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10 PRÉSENCE N o 9 NOVEMBRE 2023 LES IMAGES DE DIEU ET LEUR EMPREINTE HORAIRE DES CULTES / CÉLÉBRATIONS PRÉSENCE N o 9 NOVEMBRE 2023 11 Les images de Dieu et leur empreinte Dieu comme « lieu » qui est à la fois « contenant » HORAIRE DES CÉLÉBRATIONS PAOLO ROSSI Genève Saint-Germain Grand-Lancy Trinité Chêne-Bourg Transfiguration Lausanne Ste-Marie du Servan La Chaux-de Fonds Saint-Pierre Neuchâtel Saint-Jean Baptiste Bienne Epiphanie Saint-Imier Saint-Paul Samedi 4 novembre 18 h • Souper Loto Dimanche 5 novembre 23 e dimanche après Pentecôte 10 h 30 • Emmanuel Church 10 h • 10 h 15 • Samedi 11 novembre 18 h • Dimanche 12 novembre 24 e dimanche après Pentecôte 10 h 30 • 10 h • 10 h • Dimanche 19 novembre Avant-dernier dimanche après Pentecôte 10 h 30 • 18 h • Samedi 25 novembre 18 h • Dimanche 26 novembre Dernier dimanche après Pentecôte 10 h 30 • 17 h • 10 h • 10 h • Au cours de notre vie, nous nous posons tous la question de la mort et du sens de la vie, de son utilité et de l’intérêt de continuer à vivre. - Photo : Shutterstock Dimanche 3 décembre 1 er dimanche de l’Avant 10 h 30 • • Messe (eucharistie) o Liturgie de la parole prière du soir célébration œcuménique B Bible à la carte 10 h • 17 h • 10 h 15 • Ou comme le développement de l’intelligence artificielle, qui évolue en fonction des expériences accumulées, et devient plus efficace à mesure que celles-ci sont plus libres et plus ouvertes. Dieu comme lieu Enfin, l’Église catholique-chrétienne m’a permis de découvrir la théologie de manière oecuménique, car elle réunit des penseurs chrétiens indépendamment de leur appartenance. Elle m’a permis de dépasser l’image anthropomorphique et jugeante de Dieu, en considérant Dieu comme un « lieu » qui est à la fois « contenu et contenant ». Il s’agit d’une métaphore empruntée à la physique : à l’intérieur des limites physiques d’un atome (récipient), des particules de degrés et de contenus différents entrent en relation les unes avec les autres (contenu) au moyen de l’énergie. Les trois mots clés sont le lieu (« Paradis=Dieu »), les sujets (« nous, les individus, fusionnés avec Dieu en une unité »2) et l’énergie relationnelle qui nous relie (« l’amour ou le Saint-Esprit »). Communauté de dialogue L’Église ne doit pas et ne peut pas être comprise comme un ensemble de règles, de traditions et de pouvoir, mais comme une communauté vivante et dialogique qui est à la recherche de l’équilibre dans l’amour et qui le découvre chaque jour sur un chemin non linéaire. « La continuité de la vie, c’est un peu comme un jeu vidéo où l’on passe d’un niveau à l’autre ». Paolo Rossi Paolo Rossi, engagé au Tessin et membre du Conseil synodal, réfléchit aux images de Dieu et à la manière dont elles influencent les questions existentielles. Article publié dans le N° 16 / 2023 de Christkatholisch
12 PRÉSENCE N o 9 NOVEMBRE 2023 150 ANS DE LA 1 ÈRE MESSE ECC À ST-GERMAIN 150 ANS DE LA 1 ÈRE MESSE ECC À ST-GERMAIN PRÉSENCE N o 9 NOVEMBRE 2023 13 Un peu d’histoire Il y a 150, la première messe catholique-chrétienne à Saint-Germain – PAR BERNARD BOULENS Le 12 mars 1873 descend du train à la gare de Cornavin à Genève, un personnage très connu dans le monde religieux : Charles Loyson, dit le Père Hyacinthe. C’est un ancien prédicateur de Notre- Dame de Paris très connu. Il est né le 10 mars 1827 à Orléans, où son père était inspecteur d’Académie. Le milieu familial est catholique légitimiste, attaché au courant monarchique de la Restauration. Hyacinthe est l’aîné de 5 enfants, un de ses frères, Jules-Théodose sera prêtre et professeur à la Sorbonne, une de ses soeurs sera religieuse de l’Assomption. Très jeune, Charles Loyson est influencé par la personnalité et le charisme du Père Lacordaire qui a rétabli l’ordre Dominicains en 1837. À 18 ans, il entre au Grand Séminaire de Saint-Sulpice à Paris. Il y poursuit ses études de 1845 à 1851. Cette même année, il est ordonné prêtre à Notre-Dame de Paris et célèbre sa première messe à la chapelle du Séminaire d’Issy. En 1858 il décide d’entrer au noviciat dominicain. Mais son souhait d’un engagement pastoral le fera finalement devenir carme déchaussé, autre ordre rétabli lui aussi au 19 e siècle. C’est à ce moment que débute sa carrière oratoire. Il séjourne plusieurs mois à Rome où il prêche à l’église Saint-Louis des Français. Sa célébrité est telle que l’archevêque de Paris Mgr Darboy, l’appelle à donner des Conférences de l’Avent à Notre-Dame. Il y attirera des foules de 1865 à 1868. Il reçoit le soutien des milieux catholiques libéraux, il participe au Congrès des catholiques libéraux à Malines en 1867. En 1868, il est appelé à prêcher le Carême à Rome, où il