris n<br />

SERCE : les bonnes solutions<br />

pour maîtriser l’énergie<br />

La sobriété ne peut pas se réduire à une simple modération des usages<br />

de l’énergie au quotidien. Cela équivaudrait à croire et à faire croire que<br />

nos sociétés peuvent « encaisser » les crises énergétiques par le simple<br />

levier des écogestes, petits actes de « résistance ordinaire »… La sobriété<br />

énergétique est devenue un enjeu vital dans un contexte où nous devons<br />

faire face à une triple crise, économique, climatique et énergétique. Elle<br />

constitue un pilier dans la mise en place de politiques écologiques efficaces<br />

pour lutter contre le changement climatique, parmi lesquelles la<br />

gestion de l’éclairage public, l’isolation des bâtiments…<br />

40 % : c’est l’objectif de réduction de consommation d’énergie d’ici 2050.<br />

50 à 80 % : c’est la réduction de la consommation électrique grâce à<br />

l’éclairage led.<br />

L’extinction totale de l’éclairage public est un contresens<br />

énergétique et environnemental !<br />

La crise énergétique que nous connaissons rend nécessaire la mise en<br />

place d’une politique de sobriété. Les collectivités locales peuvent commencer<br />

par les gisements d’économies les plus simples, comme l’accélération<br />

du rythme de rénovation de l’éclairage public, qui représente<br />

encore le deuxième poste de<br />

consommation d’énergie des<br />

communes, après les bâtiments.<br />

Pour sensibiliser les<br />

élus, le SERCE a réalisé une<br />

vidéo, qui rappelle que rénover<br />

l’éclairage public répond non<br />

seulement à des enjeux économiques,<br />

mais également sociétaux<br />

et environnementaux : https://youtu.be/TSP_gUgd7Ck n<br />

10 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Sécurlite renforce les solutions rétrofit<br />

Depuis 1986, Sécurlite fournit des solutions d’éclairage intelligentes et<br />

durables aux architectes et bureaux d’études, ainsi qu’aux maîtres<br />

d’ouvrage tels que les bailleurs de logements collectifs, les opérateurs<br />

de transport et les collectivités. Dès sa création, l’entreprise a voulu<br />

rendre concrètes ses convictions environnementales et sociales. Sécurlite<br />

cherche constamment à adopter une démarche de progrès, à tous les<br />

niveaux de la chaîne de valeur de ses produits, de l’approvisionnement<br />

des matières jusqu’à leur recyclage ou leur deuxième vie.<br />

Ainsi, l’entreprise assoit sa démarche d’économie circulaire en concevant<br />

ses appareils pour qu’ils soient évolutifs et réparables. Cette démarche<br />

est renforcée par les solutions Rétrofit qui permettent de transformer les<br />

luminaires Sécurlite existants et les faire évoluer vers la technologie led et<br />

de réparer les luminaires en remplaçant les composants par des pièces<br />

similaires pour prolonger leur durée de vie.<br />

Les équipes de Sécurlite, après avoir reçu les numéros d’identification<br />

du luminaire qui en assurent la traçabilité, déterminent la bonne version<br />

de pièce détachée à approvisionner et indiquent les instructions<br />

indispensables pour une mise en œuvre optimale et sécurisée.<br />

Il est simple et facile de passer à la technologie led en utilisant des platines<br />

led de substitution pour les appareils fluorescents existants, notamment<br />

avec les luminaires à platine débrochable ou avec une platine led et son<br />

Lumières Actualités<br />

kit de raccordement, si l’appareil<br />

n’est pas équipé d’une platine<br />

débrochable d’origine. Il est<br />

également aisé de remplacer par<br />

exemple les diffuseurs anciens<br />

par des diffuseurs haute efficacité, dernière génération, permettant de<br />

gagner jusqu’à 15 % de flux supplémentaire. n<br />

Osram a reçu le prix LpS Digital<br />

pour DALI PRO 2 IoT<br />

DALI PRO 2 IoT est la<br />

technologie de contrôle<br />

LMS innovante pour l’ère<br />

de l’IoT. Certifiée DALI-2 et<br />

dotée d’un contrôleur pour<br />

deux lignes DALI ainsi que<br />

d’une passerelle intégrée, elle<br />

répond à toutes les exigences<br />

actuelles en matière de<br />

gestion professionnelle et<br />

efficace de l’éclairage. Grâce<br />

à son interface utilisateur graphique basée sur un navigateur, la mise en<br />

service du système est aussi rapide et facile que jamais. n<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 11


Lumières Actualités<br />

Prix ACEtylène 2022<br />

L<br />

es<br />

prix de l’ACEtylène, créés par l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes récompensent des concepteurs lumière indépendants pour<br />

des réalisations pérennes mises en service depuis le 1 er septembre 2020.<br />

Prix de la conception lumière intérieure d’un établissement<br />

public : 8’18’’, Georges Berne, Emmanuelle Sébie,<br />

Julien Caquineau<br />

Quadrilatère Richelieu BNF, Paris<br />

Maîtrise d’ouvrage : OPPIC - Maîtrise d’œuvre<br />

Architectes : atelier Bruno Gaudin - Jean-François Lagneau.<br />

« Le Quadrilatère Richelieu, site historique de la Bibliothèque nationale de France,<br />

a fait l’objet depuis 2010 d’un projet global de rénovation. La mission avait<br />

pour but de résoudre de nombreux problèmes liés à l’ancienneté de l’édifice, à<br />

l’obsolescence des installations techniques et de sécurité, aux conditions<br />

d’accueil du public, aux nouvelles normes d’accessibilité ou encore à celles de<br />

travail et de conservation des collections. L’équipe de concepteurs lumière a<br />

mené une réflexion autour de nouveaux usages dans des lieux existants rénovés,<br />

une réinterprétation de l’histoire lumière des espaces classés ou inscrits, et<br />

la création de gestes uniques pour des lieux prestigieux. Ces pièces uniques,<br />

spécifiquement dessinées pour le projet, ont été dictées par le désir de redonner<br />

de l’éclat et du sens aux espaces, au regard de leur typologie, leur histoire, leur rythme, en apportant toute l’attention nécessaire aux usages et au<br />

confort des utilisateurs. »<br />

© Takuji Shimmura<br />

Prix de la conception lumière intérieure d’un client privé :<br />

agence Ponctuelle, Annabelle Fulop<br />

Usine D-LAB, Saint-Bonnet-de-Rochefort (03)<br />

Architectes : Nelson Wilmotte Architectes et Studio Luisa Scotti.<br />

« Dans un souci de maîtrise de la consommation, l’éclairage artificiel s’ajuste<br />

à l’apport de lumière du jour. La lumière s’intègre comme décoration dans les<br />

espaces visités où des lignes lumineuses sont intégrées et cachées, tout en<br />

soulignant l’architecture. L’éclairage du hall d’entrée est réglé pour assurer un<br />

niveau de 100 lux à la tombée de la nuit, met en œuvre des suspensions au design<br />

simple dans le plafond métallique avec une utilisation de faisceaux variés pour<br />

obtenir un éclairage uniforme malgré les différences de hauteurs sous plafond.<br />

Dans les mezzanines, les suspensions rectangulaires sont à la fois éclairantes<br />

et éléments architecturaux à part entière. Des encastrés de plafond très basse<br />

luminance offrent un confort optimal dans les bureaux. L’open space est éclairé par<br />

des suspensions à vasque microprismatique pour un UGR


Lumières Actualités<br />

© Studio Illumina<br />

Prix Patrimoine bâti : Studio Illumina, Adriano Caputo<br />

Citerne Basilique « Yerebatan Sarnici » à Istanbul (Turquie)<br />

« La citerne enfouie sous terre se situe non loin de Sainte-Sophie et du Palais impérial,<br />

et alimentait les jardins des palais ottomans. Elle est divisée en 12 travées formées de<br />

28 supports chacune ; et compte donc 336 colonnes. Cet ouvrage hydraulique a été<br />

restauré avec l’aménagement de nouveaux parcours de visite qui comprenait également un<br />

projet d’éclairage où 750 appareils d’éclairage ont été utilisés. Un seul projecteur à faisceau<br />

elliptique de couleur blanche (2 700 K) éclaire chaque colonne par le bas. L’abaissement<br />

progressif des niveaux de luminosité procure une expérience plus personnelle du lieu. À un<br />

moment du parcours, la lumière des colonnes révèle, en l’effleurant, la surface irrégulière<br />

des pavements d’origine et les bases de toutes les colonnes. Au-dessus, seule une faible<br />

lumière réfléchie atteint les voûtes. »<br />

Prix de la jeune conception lumière : Agence BEE Lux, Bruno Djiane<br />

Pinède du domaine de Manville, les Baux-de-Provence (13)<br />

« Ma conception ne visait pas à éclairer la totalité de la pinède, mais à “peindre” en lumière<br />

certains sujets pour créer ce tableau composé de lumière, de pénombre et d’obscurité.<br />

Pour l’éclairage de l’escalier, j’ai utilisé des petits projecteurs PAR 16 déplaçables afin de<br />

permettre le réemploi ultérieur puisque la zone sera amenée à être réaménagée d’ici 2 à<br />

3 ans. Pour l’éclairage des arbres et l’ambiance générale de la pinède, j’ai utilisé des<br />

projecteurs 56 W 117 lm/W en température de couleur 3 000 K. »<br />

© BEE Lux<br />

© Agence Radiance 35<br />

Prix petit budget : Radiance 35, Raphaël Girouard<br />

ORGANuGAMME, Renens (Suisse)<br />

« Tout l’enjeu du projet d’éclairage de l’œuvre a été de trouver la position la plus juste<br />

du support unique des éclairages qui permettrait de respecter, et peut-être même<br />

de transcender, à la fois sa qualité plastique et métaphorique. Éclairer au mieux,<br />

mais avec la retenue du conteur, pour ne pas surenchérir un récit déjà riche. Éclairer<br />

pourtant, avec intention, pour proposer une version nocturne vivante, voire vibrante,<br />

de l’œuvre. »<br />

Coût de cœur du jury : Agence ON, Myriam Laval et Vincent Thiesson<br />

Front de mer de Calais (62)<br />

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Calais - Architecte : Face B - Paysagiste : Base<br />

Programmation : Soliled.<br />

« Un parti pris de laisser la mer et la plage dans l’obscurité, tandis que les promenades, les aires<br />

de jeux, les espaces récréatifs sont éclairés d’une lumière chaude qui enveloppe l’ensemble des<br />

usages avec quelques rehauts sur le skate park. La gamme Flambeaux, dont une version de<br />

12,50 m de hauteur, est un signal fort sur le front de mer. Pour résister aux agressions climatiques<br />

et environnementales, les matériaux utilisés devaient être robustes et pérennes, conformément au<br />

cahier des charges qui imposait des critères de conception spécifiques (pas d’entrée de sable, offrir<br />

des garanties sur la peinture, etc.). »<br />

© Philippe Turpin<br />

Les lauréats ont reçu un trophée « objet lumière » offert par les fabricants partenaires :<br />

-Ambiance Lumière, pour le prix de la conception lumière intérieure d’un établissement public ;<br />

-Xal, pour le prix conception lumière intérieure d’un client privé ;<br />

- LEC, pour le prix conception lumière extérieure ;<br />

- Eclatec, pour le prix du patrimoine bâti ;<br />

- Sunlux, pour le prix de la jeune conception lumière ;<br />

- Lumenscia, pour le prix « petit budget ».<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 13


Lumières Actualités<br />

Vincent Thiesson, agence ON,<br />

nouveau président de l’ACE<br />

Le Conseil d’administration de l’Association<br />

des concepteurs lumière et<br />

éclairagistes vient de nommer son nouveau<br />

président : Vincent Thiesson, ON.<br />

Vincent Thiesson, architecte de formation<br />

(École nationale supérieure d’architecture<br />

de Paris-Belleville), fait ses débuts<br />

à l’agence de conception lumière<br />

Concepto, et devient chef de projet.<br />

Après sept ans, il fonde en 2003 sa<br />

propre agence, ON, à Paris. L’agence<br />

ON réunit 14 salariés aux profils complémentaires<br />

: urbanistes, architectes,<br />

ingénieurs et designers constituent des équipes ad hoc, en fonction de la<br />

nature et de la complexité des projets. Depuis 2003, l’agence ON appréhende<br />

la dimension nocturne de lieux et d’espaces d’une grande variété.<br />

Au cœur de cette réflexion, le sens et la valeur des usages nocturnes sont<br />

réinterrogés au regard des enjeux urbains et environnementaux.<br />

L’ACE vient de fêter ses 25 ans, comment fonctionne<br />

l’association aujourd’hui ?<br />

Vincent Thiesson – Notre objectif reste la promotion du métier de<br />

concepteur lumière et du matériau lumière comme un des fondamentaux<br />

de la construction des villes, des espaces publics et de la création des<br />

ambiances intérieures. Nos actions commencent par intégrer, au sein de<br />

nos projets, des enjeux actuels de la mise en lumière et de les mettre au<br />

centre de nos débats. Par exemple, les Rencards de l’ACE, qui se sont<br />

déroulés à Metz, ont abordé des sujets aussi divers que transversaux<br />

tels que : le surcyclage, le rétrofit, le recyclage, le réemploi. Ces éléments<br />

permettent à notre métier de concepteur lumière de participer à des<br />

réflexions beaucoup plus larges. Par exemple, en ce qui concerne les<br />

enjeux environnementaux, comment nous, concepteurs lumière, pouvons<br />

apporter notre pierre à l’édifice, et inversement, comment d’autres acteurs<br />

peuvent nous accompagner ?<br />

Ce qui veut dire que vous faites appel à d’autres<br />

compétences lors d’un projet ?<br />

Vincent Thiesson – Nous évoluons dans un contexte qui, par définition,<br />

touche à de nombreux domaines : l’architecture, l’urbanisme, le paysage,<br />

la consommation énergétique, la biodiversité, etc. Ainsi, nous allons<br />

rechercher parmi les autres spécialistes ceux qui vont nourrir notre propre<br />

réflexion. Nous faisons tous partie d’un seul et même écosystème. Par<br />

exemple, on parle autant aujourd’hui de schéma directeur d’aménagement<br />

lumière que de trame noire associée directement au projet. Ces échanges<br />

nous permettent de voir comment rendre compatibles vie urbaine et<br />

lumière de qualité, tout en tenant compte des enjeux environnementaux.<br />

Le concepteur lumière s’adresse souvent aux villes, aux paysagistes,<br />

aux écologues qui sont confrontés aux mêmes problématiques ; ce qui<br />

nous conduit à réfléchir ensemble pour trouver des solutions. La crise<br />

énergétique et les débats autour de la sobriété ont permis de nous faire<br />

mieux entendre, à la fois par les politiques et par le grand public, qui ont<br />

pris conscience de ces enjeux. Notre profession a la capacité d’apporter<br />

les bonnes réponses et de la faire savoir encore davantage. Nous<br />

nous efforçons de concilier des besoins qui peuvent être antagonistes,<br />

tout en restant dans le domaine de l’inventivité, en invitant d’autres<br />

professionnels comme c’était le cas lors des Rencards de Metz en février<br />

dernier, sous l’impulsion de Virginie Nicolas et Nawel Dehouche. Cela<br />

redonne une dynamique à notre association, à notre métier, et ouvre le<br />

dialogue, notamment avec les maîtres d’ouvrage que nous sensibilisons<br />

à l’environnement nocturne.<br />

Comment cette ouverture se traduit-elle ?<br />

Vincent Thiesson – L’ACE agit à plusieurs niveaux. Nous allons publier,<br />

en <strong>2023</strong>, aux Éditions du Moniteur, un livre collectif sur la biodiversité et la<br />

lumière ; nous participons à des conférences lors de salons, par exemple<br />

les Focales à Lyon, Materials and Light et Innopolis à Paris. Nous devons<br />

nous ouvrir à d’autres salons ou nous intégrer aux réseaux d’autres<br />

professionnels. Nous échangeons avec des écologues, des services<br />

techniques, des architectes, des urbanistes qui, de plus en plus souvent,<br />

intègrent le volet nocturne à leurs projets. Notre intention est également<br />

d’aller au-delà des frontières, et de nous rapprocher de LUCI par exemple.<br />

Nous faisons souvent face à des contradictions, surtout en éclairage<br />

extérieur, où il n’est pas toujours évident de travailler à la fois dans le respect<br />

des normes et de la biodiversité. Non seulement cela fait partie de notre<br />

métier mais aussi du rôle de l’ACE d’expliquer, de faire entendre la voix du<br />

bon sens, de continuer à participer au futur de nos paysages nocturnes.<br />

Les premiers concepteurs lumière ont aujourd’hui 35 ans de<br />

pratique. Comment l’ACE fait-elle le lien avec la jeune génération ?<br />

Vincent Thiesson – La pandémie nous a tous contraints à faire davantage<br />

appel à Internet. Dans ce contexte, et pour répondre à un besoin, l’ACE a<br />

mis en place une série de webinars et de formations courtes en ligne à leur<br />

intention. Les adhérents sont prévenus par mail et peuvent s’inscrire via un<br />

lien dédié. Ces conférences ne se substituent pas à de vraies formations<br />

en éclairage, qui existent à plusieurs niveaux et qui donnent parfois lieu à<br />

un certificat. Nous souhaitons également multiplier les partenariats avec<br />

les écoles et organismes de formation. Nous sommes des spécialistes,<br />

dotés d’un vrai savoir-faire, d’une expertise, et nous pouvons apporter<br />

des réponses ! L’ACE doit garder cette ouverture à tout l’écosystème que<br />

j’évoquais et dont elle fait partie, et continuer à sensibiliser les donneurs<br />

d’ordre à la conception lumière. n<br />

Bureau de l’ACE<br />

Président : Vincent Thiesson (agence ON)<br />

Vice-présidente : Virginie Nicolas (Concepto)<br />

Trésorière : Soizick Bihen (agence Soizick Bihen)<br />

Secrétaire : Nawel Dehouche (CPLD Cosil Peutz)<br />

Membres du conseil d’administration<br />

Caterina Colle, Akari-Lisa Ishii (Agence I.C.O.N.), Timothé Toury<br />

ACE administration :<br />

Vinca Guezennec : 06 98 68 53 39 / 02 33 94 48 61<br />

14 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Actualités<br />

Boris Ravignon est nommé<br />

président-directeur général<br />

de l’Ademe<br />

Le 22 décembre dernier, le Conseil<br />

des ministres a nommé Boris<br />

Ravignon, maire de Charleville-<br />

Mézières, au poste de PDG de<br />

l’Ademe. Il succède ainsi à Arnaud<br />

Leroy. Boris Ravignon, 47 ans, est<br />

diplômé de l’ESSEC (1998) et de l’ENA<br />

(2002). Il débute sa carrière en tant<br />

qu’inspecteur des finances. En 2005,<br />

il devient conseiller technique « études<br />

et prospective » auprès du ministre<br />

de l’Intérieur. Il rejoint, en 2008, le<br />

cabinet du président de la République,<br />

où il est chargé du développement<br />

durable, des transports et de l’aménagement du territoire. Il participera<br />

notamment au Grenelle de l’environnement. Engagé dans la vie politique<br />

ardennaise, il est élu, en 2014, maire de Charleville-Mézières et devient<br />

également président d’Ardenne Métropole. Il a été réélu en 2020. En<br />

juillet 2021, il est élu vice-président de la région Grand Est, en charge de<br />

l’Économie, de la commande publique et des fonds européens, mandat<br />

dont il démissionnera début <strong>2023</strong> en raison de sa nomination en tant que<br />

président de l’Ademe. n<br />

QCM Éclairage artificiel<br />

du dispositif REX<br />

Bâtiments performants<br />

Conçu à destination des formateurs, étudiants et acteurs professionnels<br />

de la construction durable et de la rénovation énergétique des<br />

bâtiments, le Dispositif REX BP est un outil de pointe pour maîtriser<br />

toutes les bonnes pratiques. Il met à disposition des documents QCM<br />

dans divers domaines.<br />

Cet exercice sous forme de questions/réponses permet de tester ses<br />

connaissances et peut être utilisé pour valider des acquis à l’issue d’une<br />

formation. Il reprend les notions essentielles à connaître sur la thématique<br />

concernée. Les réponses apportées sont détaillées, voire illustrées dans<br />

certains cas, et des références sont proposées.<br />

Exemple « QCM Éclairage artificiel » :<br />

Sur la fiche technique d’une source lumineuse LED, que veut dire L80B10<br />

pour 50 000 h ? * 1 point<br />

• Après 50 000 heures, 80 % des luminaires ont un flux inférieur à 10 %<br />

du flux d’origine.<br />

• Après 50 000 heures, 20 % des luminaires ont un flux inférieur à 10 %<br />

du flux d’origine.<br />

• Après 50 000 heures, 10 % des luminaires ont un flux inférieur à 80 %<br />

du flux d’origine.<br />

Le QCM est disponible en téléchargement sur le site : www.dispositifrexbp.com/ressources,<br />

onglet Ressources pédagogiques, en deux<br />

versions : « Questions seules » et « Corrections ». n<br />

Tridonic obtient la médaille<br />

d’argent EcoVadis<br />

En janvier <strong>2023</strong>, Tridonic s’est vu décerner la médaille d’argent en<br />

récompense de son excellent score dans le domaine de la durabilité. La<br />

société rejoint ainsi les rangs des 25 premiers pour cent dans le classement<br />

d’EcoVadis, qui compte plus de 100 000 entreprises à travers le monde. Fort<br />

de son score de 68/100, Tridonic domine largement le secteur, notamment<br />

dans le domaine environnemental, où la note atteinte est de 90 points. Le<br />

classement général place ainsi Tridonic dans les quatre premiers pour cent<br />

des entreprises de l’industrie de l’éclairage. EcoVadis est une agence de<br />

notation d’envergure internationale qui évalue le niveau de durabilité des<br />

entreprises dans plus de 175 pays. Ses critères de notation se basent sur les<br />

