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Dissertation sur le traite de paix de Crepy du 18 septembre 1544

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DISSERTATION<br />

Sur <strong>le</strong><br />

TRAITÉ<br />

01;<br />

PAIX DE CRÉPY<br />

Du <strong>18</strong> Septembre <strong>1544</strong><br />

Par H. JOFFROY, Juge <strong>de</strong> <strong>paix</strong> à Soissons,<br />

- Officier <strong>du</strong>nivenit<br />

MESSIEURS,<br />

Lorsque vous me fjtes l'honneur <strong>de</strong> m'admettre<br />

comme Membre <strong>de</strong> la Société archéologique et historique<br />

<strong>de</strong> Soissons, l'un <strong>de</strong> mes premiers <strong>de</strong>voirs fut<br />

<strong>de</strong> parcourir <strong>le</strong>s anna<strong>le</strong>s <strong>de</strong> votre Société ; parmi <strong>le</strong>s<br />

travaux importants et remarquab<strong>le</strong>s qui composent<br />

votre col<strong>le</strong>ction, mon attention fut portée particulièrement<br />

sué une discussion relative au traité <strong>de</strong> Paix <strong>de</strong><br />

Crépy, entre Char<strong>le</strong>s-Quint et François 1er et fixant à<br />

Crépy-en-Valois, <strong>le</strong> lieu où ce traité a été discuté,<br />

conclu et signé. M. Michaux, l'un <strong>de</strong> nos honorab<strong>le</strong>s<br />

collègues, dont je vais combattre <strong>le</strong>s conclusions, invoque<br />

à ce sujet <strong>le</strong>s traditions loca<strong>le</strong>s. Pour moi, qui<br />

suis originaire <strong>du</strong> Laonnois, et qui ai habité à plu.<br />

Document<br />

H I I I I lU DIII 011111V<br />

0000005566549


sieurs reprises la vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Laon, j'ai conservé aussi <strong>le</strong><br />

souvenir <strong>de</strong>s traditions <strong>de</strong> ce pays, qui indiquent Crépyen-Laonnois,<br />

comme la localité où fut signé <strong>le</strong>dit traité<br />

<strong>de</strong> <strong>paix</strong> ces traditions se sont perpétuées avec tant<br />

dé précision, que <strong>le</strong>s historiens <strong>du</strong> Laonnois s'en sont<br />

toujours fait l'écho et qu'aujourd'hui encore, ceux qui<br />

sont initiés aux détails <strong>de</strong> l'histoire loca<strong>le</strong> sont plus<br />

affirmatifs que jamais <strong>sur</strong> ce point historique contesté.<br />

En ce qui me concerne, j'ai toujours partagé et je<br />

partage encore cette conviction,que <strong>le</strong> traité dont s'agit,<br />

a été signé par <strong>le</strong>s plénipotentiaires, à Crépy—en-<br />

Laonnois, après que <strong>le</strong>s bases en ont été discutées et<br />

arrêtées à l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Jean <strong>de</strong>s-Vignes <strong>de</strong> Soissons.<br />

Pour faciliter la discussion, je crois uti<strong>le</strong> <strong>de</strong> la faire<br />

précé<strong>de</strong>r d'un précis historique relatant très brièvement<br />

<strong>le</strong>s faits. -<br />

En l'année <strong>1544</strong>, Char<strong>le</strong>s-Quint et Henri VIII, roi<br />

d'Ang<strong>le</strong>terre, s'étant ligués contre la France, entreprirent<br />

d'en faire la conquête. Char<strong>le</strong>s-Quint <strong>de</strong>vait<br />

pénétrer en Champagne, avec une puissante armée et<br />

Henri VIII avait mission d'envahir la Picardie; l'objectif<br />

<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux monarques était Paris et ils <strong>de</strong>vaient<br />

se rencontrer à bref délai dans <strong>le</strong>s environs <strong>de</strong> la capita<strong>le</strong>,<br />

s'en emparer et frapper ainsi la France au<br />

coeur, pour en opérer plus sûrement la conquête.<br />

Afin d'arriver à ce but, Char<strong>le</strong>s Quint et F<strong>le</strong>uri VIII<br />

avaient décidé qu'ils ne s'attar<strong>de</strong>ràient point à faire <strong>le</strong><br />

Siège <strong>de</strong>s vil<strong>le</strong>s qu'ils rencontreraient <strong>sur</strong> <strong>le</strong>ur passage;<br />

ce programme fut loin d'être suivi par <strong>le</strong>s coa-<br />

£<br />

lisés.<br />

Henri VIII à peine débarqué en France, commença<br />

par assié ger Boulogne, pendant que <strong>le</strong> <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Norf<br />

ôlck investissait Montreuil.<br />

Char<strong>le</strong>s-Quint <strong>de</strong> son côté s'arrêta <strong>de</strong>vant St-Dizier


-x<br />

plus longtemps qu'il ne l'avait présumé; il s'iinagiriait<br />

avoir raison <strong>de</strong> cette vil<strong>le</strong>,par une simp<strong>le</strong> démonstration<br />

hosti<strong>le</strong>,, car Saint'Dizir, qui, selon l'expression<br />

pittoresque <strong>de</strong> <strong>du</strong> Bellay, n'était qu'une vil<strong>le</strong> « champétre<br />

» ne semblait point en état <strong>de</strong> soutenir un'<br />

siège; mais <strong>le</strong> comte <strong>de</strong> .Sancerre s'y était renfermé<br />

et secondé par <strong>le</strong>s intrépi<strong>de</strong>s défenseurs <strong>de</strong> la place, il<br />

sut montrer que l'habi<strong>le</strong>té et <strong>le</strong> courage sont <strong>le</strong>s p!us<br />

soli<strong>de</strong>s remparts. La vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Saint-Dizier ne fut<br />

prise que par suite d'une trahison habi<strong>le</strong>ment concertée.<br />

Ici, il est <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> saluer en passant<br />

un brave et intrépi<strong>de</strong> Laonnois, Eustache <strong>de</strong> Bimont,<br />

connu dans l'histoire sous <strong>le</strong> nom <strong>de</strong> capitaine Lalan<strong>de</strong>,<br />

qui fut tué au siège <strong>de</strong> Saint-Dizier, par un<br />

Y bou<strong>le</strong>t <strong>de</strong> canon <strong>le</strong> comte <strong>de</strong> Sancerre cacha cette<br />

perte aux soldats; cette précaution- n'est-el<strong>le</strong> pas <strong>le</strong><br />

meil<strong>le</strong>ur éloge <strong>du</strong> capitaine Lalan<strong>de</strong>? Aussi sa vil<strong>le</strong><br />

nata<strong>le</strong> tint à lui faire <strong>de</strong>s obsèques magnifiques, son<br />

corps fut reçu à la porte <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Laon par<br />

toute la population, ayant à sa tête <strong>le</strong> c<strong>le</strong>rgé et la<br />

magistrature, et <strong>le</strong> capitaine Lalan<strong>de</strong>, par un honneur<br />

exceptionnel, fut inhumé dans la cathédra<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

Laon.<br />

Char<strong>le</strong>s-Quint, poursuivant <strong>le</strong> cours <strong>de</strong> ses conquêtes<br />

prit successivement Epernay et Château-Thierry ; la<br />

terreur fut ï1alors au comb<strong>le</strong> dans Paris; <strong>le</strong> roi était<br />

mala<strong>de</strong>, mais il At dompter sa dou<strong>le</strong>ur et dissimulant<br />

ses inquiétu<strong>de</strong>s, il parcourut à cheval <strong>le</strong>s rues <strong>de</strong><br />

Paris, accompagné <strong>du</strong> <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Guise, afin <strong>de</strong> ras<strong>sur</strong>er<br />

<strong>le</strong>s habitants <strong>de</strong> sa capita<strong>le</strong>.<br />

Toutefois et dans cet interval<strong>le</strong>, c'est-à-dire vers la<br />

fin d'août <strong>1544</strong>, <strong>de</strong>s conférences pour la <strong>paix</strong> avaient<br />

été entamées à la Chaussée, village entre (ihâlons et<br />

Vitry et peu s'en fallut que <strong>le</strong>s résultats ne fussent<br />

décisifs.


Quelques jours après, <strong>le</strong>s mêmes tentatives furent<br />

opérées sans succès, par <strong>le</strong>s plénipotentiaires <strong>de</strong><br />

François I, que ce monarque désireux <strong>de</strong> la <strong>paix</strong>,<br />

envoyait au camp <strong>de</strong> l'empereur.<br />

De son côté, <strong>le</strong> Dauphin, à la tête d'une a&e qui<br />

grossissait chaque jour, tenait l'Empereur Char<strong>le</strong>s-<br />

Quint en échec et ce <strong>de</strong>rnier, voyant bien que Henri VIII,<br />

toujours retenu sous <strong>le</strong>s murs <strong>de</strong> Boulogne, n'opérerait<br />

pas sa jonction en temps uti<strong>le</strong>, comprit qu'il<br />

s'était lui-même trop avancé; sa situation était <strong>de</strong>venue<br />

très critique, car il courait <strong>le</strong> risque d'avoir à<br />

lutter seul contre toutes <strong>le</strong>s forces réunies <strong>de</strong> l'armée<br />

française, puisque François <strong>le</strong>t qui ne considérait pas<br />

Henri VIII comme un ennemi bien redoutab<strong>le</strong>, avait;<br />

par une tactique habi<strong>le</strong>, dégarni la Picardie <strong>de</strong> la<br />

majeure partie <strong>de</strong> ses troupes, pour renforcer l'armée<br />

<strong>du</strong> Dauphin et lutter ainsi avec plus <strong>de</strong> vigueur contre<br />

Char<strong>le</strong>s-Quint. Ce <strong>de</strong>rnier fit dès lors opérer à son<br />

armée un mouvement en arrière; son plan était <strong>de</strong><br />

gagner au plus tôt <strong>le</strong>s plaines <strong>du</strong> Soissonnais, où il -<br />

espérait ravitail<strong>le</strong>r plus faci<strong>le</strong>ment ses troupes; toutefois<br />

pour donner <strong>le</strong> change à l'armée <strong>du</strong> Dauphin<br />

qui <strong>le</strong> harcelait par <strong>de</strong>s manoeuvres hardies, il fit attaquer,<br />

par un gros détachement, la petite vil<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

Neuilly-Saint-Front, mais ses troupes échouèrent <strong>de</strong>vant<br />

la résistance énergique <strong>de</strong>s habitants: aussi<br />

François <strong>le</strong>t, pour <strong>le</strong>s récompenser <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur vaillante<br />

attitu<strong>de</strong>, <strong>le</strong>ur confirma tous <strong>le</strong>urs privilèges dont <strong>le</strong><br />

principal était <strong>de</strong> tenir <strong>le</strong>urs héritages en Francs-<br />

Al<strong>le</strong>ux (1).<br />

Char<strong>le</strong>s-Quint quitta Château-Thierry <strong>le</strong> 10 <strong>septembre</strong><br />

et étant arrivé <strong>le</strong> 12, sous <strong>le</strong>s murs <strong>de</strong> Sois<br />

(I) Âl<strong>le</strong>u, nom <strong>de</strong> la ferre lib's, dans <strong>le</strong> régi nie léorlal, Fronc,Àlieux,<br />

c'rsl -â - dire, francs <strong>de</strong> tout i n:pôL


E<br />

-5-.-<br />

sons, logea d'abord au château <strong>de</strong> Chevreux et s'installa<br />

<strong>le</strong> <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main dans l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>s-<br />

Vignes, qui .alors,était encore en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l'enceinte<br />

<strong>de</strong> la vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Soissons et il y resta: <strong>le</strong>s 13, 14, 15 et<br />

16 <strong>septembre</strong>.<br />

Pendant son séjour en cette abbaye, <strong>le</strong>s plénipotentiaires<br />

francais vinrent l'y trouver dans <strong>le</strong> but d'ouvrir<br />

<strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s conférences pour arriver à la <strong>paix</strong><br />

désirée <strong>de</strong> part et d'autre; ces tentatives furent suivies<br />

<strong>de</strong> succès et dès <strong>le</strong> 16 <strong>septembre</strong> la <strong>paix</strong> fut<br />

considérée comme conclue.<br />

Le 17 <strong>septembre</strong>, Char<strong>le</strong>s-Quint quitta Soissons avec<br />

toute son armée qui alla camper à Anizy-<strong>le</strong>-Chàteau;<br />

<strong>le</strong>s plénipotentiaires l'avaient suivi et arrivèrent avec<br />

lui à Crépy-en-Laonnois <strong>le</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong>, où la <strong>paix</strong><br />

fut conclue définitivement dans la journée <strong>du</strong> même<br />

jour,après l'arrivée <strong>de</strong> l'évêque d'Arras (1) et cel<strong>le</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>du</strong>c dOrléans.<br />

Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main 19 <strong>septembre</strong>, l'empereur Char<strong>le</strong>s-<br />

Quint assista à la messe dans l'(glise Notre-Dame <strong>de</strong><br />

Crépy-en-Laonnois et <strong>de</strong>vant <strong>le</strong> St-Chrême (2) qui lui<br />

fut présenté par l'évêque d'Arras, il jura so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment<br />

d'observer la <strong>paix</strong> qu'il venait <strong>de</strong> conclure la<br />

veil<strong>le</strong> à Crépy-en-Lai»znois et <strong>le</strong> même jour il retint à.<br />

diner l'amiral d'Annebaut, qui, avec ses collègues,<br />

avait assisté à la cérémonie imposante <strong>du</strong> serment <strong>de</strong><br />

l'empereur.<br />

L'amiral d'Ànnebaut prit congé <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quint <strong>le</strong><br />

20 <strong>septembre</strong>. après lui avoir laissé en Mage <strong>le</strong> seigneur<br />

<strong>de</strong> la Hunaudave son fils, ainsi que d'autres per-<br />

(I) L'Évéque d'Arras, Ferrenol <strong>de</strong> GraneI<strong>le</strong>, était <strong>le</strong> fils do premier mi<br />

nisl re <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quii.I il avait Été dépulé par ce <strong>de</strong>rnier, <strong>le</strong>? sep<strong>le</strong>mt,re<br />

â Heu ri VIII puni 110e 10155130 particulière et on al<strong>le</strong>u ,lait sou retour<br />

â cép y -en-L»»n&s avant d'y conclure et signer la <strong>paix</strong>.<br />

(2) Dans quelques n,anusr.rils, il est dit 4ue ce serment e été juré par<br />

Char<strong>le</strong>s-Quint <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s Saints canons et <strong>le</strong>s Evaugites.


onnages marquants, parmi <strong>le</strong>squels nous pouvons<br />

citer <strong>le</strong> <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Guise, <strong>le</strong> cardinal <strong>de</strong> Meudon (1) et <strong>le</strong><br />

comte <strong>de</strong> Lavai Ils accompagnèrent Char<strong>le</strong>s-Quint<br />

jusqu'à Bruxel<strong>le</strong>s, où fut signée par l'empereur la ratification<br />

<strong>du</strong> traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong> <strong>de</strong> Crépy-en-Laonnois. A<br />

cet effet l'amiral d'Annebaut, accompagné d'une suite<br />

nombreuse, se rendit à' Bruxel<strong>le</strong>s et. trouva l'empereur<br />

Char<strong>le</strong>s-Quint si affligé <strong>de</strong> la goutte, qu'il pouvait à<br />

.peine remuer la main droite. Cette ratification eut lieu<br />

en présencô <strong>de</strong> l'amiral d'Annebaut et d'un grand<br />

nombre <strong>de</strong> seigneurs français.<br />

La <strong>paix</strong> <strong>de</strong> Crépy-en-Laonnois fut suivie partout <strong>de</strong><br />

réjouissances publiques notamment à Laon et à Paris;<br />

<strong>le</strong> Pape prit part à la joie commune et- fit so<strong>le</strong>nnisei'<br />

cette <strong>paix</strong> à Rome, avec plus <strong>de</strong>j pompe que nul<strong>le</strong> part<br />

ail<strong>le</strong>urs, pour saluer la réconciliation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux princes<br />

chrétiens. A cet effet, <strong>le</strong> 19 novembre <strong>1544</strong>, il publia<br />

une bul<strong>le</strong> dans laquel<strong>le</strong> il invitait toute l'Eglise à se<br />

réjouir d'une <strong>paix</strong> qui <strong>le</strong>vait l'unique obstac<strong>le</strong> qu'il y<br />

avait, à la tenue <strong>du</strong> Conci<strong>le</strong> dont il fixait la réunion à<br />

Trente pour <strong>le</strong> 15 mars 1545 (2).<br />

Je vais m'attacher maintenant à démontrer l'exactitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s faits historiques- dont je viens <strong>de</strong> tracer <strong>le</strong>s<br />

prinéipa<strong>le</strong>s lignes.<br />

A l'appui <strong>de</strong>s arguments auxquels je vais avoir recours,<br />

pour combattre <strong>le</strong>s conclusions <strong>du</strong> travail <strong>de</strong><br />

mon honorab<strong>le</strong> collègue, je citerai toujours <strong>le</strong>s sources<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s je m'appuie et au début je ne veux<br />

pas tar<strong>de</strong>r à remercier M. Pierre Maquest (3), <strong>le</strong> savant<br />

(I) Antoine <strong>de</strong> Sanguin, onc<strong>le</strong> <strong>de</strong> la Duchesse d'Elampes.<br />

(1) Histoire <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s Quint, en Italien. Par M. Leti. - historia<br />

