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PANORAMA DE PRESSE - 22.03.23

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<strong>PANORAMA</strong><br />

<strong>PRESSE</strong><br />

SYNDICAT GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />

2 2 · 0 3 · 2 3<br />

POLITIQUE<br />

ÉCONOMIE<br />

LA VIGNE<br />

LE VIN<br />

HORS CHAMPAGNE<br />

RETOUR SUR LES <strong>DE</strong>RNIERS <strong>PANORAMA</strong>S <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong><br />

CETTE REVUE <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> SE <strong>DE</strong>STINE À UN USAGE STRICTEMENT PERSONNEL ET INTERNE À L’ENTREPRISE,<br />

LE <strong>DE</strong>STINATAIRE S’INTERDIT <strong>DE</strong> REPRODUIRE, PUBLIER, DIFFUSER OU VENDRE CE DOCUMENT.<br />

17, AVENUE <strong>DE</strong> CHAMPAGNE – CS 90176 · 51205 ÉPERNAY CE<strong>DE</strong>X<br />

TÉL. 03 26 59 55 00 · FAX. 03 26 54 97 27 · WWW.SGV-CHAMPAGNE.FR


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

DU 20 AU 26 MARS 2023 - N° 8012 matot-braine.fr<br />

ENTREPRISES<br />

5<br />

Champagne. La matinée Vignoble & Qualités a permis d’aborder les questions d’actualités en Champagne parmi lesquelles le<br />

voltis, la flavescence dorée et l’arrivée des vignes semi-larges.<br />

Zoom sur les nouveautés du cahier<br />

des charges AOC Champagne<br />

Les intervenants de Vignoble & Qualités ont expliqué en détail les enjeux de<br />