performances des entreprises dans les domaines suivants : environnement,<br />

social et droits humains, achats responsables et éthique. n<br />

Le fonds vert pour accélérer<br />

la transition écologique dans<br />

les territoires<br />

Annoncé par la Première ministre,<br />

Élisabeth Borne, le 27 août 2022,<br />

le fonds d’accélération de la transition<br />

écologique dans les territoires, aussi<br />

appelé « fonds vert », est doté de<br />

2 milliards d’euros afin d’aider, dès<br />

<strong>2023</strong>, les collectivités territoriales<br />

et leurs partenaires à accélérer leur<br />

transition écologique. Inscrit dans la loi<br />

de finances <strong>2023</strong> et coordonné par la<br />

Direction générale de l’aménagement,<br />

du logement et de la nature (DGALN),<br />

en qualité de responsable de<br />

programme, ce fonds doit permettre<br />

le déploiement d’actions territoriales,<br />

sous la responsabilité des préfets.<br />

Un guide a été édité par le ministère de la Transition écologique et de<br />

la Cohésion des territoires, à l’intention des décideurs locaux. Plusieurs<br />

pages sont consacrées à la rénovation des parcs de luminaires d’éclairage<br />

public. En France, l’énergie consommée par l’éclairage public représente :<br />

- 41 % des consommations d’électricité des collectivités territoriales,<br />

- 16 % de leurs consommations, toutes énergies confondues,<br />

- 37 % de leur facture d’électricité.<br />

Le parc de luminaires est ancien, les leds ne représentent que 10 % des<br />

9,5 millions de points lumineux de l’éclairage public et le taux de<br />

remplacement des équipements n’est que de 3 % par an, alors que les<br />

enjeux sont multiples : économies d’électricité, santé, biodiversité.<br />

Le fonds vert a pour objectif de faire passer le taux de remplacement des<br />

équipements d’éclairage extérieur public à 10 % par an, sans attendre<br />

l’obsolescence totale du parc. Une rénovation de l’ensemble des parcs<br />

anciens, associant extinction, diminution de la puissance et du nombre de<br />

points lumineux, amènerait à diviser par deux la consommation électrique<br />

pour l’éclairage public (soit un potentiel d’économie de 2,8 TWh).<br />

La demande d’aide et le suivi de l’instruction du dossier s’effectueront sur<br />

l’outil « Démarches simplifiées, via la plateforme Aides-Territoires ».<br />

Pour en savoir plus : www.ecologie.gouv.fr/fonds-vert n<br />

16 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Actualités<br />

Le Syndicat de l’éclairage<br />

publie un guide sur<br />

l’éclairage solaire<br />

Jusqu’ici relativement nouveau<br />

dans nos territoires, l’éclairage<br />

public solaire interroge souvent :<br />

au vu des heures d’ensoleillement<br />

en France métropolitaine, peut-on<br />

installer de l’éclairage public solaire ?<br />

Le solaire a le vent en poupe sur le<br />

marché de l’éclairage et ce n’est pas<br />

un hasard. En effet, c’est un secteur<br />

industriel qui a bénéficié de bonds<br />

technologiques importants ces<br />

dernières années.<br />

Par ailleurs, sa crédibilité croissante<br />

s’appuie sur des innovations réelles<br />

qui bénéficient aux utilisateurs finaux.<br />

Aussi, dans un monde confronté à<br />

d’importantes tensions économiques et environnementales, on peut<br />

installer de l’éclairage public solaire, qui est profitable à tous.<br />

Équipé d’une batterie de stockage qui se charge le jour par la<br />

production d’énergie d’un panneau solaire photovoltaïque,<br />

l’éclairage solaire est autonome, c’est-à-dire indépendant du<br />

réseau électrique.<br />

Surtout, l’éclairage solaire, c’est d’abord de l’éclairage !<br />

Concernant les applications, l’éclairage solaire est loin de se laisser<br />

réduire aux seuls marchés de l’éclairage public. Éclairage architectural,<br />

illuminations, signalétique, balisage, façades : les occasions de mettre<br />

en lumière en s’appuyant sur des solutions intelligentes, durables et<br />

économes ne manquent pas. Pour un projet lumière, le solaire se justifie<br />

aujourd’hui sur plusieurs configurations et pour plusieurs raisons.<br />

Pourquoi éclairer en solaire autonome ?<br />

• Pour dépasser les contraintes de génie civil, de raccordement et de<br />

câblage. Une installation simple, rapide et économique, qui préserve<br />

l’environnement local, et qui permet de se prémunir des vols de câbles.<br />

• Pour limiter les impacts financiers et environnementaux dus au<br />

fonctionnement du produit autonome. Il n’y a plus de surprise sur la<br />

facture d’énergie.<br />

• Pour s’inscrire dans une démarche d’éclairage juste et raisonné.<br />

L’éclairage solaire autonome permet d’éclairer « où il faut, comme il<br />

faut, quand il faut ».<br />

• Pour valoriser la dimension<br />

environnementale d’un projet.<br />

De ce fait, le progrès technologique<br />

se met au service du<br />

développement durable. n<br />

Le guide de 6 pages est téléchargeable<br />

sur le site du Syndicat<br />

de l’éclairage :<br />

www.syndicat-eclairage.com<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 17


Lumières Entretien<br />

Soizick BIHEN<br />

Conceptrice lumière<br />

Agence Soizick Bihen<br />

© DR<br />

La lumière en partage<br />

Depuis plus de trente ans, Soizick Bihen fait plus que concevoir des mises<br />

en lumière pour des espaces intérieurs ou extérieurs. Elle les explore, les<br />

renouvelle et par-dessus tout, les partage.<br />

Parcours• • •<br />

Dès sa sortie de l’école Camondo en<br />

1990, Soizick Bihen s’est orientée<br />

vers l’éclairage. Elle a appris le métier<br />

d’éclairagiste-concepteur lumière durant<br />

quatorze ans dans deux bureaux d’études<br />

spécialisés, Light Cibles et Aartill, lui<br />

permettant de se frotter à tous les types de<br />

projets de conception lumière, en France<br />

comme à l’étranger, intérieurs et extérieurs.<br />

En 2007, Soizick Bihen crée sa propre<br />

agence. Elle propose à ses clients, privés<br />

ou institutionnels, son regard et ses<br />

approches spécifiques pour concevoir des<br />

projets de mise en lumière et d’illumination<br />

intégrant à la fois ses connaissances<br />

techniques indispensables pour un<br />

tel métier, et sa sensibilité spécifique<br />

d’architecte d’intérieur. Soizick Bihen est<br />

également enseignante à l’école Camondo.<br />

Comment a commencé l’activité de l’agence<br />

Soizick Bihen ?<br />

J’ai tout d’abord travaillé, en indépendante,<br />

sur de nombreux petits projets extérieurs. Puis<br />

j’ai croisé le chemin de l’équipe de l’Atelier de<br />

l’Île, dirigé par Marc Quelen, qui avait ouvert<br />

en 1999 un deuxième pôle architecture et<br />

paysage dans le Grand Ouest (Brest et région).<br />

Nous avons répondu ensemble à plusieurs<br />

concours, puis en 2014, nous avons gagné<br />

l’appel d’offres pour l’aménagement urbain de<br />

trois stations de métro de la ville de Rennes,<br />

réalisation qui vient d’être livrée, d’ailleurs !<br />

Mais le premier projet qui a marqué mon travail<br />

en tant qu’indépendante est celui, en extérieur,<br />

de la tour Solidor du musée des Cap-Horniers<br />

à Saint-Malo avec les ruines d’une cathédrale<br />

romaine. L’idée était de souligner discrètement<br />

cette tour qui se voit depuis Dinard. La difficulté<br />

consistait à mettre en lumière le monument<br />

sans ostentation, avec une lumière la plus douce<br />

possible. Ensuite, j’ai travaillé sur l’éclairage<br />

intérieur du restaurant d’Olivier Roellinger,<br />

à Cancale. Les propriétaires avaient acheté<br />

un grand lustre aux Puces de Saint-Ouen et<br />

souhaitaient partir de cet objet à la fois décoratif<br />

et lumineux pour élaborer l’éclairage de la salle<br />

à manger. J’ai joué sur des petits projecteurs<br />

halogènes qui donnaient l’illusion que la lumière<br />

provenait du lustre lui-même. Ce n’était pas<br />

encore l’époque de la led et lorsque celle-ci<br />

a été disponible et de qualité, mes concepts<br />

lumière ont évolué vers plus de mouvement et<br />

d’éclairage dynamique.<br />

La led a donc modifié votre approche du projet<br />

d’éclairage ?<br />

Disons qu’elle a rendu possibles des scénarios<br />

inimaginables, ou du moins difficilement<br />

réalisables, auparavant. Je me souviens d’un<br />

projet concernant une salle de concert, le Silex,<br />

à Auxerre, où j’avais pu créer un concept qui<br />

associait les changements de couleur au rythme<br />

de la musique, le tout piloté à partir d’une<br />

même console. Ces jeux de lumière permettent<br />

de raconter une autre histoire, c’est en cela<br />

que la led a complètement changé ma façon<br />

d’aborder la conception lumière.<br />

En extérieur, la lumière transmet un message,<br />

elle sert de repère dans la ville. Récemment,<br />

18 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Entretien<br />

j’ai éclairé la place de la Liberté, à Brest, qui vient d’être<br />

réaménagée par l’Atelier de l’Île. Marc Quelen a élargi les<br />

terrasses en créant un lien avec la partie basse de la place<br />

et en rééquilibrant les usages et les flux. Dans ce contexte,<br />

il m’a donné carte blanche pour redonner vie à ces espaces<br />

délaissés par les Brestois et devenus lieux de trafics illicites.<br />

J’ai opté pour une lumière douce et presque intimiste qui<br />

fait appel à des changements de couleur dynamiques. Il ne<br />

s’agissait pas tant de théâtraliser les cheminements, passage<br />

sous voirie compris, que d’apporter davantage de convivialité<br />

et d’inviter les usagers à se réapproprier la place. Nous<br />

avons mis en œuvre des scénarios basés sur les rythmes des<br />

saisons, des week-ends et de la nuit, avec des variations<br />

d’intensité, de couleurs selon l’occupation des lieux. Il y a<br />

une dizaine d’années, j’ai éclairé un centre commercial à<br />

Éragny en travaillant sur les transparences et en créant une<br />

mise en lumière discrète de la façade, ce qui n’était pas dans<br />

les habitudes à cette époque-là où on avait plutôt tendance<br />

à mettre l’accent sur l’effet lumineux, même en intérieur. Au<br />

fil des années, les maîtres d’ouvrage se sont rendu compte<br />

de l’importance de la lumière pour le confort et le bien-être<br />

des usagers, plus que de la quantité de lux ! Cette prise de<br />

conscience se généralise et les municipalités optent pour<br />

des lumières sobres et respectueuses de l’environnement. Le<br />

projet des « Dix petites cités de caractère », initié par Roger<br />

Narboni, Concepto, en est une belle illustration.<br />

Quelle a été votre intervention dans ce projet ?<br />

En 2018, le département des Deux-Sèvres a souhaité<br />

prolonger l’attractivité touristique du territoire sur le temps<br />

nocturne et proposer aux visiteurs une expérience nouvelle.<br />

Tout d’abord, une signature globale a été imaginée par<br />

l’agence Concepto pour l’ensemble des dix communes : allier<br />

patrimoine et nature grâce à la lumière. Aujourd’hui, nous<br />

sommes plusieurs concepteurs lumière à accompagner ces<br />

villes. Le principe est simple : un éclairage de l’église en blanc<br />

chaud et des projections de végétation au sol. Pour ma part,<br />

j’ai gagné l’appel d’offres de la ville de Coulon, surnommée<br />

la Venise verte, dotée d’embarcadères d’où partent les<br />

nombreuses barques pour la visite des marais poitevins. Nous<br />

avons travaillé en étroite collaboration avec la commune de<br />

Coulon afin d’élaborer les tableaux des images projetées de la<br />

faune et la flore du Marais. Ces études à quatre mains ne sont<br />

pas pour me déplaire car elles permettent d’échanger et de<br />

faire preuve de plus de créativité.<br />

Je travaille en ce moment sur un projet commencé par<br />

Stéphane Servant, qui souhaite se consacrer à une autre<br />

activité que la conception lumière, et qui concerne la ville du<br />

Quesnoy, dans le Nord. L’objectif est d’instaurer une charte<br />

lumière pour assurer une zone préservée dite « clair de lune »<br />

sur la ceinture de fortifications. M’inspirant fortement de ce<br />

que Stéphane Servant a déjà imaginé, je poursuis l’étude en<br />

m’appuyant sur les esquisses de départ. C’est aussi un moyen<br />

de se remettre en question, d’être plus inventive. C’est un peu<br />

ce que je fais lorsque je suis en face de mes élèves !<br />

Vous parlez des élèves de l’école Camondo, où vous enseignez ?<br />

Oui, l’école propose des cours d’éclairage depuis sept ou<br />

huit ans et j’ai pris la suite de Philippe Almon depuis un an.<br />

Le fait de transmettre ce savoir me paraît très intéressant, et<br />

surtout de constater la sensibilité des jeunes aux ambiances<br />

lumineuses sobres et douces. Nous abordons aussi l’éclairage<br />

extérieur et je vais organiser des promenades nocturnes avec<br />

eux afin de les mettre concrètement en contact avec la lumière,<br />

si j’ose dire, de leur permettre de porter un autre regard sur<br />

le rôle de la lumière dans les espaces publics. J’interviens<br />

également à l’école de Condé, à Paris,, avec toujours à<br />

l’esprit d’expliquer et de démontrer comment la lumière<br />

artificielle peut accompagner les architectures intérieures ou<br />

les aménagements urbains. Et l’échange, qu’il soit avec des<br />

étudiants ou des professionnels, est toujours très constructif.<br />

Vous avez d’ailleurs rejoint l’ACE et l’association des<br />

concepteurs lumière sans frontières (LSF) récemment ?<br />

Oui, je manquais de temps jusqu’à maintenant, car il<br />

faut savoir s’investir lorsqu’on adhère à des organismes<br />

professionnels. Je trouve passionnant et très stimulant de<br />

réfléchir ensemble à notre métier et, encore une fois, de<br />

transmettre à la deuxième, voire la troisième, génération.<br />

Je fais même partie du bureau de l’ACE depuis l’assemblée<br />

générale de février dernier. La préparation et l’organisation<br />

des conférences des Rencards de l’ACEtylène ont été très<br />

enrichissantes.<br />

Quant à LSF, association à but humanitaire créée en 2007,<br />

elle réunit une cinquantaine de bénévoles issus de la filière<br />

éclairage qui s’efforcent de transférer un savoir-faire dans le<br />

respect des cultures locales. Nous avons notamment travaillé<br />

à plusieurs sur la Maison d’Adrien, lieu d’accueil dans le sud<br />

de la France pour les parents d’enfants malades. n<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

Tour Solidor à Saint-Malo Salle Silex à Auxerre Petite cité de caractère : Coulon dans les Deux-Sèvres<br />

© Soizick Bihen © Soizick Bihen © Soizick Bihen<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 19


Lumières Projets<br />

Place Danton, Le Havre.<br />

Maîtrise d’ouvrage : Ville du Havre<br />

Maîtrise d’œuvre : Urbaniste : Agence<br />

Panerai & Associés<br />

Paysagiste : Signes<br />

Conception lumière : Akari-Lisa Ishii,<br />

I.C.O.N.<br />

BET VRD : Infraservices<br />

Solutions d’éclairage : Comatelec, Philips,<br />

Technilum<br />

Une respiration végétale en centre-ville.<br />

MÉTAMORPHOSE DU<br />

QUARTIER DANTON AU HAVRE<br />

Le projet de réaménagement urbain Danton répond à plusieurs objectifs :<br />

améliorer le cadre de vie et environnemental – jardins, place publique,<br />

réhabilitation des usages –, renforcer le lien social, créer de nouveaux<br />

logements et équipements. L’agence de conception lumière I.C.O.N. a été<br />

choisie pour accompagner en lumières douces et ludiques l’embellissement<br />

de la place.<br />

© Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.<br />

© Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.<br />

Le quartier Danton, situé à proximité de la<br />

gare du Havre, bénéficie d’un emplacement<br />

stratégique dans le cœur métropolitain. La<br />

démolition de la maison d’arrêt en 2011 a libéré<br />

un terrain conséquent et a permis de proposer<br />

un projet de requalification urbaine ambitieux et<br />

concerté avec les habitants du quartier.<br />

La démarche de projet se combine à différentes<br />

échelles et établit une charte de typologies<br />

d’espaces publics : les rues, les squares, l’espace<br />

public central Danton, l’emprise de l’ancienne<br />

prison sur laquelle est aménagé un vaste<br />

parc urbain.<br />

Un équipement socioculturel et sportif, le pôle<br />

Simone-Veil, a été érigé en lieu et place de l’ancienne<br />

prison : à la fois gymnase, bibliothèque,<br />

atelier numérique ou de cuisine et lieu de rencontre<br />

entre les habitants. Signé de K Architectures,<br />

le bâtiment comprend, sur trois niveaux<br />

et une surface totale de 4 400 m², un plateau<br />

multisport avec tribune, un mur d’escalade, des<br />

salles d’activités et un espace modulable, un<br />

relais lecture, des postes informatiques en accès<br />

libre, et peut accueillir des animations de diverses<br />

associations.<br />

Cheminements et salons urbains<br />

Dans ce contexte, le réaménagement du quartier<br />

Danton devait se doter d’une mise en lumière<br />

adaptée aux différents usages. « En plus d’assurer<br />

la sécurité des piétons, de hiérarchiser les espaces<br />

et d’indiquer l’identité visuelle de la ville, explique<br />

20 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Projets<br />

© Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.<br />

L’éclairage de la place tient compte du<br />

confort des usagers et des enjeux énergétiques.<br />

t<br />

Les mâts de 12 m de haut disposés sur<br />

la place ont été développés sur mesure par<br />

Technilum. La contre-allée est éclairée par des<br />

luminaires Philips disposés sur des mâts de 9 m<br />

de Comatelec.<br />

t<br />

© Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.<br />

Akari-Lisa Ishii, conceptrice lumière, I.C.O.N.,<br />

l’éclairage prend en compte le confort des usagers<br />

et les enjeux environnementaux dans un contexte<br />

de sobriété énergétique. » La place, entièrement<br />

végétalisée, est sillonnée de cheminements piétons<br />

qui relient la gare au centre-ville. Elle est ponctuée<br />

d’aires de jeux pour les tout-petits et d’espaces de<br />

repos et de détente pour les plus grands.<br />

« Nous souhaitions conserver à cet espace micirculation,<br />

mi-parc, cette respiration végétale<br />

au cœur de la ville et ne pas encombrer le sol<br />

des déambulations de matériel d’éclairage, poursuit<br />

Akari-Lisa Ishii. Nous avons donc demandé<br />

à Technilum de développer des mâts sur mesure<br />

de 12 m de haut, dans la même couleur que le<br />

mobilier urbain du Havre. Ils comprennent des<br />

luminaires pour l’éclairage général de la place, des<br />

spots de différentes couleurs et des projecteurs à<br />

gobos qui dessinent des végétaux au sol dans des<br />

nuances dorées. Pour la petite histoire, ces motifs<br />

représentent des plantes que nous avons trouvées<br />

localement. »<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 21


Lumières Projets<br />

© Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.<br />

© Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.<br />

© Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.<br />

© Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.<br />

L’éclairage décoratif de la place,<br />

projections au sol par gobos<br />

et ombres colorées, s’éteint<br />

automatiquement à 23 h, tandis<br />

que l’éclairage général baisse<br />

d'intensité.<br />

D’autres dispositifs ont été intégrés aux supports :<br />

caméra de surveillance, haut-parleurs, détecteurs<br />

de mouvement. De plus, les têtes des mâts, installés<br />

à chaque entrée de la place, comportent un<br />

balisage vertical qui signale le quartier Danton<br />

dans la nuit havraise.<br />

Ambiances scénarisées<br />

Les luminaires dédiés à l’éclairage d’ambiance<br />

présentent une température de couleur de 3 500 K,<br />

tandis que les appareils disposés sur les mâts de<br />

9 m de haut, implantés dans la contre-allée qui<br />

longe le parc (pour le stationnement), offrent un<br />

éclairage un peu plus blanc, en 4 000 K.<br />

« Ici et là, raconte Akari-Lisa Ishii, nous avons<br />

créé des lumières colorées qui dansent sur le sol et<br />

sur les assises qui marquent les espaces de repos.<br />

Au fur et à mesure de la déambulation, les promeneurs<br />

découvrent ce qui est en fait des ombres qui<br />

se colorent comme un kaléidoscope et qui jouent<br />

avec le vert et le rouge. »<br />

Un système de gestion permet l’extinction automatique<br />

de l’éclairage décoratif (gobos et couleurs)<br />

à 23 h, tandis qu’à la même heure, le niveau<br />

de l’éclairage général baisse. Dès qu’une personne<br />

est détectée, des capteurs de présence, disposés<br />

aux entrées de la place, envoient un signal à l’ensemble<br />

des luminaires pour remonter l’intensité<br />

lumineuse et accompagner les passants tout en<br />

douceur. n<br />

Isabelle Arnaud<br />

22 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Projets<br />

© Agathe Argod, Scène publique<br />

L’île-parc Girodet à Bourg-lès-Valence (Drôme)<br />

Maîtrise d’ouvrage : Bourg-lès-Valence<br />

Maîtrise d’œuvre : Ney & Partners<br />

architectes<br />

Paysagistes : Michel Desvigne Paysagiste<br />

Éric-Pierre Menard (suivi de chantier)<br />

Conception lumière : Agathe Argod,<br />

Scène publique<br />

BET : OTEIS<br />

Solution éclairage : iGuzzini, Eclatec,<br />

Nowatt Lighting, Sogexi, TMC<br />

Installateur : Epsig<br />

CLAIR-OBSCUR À L’ÎLE GIRODET<br />

À l’entrée nord de Valence (26), séparée du centre-ville par l’autoroute A7,<br />

l’île-parc Girodet accueille les équipements culturels et sportifs de Bourglès-Valence.<br />