<strong>de</strong>t concilio <strong>de</strong> Trente Scritta dal Padre Sforza Pallavicino môme histoire<br />

par, Paria Sa rpi.<br />

(3) M. Pierre Maqucst est auteur d'un ouvrage ayant -pour titre: La<br />

Fiance et L'Europe pendant Le siège <strong>de</strong> Paris. C'est, d'après <strong>le</strong> journal<br />

<strong>le</strong> Nord, une vaste et émouvante encyr.lopédc faite avec Impartialité, à<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> documents précieux et qui trouve naturel<strong>le</strong>ment sa place dans<br />

la bibliothèque <strong>de</strong> tout homme qui pense, étudie et réfléchit..<br />

Fil


archiviste <strong>de</strong> Tournai et M. Gachart, l'éminent archiviste<br />

<strong>du</strong> royaume <strong>de</strong> Belgique, <strong>de</strong>s renseignements et<br />

<strong>de</strong>s documents précieux qu'ils m'ont fournis pour me<br />

faciliter la tâche que j'ai entreprise.<br />

J'invoquerai en outre l'autorité <strong>de</strong> M. Paillard, <strong>de</strong><br />

Maroil<strong>le</strong>s, lauréat <strong>de</strong> l'Institut, qui s'occupe d'un grand<br />

travail <strong>sur</strong> l'histoire <strong>de</strong>s luttes <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>$Quint et <strong>de</strong><br />

François Je: et qui a entre <strong>le</strong>s mains <strong>de</strong>s documents<br />

diplomatiques importants pour la démonstration <strong>de</strong> la<br />

thèse que je poursuis. M. Paillard a déjà bien voulu<br />

m'informer qu'il est <strong>de</strong> mon avis et <strong>le</strong>s premières<br />

communications qu'il nous a faites et auxquel<strong>le</strong>s j'aurai<br />

recours me paraissent tout à fait décisives. Or, M.<br />

Paillard a recueilli à l'étranger <strong>de</strong> nombreuses pièces<br />

justificatives et il est à même plus que toute autre personne,<br />

quelque soit <strong>le</strong> haut rang qu'el<strong>le</strong> puisse occuper,<br />

soit comme historien, soit tomme critique, <strong>de</strong><br />

donner une appréciation exacte <strong>sur</strong> ce fait historique:;<br />

il sera pour nous un juge aussi impartial qu'éclairé,<br />

pour apporter <strong>le</strong> <strong>de</strong>rnier mot, au sujet <strong>de</strong> cette question<br />

toujours controversée<br />

J'abor<strong>de</strong> donc immédiatement ma discussion <strong>du</strong> mémoire<br />

<strong>de</strong> M. Michaux, en suivant autant que possib<strong>le</strong><br />

l'ordre qu'il a admis dans sa savante démonstration.<br />

Mon honorab<strong>le</strong> collègue reconnaît tout d'abord que<br />

la plupart <strong>de</strong>s histôriens généraux disent que <strong>le</strong> traité<br />

<strong>de</strong> <strong>paix</strong> <strong>du</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>, a été signé k Crépy.en-<br />

Laonnois ; il cite notawment Blanchrt, Compilation,<br />

page 338; Mézerai, Abrégé <strong>de</strong> d'Histoire <strong>de</strong> Franco,<br />

page 533. Garnier, Histoire <strong>de</strong> Franco, t, nv' page<br />

453, Henri Martin, histoire <strong>de</strong> P rance. 4 édit, t. 'iii<br />

page 305.A ces quatre noms nous pourrions en joindre<br />

un grand nombre encore puisque nous avons compulsé<br />

plusieurs bibliothèques <strong>de</strong> Province et <strong>de</strong> Paris et que<br />

<strong>sur</strong> nos notes particulières, nous avons re<strong>le</strong>vé plus <strong>de</strong>.:


cinquante noms d'historiens et <strong>de</strong> géographes français<br />

et étrangers, qui ont admis Cre»_en_LaonnOiS, comme<br />

<strong>le</strong> lieu où a été signé <strong>le</strong> traité dont s'agit, tandis que<br />

<strong>le</strong> nombre <strong>de</strong> ceux qui sont <strong>de</strong> l'opinion contraire est<br />

bien moins considérab<strong>le</strong>.<br />

Quelques-uns d'entre eux, comme Jean <strong>de</strong> Bussières,<br />

comme MM. Miche<strong>le</strong>t et Dareste, eu indiquant Crépyen-Valois,<br />

font faire un mouvement en arrière à l'armée<br />

<strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quint, qui, selon eux, aurait quitté<br />

Soissons pour al<strong>le</strong>r camper autour <strong>du</strong>dit Crépy en-<br />

Valois, erreur grave qui ne s'explique chez ces historiens<br />

que par ce fait qu'ils savaient bien que <strong>le</strong> traité<br />

<strong>de</strong> <strong>paix</strong> avait été conclu et signé, <strong>de</strong>vant Char<strong>le</strong>s-Quint<br />

et qu'il était alors <strong>de</strong> toute nécessité d'instal<strong>le</strong>r cet<br />

empereur à Crépy-en-Valois, pour la justification <strong>de</strong><br />

<strong>le</strong>ur opinion.<br />

Mais, ainsi que <strong>le</strong> déclare notre collègue, toutes ces<br />

autorités, dont quelques-unes sont assez importantes,<br />

ne prouveraient rien sil n'y avait autre chose pour<br />

soutenir la discussion.<br />

M. Michaux dit que <strong>le</strong>s faits, <strong>le</strong>s dates et même <strong>le</strong>s<br />

documents authentiques sont en faveur <strong>de</strong> son opinion;<br />

que la position <strong>de</strong>s armées, au moment <strong>de</strong> la signature<br />

<strong>du</strong> traité, est presque décisive el,empruntant une<br />

citation <strong>de</strong> l'ouvrage <strong>de</strong> M. Carlier, Histoire <strong>du</strong> Valois,<br />

t.•u, liv. 7, page 579:<br />

Il est étrange, dit-il, d'al<strong>le</strong>r chercher pour ren<strong>de</strong>zvous<br />

un bourg <strong>du</strong> Laonnois, situé <strong>de</strong>rrière Soissons, plutôt<br />

que <strong>de</strong> choisir une vil<strong>le</strong>, Crépy-en-Valois, qui fait la<br />

juste séparation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux corps d'armée.<br />

Enfin et pour lui c'est un argument irréfutab<strong>le</strong> il<br />

se place sous <strong>le</strong> haut patronage <strong>de</strong> l'opinion <strong>de</strong> M.<br />

Mignet, membre <strong>de</strong> l'académie française, qui, en approuvant<br />

ses conclusions lui a transmis <strong>le</strong>s lignes suivantes:


-9-<br />

« François P' traitant vers <strong>le</strong> même temps <strong>de</strong> la <strong>paix</strong><br />

avec <strong>le</strong> roi d'Ang1ete'llMifr1tJ1L, do in fcdina1 <strong>du</strong><br />

Bellay, au maréchal <strong>de</strong> Riez, 'n Pierre Rémond, 1" prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>du</strong> par<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> Rouen et au secrétaire <strong>de</strong>s finances,<br />

Clau<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Aubépine, <strong>de</strong>s instructions dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s il<br />

dit personnel<strong>le</strong>ment Et <strong>sur</strong> ce point feront bien: en-<br />

« tendre audit sieur Roy d'Ang<strong>le</strong>terre, que jamais <strong>le</strong> Roy<br />

• n'a voulu consentir que ses députez allassent au camp<br />

• <strong>de</strong> l'Empereur pour <strong>traite</strong>r afin qu'il n'eut aucun avan-<br />

• tage ; mais que <strong>le</strong>s députez d'une part et d'autre vien-<br />

• droient entre <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux armées avec sauf-con<strong>du</strong>it <strong>de</strong><br />

• chaque costé. i (Voy. Rib<strong>le</strong>r, Lettres et méthoires dEstat,<br />

etc., t. i, P. 575).<br />

Malgré la haute ostime que flOUS professons pour<br />

M. Mignet et pour <strong>le</strong>s oeuvres remarquab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> cet éminent<br />

académicien, nous avons <strong>le</strong> regret <strong>de</strong> ne pouvoir<br />

partager son opinion ; «ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s faits historiques<br />

sont en désaccord avec <strong>le</strong>s prétentions <strong>de</strong> M. Mignet,<br />

car si tous <strong>le</strong>s divers plénipotentiaires <strong>de</strong> François<br />

ont reçu <strong>de</strong> semblab<strong>le</strong>s ordres <strong>du</strong> roi,ils <strong>le</strong>s ont enfreints<br />

avec un ensemb<strong>le</strong> parfait; pourquoi donc en effet <strong>le</strong><br />

sieur <strong>de</strong> Uertevil<strong>le</strong>, lieutenant <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>du</strong> comte <strong>de</strong><br />

Brienne, s'est-il présenté <strong>le</strong> 11 août <strong>1544</strong>, avec <strong>le</strong><br />

bailli <strong>de</strong> Dijon au camp impérial (1)?<br />

Pourquoi <strong>le</strong> <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Lorraine s'y est-il ren<strong>du</strong> <strong>le</strong> 14<br />

août (2)? Et <strong>le</strong>s 21 et 22 août, Te secrétaire d'Etat,<br />

Clau<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Aubépine, n'eut-il pas <strong>de</strong> longues coulé-<br />

(il Voir <strong>le</strong>ttre <strong>de</strong> Granvel<strong>le</strong> à la Reine <strong>de</strong> Hongrie et <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres <strong>de</strong><br />

lEmperaur la même, <strong>le</strong>s 31 juil<strong>le</strong>t et Il aoùt, analystes dans <strong>le</strong>s<br />

manuscrits <strong>du</strong> Comte <strong>de</strong> Wynants et noies <strong>de</strong> M. Gachard -<br />

(2) Voir dépêche <strong>du</strong> Il août <strong>du</strong> camp <strong>de</strong>vant. St-Dizier. - Journal <strong>de</strong><br />

Van<strong>de</strong>nesse. - Lettre <strong>de</strong> Granvel<strong>le</strong> à la Reine <strong>de</strong> Hongrie <strong>du</strong> <strong>18</strong> nout,<br />

analysée dans <strong>le</strong>s manuscrits <strong>du</strong> Comte <strong>de</strong> Wynants. -


— 10 -<br />

I)<br />

rences au camp <strong>de</strong> l'empereur Charls-Quint avec<br />

Granv.CI1Q et Gonzaga (1)?<br />

Pourquoi donc l'amiral d'Annebaut et <strong>le</strong>s autres<br />

plénjpp,tentiaires français se rendirent-ils <strong>le</strong> 29 août<br />

<strong>1544</strong> u bourg <strong>de</strong> la Chaussée, <strong>sur</strong> la limite <strong>du</strong> camp<br />

impérial? Pourquoi y restèrent-ils pendant cinq heures<br />

en conférences dans une église avec <strong>le</strong>s plénipotentiaires<br />

<strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quint (2)?<br />

Pourquoi ces <strong>de</strong>rniers ont-ils eu une nouvel<strong>le</strong> confé<br />

<strong>le</strong> premier <strong>septembre</strong> au château <strong>de</strong> Sarry près Châlons<br />

avec -l'amiral d'Annebaut et <strong>le</strong> conseil<strong>le</strong>r <strong>de</strong><br />

Neuilly? -<br />

Pourquoi Bayard retourna-t-il au camp impérial <strong>le</strong><br />

4 <strong>septembre</strong>?<br />

- Pourquoi, <strong>le</strong> bailli <strong>de</strong> Dijon s'y présenta-t-il <strong>le</strong> <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main<br />

cinq <strong>septembre</strong> et y fut-il en pourpar<strong>le</strong>rs toute 'la<br />

nuit avec-<strong>le</strong>s ministres plénipotentiaires <strong>de</strong> l'empereur<br />

(3<br />

- Pourquoi enfin <strong>le</strong>s <strong>de</strong>rnières conférences avant la<br />

<strong>paix</strong> <strong>de</strong>-Crépy-en-Laonuois, eurent-el<strong>le</strong>s lieu à l'abbaye<br />

<strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>s-Vignes à Soissons- et toujours<br />

où se trouvait <strong>le</strong> camp <strong>de</strong> l'empereur?<br />

Les instructions données par François I" 'étaient<br />

pour la forme, pour sauvegar<strong>de</strong>r eh apparence sa<br />

dignité personnel<strong>le</strong>, pour paraître au <strong>de</strong>hors conserver<br />

tout son prestige royal, mais jamais, dans la pério<strong>de</strong><br />

-historique dont nous avons à nous occuper, ces gran<strong>de</strong>s<br />

(t) Voir <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres <strong>de</strong> l'ambassa<strong>de</strong>ur Vénitien Navagero. au conseil<br />

<strong>de</strong>s Dix et t'ouvrage <strong>de</strong> M. Gachard, intitulé trois anfléeb <strong>de</strong> l'histoire<br />

<strong>de</strong> Chartes-Quint t543-1546.<br />

(2) lI n'y eut pas <strong>de</strong> résultat, ce qui lit -dire à Navagero dans sa dépêche<br />

<strong>du</strong> 31 août au conseil '<strong>de</strong>s Dix: 7utti uscinero mollo manco<br />

altegri che non introrno. Tout sortirent <strong>de</strong> l'église moins contents<br />

qu'ils n'i étaient:entrés . - -<br />

3) Déêdie <strong>de</strong> Navageroau conseil <strong>de</strong>s Dix datée <strong>du</strong>, Camp <strong>le</strong> O sep-<br />

1<br />

tembre. -. ----' "P-<br />

- - - -; 5-


- 11 -<br />

règ<strong>le</strong>s diploniatiques n'ont été scrupuléiiemet*observées<br />

; au contraire, el<strong>le</strong>s ont été constamment enfreintes<br />

(1). En effet dès que Char<strong>le</strong>s-Quint est installé<br />

à l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>s-Vignes, <strong>de</strong> Soissons et<br />

pendant son séjour en cette abbaye, c'est-à-dire <strong>le</strong>s-13,<br />

14,15 et 16 <strong>septembre</strong> <strong>le</strong>s conférencés pour la <strong>paix</strong><br />

reprennent <strong>le</strong>ur activité; <strong>le</strong>s plénipotentiaires français<br />

ayant l'amiral d'Annebaut à <strong>le</strong>ur tête, y arrivèrent <strong>le</strong><br />

14 <strong>septembre</strong>, pour y continuer <strong>le</strong>s négociations avec<br />

d'autant plus d'ar<strong>de</strong>ur, qu'à peine installés dans la<br />

sal<strong>le</strong> <strong>de</strong>s conférences à l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>s-<br />

Vignes, l'amiral d'Annebaut reçut un courrier <strong>du</strong> Roi<br />

qui lui donnait l'ordre <strong>de</strong> conclure là <strong>paix</strong> à quelque<br />

prix que ce fût. La discussion Tut menée vivement et<br />

selon quelques historiens locaux, la <strong>paix</strong> fut même<br />

' conclue définitivement à Soissons, avant <strong>le</strong> départ <strong>de</strong><br />

Char<strong>le</strong>s-Quint, c'est-à-dire avant <strong>le</strong> 17 <strong>septembre</strong>;<br />

mais ce point ne nous parait pas suffisamment démontré<br />

car pour nous, nous avons la prétention <strong>de</strong><br />

prouver que si la résolution <strong>de</strong> la <strong>paix</strong> (2) a été faite<br />

à Soissons, avant <strong>le</strong> départ <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quint, <strong>le</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />

formalités ont été accomplies à Crdpy-ert-<br />

Lawinois <strong>le</strong>s <strong>18</strong> et 19 <strong>septembre</strong>. L'inscription. suivante<br />

qui se trouve gravée en <strong>le</strong>ttres gothiques <strong>sur</strong><br />

' pierre dans <strong>le</strong> clocher <strong>de</strong> Pommiers, près Soissons,<br />

prouve encore que la <strong>paix</strong> était résolue et connue dans<br />

<strong>le</strong> pays <strong>le</strong> 17 <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>, jour <strong>du</strong> départ dé Char<strong>le</strong>s-<br />

(1) voit' en outre cc qui s'est passe au traité <strong>de</strong> Paix do 7juin 1546,<br />

au 'vamp entre Ardras et Guines. Ce n'était donc point toujours dans<br />

une vil<strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux armées I Les conférences se tinrent au camp;<br />

<strong>le</strong>s plénipotentiaires pour François I" furent l'amiral d'Annebaut et -<br />

Baymond premier Prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> par<strong>le</strong>ment do Rouen. Le roi Henri VIII<br />

y fui i-eprésentê par Milord Du<strong>de</strong><strong>le</strong>i amiral d'Ang<strong>le</strong>terre.<br />

'(14 D'après une <strong>le</strong>ttre <strong>de</strong> vil<strong>le</strong>francon, frère <strong>du</strong> seigneur <strong>de</strong>Tavanries,<br />

dont nous par<strong>le</strong>rons plus loin, la résolution <strong>de</strong> la <strong>paix</strong> fut faite à<br />

Sâissons; Jean <strong>de</strong> Ma;iana et Jean <strong>de</strong> Van<strong>de</strong>nesse que -nous citerons éga<strong>le</strong>ment<br />

ci -apTès déclarent aussi que la <strong>paix</strong> a été coneIuéà Soissons;