l’arrivée des vignes semi-larges en Champagne.<br />

E<br />

n 25 éditions, le succès de la<br />

rencontre Vignoble & Qualités,<br />

organisée à Chouilly par<br />

l’union de coopératives Terroirs<br />

et Vignerons de Champagne ne<br />

se dément pas. Plus de 200 personnes<br />

se sont encore réunies le<br />

15 mars dans la salle panoramique<br />

de Centre Vinicole – Champagne<br />

Nicolas Feuillatte pour prendre part<br />

à l’un des événements techniques<br />

annuels majeurs en Champagne. Le<br />

secret de cette réussite ? Un savant<br />

mélange d’acteurs champenois,<br />

de techniciens et de témoins extérieurs<br />

capables d’informer un parterre<br />

de vignerons et de spécialistes<br />

sans tomber dans l’écueil du détail<br />

technique à l’excès. Il faut dire que<br />

l’actualité champenoise est dense,<br />

avec les changements enregistrés<br />

dans le cahier des charges AOC<br />

homologué par le gouvernement<br />

le 30 novembre 2022.<br />

Des nouveautés présentées par<br />

Laurent Panigaï, Directeur Général<br />

du Syndicat Général des Vignerons,<br />

et Louise Bataille, Responsable<br />

ODG (Organisme de défense et de<br />

Gestion) au SGV. Ajout de la variété<br />

voltis dans les cépages champenois,<br />

obligation de traitement des<br />

plants à l’eau chaude, obligation<br />

de couvert hivernal, modalités<br />

de transvasement, installation<br />

de vignes semi-larges (VSL)…<br />

BB<br />

Première évolution de taille, la possibilité<br />

pour les vignerons champenois<br />

de planter la variété de cépage<br />

voltis. « Le dogme évolue, souligne<br />

Laurent Panigaï. Il s’agit de la première<br />

variété non vitis vinifera dans<br />

un cahier des charges d’une AOC ».<br />

Une utilisation encadrée (limitation<br />

à 5% de l’encépagement<br />

à l’exploitation, limitation à 10%<br />

d’incorporation dans les assemblages<br />

et signature d’une convention<br />

entre chaque opérateur, l’ODG<br />

et l’INAO). Par ailleurs, l’INAO<br />

a donné son accord de principe<br />

pour la possibilité de dépasser les<br />

5% pour certaines parcelles situées<br />

dans les ZNT (zones de non traitement,<br />

à proximité des habitations),<br />

avec une limite de 10%.<br />

LES VSL EN QUESTIONS<br />

Le cahier des charges prévoit également<br />

une obligation de traitement<br />

des plants à l’eau chaude avant<br />

plantation pour éviter la propagation<br />

de la flavescence dorée. Cette<br />

maladie de la vigne transmise par<br />

des insectes est une réelle inquiétude<br />

de la part des vignerons champenois<br />

qui redoutent des dégâts<br />

importants dans les récoltes. Parmi<br />

les autres nouveautés intégrées au<br />

cahier des charges : l’obligation du<br />

couvert hivernal dans l’inter-rang<br />

des vignes. Une mesure destinée<br />

à réduire l’utilisation d’herbicides<br />

mais aussi d’enrichir les sols.<br />

Quant à la possibilité de planter<br />

des vignes semi-larges - évoquée<br />

depuis des années et qui arrive<br />

enfin sur le terrain - le sujet divise<br />

en Champagne. Franck Mazy,<br />

consultant viticole et Pdg de Viticoncept,<br />

et Sébastien Debuisson,<br />

directeur Qualité et Développement<br />

durable du Comité Champagne,<br />

ont ainsi abordé la question<br />

d’un point de vue technique,<br />

économique et œnologique. De ce<br />

point de vue, il ressort des quelque<br />

250 dégustations effectuées par<br />

les services techniques du Comité<br />

Champagne que « dans 63% des cas<br />

on n’est pas capable d’appréhender<br />

une différence » entre les vins<br />

issus de vignes étroites et des VSL,<br />

précise Sébastien Debuisson. « Et<br />

quand il y a une différence, il n’y a<br />

pas de préférence ; et les vins sont<br />

sur les mêmes profils aromatiques ».<br />

La différence observée par Franck<br />

Mazy depuis 1998 dans les Côtes<br />

de Toul (date de leur passage en<br />

AOC) se situe davantage au niveau<br />

technique. Le consultant a observé<br />

« une baisse assez nette de la sensibilité<br />

de la vigne aux maladies et<br />

une baisse de 30 à 50% d’utilisation<br />

de produits phytosanitaires ». Les<br />

équipes de Sébastien Debuisson<br />

ont quant à elles noté une baisse<br />

importante du gel dans les vignes,<br />

de l’ordre de -35%.<br />

<strong>DE</strong>S COÛTS <strong>DE</strong> PRODUCTION<br />

À LA BAISSE<br />

Les deux intervenants se<br />

rejoignent au niveau des coûts de<br />

main d’œuvre et de production, en<br />

nette baisse avec l’utilisation des<br />

vignes semi-larges. « Les coûts de<br />

production baissent de -30%. L’entretien<br />

des vignes semi-larges, au<br />

niveau du sol notamment est plus<br />

facile, donc moins cher. Mais il faut<br />

aussi noter une baisse de rendement<br />

de l’ordre de 20% », explique Franck<br />

Mazy.<br />

Sébastien Debuisson rappelle à<br />

toutes fins utiles qu’il ne suffit pas<br />

d’arracher un rang sur deux pour<br />

obtenir des vignes semi-larges et<br />

que seules les nouvelles plantation<br />

pourront bénéficier de cette<br />

technique. « Nous observons une<br />

perte de rendement comprise entre<br />

-22% et -24% mais avec un même<br />

rapport feuille-fruit. Il faut retenir<br />

un niveau d’équilibre identique ».<br />

Des éléments qui permettront<br />

aux vignerons champenois de disposer<br />

d’un maximum de données à<br />

l’heure de faire leur choix au cours<br />

des années à venir. Vignes étroites<br />

ou semi-larges, le match est lancé.<br />

Benjamin Busson


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : PQR/PQD<br />

Edition : 21 mars 2023 P.12<br />

(Quotidiens régionaux)<br />

Journalistes : -<br />

Périodicité : Quotidienne<br />

Nombre de mots : 83<br />

Audience : 102000<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/1<br />

L'essentiel<br />

0EoH8M1lybwPdMW3ywrB3_7g9EcfGYsitWZEt4R95toSJqY_vEybvWxMJPkF6IyQ-OTc0<br />

L'essentiel Créé en 1947, le groupe des jeunes vignerons de Champagne est un organe du syndicat<br />

général des vignerons (SGV). Celui-ci tiendra son assemblée générale le 31 mars. 70 membres âgés de 18<br />

à 42ans y sont présents, issus des quatre coins de l'appellation. Depuis 2022, le bureau composé, de 14<br />

membres, est présidé par Guillaume Guerre, vigneron à Venteuil, aux côtés de Marie-Pierre Charpentier<br />

(VP Marne), Ludovic Remiot (VP Aisne), Benoit Velut (VP Aube), Mathilde Pierson-Savoye (trésorière)<br />

et Noé Doquet (secrétaire).<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : PQR/PQD<br />

Edition : 21 mars 2023 P.2<br />

(Quotidiens régionaux)<br />

Journalistes : Thomas Crouzet<br />

Périodicité : Quotidienne<br />

Nombre de mots : 670<br />

Audience : 102000<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/1<br />

«La Champagne restera-t-elle<br />

un poisson rouge?»<br />

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Propos recueillis par Thomas Crouzet La Champagne<br />