Sur 1,5 km le long du Rhône, l’agence MDP (Michel Desvigne<br />

Paysagiste) a conçu un parc naturaliste irrigué de chemins sinueux.<br />

Agathe Argod, Scène publique, en a signé la mise en lumière (prix ACEtylène<br />

de la conception lumière extérieure 2022).<br />

© Agathe Argod, Scène publique<br />

Le L’île-parc Girodet a été créée pour les<br />

Bourcains : un espace de 12 hectares planté<br />

d’arbres aux essences multiples, véritable<br />

poumon vert, classé refuge de biodiversité de<br />

Bourg-lès-Valence. Loisirs et détente en famille,<br />

entre amis, les pieds dans l’eau… dans un écrin<br />

de verdure.<br />

L’île Girodet est ouverte au public de nuit dans<br />

un contexte nocturne peu éclairé.<br />

L’éclairage participe au thème de l’île-parc en<br />

valorisant la présence du végétal et en veillant à<br />

limiter son impact sur l’environnement.<br />

« Le projet de Michel Desvigne suit une lig ne<br />

simple, explique Agathe Argod, il s’appuie essentiellement<br />

sur les qualités paysagères du site : ce<br />

parti pris de sobriété dans l’intervention caractérise<br />

également le projet lumière. C’est donc en<br />

accord avec lui que nous avons décidé d’emblée<br />

de limiter la lumière au strict nécessaire. Nous<br />

souhaitions garder sa singularité au parc et<br />

non l’éclairer comme un trottoir ou une voie de<br />

centre-ville. »<br />

Michel Desvigne a redéfini l’aménagement du<br />

parc, y compris l’esplanade du théâtre qui est<br />

réinterprétée en grande pelouse en pente douce<br />

ouverte sur le Rhône. Il a retracé un cheminement<br />

qui mène du théâtre jusqu’à la future passerelle.<br />

Celle-ci, dédiée aux circulations douces,<br />

reliera le vieux bourg à l’île Girodet. Elle constitue<br />

un tronçon de la ViaRhôna, voie cyclable qui<br />

va du lac Léman à la Méditerranée.<br />

« L’intervention de Michel Desvigne est particulièrement<br />

lisible sur la route départementale<br />

requalifiée en parkway, sur les parkings, le parvis<br />

du théâtre, la grande pelouse ainsi que sur l’allée<br />

sinueuse ponctuée d’aires de jeux. »<br />

24 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Projets<br />

© Agathe Argod, Scène publique<br />

© Agathe Argod, Scène publique<br />

Les parkings sont éclairés avec un matériel<br />

routier, tandis que quelques mâts « de parc »<br />

sont disposés le long des cheminements qui<br />

ramènent le public vers le théâtre.<br />

© Agathe Argod, Scène publique<br />

Douceurs de la nuit<br />

Les parkings sont éclairés dans la continuité des<br />

voies d’accès, avec des matériels d’éclairage routier.<br />

« Nous avons disposé quelques mâts identiques à<br />

ceux du parc sur les cheminements qui amènent le<br />

public depuis les parkings vers le parvis du théâtre,<br />

poursuit Agathe Argod. Au-delà, dans le parc, seuls<br />

le parvis et l’allée sinueuse qui conduit à la passerelle<br />

bénéficient d’une mise en lumière. »<br />

La position des mâts est réglée par les plantations,<br />

à des distances variables, le long du cheminement<br />

entre le théâtre et le centre-bourg. Cette séquence<br />

est emblématique de l’opération, elle met en scène<br />

la présence forte du végétal. Les petits projecteurs<br />

des mâts sont proches des arbres, et prennent les<br />

frondaisons dans les faisceaux, projetant au sol<br />

des ombres portées mouvantes. « Nous avons<br />

mélangé les températures de couleur des projecteurs,<br />

précise Agathe Argod, du 4 000 K, 3 000 K,<br />

2 700 K (l’étude date d’avant l’arrêté de 2018,<br />

NDLR). On obtient ainsi une superposition de<br />

teintes de lumière qui animent la déambulation<br />

de manière très douce. »<br />

Le parvis du théâtre offre la même trichromie de<br />

blancs et un éclairage dynamique. En complément,<br />

des encastrés solaires au sol assurent le balisage de<br />

la ViaRhôna, et soulignent la présence de la scène<br />

réalisée en béton, installée sur les berges du Rhône.<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 25


Lumières Projets<br />

© Agathe Argod, Scène publique<br />

Pour créer un sentiment « d’ailleurs » et mettre<br />

en valeur le parc de nuit, l’éclairage rompt avec<br />

un alignement classique de mâts piétonniers. Pour<br />

autant, sur les secteurs accessibles de nuit, les<br />

usages demeurent confortables.<br />

t<br />

tL’installation combine gradation et détection de<br />

mouvement (sans détection à gauche, avec détection<br />

à droite).<br />

© Agathe Argod, Scène publique<br />

© Agathe Argod, Scène publique<br />

Un mât sur mesure<br />

Agathe Argod a dessiné un mât spécifique pour<br />

l’éclairage de l’île Girodet : carré de petite section,<br />

c’est-à-dire 120 mm x 120 mm pour les hauteurs<br />

de feu de 6 m sur le parvis du théâtre, et 100 mm x<br />

100 mm pour les mâts de 4 ou 5 m de hauteur installés<br />

dans le parc. « J’ai choisi de multiplier des<br />

petites sources de 6 W seulement pour obtenir cet<br />

effet d’ombres portées. »<br />

Pour la conceptrice lumière, il était essentiel que le<br />

design de ces matériels soit volontairement simple<br />

mais soigné pour une perception de jour très discrète.<br />

Les appareils d’éclairage sont intégrés dans<br />

des silhouettes de mobiliers de sections fines.<br />

Une gestion simple de l’éclairage<br />

À partir de 21 h, le cheminement principal se met<br />

en veille, un point lumineux rasant au sommet du<br />

mât assure un simple jalonnement pour des vues<br />

lointaines, depuis les parkings par exemple.<br />

Les projecteurs miniatures ne s’allument que<br />

lorsqu’un usager est détecté. L’installation combine<br />

gradation et détection par train de lumière.<br />

« Laisser ainsi une grande partie du parc à la nuit<br />

peut devenir le support d’une nouvelle approche<br />

pédagogique, remarque Agathe Argod, avec l’organisation<br />

de sorties nocturnes les nuits de pleine<br />

lune, par exemple. Ce naturalisme de terrain, mené<br />

par des entomologistes, des botanistes et autres spécialistes<br />

de la nature s’organise par petits groupes,<br />

en empruntant les sentiers non éclairés. » n<br />

Isabelle Arnaud<br />

26 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Perspectives<br />

CONCEPTO : 35 ans<br />

de conception lumière<br />

En créant Concepto, Roger Narboni posait les fondements<br />

d’un nouveau métier en même temps que les bases d’une<br />

agence, qu’il transmet aujourd’hui à Sara Castagné qui en<br />

est devenue la directrice générale. Elle nous livre le récit d’une<br />

aventure de 35 ans et nous confie les projets en devenir qu’elle<br />

imagine, pour les 35 prochaines années de Concepto.<br />

Sara Castagné<br />

Directrice générale de Concepto<br />

L’agence Concepto a 35 ans cette année. Quelle est son histoire ?<br />

Christian Broggini et Roger Narboni ont créé l’agence en 1988, société<br />

spécialisée dans la lumière avec d’une part, une dimension événementielle<br />

et d’autre part, une dimension de conception lumière, qui a donné<br />

son nom à l’agence, notion encore nouvelle à l’époque. Roger voulait<br />

apporter cette idée de projet à l’éclairage. Autrement dit, sortir l’éclairage<br />

de son carcan technique et fonctionnel aussi bien qu’artistique,<br />

pour s’orienter vers une composante urbaine et architecturale de la<br />

lumière. L’évolution de Concepto s’est faite de façon très cohérente en<br />

s’appuyant sur cette construction pensée depuis le départ et en parallèle<br />

du métier de concepteur lumière. En 1988, travailler sur une composante<br />

lumière via l’architecture paraissait évident, mais à travers l’aménagement<br />

urbain et paysager, c’était assez précurseur. Ainsi, Concepto a<br />

su s’adapter aux grandes questions politiques de société, avec toujours<br />

un temps d’avance : je pense notamment à l’invention de la trame noire<br />

en 2012. Aujourd’hui, c’est un sujet qui est porté, demandé, qui a été<br />

développé. Ce positionnement de visionnaire se trouve dans l’ADN de<br />

l’agence. En 35 ans, de nombreuses figures de la conception lumière<br />

sont passées par Concepto. Moi-même, j’y suis restée 10 ans avant de<br />

rejoindre Vincent Thiesson en 2006. Puis, en 2009, j’ai créé Luminocité<br />

qui a fusionné avec Concepto en 2018 lorsque j’en ai pris la direction<br />

générale ; Roger Narboni restant associé jusqu’à la fin de <strong>2023</strong>. Il m’a<br />

confié les clés de la maison, en me faisant totalement confiance et en<br />

m’offrant une belle opportunité. Il m’a littéralement cédé sa place en me<br />

laissant le grand bureau qu’il occupait ! Tout un symbole ! Aujourd’hui,<br />

j’essaie d’imaginer quel sera l’éclairage dans 35 ans, quels seront les<br />

usages, les nouvelles technologies, les besoins… Comment on travaillera<br />

et pour qui ? Quand on se pose ces questions à l’horizon 2058, cela<br />

permet de prendre un peu de hauteur. Et le fait de célébrer les 35 ans de<br />

l’agence accompagne cette transition imminente. C’est aussi l’occasion<br />

pour moi d’inventer la suite, de trouver l’inspiration.<br />

© Concepto<br />

Comment envisagez-vous de célébrer les 35 ans<br />

de conception lumière ?<br />

Nous pensons à une exposition, ou bien à publier un livre, ou les<br />

deux ; enregistrer des podcasts qui questionnent la fabrique de la ville,<br />

de jour comme de nuit et qui mettent en perspective les pratiques passées,<br />

actuelles et futures.<br />

28 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Perspectives<br />

“<strong>2023</strong> est une année charnière,<br />

vers une nouvelle vie de Concepto<br />

et une conception lumière reboostée<br />

par d’autres priorités”<br />

Nous avons également commencé à publier toutes<br />

les semaines sur LinkedIn un projet phare par année<br />

d’existence de Concepto. Nous nous efforçons de capitaliser<br />

les choses afin de réunir des éléments pertinents<br />

qui illustrent l’évolution non seulement de l’agence,<br />

mais aussi des technologies, et plus généralement de<br />

notre métier de concepteur lumière. Il ne s’agit pas de<br />

seulement regarder le passé et ce qui a été accompli<br />

mais de se tourner vers l’avenir, de voir comment tous<br />

ces éléments peuvent nous aider à nous mettre en orbite,<br />

tous, au sein de l’agence. Car Concepto, c’est une<br />

équipe de 10 permanents, tous très attentifs aux changements<br />

car nous travaillons dans un secteur en perpétuelle<br />

évolution : il nous faut suivre et comprendre ces<br />

mutations. La façon de concevoir les espaces publics<br />

et l’architecture est bousculée par tout un tas de paramètres<br />

: le réchauffement climatique, les économies<br />

d’énergie, la biodiversité, etc.<br />

En quoi ces bouleversements dans l’aménagement<br />

urbain influencent-ils la conception lumière ?<br />

Cela nous amène à concevoir des projets très différents<br />

et à échanger avec des équipes pluridisciplinaires,<br />

constituées d’architectes, d’urbanistes, de paysagistes,<br />

d’écologues, des spécialistes de la concertation. Nous<br />

apprécions de travailler à différentes échelles, différentes<br />

typologies d’espaces, et de nous confronter aux<br />

questions très actuelles et aussi diverses que la sobriété<br />

énergétique, l’économie circulaire, le réemploi, les<br />

trames noires que j’évoquais plus haut ; autant de sujets<br />

qui sont déterminants pour l’équipe et pour notre<br />

travail. Nous prenons toujours position sur l’éclairage<br />

raisonné, la frugalité, et ces questions nous animent en<br />

permanence. Je suis convaincue que l’on s’oriente de<br />

plus en plus vers une éco-conception lumière.<br />

Ce qui ne nous empêche pas, bien entendu, de nous<br />

appuyer sur un socle très fort que représente la partie<br />

créative de la lumière. Et cette année <strong>2023</strong> sera sans<br />

doute une année charnière vers le passage à une nouvelle<br />

vie de Concepto et vers une conception lumière<br />

reboostée par les nouvelles priorités.<br />

Quelles sont les perspectives de l’agence dans les<br />

années futures ?<br />

Nous sommes confiants sur les prochaines années,<br />

grâce au travail de l’ACE la compétence de conception<br />

lumière est de plus en plus demandée, nous intégrons<br />

beaucoup d’équipes de maîtrise d’œuvre sur des projets<br />

d’architecture, de paysage, d’aménagement d’espaces<br />

publics. Nous sommes pluridisciplinaires, nous<br />

pouvons passer d’un projet lumière d’exposition au<br />

Louvre à une étude de stratégie de trame noire sur un<br />

territoire rural ou urbain dense, d’un projet en cœur<br />

de ville à un projet de requalification en périurbain,<br />

d’un projet de mise en lumière d’une place à un aménagement<br />

de bord d’une rivière… Ces changements de<br />

sujets et d’échelles passionnent notre équipe, les idées<br />

fusent et se nourrissent les unes les autres. Cela nous<br />

permet d’explorer toutes les facettes de la lumière ! Je<br />

me pose beaucoup de questions sur l’avenir, j’essaie<br />

de modeler notre agence en laissant à chacun et chacune<br />

une liberté d’expression, un regard, une technicité<br />

et de l’autonomie. Pour moi, il est important de<br />

constituer une équipe créative, compétente et solide,<br />

cela devient de plus en plus difficile de fidéliser les<br />

collaborateurs dans une agence. Une équipe avec un<br />

noyau dur d’associés, des permanents expérimentés et<br />

fidèles, d’autres en formation qui pourront s’épanouir,<br />

complétés par des compétences externes pointues amenées<br />

par des indépendants, permettrait à Concepto de<br />

poursuivre son chemin durablement. Nous sommes<br />

très chanceux de faire le métier de concepteur lumière,<br />

il ouvre sur des rencontres avec des lieux, des milieux,<br />

sur des réflexions passionnantes et il contribue à rendre<br />

le monde meilleur. n<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 29


Lumières Dossier<br />

Établissements de santé<br />

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud<br />

© TLV. Photo Sylvain Ruyant<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 31


Lumières Dossier<br />

Pascal MAIRE<br />

architecte d’intérieur, Bulle d’Air<br />

Pascal Maire conçoit et aménage des espaces intérieurs aussi bien pour les<br />

particuliers que le tertiaire. Pour chacun de ces projets, la lumière, naturelle<br />

ou artificielle, occupe une place importante. Elle a été au centre de son<br />

intervention de l’aménagement des locaux du Centre interentreprises et<br />

artisanal de médecine du travail (Ciamt).<br />

© DR<br />

Gérer l’éclairage :<br />

une prescription pour tous<br />

Pouvez-vous nous expliquer comment vous<br />

abordez l’éclairage dans vos projets ?<br />

Nous ne sommes pas des spécialistes de la<br />

lumière et notre rôle consiste à veiller au<br />

respect des normes et des textes réglementaires<br />

et à la pertinence des choix des matériels<br />

que nous mettons en œuvre. L’actualité liée<br />

à la maîtrise de l’énergie nous contraint<br />

à rester attentifs aux performances des<br />

appareils d’éclairage. Le plan de sobriété<br />

énergétique, lancé l’année dernière, nous incite<br />

à mieux lutter contre le gaspillage et nous<br />

encourage à trouver les moyens de réduire<br />

la facture énergétique de nos clients. Dans le<br />

tertiaire, et cela inclut les établissements de<br />

santé, cela passe par la modernisation des<br />

installations d’éclairage, en y introduisant<br />

par exemple des automatismes de détection<br />

de présence et d’asservissement à la lumière<br />

du jour. Rappelons que l’objectif est de<br />

réduire de 40 % les émissions de CO 2<br />

des<br />

bâtiments tertiaires d’ici 2030 ! De plus, les<br />

tubes fluorescents ne seront bientôt plus<br />

disponibles sur le marché européen, donc il<br />

est nécessaire de passer à la led rapidement.<br />

Dans les établissements de santé existants,<br />

cela représente des opérations de rénovation<br />

de grande ampleur car l’éclairage y est<br />

quasi permanent. Pour être le plus possible<br />

en adéquation avec la normalisation et la<br />

réglementation en vigueur dans le domaine,<br />

nous nous faisons accompagner par les<br />

installateurs. C’est ainsi que nous avons<br />

découvert récemment des systèmes de gestion<br />

de la lumière, et notamment les solutions<br />

que la marque Sylvania a développées, et<br />

qui permettent une grande flexibilité de<br />

l’éclairage.<br />

Comment cette flexibilité se traduit-elle ?<br />

Elle permet de gérer l’allumage et l’extinction<br />

de l’éclairage à l’aide de détecteurs de<br />

présence, ou de pouvoir mesurer les apports<br />

de lumière naturelle, ce qui contribue bien<br />

évidemment à réduire les consommations,<br />

mais pas seulement, car cela permet aussi<br />

d’agir sur le confort des utilisateurs, par<br />

exemple de choisir des températures de<br />

couleur en fonction du moment de la journée.<br />

Nous avons travaillé récemment pour le<br />

Ciamt dont les locaux, en Île-de-France, ont<br />

été entièrement rénovés avec des luminaires<br />

led équipés de systèmes de gestion. Une bonne<br />

partie des espaces est constituée de cabinets<br />

de consultation, le reste concerne des bureaux<br />

et des circulations. Sans définir de charte<br />

à proprement parler, la maîtrise d’ouvrage<br />

avait deux exigences essentielles : la maîtrise<br />

des consommations ainsi que le bien-être<br />

des collaborateurs et des patients. Nous<br />

savions que des automatismes de gestion de<br />

l’éclairage existaient et avons donc interrogé<br />

l’installateur avec lequel nous avons l’habitude<br />

de travailler. Il nous a fait une démonstration<br />

et expliqué les évolutions, en particulier la<br />

possibilité d’adapter l’éclairage aux lieux<br />

et donc aux besoins. En tant qu’architecte<br />

d’intérieur, je suis généraliste, je ne peux pas<br />

maîtriser tous les sujets : nous accordons donc<br />

une grande confiance à nos fournisseurs, et<br />

en particulier en ce qui concerne l’éclairage<br />

et ces nouvelles technologies. Or, les enjeux<br />

sont de taille dans les établissements de<br />

santé : soignants et patients doivent pouvoir<br />

bénéficier de la meilleure lumière possible, au<br />

bon moment.<br />

Comment l’éclairage du Ciamt est-il géré ?<br />

Les paramètres ont été définis et programmés<br />

en fonction des lieux. L’accueil est scindé en<br />

deux espaces : une salle de pré-attente où les<br />

gens patientent en attendant d’être appelés, et<br />

des petits box individuels où chaque patient<br />

est accueilli pour constituer son dossier avant<br />

la consultation. L’agencement, le mobilier<br />

et l’éclairage des cabinets médicaux sont<br />

identiques. Une autre partie est composée<br />

d’une zone de détente pour le personnel, d’une<br />

zone d’activité en milieu de travail (AMT) qui<br />

n’est occupée que par intermittence, d’une salle<br />

de réunion, d’une salle de biométrie, d’une<br />

pièce de stockage, avec des circulations qui<br />

desservent tous ces locaux, et des sanitaires.<br />

Le système de pilotage de l’éclairage est mis<br />

en œuvre partout : détection de présence et<br />

de lumière naturelle, variation de l’intensité,<br />

changement de températures de couleur<br />

sont prédéfinis en fonction des lieux et gérés<br />

automatiquement toute la journée, jusqu’à<br />

l’extinction. n<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

32 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

© ERCO. Photo Gavriil Papadiotis<br />

Hôpital Ulster, Belfast. Architecture : Avanti Architects, London and Kennedy FitzGerald Architects, Belfast. Étude d’éclairage : Cundall. Solution éclairage : Erco.<br />

Lumières dynamiques<br />

pour un éclairage sain<br />

Hôpitaux, EHPAD, cliniques, centres de consultation, etc., tous les établissements relatifs<br />

à la santé sont concernés par les enjeux liés à l’éclairage : il doit assurer des conditions<br />

optimales répondant aux exigences les plus diverses. Des niveaux d’éclairement<br />

conformes aux prescriptions de la norme NF EN 12464-1, des consommations limitées,<br />

une lumière adaptée aux besoins des soignants ; mais aussi une lumière douce contrôlée,<br />

variable pour les patients pour des ambiances rassurantes sont autant de facteurs qui<br />

composent l’éclairage d’un établissement de santé. Autrement dit, la lumière doit pouvoir<br />

s’adapter à tout moment, en intensité, en teintes de couleur, afin de procurer de bonnes<br />

conditions de travail pour les uns et une agréable atmosphère pour les autres.<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 33


