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http://fredzebest1984.spaces.live.com/PersonalSpace.aspx?_c02_owner=1<br />
28 octobre<br />
Celui avec l'origami...<br />
J'ai l'impression que depuis bientôt<br />
deux mois que je suis là, je participe à<br />
un stage de perfectionnement aux arts<br />
manuels. Collages, peinture, scultpure<br />
sur argile, modélisme, dessin, aéronautique<br />
Lego, et j'en passe, je suis en<br />
train de devenir le Superman des<br />
constructions éphémères dont je<br />
n'étais pour l'instant que le Clark Kent.<br />
Avec, depuis aujourd'hui, une nouvelle<br />
corde à mon arc qui éveille en moi des<br />
souvenirs de la fac : l'origami !<br />
Le souvenir en question est Gros<br />
Nans, un copain de promo, qui passe<br />
les deux heures de son exam à faire<br />
une rose en origami avec le brouillon<br />
au lieu d'écrire.<br />
Ce mec a fait un Yoda (vert avec sa<br />
canne et tout !) en origami qui trône<br />
désormais dans l'appartement de<br />
Grosse Virginie. Une oeuvre d'art.<br />
Moi, je n'en suis qu'aux prémices, avec<br />
la confection d'un cube, d'une chauvesouris<br />
et d'une boîte à bonbons. Il fallait<br />
nous voir, Marie (prononcer<br />
"Marrrrrié"), Janne (prononcer<br />
"Iannné") et moi, trois adultes ou presque<br />
en train de se creuser la tête sur<br />
des instructions en japonais. Au bout<br />
d'une heure et demie et de multiples<br />
ratés, la délivrance nous vient du côté<br />
féminin de la table avec un cube parfait<br />
:<br />
Et ensuite, c'est la spirale infernale.<br />
Impossible d'arrêter. Comme si je<br />
n'avais pas assez d'obsessions<br />
comme cela ! L'avant-dernière en date<br />
étant le sudoku, sponsor officiel des<br />
volontaires européens en Finlande. Ne<br />
cherchez pas pourquoi, mais cela doit<br />
LE MALIN PETIT CANARD - LE BULLETIN DE LA COMMUNAUTÉ FRANCO-FINLANDAISE<br />
CHAOS AND (RE)CREATION<br />
avoir un rapport avec la charge de travail.<br />
Et cette semaine, c'est aussi la semaine<br />
"Fred aux fournaux" ! Aujourd'hui,<br />
j'ai fait à manger pour vingt, une<br />
spécialité finnoise en plus. Alors Maïté,<br />
que nous avez-vous préparé cette foisci<br />
? Eh bien mes enfants, c'est une<br />
sorte de truc avec des machins dedans<br />
et qui s'appelle Karla-quelque chose.<br />
En fait, c'est de la pâte avec de la<br />
bouillie de riz dedans, le tout chauffé<br />
au four. Tu peux le manger sans rien<br />
dessus ou alors avec une autre spécialité<br />
finnoise, le "beurre d'oeuf" ! Tu<br />
prends des oeufs durs, tu les écrases<br />
et tu mélanges à du beurre. Et hop, tu<br />
étales. Pas super bon pour le cholestérol,<br />
mais ce n'est pas vraiment leur<br />
préoccupation principale ici, j'ai l'impression.<br />
Et demain, c'est la revanche<br />
de la baguette-confiture ! Mouahahahahahaha.<br />
19 octobre<br />
Celui avec le week-end à Lapua-<br />
Kokkola...<br />
J'aime pas les lendemains de fête. Tu<br />
as la tête dans les fesses si vous me<br />
passez l'expression, t'es tout mou, tu<br />
te réveilles tellement tard que tu n'as le<br />
temps de rien faire et surtout les souvenirs<br />
de la veille te foutent le moral à<br />
zéro, surtout quand tout le monde est<br />
parti. Mais bon sang, quel bon weekend<br />
! Sûrement le meilleur depuis que<br />
je suis ici.<br />
J'en profite pour placer ici un aparté<br />
sur la relation entre les Finlandais et<br />
l'alcool. J'avais déjà vu à Turku des<br />
gens bourrés dans la rue la nuit, normal,<br />
mais rien de l'amplitude de Q-<br />
Maa, la boîte de nuit de Lapua. Je<br />
crois que ce n'est pas qu'ils boivent<br />
beaucoup en fait, mais c'est qu'ils ne<br />
tiennent pas l'alcool. Et c'était à la fois<br />
triste et marrant de voir tous ces gens<br />
tituber avant de s'écrouler dans le sable<br />
de la boîte de nuit, soirée plage<br />
oblige.<br />
Triste parce que je me demande ce<br />
qu'ils peuvent bien chercher à oublier<br />
en buvant autant et marrant parce que<br />
je me serais cru dans un mauvais remake<br />
de "L'Armée des Mort-Vivants",<br />
grognements et démarches hésitantes<br />
compris. Ambiance "fin du monde"<br />
donc, avec des zombies en chemises<br />
à fleurs et tongs, s'écroulant ici et là<br />
sur les palmiers artificiels quand ce<br />
n'était pas dans le jacuzzi ou le sauna.<br />
Départ donc vendredi midi pour Lapua<br />
et ses 14000 habitants invisibles selon<br />
la légende après deux heures passées<br />
au club à peaufiner ma maquette de<br />
bateau, le baptisé "Yksin", ce qui peut<br />
se traduire par "Number One", "Le Solitaire"<br />
ou "Le Saucisse-Frites". Oui, la<br />
langue finnoise marche à l'économie<br />
de mots.<br />
Trois heures de train, escale à Tampere<br />
avant d'arriver en gare de Lapua<br />
où Martin (NL) est venu me chercher<br />
avec sa désormais célèbre voiture<br />
achetée 750€ ici. Après avoir été cherché<br />
Guillaume, visite de Lapua, déserte,<br />
et de Simpsio, la station du ski<br />
maison, en fait une colline plus grande<br />
que les autres avec quelques pistes de<br />
ski, mais bien sympa quand même.<br />
La légende dit donc que les habitants<br />
de Lapua sont invisibles parce que<br />
c'est la vérité. A part dans la boîte de<br />
nuit et quelques magasins, personne<br />
dans les rues. Bizarre comme sensation.<br />
Ensuite, soirée donc en yökerho<br />
(yö = nuit et kerho = club) avec bien<br />
sûr l'acoutrement comme à la plage.<br />
Le lendemain, réveil difficile à 10h pour<br />
tracer vers Kokkola. 120 kilomètres sur<br />
les routes de Finlande, entre neige,<br />
eau, forêt et glace. Une autre façon de<br />
découvrir ce beau pays que j'apprécie<br />
un peu plus jour après jour.<br />
Kokkola est une ville beaucoup plus<br />
grande que Lapua et nous arrivons<br />
enfin à la petite maison étudiante<br />
d'Emanuela (IT) et Joanna (GR). Arrivent<br />
ensuite le reste de la petite bande<br />
tout au long de l'après-midi. C'est marrant<br />
comme une expérience commune<br />
rapproche rapidement les gens. Je n'ai<br />
passé en tout et pour tout qu'une dizaine<br />
de jours en leur compagnie mais<br />
l'on se découvre des points communs,<br />
des expériences partagées qui nous<br />
rapprochent.<br />
10 NOVEMBRE 2006 / NUMERO 359