restera-t-elle un poisson rouge?» C'est l'intitulé, un brin<br />

provocateur, qu'a choisi le groupe des jeunes vignerons<br />

de Champagne, pour sa prochaine assemblée générale<br />

prévue le 31 mars. Un moment-clé pour Guillaume<br />

Guerre et Marie-Pierre Charpentier, respectivement<br />

président et vice-présidente Marne de cet organe du<br />

syndicat général des vignerons (SGV). Celui-ci réunit<br />

plus de 70jeunes viticulteurs, en dessous de 42 ans,<br />

implantés aux quatre coins de l'appellation. «C'est<br />

toujours au travers des crises que la Champagnes'est<br />

structurée, qu'elle a été la plus créative» Pourquoi le<br />

choix de cet intitulé pour votre assemblée générale?<br />

L'image du poisson rouge faisant le tour de son bocal<br />

est, bien entendu, une référence à la mémoire des<br />

vignerons. Autrement dit: «la Champagne saura-t-elle<br />

se souvenir de son histoire et éviter de renouveler les<br />

mêmes erreurs que par le passé?» Il s'agira, par ce fil<br />

rouge, de rappeler les différentes crises et épreuves<br />

traversées par l'appellation et les moyens employés<br />

pour y répondre. Quelles sont ces crises qui ont<br />

marqué la Champagne? Il y a les crises économiques,<br />

celle de la guerre du Golfe, celle des subprimes de<br />

2008, qui ont atteint les ventes de champagne, après<br />

des périodes d'euphorie. Il faut le garder en tête<br />

lorsque l'on parle de l'excellente forme de la filière<br />

aujourd'hui. Pour commenter ces épisodes, nous aurons<br />

David Menival, directeur de la filière champagne du<br />

Crédit Agricole. Nous évoquerons également la crise<br />

phylloxérique, qui a décimé le vignoble champenois<br />

au début du XXe siècle. Là aussi, cet épisode fait<br />

écho avec l'arrivée de la flavescence dorée dans notre<br />

appellation, et contre laquelle il est impératif de<br />

lutter. Enfin, nous parlerons des crises internes à la<br />

Champagne, les tensions politiques, pour rappeler la<br />

nécessité de conserver une filière unie. Quels impacts<br />

ont-elles eu sur l'appellation? Lorsque l'on y regarde de<br />

plus près, on s'aperçoit que c'est toujours au travers<br />

de ces crises que la Champagne s'est structurée.<br />

C'est dans les moments difficiles qu'elle a été la plus<br />

créative, avec la mise en place d'outils forts comme le<br />

système de blocage de la réserve interprofessionnelle,<br />

la réglementation autour de la taille, le rendement,<br />

le pressurage, etc. Aujourd'hui encore, les points de<br />

tension présents au sein de l'appellation doivent nous<br />

permettre de réfléchir sur de nouvelles propositions<br />

afin de faire progresser notre appellation. À l'année,<br />

quel soutien offre le groupe des jeunes aux vignerons<br />

de Champagne? Nous sommes avant tout un groupe<br />

d'échanges, qui permet aux jeunes de se réunir et de<br />

s'exprimer. Le métier de la vigne est assez solitaire<br />

et il est bon d'avoir un cadre pour se retrouver.<br />

Donc nous nous retrouvons toutes les six semaines<br />

pour échanger. Nous proposons également des visites,<br />

des formations, des rencontres avec nos collègues<br />

rattachés au monde du négoce. Le groupe des jeunes<br />

vignerons permet également de sensibiliser les jeunes<br />

vignerons aux affaires politiques et au syndicalisme,<br />

pour favoriser leur implication, ensuite, au sein du SGV.<br />

«La Champagne saura-t-elle se souvenir de son histoire<br />

et éviter de renouveler les mêmes erreurs que par le<br />

passé?» Quelles sont les problématiques spécifiques<br />

sur lesquelles vous travaillez? Nous travaillons, bien<br />

entendu, sur toutes les questions qui ont trait à<br />

l'installation des jeunes sur les exploitations. Comment<br />

favoriser la reprise d'un domaine par un jeune, lui<br />

permettre d'accéder à du matériel, et consolider son<br />

développement commercial? Nous sommes également<br />

actifs sur les sujets de communication, sur la technique,<br />

aussi, autant œnologique que viticole, avec la montée de<br />

la robotique notamment. Quelles sont les propositions<br />

que vous ferez lors de l'assemblée générale? Nous y<br />

réfléchissons encore et les propositions ne sont pas<br />

encore totalement arrêtées. Nous en reparlerons le jour<br />

J. Mais ce sont des directions plus ou moins faciles<br />

à mettre en place, qui ne sont d'ailleurs pas toujours<br />

partagées par nos aînés. Rendez-vous le 31 mars pour en<br />

savoir plus. Assemblée générale du groupe des jeunes<br />

vignerons de Champagne, le 31 mars à 8h30, salle<br />

panoramique de Terroirs et vignerons de Champagne<br />

(TEVC), à Chouilly.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

CHAMPAGNE : TANT PIS POUR LE MARCHÉ<br />

FRANÇAIS ? (1)<br />

L’Est Eclair<br />

Yann Tourbe<br />

14·03·23<br />

2022 a-t-elle été une année atypique pour les Champenois, ou marque-t-elle l’arrivée d’une nouvelle normalité<br />

? L’année a été « surprenante et exceptionnelle », résume Pascal Dubois, le directeur de l’Union auboise<br />

– Vignerons en Champagne (UAVC), la coopérative née de la fusion de l’Union auboise et de six de ses<br />

coopératives adhérentes. Surprenante ? Oui, à cause de la continuation de la croissance des ventes sur l’année,<br />

même si cette croissance s’est un peu tassée sur les derniers mois par rapport à la fin de l’année 2021. Et<br />

exceptionnelle, parce que « personne ne comprenait pourquoi ça continuait ».<br />

Une des raisons, c’est que le champagne a conquis de nouveaux consommateurs. « Pas tout à fait ceux qu’on<br />

attendait, des jeunes de moins de 40 ans », note Pascal Dubois, qui cite à ce sujet des analyses du Comité<br />

champagne. « 30 à 35 % de la consommation de champagne est liée à la fête, 25 à 30 % à la gastronomie…<br />

» Et le reste ? « Ce sont d’autres moments de consommation… » Qui font qu’on fait sauter un bouchon pour<br />

fêter un événement privé, ou qu’on préfère une coupe à une pinte pour un afterwork. En d’autres termes,<br />

c’est une consommation « why not ». Et c’est là, sans doute, la meilleure nouvelle de 2022, « à condition<br />

qu’on garde ces consommateurs », met en garde le directeur de l’Union auboise.<br />

La question à six milliards et quelque, bien sûr, est de savoir si ce mouvement va continuer. Et, à cela, il n’y<br />

a pas de réponse simple. Plusieurs éléments plaident pour une continuation du mouvement : au-delà de ces<br />

nouveaux clients touchés en 2022, la Champagne vient de réaliser son meilleur mois de janvier depuis 15<br />

ans (19,1 millions de cols, chiffres encore provisoires pour l’instant) et reste sur un rythme soutenu (326,1<br />

millions de cols sur douze mois glissants).<br />

En contrepartie, deux raisons poussent à penser que la croissance champenoise pourrait se mettre en pause.<br />

D’abord, il y a l’inflation. Avant le mois de mars, son impact n’était sans doute pas encore pleinement ressenti.<br />

Aujourd’hui, « elle va entraîner un ralentissement mécanique de la consommation par la baisse du pouvoir<br />

d’achat ».<br />

Et puis, il y a ce problème de stocks. Après deux années pauvres en fraîche et des ventes qui ont amené les<br />

stocks à leur niveau bas, la Champagne n’a plus de gras à vendre. Trois ans et demi de stocks, en Champagne,<br />

c’est le fonds de roulement, pas du surstockage… Plusieurs marques et des coopératives s’en sont fait<br />

l’écho, y compris dès 2022. Le mot à la mode en Champagne, en ce moment, c’est : allocation. Les cavistes<br />

s’en sont plaint, en fin d’année 2022, accusant certains acteurs champenois de surjouer la pénurie pour privilégier<br />

l’export (ou les grossistes, dans certains cas). Mais, même si certaines maisons ont déshabillé Pierre<br />

(les cavistes) pour habiller Paul (l’export), « la Champagne a contingenté tout le monde », assure Pascal Dubois.chez<br />

beaucoup de metteurs en marché, « va être de stabiliser les volumes tout en augmentant le chiffre<br />

d’affaires ».


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

CHAMPAGNE : TANT PIS POUR LE MARCHÉ<br />

FRANÇAIS ? (2)<br />

L’Est Eclair<br />

Yann Tourbe<br />

14·03·23<br />

L’Union auboise, pourtant, a clairement appuyé sur le champignon. « On a pris des places qui étaient à<br />

prendre », assure le directeur. « Quand vous êtes importateur à New York ou à Londres, pour payer les gens,<br />

il faut bouger des caisses… » Et la Champagne est un des seuls vignobles qui permet de le faire avec des<br />

volumes conséquents et les prix qui suivent. Conclusion : « Les distributeurs aussi ont appuyé sur le champagne<br />

». Un signe qui ne trompe pas : les reprises de bouteilles par les coopérateurs ont connu une augmentation<br />

« à deux chiffres ». Il faut déjà commencer par comprendre que « quand on passe des hausses de prix,<br />

on change de clientèle… » Mais « créer de la valeur ne veut pas dire passer des hausses de prix, ça veut dire<br />

proposer un mix produit mieux valorisé ». La stratégie, comme chez beaucoup de metteurs en marché, « va<br />

