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Soutenir la mobilité, et l’insertion
Pour Michael Hildebrandt, qui s’occupe
également de réviser les comptes de l’association,
« c’est une jolie manière de soutenir la
mobilité douce ». Mais aussi la réinsertion
professionnelle. L’association collabore en
effet avec l’OSEO Vaud et le Bureau cantonal
pour l’intégration des étrangers et la prévention
du racisme (BCI) afin de permettre à des
personnes nouvellement arrivées en Suisse ou
en période de réinsertion sociale de bénéficier
d’un cadre professionnel et social adapté.
Des stages, généralement de trois mois, leur
sont proposés ici. « Il y a aussi beaucoup de
bouches à oreille, des personnes qu’on nous
recommande spontanément, car les retours
sont très positifs », explique Grégoire Virard,
qui préside l’association et encadre les
stagiaires dans leurs activités. Un bon exemple
avec l’un d’entre eux, Ambroise Fauchère,
ancien informaticien au bénéfice de l’aide
sociale qui s’est découvert une passion pour la
mécanique en cycles. « Avant je faisais du vélo,
maintenant je fais des vélos ! » Au point qu’il a
souhaité prolonger son stage et par la suite
rejoindra l’équipe des bénévoles tout en
démarrant un CFC ou un AFP de mécanicien.
Les stagiaires n’ont pas toujours des connaissances
préalables en mécanique ni forcément
envie d’en faire leur métier. Comme Zinat
Mohammadi, qui est là pour son premier jour.
« Je suis épuisée ! », rigole-t-elle. Malgré un
parcours de cycliste professionnelle en
Afghanistan, « là-bas ce n’était pas moi qui
m’occupais de la mécanique ! ». Arrivée en
Suisse par le biais du Centre Mondial du
Cyclisme avec son équipe il y a deux ans, elle
souhaiterait plutôt exercer comme assistante
médicale.
La magie des activités manuelles
Un passage à reCYCLO constitue néanmoins
« une opportunité de pratiquer le français hors
du cadre des cours de langue que les migrants·es
suivent tout le reste de la semaine »,
poursuit Grégoire Virard. « Les personnes qui
arrivent ici ont souvent vécu des situations
difficiles, ici ils ont l’occasion de sociabiliser,
dans un environnement simple et positif. »
Et puis pour le président de l’association, qui
travaille par ailleurs en tant que mécanicien
sur cycles dans un magasin, il y a la satisfaction
du travail manuel. « Je suis toujours
impressionné et admiratif : tu règles un
problème, tu réussis à réparer un truc, l’effet
que cela procure, c’est hyperpuissant ! »
Depuis cette année, reCYCLO bénéficie d’une
convention avec le BCI pour quatre ans, ce qui
permet à l’association de ne plus faire de
demande de subvention annuelle. Une étape
importante pour sécuriser les activités et
attester l’importance d’un tel lieu, tout autant
pour les cyclistes que pour la société. OO
De g. à d.:
Grégoire Virard,
Ambroise Fauchère
et Michael
Hildebrandt
Printemps 2024 Dossier 13