- 42 —<br />

Quint avec son armée pour Anizy-<strong>le</strong>-Château et<br />

Pilon. -<br />

CI FLCRIPT PAR MOY M ARTIN JELOTTE PBNE ET CLERC DE LA PA-<br />

ROISSE DE fOMIERS LE XII DE M&I MIL VXLV 1545:<br />

u 4B XII DE SEPTEMBRE FURET LES J30URC(ONONS EN LA VILLE DE<br />

<strong>le</strong> OISSONS ET LE XVII DUDIT MCV FUT LA PAIX FÊTE Et CRYEE EN-<br />

« TRE LE jov Et L'PMPERSUII CE PUT EN L'AN MIL VXLIIII <strong>1544</strong>.<br />

Pour étayer notre opinion, c'est ici <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> citer<br />

quelques historiens français et étrangers qui peuvent<br />

apporter la lumière dans cette discussion. Nous transcrirons<br />

d'abord ce passage <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> Soissons<br />

par MM Lacroix et Henri Martin, t. n, page 387:<br />

Char<strong>le</strong>s-Quint, après avoir pris Ligny, Saint-Dizier,<br />

Epernay et Chàteau-Thierry, marcha <strong>sur</strong> Soissons par<br />

Vil<strong>le</strong>rs Gotterêts et quoiqu'il eit défen<strong>du</strong> <strong>de</strong> rien brù<strong>le</strong>r,<br />

<strong>le</strong>s gens <strong>de</strong> sa suite mirent <strong>le</strong> feu au chàteau <strong>de</strong> Chevreux,<br />

«u il était venu loger <strong>le</strong> vendredi 12 <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>, et<br />

qu'il quitta dans la journée pour al<strong>le</strong>r établir son quartier<br />

général dans l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>s Vignes; Char<strong>le</strong>s-<br />

Quint avait une armée <strong>de</strong> 80.000 hommes logés à Vauxbuin,<br />

Courmel<strong>le</strong>s, Berzy, Ploisy et Vignol<strong>le</strong>s (I).<br />

« François qu'on avait persuadé <strong>de</strong> la nécessité d'un<br />

prompt accommo<strong>de</strong>ment avec Char<strong>le</strong>s Quint, dépêcha vers<br />

celui cil'amiral d'Annebaut, autorisé à <strong>traite</strong>r à tout prix<br />

<strong>le</strong>s conférences pour la <strong>paix</strong> eurent lieu dans la gran<strong>de</strong><br />

sal<strong>le</strong> <strong>de</strong> Saint-Jean -<strong>de</strong>s -Vignes. Tout était 'n peu près convenu<br />

avant que l'Empereur reprit <strong>le</strong> chemin <strong>de</strong> Va<strong>le</strong>nciennes<br />

par Ànizy et Crépy-en-Laonnois, où on conclut<br />

définitivement <strong>le</strong> traité <strong>le</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> I 544. Le dominicain<br />

qui avait servi avec succès son royal pénitent et da<br />

maîtresse <strong>du</strong> Roi eut pour récompense l'abbaye <strong>de</strong> Loqgpont.<br />

»<br />

(i) Ces rensci nen, p.,' Is sont. conformes 3111 indications r.CIIICIIIIOS dans<br />

es manuscrits <strong>de</strong> Berlin et d Berkllc qui se trouvent à ta bibliothèque<br />

<strong>de</strong> la vA<strong>le</strong> <strong>de</strong> Soissons.


- 12 -<br />

Pierre Cabaret, chanoine <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong> Soissons,<br />

dans ses mémoires manuscrits, pour servir b. l'histoire<br />

<strong>de</strong> cette vil<strong>le</strong>, s'exprime ainsi, page 2<strong>18</strong> <strong>de</strong> la première<br />

partie<br />

• L'empereur Char<strong>le</strong>s-Quiet continuait, toujours la guerre<br />

contre François 1 e1 . Il ne fallut rien moins que la <strong>le</strong>vée<br />

d'une armée <strong>de</strong> 30,000 hommes pour <strong>le</strong> porter à la <strong>paix</strong>:<br />

Il était à Vil<strong>le</strong>rs-Cotterêts lorsqu'il en reçut la nouvel<strong>le</strong> et<br />

l'effet <strong>de</strong> son étonnement fut <strong>de</strong> charger <strong>le</strong> P. Gusman, jacobin,<br />

d'en écouter <strong>le</strong>s propositions. En attendant, au lieu<br />

d'al<strong>le</strong>r droit à Paris avec son armée impéria<strong>le</strong>, il résolut <strong>de</strong><br />

gagner la Flandre et pour abréger son chemin, il <strong>de</strong>scendit<br />

dans la plaine dé Soissons, <strong>le</strong> vendredi 12 <strong>septembre</strong> 154.<br />

Arrivé, il logea ses équipages au château <strong>de</strong> Chevreux, fit<br />

camper son avant-gar<strong>de</strong> dans la vallée <strong>de</strong> Maupas et établit<br />

sa <strong>de</strong>meure à l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Jean, qui n'était pdint encore<br />

renfermée dans la vil<strong>le</strong>. Quant à son armée, il la logea<br />

et la dispersa dans <strong>le</strong>s villages <strong>de</strong> Vauxbuin, Courmel<strong>le</strong>s,<br />

Ploizy, Berzy, Vignol<strong>le</strong>s, Bel<strong>le</strong>u et autres circonvoisins.....<br />

Char<strong>le</strong>s-Quiet fit passer son armée sans désordre par la<br />

vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Soissons; un soldat qui avait volé <strong>le</strong> saint-ciboire<br />

<strong>de</strong> l'église <strong>de</strong> Saint-Jean fut pen<strong>du</strong> avec un autre qui avait<br />

volé la bel<strong>le</strong> couronne donnée à l'église <strong>de</strong> Saint-Médard<br />

par l'abbé Hil<strong>du</strong>in ; Char<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s fit pendre aux créneaux <strong>de</strong>s<br />

abbayes- Pendant que ces actes <strong>de</strong> justice et <strong>de</strong> piété se<br />

passaient, l'amiral d'Annebaut et <strong>le</strong> père Gusman arrivèrent<br />

munis <strong>de</strong>s pouvoirs <strong>de</strong> conclure et <strong>de</strong> signer <strong>le</strong> traité <strong>de</strong><br />

<strong>paix</strong> au nom <strong>du</strong> Roi; Char<strong>le</strong>s-Quint <strong>le</strong> lut, l'approuva et<br />

<strong>le</strong> signa dans la sal<strong>le</strong> <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Jean <strong>le</strong> <strong>18</strong> sep -<br />

tembre 15 (1), jour fortuné qui sauva notre vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> la<br />

crise où el<strong>le</strong> se serait trouvée si la <strong>paix</strong> n'y eut pas été<br />

acceptée. »<br />

(I) lr.i <strong>le</strong> savant historien commet la même erreur que <strong>le</strong>s auteurs<br />

que vous citerons plus Loin; li est certain en eflèt que <strong>le</strong> traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong><br />

ut signé <strong>le</strong> la <strong>septembre</strong>, Û Créiy en Laonnois où <strong>le</strong>s Plénipotentiaires t<br />

Français, comme nous <strong>le</strong> dêmotitrerons, avaient suivi Char<strong>le</strong>s-Quint.


- M -<br />

Darsà5r,<br />

éxpoéàinsi <strong>le</strong>s- faitsdans son Histoire <strong>de</strong> Soièsons,<br />

2° voL, éhà2 33, p. 440, édition <strong>de</strong> 1663.<br />

« Cependant l'empereur qui s'estoit avancé jusqu'à<br />

Vil<strong>le</strong>rs-Cotteréus; reprit la route <strong>de</strong> Flandre et vint un yendred<br />

r 12° jour <strong>de</strong> <strong>septembre</strong> <strong>de</strong>scendre dans rostre vallée<br />

où il <strong>de</strong>meura quelques jours. L'avant-gar<strong>de</strong> éampà dans la<br />

plaine et 'tenait presque toutes <strong>le</strong>s avenues <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong> <strong>de</strong>çà<br />

la rivière. Le quartier impérial estoit àChevreux et <strong>le</strong><br />

reste logea dans <strong>le</strong>s villages <strong>de</strong> Vauxbuin, Courmel<strong>le</strong>s,<br />

Berzy, Ploizy, Vignol<strong>le</strong>s et autres, soit que Char<strong>le</strong>s redoutàst<br />

<strong>le</strong> passage <strong>de</strong> la rivière d'Aisne, où son arrière-gar<strong>de</strong> -<br />

pourroit estre <strong>de</strong>ffaite, ou qu'il se lassast <strong>de</strong> la guerre, soit<br />

que François eust une pasion d'empescher la perte <strong>de</strong><br />

Boulogne ou qu'il craignist qu'après la prise <strong>de</strong> cette vil<strong>le</strong><br />

là, on ne lui tinst <strong>le</strong> marché plus haut qu'auparavant <strong>le</strong>s<br />

esprits se disposeraient <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux costés à la <strong>paix</strong>. Dès lors<br />

Char<strong>le</strong>s quitta <strong>le</strong> logement <strong>de</strong> Chevreuk, qui estoit incommo<strong>de</strong><br />

et estroit et vint k l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>s -Vignes<br />

qui n'estoit pas encore enfermée dans la vil<strong>le</strong>. Aussitost<br />

on mit <strong>le</strong> feu à Chevreux, mais on ne put scavoir si cela<br />

se fit par acci<strong>de</strong>nt ou à <strong>de</strong>ssein. Quoy qi'il en soit, l'amiral<br />

d'Annebaut arriva peu aprèÉ en la mesmo abbaye<br />

avec pouvoir <strong>de</strong> conclure et <strong>de</strong> signer <strong>le</strong> traitté aunom <strong>du</strong><br />

Roy ce quit fust fait dans la gran<strong>de</strong> sal<strong>le</strong> <strong>de</strong> cette abbaye,<br />

lé <strong>18</strong> <strong>de</strong> <strong>septembre</strong>.<br />

Dans son Histoire <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>s-<br />

Vignes, Char<strong>le</strong>s-Antoine <strong>de</strong> Louen, chanoine régulier<br />

<strong>de</strong> la même abbaye fait un récit conforme à celui <strong>de</strong>s<br />

précé<strong>de</strong>iats auteurs (1).<br />

Nous citons immédiatement <strong>le</strong>s lignes ci—après, ex<br />

(if Tonal indiqient' que la discussion et là conclusion <strong>de</strong> la <strong>paix</strong><br />

eurentiiu à-Pabbaye <strong>de</strong> St-Jean-<strong>de</strong>s-vignes. li n'est donc jamais ques -<br />

(ion <strong>de</strong> Crépy -en-Valois.


<strong>traite</strong>s <strong>de</strong>s mémoires <strong>de</strong> Martin diBe1iay (1), t. vie,<br />

page 41:<br />

11 fut rés qlu que l'amiral ir.ait' ' ouver. l'empereur qui<br />

avait pris son logement dans .1'ahba'\<strong>de</strong> Saint-Jean <strong>de</strong>s-<br />

Vignes au faubourg <strong>de</strong> Soissons. A peine d'Annebaut y futil<br />

arrivé, que Je roi lui envoya ordre par un courrier <strong>de</strong><br />

conclure à quelque prix que ce fût, parce que , l'on venait<br />

d'apprendre 1a reddition <strong>de</strong> Boulogne et qu'il était à craindre<br />

que si l'empereur était informé <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> cette<br />

place, l'espérance d'être secondé par l'armée d'Ang<strong>le</strong>terre,<br />

ne <strong>le</strong> rendît moins traitab<strong>le</strong><br />

M. Devismes dans son Histoire <strong>de</strong> Laon, dont <strong>le</strong><br />

manuscrit original est en la possession <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong> nos<br />

honorab<strong>le</strong>s collègues, s'exprime ainsi, tome jet page<br />

337.<br />

t Les plénipotentiaires se rendirent <strong>de</strong> part et d'autre à<br />

Crèpy-en-Laonnois et la <strong>paix</strong> ne fut pas diffici<strong>le</strong> à conclure<br />

entre <strong>de</strong>ux adversaires dont l'un en avait gran<strong>de</strong> envie et<br />

l'autre grand besoin. Quelques historiens disent que la <strong>paix</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>1544</strong> a été conclue à Crépy-en-Valois; nous <strong>le</strong>nvoyons<br />

pour la preuve <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur erreur au traité qui se trouve dans<br />

<strong>le</strong> Recueil <strong>de</strong> Léonard et ail<strong>le</strong>urs et qui est ainsi daté : au<br />

lieu <strong>de</strong> Crespi-enLaonnois, <strong>le</strong> <strong>18</strong> e <strong>de</strong> <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>.<br />

Un historien qui a toujours été exact dans ses récits,<br />

a traité très-consciencieusement cette •partie.<strong>du</strong><br />

règne <strong>de</strong> François I"; son grand travail <strong>sur</strong> l'Histoire<br />

ecclésiastique et civi<strong>le</strong> <strong>du</strong> diocèse <strong>de</strong> Laon, a été et<br />

est encore très-apprécié <strong>de</strong>s érudits et dans l'examen<br />

critique <strong>de</strong> cet ouvrage, qui a été inséré au Mercure<br />

(I) C'est <strong>le</strong> frère <strong>du</strong> cardinal Jean <strong>du</strong>, Della ), qui mourut en f560<br />

Martin <strong>du</strong> Bellay continua <strong>le</strong>s mémoires <strong>du</strong> cardinal son frèe:<br />

--<br />

•__.,,


- <strong>le</strong> -.<br />

<strong>de</strong> France, mois dé janvier 1785, page 128, on lit la<br />

note suivante<br />

t Dans <strong>le</strong>s auteurs exacts comme Dom <strong>le</strong> Long, on n'a<br />

que <strong>de</strong>s bagatel<strong>le</strong>s à re<strong>le</strong>ver. »<br />

Dans <strong>le</strong>dit ouvrage, ce religieux bénédictin <strong>de</strong> l'abbaye<br />

<strong>de</strong> Saint-Michel-en-Thiérache, raconte ainsi <strong>le</strong>s<br />

faits, page 403<br />

L'armée <strong>de</strong> l'empereur souffrit beaucoup <strong>de</strong> la disette<br />

<strong>de</strong>puis Saint Dizier jusqu'à Chàteau-Thierry, car <strong>le</strong> <strong>du</strong>c<br />

d'Auma]e d'un côté et <strong>le</strong> Dauphin à la tête <strong>de</strong> 10,000<br />

hommes d'un autre, cherchaient à <strong>le</strong>ur couper <strong>le</strong>s vivres.<br />

Ainsi, à la Chaussée, village entre Vitry et Châlons, on entama<br />

<strong>de</strong>s conférences <strong>sur</strong> la <strong>paix</strong> ;.....l'empereur<br />

se porta <strong>de</strong> ChàteauTliierry vers Soissons où son armée<br />

campa dans la plaine <strong>de</strong> Saint-Médard. Les conférences se<br />

renouvelèrent en sa présence à Saint-Jean -<strong>de</strong>s-Vignes et<br />

la <strong>paix</strong> fut conclue <strong>le</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> à Crépy-enLaoniiois.<br />

Les plénipotentiaires <strong>de</strong> l'empereur étaient Ferdinand .<strong>de</strong><br />

Gonzague, Granvel<strong>le</strong> et <strong>de</strong>ux autres <strong>du</strong> nom <strong>de</strong> Gusman (t)<br />

dont l'un religieux dominicain et l'autre confesseur <strong>de</strong><br />

l'empereur. Ceux <strong>de</strong> la France étaient l'amiral d'Aniebaut,<br />

Chémans, gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux, Gilbert Bayard et Neuilly,<br />

maitre <strong>de</strong>s requêtes; celui-ci s'emporta jusqu'à donner un<br />

souff<strong>le</strong>t au religieux dominicain, à qui il était échappé<br />

quelques paro<strong>le</strong>s indiscrètes, mais cette vio<strong>le</strong>nce déplut à<br />

ses collègues. '<br />

Nous <strong>de</strong>vons placer éga<strong>le</strong>ment ici <strong>le</strong>s appréciations<br />

d'un grand écrivain Belge qui a fait eu latin sous <strong>le</strong><br />

titre suivant l'histoire <strong>de</strong>s rois et princes <strong>de</strong> Belgique.<br />

(I) D'après <strong>le</strong>s mémoires <strong>du</strong> temps l'autre moine 'qui seconda Cnsrnan<br />

Se nommait Garda. -<br />

',t


--<br />

Ptancisei Haroei anna<strong>le</strong>s Ducuin sea prineipuin Brabantue<br />

Tohus Relgu, t in,' page 634, édition <strong>de</strong> 1623<br />

Car V. lmp. lisp. Rex.<br />

« In<strong>de</strong> per Vallosios ad Suessonum antiquam urbein<br />

Coesar Castra ponit; ubi pail<strong>le</strong> post iterum <strong>de</strong> pace agi est<br />

coeptum. cujus <strong>le</strong>ges à parte Coesaris mo<strong>de</strong>rabatiir Ferdfnan<strong>du</strong>s<br />

Gonzaga, Nicolaus Perenotus Granvellii, 'Dominus<br />

ac commendator Calqmeœ ordi qis Alcantarœ; à parte regis<br />

Claudius Ainiba1<strong>du</strong>, Carolus Nulll aeBaiar<strong>du</strong>s,eam4ùe<br />

tan<strong>de</strong>m Crespii, post varias disceptationes ' die septemris<br />

<strong>de</strong>cimo octavo hiîs èonditionibus concluere, r -<br />

M. Gustave Martin, dans son Essai historique <strong>sur</strong><br />

Rozoy-<strong>sur</strong>-Serre et ses environs, t. if, page 35, ex-<br />

- pose ainsi en quelques lignes ce point <strong>de</strong> notre histoire:<br />

•<br />

« L'empereur Char<strong>le</strong>s-Quint après avoir pillé Sois-<br />

Sons (t), ilui vit se renouve<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s conférences relatives à<br />

la <strong>paix</strong>, alla camper à Crépy- en -Laonnois où l'avait suivi<br />

l'amiral d'Annebaut, négociateur <strong>de</strong> François f er et où el<strong>le</strong><br />

fut conclue et signée <strong>le</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> 144. .<br />

Dans l'Historia general <strong>de</strong> Espana, par Jean <strong>de</strong> Manana,<br />

t. il, page 593, édition <strong>de</strong> 1650,,<strong>le</strong> passage suivant<br />

résume bien la situation<br />

t Et Cesai', y cl Bey <strong>de</strong> In- L'Empereur et <strong>le</strong> Boi d'Anglaterra<br />

avina hecho liga, y g<strong>le</strong>torre avaient fait ensemb<strong>le</strong><br />

juntado. Sua fuerças en dano une ligue et <strong>de</strong>vaient joindre<br />

<strong>de</strong> Francia entre cl Empétador <strong>le</strong>urs forces contre la Francepop<br />

las frontetas <strong>de</strong>,Flandre, L'Empereur entra dans <strong>le</strong><br />

upo<strong>de</strong>rose <strong>de</strong> moches plaças Royaume par <strong>le</strong>s frontières <strong>de</strong><br />

pot' aquctia comarca, Passé Flandre et prit <strong>de</strong> cc côté-là<br />

tant a<strong>de</strong>lonto que liego coron plusieurs places il poussa si<br />

(I) D'après <strong>le</strong>s historiens <strong>le</strong>s plus accrédités, <strong>le</strong>s soldats <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-<br />

Quint n'envahirent que <strong>le</strong>s maisons abandonnées ad <strong>le</strong>urs propriétaires.