être de stabiliser les volumes tout en augmentant le chiffre d’affaires ».<br />

Certaines marques ont profité de la conjoncture pour se développer en accéléré. L’Union, elle, a préféré jouer<br />

la sécurité. « Créer une étiquette, ça prend trois mois, créer une marque, ça prend vingt ans », résume Pascal<br />

Dubois. La conjoncture ? « Je suis plus serein que je ne l’étais il y a trois mois », commente Pascal Dubois.<br />

« Les managers de ma génération, on n’avait jamais connu une crise du type de celle du Covid. Mais cette<br />

crise n’est pas venue seule : il y a eu le Covid, l’inflation et le virage environnemental. Ça nous a renforcés. »


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

USA, MEXIQUE, QATAR, RUSSIE…. LES HAUSSES<br />

ET LES BAISSES <strong>DE</strong>S EXPÉDITIONS <strong>DE</strong> CHAM-<br />

PAGNE EN 2022 (VOLUMES ET CHIFFRE D’AFFAIRES)<br />

La Champagne Sophie Claeys<br />

Sophie Claeys<br />

16·03·23<br />

Avec 150 pays importateurs de champagne sur 195 répertoriés dans le monde, on peut considérer que le<br />

champagne est consommé presque partout sur la planète. On l’a dit et écrit, 2022 a été une « année folle »<br />

pour les Champenois et les chiffres des marchés à l’export en sont la preuve, pour rappel 185 millions de<br />

bouteilles (sur 326 millions) ont été expédiées pour 4,214 milliards d’euros (sur un chiffre d’affaires total<br />

Champagne estimé à 6,2 milliards d’euros)<br />

Avec deux grands marchés majoritaires que sont les USA et le Royaume Uni qui; malgré d’infimes baisses de<br />

volumes sûrement dues aux différentes allocations établies, les États-Unis et le Royaume-Uni ont expédié 33<br />

millions de bouteilles pour une valeur de près d’un milliard d’euros pour les USA et 22 millions de bouteilles<br />

de bouteilles pour 548 millions d’euros pour le Royaume-Uni. Dans le top 10 (tableau ci-dessous), tous les<br />

pays, hormis le Monde chinois qui n’a repris ses importations qu’en juillet 2022, affichent une croissance à<br />

deux chiffres en chiffre d’affaires.<br />

La plupart des autres pays dans le monde ont également progressé de façon spectaculaire (Statistiques_exportations_2022)<br />

à l’instar du Mexique qui est le 15e pays importateur, avec 2, 3 millions de bouteilles<br />

(+68,2 %) pour une valeur de 53 millions d’euros (+143,4 %). On observe également une très belle augmentation<br />

des expéditions vers le Qatar. Et force est de constater au regard des chiffres qu’il y a bel et bien eu<br />

un effet Coupe du Monde avec 624 000 bouteilles expédiées soit une hausse de 157,8 % pour 13, 3 millions<br />

d’euros (+149,4 %). Un effet que l’on retrouve également dans le sultanat voisin, Oman, avec 23 000 bouteilles<br />

expédiées (+2859 %) pour 347 000 euros (+684,2 %) et au Royaume de Bahreïn avec 30 000 bouteilles<br />

expédiées (+97,4 %) pour 566 000 euros (+94,6 %). Un regain également au Maroc avec 224 000 bouteilles<br />

expédiées (+177,2 %) pour 5, 8 millions d’euros (+220,5 %) tout comme en Tunisie avec 11 000 bouteilles<br />

expédiées (+217,6 %) pour 189 000 euros (+102,8 %)<br />

Pour cette année 2022, on peut remarquer les plus fortes baisses d’expéditions dues principalement au conflit<br />

qui se déroule à l’est de l’Europe. Ainsi en 2022 il a été expédié avec 119 000 bouteilles (-57,3 %) pour une<br />

valeur de 3, 3 millions d’euros euros (-55,1 %) en Ukraine et 435 000 bouteilles pour (-81,4 %) pour une<br />

valeur de 8,9 millions d’euros (-79,6 %) en Russie toutefois faut-il se rappeler que peu ou prou de flacons de<br />

champagne ont été destinés à la « Mère patrie » l’année dernière à la suite de la décision de la Commission<br />

européenne interdisant l’expédition vers la Russie de « produits de luxe ». Liée à la Russie La Biélorussie affiche<br />

également des chiffres d’expéditions en chute libre avec 10 000 bouteilles (-71,8 %) pour 221 000 euros<br />

(-76,3 %)<br />

Sinon comme tous les ans, je vous propose le gagnant, celui la plus haute croissance en volume et en chiffre<br />

d’affaires, avec l’Azerbaïdjan avec 31 000 bouteilles (+8 670,7 %) pour 1,08 million (+21 200,4 %).


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LE COMITÉ CHAMPAGNE LANCE UNE EN-<br />

QUÊTE SUR LES PRATIQUES D’ENTRETIENS<br />

<strong>DE</strong>S SOLS<br />

La Champagne de Sophie Claeys<br />

Sophie Claeys<br />

22·03·23<br />

Il ne suffit pas de critiquer, il faut participer pour mieux avancer. Le Comité Champagne<br />

vient de lancer une grande enquête sur les pratiques d’entretien des sols en<br />

Champagne.<br />

C’est fin 2018 que les co-présidents (à l’époque Jean-Marie Barillère pour l’Union<br />

des Maisons de Champagne) et Maxime Toubart (pour le Syndicat général des<br />

vignerons de la Champagne) ont annoncé l’objectif de tendre vers zéro herbicide<br />

à l’horizon 2025. Depuis cette annonce, la quantité d’herbicides utilisée en Champagne<br />

a été divisée par trois. Est-ce assez ? Sûrement pas d’après le collectif Stop<br />

aux Herbicides en Champagne (lire ici).<br />

Toutefois la Champagne a toujours fait face aux problèmes. Ainsi face aux enjeux<br />

climatiques, écologiques et sanitaires et à la demande des responsables professionnels,<br />

l’interprofession est aujourd’hui mandatée afin d’identifier les leviers et les<br />

freins inhérents à l’adoption des pratiques alternatives aux herbicides.<br />

Pour ce faire, elle souhaite l’aide des ressortissants champenois pour apporter une<br />

image claire des pratiques d’entretien des sols en Champagne en répondant à un<br />

questionnaire. Un questionnaire qui ne prend que quelques minutes.<br />

À noter que les informations transmises sont anonymes et seront exclusivement<br />

dédiées aux travaux de l’interprofession.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