Lumières Dossier<br />

Le confort se trouve, bien entendu au centre<br />

des préoccupations des établissements de<br />

santé et nombreuses sont les études qui démontrent<br />

à quel point la lumière agit sur notre<br />

mental. On sait qu’elle participe à soigner les<br />

troubles affectifs saisonniers ou dépression saisonnière<br />

(Seasonal affective disorder, SAD), et<br />

plus largement elle contribue à améliorer notre<br />

bien-être.<br />

Les établissements de santé comprennent de<br />

nombreux espaces avec des activités bien différentes<br />

: chambres de malades, blocs opératoires,<br />

salles de consultations, laboratoires,<br />

salles d’infirmières, bureaux, sans oublier<br />

l’accueil et les circulations, premiers contacts<br />

avec les patients, les visiteurs et le personnel<br />

de santé. La lumière naturelle y est généralement<br />

favorisée mais pas toujours suffisante,<br />

compte tenu des superficies ou des volumes de<br />

ces espaces. Un dispositif de capteur de lumière<br />

de luminosité est souvent nécessaire afin que<br />

l’éclairage artificiel prenne le relais, au bon<br />

moment, de la lumière naturelle.<br />

Le fabricant Zumtobel va encore plus loin et<br />

affirme que « la solution lumière peut, et même<br />

doit neutraliser les émotions primaires comme<br />

l’insécurité, l’angoisse, l’impatience, en interaction<br />

avec l’architecture de la zone d’attente.<br />

Ces facteurs de stress s’accompagnent souvent,<br />

souligne le fabricant, d’un manque de lumière<br />

du jour parce que les zones d’attente sont situées<br />

au cœur du bâtiment. Un éclairage orienté<br />

sur l’architecture et des luminaires modernes<br />

valorisent le bâtiment et l’image de l’établissement.<br />

Une impression positive naît lorsque les<br />

solutions lumière font plus qu’être fonctionnelles<br />

et répondre aux normes ».<br />

Il est aussi possible d’utiliser une lumière colorée,<br />

voire à changement de couleurs, comme le suggère<br />

le fabricant, pour donner plus de caractère<br />

à la zone d’attente, tout en apportant une animation<br />

visuelle qui contribue à détendre les patients.<br />

• • • Suite p. 38<br />

BG Klinikum<br />

Unfallkrankenhaus à Berlin.<br />

Architece : Nickl & Partner<br />

Architekten AG, München.<br />

« Notre concept d’éclairage<br />

crée un équilibre sain entre<br />

la qualité de la lumière, les<br />

économies d’énergie et la<br />

facilité d’utilisation », explique<br />

Claudia Siebert, Zumtobel,<br />

chef de projet pour cette<br />

réalisation.<br />

t<br />

t Hôpital Farah à Amman, Jordanie.<br />

À l’entrée et dans les salles d’attente, des lignes lumineuses d’appareils<br />

iN60 d’iGuzzini, en suspension, attirent l’attention sur le comptoir de<br />

la réception et guident ensuite les patients et les visiteurs le long des<br />

couloirs, où l’émission lumineuse est complétée par celle d’encastrés<br />

Deep Laser.<br />

© Zumtobel<br />

© iGuzzini Photo Leva Saudargaite<br />

© iGuzzini Photo Leva Saudargaite<br />

34 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Institut Gustave<br />

Roussy, Villejuif<br />

par Sylvania<br />

L<br />

’institut<br />

de soins, de recherche et<br />

d’enseignement Gustave Roussy prend<br />

en charge, chaque année, plus de<br />

46 000 patients atteints de tout type de cancer.<br />

L’établissement vient de rénover son installation<br />

d’éclairage du département d’imagerie médicale.<br />

L’éclairage dans le milieu hospitalier joue un rôle<br />

fondamental. En effet, il doit répondre à un double<br />

enjeu : procurer des conditions de travail les plus<br />

confortables possibles aux soignants qui travaillent<br />

jour et nuit sur de longues plages horaires, et<br />

améliorer le bien-être des patients. Situés au soussol<br />

du bâtiment, le service d’imagerie diagnostique<br />

et celui de médecine nucléaire bénéficient d’un<br />

faible apport de lumière naturelle. Outre la<br />

réception, les zones de circulation et les salles<br />

d’examen, il compte des salles de classe et de<br />

réunion ainsi que plus de 50 bureaux individuels,<br />

dont 90 % ne disposent pas de lumière du jour.<br />

L’institut Gustave Roussy a opté pour la solution<br />

LumiNature de Sylvania qui permet de répondre<br />

aux besoins de luminosité de chacun, tout au long<br />

de la journée.<br />

LumiNature reproduit au plus proche le spectre<br />

solaire ainsi que notre rythme circadien et permet<br />

ainsi de favoriser la perception du temps qui passe<br />

en régulant la sécrétion de mélatonine tout au long<br />

de la journée.<br />

Après une étude d’éclairage réalisée par Sylvania<br />

sur plus de 100 zones définies, 538 luminaires<br />

encastrés intégrant la technologie LumiNature<br />

ont été installés dans le département d’imagerie<br />

médicale à raison de :<br />

- 300 dalles Optix à très basse luminance pour<br />

© Sylvania. Photo Arthur Pequin<br />

éclairer l’ensemble des bureaux et salles de<br />

réunion,<br />

- 238 linéaires Optix réalisés sur mesure avec<br />

8 cellules led pour s’intégrer dans les zones de<br />

circulation.<br />

Associé à un système de gestion dynamique<br />

de l’éclairage SylSmart, LumiNature offre la<br />

possibilité de réguler la température de couleur<br />

afin d’accompagner au mieux les besoins du<br />

rythme circadien. Conformément à la norme sur<br />

l’ergonomie des lieux de travail intérieurs<br />

(NF X35-103), chaque bureau peut ainsi paramétrer<br />

son éclairage afin de créer des lumières<br />

dynamisantes ou au contraire plus relaxantes, et<br />

ce, sans aucun pic de bleu.<br />

« Être accompagnés au quotidien par une lumière<br />

plus agréable à vivre que celle très froide<br />

traditionnellement utilisée en milieux hospitaliers<br />

nous procure un confort certain pour réaliser nos<br />

images, et les interpréter sans ressentir de fatigue<br />

visuelle », témoigne* le docteur Camilo Garcia du<br />

service de médecine nucléaire. « Auparavant, les<br />

patients attendaient dans des couloirs sombres.<br />

© Sylvania. Photo Arthur Pequin<br />

Maintenant, ils bénéficient d’une luminosité<br />

extraordinaire dans les salles d’attente », précise (1)<br />

la professeure Nathalie Lassau, radiologue au sein<br />

du service d’imagerie diagnostique.<br />

« Nous réalisons aujourd’hui à quel point, au<br />

quotidien, la lumière a un impact extrêmement<br />

important sur notre vécu, notre qualité de<br />

vie au travail et notre efficacité », ajoute la<br />

professeure Corinne Balleyguier, cheffe du<br />

département imagerie.<br />

* Source : extraits d’une vidéo de « témoignages » réalisés par Sylvania au sein de l’institut Gustave Roussy. https://youtu.be/Tm9mR_17sjo<br />

© Sylvania. Photo Arthur Pequin © Sylvania. Photo Arthur Pequin<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 35


Lumières Dossier<br />

Hôpital Bethanien, Moers, Allemagne<br />

Étude d’éclairage : Performance iN Lighting.<br />

Le système d’éclairage SL787+ propose des<br />

solutions sur mesure. Grâce à la variété de<br />

leurs dimensions, de leurs puissances, de<br />

leurs formes, des types d’installation et des<br />

techniques d’éclairage, le système d’éclairage<br />

et les luminaires individuels procurent une<br />

grande liberté de conception et permettent<br />

de mettre en œuvre un concept d’éclairage<br />

homogène dans tout le bâtiment.<br />

© Performance iN Lighting. Photo Michael Kneffel<br />

36 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 37


Lumières Dossier<br />

• • • Suite de la p. 38<br />

Les circulations : points<br />

névralgiques de l’éclairage<br />

Dans le tertiaire en général, il est devenu courant,<br />

mais pas encore systématique, de faire appel<br />

à des détecteurs de présence dans les circulations.<br />

Dans les hôpitaux, les couloirs posent<br />

une autre problématique : souvent aveugles, ils<br />

sont allumés en permanence, de jour comme de<br />

nuit, et doivent offrir un niveau d’éclairement<br />

suffisant (la norme NF EN 12464-1 préconise<br />

100 lux de jour, 50 lux de nuit et 200 lux dans<br />

les « couloirs à usages multiples »…). La question<br />

est donc de gérer l’éclairage, non pas en<br />

termes d’allumage et d’extinction, mais plutôt<br />

de le faire varier en intensité, voire en température<br />

de couleur.<br />

C’est exactement ce que les services techniques<br />

de l’hôpital Foch à Suresnes (92) ont demandé<br />

dans le cadre de la rénovation de l’éclairage<br />

de toutes les circulations. « Ils souhaitaient<br />

un éclairage distinct le jour et la nuit, précise<br />

Franck Gavel, responsable du service technique<br />

chez Disano France. L’installation existante<br />

était composée d’appareils fluorescents<br />

à émission indirecte, estimée confortable, au<br />

moment de leur installation notamment pour<br />

les personnes transportées sur un brancard, car<br />

sans risque d’éblouissement. Nous avons proposé<br />

de les remplacer par des luminaires led qui<br />

permettent de choisir entre deux températures<br />

de couleur : 4 000 K pour la journée, et 3 000 K<br />

pour la nuit.<br />

Le luminaire Ibis, explique Franck Gavel, offre<br />

une émission centrale avec une lumière chaude<br />

et une diffusion latérale un peu plus froide. »<br />

De plus, l’appareil présente un UGR inférieur<br />

à 16 et sans scintillement. Pour la rénovation<br />

des autres étages, Disano va proposer une version<br />

Dali du luminaire qui permettra de faire<br />

varier également l’intensité, par exemple, pour<br />

la nuit. « Non seulement cette solution va permettre<br />

d’améliorer le confort des soignants et<br />

des malades, poursuit Franck Gavel, mais elle<br />

s’inscrit aussi dans le cadre du plan de sobriété<br />

énergétique mis en place par l’État. »<br />

Les solutions de variation de températures de<br />

couleur se généralisent et s’appliquent de plus<br />

en plus aux chambres des malades, participant<br />

à l’amélioration du bien-être des patients.<br />

Le HCL, plus qu’une fonction,<br />

une institution<br />

Rien n’est plus facile aujourd’hui que d’associer<br />

des systèmes automatiques de gestion de la<br />

lumière aux luminaires led. Ainsi, B.E.G., spécialiste<br />

de la détection, a notamment développé<br />

une solution dotée de la fonction Tunable white<br />

(en français, variation de blancs) pour le Human<br />

Centric Lighting (l’éclairage centré sur l’humain).<br />

Le capteur peut commander la couleur de lumière<br />

dans la pièce lorsque des appareils d’éclairage<br />

Dali avec la fonction Tunable white sont reliés.<br />

• • • Suite p. 40<br />

Hôpital Foch à Suresnes. Les nouveaux luminaires<br />

Ibis de Disano offrent deux types de diffusion et de<br />

températures de couleur : latéralement, une lumière<br />

neutre de 4 000 K (photo de gauche) ; et un bandeau<br />

central de 3 000 K (photo de droite). © Disano © Disano<br />

38 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Hôpital privé du Grand Narbonne<br />

par Actiled Lighting<br />

© ACTiLED Lighting. Photo Frédéric Founaud<br />

Maîtrise d’ouvrage : Groupe ELSAN<br />

Architecte et bureau d’étude :<br />

AIA Life Designers<br />

Installateur : Entreprise Fauché<br />

© ACTiLED Lighting. Photo Frédéric Founaud<br />

privé du Grand Narbonne, qui<br />

appartient au groupe ELSAN, a été inauguré<br />

L’hôpital<br />

en septembre 2021. Conçu par l’agence<br />

d’architecture et d’ingénierie AIA Life Designers,<br />

l’établissement propose de nombreux services de<br />

soins, avec 276 lits et places de médecine et de<br />

chirurgie.<br />

La conception des chambres est soumise à de<br />

multiples contraintes techniques. Le confort et la<br />

sécurité des patients, les équipements nécessaires<br />

aux soins, la facilité d’intervention du personnel<br />

soignant sont autant de préoccupations qu’il faut<br />

intégrer pour un aménagement optimal.<br />

« Pour ce projet, l’agence AIA a choisi d’installer<br />

des gaines menuisées, dont nous sommes<br />

spécialistes, explique Stéphane Guillot, directeur<br />

commercial d’Actiled Lighting, positionnées<br />

derrière les têtes de lits pour héberger l’ensemble<br />

des arrivées de gaz, d’électricité, et de<br />

branchements réseau nécessaires aux soins. Ces<br />

structures menuisées, courant sur toute la largeur<br />

de la chambre, ont également vocation à recevoir<br />

les principaux éclairages. »<br />

Actiled Lighting collabore depuis des années<br />

avec l’agence AIA et a développé des solutions<br />

techniques pour intégrer des éclairages led de<br />

façon optimale dans ces gaines menuisées.<br />

Deux types de luminaires linéaires, dotés d’un<br />

IRC supérieur à 85 et disponibles en 3 000 K et<br />

4 000 K, sont utilisés : un avec un flux dirigé vers<br />

le haut (3 500 lm/m) pour assurer l’éclairage<br />

d’ambiance, et l’autre en émission directe, dirigé<br />

vers le bas et décalé sur le côté du lit, pour un<br />

éclairage de type veilleuse.<br />

« L’éclairage d’ambiance est conçu pour procurer<br />

un éclairement de 500 lux au niveau du lit, précise<br />

Stéphane Guillot, afin d’assurer le confort visuel<br />

nécessaire aux soignants lors des soins. »<br />

Alors que la longueur d’éclairage vers le bas<br />

est communément fixée à 60 cm, la longueur<br />

d’éclairage d’ambiance doit s’adapter aux<br />

différentes largeurs de gaine des chambres<br />

simples ou doubles. Ces luminaires se déclinent<br />

en 1,20 m ou 1,80 m et se branchent en 230 V, ce<br />

qui permet de les raccorder directement au réseau<br />

électrique sans besoin d’adaptateur.<br />

Ces réglettes se combinent pour réaliser une ligne<br />

lumineuse homogène continue de deux à quatre<br />

modules. Elles sont éco-conçues pour minimiser<br />

le nombre de composants et sont fabriquées<br />

en France. L’entreprise Fauché, en charge de<br />

l’installation, a pu bénéficier d’une grande facilité<br />

de mise en œuvre avec des luminaires chaînables,<br />

livrés avec leurs connecteurs et clips de fixation,<br />

prêts à s’ajuster dans les menuiseries.<br />

Les luminaires sont également remplaçables en<br />

quelques minutes, permettant des interventions de<br />

maintenance aisées et rapides.<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 39


Lumières Dossier<br />

• • • Suite de la p. 38<br />

Des profils, présélectionnés, gèrent au fil de la<br />

journée la température de couleur et la luminosité<br />

dans la pièce. Le passage du blanc froid au<br />

blanc chaud s’effectue très lentement, presque<br />

imperceptiblement, sans gêner le patient.<br />

Chaque chambre (ou service) peut être configurée<br />

individuellement : le détecteur commande<br />

jusqu’à 4 groupes d’éclairage Dali et 3 entrées<br />

de boutons-poussoirs.<br />

De son côté aussi, Ledvance met l’accent sur<br />

les solutions HCL, avec Biolux : « Grâce à un<br />

algorithme intelligent, le système règle automatiquement<br />

la lumière artificielle, explique<br />

le fabricant, pour simuler les variations de la<br />

lumière naturelle du jour, de manière précise<br />

selon le moment de la journée et l’emplacement,<br />

afin de produire le meilleur effet biologique<br />

possible. » Le fonctionnement de Biolux<br />

est intuitif : l’utilisateur sélectionne facilement<br />

les cinq modes d’éclairage préprogrammés, à<br />

savoir (du plus chaud au plus froid) : relax,<br />

create, natural, focus, boost. Le système peut<br />

commander jusqu’à 48 luminaires.<br />

Compte tenu de l’évolution démographique<br />

dans la plupart des pays européens, on peut<br />

s’attendre à une forte augmentation de personnes<br />

dépendantes dans les années et décennies<br />

à venir, souligne-t-on chez Zumtobel.<br />

Or, les personnes âgées ont d’autres besoins.<br />

La vue diminue, la vision spatiale se dégrade et<br />

la sensibilité à l’éblouissement augmente. Dans<br />

la conception d’éclairage, il s’agit de reconnaître<br />

à temps tous ces besoins. Le manque de<br />

référence à la lumière du jour déséquilibre les<br />

cycles de sommeil et d’éveil. C’est pourquoi ces<br />

dispositifs, qui tendent à reproduire le rythme<br />

circadien, peuvent aider les résidents des EH-<br />

PAD à se repérer dans le temps.<br />

À la clinique de rééducation de Unfallkrankenhaus<br />

à Berlin, qui aide les patients à se<br />

rétablir, à récupérer et à se réadapter après des<br />

accidents graves, Zumtobel a mis en place le<br />

système de gestion Litecom Infinity qui permet<br />

d’équilibrer deux exigences clés du projet :<br />

qualité de la lumière et efficacité énergétique<br />

élevée. Le système Litecom Infinity contrôle<br />

l’éclairage artificiel en fonction des apports<br />

de lumière du jour. Qu’il s’agisse d’une étroite<br />

rangée continue ou d’un luminaire en saillie,<br />

d’interrupteurs à commande individuelle ou de<br />

détection de présence ou de lumière du jour, le<br />

concept d’éclairage est aussi diversifié que les<br />

besoins auxquels il répond ; les gestionnaires<br />

du bâtiment peuvent facilement configurer<br />

l’éclairage, définir les paramètres de base et<br />

préprogrammer divers scénarios, ce qui permet<br />

des économies importantes.<br />

• • • Suite p. 42<br />

Institut Gustave Roussy, Villejuif. Situés au sous-sol du bâtiment, le Service d’imagerie<br />

diagnostique et celui de médecine nucléaire se trouvent dans un espace enterré avec un faible<br />

apport de lumière naturelle. La technologie LumiNature de Sylvania pallie le manque de lumière<br />

naturelle en reproduisant au plus proche le spectre solaire ainsi que notre rythme circadien.<br />

LumiNature permet ainsi de favoriser la perception du temps qui passe en régulant la sécrétion<br />