<strong>de</strong> Paris, Fue tan gran<strong>de</strong> cl<br />

miedo que aquella gente cabre,<br />

qûe las mas ciudatianos do<br />

Paris <strong>de</strong>samparavan aquella<br />

eiudad la mas principal <strong>de</strong> Europa<br />

y se retiravan a otras<br />

partes. Especial à per al misma<br />

liempo el Bey <strong>de</strong> Inglaterra<br />

par la parte <strong>de</strong> Teronna<br />

sa apo<strong>de</strong>ro <strong>de</strong> la ciudad <strong>de</strong><br />

Bo<strong>le</strong>na. »<br />

En aqucUa est rechuta ultimamente<br />

se vino a [ratai, <strong>de</strong><br />

paz: juntaron se las Embaxadores<br />

<strong>de</strong>stos principes en la<br />

ciudad <strong>de</strong> Suessen, don<strong>de</strong> asentaron<br />

las pares con estas<br />

condiciones. »<br />

- <strong>18</strong> -<br />

loin ses armez victorieuses<br />

qu'il vint jusqu'aux pertes <strong>de</strong><br />

Paris. La consternation fut si<br />

gran<strong>de</strong> que la plupart <strong>de</strong>s plus<br />

riches habitants <strong>de</strong> cette vil<strong>le</strong>,<br />

la plus considérab<strong>le</strong> <strong>de</strong> toute<br />

l'Europe. l'abandonnèrent pour<br />

se retirer dans <strong>le</strong>s villages <strong>le</strong>s<br />

plus éloignés. Dans <strong>le</strong> même<br />

temps <strong>le</strong> roi d'Ang<strong>le</strong>terre entra<br />

en Franco <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> Térouanc<br />

et s'empara <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong><br />

<strong>de</strong> Boulogne.<br />

Enfin pendant que <strong>le</strong>s afl'airesparaissaient<br />

<strong>le</strong>s plus brouillées,<br />

on parla <strong>de</strong> l'aix. Les<br />

Plénipotentiaires <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

princes s'assemblèrent en la<br />

vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Soissons, où la <strong>paix</strong><br />

fut conclue aux conditions suivantes.<br />

La bibliothèque <strong>de</strong> là vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Laon possè<strong>de</strong> aussi<br />

<strong>de</strong> nombreux manuscrits l'un d'eux est un abrégé<br />

<strong>de</strong>E choses <strong>le</strong>s plus remarquab<strong>le</strong>s qui se sont 'passées<br />

sous <strong>le</strong>s règnes <strong>de</strong>s évêques qui ont gouverné l'église<br />

-<strong>de</strong> Laon ; <strong>le</strong> nom <strong>de</strong> l'auteur <strong>de</strong> ce manuscrit n'est<br />

point indiqué; ce manuscrit est classé sous <strong>le</strong> n° 481<br />

et à la page 55 ou lit ces quelques mots:<br />

« En 154, François jr fit la <strong>paix</strong> avec Char<strong>le</strong>s-Quint à<br />

Crépy-en-Laonnois. o<br />

A la page 570 <strong>du</strong> 9° volume <strong>de</strong> son ffistozre <strong>de</strong><br />

France, <strong>le</strong> père Daniel s'exprime ainsi<br />

Les députés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parties s'assemblèrent à la<br />

Chaussée entre Châlons et Vitry, mais <strong>le</strong>s conférences n'aboutirent<br />

pas ----- Le roi envoya l'amiral à l'empereur<br />

pourreprendre <strong>le</strong>s négociations, il <strong>le</strong> trouva dans l'abbaye<br />

<strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>s-vignes <strong>de</strong> Soissons ..... L'affaire fut<br />

terminée à Crespi-en-Laonnois <strong>le</strong> <strong>18</strong>° <strong>de</strong> <strong>septembre</strong><br />

154. »<br />

Q-


s<br />

- 19 —<br />

Nous pourrions encore multiplier <strong>le</strong>s citations, mais<br />

abordons immédiatement <strong>le</strong> côté décisif <strong>de</strong> la question,<br />

c'est-à-dire la démonstration que <strong>le</strong>s plénipotentiaires<br />

ne se sont pas trouvés à Crépy-en-Valois, <strong>le</strong>s<br />

14, 15, 16, 17, <strong>18</strong> et 19 <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong> et qu'ils n'ont<br />

pu par suite y discuter, y conclure, y signer aux dates<br />

admises sans conteste, par tous <strong>le</strong>s historiens, <strong>le</strong> traité<br />

<strong>du</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>.<br />

Nous invoquerons tout d'abord la grave autorité <strong>de</strong><br />

Sandoval, généra<strong>le</strong>ment fort exact.<br />

L'ouvrage <strong>de</strong> Sandoval est intitulé: Historia <strong>de</strong> la<br />

vida y heclios <strong>de</strong>l imperador Carlos V, por el maestro<br />

Don Fray Pru<strong>de</strong>ncio <strong>de</strong> Sandoval (anno 1614) livre 26,<br />

page 506.<br />

Lapremière édition <strong>de</strong> son ouvrage a paru à Valladolid<br />

en 1604.<br />

Estuvo agni el Emperador<br />

sabado, y domingo, lunes y<br />

martes- En los qLia<strong>le</strong>s ding<br />

passa par iJna puante quo ay<br />

en el ria Ioda cl cxereito. En<br />

este tiempo se acabaron dû<br />

coneluyr las pazes. E! Mierca<strong>le</strong>s<br />

siguien<strong>le</strong> cl almirante<br />

<strong>de</strong> Francia vina a, besar las<br />

nanas al Emperador, y su<br />

magestad Io recibia muy hie.<br />

Este mesrna dia chez y .sietd<br />

<strong>de</strong> setiembre camina cl Emperador<br />

la boetta <strong>de</strong> Flandres<br />

con su carte, y alguna Infan<br />

teria Al<strong>le</strong>mane, y cavallos y<br />

I<strong>le</strong>vava cansigo al almiranto<br />

<strong>de</strong> Francia: (1) ,lueves en la<br />

Tar<strong>de</strong> estancia en un lugar<br />

que se lioma Crépy vina et<br />

Duque <strong>de</strong> Orléans a besar la<br />

mano al emperador. y satin<br />

L'Empereur y resta (à Soissans)<br />

<strong>le</strong>s samedi, dimanche,<br />

lundi et mardi. Pendant ce<br />

temps toute l'armée traversa<br />

la rivière <strong>sur</strong> te pont qui se<br />

trouve là. C'est alors qu'on<br />

acheva <strong>de</strong> conclure la <strong>paix</strong>.<br />

Le mercredi suivant, (il <strong>septembre</strong>)<br />

l'Amiral <strong>de</strong> Franco<br />

vient baiser <strong>le</strong>s mains <strong>de</strong><br />

l'Empereur et sa Majesté <strong>le</strong><br />

reçut fort bien. Le môme jour<br />

dix sept <strong>septembre</strong>, l'Empereur<br />

se mit on route pour La<br />

Flanche, avee sa cour, escorté<br />

d'un peu d'Infanterie Al<strong>le</strong>man<strong>de</strong><br />

et <strong>de</strong> Cava<strong>le</strong>rie et<br />

accompagné <strong>de</strong> l'Amiral <strong>de</strong><br />

Fiance. (1) Le jeudi soir (<strong>18</strong><br />

<strong>septembre</strong> en un heu nommé<br />

Crépy <strong>le</strong> Duo d'Orléans vint<br />

baiser la main à l'Empereur<br />

(I) L'amiral d'Annebaut se rend donc directement <strong>de</strong> Soissons à Crépyen-Laonnais,<br />

<strong>le</strong> 17 <strong>septembre</strong>.


nu rnaje$qd a,recibhlo icon<br />

jiiiihâ dIè^riâ,-ï <strong>le</strong> apoièntattù<br />

en Patacio, y cl viernès<br />

cl y ei,Prineipe <strong>de</strong> FlunRria y<br />

cl almifanic, <strong>de</strong> Francia, y<br />

aires. eiil<strong>le</strong>ros Franceses,<br />

fueçon con et Emperador<br />

aeompànando<strong>le</strong> la «ente <strong>de</strong><br />

gueri n.'<br />

• EnCrespio n chez y nueve<br />

dé setiembre <strong>de</strong>s<strong>le</strong> ano <strong>de</strong> mil<br />

y quinientosy quarenta y<br />

se.puhlieo ta cbneor-<br />

lia<br />

dia y assieuto <strong>de</strong> la paz entre<br />

e] para<strong>de</strong>r y cl Bey Francisco.<br />

que or<strong>de</strong>naron y tratamn.<br />

Claudio Annibaldo Amiraclé<br />

<strong>de</strong> FranciaCarlos NuIlio,<br />

y Byntdo per cl Rey. Don<br />

hernando <strong>de</strong> Cionzaga general<br />

<strong>de</strong>l ,campo. Imperial, Nicol,s<br />

Pbheiibto sônor <strong>de</strong> Gréirvella;<br />

y cl comendndor mayor <strong>de</strong><br />

A<strong>le</strong>antara Don Pedro <strong>de</strong> la<br />

Cueva, y & seeretnrio Abuse<br />

<strong>de</strong> i-ediàque± que $ en ostos<br />

tiernpos cri grau parte en <strong>le</strong>s<br />

negocios. y <strong>de</strong> quien cl Empe.<br />

radar <strong>le</strong>s confiava per la fi<strong>de</strong>lidad,<br />

asistencia •y amer conque<br />

serviR a sa Principe;<br />

licito estes traies Frai Gabriel<br />

<strong>de</strong> Gùzman, a quien la Eteyna<br />

Dans Leonor hàie mereed, y<br />

se <strong>le</strong> dia per el<strong>le</strong>s la abadia<br />

<strong>de</strong> Longo pente,...<br />

Î'àus donnons encore la<br />

sèigueurae tavannes, dé]<br />

P<br />

avec Frânéois r , dont il<br />

'Vannes dans es éiôifês,<br />

lès' Mité ê ii ces terfhés:<br />

—20--<br />

qui alla <strong>le</strong> rcceyoiravec beaueùuf<br />

e <strong>de</strong> joie etI fit ldèer en<br />

son logis. Le Due d'Orlédùs;<br />

ainsi que <strong>le</strong> Prince <strong>de</strong> Hongrie<br />

et l'amiral <strong>de</strong> Fiance et d'autres<br />

cavaliers Frahçais, re.terànt<br />

Ir, vendredi avec l'Empereur<br />

qu'accompagnent ai <strong>le</strong>s gens <strong>de</strong><br />

guerre.<br />

A Crespy,<strong>le</strong> dix-neuf <strong>septembre</strong><br />

mit cent cinq quarante quatre,<br />

fut publié <strong>le</strong> rétablissement<br />

<strong>de</strong> la <strong>paix</strong> entre l'Empereur p et<br />

<strong>le</strong> roi Français, laquel<strong>le</strong> fut<br />

conclue par Cina<strong>de</strong> d'Annebut,<br />

amiral do France, Char<strong>le</strong>s<br />

e Neuilly et Bayard pour <strong>le</strong><br />

Roi, Don Fernand <strong>de</strong> Goazaque;<br />

général <strong>de</strong> l'armée lmpéL<br />

rialo Nicolas Perrenot soigneur<br />

<strong>de</strong> Granvel<strong>le</strong> et griind<br />

eommanaeur d'A(èhfrfra,Dpn<br />

Pedro ce la Guère et <strong>le</strong> séerétaire<br />

Alphonse <strong>de</strong> Hediaquez.<br />

qui alors avait gran<strong>de</strong> part aux<br />

affaires et en qui l'Emperuer<br />

avait confiance A cause <strong>de</strong> sa fidéliléet<br />

<strong>du</strong> zè!e avec. <strong>le</strong>squels il<br />

servait son Prince. Ce traité<br />

fut négocié par fière Gabriel<br />

<strong>de</strong> Guzinan que favorisait la<br />

Reine Eléonore et auquel l'abbaye<br />

<strong>de</strong> Longpont fut donnée<br />

à cette occasion.<br />

laro<strong>le</strong> à Gaspard <strong>de</strong> Saulx,<br />

Ili ui fut pris à ?àvie,<br />

tait alors <strong>le</strong> page. Dd Tàt<br />

vine , page 125, è4ôée<br />

« ,Le»auphin tance <strong>de</strong> ' Ldtdii<strong>le</strong> ]'éereu £yaitt ddspdîidû<br />

tinpi et argent <strong>de</strong>vant une bicoque. L'Anglais ne<br />

voulant quitter Bologne, manquant à la promesse d'assiéger<br />

Paris; l'empereur entend à la , <strong>paix</strong>... .....Résoluà la<br />

Te raite frf Sis.ôùs, se parant <strong>de</strong> l'ivièes cômrhe il fit;<br />

s


21. —<br />

<strong>le</strong>s députez furent messireFerrand <strong>de</strong> Gonzague et Granvel<strong>le</strong>,<br />

l'admirai dAnnebaut et <strong>le</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux <strong>de</strong><br />

France. Iis,ne font rien au premier par<strong>le</strong>ment.. . . -. L'empereur<br />

prend Espernay .....Si <strong>le</strong>s Anglais et l'empereur<br />

se fissent bien enten<strong>du</strong>s, ils incitaient en mauvais estai<br />

la Fancè. L'empereur à Château-Thierry <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

cbeihihs, résout sa retniite <strong>sur</strong> Soissons, lieu par luy dès<br />

longtemps préxûédité. Le roy scachant la prise <strong>de</strong> Bolô'gnd<br />

Par i'Atilais, envoie d'Ànnebaut à l'empereur pour la <strong>paix</strong><br />

dtirée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parts ; Sa MajSté pensait avoir beaucoup<br />

fait <strong>de</strong> sauver son royaume et l'empereur son'armée ruinée,<br />

<strong>le</strong> Roy en fut adverty mais son sang estoit refioidy <strong>de</strong><br />

vieil<strong>le</strong>sse et fortune passée. La <strong>paix</strong> se fait; l'un se contente<br />

<strong>de</strong> paro<strong>le</strong>s, l'autre d'en donner. L'empereur eu crainte<br />

<strong>de</strong> la misère <strong>de</strong> son armée veut avoir ostages, pour sortir<br />

seu<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> France, <strong>le</strong> Dauphin, <strong>le</strong>s capitaines Français<br />

blasment ses traictez. Ainsi ceux qui se mesfiaient il y n<br />

huiet jours <strong>de</strong> pouvoir gar<strong>de</strong>r Paris disent maintenant que<br />

l'on est <strong>sur</strong> <strong>le</strong> traicté qu'ils prendront l'empereur si on<br />

<strong>le</strong>ur veut permettre... M. d'Orléans, envoyé <strong>du</strong> Roy, arrive<br />

en poste à Crespy (1) vers l'Empereur assisté <strong>du</strong> sieur<br />

<strong>de</strong> Tavannes, son conseil<strong>le</strong>r et. son liéutenant <strong>de</strong> gendarmes<br />

. ...... résolvent plier aux volontez <strong>de</strong> l'Empereur,<br />

<strong>le</strong> sieur <strong>de</strong> Tavannes conseil<strong>le</strong> à M. d'Orléans <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

la Bon rgogne,remettant au-<strong>de</strong>ssus <strong>le</strong> nom <strong>de</strong> la pins gran<strong>de</strong><br />

maison <strong>de</strong> la chrétienté, par l'intermission <strong>de</strong> l'Empereur;<br />

l'accueil ouvert <strong>de</strong> Sa Majesté fit croire <strong>le</strong>s <strong>traite</strong>z sans<br />

frau<strong>de</strong>. M. d'Orléans en asseure <strong>le</strong> Roy à son retour, ce<br />

qui est confirmé par <strong>le</strong>s sieurs <strong>de</strong> la I-iunaudaye et Laval<br />

qui avaient été donnez pour ostages <strong>de</strong> seureté 'n l'El mpe<br />

reur, <strong>le</strong>squels apportèrent <strong>de</strong> Bruxel<strong>le</strong>s la ratification dii<br />

<strong>traite</strong>z et <strong>le</strong>ttres d'asseurance <strong>du</strong> <strong>du</strong>ché <strong>de</strong> Milan et <strong>de</strong> la<br />

fil<strong>le</strong> <strong>de</strong> l'Empereur. »<br />

Dans <strong>le</strong>s Mémoires <strong>du</strong> seigneur <strong>de</strong> ravannes, nous<br />

(t) Nous amans que <strong>le</strong> <strong>du</strong>e. d'O rlêan q e8t arrivé à Crépyentaonnois<br />

<strong>le</strong> <strong>18</strong> Qeptelnhro 15 .14 vers quatre heures <strong>du</strong> soir <strong>le</strong>s ph&potcnUafres<br />

français s'étaient pôrtés a sa rencontre.