UNE DISTANCE <strong>DE</strong> SÉCURITÉ<br />

INCOMPRESSIBLE <strong>DE</strong> 10 MÈTRES POUR LES<br />

PHYTOS CMR<br />

Vitisphère<br />

Marion Bazireau<br />

21·03·23<br />

La modification de l’arrêté du 4 mai 2017 relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation<br />

des produits phytopharmaceutiques est actée.<br />

En ce premier jour de printemps, et après avoir organisé une consultation publique<br />

du 28 novembre 2022 au 18 décembre 2022, le gouvernement fait paraître au Journal<br />

Officiel un nouveau texte instaurant des distances de sécurité de 10 mètres, non<br />

réductibles, lors de l’utilisation de certains produits phytopharmaceutiques comportant<br />

une substance suspectée d’être cancérogène, mutagène ou toxique pour la<br />

reproduction (CMR) et dont l’autorisation de mise sur le marché ne comporte pas<br />

de distance de sécurité spécifique.<br />

Cette distance de sécurité de 10 mètres s’applique aux traitements réalisés à proximité<br />

des lieux d’habitation, des lieux abritant des personnes vulnérables telles que<br />

définies à l’article L. 253-7-1 du code rural et de la pêche maritime, et des lieux<br />

accueillant des travailleurs présents de façon régulière.<br />

Un peu plus de 200 produits dont la demande de mise à jour des conditions d’emploi<br />

n’a pas été reçue par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation,<br />

de l’environnement et du travail (Anses) au 1er octobre 2022 sont concernés.<br />

En viticulture, on y retrouve par exemple l’Alliage, contre le black-rot, le Cabrio,<br />

contre le mildiou et l’oïdium, le Corail, le Douro, l’Epylog Flash, le Folpan, le<br />

Folpec, le Folpel, le Matiz, le Medeiro, le Mikal Flash, le Molidor, le Momentum,<br />

le Nativo, le Paket, le Pombal, le Radiant, le Riza, le Sarman, le Solofol ou le Tebutec,<br />

le Vincar, ou le Zentatil…


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

APPEL AU RAJEUNISSEMENT DU VIGNOBLE<br />

<strong>DE</strong> CHAMPAGNE<br />

Vitisphère<br />

Aude Lutun<br />

21·03·23<br />

Il y a urgence à rajeunir le vignoble en Champagne. Ce message, martelé par le<br />

Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV) et le Comité Champagne<br />

depuis plusieurs années, a été rappelé lors de la journée Vignoble & Qualités organisée<br />

par Terroirs & Vignerons de Champagne (TEVC) le 15 mars.<br />

Le constat est en effet sans appel. En l’an 2000, l’âge moyen des vignes était de<br />

22,3 ans. En 2021, il est de 34,3 années. Le taux de renouvellement n’est que de<br />

0,7 %. « Ce vieillissement des vignes explique 40 % de la variabilité du nombre de<br />

grappes par m2 », explique Philippe Béliard, responsable organisation de la filière<br />

au Comité Champagne. Une vigne de 15 ans porte environ 14 grappes par m2<br />

contre 10 grappes par m2 pour une vigne de 35 ans. Le Comité Champagne rappelle<br />

que le rendement agronomique a chuté de 26 % en douze ans. Il estime que le<br />

vieillissement et le dépérissement génèrent 1/3 de la baisse. Les pratiques viticoles<br />

et les aléas climatiques sont quant à eux responsables des 2/3 de la baisse. En détail,<br />

75 % de la baisse est imputable au nombre de grappes par m2, contre 25 % au<br />

poids des grappes. Le vieillissement et le dépérissement du vignoble sont responsables<br />

de 40 % du nombre de grappes/m2 et d’environ 10 % du poids des grappes.<br />

Pour inciter les vignerons à arracher puis à replanter, l’interprofession a mis en<br />

place en 2017 le dispositif de « sortie de réserve pour arrachage », qui vise à compenser<br />

la perte de production provoquée par l’arrachage. Ce dispositif, pas assez<br />

utilisé selon l’interprofession, permet de débloquer une partie de la réserve individuelle,<br />

à hauteur de 8000 kg/ha/an pendant trois ans, pour compenser la surface<br />

arrachée. Un repos végétatif d’un an est obligatoire pour pouvoir activer ce déblocage.<br />

Bertrand Trépo, directeur marketing et communication extérieure au centre de<br />

gestion C<strong>DE</strong>R, invite lui aussi les vignerons à renouveler leurs parcelles : « Arracher<br />

nécessite un investissement et un manque à gagner, mais cela permet de rester<br />

productif. A terme, si on ne renouvelle pas ses vignes le rendement agronomique<br />

baisse, la réserve individuelle diminue. Et l’on peut se retrouver obligé de replanter<br />

avec une réserve qui ne nous permet plus de soutenir notre trésorerie ».<br />

Une fois la parcelle arrachée, il est désormais possible d’opter pour une plantation<br />

du cépage résistant Voltis, dans la limite de 10 % de la surface de l’exploitation, ou<br />

en Vignes Semi-Larges (VSL). Ces deux options figurent dans le cahier des charges<br />

depuis fin 2022.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

COMBIEN D’HECTARES <strong>DE</strong> VIGNES SACRIFIÉES<br />

SUR L’AUTEL D’UN NOUVEAU RÉGLEMENT<br />

EUROPÉEN ? (1)<br />

Vitisphère<br />

Alexandre Abellan<br />

20·03·23<br />

Qui protégera les vignobles de la poussée de fièvre réglementaire européenne ? En cours de négociation, le<br />

nouveau règlement européen « concernant une utilisation des produits phytopharmaceutiques compatible<br />

avec le développement durable » doit remplacer la directive 2009/128/CE « pour parvenir à une utilisation<br />

des pesticides compatible avec le développement durable » (directive SUD, pour Sustainable Use of Pesticides)<br />

et pourrait conduire en l’état à l’interdiction de traiter des milliers d’hectares du vignoble. Le concept<br />

français de Zone de Non-Traitement (ZNT) serait ainsi étendu aux abords de toute « zone sensible », définie<br />