de mélatonine tout au long de la journée.<br />

BG Klinikum Unfallkrankenhaus à Berlin. Le<br />

système Litecom Infinity de Zumtobel commande<br />

l’éclairage des couloirs de la clinique : à l’aide de<br />

capteurs intégrés.<br />

© Zumtobel © Sylvania. Photo Arthur Pequin<br />

40 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

© Zumtobel © Zumtobel<br />

Hôpital Chelsea et Westminster<br />

NHS Foundation Trust, Londres, par Zumtobel<br />

Le Chelsea et Westminster Hospital NHS<br />

Foundation Trust est l’un des hôpitaux les<br />

mieux classés et les plus performants du<br />

Royaume-Uni. Il emploie plus de 6 000 personnes<br />

sur deux sites hospitaliers principaux.<br />

La nouvelle unité de soins intensifs (USI) est située<br />

en place et lieu de l’unité d’origine, mais agrandie<br />

de 45 % et améliorée. L’installation comprend des<br />

lits privés, un espace intégré pour que le partenaire<br />

ou le parent d’un patient puisse se reposer, et une<br />

technologie permettant de connecter les patients<br />

à leurs proches. L’unité de soins de néonatologie<br />

(USN) a été agrandie et transformée afin<br />

d’augmenter le nombre de berceaux, d’offrir plus<br />

d’espace et d’intimité autour de chaque berceau,<br />

tout en créant des espaces améliorés pour les<br />

parents et les familles.<br />

Zumtobel et Thorn Lighting ont réalisé la<br />

conception de l’éclairage et fourni les luminaires et<br />

les commandes. L’objectif était d’offrir une solution<br />

qui ne perturbe pas le fonctionnement quotidien<br />

de l’hôpital, avec un transfert progressif et une<br />

réalisation par sections de ces zones. Le projet<br />

nécessitait également une solution d’éclairage<br />

moderne et économe en énergie, ainsi que la<br />

possibilité d’un environnement contrôlé de manière<br />

dynamique grâce à l’utilisation d’un système de<br />

gestion de l’éclairage sophistiqué.<br />

Le Slotlight Infinity TunableWhite de Zumtobel offre<br />

une ligne de lumière continue dans des angles<br />

sans ombre, avec l’avantage de pouvoir changer<br />

la température de couleur. L’installation encastrée<br />

dans les plaques de plâtre, combinée au diffuseur<br />

continu, signifie que le luminaire présente un degré<br />

de protection élevé contre les infiltrations (IP54)<br />

pour faciliter le nettoyage et l’entretien.<br />

Le système Slotlight Infinity TunableWhite,<br />

disponible en plusieurs longueurs et angles<br />

personnalisés, a été installé dans les salles et<br />

autour des baies. C’est un système modulaire,<br />

entièrement intégré, offrant une qualité d’éclairage<br />

constante. Les luminaires créent différentes<br />

atmosphères et modifient l’ambiance d’un espace<br />

tout au long de la journée. La lumière circadienne<br />

améliore ainsi la qualité du sommeil et l’éveil<br />

diurne, tout en faisant des soins une expérience<br />

plus positive pour les patients et le personnel.<br />

Les luminaires Slotlight Infinity RGBW (comprenant<br />

des led rouges, vertes, bleues et blanches)<br />

éclairent les zones des lits de l’USN et les zones<br />

de la baie de l’USI. En plus de fournir une lumière<br />

blanche naturelle, le luminaire offre une variété<br />

de nouvelles possibilités telles que la création<br />

de couleurs pour différentes atmosphères. Ces<br />

luminaires éclairent également les zones de lavage<br />

des mains avant d’entrer dans une salle.<br />

Les downlights Panos Infinity, très efficaces, ont<br />

été disposés dans les zones de circulation et de<br />

réception, et les appliques murales encastrées<br />

Kava fournissent un éclairage indirect.<br />

L’Omega Pro de Thorn éclaire les bureaux, les zones<br />

de service, les salles de nettoyage et les zones de<br />

circulation, tandis que Katona, un plafonnier, est<br />

installé dans la salle de repos des patients et les<br />

zones d’attente. Les downlights encastrés Cetus<br />

éclairent les zones de circulation générale, tandis<br />

que le centre informatique et les bureaux ont été<br />

éclairés à l’aide de la gamme de luminaires linéaires<br />

à profil incurvé College LED de Thorn.<br />

Les commandes d’éclairage Litecom de Zumtobel<br />

permettent aux patients et au personnel de<br />

contrôler la température de couleur et les niveaux<br />

de lumière dans tous ces services.<br />

© Zumtobel © Zumtobel<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 41


Lumières Dossier<br />

Dans le restaurant de la clinique<br />

Unfallkrankenhaus à Berlin, au dernier<br />

étage, les luminaires sphériques décoratifs<br />

SCONFINE attirent le regard. Ces luminaires<br />

suspendus combinent la fonctionnalité<br />

avec une esthétique qui définit l’espace.<br />

Partiellement transparents et miroirs, ils<br />

créent des effets lumineux uniques sous<br />

forme de reflets dans le corps du luminaire<br />

ainsi que de lumière directe. Les lignes<br />

lumineuses LINARIA complètent le concept<br />

d’éclairage inhabituel du restaurant.<br />

© Zumtobel<br />

Hôpital Farah à Amman, Jordanie. Le<br />

rez-de-chaussée accueille un grand espace<br />

de restauration pour les médecins, les<br />

patients et les visiteurs : un lieu chaleureux,<br />

aux finitions claires avec quelques touches<br />

de couleur, pour une courte pause collation<br />

ou café. Les niveaux d’éclairement sont<br />

modérés et les appareils Laser Blade<br />

de iGuzzini sont installés dans le faux<br />

plafond en bois.<br />

© iGuzzini Photo Leva Saudargaite<br />

• • • Suite de la p. 40<br />

Consommations d’énergie :<br />

un mal sous contrôle<br />

Ce n’est pas une grande découverte : les établissements<br />

de santé, et particulièrement les hôpitaux,<br />

consomment énormément d’énergie, tous<br />

usages confondus. La bonne nouvelle, c’est que<br />

l’industrie de l’éclairage propose des solutions<br />

peu énergivores et performantes. La mauvaise<br />

nouvelle, c’est qu’il reste beaucoup à faire en<br />

matière de rénovation, car dans la plupart des<br />

bâtiments anciens, les technologies ne sont plus<br />

adaptées aux besoins actuels. Il en résulte une<br />

charge énergétique élevée et des coûts exagérés.<br />

Zumtobel a réalisé plusieurs études comparatives<br />

avant/après rénovation. Le seul remplacement<br />

des appareils fluorescents par des<br />

luminaires led génère entre 47 % et 67 % d’économies<br />

d’énergie selon les espaces considérés. Si<br />

on y ajoute des dispositifs de gestion (détection<br />

de présence, de lumière du jour, variation de<br />

l’intensité), ce sont en moyenne 20 % d’économies<br />

supplémentaires. Ledvance, de son côté,<br />

nous livre deux exemples concrets de rénovation.<br />

La Tirol Kliniken à Innsbruck s’est fixé<br />

des objectifs ambitieux en termes de développement<br />

durable. Dans le cadre de sa démarche<br />

écoresponsable, l’établissement a déjà modernisé<br />

son éclairage : « désormais les luminaires<br />

led fournissent un éclairage de bien meilleure<br />

qualité et permettent de réaliser des économies<br />

d’énergie allant jusqu’à 50 % », affirme le fabricant.<br />

Autre exemple : le Connolly Hospital<br />

à Dublin. L’hôpital avait besoin d’un éclairage<br />

combinant une efficacité énergétique élevée et<br />

une longue durée de vie des luminaires. Ledvance<br />

a fourni plus de 400 nouvelles dalles led<br />

ainsi qu’un système de gestion de l’éclairage,<br />

le tout donnant lieu à des économies d’énergie<br />

allant jusqu’à 70 %.<br />

• • • Suite p. 44<br />

42 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

© TLV. Photo Sylvain Ruyant<br />

© TLV. Photo Sylvain Ruyant<br />

Centre hospitalier d’Abbeville<br />

par TLV Healthcare<br />

Dans le cadre de la restructuration d’un<br />

plateau technique, le centre hospitalier<br />

d’Abbeville a fait appel aux équipements<br />

biomédicaux de TLV Healthcare concernant<br />

de nombreuses salles, entre autres plusieurs<br />

blocs opératoires, salles d’accouchement, de<br />

réanimation.<br />

« Nous avons également équipé 15 chambres<br />

d’unité de soins intensifs de cardiologie et plus de<br />

200 chambres d’hébergement avec notre gaine<br />

Fluidys, explique Sylvain Ruyant, responsable des<br />

ventes Grand Nord, TLV Healthcare, et les blocs<br />

opératoires avec la poutre suspendue Hi-Care. »<br />

Ce cadre périphérique optimise la qualité des<br />

interventions chirurgicales en procurant aux<br />

chirurgiens, anesthésistes et aux équipes des<br />

blocs opératoires un accès aisé aux alimentations<br />

électriques et aux fluides médicaux qui peuvent<br />

être facilement positionnés à portée de main.<br />

L’accès au patient, les conditions de travail et<br />

le nettoyage des espaces de soins sont ainsi<br />

optimisés.<br />

L’éclairage dédié aux opérations est fourni par les<br />

appareils scialytiques, mais l’éclairage général est<br />

généré par le cadre suspendu.<br />

« La poutre Hi-Care, poursuit Sylvain Ruyant, offre<br />

un éclairage led à émission directe (éclairage<br />

lecture), et indirecte (éclairage d’ambiance et de<br />

veille) avec une option modules led RVB. Ainsi,<br />

trois flux lumineux sont disponibles : 11 398 lm<br />

pour la version ambiance, 350 lm en veille, en<br />

deux températures de couleur, 3 000 K et 4 000 K<br />

et avec un IRC de 90. Dans le centre hospitalier<br />

d’Abbeville, le dispositif d’éclairage a permis<br />

d’atteindre 1 000 lux moyens au niveau du champ<br />

opératoire. »<br />

Quant à la gaine Fluidys, installée dans les<br />

chambres, elle offre la possibilité d’un éclairage<br />

indirect continu, ajoutant ainsi une plus-value<br />

esthétique. La gaine peut intégrer, en option, un<br />

rail support accessoires médicaux de 300 mm<br />

minimum de longueur qui peut s’intégrer en<br />

partie supérieure et/ou inférieure de la gaine. Les<br />

plastrons combinent protection et nettoyage rapide.<br />

Solidaires du couvercle, ils facilitent l’installation et<br />

la maintenance.<br />

Fluidys existe en version sécurisée qui permet de<br />

protéger l’accès aux fluides grâce à un couvercle<br />

spécifique sécurisé par clé. Il est résistant et<br />

conçu en PMMA transparent pour s’adapter aux<br />

environnements nécessitant une sécurité optimale.<br />

Il dispose d’un indice de haute résistance aux<br />

chocs IK07.<br />

« Les optiques de la gaine Fluidys ont été<br />

étudiées pour permettre une parfaite maîtrise de<br />

l’éclairage, détaille Sylvain Ruyant. L’objectif étant<br />

de contribuer à améliorer le bien-être de l’équipe<br />

soignante ainsi que celui du patient. »<br />

La gaine est équipée de deux dispositifs d’éclairage<br />

dotés d’un diffuseur extrudé en polycarbonate et<br />

d’un réflecteur en aluminium Miro 20 Silver. Elle<br />

offre plusieurs possibilités d’éclairage :<br />

- éclairage en direct : avec un flux de 2 135 lm<br />

(pour 300 lux) ;<br />

- éclairage d’ambiance, en indirect, avec un flux de<br />

5 965 lm (pour 100 lux) ;<br />

- éclairage de soins qui combine éclairage direct<br />

(lecture) et éclairage indirect (ambiance) qui<br />

procure un éclairement moyen de 300 lux sur le lit ;<br />

- éclairage de veille avec 292 lm.<br />

« Il existe également une fonction éclairage<br />

dynamique qui permet de faire varier la<br />

température de couleur de 2 700 K à 6 500 K,<br />

ajoute Sylvain Ruyant. Cette version est surtout<br />

utilisée dans les services de gériatrie car elle aide<br />

les patients à se repérer dans le temps. »<br />

© TLV. Photo Sylvain Ruyant<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 43


Lumières Dossier<br />

• • • Suite de la p. 42<br />

NF EN 12464-1<br />

Niveaux d’éclairement – Uniformation – Rendu des couleurs<br />

Type d’aire de la tâche/<br />

zone d’activité<br />

Éclairement moyen en lux Uo Ra Exigences spécifiques<br />

Exigé (1) Modifié (2)<br />

Salles d’attente 200 300 0,40 80<br />

Couloirs le jour 100 200 Éclairement au niveau du sol<br />

Couloirs la nuit 50 0,40 80 Éclairement au niveau du sol<br />

Couloirs nettoyage<br />

Couloirs à usages multiples<br />

(examen préliminaire des patients)<br />

Éclairement au niveau du sol<br />

200 300 0,60 80 Éclairement au niveau de la<br />

tâche ou de l’activité<br />

Bureaux du personnel 500 1 000 0,60 80<br />

Salles du personnel 300 750 0,60 80<br />

Salles de jour 300 500 0,60 80<br />

(1)<br />

Valeur minimale<br />

(2)<br />

Prend en compte les caractéristiques communes liées au contexte<br />

South Eastern Health and Social Care Trust<br />

Architecture : Avanti Architects<br />

et Kennedy FitzGerald Architects<br />

Conception de l’éclairage : Cundall<br />

Maître d’œuvre : Graham BAM Healthcare Partnership<br />

Hôpital d’Ulster, Belfast<br />

par Erco<br />

© Erco. Photo Gavriil Papadiotis<br />

© Erco. Photo Gavriil Papadiotis<br />

Pourquoi un hôpital ne pourrait-il pas être un<br />

lieu accueillant et attractif au sein duquel<br />

les patients se sentent à l’aise ? Telle est la<br />

question que s’est posée l’équipe de conception qui<br />

a travaillé sur le nouveau bloc de soins de 32 000 m²<br />

de l’hôpital Ulster à Belfast. Le concept d’éclairage<br />

comprend une installation axée sur le patient et<br />

dotée de la commande sans fil Casambi Bluetooth.<br />

Compar, la gamme de luminaires linéaires encastrés<br />

d’Erco, constitue l’un des principaux outils<br />

d’éclairage du projet. Dans les couloirs, les unités<br />

Compar sont décalées de manière à ne pas éblouir<br />

les patients transportés sur des brancards. Cet<br />

aspect était important, car en plus d’un inconfort,<br />

les faisceaux éblouissants peuvent entraîner des<br />

réactions plus graves chez les personnes sensibles.<br />

Les salles de soins, les salles cliniques et les zones<br />

de circulation sont équipées de led diffusant une<br />

température de couleur froide de 4 000 K, tandis que<br />

le restaurant est éclairé par une lumière chaude de<br />

3 000 K. Le concept de spots sur rail Oseris crée des<br />

îlots de lumière sur les tables et un environnement<br />

apaisant pour la pause-café des visiteurs.<br />

Le concepteur de l’éclairage, Cundall, a envisagé<br />

une stratégie de commande dès les premières<br />

étapes du projet. C’est ainsi qu’est née une<br />

plateforme Bluetooth, une topologie au sein de<br />

laquelle les luminaires communiquent directement<br />

entre eux et avec d’autres appareils tels que les<br />

interrupteurs, les variateurs et les détecteurs<br />

de présence. L’éclairage peut également être<br />

commandé via une application de smartphone ou<br />

de tablette utilisant la norme sans fil Bluetooth Low<br />

Energy. « Il s’agissait d’un projet très polyvalent<br />

impliquant des domaines et des exigences variés,<br />

explique Andrew Bissell de Light4-Cundall. Nous<br />

avions donc besoin d’une solution à la fois facile<br />

d’utilisation et offrant des possibilités d’ajustement<br />

en fonction des souhaits des clients. »<br />

Les chambres des patients sont équipées de<br />

plusieurs capteurs surveillant les mouvements<br />

hors du lit et qui alertent les infirmières si un<br />

patient a quitté le sien.<br />

Les espaces extérieurs sont éclairés par des<br />

bornes Castor dotées de la technologie Dark Sky<br />

d’Erco qui empêche la lumière de dépasser le<br />

niveau horizontal. Les bornes Castor guident<br />

les visiteurs, le personnel et les patients en<br />

toute sécurité le long des allées en granit<br />

jusqu’à l’entrée du bâtiment, tandis que dans la<br />

cour intérieure, les terrasses, les arbres et les<br />

jardinières sont éclairés par les luminaires Gecko.<br />

La tête du luminaire s’incline et se tourne dans<br />

n’importe quelle direction, permettant ainsi une<br />

mise en service précise en ajustant la tête dans la<br />

position exacte souhaitée.<br />

44 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Type d’aire de la tâche/<br />

zone d’activité<br />

Éclairement moyen en lux Uo Ra Exigences spécifiques<br />

Salles de garde, maternités<br />

Salles de garde<br />

Examens simples<br />

Exigé (1) Modifié (2)<br />

300 500 0,60 80<br />

Examens et traitement 1 000 1 500 0,70 90 Il convient de prendre en<br />

considération la luminosité<br />

de la pièce<br />

Éclairage de nuit, éclairage<br />

de surveillance<br />

Salles d’examen (en général)<br />

5 80 2 200 K ≤ T CP<br />

≤ 3 000 K<br />

Éclairage général 500 750 0,60 90 4 000 K ≤ T CP<br />

≤ 5 000 K<br />

Examen et traitement 1 000 1 500 0,70 80 4 000 K ≤ T CP<br />

≤ 5 000 K<br />

Salles d’opération<br />

Salles de préparation<br />

préopératoire et de réveil<br />

500 750 0,60 90 Il convient que l’éclairement de<br />

la zone du champ opératoire<br />

présente une luminance équilibrée<br />

par rapport à l’environnement<br />

immédiat<br />

Salles d’opération 1 000 1 500 0,60 90<br />

(1)<br />

Valeur minimale<br />

(2)<br />

Prend en compte les caractéristiques communes liées au contexte<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 45


Lumières Dossier<br />

Enquête produits<br />

Des formes soignées,<br />

des températures variables,<br />

un bilan positif<br />

Si les établissements de santé n’ont pas encore remplacé leurs anciens<br />

appareils équipés de tubes fluorescents, voilà de quoi les inciter à<br />

se mettre à jour avant la disparition complète de cette technologie,<br />

interdite de mise sur le marché depuis février <strong>2023</strong> pour les plus<br />

énergivores. Avec ces équipements led, arrivent les possibilités de<br />

réaliser des économies importantes, mais aussi d’éclairer quand on<br />

en a besoin, grâce aux détecteurs de présence et de lumière du jour, et<br />

comme on en a besoin, via les variations de température de couleur.<br />

Rénovations sur ordonnances…<br />

Panel Comfort 600 de LEDVANCE<br />

Avec sa fonction CPS, cette dalle permet de sélectionner le flux<br />

lumineux ainsi que la température de couleur les mieux adaptés<br />

au lieu ou à l’activité : chambre de patient, circulations, salles<br />

du personnel de santé, salles d’attente, etc. Elle présente un<br />

indice de couleur de 90 et peut atteindre une efficacité<br />

lumineuse jusqu’à 118 lm/W. Ce luminaire affiche une durée<br />

de vie de 60 000 heures (L80). L’installation s’effectue rapidement<br />

grâce au bornier automatique sans outil avec repiquage.<br />

www.ledvance.fr/<br />

PD4-M-HCL de<br />

B.E.G.<br />

Ce détecteur de présence<br />

DALI propose la fonction Tunable<br />

White pour Human Centric Lighting (HCL). Il gère différents groupes d’éclairage<br />

en fonction de la présence et de la lumière du jour pour augmenter le confort<br />

et l’efficacité énergétique. Il peut également commander la couleur de lumière<br />

dans la pièce lorsque des appareils DALI avec la fonction Tunable White (DT 8)<br />

sont reliés. Le passage de la lumière de blanc chaud à blanc froid, ainsi que le<br />

changement de luminosité tiennent compte du rythme biologique humain. Cette<br />

très lente transition est presque imperceptible par l’utilisateur.<br />

www.beg-luxomat.com/fr/<br />

Ibis de DISANO<br />

Ce plafonnier offre un maximum<br />

de bien-être visuel en émettant<br />

une lumière douce et homogène.<br />

Il comporte un corps en tôle<br />

d’acier estampé, avec montage<br />

par le dessus sur fers et une<br />

optique basse luminance à<br />

ventelles simples avec lentille<br />

PMMA. UGR < 16. Il présente<br />

un flux de 3 265 lm en 4 000 K,<br />

et de 3 036 lm en 3 000 K avec,<br />

dans tous les cas, un IRC de 90.<br />

Maintien du flux lumineux à 90 % : 50 000 heures (L90/B10).<br />

www.disano.it/it/<br />

SL764+ de PERFORMANCE IN LIGHTING<br />

Ce profilé se décline suspension (PL), en saillie (AB), encastres (RE) et se<br />

compose de systèmes d’éclairage configurable. Il comprend un boîtier<br />

en profilés extrudés d’aluminium anodisé (EV1) ou peint, de différentes<br />

optiques d’éclairage : microprisme anti-éblouissement (DIN EN<br />

12464-1), cache opale pour une répartition homogène de la<br />

lumière. IRC > 80. Tolérance des couleurs selon MacAdam<br />

≤ 3 SDCM. Existe en 3 000 K et 4 000 K et dans des flux<br />

variant de 1 490 lm à 1 860 lm.<br />

www.performanceinlighting.com/<br />

Start Panel de SYLVANIA<br />

Cette dalle est particulièrement adaptée aux locaux demandant un haut niveau de protection contre<br />

les poussières et l’eau comme les hôpitaux, laboratoires… Elle offre un IP65 par le haut et le bas<br />

et driver IP65 également. Elle dispose d’un UGR < 19. Elle est disponible avec un IRC de 80 et de<br />

90 (pour les salles de consultation). Son efficacité lumineuse peut atteindre 122 lm/W. Le diffuseur<br />

polystyrène (PS) est résistant aux produits de nettoyage (H2O2). Groupe de risque photobiologique<br />

GR0. Durée de vie 82 000 heures (L80).<br />

www.sylvania-lighting.com/fr<br />

46 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Integralis d’ARTEMIDE<br />

Cette plateforme comprend quatre solutions technologiques. Pure Integralis qui combine le contrôle de la<br />

croissance microbienne et la fonction antimicrobienne. Cette solution peut inclure des UVC qui fonctionnent<br />

en l’absence de personnes dans certaines applications. Integralis Blanc-Violet combine une lumière<br />

blanche avec des fréquences violettes et permet d’activer le contrôle de la croissance microbienne ou une<br />

action antimicrobienne. Integralis Blanc offre une émission blanche et combine un effet de restriction de la<br />

croissance bactérienne ; disponible en 5 000 K. Integralis Violet combine un effet antibactérien et lumière<br />

fonctionnelle et peut intensifier l’efficacité contre les micro-organismes pathogènes dans les espaces où une<br />

présence humaine est intermittente.<br />

www.artemide.com/fr/<br />

TX-Move de RZB<br />

Cet encastré (600 x 600 mm) comprend un boîtier en tôle d’acier traité époxy. 90°<br />

pivotable à la verticale. Les leds très performantes permettent une bonne diffusion<br />

asymétrique de la lumière grâce à une optique à lentilles de précision en matière<br />

synthétique (PC) claire. Le flux lumineux est ajustable sur trois niveaux : 2 800 lm,<br />

3 900 lm, et 5 450 lm, en 4 000 K, avec des angles de faisceau de 35° / 50° / 0° / 50°.<br />

www.rzb.de/fr/<br />

Clean II de ZUMTOBEL<br />

La modularité des couleurs (avec les couleurs de lumière rouge, verte, bleue et blanche) ainsi que la<br />

double répartition asymétrique de la lumière répondent activement aux besoins des établissements<br />

médicaux en termes d’éclairage. L’intégration de la technologie Tunable white respecte le rythme<br />

biologique des individus de manière optimale. Grâce à l’optique micropyramidale MPO+, la lumière<br />

est réfractée et dirigée de manière contrôlée, puis agréablement distribuée, même à des angles<br />

de faisceau élevés. Le luminaire peut ainsi être positionné de manière flexible et offre une lumière<br />

précise quel que soit l’angle.<br />

www.zumtobel.com/<br />

Lucidream de LUCIBEL<br />

Cette dalle led est disponible en version suspendue, saillie<br />

ou encastrée permettant de choisir tous types d’images<br />

(décoratives, produits, nature), voire de créer une fenêtre<br />

virtuelle. Elle se décline en plusieurs dimensions et flux<br />

lumineux allant de 1 400 lm à 6 000 lm. Existe en kit de<br />

4 dalles leds 600 x 600 mm sérigraphiées. L’image a été<br />

spécifiquement choisie pour apporter, conformément à la<br />

norme 12464-1, suffisamment de lumière sur le plan de<br />

travail sans éclairage additionnel, tout en ne dénaturant<br />

pas la qualité de la lumière (température de couleur et<br />

IRC conservés).<br />

www.lucibel.io<br />

DALI PRO 2 d’OSRAM DS<br />

Le contrôleur intelligent DALI Pro 2 IoT permet<br />

la gestion complète de 2 bus DALI, soit<br />

128 adresses DALI. Certifié DALI-2, il fournit<br />

l’alimentation des bus DALI (230 mA sur chaque<br />

ligne). Avec jusqu’à 25 coupleurs de boutonspoussoirs<br />

ou capteurs au total, une horloge<br />

intégrée et une programmation PC gratuite, il<br />

est possible de créer un rythme circadien global<br />

ou de personnaliser le fonctionnement des<br />

produits en DT8. Plusieurs contrôleurs peuvent<br />

être reliés ensemble via un routeur externe. Une<br />

clé USB-Wi-Fi fournie permet de programmer<br />

sans fil le système complet.<br />

www.osram.fr/ds/<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 47


Lumières Dossier<br />

Keros de EAS SOLUTIONS<br />

Ce plafonnier encastrable délivre un éclairage led haute performance à faible<br />

luminance (UGR < 19) pour un meilleur confort visuel. Il possède une efficacité<br />

lumineuse jusqu’à 125 lm/W avec un flux de 4 360 lm en 4 000 K et un IRC de 82.<br />

Conçu en métal et polycarbonate, il résiste aux poussières, aux produits chimiques<br />

d’entretien ainsi qu’aux projections et jets d’eau. Disponible en 600 x 600 mm et<br />

300 x 1 200 mm, il se décline en plusieurs types d’encastrement (faux plafond<br />

suspendu, en plâtre, à clipser) et en 3 000 K et 4 000 K. Il fonctionne en On/Off et sur<br />

variateur, protocole DALI inclus.<br />

www.eas-solutions.fr<br />

Crystal d’iGUZZINI<br />

Cet encastré procure une efficacité jusqu’à 155 lm/W. La nouvelle optique brevetée Opti<br />

Diamond optimise le principe du catadioptre, en combinant réflexion et réfraction en un<br />

seul système. Quatre distributions lumineuses : la version à haute efficacité et confort<br />

visuel élevé, UGR < 19 ; à distribution Oval (à émission lumineuse aussi bien longitudinale<br />

que transversale), la version éclairage général ; et Wall Washer pour diriger la lumière<br />

principalement dans le plan vertical. Existe en 3 000 K, 3 500 K, 4 000 K. IRC 80 ou 90.<br />

www.iguzzini.com/fr/<br />

ACTiNight<br />

d’ACTILED<br />

Ces veilleuses assurent un éclairage d’appoint lors des circulations<br />

nocturnes. Elles comportent une façade en tôle résistante aux chocs<br />

mécaniques ; elles sont disponibles en version allumage simple<br />

ou avec des fonctions d’allumage automatique. Elles intègrent<br />

la détection de présence et la mesure de luminosité ambiante et<br />

peuvent s’adapter à différentes situations. Elles sont programmables<br />

et il est donc possible pour l’installateur ou le gestionnaire du site<br />

de choisir et paramétrer un mode de fonctionnement adapté à son<br />

besoin. 2 700 K ou 3 000 K.<br />

www.actiled.com<br />

Technologie BlueShift de LÉBÉNOÏD<br />

Cette solution permet de réduire la puissance<br />

radiométrique reçue dans les bleus-violets<br />

et atténue la pression continue subie par les<br />

yeux. L’éclairage artificiel se caractérise par<br />

un déficit d’étalement du spectre émis dans le<br />

bleu. La technologie BlueShift corrige ce défaut,<br />

afin de rétablir le taux diurne de mélatonine,<br />

permettant le rétablissement des phases d’éveil<br />

et de sommeil. Cette option est disponible à la<br />

demande sur les luminaires de Lébénoïd.<br />

www.lebenoid.fr<br />

Fidesca<br />

G3 de TRILUX<br />

Certifié ISO classe 1, ce luminaire<br />

offre une efficacité énergétique jusqu’à<br />

150 lm/W et une durée de vie de 90 000 heures.<br />

Il présente un UGR ≤ 19 et un IRC > 90. Il propose une<br />

solution d’éclairage biodynamique (HCL) qui s’adapte au rythme circadien et aux<br />

besoins spécifiques de chaque utilisateur. La mise en réseau et la surveillance en<br />

temps réel des luminaires (Monitoring Trilux basé sur le Cloud) facilitent la maintenance<br />

prédictive, ce qui améliore la fiabilité de l’installation et permet d’orienter les cycles de<br />

maintenance sur les besoins réels.<br />

www.trilux.com/<br />

PY Multifonction d’AMBIANCE LUMIÈRE<br />

Ce kit sanitaire, aux dimensions réduites (500 mm x<br />

200 mm), rassemble en seule et même pièce, l’ensemble<br />

des éléments et des composants s’intégrant au plafond :<br />

un luminaire basse luminance (700 lm ou 2 000 lm<br />

et 2 700 K, 3 000 K, 3 500 K, 4 000 K) ; un système<br />

de détection de présence ; un flash lumineux<br />

permettant de délivrer un signal d’évacuation<br />

destiné aux locaux bruyants ou pouvant recevoir des<br />

personnes avec une déficience auditive ; une bouche de<br />

ventilation mécanique contrôlée d’un diamètre de<br />

80 mm pour le renouvellement de l’air, tout en diminuant<br />

les déperditions thermiques ; une plaque Staff.<br />

www.ambiance-lumiere.com<br />

48 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Designer<br />

Originaire de Franche-Comté, où elle coule une enfance baignée dans l’art et la culture,<br />