- 22 -<br />

avons lu avec bbaucoup d'intérêt la <strong>le</strong>ttre <strong>de</strong> M. <strong>de</strong><br />

Vil<strong>le</strong>francon, frère <strong>du</strong>dit <strong>de</strong> Tavannes, et comme M.<br />

Michaux n?en a extrait que <strong>le</strong>s passages qui lui paraissent<br />

nécessaires pour la démonstration <strong>de</strong> sa thèse<br />

nous croyons uti<strong>le</strong> <strong>de</strong> la citer en enf<strong>le</strong>r puisque précisément<br />

nous en tirons cette preuve, corroborée<br />

d'ail<strong>le</strong>urs par <strong>de</strong>s documents que nous signa<strong>le</strong>rons<br />

plus loin que <strong>le</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>, <strong>le</strong> <strong>du</strong>c d'Orléans<br />

arriva lui-même à Crépy-en-Laonnois, où il avait été<br />

<strong>de</strong>vancé par <strong>le</strong>s plénipotentiaires français.<br />

Mémoires <strong>de</strong> Gaspard <strong>de</strong> Saulx, seigneur <strong>de</strong> Tavannes,<br />

T. vin 0 page 125.<br />

« Lettre <strong>de</strong> -M. <strong>de</strong> \Til<strong>le</strong>francon, frère <strong>du</strong> sieur <strong>de</strong> Tavannes<br />

h un <strong>de</strong> ses amis <strong>sur</strong> la sortie <strong>de</strong> l'Empereur par<br />

laquel<strong>le</strong> parait la peur <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> Paris:<br />

Monsieur mon coinpagnôn, pour satisfaire à rostre désir<br />

je vous dirai qu'au partir <strong>du</strong> camp <strong>de</strong> Jaillon, vo yant que<br />

l'Empereur s'en alloit <strong>le</strong> chemin <strong>de</strong> Paris, nous dressùmes<br />

la teste <strong>de</strong> nostre camp droict à firye contre Robert<br />

pour estre au <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> luy et estoit nostre délibération<br />

(s'il fusi marché plus avant) que nous allions camper au<br />

pont <strong>de</strong> Charenton et. <strong>de</strong> 1h au marché aux porceaux, où<br />

l'on s'estoit fortifié un camp. Et estoit la vil<strong>le</strong> si espouvantée,<br />

qu'il n'y avoit <strong>de</strong>meuré que bien peu <strong>de</strong> gens et<br />

sans ce que <strong>le</strong> Roy y allast, je croy qu'il n'y fust <strong>de</strong>meuré<br />

personne. Selon qu'il se disoit que l'Empereur venoit h<br />

Paris M. <strong>le</strong> Dauphin manda au Roy qu'il serait bon d'en.<br />

voyer quérir Ni. <strong>le</strong> connestab<strong>le</strong> pour mettre dans Paris<br />

<strong>le</strong> Roy <strong>le</strong> trouva fort mauvais et envoya quérir M. d'Orléans<br />

pour al<strong>le</strong>r audict Paris, <strong>le</strong>quel y alla en poste et je<br />

<strong>de</strong>meuray audict camp. Pendant cela l'Empereur marcha<br />

droict à £hàteau-Thierry où ses gens ont beaucoup gagné,<br />

car l'on n'avait rien retiré et en faisant l'on traictait toit..<br />

jours la <strong>paix</strong> et estoit à accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s ostages. Et ce qui<br />

différait <strong>de</strong> passer outre estoit à ce que ses gens fissent<br />

<strong>le</strong>ur profict. Toutefois il fut défen<strong>du</strong> <strong>de</strong> ne rien brus<strong>le</strong>r et<br />

n'a-t-on pas bruslé en tout six ou sept villages, De Chas-


- -<br />

teau-Thierry il dressa son chemin droict à Soissons où il<br />

a séjourné trois jours; et là fut faicte la résolution do la<br />

<strong>paix</strong>, la vil<strong>le</strong> ayant été auparavant pillée et n'avait <strong>le</strong><br />

peup<strong>le</strong> rien tiré; ils ont faict <strong>de</strong> grands butins. Et fast<br />

mandé M. d'Orléans pour venir trouver l'empereur audict<br />

Soissons et partit <strong>le</strong>dit seigneur <strong>de</strong> Paris en poste et me<br />

manda au camp que je l'allasse trouver â Villiers-Couterests<br />

et y arrivâmes jeudi au soir et <strong>le</strong> lundy, en poste<br />

nous viornes disner audict Soissons et en estoit <strong>de</strong>sloge<br />

l'Empereur et estoit à Nicy (Anizy-<strong>le</strong>-Château). Passâmes<br />

nos chevaux <strong>de</strong> poste fort las et vinsmes audict Nicy où<br />

<strong>le</strong> vica-roy nous vint au-<strong>de</strong>vant avec un roy d'armes et<br />

environ vingt-et-cinq chevaux et dit h Monsieur que<br />

l'empereur estoit délogé et qu'il a]loit coucher à Crépyen-Laonnois,<br />

à trois lieues <strong>de</strong>là. L'admirai vint aussi au<strong>de</strong>vant<br />

et presta une haquenée à Monsieur (1). Et nous<br />

<strong>sur</strong> nos ari<strong>de</strong>l<strong>le</strong>s, par <strong>le</strong>s chemins rencontrasmes l'arrièregar<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> l'empereur et y avoit trois fois plus <strong>de</strong> bagages<br />

que nous en avions en grand désordre. Si nous eussions<br />

rien valu, nous en avions grand marché, car son armée<br />

estoit tort diminuée et n'y avoit pas en tout vingt mil<br />

hommes accompagnez <strong>de</strong> quatre à cinq mil chevaux. A<br />

nostre arrivée à Crép y, l'empereur vint au-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong> M.<br />

D'Orléans, jusques à la porte <strong>de</strong> son logis et mi fit un<br />

grand bon recueil et <strong>le</strong> mena en sa chambre où ils parlèrent<br />

longuement ensemb<strong>le</strong> et <strong>le</strong> logea en une chambre<br />

près <strong>de</strong> la sienne et emmena moudit seigneur jusques en<br />

sa chambre pour <strong>le</strong> faire déhouzer et fut servy <strong>de</strong> la cuisine<br />

<strong>de</strong> l'empereur ce soir là comme il a tonsjours esté<br />

jusques à maintenant. »<br />

DE Viu.uprurçcor.<br />

Par <strong>le</strong>s citations qui précè<strong>de</strong>nt et dont <strong>le</strong> rapprochement<br />

constitue un ensemb<strong>le</strong> imposant d'indications<br />

aussi précises que certaines, il est bien faci<strong>le</strong> <strong>de</strong> voir<br />

(I) L'amiral d'Anaehaut était doue A cr4y-en-Laonnois <strong>le</strong> <strong>18</strong>sep<strong>le</strong>mbre,<br />

à l'arrivée <strong>du</strong> <strong>du</strong>c D'Orléans.


- 24 -<br />

qu'il n'est jamais question <strong>de</strong> trespy-en . Valozs. Les<br />

plénipotentiaires français et impériaux après avoir<br />

passé plusieurs jours en discussion à l'abbaye <strong>de</strong> Saint-<br />

Jean-<strong>de</strong>s-Vignes, suivent l'empereur Char<strong>le</strong>s-Quint, <strong>de</strong><br />

Soissons à-Crépy-en-Laonnois et il est <strong>de</strong> toute impossibilité,<br />

à moins <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur donner <strong>le</strong> don d'ubiquité, <strong>de</strong><br />

persister à <strong>le</strong>s voir cantonnés <strong>le</strong>s 15, 16,17 et <strong>18</strong> <strong>septembre</strong><br />

<strong>1544</strong>, autour <strong>de</strong> la fameuse tab<strong>le</strong> <strong>de</strong>s conférences<br />

au château <strong>de</strong> Crespy-en-Valois.<br />

Pour en finir avec notre démonstration et pour apporter<br />

la lumière la plus éclatante dans celte discussion<br />

nous citerons quelques passages <strong>du</strong> Journal <strong>de</strong>s<br />

voyages <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quint <strong>de</strong> 1514 (t 1554, par Jean<br />

<strong>de</strong>Van<strong>de</strong>nesse (1), l'un <strong>de</strong> ses lieutenants et que nous<br />

<strong>de</strong>vons à l'obligeance <strong>de</strong> M. Maquest, archiviste à<br />

Toùrnai, passages dont nous avons pu contrô<strong>le</strong>r l'exactitu<strong>de</strong><br />

<strong>sur</strong> d'autres pièces similaires et principa<strong>le</strong>ent<br />

<strong>sur</strong> la col<strong>le</strong>ction <strong>de</strong>s documents inédits relatifs à<br />

l'Histoire <strong>de</strong>s Belges, publiés <strong>sur</strong> l'ordre <strong>du</strong> gouvernement<br />

par M. Gachard, l'éminent archiviste général<br />

<strong>du</strong> royaume <strong>de</strong> Belgique. L'ouvrage <strong>de</strong> M. Gachard,<br />

a été accueilli avec empressement dans toute l'Europe<br />

et fait autorité dans <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> savant; dans son consciencieux<br />

travail, M. Gachard déclare que divers manuscrits<br />

<strong>de</strong> Jean <strong>de</strong> Van<strong>de</strong>nesse ou <strong>de</strong> Jacques <strong>de</strong><br />

Herbais sont déposés à la bibliothèque nationa<strong>le</strong> <strong>de</strong><br />

Madrid, à la bibliothèque impéria<strong>le</strong> <strong>de</strong> Vienne, à la<br />

bibliothèque roya<strong>le</strong> <strong>de</strong> Bruxel<strong>le</strong>s, aux bibliothèques <strong>de</strong><br />

Besançon, <strong>de</strong> Reims et <strong>de</strong> l'Arsenal, enfin à la bibliothèque<br />

nationa<strong>le</strong> <strong>de</strong> Paris.<br />

Nous nous bornerons à extraire <strong>du</strong> journal <strong>de</strong> Jean<br />

(I) Un autre officier (<strong>le</strong> la cour <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quiet, Jacques <strong>de</strong> herbais<br />

fit aussi lin itinéraire <strong>de</strong>s voyages <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quint et ses indications<br />

sont tel<strong>le</strong>ment conformes à àeltes <strong>de</strong> Jean <strong>de</strong> Van<strong>de</strong>nesse que l'on s'est<br />

<strong>de</strong>mandé que) était <strong>le</strong> journaliste qui avait copié l'autre..


<strong>de</strong> Ven<strong>de</strong>nesse ce qui concerne l'itinéraire <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-<br />

Quint <strong>du</strong> 8 au 20 <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>.<br />

t Et <strong>le</strong> 8 (<strong>septembre</strong>) Sa Majesté vint loger ès abbayes<br />

près <strong>de</strong> Château-Thierry.<br />

e Le Qt en une cense, <strong>de</strong>mye lieue plus avant, où <strong>de</strong>moura<br />

<strong>le</strong> 10° lotit <strong>le</strong> jour.<br />

« Le 11° à Lisny (1. -<br />

« Le 12° arriva <strong>de</strong>vant Soisson, cité bien antique, laquel<strong>le</strong><br />

fut sommée et se rendit; et se logea Sa Majesté<br />

en une maison près la vil<strong>le</strong>, nommé Olbete, (2) mectant <strong>le</strong><br />

<strong>du</strong>c Mau ris <strong>de</strong> Saxe <strong>de</strong>dâns la vil<strong>le</strong>; et hors ladicte vil<strong>le</strong><br />

en une abbaye fut <strong>le</strong> conte <strong>de</strong> Roeqiiendolf pour conserver<br />

ladicte abbaye où advint que <strong>le</strong> <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main ung al<strong>le</strong>man<br />

huissier <strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong> Sa dicte Majesté et ung al<strong>le</strong>man<br />

<strong>de</strong> la gar<strong>de</strong>, en ladicte abbaye robbèrent <strong>le</strong> ciboire où reposoit<br />

<strong>le</strong> précieux corps <strong>de</strong> Dieu et aultres reliques <strong>de</strong> ce<br />

adverty Sa dicte Majesté commanda que incontinent ils<br />

fussent pen<strong>du</strong>z et estrang<strong>le</strong>z à la porte <strong>de</strong> la dicte abbaye,<br />

ce que fut incontinent exécuté.<br />

« Le 13 Sa dicte Majesté passa oultre et passant la ri<br />

vière d'Anne, (l'Aisne) et vint loger en une abbaye nommé<br />

Sainet-Merceau-lèz-Soissons (3).<br />

t Les 14°, 15 0 , 16' audiet lieu, <strong>le</strong>quel jour fut conclue<br />

et résolue la <strong>paix</strong> (4) entre Sa Majesté et <strong>le</strong> roy <strong>de</strong> France.<br />

Et furent <strong>le</strong>s commis pour icel<strong>le</strong> traicter <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> Sa<br />

Majesté, <strong>le</strong> seigneur don Fernando <strong>de</strong> Gonzague, princ .e <strong>de</strong><br />

(I) Probab<strong>le</strong>ment Licy-<strong>le</strong>s-Moines, village <strong>du</strong> canton <strong>de</strong> Neuilly-saint-<br />

Front, à 15 kilomètres <strong>de</strong> Château-Thierry et à 30 <strong>de</strong> Soissons.<br />

(2) Olbete, ainsi nommé dans <strong>le</strong>s manuscrits <strong>de</strong>s hibliothèpies <strong>de</strong><br />

larsenat et <strong>de</strong> Reims. - Ob<strong>le</strong>tte dans <strong>le</strong> manuscrits n' 14641 <strong>de</strong> la<br />

bibliothèque Roya<strong>le</strong> (<strong>le</strong> Bruxel<strong>le</strong>s et Oblate. dans <strong>le</strong> manuscrit n' 15869<br />

<strong>de</strong> la mOrne bibliothèque. Nous savons qu'il s'agit ici <strong>de</strong> ehevreux, où<br />

d'après <strong>le</strong>s auteurs (<strong>le</strong>s histoires manuscrites <strong>de</strong> Soissons, Char<strong>le</strong>s-Quint<br />

logea dans ce qu'ils appel<strong>le</strong>nt: une maison basse.<br />

(3) Le journaliste z confon<strong>du</strong> ce nom avec celui <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Saint-<br />

Jean-<strong>de</strong>s-Vignes <strong>de</strong> Soissons.<br />

(1) Ici <strong>le</strong> journaliste, lieutenant <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quint, est d'accord avec<br />

tes divers auteurs cités plus haut <strong>sur</strong> la résolution <strong>de</strong> la <strong>paix</strong> faite a<br />

Soissons il n'est donc jamais question <strong>de</strong> Crépy-en-Valois.<br />

-


— 26 —<br />

Moiphette, visce-roy <strong>de</strong> Sicill<strong>le</strong>, capitayne général <strong>de</strong> Sa<br />

Majesté et <strong>le</strong> seigneur <strong>de</strong> Granvel<strong>le</strong> premier conseiflier<br />

d'Estat <strong>de</strong> Sa Majesté et pour la part <strong>du</strong> roy <strong>de</strong> France, <strong>le</strong><br />

seigneur <strong>de</strong> Hennehauit admirai <strong>de</strong> France, ung conseillier<br />

et maistre aux requestes <strong>du</strong> Roy (1) et <strong>le</strong> général<br />

Bayard (2). Et <strong>le</strong> $7' au matin (8) vindrent <strong>le</strong>sdicts commis<br />

<strong>de</strong> France faire la révérence à Sa dicte Majesté, et ce même<br />

jour Sa dicte Majesté et son camp vinrent coucher à Pignon<br />

(Pinon).<br />

« Le <strong>18</strong>0 à Crespy où arrive, revenant <strong>de</strong> vers <strong>le</strong> Roy<br />

d'Ang<strong>le</strong>terre l'évesque d'Arras. Et environ <strong>le</strong>s quatre heures<br />

après-midi arriva audict Crespy, venant en poste <strong>le</strong> <strong>du</strong>c<br />

d'Orléans filz second <strong>du</strong> Roy <strong>de</strong> France <strong>le</strong>quel fut logé au<br />

mesme logis <strong>de</strong> Sa Majesté.<br />

s Le 19° Sa Majesté <strong>de</strong>moura audict Crespy où arriva <strong>le</strong><br />

<strong>du</strong>c <strong>de</strong> Vendosme et f(it Sa Majesté ouïr la messe à l'église,<br />

accompaignée <strong>de</strong>s archi<strong>du</strong>c d'Autriche, <strong>du</strong>cz d'Orléans<br />

et <strong>de</strong> Vandosme, où en présence d'eulx et <strong>de</strong> l'admiraI,<br />

fut présenté par l'évesque d'Arras à Sa Majesté <strong>le</strong><br />

saint cresme (4) <strong>sur</strong> <strong>le</strong>quel il jura entretenir <strong>le</strong> traicté <strong>de</strong><br />

<strong>paix</strong> faict et conclud à Soisson par ses commis et députez.<br />

Ce dict jour disnarent avec Sa dicte Majesté l'archi<strong>du</strong>c<br />

d'Austrice, <strong>du</strong>cz d'Orléans et <strong>de</strong> Vendosme et l'admirai <strong>de</strong><br />

France et l'après disner <strong>le</strong>dict <strong>de</strong> Vendosme s'en retourna<br />

à La Fère.<br />

« Le 20° Sa Majesté fut encore ouyr la messe 'n ladicte<br />

église et arriva audict lieu <strong>le</strong> matin <strong>le</strong> <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Guyse. Disnarent<br />

avec Sa Majesté <strong>le</strong>s <strong>du</strong>ez d'Orléans et <strong>de</strong> Guyse ; et<br />

(I) Le conseil<strong>le</strong>r <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s <strong>de</strong> Neuilly.<br />

(2) Gilbert Bayard. Il ne s'agit point ici d'un général d'armée, mais<br />

d'un secrétaire <strong>du</strong> Roi qui était contrô<strong>le</strong>ur général <strong>de</strong> la guerre.<br />

(1) On <strong>le</strong> voit clairement, <strong>le</strong>s plénipotentiaires français ulse trouvaient<br />

à Soissons <strong>de</strong>puis trois ou quatre Jours viennent saluer I empereur avant<br />

son départ <strong>le</strong> 17 <strong>septembre</strong> et on sait qu'ils Pont ensuite accompagné<br />

jusqu'à Crépy-en-Laonaois.<br />

(4) SainctOresme, manuscrit 15869, bibliothèque roya<strong>le</strong> <strong>de</strong> Bruxel<strong>le</strong>s,<br />

et. Saint Qunme, r f4611 même bibliothèque. - Le sainct canon dans<br />

<strong>le</strong>s mari, <strong>de</strong> l'Arsenal et <strong>de</strong> Reims.