de manière extensive dans la proposition de la Commission Européenne comme étant « une zone utilisée<br />

par le grand public, telle qu’un parc ou jardin public, un terrain de jeu ou de sport, ou un sentier public ; une<br />

zone utilisée principalement par un groupe vulnérable [NDLA : femmes enceintes et femmes allaitantes,<br />

enfants à naître, nourrissons et enfants, personnes âgées, travailleurs et habitants fortement exposés aux<br />

pesticides sur le long terme], un établissement humain (communauté où vivent et travaillent des personnes),<br />

une zone urbaine traversée par un cours d’eau ou dotée d’un ouvrage hydraulique, une zone écologiquement<br />

sensible »<br />

Actuellement, le projet réglementaire propose une zone tampon de trois mètres entourant la zone sensible,<br />

avec interdiction de traitement. Si la Commission a depuis proposé de nouvelles possibilités de dérogation,<br />

notamment pour les produits utilisables en agriculture biologique, une ZNT systématique de 3 m autour<br />

de toute zone publique pourrait concerner des surfaces considérables de vignes. Incertain, ce cadre laisse<br />

crainde une exposition accrue aux risques sanitaires à des parcelles entières. Sans produits alternatifs ni<br />

investissements dans de nouveaux matériels, cette évolution aux airs de révolution pourrait condamner rendements<br />

et pérennité économique. Et encore, c’est sans compter des propositions de ZNT à 10 ou 50 mètres<br />

quasiment sans traitement autorisé…<br />

Encore peu connu en dehors de Bruxelles, ce projet de règlement communautaire doit harmoniser les pratiques<br />

phytosanitaires au sein de l’Union Européenne en passant de la simple directive SUD (appliquée de<br />

manière incomplète d’après le bilan de Bruxelles) à un cadre obligatoire (commun aux 27 États membres).<br />

Cette dernière s’annonçant plus ferme et contraignante, afin d’atteindre l’objectif fixé en 2020 de réduire de<br />

50 % l’utilisation de pesticides chimiques en 2030 : soit le pacte vert pour l’Europe (Green Deal). Dévoilée<br />

en juin 2022, la première position de règlement de la Commission Européenne a alimenté de vifs débats depuis.<br />

Jugeant trop rapides les obligations de réduction de l’usage des phytos (mise en place de ZNT élargies,<br />

mais aussi définition du biocontrôle sans soufre ni cuivre, obligations de tenue d’un registre de protection<br />

intégrée et d’un registre de matériel de traitement*…), le conseil des ministres européens bloque toute discussion<br />

depuis décembre 2022. Du moins tant qu’une étude d’impact n’est pas fournie par la Commission.<br />

Au Parlement européen, les discussions se poursuivent au sein de commissions : celle de l’environnement<br />

(Envi, étant désignée avec une compétence principale sur le sujet) et celle de l’agriculture (Agri, avec une<br />

compétence partagée).


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

COMBIEN D’HECTARES <strong>DE</strong> VIGNES SACRIFIÉES<br />

SUR L’AUTEL D’UN NOUVEAU RÉGLEMENT<br />

EUROPÉEN ? (2)<br />

Vitisphère<br />

Alexandre Abellan<br />

20·03·23<br />

Alors que le Parlement européen doit se positionner en séance plénière sur le projet de règlement en octobre<br />

prochain, les commissions Agri et Envi doivent donner leurs avis respectifs en juillet et septembre. Si la rapporteure<br />

de la commission Agri, Clara Aguilera (Parti socialiste ouvrier espagnol) semble prendre son temps,<br />

l’étude d’impact manquant toujours, celle de la commission Envi, Sarah Wiener (les Verts allemands) paraît<br />

plus pressée, ayant déjà publié un projet de rapport en février dernier. Dans ce prérapport, l’eurodéputée estime<br />

qu’« en ce qui concerne les zones tampons, la distance suggérée de 3 m par rapport aux aires protégées<br />

n’est pas suffisante. Elle est même trop étroite pour empêcher les pesticides de pénétrer dans les aires protégées<br />

par dérive de pulvérisation lors de leur application. La science suggère que les zones tampons efficaces<br />

doivent avoir une largeur de plusieurs centaines de mètres pour empêcher l’entrée des pesticides. »<br />

Et de proposer une distance tampon de 10 mètres en général, et de 50 mètres en particulier « pour les zones<br />

sensibles utilisées par des groupes vulnérables et pour l’utilisation des pesticides les plus dangereux ». De<br />

quoi remettre en cause le modèle de culture de milliers d’hectares de vignes en zones urbaines, avec la proximité<br />

de riverains, mais aussi en territoire rural, un sentier suffisant théoriquement. Limitant la possibilité<br />

de déroger à cette interdiction aux seuls traitements autorisés en bio, la rapporteur indique encore que « les<br />

dérogations à l’interdiction ne devraient être accordées que pour […] permettre une poursuite des activités<br />

agricoles existantes ou dans certaines conditions et au cas par cas ».<br />

Pouvant avoir d’énormes conséquences sur l’économie et la physionomie du vignoble, ce règlement ne peut<br />

qu’interpeller et mobiliser la filière vin pour éviter un emballement menaçant des milliers d’hectares. Si ses<br />

stratégies nationales et locales s’inscrivent depuis des années dans un démarche de réduction progressive des<br />

intrants viticoles, l’objectif de sortie pure et simple des phytos est une aspiration partagée, pour ne pas dire<br />

consensuelle, dans le vignoble, mais reste inenvisageable sans perte ni fracas si une logique quantitative de<br />

court-terme l’emporte sur une transition agroécologique coconstruite, avec des alternatives tout-terrain et<br />

de moyens d’investissements adaptés à une culture pérenne. En l’état de son projet, l’objectif de réduction<br />

accélérée des phytos pourrait conduire à une forte déprise viticole : les contraintes techniques et économiques<br />

évoquées précédemment pouvant amener des milliers de vignerons à jeter l’éponge. Qui protégera les<br />

vignobles des évolutions réglementaires européennes ?<br />

* : À noter cependant dans la liste des nouvelles obligations administratives une déclaration de soutien à<br />

l’agriculture de précision. Si la Commission est prudente sur l’autorisation des traitements phytos par drones,<br />

le pré-rapport de la commission Envie souhaite clairement les interdire, comme tout traitement aérien.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : PQR/PQD<br />