Élise Fouin se forme à l’École Boulle à Paris, d’abord à l’orfèvrerie, puis au design de mobilier et<br />

d’objets. Inspirée par la nature dans ses créations et grande adepte de la récup’, Élise Fouin prête<br />

une attention toute particulière au développement durable et à l’impact de ses créations. Nebulis, un<br />

luminaire en soie fabriqué dans les Cévennes, en est une belle illustration.<br />

© Francis Amiand<br />

Élise Fouin<br />

La soie en lumière<br />

D’où vous vient votre sensibilité à la lumière ?<br />

Les esprits créatifs, et notamment les designers, ont une forme<br />

d’hypersensibilité et perçoivent la lumière, les sons et les images<br />

avec beaucoup d’intensité. Lorsque je suis dans un espace<br />

mal éclairé, je ressens un mal-être. Les tubes<br />

fluorescents par exemple créent une nappe de<br />

lumière uniforme sans nuance. Dans ma démarche<br />

concrète de designer, j’ai commencé<br />

par mettre en lumière des matériaux<br />

qui ne sont, à mon sens, pas assez<br />

valorisés. Mon travail sur les cocons<br />

Lucinda partait d’une mise en valeur<br />

d’un matériau par la lumière. Cette<br />

manière de mettre en lumière des<br />

matériaux est réalisable par l’évolution<br />

des technologies et notamment<br />

la led, qui ne chauffe pas et permet<br />

une intégration plus aisée. La led<br />

ouvre le champ des possibles, notamment<br />

pour l’usage de matières moins<br />

ignifuges, comme le papier. La technologie<br />

a une importante répercussion<br />

sur la création.<br />

Quelle est votre démarche lors de la<br />

phase de développement d’un luminaire<br />

?<br />

Il y a deux cas de figure principaux :<br />

soit le projet vient de moi, soit il s’agit<br />

d’une commande. Lorsque je suis à l’origine<br />

du développement d’un luminaire,<br />

je pars de la matière ou du process de<br />

fabrication de la matière. Pour le luminaire<br />

Papillon, j’ai été très inspirée par la visite<br />

d’une usine de fabrication de luminaires, où<br />

des carcasses de luminaires en attente de traitement<br />

étaient entreposées. Ces formes désossées m’ont<br />

inspiré la forme d’un luminaire. Souvent, la réflexion part de<br />

la matière et je démarre par une expérimentation manuelle. Je dessine<br />

ensuite et je finis par la déclinaison technique. Ma démarche<br />

est donc à revers de ce qui se fait habituellement : je pars de la<br />

fabrication et de la contrainte matériau pour créer. Je suis fascinée<br />

par les machines ! Dans le deuxième cas de figure, lors d’une<br />

commande par un client, je dessine un luminaire et c’est lui qui se<br />

charge de la phase de production. Je travaille souvent pour des éditeurs<br />

et la démarche est tout à fait différente, car elle m’affranchit<br />

de la réflexion sur le mode de production.<br />

Pouvez-vous nous expliquer comment<br />

est née la collection Nebulis et son<br />

processus de fabrication ?<br />

Je connaissais l’entreprise<br />

Sericyne créée par Clara<br />

Hardy, qui a remis en<br />

marche l’écosystème de la<br />

sériciculture, c’est-à-dire<br />

le travail de la soie, dans<br />

les Cévennes. L’entreprise<br />

a créé un mode de fabrication<br />

pour une toile de soie<br />

non tissée. Le vers à soie<br />

ne fait alors plus de cocons,<br />

mais des nappes. Je compare<br />

ce procédé à une imprimante<br />

3D naturelle. Nous avions réalisé<br />

un premier projet en collaboration,<br />

baptisé Twilight. L’éditeur<br />

Forestier était intéressé par<br />

un objet reproductible en série,<br />

fabriqué avec cette matière naturelle.<br />

Nebulis reprend l’idée d’un<br />

escalier ou de courbes de niveau,<br />

qui représentent le paysage montagneux<br />

des Cévennes. L’idée de<br />

travailler avec une PME intégrée à<br />

son territoire m’a également beaucoup<br />

plu. Ce qui est très intéressant,<br />

c’est que cette matière est légère,<br />

proche du papier Washi. Il est possible<br />

de lui donner une ampleur importante,<br />

mais l’objet conserve sa grande légèreté. Les<br />

vers tissent, entre mars et octobre, des nappes à<br />

plat, comme des feuilles de tissu. L’hiver, lorsque les<br />

vers ne tissent pas, les artisans prennent le relais. Les tissus formés<br />

sont appliqués avec un pinceau et de l’eau sur des moules. La séricine,<br />

une colle naturellement présente dans la soie, permet de fixer<br />

l’ensemble par simple humidification et séchage, pour maintenir la<br />

matière entre elle.<br />

© Élise Fouin<br />

Rubrique réalisée par Alexandre Arène<br />

50 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Manufacture<br />

AUBRILAM : DES MÂTS EN BOIS DURABLES<br />

et Made in France<br />

Située à Brioude, en Haute-Loire, l’usine de fabrication de mobilier urbain et d’éclairage d’Aubrilam est constituée de deux<br />

espaces dissociés : un bâtiment de bureaux de 300 m² qui accueille les équipes support, qualité, méthodes, logistique et<br />

management de production ; et un bâtiment de 6 000 m² pour la production. Dans le giron d’Aubrilam depuis 1980, ce site<br />

fait de la valorisation des déchets de production une priorité. Chaque année, entre 4 000 et 6 000 candélabres sortent des<br />

ateliers. Christophe Piasco, directeur des opérations et pôle industrie chez Aubrilam, nous présente le site.<br />

© Jean-Michel Gueugnot<br />

Réception des matières premières<br />

« Tous nos mâts sont fabriqués à partir de poutres<br />

lamellé-collé de 13 m, de pin sylvestre venu de Finlande. »<br />

Les planches qui entrent dans la fabrication des mâts font l’objet d’une sélection drastique. En<br />

Finlande, où les pins sylvestres poussent, la politique de gestion des forêts est parmi les plus<br />

avancées au monde, avec une réelle approche durable. À proximité du cercle polaire, le bois<br />

pousse très lentement et très haut avec beaucoup moins de branches. La maturité des arbres<br />

intervient à 40 ans dans les landes, contre 60 ans en Scandinavie, ce qui rend le bois bien plus<br />

dense. Cette grande qualité du bois est à l’origine de la longévité des mâts.<br />

© Aubrilam<br />

© Ludovic Combe<br />

© Ludovic Combe<br />

Formation du fût<br />

« Lors de cette étape, les planches sont collées entre elles pour<br />

réaliser un parallélépipède, qui sert de base à la fabrication<br />

des mâts. »<br />

Chaque planche est redécoupée en longueur et rabotée pour atteindre la longueur et la forme<br />

souhaitée. Les planches sont ensuite collées entre elles pour former un parallélépipède. Pour cela,<br />

elles passent sur un convoyeur et sont encollées. Cette étape est répétée pour chacune des faces de la planche. Qu’il<br />

s’agisse de fûts cylindriques ou parallélépipédiques, l’encollage est effectué de la même manière. Les dimensions et<br />

épaisseurs de chaque planche dépendent de la résistance mécanique des matériaux et de l’environnement d’implantation,<br />

notamment le vent. Après chaque campagne de collage, des mesures sont réalisées en laboratoire sur la tenue du collage.<br />

La machine reproduit alors un effet de cisaillement.<br />

52 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Manufacture<br />

Usinage<br />

« Les fûts bruts passent par l’îlot d’usinage pour usiner<br />

l’épaulement et tourner les fûts parallélépipédiques pour<br />

donner leur forme aux mâts cylindriques. »<br />

Les fûts entrent dans une machine à commande numérique de fraisage à 5 axes.<br />

Cette machine usine l’épaulement : les produits sont fixés au sol par des pièces<br />

métalliques, il faut donc usiner sur 3 à 4 mm l’espace nécessaire pour intégrer les<br />

mâts à leur support en évitant tout interstice qui permettrait à l’eau de pénétrer et<br />

d’altérer le bois. Ensuite, pour réaliser les mâts cylindriques, les fûts passent par un<br />

tour à commande numérique pour leur donner leur forme à partir des fûts bruts<br />

parallélépipédiques.<br />

© Jean-Michel Gueugnot<br />

© Ludovic Combe<br />

Finition<br />

« Lors de cette étape, les fûts usinés<br />

sont lasurés et vernis pour leur donner leur<br />

aspect final. »<br />

Le lasurage permet de mettre en couleur les mâts pour leur donner la<br />

teinte choisie. Ce process de finition a été qualifié avec un fournisseur<br />

exclusif, après une série de tests sur le vieillissement accéléré, en<br />

laboratoire et en conditions réelles. Cette qualification concerne les<br />

produits utilisés et le process de mise en œuvre. Cinq couches de finition<br />

sont nécessaires pour arriver au résultat final. Les lasures utilisées<br />

par Aubrilam sont à 100 % en phase aqueuse, c’est-à-dire qu’elles ne<br />

contiennent pas de solvants.<br />

Assemblage<br />

« Les fûts sont ensuite assemblés avec les différentes<br />

pièces métalliques pour finaliser les mâts. »<br />

Dans les principes d’assemblage, l’ajustement entre le bois et le métal doit être<br />

extrêmement précis, au dixième de millimètre près, pour éviter toute infiltration ou<br />

rétention d’eau. La qualité de l’assemblage est un élément essentiel de la durabilité<br />

des mâts. Plusieurs éléments métalliques peuvent être assemblés selon la demande :<br />

l’embase de liaison au sol, l’intégration de la source, les pièces d’interfaces pour<br />

la signalétique, ou des kakémonos. Chaque produit est ensuite conditionné<br />

individuellement suivant les modalités d’installation. Une étude précise de<br />

conditionnement est réalisée et prend en compte le mode de transport ou le mode de<br />

levage. Le tout en utilisant le moins possible de composants non recyclables.<br />

Rubrique réalisée par Alexande Arène<br />

Aubrilam, site de Brioude<br />

31, rue Guynemer<br />

43100 Brioude<br />

Tél. : 04 73 31 86 86<br />

Mail : mobiurbain@aubrilam.fr ou<br />

contact@aubrilam.fr<br />

© Ludovic Combe<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 53


Lumières Cahier technique<br />

Musée Narbo Via, Narbonne, France<br />

Architecture : Foster + Partners<br />

Conception lumière : George Sexton Associates; ACL, Paris<br />

Scénographie : Studio Adrien Gardère<br />

Matériel d’éclairage : Erco<br />

© ERCO. Photo Clément Guillaume, Paris<br />

Musées : l’art<br />

de mettre en lumière<br />

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 55


Lumières Cahier technique<br />

iGuzzini : du projecteur<br />

halogène au beacon<br />

1. Musée des Arts décoratifs, Paris.<br />

Concepteur lumière : Voyons Voir.<br />

Agencement : Roberto Ostinelli & Partners.<br />

2. Palais Schifanoia à Ferrare, Italie.<br />

Concepteur(s) lumière : Studio Pasetti Lighting.<br />

Concept et requalification de la perception<br />

visuelle : Alberto Pasetti Bombardella, architecte<br />

avec Claudia Bettini, Chiara Brunello et<br />

Caterina Salvini, architectes.<br />

1<br />

© iGuzzini. Photo Didier Boy de la Tour<br />

2<br />

Pour Renaud Lièvre, directeur général d’iGuzzini<br />

France, en muséographie, l’art et l’architecture<br />

sont intimement liés. Si l’industrie de<br />

l’éclairage a connu des avancées phénoménales<br />

depuis l’arrivée de la led, elle a accompli de véritables<br />

bonds en avant en ce que Renaud Lièvre<br />

qualifie « d’éclairage de l’art », car on éclaire plutôt<br />

les œuvres d’art que les musées. Avec l’arrivée<br />

de la led, les recherches se sont portées sur<br />

l’optique et la miniaturisation des projecteurs et la<br />

digitalisation de la lumière.<br />

L’optique : précision et miniaturisation<br />

Le premier objectif est de mettre en valeur l’œuvre<br />

d’art tout en la protégeant des nuisances pouvant<br />

être causées par le rayonnement lumineux sur les<br />

matériaux les plus sensibles. « Nous avons franchi<br />

un grand pas lorsque des spots halogènes équipés<br />

de réflecteurs, nous sommes passés aux cadreurs<br />

led dotés de collimateurs », explique Renaud<br />

Lièvre. C’est ainsi qu’iGuzzini a développé la<br />

gamme des projecteurs Palco en cadreurs, en diamètres<br />

de 19 mm, 37 mm (pour rail à très basse<br />

tension – Low Voltage) et 90 mm, 115 mm (pour<br />

rail à tension de réseau). La lentille brevetée offre<br />

une haute densité lumineuse grâce aux led CoB<br />

combinées à un collimateur avec lentilles, qui<br />

émet un faisceau très précis sans aberration chromatique.<br />

La version 37 mm présente une association<br />

magnétique entre la partie arrière et le groupe<br />

optique.<br />

« Prenons l’exemple de la galerie des bijoux<br />

au musée des Arts décoratifs, poursuit Renaud<br />

Lièvre. La nouvelle installation a permis de libérer<br />

les espaces grâce aux projecteurs Palco Low<br />

Voltage de faibles dimensions. Les concepteurs<br />

lumière de Voyons Voir ont créé une atmosphère<br />

onirique et magique : dans un lieu sombre, le précieux<br />

de chaque pièce est révélé par des faisceaux<br />

de lumière d’une extrême précision, sans qu’on<br />

en perçoive l’origine. » Le fabricant fait évoluer<br />

son offre au fur et à mesure des mises en lumière :<br />

transformateurs pour les rails, adaptateurs, accessoires.<br />

Pour la mise en lumière de la Royal Academy<br />

of Arts à Londres (concepteur lumière Arup),<br />

iGuzzini a également fourni des projecteurs Palco<br />

posés avec des adaptateurs sur rails (préexistants)<br />

pour permettre des changements d’ambiance fréquents.<br />

Le recours à l’interface Bluetooth et aux<br />

drivers pour une gradation entre 100 % et 0,1 %<br />

complète l’installation, réglable à partir d’une<br />

simple application. « Nous avions même anticipé,<br />

à l’époque, l’arrivée du beacon, ajoute Renaud<br />

Lièvre, système capable d’envoyer des informations<br />

textuelles directement aux dispositifs électroniques<br />

des personnes qui se trouvent à proximité<br />

de la zone couverte par le beacon. »<br />

Vivre une expérience muséale<br />

« Avec les réseaux sociaux, et l’information disponible<br />

d’un clic sur son portable, le visiteur d’un<br />

musée souhaite vivre une expérience, constate<br />

Renaud Lièvre. Pour cela, il existe des outils,<br />

via l’éclairage, qui peuvent donner accès, d’une<br />

simple pression sur son écran, à des explications<br />

sur le tableau devant lequel on se tient ou déclencher<br />

un éclairage dynamique adapté à l’œuvre, il<br />

s’agit de la technologie beacon. » Un beacon est<br />

un petit boîtier qui utilise la connexion Bluetooth<br />

Low Energy (BLE) et émet des signaux qui sont<br />

lus directement par un smartphone ou une tablette<br />

quand celui-ci arrive à proximité des balises. Il est<br />

ainsi possible d’envoyer une notification push<br />

ou déclencher une action sur l’appareil du visiteur.<br />

« L’idée est de recréer un maillage GPS pour<br />

savoir où se trouve l’utilisateur. Nous proposons<br />

déjà cette technologie dans nos luminaires », indique<br />

Renaud Lièvre. n<br />

© Archivio iGuzzini<br />

56 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Cahier technique<br />

Erco : la grammaire<br />

de la lumière<br />

Selon le concepteur lumière américain<br />

Richard Kelly (1910-1977), des études qualitatives<br />

impliquent trois catégories : les<br />

lumières pour voir (ambient luminescence), pour<br />

mettre en valeur (focal glow) et pour décorer (play<br />

of brilliants). Pour Erco, cette « grammaire de la<br />

lumière » donne lieu à un éclairage optimal des<br />

musées, expositions et galeries. D’après les observations,<br />

en effet, les concepts d’éclairage semblent<br />

d’autant plus réussis qu’ils combinent ces trois<br />

composantes – éclairage général, accentuation et<br />

lumière décorative – de façon équilibrée. Cette<br />

grammaire constitue donc une base éprouvée<br />

pour analyser les espaces, structurer les concepts<br />

et sélectionner les outils appropriés.<br />

Expérimenter l’art par la lumière<br />

Selon le fabricant, dans l’histoire de l’art, chaque<br />

époque renvoie à des idéaux différents, que la<br />

présentation des œuvres doit placer au premier<br />

plan. De même, les préférences sociales varient,<br />

nécessitant d’adapter la forme. Des tableaux minimalistes<br />

grand format produiront, par exemple,<br />

un effet maximum sous un éclairage vertical couvrant<br />

une vaste surface. À l’inverse, il faudra privilégier<br />

une accentuation pour les petits tableaux<br />

très contrastés. En plus de l’éclairage des objets,<br />

les muséographes et galeristes voient la lumière<br />

comme une composante essentielle dans la mise<br />

en scène générale de l’exposition et du bâtiment.<br />

Les visiteurs accèdent ainsi de façon spectaculaire<br />

à la culture et à l’architecture.<br />

Erco explique comment c’est d’abord par la lumière<br />

que le visiteur expérimente l’art. La lumière<br />

met en scène les œuvres, elle guide le regard de<br />

l’observateur et fait partie intégrante de la dramaturgie,<br />

puisque ses faisceaux accordent une place<br />

particulière aux principales pièces d’exposition de<br />

la collection.<br />

Pour faciliter la perception des détails, il est indispensable<br />

de prévoir une lumière brillante, assortie<br />

d’un bon rendu des couleurs. Une accentuation<br />

crée des hiérarchies de perception.<br />

Un éclairage équilibré et évolutif<br />

Une des problématiques de l’éclairage des musées<br />

repose sur la capacité à obtenir un juste équilibre<br />

des lumières et un éclairage évolutif. Les concepteurs<br />

lumière George Sexton Associates et ACL<br />

ont relevé le défi au musée Narbo Via, à Narbonne.<br />

L’éclairage devait paraître généreux tout en respectant<br />

un niveau et une luminosité prescrits et<br />

en répondant aux objectifs énergétiques. Les graphiques<br />

et les supports devaient être visuellement<br />

accessibles et faciles à lire. L’éclairage est équilibré<br />

et sans éblouissement, favorisant l’expérience visiteur.<br />

Le mur lapidaire, conçu par le Studio Adrien<br />

Gardère, illustre cet équilibre artistique. Au cœur<br />

du musée, ce mur sépare naturellement les galeries<br />

publiques des espaces de restauration plus privés.<br />

D’inspiration industrielle, le rack métallique de<br />

10 m x 76 m est doté d’un dispositif de levage<br />

qui permet de déplacer les pierres architecturales<br />

exposées – 760 blocs –, créant une mosaïque en<br />

mouvement. Cette scénographie laisse entrevoir le<br />

travail des archéologues et des chercheurs à travers<br />

un mur de pierres et de lumière dynamique.<br />

À Hasselt, en Belgique, le concepteur lumière<br />

Ben Boving a su créer un « éclairage flexible pour<br />

une diversité spatiale » qui caractérise la galerie<br />

d’art Z33. Les plafonds à caissons inspirés du style<br />

antique romain constituent une caractéristique<br />

particulière des nouvelles salles d’exposition. Ben<br />

Boving a intégré dans quelques-uns des caissons<br />

des points de montage pour des projecteurs Parscan<br />

pour permettre d’établir ultérieurement un<br />

plan lumière spécifique à chaque exposition. « Le<br />

boîtier rond de Parscan crée un beau contraste<br />

par rapport aux caissons de forme pyramidale »,<br />

remarque Ben Boving. n<br />

1<br />

2<br />

1. Musée Narbo Via, Narbonne.<br />

Architecte : Foster + Partners.<br />

Conception lumière :<br />

George Sexton Associates et ACL.<br />

Scénographie : Studio Adrien Gardère.<br />

2. Z33, Hasselt, Belgique.<br />

Maîtrise d’ouvrage : Galerie d’art Z33.<br />

Architecte : Francesca Torzo.<br />

Conception lumière : Ben Boving.<br />

© Clément Guillaume, Paris ©Thomas Mayer, Neuss<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 57