-k<br />

- 27 -<br />

l'après disner l'admirai print congié laissant son fiiz pour<br />

iuy hostagier. Et ce dict jour arriva <strong>le</strong> seigneur <strong>de</strong> Lavai <strong>de</strong><br />

Bretaigne qui estoit aussi hostagier comme <strong>le</strong> <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Guyse.<br />

Et ce mesme jour Sa Majesté vint coucher à Ribemont. »<br />

Si la lumière n'était pas faite par toutes <strong>le</strong>s citations<br />

qui précè<strong>de</strong>nt, <strong>le</strong>s extraits suivants d'une longue <strong>le</strong>ttre<br />

adressée à Henri VIII, par Nicolas Wottou, son ambassa<strong>de</strong>ur<br />

auprès <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quint, convaincraient <strong>le</strong>s<br />

plus incré<strong>du</strong><strong>le</strong>s. Nous <strong>de</strong>vons cette communication à<br />

l'obligeance <strong>de</strong> M. Paillard.<br />

L'original <strong>de</strong> cette <strong>le</strong>ttre<br />

<strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>, se trouvE<br />

(state paliers x.76.)<br />

itmayp<strong>le</strong>ase yourMajesty<br />

te un<strong>de</strong>rstand the Emperor<br />

army went forward dong<br />

the Marne towards Paris (as<br />

it seemed) tiil we were passed<br />

Chateau-Thierry. - But<br />

after that flic army forsook<br />

thatwayand turned towards<br />

Soissons the right homeiv<br />

a r d s<br />

The which was aise sacked,<br />

for the men lied out<br />

of il; and hawing tarried<br />

there three or four days,<br />

the army went towards<br />

CrespycuLaonnoisand now<br />

got the neat way home in<br />

divers companies.<br />

The thirteenth or fourteenth<br />

of this présent, the<br />

admirai Came te an abbey<br />

without Soissons, wherewe<br />

treated with the emperor<br />

datée <strong>de</strong> Ribemont <strong>du</strong> 20<br />

aux archives <strong>de</strong> Londres<br />

Plaise à Votre Majesté savoir<br />

que l'armée <strong>de</strong> l'Empereur<br />

s'est avancée <strong>le</strong> long<br />

<strong>de</strong> la Marne, vers Paris (à ce<br />

qu'il semblait), jusqu'à ce<br />

que nous eussions passé<br />

Chàteau - Thierry. -. Mais<br />

après cela, l'armée abandonna<br />

cette route et tourna<br />

vers Soissons en droite ligne<br />

pour retourner chez soi.<br />

Cette vil<strong>le</strong> fut aussi saccagée,<br />

car <strong>le</strong>s gens s'en<br />

étaient enfuis etétant restée<br />

là, trois ou quatre jours,<br />

l'armée alla vers Crépy en<br />

Laonnois et prit ensuite <strong>le</strong><br />

chemin <strong>le</strong> plus voisin pour<br />

son pays en diverses compagnies.<br />

Le 13 ou <strong>le</strong> 14 <strong>du</strong> présent<br />

mois, l'amiral vint à une<br />

abbaye en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> Soissons,<br />

où il traita avec <strong>le</strong><br />

conseil <strong>de</strong> l'Empereur et


- 28. —<br />

commet and tarried as long<br />

as the emperor was there<br />

and from thence is corne<br />

ail the way \vith him (1).<br />

TInt da), that we <strong>de</strong>parted<br />

from Soissons heingtlio<br />

Seventeenth of this present,<br />

the vice roy and Granvel<strong>le</strong><br />

sent for me and Shewed<br />

me tint the Frenclimen offorcé<br />

reasonab<strong>le</strong> offers to<br />

comme te a peace, and had<br />

tarried Three or four days<br />

there for an auswer and<br />

pressed much tohave itand<br />

thcy said tInt [bey marvel<strong>le</strong>d<br />

much that IflOfiS<br />

d'Arras came flot againt.<br />

I said unto Ihen' that<br />

the Frenclimen wero 1.0<br />

blame te require an auswet<br />

beforet.e salé d'Arras<br />

was corne for thoy knew<br />

the emperorwould nothing<br />

conclvdc but by your Nigness<br />

agreement-; and the<br />

Knew net your Nighness<br />

mmd , tut rnons' d'Arras<br />

va5 returned nho tliey<br />

Knew was flot returncd.<br />

Finafly the vice roy and<br />

Granvel<strong>le</strong> Conclu<strong>de</strong>d to bring<br />

the admirai te the Emperor<br />

who yet had .not spoken<br />

with him, and that they<br />

would fihd the means tint<br />

lie should yet fol low the<br />

Emperor te lus neatiodging<br />

resta aussi longtemps que<br />

l'empereur fut là et <strong>de</strong> là <strong>le</strong>st<br />

venu tout <strong>le</strong> chemin avec<br />

lui (1).<br />

Ce jourque nous sommes<br />

partis <strong>de</strong> Soissons étant <strong>le</strong><br />

17°<strong>du</strong> présent mois, ieviCi3roi<br />

et Granvel<strong>le</strong> m'envoyèrent<br />

chercher et me dirent<br />

que <strong>le</strong>s Français faisaient<br />

<strong>de</strong>s offres raisonnab<strong>le</strong>s (2)<br />

pour venir à la <strong>paix</strong> et étaient<br />

restôs 1h tronouquatrejours<br />

pour attendre une réponse<br />

qu'ils pressaient fort et ils<br />

dirent qu'ils étaie nt très<br />

étonnés que M. d'Arras ne<br />

fut pas revenu. Je <strong>le</strong>ur dis<br />

que <strong>le</strong>s Français étaient 'à<br />

blâmer <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une<br />

réponse avant que <strong>le</strong>dit M.<br />

d'Arras fOt venu car ils savaient<br />

que l'Empereur ne<br />

voulait rien conclure sans<br />

l'agrément <strong>de</strong> Votre Altesse<br />

et ils savaient bien que<br />

lEmperei:tr ne connaitrait<br />

pas <strong>le</strong>s intentions dé Votre<br />

Altesse avant <strong>le</strong> retour <strong>de</strong><br />

M. d'Arras qu'ils savaient<br />

bien n'être pas revenu.<br />

Fina<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> vice roi et<br />

Granvel<strong>le</strong> conclurent qu'il<br />

fallait Amenez' l'amiral à<br />

l'empereur qui n'avait pas<br />

encore parlé avec lui; qil ils<br />

trouveraient en outre <strong>le</strong><br />

mOyen <strong>de</strong> <strong>le</strong>. f,ia'e suivre<br />

l'empereur jusqu'à son pro-<br />

(I) L'Amiral d'Annebanl ne pouvait donc ûlrc à Ofér') -cit-Valois, à<br />

partir <strong>du</strong> 14 <strong>septembre</strong> jusqu'au 19 <strong>du</strong> même mois.<br />

(25 Le.viee roi (Gonzague) et Granvel<strong>le</strong> n'étaient point non plus à<br />

Crapy-en Valois poiR ult I ' i i S eo,iIAraietlt à Soissons avec <strong>le</strong>s plénipoten<br />

fiai ret Français qui sujivitt,ii ctiar<strong>le</strong>s-Quinu à crépy_ei_l.aoIsiiois


k<br />

-29<br />

te se whether nioflsr<br />

d'Arras would teturn, but<br />

believe that it vas conclu<strong>de</strong>d<br />

before that lie should<br />

do sa. Seeing this manner<br />

of communication j could<br />

net tell what ta think of il<br />

and therefore the next day<br />

morning i found means to<br />

have access ta the Emperor<br />

ta whom j shewed what<br />

communication was bail the<br />

day before ige Emperor<br />

auswered me that though<br />

theFrenchmen did earnestly<br />

press him for an auswer<br />

the peace that day yet Le<br />

would neither swear nor<br />

rbmise ihem any sùch<br />

thing tiil lie knesv your<br />

p<strong>le</strong>a<strong>sur</strong>e by mons r dÀrras.<br />

That dayarrived M' d'Orléans<br />

aï what the Emperor<br />

had advertised me before<br />

and also that your }lighness<br />

Lad tàken Bo<strong>le</strong>yn, butillcd<br />

me ta keop bath secret tiil<br />

d'Arras were conte who<br />

came that day also, ami<br />

that evening sent inc your<br />

llighness <strong>le</strong>t Lors by Granvel<strong>le</strong><br />

secretary Bonnet hunseif<br />

being occupied ss'irh Une<br />

Emperor. The next day ar<br />

rived here 14r <strong>de</strong> Vendosnie<br />

and every maïa speaking of<br />

cham logeniéÉi poût voir si<br />

M. d'Arras reviendrait; mais<br />

je crois qu'il avait été conclu<br />

d'avance que <strong>le</strong>s choses se<br />

passeraient ainsi (I). Voyant<br />

cette manière <strong>de</strong> communication,<br />

je ne pus dire ce<br />

que j'en pensais et encanséquence<br />

je trouvai moyen<br />

<strong>le</strong> <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main matin, (2) d'avoir<br />

audience <strong>de</strong> lEmperèur<br />

; je lui fis part <strong>de</strong> la<br />

communication que j'avais<br />

eue <strong>le</strong> jour d'avant. L'Ecupereurmc<br />

dit que quoique<br />

<strong>le</strong>s Français <strong>le</strong> pressassent<br />

sérieusement <strong>de</strong> répondre,<br />

voire qu'en toute hàte ils<br />

voulaient qu'il jurât la <strong>paix</strong><br />

ce jour-là néanmoins il ne<br />

voulait ni jurer ni promttre<br />

aucune chose pareil<strong>le</strong><br />

sansconnaitre votre plaisir<br />

par M. d'Arras.<br />

Ce jour-là (3) arriva ici<br />

M. d'Orléans; lEmpereùr<br />

m'en avait averti auparavant,<br />

ainsi que <strong>de</strong> la prise<br />

<strong>de</strong> Boulogne par Votre A]tasse,<br />

mais il voulait que<br />

Je tinsse ces <strong>de</strong>ux choses<br />

secrètes jusqu'à l'arrivée <strong>de</strong><br />

M. d'Arras qui vint aussi ce<br />

soir là (4). 11 m'envoya <strong>le</strong>s<br />

<strong>le</strong>ttres <strong>de</strong> Votre Altesse par<br />

Bonnet, secrétaire <strong>de</strong> Granvel<strong>le</strong>,<br />

lui-môme étant occupé<br />

avec l'Empereur Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main<br />

arriva ici M. <strong>de</strong> Vert-<br />

(1) Il est évi<strong>de</strong>nt que quoique résolu à Soissons <strong>le</strong> traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong> ne<br />

(<strong>le</strong>vait être signé qu'après l'arrivée <strong>de</strong> l'évêque d'A4ras<br />

(2) Le <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main 'mutin, e'esl .- dire te <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> jour <strong>de</strong>l - départ <strong>de</strong><br />

Pinon et (I'jttiizl .lc Chê<strong>le</strong>au polir Crêpyen -Laon oui s.<br />

3) Le <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> Crépy-en-Lanois. nn<br />

(11 On Je voit, l'évêque dA rras arriva <strong>le</strong> lB septennire au soir à Grépyen-Lannois.<br />

-


peace and taking li to ho<br />

ma<strong>de</strong>.<br />

The nineteenth of this<br />

present was a post dispatched<br />

by the Empetor towards<br />

Fian<strong>de</strong>rs and y not<br />

ma<strong>de</strong> privy te il.<br />

se<br />

dosme et tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong><br />

parlant <strong>de</strong> <strong>paix</strong> et la considérant<br />

comme faite (t).<br />

Le 19 <strong>de</strong> ce mois un courrier<br />

a été dépêché par l'Empereur<br />

en Flandre et je n'ai<br />

pas été mis dans la confi<strong>de</strong>nce<br />

(e).<br />

De tous <strong>le</strong>s documents qui précè<strong>de</strong>nÇil résulte donc<br />

que <strong>le</strong>s plénipotentiaires fran çais et impériaux se sont<br />

toujours trouvés auprès <strong>de</strong> l'empereur Char<strong>le</strong>s-Quint<br />

<strong>du</strong> 14 au 19 <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>.<br />

Enfin M. Paillard, s'appuyant <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s documents<br />

qu'il nous a communiqués par extrait et qu'il se réserve<br />

<strong>de</strong> publier in-extenso, dans son grand travail<br />

historique, affirme que la justification <strong>de</strong> l'opinion<br />

qu'il soutient avec nous, sera encore faite d'une manière<br />

palpab<strong>le</strong>, saisissante:<br />

Je au moyen <strong>de</strong>s <strong>le</strong>ttres adressées par Char<strong>le</strong>s-Quint<br />

à sa soeur la reine <strong>de</strong> Hongrie, aux termes <strong>de</strong>squel<strong>le</strong>s<br />

il l'informe qu'il a été obligé <strong>de</strong> conclure la <strong>paix</strong> à<br />

Crépy-en-Laonnois.<br />

2° par <strong>le</strong>s extraits <strong>de</strong>s « state papers » papiers<br />

d'Etat publiés par <strong>le</strong> Record office anglais;<br />

3° et par la correspondance <strong>de</strong> Navagero, ambassa<strong>de</strong>ur<br />

vénitien auprès <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quint.<br />

Ici nous invoquerons encore la gran<strong>de</strong> autorité <strong>de</strong><br />

M. Gachard, l'éminent archiviste général <strong>du</strong>'royaume<br />

<strong>de</strong> Belgique, qui a bien voulu nous faire hommage <strong>de</strong><br />

son intéressant ouvrage ayant pour titre: Trois années<br />

<strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s—Quint 1543 à 1546, d'après<br />

(f) On sait que la <strong>paix</strong> résolue à Soissons rot signée <strong>le</strong> <strong>18</strong> au soir à <strong>septembre</strong><br />

dans l'église<br />

Crépy-en-Laonnois<br />

<strong>de</strong><br />

et jurée <strong>le</strong> <strong>le</strong>n<strong>de</strong>main 19,par Char<strong>le</strong>s Quint,<br />

N.-D. <strong>de</strong> Orépy'en-Laonnois.<br />

(2) CO courrier portait <strong>de</strong>s <strong>le</strong>ttres <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quiet à Hongrie pour lui la reine Marie <strong>de</strong><br />

annoncer la conclusion <strong>de</strong> la <strong>paix</strong>,<br />

-4


- 31 -<br />

<strong>le</strong>s dépêches <strong>de</strong> l'ambassa<strong>de</strong>ur vénitien l3ernardo Navagero;<br />

M. Gachard qui partage complétement notre opinion,<br />

nous a adressé aussi <strong>le</strong>s lignes suivantes:<br />

t Je ne comprends pas, Monsieur, qu'on puisse prétendre<br />

que <strong>le</strong> traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong> <strong>du</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong> ait été<br />

conclu non à Crépy-en Laonnois, mais à Crépy-en-Valois,<br />

<strong>sur</strong>tout <strong>de</strong>puis la publication <strong>du</strong> Journal <strong>de</strong>s Voyages <strong>de</strong><br />