Edition : 21 mars 2023 P.29<br />

(Quotidiens régionaux)<br />

Journalistes : -<br />

Périodicité : Quotidienne<br />

Nombre de mots : 134<br />

Audience : 311000<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/1<br />

EC0N0MIE<br />

LACTUALITE<br />

EN FLASH<br />

RÉC0MPENSE<br />

Les Champenois au palmarès<br />

des meilleurs chardonnays<br />

du monde 2023<br />

La 30e confrontation internationale des meilleurs chardonnays du<br />

monde vient de se dérouler, en Bourgogne. Le concours est orga<br />

nisé par l'association Forum Œnologie et récompense les meilleurs<br />

vins issus du cépage chardonnay.<br />

En 2023, 537 échantillons issus de 32 nations étaient en compé<br />

tition. Cinq maisons de champagne y ont décroché une médaille<br />

d'or pour leurs cuvées.<br />

II s'agit du champagne Eric Lacour à Rilly-la-Montagne, du cham<br />

pagne Lebrun-Servenay à Avize, du champagne Guy-Larmandier à<br />

Vertus, du champagne Jean Dumangin à Chigny-les-Roses et du<br />

champagne Abel Jobart, à Sarcy.<br />

Neuf exploitations champenoises ont également décroché des<br />

médailles d'argent.<br />

En 2024, la 31e confrontation a déjà été annoncée, et la compéti<br />

tion se déroulera du 13 au 15 mars.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LE SALON PROWEIN N’ATTEINT PAS SON<br />

OBJECTIF <strong>DE</strong> 50 000 VISITEURS<br />

Vitisphère<br />

Alexandre Abellan<br />

21·03·23<br />

Du 19 au 21 mars 2023, les 6 000 exposants du salon ProWein viennent d’accueillir<br />

49 000 visiteurs professionnels issus de 141 pays. Soit des augmentations de 5 %<br />

des stands et de 29 % de l’affluence par rapport à la particulière édition 2022 (5 700<br />

exposants pour 32 000 visiteurs en mai). Malgré ces croissances, l’évènement allemand<br />

n’arrive pas à atteindre son objectif affiché de 50 000 visiteurs, ni à retrouver<br />

les chiffres d’avant-covid (6 900 exposants pour 61 500 visiteurs en 2019, soit +15<br />

et +25 % par rapport à 2023).<br />

Souhaitant amorcer une sortie du cycle covid, entre deux années blanches (en 2020<br />

et 2021) et un report (de mars à mai 2022), le salon de Düsseldorf n’a pas été aidé<br />

par une grève surprise des transports publics (bus et tramway). Touchant les deux<br />

derniers jours de ProWein, lundi et mardi, le mouvement social a pesé sur la fluidité<br />

des allées et venues malgré la présence massive de navettes de l’organisation et<br />

de taxis.<br />

Dans le communiqué de presse faisant le bilan de l’édition 2023, l’organisation de<br />

ProWein revendique le titre « indisputable d’évènement clé de la filière cette année<br />

encore ». S’étant tenu du 13 au 15 février dernier, le salon challenger Wine Paris<br />

& Vinexpo Paris accueillait 36 334 visiteurs pour 3 387 exposants (+41 et +18 %).<br />

La prochaine édition du salon ProWein se tiendra du dimanche 10 au mardi 12<br />

mars. Moins d’un mois après Wine Paris (lundi 12-mercredi 14 février). De quoi<br />

alimenter pour les exposants français les interrogations sur la complémentarité ou<br />

la redondance entre les deux évènements.<br />

Le salon ProWein est fini, désormais s’ouvre la série des déclinaisons ProWine<br />

dans le monde : Tokyo Singapour (25-28 avril 2023), Hong Kong (10-12 mai<br />

2023), Sao Paulo (3-5 octobre 2023), Mumbai (24-25 novembre 2023), Tokyo (10-<br />

12 avril 2024).


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

<strong>DE</strong> VALEUR AU CŒUR DU PREMIER<br />

«SPARKLING WINE FORUM»<br />

Vitisphère<br />

Alexandre Abellan<br />

19·03·23<br />

Pour sa première édition cet été, le rendez-vous «Sparkling Wine Forum» ne<br />

manque pas d’ambition : «nous souhaitons créer par ce biais une communauté de<br />

professionnels de l’effervescence au niveau mondial et leur offrir un rendez-vous<br />

annuel qui fera le point sur les dernières avancées de la recherche et dévoilera les<br />

récentes innovations développées par les entreprises de la filière » explique dans<br />

un communiqué son organisateur, Cyril Egoroff, le directeur d’Effevent (dont un<br />

actionnaire est le groupe NGPA, propriétaire du site Vitisphere).<br />

Se tenant le mardi 20 juin prochain de 8h30 à 18h au Village by CA à Bezannes<br />

(Sud de Reims, dans la Marne), le premier «Sparkling Wine Forum» doit donner<br />

des éléments de réponse à l’une des questions les plus complexes et holistiques<br />

qui soit : «comment les vins effervescents peuvent-ils faire face au dérèglement<br />

climatique ?» Les 2 tables rondes et 20 interventions annoncées doivent donner des<br />

pistes de solution, avec des opérateurs du vignoble (groupe Moët Hennessy…), des<br />

chercheurs de France (Reims, Dijon, Colmar…) et du monde entier (Geisenheim en<br />

Allemagne, Tarragone et Valence en Espagne, Milan et Piacenza en Italie…) pour<br />

présenter leurs résultats « sur les nouveaux porte-greffes résistants à la sécheresse,<br />

les nouveaux cépages [résistants au mildiou et à l’oïdium], les nouveaux modes de<br />

conduite de la vigne […] ou encore de nouvelles technologies permettant de mieux<br />

maîtriser la fermentation malolactique dans un contexte de pH élevé induit par le<br />

réchauffement climatique, etc.»<br />

Placé sous le patronage de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin<br />

(OIV), le rendez-vous est élaboré en collaboration avec la société italienne Vinidea.<br />

250 places sont mises en vente à 225 € HT l’unité (135 € HT pour un achat anticipé).