Lumières Cahier technique<br />

© Béatrice Moley<br />

Musée Carnavalet,<br />

Paris.<br />

© Antoine Mercusot<br />

© Béatrice Moley<br />

Procédés Hallier :<br />

la précision du cadreur<br />

Thibault David, directeur R&D et innovation,<br />

Procédés Hallier, l’affirme : « La led a franchi<br />

depuis quelque temps les portes des musées<br />

et galeries d’art. Même si nous remplaçons encore<br />

souvent des sources d’ancienne génération par des<br />

cœurs de led dans des projecteurs existants ! Les<br />

dernières technologies led offrent un spectre assez<br />

riche et assez fidèle qui permet cette mise à jour. »<br />

En revanche, cette opération ne peut pas s’effectuer<br />

sur les cadreurs, c’est trop compliqué et assez<br />

peu intéressant en termes de durabilité.<br />

Les cadreurs à l’heure de la led<br />

Le spécialiste du cadreur n’en investit pas moins<br />

dans le développement de technologies pour améliorer<br />

ce type de projecteur qui a fait la renommée<br />

de la marque en la matière. « Nous avons tout<br />

mis en œuvre ces dernières années pour adapter<br />

le Fenyx à la technologie led et lui conserver<br />

ses spécificités, notamment en faisant appel à un<br />

spectre qui est le “copié/collé” de la lumière naturelle,<br />

de 400 nm à 700 nm. Ces nouvelles versions<br />

répondent aux besoins des conservateurs qui souhaitent,<br />

pour certains tableaux, reproduire l’environnement<br />

lumineux naturel extérieur des toiles<br />

au moment où elles ont été peintes. »<br />

Cet ajustement concerne aussi la gestion automatique<br />

des niveaux d’éclairement (50 lux sur<br />

les tableaux). « On fait de plus en plus appel à la<br />

technologie Bluetooth qui permet d’effectuer les<br />

réglages via une application smartphone, ou en<br />

programmant la baisse d’intensité via un détecteur<br />

de présence », précise Thibault David.<br />

Performance énergétique au programme<br />

Longtemps reléguée au second plan (préservation<br />

des œuvres oblige), la performance énergétique<br />

arrive au centre des préoccupations. Les optiques<br />

développées sur mesure offrent des images nettes,<br />

avec très peu de perte de lumière. « Sur notre dernière<br />

génération de cadreurs, explique Thibault<br />

David, nous avons gagné 30 % de lumière en travaillant<br />

sur l’optique. Jusque récemment, en muséographie,<br />

la question du flux n’était pas un sujet,<br />

tant les rendements étaient bien inférieurs aux<br />

luminaires d’éclairage général du tertiaire. Cela<br />

est dû au fait qu’en façonnant les faisceaux, on<br />

perdait beaucoup de flux. Aujourd’hui, la led est<br />

mature : le système chauffe moins, donc on utilise<br />

moins de matière, pour le dissipateur de chaleur<br />

par exemple, et le produit est devenu plus compact.<br />

Nous avons démontré notre écoresponsabilité<br />

dans le développement de nos produits. Nous<br />

disposons de sources changeables, d’optiques<br />

remplaçables, avec la meilleure efficacité possible<br />

au travers du train optique et donc, nous sommes<br />

en mesure de réduire la quantité des matériaux<br />

utilisés. »<br />

Déjà, les premières générations de projecteurs<br />

led pour les musées sont remplacées, à l’instar du<br />

Louvre Lens (inauguré en 2012) qui rééquipe tout<br />

son parc. « Nous avons travaillé depuis deux ans<br />

au développement de cadreurs spécifiques pour<br />

le musée, ajoute Thibault David. Ce qui nous a<br />

conduits à prendre en compte un nouveau paramètre<br />

qui est l’ergonomie de réglage. Il ne faut<br />

pas oublier que les scénographes vont devoir<br />

régler des centaines d’appareils, souvent à 4 m<br />

de hauteur. Le réglage des lentilles doit s’effectuer<br />

simplement, sans forcer. Une fois que les<br />

couteaux sont en position, il faut que le système<br />

soit assez fort pour que les couteaux glissent bien<br />

et ne bougent plus une fois en place. Les adaptations<br />

sont d’autant plus faciles à mettre en œuvre<br />

que nos ateliers de fabrication se trouvent à Montreuil<br />

aux portes de Paris et que les conservateurs,<br />

directeurs de musées, services techniques peuvent<br />

venir sur place pour demander des ajustements<br />

précis et échanger avec nos techniciens. Nous maîtrisons<br />

toute la chaîne de valeur : de la plaque de<br />

tôle et du barreau d’aluminium jusqu’à l’optique<br />

du luminaire. » n<br />

58 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Cahier technique<br />

Zumtobel : le musée,<br />

un laboratoire de lumière<br />

On s’est longtemps focalisé sur la préservation<br />

des œuvres, car la lumière, issue de<br />

sources halogènes ou fluorescentes, comprenait<br />

des risques de détérioration. Aujourd’hui,<br />

on sait maîtriser les temps d’exposition mais<br />

aussi les niveaux d’éclairement. Christophe<br />

Vedel, directeur de la prescription et des grands<br />

comptes Zumtobel Group, le rappelle : « La led a<br />

transformé la façon d’éclairer l’art, et les musées,<br />

espaces très peu éclairés et préservés ont donné<br />

lieu à des recherches poussées, avec des zooms,<br />

lentilles, ouvertures de faisceaux, de plus en plus<br />

perfectionnés. Et on s’est aperçu que non seulement<br />

la led pouvait répondre aux exigences des<br />

scénographes, mais qu’elle pouvait également susciter<br />

d’autres découvertes. »<br />

Un intérêt triple : confort, économies<br />

et respect de l’œuvre<br />

Pour Christophe Vedel, la led a conduit à la généralisation<br />

de la gestion de l’éclairage dans les salles<br />

d’exposition, ce qui présente un triple intérêt : apporter<br />

un confort supplémentaire aux utilisateurs,<br />

générer des économies d’énergie et surtout donner<br />

à voir les œuvres tout en les protégeant. « Zumtobel<br />

a développé ses propres systèmes de gestion,<br />

explique-t-il, ce qui facilite énormément la programmation<br />

des automatismes, qui ne se limitent<br />

pas à la seule détection, que ce soit de lumière du<br />

jour ou de présence. » La led est la seule source<br />

qui offre, sans filtres ou dispositifs de protection<br />

supplémentaires, une lumière exempte de rayonnements<br />

IR et UV. Même lorsque le luminaire est<br />

placé à proximité directe des œuvres, l’éclairage<br />

est moins nocif qu’avec des systèmes conventionnels.<br />

Le risque de décoloration ou de détérioration<br />

de matériaux sensibles est ainsi évité. Dans<br />

les musées, les galeries et les expositions, une<br />

lumière douce (diffuse) est l’un des principaux<br />

éléments d’éclairage. Elle estompe les contrastes<br />

et projette peu d’ombre, voire aucune. La gestion<br />

de l’éclairage permet d’une part de simuler ce type<br />

de lumière naturelle de manière étonnamment<br />

réaliste, d’autre part de composer une symbiose<br />

efficace entre lumière naturelle et artificielle. Des<br />

systèmes de commande intelligents combinés à<br />

des luminaires adéquats peuvent être utilisés pour<br />

toujours adapter la luminosité et les températures<br />

de couleur aux besoins de l’exposition.<br />

À température de couleur variable<br />

Zumtobel, comme de nombreux autres fabricants,<br />

propose des dispositifs appelés « Tunable White »,<br />

autrement dit, à variation de blancs, ou, pour être<br />

précis, à changement de température de couleur.<br />

« La technologie Tunable White de Zumtobel,<br />

précise Christophe Vedel, associée à l’optique<br />

Zoom Focus, rend de manière authentique les textures<br />

et les couleurs, les nuances et les matériaux,<br />

en façonnant des contrastes. Le passage simple et<br />

rapide d’une température de couleur à l’autre offre<br />

des conditions idéales pour créer des solutions<br />

lumière sensibles, s’adaptant à n’importe quelle<br />

époque artistique ou au caractère de l’exposition.<br />

Même en cas de gradation du luminaire à led, la<br />

température de couleur sélectionnée reste précise<br />

et les matières gardent leur<br />

aspect naturel. Une solution 1<br />

lumière permettant la variation<br />

de la température de couleur<br />

dans la plage de couleur<br />

blanche permet de souligner<br />

le caractère émotionnel, les<br />

contenus, mais aussi les matériaux<br />

d’un objet d’art. » n<br />

1. Musée diocésain de Freising Allemagne.<br />

2. Abbaye de Novacella Varna, Italie.<br />

© Jens Ellensohn<br />

2<br />

© Juergen Eheim<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 59


Lumières Produits<br />

Performance iN Lighting<br />

lance le configurateur<br />

Light-Performer<br />

Récompensé par le 3iF Design Award dans la catégorie<br />

« Communication, Applications/Logiciels », le Light-Performer<br />

a été conçu pour accompagner pas à pas les professionnels dans<br />

le choix des luminaires les mieux adaptés à leur projet.<br />

La diversité et les singularités architecturales exigent de plus en plus des solutions<br />

d’éclairage particulières. « Dès la phase de planification, Performance iN Lighting<br />

fait correspondre les idées de conception du maître d’ouvrage avec les conditions<br />

structurelles. Chaque étape de la conception se déroule en étroite consultation avec<br />

le maître d’ouvrage, le planificateur et l’architecte », explique Emmanuel Junger,<br />

responsable technique, Performance iN Lighting. Tout est donc possible : de faibles<br />

hauteurs de montage, des solives ou plafonds en béton, des designs qui sortent de<br />

l’ordinaire pour capter les regards, des accessoires fantaisistes, des solutions à led<br />

personnalisées ou des outils de travail hautement performants.<br />

« En quelques minutes seulement, le Light-Performer permet de configurer des systèmes<br />

d’éclairage personnalisés même les plus complexes, ajoute Emmanuel Junger.<br />

Le programme fournit toutes les données pour la sélection des utilisateurs : fiches<br />

techniques, schémas DXF, instructions de montage et prix bruts. De plus, notre outil<br />

de planification permet de configurer sa propre solution sans demander de connaissances<br />

techniques particulières. »<br />

Le Light-Performer présente un autre avantage : il génère un fichier de calcul d’éclairage<br />

sur mesure pour chaque système d’éclairage au format .uld ou .rolf. Il devient<br />

ensuite possible d’exporter les fichiers techniques d’éclairage dans le logiciel de planification<br />

en seulement deux clics. Il n’est plus nécessaire de chercher des informations<br />

pendant des heures et d’attendre les prix.<br />

La configuration d’une structure sur mesure et répondant à chaque projet s’effectue<br />

en sept étapes.<br />

1. Forme du système : 8 formes prédéfinies, un clic suffit après sélection pour passer<br />

à l’étape suivante.<br />

2. Une sélection de 5 modèles est proposée, avec une aide en cliquant sur le i.<br />

3. Type de montage, avec 5 choix : plafond, encastré avec rebord, encastré sans<br />

rebord, suspendu ou applique murale.<br />

4. Couleur du boîtier.<br />

5. Optique d’éclairage : microprismes, opale - grille – Répartition directe ou<br />

directe/indirecte 50/50 % ; 60/40 % ou 25/75 %. UGR de 01 à 19 – Luminance :<br />

1 500 cd/m² ou 3 000 cd/m².<br />

6. Technique d’éclairage : 3 000 K/4 000 K/TunableWhite de 2 700 K à 6 500 K ; IRC 80<br />

ou 90 ; ON/OFF/DALI/DT8.<br />

7. Dimensions et accessoires : sélection de plusieurs longueurs.<br />

Après enregistrement et numéro unique, il est possible de fournir un dossier complet<br />

tarifé à l’utilisateur et un dossier complet non tarifé pour l’installateur avec des<br />

repères colorés et aides au montage.<br />

De petites touches apportent des informations ultérieures et des conseils.<br />

On peut aussi effectuer des modifications par la suite dans le « Mode Expert » pour<br />

modifier le système configuré.<br />

À la fin, l’utilisateur peut choisir entre différentes options de rendement et, par<br />

exemple, décider de passer un fichier de données photométriques au logiciel de<br />

planning DIALUX (.uld). L’information technique et les résultats sont disponibles<br />

immédiatement.<br />

L’entière configuration peut être classée dans un dossier et reprise plus tard.<br />

« Seul l’utilisateur peut revenir sur le projet, précise Emmanuel Junger, toutes les<br />

informations sont proposées en plusieurs langues, dont le français. Lorsque la configuration<br />

est terminée, le logiciel génère un PDF qui comprend tout le détail de l’étude<br />

et qui est accessible à tout moment par l’utilisateur. »<br />

www.performanceinlighting.com/fr/fr/<br />

60 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Produits<br />

Invia 48 V par Erco : une nouvelle<br />

structure d’éclairage modulaire<br />

Invia propose un éclairage architectural complet à partir d’un profilé linéaire<br />

et offre diverses options de montage ainsi qu’une flexibilité maximale lors<br />

de la conception et de l’installation. Une connectivité numérique moderne et<br />

l’option Tunable White font également d’Invia 48 V un outil polyvalent pour les<br />

concepts d’éclairage HCL, centré sur l'humain.<br />

Invia 48 V est dotée de profilés pour différents types de montage et dispose de ses<br />

propres downlights, appareils à faisceau mural linéaires et d’un uplight en option. Elle<br />

est aussi compatible avec les rails Minirail 48 V Erco et avec tous les projecteurs 48 V<br />

Erco, permettant de réaliser un éclairage d’accentuation flexible à partir du système.<br />

Le profilé de base existe en trois variantes : le profilé d’encastrement pour l’installation<br />

dans des faux plafonds peut également être utilisé pour supporter des panneaux<br />

acoustiques ; il convient à différentes épaisseurs de plafond. S’y ajoute le profilé<br />

pour montage apparent/suspendu d’une section de 43 x 94 mm. Les profilés font<br />

1 800 mm de long et peuvent<br />

être raccourcis sur site. Des<br />

angles droits avec des côtés<br />

de 300 mm de long ainsi que<br />

des accessoires de montage<br />

tels que des raccords avec<br />

alimentation, des embouts<br />

et des suspensions viennent<br />

compléter le système.<br />

Les luminaires s’encliquettent<br />

sans outils et se connectent<br />

ainsi aux quatre connecteurs<br />

intégrés dans le profilé. Invia<br />

offre un large choix de répartitions de lumière : les systèmes de lentilles miniaturisés,<br />

d’une largeur de 25 mm seulement permettent d’obtenir des répartitions downlight<br />

à 90°, voire à 70°. La version à rayonnement étroit existe, en tant que downlight<br />

High-output pour des hauteurs de pièces jusqu’à 8 m ou en tant que lumière pour<br />

éclairer des postes de travail avec un UGR < 19. À cela s’ajoute une répartition de<br />

lumière à rayonnement diffus : les optiques sont en contact direct les unes avec les<br />

autres. Elles sont également disponibles sous forme d’angles avec des côtés d’une<br />

longueur de 300 mm.<br />

Invia 48 V peut atteindre jusqu’à 160 lm/W avec des downlights. Les appareils à faisceau<br />

mural Invia sont conçus de façon à garantir un confort visuel particulièrement<br />

élevé. La lumière part directement sous le plafond pour se répandre uniformément<br />

sur toute la hauteur du mur. Par ailleurs, les optiques à faisceau mural offrent avec<br />

un rendement jusqu’à 107 lm/W.<br />

Tous les appareils d’éclairage Invia sont disponibles en 6 spectres lumineux blancs<br />

différents de 2 700 K jusqu’à 4 000 K avec un IRC allant de 82 jusqu’à 92. Le Tunable<br />

White est une option supplémentaire, offrant une température de couleur variable de<br />

2 700 K jusqu’à 6 000 K. Invia dispose d’une connectivité pour piloter, au choix, les<br />

éléments d’éclairage avec Dali ou – avec une passerelle comme accessoire – via<br />

Casambi Bluetooth.<br />

www.erco.com/fr/<br />

LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - 61


Lumières Produits<br />

ARTEMIDE<br />

VEIL<br />

Dessinée par BIG (Bjarke Ingels Group), cette<br />

suspension comprend 11 bras reliés autour d’un<br />

noyau technologique qui les soutient et les alimente.<br />

La section de 25 mm associe la structure à une<br />

optique qui contrôle la lumière et la diffuse dans<br />

l’environnement. La suspension peut être habillée<br />

d’un diffuseur qui repose sur la structure et tombe<br />

entre ses bras avec des courbes définies par le poids<br />

et la matérialité du tissu. Les tissus sélectionnés pour<br />

les diffuseurs proviennent de fibres existant dans la<br />

nature, filées par des processus mécaniques sans<br />

processus chimiques.<br />

www.artemide.com/fr/<br />

EAS SOLUTIONS<br />

XION 64<br />

Équipé de 64 led, ce projecteur possède une efficacité<br />

lumineuse de 145 lm/W en 4 000 K avec un flux allant<br />

jusqu’à 10 183 lm. IP65, il est disponible en plusieurs<br />

versions (gradable 0-10V, PWM ou Dali ; pilotage<br />

radio), températures de couleur 3 000 K, 4 000 K,<br />

5 000, optiques 60°, 90°, asymétrique, spécifique<br />

allée et alimentations. Il peut être équipé en option<br />

de la technologie d’éclairage intelligent Smart Facility<br />

Mist pour une gestion optimale du luminaire. Doté de<br />

détecteurs de présence et de luminosité.<br />

www.eas-solutions.fr<br />

LOUIS POULSEN<br />

AJ OXFORD<br />

Cette lampe de table fait partie de l’œuvre du<br />

St Catherine’s College situé à Oxford, est signée de<br />

l’architecte Arne Jacobsen. Elle fait son retour en deux<br />

tailles et en une palette de finitions monochromes au<br />

printemps <strong>2023</strong>. Sa forme suit la fonction de manière<br />

ludique : le socle, le pied et le câble sont dans une<br />

même continuité visuelle. La lampe est disponible<br />

avec ou sans abat-jour métallique et possède<br />

l’interrupteur écrou-raccord d’origine en laiton et la<br />

vis à serrage à main pour fixer le verre.<br />

www.louispoulsen.com/fr-fr/<br />

LEDVANCE<br />

LOW BAY FLEX BALL PROOF<br />

Cette gamme de luminaires dédiés à l’éclairage des<br />

gymnases (à l’épreuve des balles, grâce à sa grille<br />

de protection) remplace efficacement les luminaires<br />

équipés de tubes fluorescents 3 x 58 W ou 4 x 54 W<br />

et permet de réaliser jusqu’à 65 % d’économies<br />

d’énergie. Son efficacité peut atteindre 155 lm/W<br />

en 4 000 K. IRC supérieur à 80 et écart type de<br />

correspondance de couleurs < 3 SDCM. L’installation<br />

s’effectue rapidement et facilement grâce au boîtier<br />

de connexion sans outil avec bornes à 5 et 7 pôles.<br />

Durée de vie : 100 000 h (L80).<br />

www.ledvance.fr/<br />

NEKO LIGHTING<br />

MINUX<br />

Ce downlight discret de 6 W pour 500 lm et<br />

seulement 38 mm de diamètre pour le plus petit se<br />

décline en 2 autres diamètres : en 44 mm pour<br />

950 lm et 57 mm pour 1 100 lm. Il s’accompagne de<br />

5 réflecteurs (chrome black, blanc, noir, argent mat<br />

et doré), avec collerette ou sans (blanc ou noir) et se<br />

décline en 2 700, 3 000 ou 4 000 K et 4 angles au<br />

choix 20°, 30°, 40°, 50°. UGR < 19, IRC de 90, IP54.<br />

Il propose un choix de drivers on/off, 1-10 V et Dali<br />

pour la gestion. Possibilité d’ajouter une grille nid<br />

d’abeille pour plus de confort.<br />

www.nekolighting.com/fr/<br />

OSRAM<br />

DALI PCU TW 2<br />

Avec la deuxième génération du DALI PCU, s’ajoute<br />

la fonctionnalité Tunable White à l’un de ses<br />

contrôleurs plug-and-play. Compatible avec tous les<br />

drivers DALI DT8 du marché, il ne nécessite aucune<br />

programmation. Deux boutons-poussoirs permettent<br />

de faire l’allumage, l’extinction, la gradation, ainsi que<br />

le changement de températures de couleur sur<br />

25 drivers. Possibilité de relier jusqu’à 4 produits<br />

entre eux, ce sont 4 points de commande différents<br />

et 100 drivers qui peuvent être contrôlés… toujours<br />

sans programmation.<br />

www.osram.fr/ds/<br />

62 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Rendez-vous<br />

Euroluce <strong>2023</strong> :<br />

du 18 au 23 avril <strong>2023</strong><br />

à Milano Rho Fiera<br />

Le nouveau paradigme de l’exposition annonce l’évolution nécessaire de la<br />

manière de vivre le salon. En abandonnant l’approche rationaliste, le plan<br />

d’Euroluce évolue et devient intelligent, hyper-visible, mieux connecté et<br />

durable grâce à la vision du Salone del Mobile.Milano et du studio de design<br />

Lombardini22. Le but est de créer une nouvelle visibilité, des opportunités et<br />

des valeurs pour les entreprises qui exposent et pour les visiteurs.<br />

Cette 31 e édition d’Euroluce s’annonce comme une étape fondamentale pour le développement<br />

et l’évolution du format des salons et de l’expérience des visiteurs. Le<br />

Salon del Mobile.Milano a demandé à Lombardini22, studio milanais d’architecture<br />

et d’ingénierie de reformuler l’aménagement de l’exposition dans le but de créer<br />

une plateforme commerciale toujours plus participative et contemporaine. Les architectes<br />

ont été appelés à gérer de nombreux défis : on leur a demandé d’assurer un<br />

lien plus efficace entre les quatre pavillons, simplifier le parcours de la visite, en le<br />

rendant plus fluide et de faciliter l’orientation du visiteur et, en même temps, d’augmenter<br />

la visibilité des exposants, en offrant à chacun un espace approprié.<br />

Ville de la lumière<br />

L’inspiration initiale du studio était la spatialité des centres urbains italiens. Euroluce<br />

<strong>2023</strong> veut être la nouvelle ville de la lumière, un parcours en forme de boucle irrégulière,<br />

avec une forme fluide et libre. De la configuration centrée sur les stands, nous<br />

passerons à un aménagement centré sur les personnes et leur expérience de la visite<br />

du salon. La conception s’inspire des rues de nos villes, sous de nombreux aspects,<br />

de la visibilité de toutes les vitrines des exposants jusqu’à l’offre des services complémentaires.<br />

À partir de ce nouveau plan de l’exposition a été développé le concept<br />

original des activités culturelles, avec le projet scientifique et la direction artistique<br />

de Beppe Finessi, qui prévoit des activités d’exposition articulées, polycentriques et<br />

pluridisciplinaires et une présence correspondante de zones et d’espaces publics<br />

(chacun conçu ad hoc par un architecte différent) qui, ensemble, constitueront un<br />

paysage changeant et varié avec des espaces de qualité dédiés à la rencontre, à<br />

l’échange, à la culture et aux arts.<br />

Parmi tant d’autres, citons Aurore, la grande arène (pavillon 13) conçue par Formafantasma<br />