Char<strong>le</strong>s-Quint, par Van<strong>de</strong>nesse.<br />

M. Gachard, dans son récit, constate la présence à<br />

Crépy-en-Laounois, <strong>le</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>, <strong>de</strong> tous <strong>le</strong>s<br />

plénipotentiaires impériaux et français et il cite à cet<br />

-( effet quelques passages <strong>de</strong> la correspondance <strong>de</strong> l'ambassa<strong>de</strong>ur<br />

vénitien; celui-ci déclare que l'amiral d'Annebaut,(1)<br />

en présentant <strong>le</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>, <strong>le</strong> <strong>du</strong>c<br />

d'Orléans à l'empereur Char<strong>le</strong>s-Quint, lui dit: « Voici<br />

• votre prisonnier que <strong>le</strong> roi mon seigneur envoie à<br />

• Votre Majesté.<br />

« Ecco un vostro prigioniero el<strong>le</strong> presenta & Votre<br />

• .Majesta il re mie signore, »<br />

L'empereur Char<strong>le</strong>s V, aurait répon<strong>du</strong>:<br />

ba Non, mon prisonnier, mais mon fils et pour tel je<br />

• <strong>le</strong> reçoii » Et il accompagna ces paro<strong>le</strong>s d'un sourire<br />

p<strong>le</strong>in <strong>de</strong> douceur et d'embrassements paternels,<br />

« Questo e mio figliulo et per ta<strong>le</strong> i'acceto ..... ac-<br />

« compagnando queste paro<strong>le</strong> con un riso pieno di<br />

• dolcezza et abbraciamenti paterni. »<br />

Bernardo Navagero qui était présent à la réception,<br />

écrivit <strong>le</strong> même jour <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> au doge <strong>de</strong> Venise:<br />

L'amiral n'était donc pas à Orépy-en-Laonnois <strong>le</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong><br />

)<br />

'. .js••


- 32 -<br />

Le <strong>du</strong>c d'Orléans parait p<strong>le</strong>in d'amabilité et <strong>de</strong><br />

e vivacité et aussi courtois que mo<strong>de</strong>ste. »<br />

« Appare gratioso et vivo principe, tuto humano et<br />

« tutto mo<strong>de</strong>sto. »<br />

M. Gachard auquel nous offrons ici nos -plus vifs<br />

remerciements pour son extrême obligeance, nous a<br />

envoyé aussi la copie d'une longue <strong>le</strong>ttre, écrite <strong>le</strong> 20<br />

septembré <strong>1544</strong> par Char<strong>le</strong>s-Quint, à ses ambassa<strong>de</strong>urs<br />

auprès <strong>de</strong> Henri VIII. -<br />

Nous allons extraire quelques lignes <strong>de</strong> cette correspondance<br />

qui, selon nous, sont encore <strong>de</strong> la plus<br />

haute importance:<br />

« Très chers et féaux, nous avons reçu voz <strong>le</strong>ttres par ><br />

l'évêque d'Arras, <strong>le</strong>quel nous vint avant-hier (1) trouver -<br />

aux champs <strong>sur</strong> <strong>le</strong> chemin près <strong>de</strong> ce lieu,.., l'Empereur<br />

-raconte ensuite son arrivée à Soissons, <strong>le</strong> séjour qu'il y fit<br />

et continue en ces termes « Ne pouvant pourveoir l'armée<br />

<strong>de</strong> victuail<strong>le</strong>s, fûsmes contrainct retirer <strong>le</strong> camp <strong>du</strong>dit<br />

Soissons, à la faire marcher à petites journées et <strong>de</strong> temporiser<br />

aven l'admirai <strong>de</strong> France et mestre par escript pour<br />

toujours et ceuix que estoient avec luy pour traité <strong>de</strong><br />

<strong>paix</strong> et <strong>de</strong> consentir <strong>le</strong>dit admirai venir <strong>de</strong>vers nous ce que<br />

nous n'avions jamais voulu permettre jusques lors et par<br />

ce moyen avons entretenu la chose jusques à la venue <strong>du</strong><br />

dit evesque d'Arras (2)... Et nous avons fait ici (3) très<br />

expresse instance à l'admirai <strong>de</strong> France et <strong>de</strong>puis fait encore<br />

faire et reprins envers <strong>le</strong>dit admirai afin que son dit<br />

mabtre se mecte en tout <strong>de</strong>bvoir <strong>de</strong> satisfaire audit sieur<br />

Boy d'Ang<strong>le</strong>terre et oultre ce <strong>de</strong>spesclions expressément<br />

<strong>le</strong>dit evesque d'ArUas pour al<strong>le</strong>r <strong>de</strong>vers icelluy Boy <strong>de</strong><br />

(I) Le <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> arrivée <strong>de</strong> l'évêque d'Arras à Crépy-en-Laonnois.<br />

(2) Nouvel<strong>le</strong> confirmation que <strong>le</strong>s plénipotentiaires français ont suivi<br />

l'Empereur d'étape en étape jusqu'à la signature <strong>du</strong> traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong> à<br />

Crépy-en-Laonaois.<br />

(3) A Crépy-en-Laonnois.


- 33 -<br />

Franco pour faire <strong>sur</strong>tout ce <strong>le</strong>s remontrances et diligences<br />

qu'il verra convenir. n<br />

Nous <strong>de</strong>vons encore à l'obligeance <strong>de</strong> M. Gachard la<br />

copie <strong>de</strong> l'analyse d'une <strong>le</strong>ttre écrite <strong>le</strong> 19 <strong>septembre</strong><br />

<strong>1544</strong> par Char<strong>le</strong>s-Quint à sa soeur Marie <strong>de</strong> bagne<br />

<strong>de</strong> cette copie nous extrayons ce qui suit:<br />

Le 19 <strong>septembre</strong> 1 544 [Empereur écrivit <strong>de</strong> Crépy on<br />

Laonnois à la reine' Marie <strong>de</strong> Hongrie qu'il avait dépêché<br />

<strong>le</strong> 7 <strong>septembre</strong> l'évêque d'Arras vers <strong>le</strong> roi d'Ang<strong>le</strong>terre<br />

avec un sauf-con<strong>du</strong>it <strong>du</strong> Dauphin; que <strong>le</strong> substanciel <strong>de</strong> sa<br />

charge était <strong>de</strong> représenter au Roi que selon l'état<strong>de</strong>eon<br />

armée et <strong>le</strong> lieu où el<strong>le</strong> était, ainsi que lamas <strong>de</strong> gens que<br />

<strong>le</strong>s Français rassemblaient <strong>de</strong> tous côtés pour lui résister,<br />

il était nécessaire <strong>de</strong> savoir au plustôt si <strong>le</strong> Roi avait<br />

moyen <strong>de</strong> faire marcher son armée en France, faute <strong>de</strong><br />

quoi il ne pouvait plus différer do <strong>traite</strong>r avec <strong>le</strong>s Français<br />

pour ne pas perdre l'occasion avantageuse <strong>de</strong> <strong>traite</strong>r avec<br />

eux pour la crainte qu'ils avaient <strong>de</strong> <strong>le</strong>s voir si avant dans<br />

<strong>le</strong> royaume. li manda en outre à la reine qu'un autre motif<br />

plus puissant l'avait engagé à ce faire, c'était la faute <strong>de</strong><br />

vivres et d'argent que ses troupes attendaient <strong>de</strong>puis quel<br />

que temps. - - . Qu'aYlot doncjugé à propos <strong>de</strong> poursuivre<br />

la communication avec l',gi2iir?l dû Franco et autres députés<br />

<strong>de</strong>puis <strong>le</strong> dèpart <strong>de</strong> l'évêque d'Arias, voir même qu'on avait<br />

très fort crainipar trois fois que la pratique ne se rompit...<br />

il avait été contraint <strong>de</strong> conclure ce jour <strong>le</strong> 19 <strong>septembre</strong><br />

<strong>le</strong> traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong> M.<br />

Bien qu'il ne nous paraisse plus possib<strong>le</strong> maintenant<br />

<strong>de</strong> soutenir que <strong>le</strong> traité dont s'agit ait été discuté,<br />

conclu et signé à Crépy-en-Valois, nous allons couti-<br />

(f) Ch u<strong>le</strong>s-Quint indique la date <strong>du</strong> 19 septom lire pour la conclusion<br />

do traité tic <strong>paix</strong> qu'il fixe alors après sa prsstation <strong>de</strong> serment dans<br />

l'église do N -D. <strong>de</strong> Crépv-on-Laou rois.


liner la réfutation <strong>de</strong>s divers arguments par <strong>le</strong>squels<br />

notre honorab<strong>le</strong> collègue termine sa savante dissertation;<br />

ce sont ses arguments <strong>de</strong> réserve <strong>sur</strong> <strong>le</strong>squels il<br />

comptait <strong>le</strong> plus pour la démonstration <strong>de</strong> sa thèse.<br />

L'un <strong>de</strong> ces grands arguments <strong>de</strong> M. Michaux et<br />

que M. Mignet, l'éminent académicien, invoque éga<strong>le</strong>ment<br />

c'est que,dans <strong>le</strong>s pièces authen tiques ,hors une<br />

seu<strong>le</strong> ou d'après eux se sera glissé une erreur, il n'y a<br />

d'autre désignation que Crespy, sans aucune addition.<br />

L'acte <strong>de</strong> protestation <strong>du</strong> Dauphin <strong>du</strong> 12 décembre<br />

<strong>1544</strong>, est, disent-ils, ainsi indiqué « Acte <strong>de</strong> protesti<br />

<strong>du</strong> 12 décembre <strong>du</strong> dauphin Henri <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s ra-<br />

« tifications <strong>du</strong> traité <strong>de</strong> Crespy <strong>de</strong> l'an <strong>1544</strong> (1). »<br />

Nous répondrons à nos honorab<strong>le</strong>s contradicteurs;<br />

que <strong>le</strong> traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong> dont s'agit est relaté tout au<br />

long avec la mention Grcspi-en-Laonnoi s dans <strong>le</strong><br />

Recueil <strong>de</strong>s Trai!ds <strong>de</strong> <strong>paix</strong> <strong>de</strong> Léonard T. ii' page<br />

430, édition <strong>de</strong> 1693.<br />

Eh voici textuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s déclarations<br />

- Traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong> et d'alliance entre l'empereur Char<strong>le</strong>s-Quint<br />

et François l roi <strong>de</strong> France, fait à Crespi <strong>le</strong> <strong>18</strong> <strong>septembre</strong><br />

15-14.<br />

Char<strong>le</strong>s par la divine clémence, empereur <strong>de</strong>s Romains, 4<br />

toujours auguste, roi <strong>de</strong> Germanie, <strong>de</strong> Léon, <strong>de</strong> Grena<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong> Navarre, d'Aragon, <strong>de</strong> Nap<strong>le</strong>s, <strong>de</strong> Sici<strong>le</strong>, <strong>de</strong> Maillorque,<br />

<strong>de</strong> Cerdagne, <strong>de</strong>s fies, <strong>de</strong>s Ja<strong>de</strong>s et terres fermes <strong>de</strong> la<br />

mer Océane, archi<strong>du</strong>c d'Autriche, <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Bourgogne, <strong>de</strong><br />

Lotier, do Brabant, <strong>de</strong> Lieubourg. <strong>de</strong> Luxembourg et <strong>de</strong><br />

Gueldre, comté <strong>de</strong> Flandre, d'Artois, <strong>de</strong> Bourgogne, Palatin<br />

<strong>de</strong> Hainault, <strong>de</strong> Hollan<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Zélan<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Ferrette, <strong>de</strong> Hagueneau,<br />

<strong>de</strong> Namur, <strong>de</strong> Zutphen, prince <strong>de</strong> Suabe, marquis<br />

<strong>du</strong> Saint-Empire, Seigneur <strong>de</strong> Frise,<strong>de</strong> Salins, <strong>de</strong> Malines,<br />

(I) V. Dumont, Corps dip<strong>le</strong>matique,p. 288, t. ii.<br />

- ..


- 35 -<br />

et Dominateur en Asie et en Afrique, savoir faisons à tous,<br />

que nous avons vu et enten<strong>du</strong> <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s et tout <strong>le</strong><br />

contenu au traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong> et réintégration <strong>de</strong> parfaite amitié<br />

<strong>du</strong>rab<strong>le</strong> à toujours passé entre notre très cher et féal cousin<br />

dom Fernand <strong>de</strong> Gonzague, chevalier <strong>de</strong> notre ordre,<br />

prince <strong>de</strong> Meffeto, <strong>du</strong>c d'Ariano, vice roi <strong>de</strong> Sici<strong>le</strong> et lieutenant<br />

général <strong>de</strong> notre armée et aussi notre -très cher et féal<br />

chevalier, messire Nicolas Perronet, s' <strong>de</strong> Granvel<strong>le</strong>, comman<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> Zalamée en l'ordre d'Àlcantara, notre premier<br />

conseil<strong>le</strong>r d'Etat et gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> nos scels, nos procureurs, en<br />

vertu <strong>de</strong> notre pouvoir, et messire Clau<strong>de</strong> dAnnebaut,<br />

chevalier <strong>de</strong> l'ordre <strong>du</strong> Roi très-chrétien, maréchal et amiral<br />

<strong>de</strong> France et lieutenant général <strong>du</strong>dit s' Roi trèschrétien<br />

en ses armées, sous l'autorité et en l'absence <strong>de</strong><br />

nos très-chers neveux <strong>le</strong>s Dauphin et <strong>du</strong>c d'Orléans,<br />

messire Char<strong>le</strong>s <strong>de</strong> Neuilly, conseil<strong>le</strong>r et maUre aux requêtes<br />

<strong>de</strong> l'hôtel <strong>du</strong>dit s' Roi et m' Gilbert Bayard, s' do<br />

la Font,aussi conseil<strong>le</strong>r et secrétaire d'Etat <strong>du</strong>dit s' Roi et<br />

contrô<strong>le</strong>ur général <strong>de</strong> ses guerres, procureur <strong>du</strong>dit Roi très<br />

chrétien, notre très cher et bon frère, <strong>de</strong>squels artic<strong>le</strong>s et<br />

traité <strong>de</strong> mot à autre la teneur s'en suit q ......<br />

Suivent <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s et clauses <strong>du</strong> traité et <strong>le</strong> <strong>de</strong>rnier<br />

paragraphe est ainsi conçu ; -<br />

« Lesdits artic<strong>le</strong>s susdits et tout <strong>le</strong> contenu en iceux<br />

<strong>le</strong>sdits procureurs <strong>de</strong>sdits seigneurs Empereur et Roi ont<br />

par ensemb<strong>le</strong> et réciproquement accordé en vertu <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs<br />

dits pouvoirs et promis <strong>sur</strong> l'obligation <strong>de</strong> tous et singuliers<br />

<strong>le</strong>s biens présents et à venir <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs dits mahras<br />

qu'ils seront par eux inviolab<strong>le</strong>ment observés et accomplis<br />

et <strong>de</strong> <strong>le</strong>s faire ratifier et en bail<strong>le</strong>r et délivrer <strong>le</strong>s uns aux<br />

autres <strong>le</strong>ttres authentiques signées et scellées où tout <strong>le</strong><br />

présent traité sera inséré <strong>de</strong> mot à autre et ce en <strong>de</strong>dans<br />

huit jours prochain et d'abondant ont accordé <strong>le</strong>sdits procureurs<br />

à savoir ceux <strong>du</strong>dit seigneur Empereur que <strong>le</strong>ur<br />

maitre <strong>le</strong> plus tôt que convenab<strong>le</strong>ment faire se pourra et<br />

en présence <strong>de</strong> tel qu'il plaira audit seigneur Roi très chrétien<br />

députer, jurera so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment <strong>sur</strong> la croix, saints


évangi<strong>le</strong>s <strong>de</strong> Dieu et Canon <strong>de</strong> la messe et <strong>sur</strong> son honneur<br />

d'observer et accomplir p<strong>le</strong>inement et réel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> contenu<br />

esdits artic<strong>le</strong>s et <strong>le</strong> semblab<strong>le</strong> fera <strong>le</strong>dit seigneur roi très<br />

chrétien aussi que la commodité s'en présentera en présence<br />

<strong>de</strong> tel qu'il plaira à sadite Majesté impéria<strong>le</strong> députer.<br />

En témoin <strong>de</strong>squel<strong>le</strong>s choses <strong>le</strong>sdits procureurs ont souscrit<br />

<strong>le</strong> présent traité <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs noms, ai: lieu <strong>de</strong> Crespi en<br />

Laonnots <strong>le</strong> <strong>18</strong>' jour <strong>de</strong> <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>. -<br />

M. Mignet pense que <strong>le</strong>s mots en Laonnais, ne<br />

se trouvant pas dans l'original <strong>du</strong> traité ont été<br />

ajoutés par Léonard, dans <strong>le</strong> but <strong>de</strong> préciser l'indication<br />

incomplète <strong>de</strong> la pièce officielli<br />

En ce qui nous concerne, flous considérons ce texte<br />

<strong>de</strong> Léoliard, comme d'autant plus sérieux qu'il est en<br />

parfait rapport avec <strong>le</strong>s citations importantes que nous<br />

avons invoquées plus liant à l'appui <strong>de</strong> notre démonstration.<br />

M. Michaux s'appuyant toujours <strong>de</strong> l'autorité <strong>de</strong> M.<br />

Mignet, déclare que l'indication <strong>du</strong> seul mot <strong>de</strong> Crespy,<br />

dans différents actes doit être exclusivement en faveur<br />

<strong>de</strong> Grcspy-en-Valois,vil<strong>le</strong> célèbre et importante et non<br />