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

PAS <strong>DE</strong> «MESSAGE D’AVERTISSEMENT<br />

SANITAIRE SUR LES ÉTIQUETTES <strong>DE</strong> VIN»<br />

POUR LE COPA COGECA<br />

Vitisphère<br />

Alexandre Abellan<br />

21·03·23<br />

Semblant encore peu relevée en France, la proposition irlandaise d’étiqueter sur<br />

toutes les bouteilles de boissons alcoolisées des messages sanitaires («consommer<br />

de l’alcool provoque des maladies du foie» et «il y a un lien direct entre l’alcool et<br />

les cancers mortels») inquiète nombre de vignobles européens. « L’étiquetage irlandais<br />

est problématique. Nous ne voulons pas qu’il y ait un message d’avertissement<br />

sanitaire sur les étiquettes de vin » pose Luca Rigotti, le président du groupe<br />

de travail de vin pour le Copa Cogeca (Comité des Organisations Professionnelles<br />

Agricoles de l’Union européenne et Comité Général de la Coopération Agricole<br />

de l’Union européenne). Rencontré à l’occasion du salon ProWein (19-21 mars<br />

à Düsseldorf), le viticulteur du Trentin milite pour un système d’information en<br />

deux temps des consommateurs des informations nutritionnelles et sanitaires : sur<br />

l’étiquette et dématérialisée sur internet. « Il faut équilibrer la protection de la santé<br />

et la durabilité socio-économique des vins européens » résume-t-il.<br />

Plaidant pour l’éducation des jeunes générations à la consommation avec modération<br />

pendant le repas, Luca Rigotti pointe les dangers d’image, et donc de mise en<br />

marché, de tels messages sanitaires. Alors que des États membres discutent avec<br />

la Commission Européenne de ce dossier, le Copa Cogeca souhaite discuter avec<br />

Bruxelles de ces enjeux : « nous espérons trouver un moyen. Une image d’alerte<br />

sanitaire est impossible sur l’étiquette. Je n’ai pas de solution, mais il faut éviter<br />

qu’un autre état implémente de telles règles » indique Luca Riggoti. Qui pointe<br />

que ces débats sanitaires tombent en pleine période difficultés économiques pour le<br />

vignoble européen.<br />

« Le sujet est le même partout en Europe. En ce moment, le problème est la vente<br />

de vins rouges. La tendance de consommation préfère les vins blancs et effervescents<br />

» souligne Luca Rigotti. Alors que les discussions sur l’arrachage sanitaire<br />

et la distillation de crise sont très avancées en France, ces sujets restent émergents<br />

dans le reste du vignoble communautaire : « en Italie, on ne parle pas d’arrachage<br />

jusqu’à présent. La distillation pourrait être demandée par certaines appellations »<br />

indique Luca Rigotti. Les dangers sont partagés, mais les priorités sont différentes.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

2023, ANNÉE BLANCHE POUR L’ARRACHAGE<br />

ET NOIRE POUR LE STOCKAGE <strong>DE</strong>S VINS <strong>DE</strong><br />

BOR<strong>DE</strong>AUX ?<br />

Vitisphère<br />

Alexandre Abellan<br />

16·03·23<br />

Douche froide. Réunie ce 15 mars, la cellule opérationnelle viticole de la préfecture de Nouvelle-Aquitaine<br />

n’a pas répondu aux attentes de réponses concrètes sur l’arrachage sanitaire de ses participants. « C’était<br />

une réunion pour rien. On nous a répété les annonces du ministre de l’Agriculture à la foire de Paris [voir<br />

encadré] » résume Didier Cousiney, le porte-parole du collectif des viticulteurs de Gironde. « On est repartis<br />

comme on est arrivés » grince Bastien Mercier, également membre du collectif vigneron, qui reconnaît<br />

que le dispositif d’arrachage nécessite du temps pour être opérationnel. Dans un communiqué, la préfecture<br />

annonce l’« objectif des premiers arrachages en octobre 2023 et des premiers versements aux viticulteurs<br />

pour le début d’année 2024 », en précisant qu’ un groupe de travail se réunira mardi 21 mars pour « étudier<br />

notamment les aménagements possibles de ce calendrier »<br />

La principale désillusion pour le collectif reste la perspective que « rien ne sera fait avant les vendanges<br />

2023. Les gens ne savent plus quoi faire : il n’y a pas une goutte de vin qui sorte. Je n’ai jamais vu ça. Avec<br />

la récolte 2023 on va encore mettre des volumes sur le marché » s’alarme Didier Cousiney, faisant état de<br />

stocks dépassant 22 mois de commercialisation « sans prendre en compte la récolte 2022 ». Déjà compliquée,<br />

la situation économique de nombre de familles vigneronnes ne peut qu’empirer : « j’ai peur de drames<br />

humains et familiaux. Ça va être catastrophique » alerte le maire du Pian-sud-Garonne (sans étiquette).<br />

Face à la perspective d’un plan d’arrachage de 57 millions d’euros financé par l’État et l’interprofession du<br />

vin de Bordeaux, la perspective d’une prime de 6 000 €/ha pour arracher 9 500 ha de vignes à Bordeaux reste<br />

insuffisante pour le collectif, qui milite pour une aide de 10 000 €/ha pour retirer 15 à 20 000 ha. Demandant<br />

une revalorisation de l’enveloppe et du dispositif, Didier Cousiney note que « même à 6 000 €/ha, des gens<br />

n’attendent qu’un chose : pouvoir arracher ». Dans un communiqué, le préfet Étienne Guyot se veut mobilisateur<br />

: « il est indispensable que chaque viticulteur concerné soit contacté et bénéficie du dispositif ».<br />

Craignant des contraintes et des délais pour accéder au dispositif, le collectif maintient ses demandes de<br />

plan social d’ampleur pour avoir un impact sur les déséquilibres entre offre et demande en vins rouges de<br />

Bordeaux. « On est loin de ce qui est nécessaire. On ne comprend pas que lors d’évènements exceptionnels,<br />

comme le covid, il soit possible de tout faire, et que pour nous soutenir on ne puisse plus rien faire » estime<br />

Bastien Mercier. Le maire de Camiran (les Républicains) juge inadaptée la mesure de distillation de crise<br />

actuellement en finalisation : « on devra redemander de la distillation après la vendange 2023 ».<br />

Prévoyant une nouvelle réunion publique, le collectif pourrait mener de nouvelles actions après la manifestation<br />

du 6 décembre dernier (ayant mené à la création de la cellule de crise).

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