: ce sera une aire de repos comme une véritable place dans une ville<br />

et permettra des expériences synesthésiques grâce à des solutions conceptuelles<br />

combinant formes, couleurs, matériaux, lumière et son. Ici se dérouleront les débats,<br />

conférences et leçons magistrales. Affaires et culture seront ainsi intégrées dans<br />

la vie quotidienne de la Manifestation pour faire de l’environnement une source de<br />

surprise, d’inspiration et de dialogue.<br />

Le deuxième moment important a été l’étude de la configuration de l’espace :<br />

Lombardini22 a approfondi la dimension perceptive des pavillons, en valorisant<br />

leur potentiel d’utilisation. L’analyse de l’influence de l’espace sur les flux et déplacements<br />

des visiteurs a permis aux concepteurs de réaliser une configuration qui<br />

accompagnera les mouvements naturels des personnes et permettra un parcours<br />

efficace, intuitif, avec peu de tournants pour faciliter l’orientation.<br />

Et pour terminer, Lombardini22 s’est demandé : « Comment éclairer Euroluce ? ». La<br />

réponse est simple et géniale : « En éteignant tout ! » La nouvelle configuration est<br />

pensée pour être une boîte noire où la lumière se met en scène, entre la poésie et<br />

les émotions, dans les stands des entreprises exposantes. Juri Franzosi, le directeur<br />

général de Lombardini22, explique : « Lombardini22 conserve un esprit authentique<br />

de start-up, la conception holistique d’Euroluce en est la confirmation. L’expertise<br />

pluridisciplinaire et les expériences de design contribuent à faire de l’événement une<br />

manifestation accessible et reconnaissable, à l’écoute des entreprises exposantes et<br />

des visiteurs. »<br />

Honneur à la lumière<br />

En parallèle, le Salon Satellite (accessible avec un ticket d’entrée au Salone del<br />

Mobile) portera sur le rôle de la formation, l’avenir du design et l’importance de la<br />

lumière.<br />

Vingt-sept écoles et universités de design de 16 pays et quelque 550 jeunes talents<br />

provenant de 34 pays animeront la prochaine édition de l'événement, en approfondissant<br />

le thème de la préparation universitaire et en se demandant comment le design<br />

peut façonner l’avenir, le tout dans un décor qui rend hommage à la lumière. L’invité<br />

d’honneur est Gaetano Pesce, sculpteur, designer et architecte italien, qui contribuera<br />

à inspirer les jeunes promesses du design international en leur transmettant son énergie.<br />

La lumière naturelle, et ce qu’elle représente - une métaphore de la vie et des<br />

processus d’apprentissage – sera le leitmotiv de l’espace des moins de 35 ans.<br />

Les espaces du prix Salone Satellite seront caractérisés par la présence du soleil<br />

et de la lune, éléments qui marqueront l’esthétique de l’ensemble de l’événement.<br />

Deux places seront utilisées pour une installation spéciale avec de grands télescopes,<br />

qui permettront d’admirer un ciel reflétant le présent et l'avenir du design.<br />

La scénographie et le graphisme de l’ensemble de l’installation prendront forme à<br />

partir des jeux d’ombre et de lumière et des variations de couleur de la lumière de<br />

l’aube au coucher du soleil. Le Salon Satellite rendra enfin hommage à Euroluce avec<br />

l’exposition spéciale « Sate-Light.1998-2022 Salone Satellite young designers » :<br />

installée symboliquement à la frontière entre deux zones mises en évidence par des<br />

projections lumineuses. Dans cet espace seront présentés la plupart des luminaires<br />

conçus par les designers qui, au fil des années, ont participé aux différentes éditions.<br />

www.salonemilano.it/en/exhibitions/euroluce<br />

64 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


Station Trois Station Communes Trois Communes à Vitry. à Vitry.<br />

Maîtrise Maîtrise d’ouvrage d’ouvrage : Transamo : Transamo<br />

pour Île-de-France pour Île-de-France Mobilités Mobilités<br />

Maîtrise Maîtrise d’œuvre d’œuvre : :<br />

Architecte-paysagiste : Richez_Associés<br />

: Richez_Associés<br />

et designer et designer stations des stations avec avec<br />

Sovann Sovann Kim selon Kim le selon design le design code code<br />

de RCP de Design RCP Design Global Global<br />

BET mandataire BET mandataire : :<br />

groupement groupement iTram/Ingérop iTram/Ingérop<br />

BET études BET études : Bérim : Bérim et Setec<br />

Setec<br />

Conception Conception lumière lumière et MOE et : Concepto MOE : Concepto<br />

Installateur Installateur : Citeos : Citeos Île-de-France Île-de-France<br />

Solutions Solutions éclairage éclairage : Concep : Concep Light, Light,<br />

Comatelec Comatelec Schréder, Schréder, Eclatec, Eclatec,<br />

Led Puck, Led Lumenscia, Puck, Lumenscia, Selux Selux<br />

Place Gaston Place Viens Gaston à Viens Orly. à Orly.<br />

À gauche À gauche : place de : place Port-au-Prince de Port-au-Prince<br />

à Paris à 13Paris e . 13 e .<br />

À droite À : droite parvis : du parvis centre du culturel centre culturel<br />

Aragon-Triolet Aragon-Triolet à Orly. à Orly.<br />

Sara Castagné, Sara Castagné, conceptrice conceptrice lumière, lumière,<br />

Concepto, Concepto, a misé sur a misé la convivialité sur la convivialité et et<br />

l’intégration l’intégration de la lumière de la lumière qui ponctue qui ponctue et et<br />

habille les habille espaces les espaces publics. publics. Les stations Les stations<br />

du tramway du tramway T9 sont T9 signées sont signées par Richez_ par Richez_<br />

Associés Associés et le designer et le designer Sovann Sovann Kim. Kim.<br />

20 - LUMIÈRES 20 - LUMIÈRES N° 41 - N° DÉCEMBRE 41 - DÉCEMBRE 2022 2022 LUMIÈRES LUMIÈRES N° 41 - N° DÉCEMBRE 41 - DÉCEMBRE 2022 - 2022 21 - 21<br />

Lumières<br />

Lumières<br />

N° 41 - DÉCEMBRE 2022<br />

ENTRETIEN<br />

Vincent COTTET, paysagiste et urbaniste<br />

Richez_Associés<br />

PROJET<br />

Ligne du tramway T9<br />

Paysagisme et urbanisme : Richez_Associés<br />

Conception lumière : Concepto<br />

La revue des lumières intérieures, extérieures<br />

et architecturales. Dans chaque numéro :<br />

Lumières<br />

N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong><br />

- des projets inédits ;<br />

- un dossier thématique avec enquête produits ;<br />

- l’interview d’un designer ;<br />

- une double page showroom ;<br />

- le cahier technique.<br />

Et aussi des articles en bilingue français/anglais.<br />

Lumières Lumières Projets<br />

Projets<br />

Lumières Lumières Projets Projets<br />

DOSSIER<br />

Terrains de sport<br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

Jacqueline OSTY, paysagiste, directrice de l’agence<br />

de paysage et d’urbanisme Osty et associés<br />

Agnès JULLIAN, présidente de Technilum<br />

et présidente de la commission éclairage extérieur<br />

du Syndicat de l’éclairage<br />

Établissements<br />

de santé<br />

DOSSIER<br />

© Concepto Photo Vincent Enot<br />

© Concepto Photo Vincent Enot<br />

LIGNE DU DU TRAMWAY T9 T9 : :<br />

UNE UNE LUMIÈRE INCLUSIVE<br />

Île-de-France Mobilités Mobilités s’est s’est vu décerner, vu décerner, en 2021, en 2021, le Grand le Grand prix prix<br />

« Aménagement « urbain urbain » des » Grands des Grands Prix Prix de la de région la région Capitale Capitale pour pour la ligne la ligne<br />

de tramway de tramway T9, dont T9, dont la maîtrise la maîtrise d’œuvre d’œuvre a été a confiée été confiée à Richez_Associés,<br />

à architectes architectes et paysagistes et paysagistes du projet. du projet. Le concept Le concept lumière lumière des espaces des espaces publics publics<br />

sur le sur parcours le parcours du tramway, du tramway, signé signé par Concepto, par Concepto, développe développe une écriture une écriture<br />

nocturne nocturne affirmée affirmée pour pour mieux mieux accompagner les usages les usages dans dans le respect le respect du du<br />

paysage paysage urbain urbain à la nuit à la nuit tombée. tombée.<br />

LL<br />

© Concepto. Photo Noémie Riou<br />

© Concepto. Photo Noémie Riou<br />

a ligne a du ligne tramway du tramway T9, avec T9, ses avec 19 ses stations, 19 stations, répond répond d’abord d’abord à un axe à un de axe vie de et vie qui et n’est qui plus n’est plus<br />

se veut se exemplaire veut exemplaire en matière en matière de mobilité de mobilité et et seulement seulement un axe un de axe passage de passage ». ».<br />

d’intermodalité, et s’insère et s’insère sur un sur axe un métropolitaipolitain<br />

qui traverse qui traverse 6 communes 6 communes au sud au de sud Paris de : Paris avec : une avec grande une grande cohérence cohérence dans les dans choix les choix de maté-<br />

de maté-<br />

axe métro-<br />

Le ruban Le ruban du tramway du tramway se déroule se déroule sur les sur 10,3 les km 10,3 km<br />

Paris, Paris, Ivry-sur-Seine, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Thiais, Thiais, Choisy-le-Rosy-le-Roi<br />

et Orly. et Le Orly. projet Le projet est à la est fois à la serviciel fois serviciel et et tous pensés tous pensés pour pour former former une unité une unité graphique graphique<br />

Choiriauxriaux,<br />

mobiliers, mobiliers, design design stations des stations et lumières, et lumières,<br />

qualitatif qualitatif en matière en matière de mobilité, de mobilité, avec des avec espaces des espaces qui marque qui marque le paysage le paysage de jour de comme jour comme de nuit. de nuit.<br />

publics publics fédérateurs fédérateurs sur le sur « parcours le « parcours des arts des » arts »« L’objectif « L’objectif était était de développer de développer des ambiances des ambiances<br />

ponctué ponctué d’œuvres d’œuvres d’art publiques. d’art publiques. Pour Vincent Pour Vincent socialisantes, socialisantes, déclare déclare Sara Castagné, Sara Castagné, conceptrice conceptrice<br />

Cottet, Cottet, paysagiste paysagiste et urbaniste, et urbaniste, Richez_Associés,<br />

lumière, lumière, Concepto, Concepto, qui participent qui participent à la redécouvertverte<br />

nocturne nocturne des espaces des espaces afin d’accompagner<br />

afin d’accompagner<br />

à la redécou-<br />

« le tracé « le tracé du T9 du est T9 un est voyage un voyage Paris-banlieue Paris-banlieue<br />

aux étapes aux étapes douces, douces, comme comme une transition une transition simple, simple, les mobilités les mobilités ; des ambiances ; des ambiances qui favorisent qui favorisent le jeu, le jeu,<br />

heureuse heureuse et modeste, et modeste, une sorte une de sorte réconciliation de réconciliation les interactions les interactions et la joie. et la J’aime joie. J’aime bien qualifier bien qualifier ce ce<br />

urbaine urbaine qui s’organise qui s’organise de façon de façon continue. continue. Il est Il est projet projet de “lumière de “lumière inclusive”, inclusive”, c’est-à-dire c’est-à-dire d’une d’une<br />

exceptionnel exceptionnel dans sa dans dimension sa dimension XXL, XXL, clos dans clos dans lumière lumière qui accompagne qui accompagne l’insertion l’insertion de la ligne de la de ligne de<br />

sa dimension sa dimension territoriale, territoriale, ce qui ce lui qui confère lui confère une une tramway tramway sur un sur boulevard un boulevard avec une avec redisposition une redisposition<br />

intimité, intimité, une domesticité, une domesticité, parfois parfois une intimité, une intimité, qui qui des trottoirs, des trottoirs, de la de chaussée la chaussée et de et la de plateforme<br />

plateforme<br />

© Concepto. Photo Vincent Enot<br />

© Concepto. Photo Vincent Enot<br />

© Concepto. Photo Vincent Enot<br />

© Concepto. Photo Vincent Enot<br />

© Concepto. Photo Vincent Enot<br />

© Concepto. Photo Vincent Enot<br />

tramway tramway en favorisant en favorisant les liens les sociaux, liens sociaux, et apporter<br />

de ter la de convivialité la convivialité dans l’espace dans l’espace public public pour pour puissance puissance graphique graphique à tous à ces tous espaces, espaces, explique explique<br />

et apporteurteurs<br />

du soir. du « soir. Nous « Nous avons avons souhaité souhaité donner donner une une<br />

agrémenter agrémenter le parcours. le parcours. L’idée L’idée est de est réconcilier de réconcilier Sara Sara Castagné, Castagné, pour pour que la que lumière la lumière s’intègre s’intègre<br />

les usagers les usagers avec les avec déplacements les déplacements en mode en mode doux la doux la complètement complètement dans dans les aménagements les aménagements urbains. urbains.<br />

nuit, quel nuit, quel soit que l’âge soit ou l’âge le sexe. ou le » sexe. »<br />

En même En même temps, temps, nous avions nous avions à cœur à cœur d’offrir d’offrir un un<br />

Ainsi, Ainsi, tout le tout monde le monde peut investir peut investir ces espaces espaces singulierguliers<br />

qui bordent qui bordent le tramway le tramway T9 : des T9 : plages des plages s’approprier s’approprier les espaces, les espaces, et de et les de ponctuer les ponctuer de de<br />

sin-<br />

grand grand confort confort aux usagers aux usagers afin qu’ils afin qu’ils puissent puissent<br />

colorées colorées invitent invitent à ralentir à ralentir et se et poser poser sur un sur un douceurs douceurs tout le tout long le du long trajet du trajet du tramway. du tramway. » »<br />

banc, banc, des motifs des motifs floraux floraux projetés projetés au sol au guident sol guident<br />

les cyclistes les cyclistes le long le du long cimetière du cimetière d’Ivry, d’Ivry, des œuvres des œuvres Station Station Trois Trois Communes Communes : :<br />

d’art sont d’art délicatement sont délicatement mises mises en lumière en lumière pour une pour une la clé la de clé voûte de voûte du parcours du parcours<br />

nouvelle nouvelle perception perception dans dans le paysage le paysage nocturne. nocturne. Les différents Les différents espaces espaces traversés traversés par le par tramway le tramway<br />

La place La place Gaston Gaston Viens Viens à Orly à accueille Orly accueille des mots des mots offraient offraient néanmoins néanmoins des configurations des configurations ou objets ou objets<br />

entremêlés entremêlés d’Elsa d’Elsa Triolet Triolet de et Louis de Louis Aragon, Aragon, majeurs majeurs qu’il aurait qu’il aurait été dommage été dommage de ne de pas ne intégrer<br />

aux grer ambiances aux ambiances lumière. lumière. L’infrastructure L’infrastructure de de<br />

pas inté-<br />

bribes bribes de phrases de phrases projetées projetées sur le sur sol le du sol parvis du parvis<br />

du centre du centre culturel culturel Aragon-Triolet. Un jeu Un de jeu piste de piste l’autoroute l’autoroute A86, à A86, l’intersection à l’intersection de Thiais, de Thiais, Vitry et Vitry et<br />

pour découvrir pour découvrir qui a qui écrit a quoi écrit s’offre quoi s’offre aux visi-<br />

aux visi-<br />

Choisy-le-Roi, Choisy-le-Roi, fait partie fait partie de ces de espaces espaces à enjeux, à enjeux,<br />

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Pour tout renseignement, contactez Juliette Aguelon - compta.3emedias@gmail.com<br />

Ville<br />

Fax


Lumières Index<br />

ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS<br />

A8’18’’.........................www.8-18lumiere.com..............................................12<br />

ACE..............................www.ace-fr.org..........................................................14<br />

Actiled..........................http://actiled.com/................................................39, 48<br />

ADEME.........................www.ademe.fr/..........................................................16<br />

Agence ON...................http://www.agence-on.com/................................13, 14<br />

Ambiance Lumière.......www.ambiance-lumiere.com.....................................48<br />

Artemide......................www.artemide.com/fr/home......................................47<br />

Aubrilam......................www.aubrilam.com/fr/.........................................52, 53<br />

B.E.G............................www.begfrance.com............................................38, 46<br />

Bulle d’Air.....................https://bulle-dair-architecture-firm.business.site/......32<br />

Comatelec Schréder.....https://fr.schreder.com/fr................................20, 21, 22<br />

Concepto......................www.concepto.fr....................................7, 8, 14, 28, 29<br />

Coup d’Eclat.................www.coupdeclat.fr.......................................................7<br />

Disano..........................www.disano.it/it/home.........................................38, 46<br />

EAS Solutions...............www.eas-solutions.fr...........................................48, 62<br />

Eclatec.........................www.eclatec.com/fr/..................................................24<br />

Elise Fouin....................www.elisefouin.com..................................................50<br />

ERCO............................www.erco.com/fr/..............................33, 45, 55, 57, 61<br />

EUROLUCE...................www.salonemilano.it/en/exhibitions/euroluce............64<br />

I.C.O.N..........................www.icon-lighting.com/fr/.......................14, 20, 21, 22<br />

iGuzzini........................www.iguzzini.com/fr...........................24, 34,42, 48, 56<br />

Jacqueline Osty............www.osty.fr.....................................................6, 7, 8, 9<br />

Lébénoïd......................www.lebenoid.fr.........................................................48<br />

Ledvance.....................www.ledvance.fr.......................................40,42, 46, 62<br />

Les Eclaireurs...............www.leseclaireurs.net..................................................7<br />

Louis Poulsen...............www.louispoulsen.com/.............................................62<br />

Lucibel.........................www.lucibel.io...........................................................47<br />

Neko Lighting...............https://nekolighting.com/fr/........................................62<br />

Noctiluca......................www.noctiluca.fr..........................................................7<br />

Nowatt Lighting............https://nowatt-lighting.com/.......................................24<br />

Osram..........................www.osram.fr/ds/..........................................11, 47, 62<br />

Performance iN Lighting..www.performanceinlighting.com/fr/fr/.....36, 37, 46, 60<br />

Ponctuelle....................www.ponctuelle.com.................................................12<br />

Procédés Hallier...........www.procedeshallier.fr/fr...........................................58<br />

Radiance 35.................www.radiance35.eu/fr/..............................................13<br />

RZB..............................www.rzb.de.fr............................................................47<br />

Scène publique............www.scenepublique.fr/..............................................12<br />

Sécurlite.......................www.securlite.com....................................................11<br />

Soizick Bihen................http://eclairagiste-concepteur-lumiere.fr/<br />

soizick-bihen..................................................14, 18, 19<br />

Studio Illumina.............www.studioillumina.com............................................12<br />

Sylvania.......................www.sylvania-lighting.com/fr-fr...........................35, 46<br />

Syndicat de l’éclairage.www.syndicat-eclairage.com.....................................17<br />

Technilum....................www.technilum.com..................... 6, 7, 8, 9 , 20, 21, 22<br />

TLV Healthcare.............www.tlv.fr............................................................31, 43<br />

Tridonic........................www.tridonic.fr/fr/......................................................16<br />

Trilux............................www.trilux.com/fr/.....................................................48<br />

Zumtobel......................www.zumtobel.com/fr-fr/.............34, 40, 41, 42, 47, 59<br />

ANNONCEURS<br />

PERFORMANCE<br />

iN LIGHTING..................www.performanceinlighting.com/fr/fr/...............4 e couv.<br />

B.E.G............................www.begfrance.com..........................................2 e couv.<br />

AGI ROBUR...................www.agi-robur.com/..................................................63<br />

ARCHITECTATWORK.....www.architectatwork.fr.............................................54<br />

BEGA............................www.bega.com/fr-fr/.................................................27<br />

CITEL............................https://citel.fr/fr..........................................................61<br />

DISANO/FOSNOVA........www.disano.it/it/home...............................................45<br />

EUROLUCE...................https://www.salonemilano.it/en/exhibitions/<br />

euroluce.....................................................................23<br />

FERMOB.......................www.fermob.com/fr/..................................................15<br />

LEDVANCE....................www.ledvance.fr........................................................49<br />

OSRAM.........................www.osram;fr/ds/......................................................17<br />

SANTEXPO...................https://santexpo.com/................................................30<br />

SYLVANIA......................www.sylvania-lighting.com/fr-fr.................................51<br />

TRATO..........................www.trato.fr...............................................................11<br />

SALONS<br />

SITEM<br />

Carrousel du Louvre, Paris<br />

28-30 mars <strong>2023</strong><br />

Ce salon s’adresse à l’ensemble des fournisseurs et<br />

prestataires de service de tous les types de musées. Il intègre<br />

« l’Exercice de Style » pour la scénographie, le « Label de<br />

l’Innovation Muséographique » pour les avancées techniques<br />

des exposants, sélectionnées par un jury international.<br />

ARCHITECT @ WORK<br />

Bordeaux, Parc des Expositions<br />

30 et 31 mars <strong>2023</strong><br />

Ce salon, qui présente conférences et produits, est<br />

exclusivement réservé aux architectes.<br />

www.architectatwork.fr<br />

WORKSPACE EXPO<br />

Paris Expo Portes de Versailles<br />

4-6 avril <strong>2023</strong><br />

Avec 299 marques présentes en 2022 et 83 nouvelles<br />

marques, Workspace Expo confirme son statut de 1er salon<br />

BtoB européen pour le mobilier et l’aménagement des<br />

espaces de travail en termes d’offre et de visitorat.<br />

www.workspace-expo.com<br />

EUROLUCE<br />

Fiera Milano, Milan<br />

Du 18 au 23 avril <strong>2023</strong><br />

Le salon présente un large éventail de systèmes d'éclairage,<br />

dès sources de lumière jusqu'à l'ingénierie d'éclairage<br />

et l'éclairage des rues. Les exposants présentent leurs<br />

nouveautés aux visiteurs : architectes, aménagistes,<br />

décorateurs, acheteurs et spécialistes du secteur.<br />

www.salonemilano.it/en/exhibitions/euroluce<br />

SANTEXPO<br />

23-25 mai <strong>2023</strong><br />

Santexpo est l’événement leader français de la Fédération<br />

hospitalière de France qui rassemble chaque année tous<br />

les décideurs et professionnels de santé impliqués dans<br />

le management, la gestion, le numérique, le parcours de<br />

soin, l’expérience patient, l’équipement, les matériels, la<br />

construction et la transformation des établissements de santé.<br />

www.santexpo.com<br />

66 - LUMIÈRES N° 42 - <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong>


20 000 lecteurs<br />

• Concepteurs lumière<br />

• Architectes<br />

• Designers<br />

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Sandrine de Montmorillon<br />

Directrice commerciale<br />

Groupe 3e Médias<br />

sdm@filiere-3e.fr

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