est reçu par le pape Pie IX. C’est d’ailleurs à Rome qu’il rencontre celle qui sera la compagne de toute sa vie, Émilie Meriman, une jeune veuve presbytérienne américaine. Survient alors un tournant décisif dans sa carrière religieuse ; le premier Concile du Vatican. Le pape convoque le premier concile du Vatican qui s’ouvre le 8 décembre 1869. Le climat y sera détestable. Lorsque les intentions du pape sont connues, 55 pères conciliaires quittent le concile avant sa fin. Des 1084 pères initialement invités, il n’en reste qu’un peu plus de la moitié et le texte final « Pastor æternus » est adopté de justesse le 18 juillet 1870, par 533 voix pour et 2 contre, mais qui se rétracteront aussitôt. nouveaux dogmes se proclament « vieux catholiques ». Ils se sentent liés à l’ancienne tradition chrétienne, et veulent renouer avec les principes de l’Église chrétienne des premiers siècles. Peu à peu des Églises vieilles-catholiques sont fondées dans de nombreux pays jusqu’aux Etats- Unis et au Canada. Évidemment, ce mouvement de contestation universel atteint aussi Genève, qui est alors en proie aux luttes entre catholiques libéraux et les ultramontains qui soutiennent les dogmes sur l’infaillibilité pontificale et l’absolutisme du pape. On désigne cette période sous le nom de « Kulturkampf genevois ». Le 19 février 1873, le Grand- Conseil décide que les fonctions ecclésiastiques seront désormais soumises à l’élection populaire. Le 23 mars suivant, la loi constitutionnelle sur le statut de l’Église est adoptée, puis le Conseil d’État présente la loi d’application qui exige notamment des curés qu’ils prêtent le serment de se confor- Le Père Hyacinthe en 1867 Les réactions contre ces nouveaux dogmes ne se font pas attendre et, en 1871 à Munich, lors d’un congrès tenu en réaction aux décisions du concile, naît l’idée de créer une « organisation provisoire des chrétiens opposés à l’Église de Rome ». Ces adversaires des Le Père Hyacinthe vers 1874 Un peu d’histoire Il y a 150, la première messe catholique-chrétienne à Saint-Germain – PAR BERNARD BOULENS Première messe à la Salle de la Réformation Hyacinthe. Émilie et Paul vers 1874 mer strictement aux dispositions constitutionnelles sur l’organisation du culte catholique de la République. C’est à ce moment-là que le Père Hyacinthe est appelé par les catholiques libéraux en vue de la création d’une Église catholique Libérale à Genève. Le Père Hyacinthe est engagé depuis longtemps dans la lutte contre le courant ultramontain qui soutient le pape. Il est fermement partisan de la fondation d’une Église indépendante de la juridiction pontificale, tout en restant strictement catholique selon la doctrine acceptée pendant les premiers siècles du christianisme À peine arrivé, le Père Hyacinthe fait, le 18 mars 1873, sa première conférence dans la salle de la Réformation sur « l’attitude de la société moderne dans sa guerre de légitime et nécessaire défense contre la théocratie romaine ». Le succès est tel qu’il doit recommencer son discours trois jours plus tard. Le 12 octobre 1873, Charles Hyacinthe Loyson, Fortuné Chavart et Anatole-Martin Hurthault, tous trois curés d’obédience libérale venus de France, sont élus par la paroisse unique de Genève. Le 14 octobre ces trois curés prêtent sermentdevant le Conseil d’État dans l’église de Saint-Germain, mise dès le lendemain 15 octobre à la disposition des catholiques nationaux, qui prendront quelques temps plus tard le nom de catholiques-chrétiens. Le dimanche suivant, le 19 octobre, le Père Hyacinthe célèbre la première messe catholique-chrétienne à l’église Saint-Germain. Puis les trois curés seront officiellement installés curés de la paroisse unique de Genève lors de la messe du dimanche 26 octobre, comme en témoigne une annonce parue dans le journal « Le catholique Suisse » du 25 octobre. Ce même jour du 19 octobre c’est la naissance de son fils, Paul-Hyacinthe, que l’on a enveloppé dans son vieux manteau de carme pour le lui présenter. Émilie Loyson a voulu entourer cette naissance d’un cérémonial particulier ; elle a fait disposer au-dessus du lit les drapeaux de la France, pays de Charles Hyacinthe, des États-Unis, son propre pays et de la Suisse, leur pays d’accueil. En 1874, le Père Hyacinthe fait une retraite à la Grande-Chartreuse et décide de démissionner de son poste de curé de Genève. Puis, de 1876 à 1878, ce sera de nouveau le temps des conférences à Londres et à Paris. Il rencontre le vieux théologien Döllinger, proche des Vieux-catholiques. Retiré à Paris où il demeure chez on fils, il meurt le 9 février 1912 et sera ensuite enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris.
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