<strong>du</strong> village obscur, inconnu <strong>de</strong> Crépy en-Lanunois. A<br />

ce sujet, M, Mignet s'est exprimé ainsi : « L'importance<br />

bien plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> Crépy en-Valois doit faire<br />

« admettre cette locaihé. »<br />

Il ne s'agit ici nul<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> faire une comparaison<br />

entre ces <strong>de</strong>ux localités et, sans vouloir en<strong>le</strong>ver <strong>le</strong><br />

moindre f<strong>le</strong>uron à la gloire antique <strong>de</strong> Crépy-en-Valois,<br />

yiousdirdns que la qualification <strong>de</strong> village obscur, inconnu,<br />

donnée à Crépy-en-Laonuois est très hsrrdée,<br />

car cela nous met dans l'obligation <strong>de</strong> faire coai4re<br />

ce qu'était Crépy-en-Laonnois.<br />

Dans l'Ilistoirc nationa<strong>le</strong> <strong>de</strong> foutes <strong>le</strong>s commnne.ç dc<br />

-4


— 37 -<br />

France, par Giranit <strong>de</strong> Saint Fargeau, on lit <strong>le</strong>s lignes<br />

suivantes<br />

« Crépy- en-Laonnois, petite vil<strong>le</strong> érigée en commune en<br />

1<strong>18</strong>4, sous <strong>le</strong> règne <strong>de</strong> Philippe-Auguste, c'était jadis une<br />

vil<strong>le</strong> farte que <strong>le</strong>s Anglais saccagèrent en 1339 et dont ils<br />

tentèrent inuti<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> s'emparer en 1359. Le <strong>du</strong>c <strong>de</strong><br />

Lancastre la ruina en 1373; <strong>le</strong>s Bourguignons la prirent en<br />

- 44<strong>18</strong>, mais Pothon <strong>de</strong> Xaintrail<strong>le</strong>s la reprit en 1419. Le <strong>du</strong>c<br />

<strong>de</strong> Bourgogne l'assiégea en 1420 ; <strong>le</strong>s habitants après une<br />

vigoureuse résistance furent obligés do capitu<strong>le</strong>r. La vil<strong>le</strong><br />

fut pillée et ses fortifications démantelées à la prière <strong>de</strong>s<br />

Laonnais pour <strong>le</strong>s délivrer <strong>de</strong>s excursions que <strong>le</strong>s troupes<br />

<strong>du</strong> Dauphin faisaient <strong>de</strong> Crépy jusqu'au pied <strong>de</strong> la montagne<br />

<strong>de</strong> Laon en 15, <strong>le</strong>s ministres plénipotentiaires <strong>de</strong><br />

François la et <strong>de</strong> Char<strong>le</strong>s-Quint y avaient signé <strong>le</strong> traité <strong>de</strong><br />

<strong>paix</strong> fait entre <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux puissances. Le ligueur Balagny<br />

s'empara <strong>de</strong> eete vil<strong>le</strong> en 1548, mais el<strong>le</strong> fut reprise <strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>n<strong>de</strong>main par <strong>le</strong> brave La Foucaudière, qui en fit une<br />

place d'armes fort incommo<strong>de</strong> pour Laon, qui tenait alors<br />

pour la ligue. Le <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Mayenne l'assiégea en 1590; en<br />

1649 Crépy fut pillé par <strong>le</strong>s troupes étrangères au service<br />

<strong>de</strong> Francc.<br />

Voilà certes <strong>de</strong>s titres suffisants pour tirer Crépyen-Laonnois<br />

<strong>de</strong> l'obscurité où l'avaient plongé mes<br />

savants contradicteurs.<br />

Dans son mémoire, M. Michaux déclare que <strong>le</strong> <strong>du</strong>c<br />

d'Orléans est allé à Crépy-en-Laonnois quelques jours<br />

après la signature <strong>du</strong>traité pour y avoir une entrevue<br />

avec Char<strong>le</strong>s Quint, mais nous avons démontré plus<br />

haut que <strong>le</strong> <strong>du</strong>t d'Orléans est arrivé à Crêpy en-<br />

Laonnois <strong>le</strong> <strong>18</strong> sept.ehre <strong>1544</strong>, vers quatre heures <strong>du</strong><br />

soir au uioment Oik <strong>le</strong>s ministres plénipotentiaires<br />

mettaient la <strong>de</strong>rnière main à la rédaction <strong>du</strong> traité <strong>de</strong><br />

<strong>paix</strong>.<br />

Notre honorab<strong>le</strong> cidlègue s'appuie eu outre <strong>sur</strong> la<br />

déolarâtion <strong>de</strong> M. Henri Martin, qui après avoir ex-


- -<br />

posé ce grand fait hitorique avec la clarté et la précision<br />

qui sont <strong>le</strong> principal mérite <strong>de</strong> ses oeuvres,<br />

serait revenu <strong>sur</strong> sa première opinion et aurait ainsi<br />

consenti à rayer cette page <strong>de</strong> son histoire; nous<br />

avons nous même correspon<strong>du</strong> avec cet éminent historien<br />

et nous pensons qu'il est <strong>sur</strong> <strong>le</strong> point <strong>de</strong> revenir<br />

<strong>sur</strong> ses impressions à ce sujet et qu'il va admettre<br />

comme nous qu'il avait eu parfaitement raison d'écrire,<br />

que <strong>le</strong>s bases <strong>du</strong> traité dont s'agit, avaient été<br />

discutées à l'abbaye <strong>de</strong> Saint Jean-<strong>de</strong>s-Vignes <strong>de</strong> Sois-<br />

Sons et que la conclusion avait bien eu lieu à Crépyen-Laonnois.<br />

Enfin comme antre argument <strong>de</strong> réserve, comme<br />

preuve décisive, M. Michaux invoque <strong>le</strong> témoignage<br />

<strong>de</strong> Muldiac, qui, dans son histoire <strong>du</strong> Valois royal,<br />

indique que <strong>le</strong> lieu <strong>du</strong>dit traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong>, fut Crépy-en-<br />

Valois et en disant que Muldrac avait été ainsi que<br />

Gusman, abbé <strong>de</strong> Longpont, notre collègue ajoute<br />

cette phrase à effet pour <strong>le</strong> besoin <strong>de</strong> sa démonstration:<br />

« il <strong>de</strong>vait <strong>le</strong> savoir, lui, <strong>le</strong> successeur <strong>du</strong> diplomate <strong>de</strong><br />

Crépy, lui qui vivait alors que <strong>le</strong>s souvenirs <strong>de</strong> cette <strong>paix</strong><br />

étaient encore tout frais ; lui, qui parmi <strong>le</strong>s moines <strong>de</strong> son<br />

abbaye pouvait avoir connu quelque contemporain <strong>de</strong><br />

Gusman, lui enfin <strong>le</strong> voisin <strong>de</strong> Crépy en-Valois, où il fait<br />

conclure <strong>le</strong> traité; n'est-ce point là une autorité d'un<br />

grand poids et presque contemporaine?<br />

Et d'abord toujours dans l'intérêt <strong>de</strong> la vérité historique,<br />

nous dévons déclarer ici que Muidrac n'a<br />

jamais été abbé <strong>de</strong> Longpont- Il fut un simp<strong>le</strong> prieur<br />

<strong>de</strong> l'abbaye; il ne vivait point alors que <strong>le</strong>s souvenirs<br />

<strong>du</strong> traité <strong>de</strong> <strong>paix</strong> <strong>de</strong> <strong>1544</strong> étaient encore tous frais,<br />

puisqu'il n'a fait imprimer son Histoire <strong>du</strong> Valois royal<br />

qu'en 1662, c'est-à-dire 1<strong>18</strong> ans après la date <strong>du</strong>dit<br />

traité.


- 39 -<br />

En outre l'ouvrage <strong>de</strong> Muldrac fourmil<strong>le</strong> d'erreurs;<br />

ce prieur <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Longpont, peut avoir été<br />

exact en ce qui Concerne <strong>le</strong>s récits religieux qui forment<br />

<strong>le</strong> fond <strong>de</strong> sou travail, il donne en effet <strong>le</strong>s détails <strong>le</strong>s<br />

plus circonstanciés <strong>sur</strong> l'histoire <strong>de</strong>s églises et <strong>de</strong>s Inonastères<br />

<strong>du</strong> <strong>du</strong>ché <strong>de</strong> Valois, mais il ne s'est pas suffisamment<br />

préoccupé d'être véridique lorsqu'il a touché<br />

aux grands événements se rattachant â l'Histoire <strong>de</strong><br />

France.<br />

En terminant sa notice, notre honorab<strong>le</strong> collègue<br />

s'est exprimé ainsi:<br />

t La tradition, cette histoire loca<strong>le</strong>, transmise à la manière<br />

gauloise, <strong>de</strong> génération en génération, indique Crépyen-Valois;<br />

bien plus, dans un voyage récent que nous<br />

fîmes dans ce but à Crépy-en. Valois, on nous montra la<br />

maison, la chambre même où la négociation fut conclue et<br />

<strong>le</strong> traité signé; cette chambre, dont <strong>le</strong> souvenir conservé<br />

jusqu'à nos jours n tait un monument historique se trouve<br />

dans l'ancien Château <strong>de</strong>s <strong>du</strong>cs <strong>de</strong> Valois, a<br />

Ici nous nous permettrons <strong>de</strong> déclarer à notre honorab<strong>le</strong><br />

collègue que <strong>le</strong>s mêmes traditions existent à<br />

Grépy-en._Laonnoïs où on a conservé <strong>de</strong>s souvenirs<br />

analogues. L'opinion généra<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> pa ys est que<br />

<strong>le</strong>dit traité a été signé dans l'église <strong>de</strong> N.-D. <strong>de</strong> Crépyen-Laonnois;<br />

<strong>le</strong>s anciens habitants <strong>de</strong> ce bourg affirment<br />

qu'il y a eu longtemps dans cette église une inscription<br />

<strong>sur</strong> pierre, rappelant ce fait historique.<br />

Dans <strong>le</strong> travail <strong>de</strong> M. Michaux <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> <strong>de</strong> Gusman<br />

n'étant point indiqué, nous croyons uti<strong>le</strong> <strong>de</strong> terminer<br />

cette discussion par quelques appréciations <strong>sur</strong> cet ancien<br />

abbé <strong>de</strong> Longpont.<br />

Le moine <strong>de</strong> la <strong>paix</strong>, <strong>de</strong> la bonne <strong>paix</strong>, suivant<br />

l'expression <strong>de</strong>Brantôme, (T.Ir, P. 319, éloge <strong>de</strong> Mont.<br />

pezat), & <strong>sur</strong>tout joué <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d'intermédiaire je dirai


- ko -<br />

même <strong>de</strong> courrier, mais courrier influent et <strong>de</strong> confiance<br />

puisqu'il s'adressait directement au roi François I0 et<br />

à l'empereur Char<strong>le</strong>s Quint. il était constamment <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong>s voies <strong>de</strong> communication qui reliaient <strong>le</strong> camp <strong>de</strong><br />

Char<strong>le</strong>s-Quint à François 1 11 , ainsi que ce point historique<br />

est établi dans <strong>le</strong>s documents diplomatiques <strong>le</strong>s<br />

plus accrédités eu effet:<br />

Dans <strong>le</strong>s Anna<strong>le</strong>s <strong>de</strong> Paris, édition <strong>de</strong> 1640. page<br />

226, on lit ce qui suit<br />

« Ce religieux (Gusman) sceut si bien marner l'affaire et<br />

alla si souvent en poste vers <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux princes qu'enfin par<br />

son entretnie ils vindrent h un traîné <strong>de</strong> la <strong>paix</strong> laquel<strong>le</strong><br />

se conclud. »<br />

Dans <strong>le</strong>s Aldn2oireS <strong>de</strong> Guillaume rie Rochechouart,<br />

page 603, T. vInt, nous remarquons <strong>le</strong> passage sitivaut:<br />

t En l'année 4544... l'Empereur vint assiéger Saint-<br />

Dizier.. . lors <strong>le</strong> Boy me dépêcha avec <strong>le</strong> seigneur <strong>de</strong><br />

Routières pour nous en al<strong>le</strong>r avec M. <strong>de</strong> Nevers <strong>de</strong>dans<br />

Châlons, attendant y voir <strong>le</strong> siège et étant là mondit seigneur<br />

<strong>de</strong> Nevers et <strong>le</strong>s autres capitaines avisèrent <strong>de</strong> m'en<br />

voyer en poste <strong>de</strong>vers <strong>le</strong> Roy. . . . et aussi pour con<strong>du</strong>ire<br />

un moine espagnol qui faisait quelque pratique pour la<br />

<strong>paix</strong>. »<br />

Dans <strong>le</strong> T. m' <strong>de</strong> son Histoire <strong>de</strong> Franee, écrite en<br />

latin, Jean <strong>de</strong> Bussières décrit très-bien eu quelques<br />

mots <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> joué pat Gusnnn<br />

Gusmano monacho comnw'in<strong>le</strong> 4 actum <strong>de</strong> pace. t Le<br />

moine Gusman, allant et venant, on traita <strong>de</strong> la <strong>paix</strong>, »<br />

Pour Jean <strong>de</strong> Bussière, Gusman est un moine messager<br />

« rnonachus conuncator. »<br />

4


- 41 -<br />

Mézeray, dans son Histoire <strong>de</strong> P4'a•nce, t. 8', page<br />

482, s'exprime ainsi:<br />

« Après plusieurs voyages <strong>du</strong> moine Gusman la <strong>paix</strong> fut.<br />

conclue.<br />

Dans l'Histoire <strong>de</strong> France par Garnier, 25e volume,<br />

p. 453, on lit ls ligues qui suivent:<br />

Les troupes françaises qui commençaient à calcu<strong>le</strong>r<br />

<strong>le</strong>urs forces et qui brûlaient d'en venir aux mains, frémis<br />

sa<strong>le</strong>nt <strong>de</strong> colère en voyant ce moine intrigant passer et tepasser<br />

continuel<strong>le</strong>ment au milieu d'el<strong>le</strong>s et vraisemblab<strong>le</strong>ment<br />

el<strong>le</strong>s n'auraient pas respecté ses sauf con<strong>du</strong>its, si <strong>le</strong><br />

Dauphin dont <strong>le</strong> parti était écrasé à la cour et qui avait <strong>le</strong>s<br />

r plus grands ménagements à gar<strong>de</strong>r; n'eut pris <strong>de</strong>s précau<br />

lions extraordinaires pour <strong>le</strong> soustraire à <strong>le</strong>ur fureur.<br />

Après bien <strong>de</strong>s messages où <strong>le</strong>s préliminaires furent arrêtés,<br />

<strong>le</strong>s ministres plénipotentiaires se rendirent au jour<br />

marqué <strong>18</strong> <strong>septembre</strong> <strong>1544</strong>, à Crespy.en-Laonnois et tombèrent<br />

bientôt d'accord.<br />

Nous extrayons encore <strong>le</strong> passage suivant dans <strong>le</strong>s<br />

Anna<strong>le</strong>s et Chroniques <strong>de</strong> France, p. 158, édition <strong>de</strong><br />

1562, c'est-k dire <strong>18</strong> ans après <strong>le</strong> traité <strong>de</strong> Crépy; <strong>le</strong>s<br />

souvenirs <strong>de</strong> l'historien étaient cette fois <strong>de</strong> bien<br />

fraîche date<br />

« Le Boy fust aussi visité <strong>de</strong> l'esprit <strong>de</strong> Dieu, <strong>le</strong>quel <strong>de</strong><br />

sa gran<strong>de</strong> et infinie bonté suscita un simp<strong>le</strong> religieux <strong>de</strong><br />

l'ordre <strong>de</strong>s frères prescheurs, <strong>le</strong>quel se transporta vers <strong>le</strong><br />

confesseur <strong>de</strong> l'Empereur, auquel il se présenta et fut par<br />

luy ouy et fina<strong>le</strong>ment tant alla et vint <strong>le</strong>dict religieux vers<br />

<strong>le</strong> Boy et l'Empereur que ces <strong>de</strong>ux puissants princes furent<br />

bientôt d'accord et feirent la <strong>paix</strong>. "<br />

Enfin, dans l'Histoire <strong>de</strong> Soissons, par Dormay,<br />

chanoine régulier <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>s-<br />

u


42 -<br />

Vignes, édition <strong>de</strong> 1663, 2° volume, chapitre xxxiii,<br />

page 40, on lit ce passage:<br />

C'est, pourquoy dans Je repentir d'avoir engagé sa personne<br />

et ses gens il s'advisa <strong>de</strong> faire mettre en avant quelques<br />

propositions <strong>de</strong> <strong>paix</strong> par <strong>le</strong> père Gusman, jacobin espagnol,<br />

qui estudiait à Paris. Ce religieux travailla avec tant<br />

d'adresse et redoubla si à propos ses voyages, que l'amiral<br />

dAnnebaut avec <strong>le</strong>s seigneurs <strong>de</strong> Neuilly et Bayard pour <strong>le</strong><br />

Boy, et <strong>le</strong> marquis <strong>de</strong> Gonzague, vice-roi <strong>de</strong> Sici<strong>le</strong>, avec <strong>le</strong><br />

chancelier Perenot (I) pour l'Empereur, s'assemblèrent<br />

pour traicter <strong>de</strong>s artic<strong>le</strong>s. »<br />

Nous savons que François Jer pour récompenser Gusman<br />

<strong>le</strong> nomma abbé <strong>de</strong> Longpont; mais ce moine ne<br />

resta pas longtemps à la tête <strong>de</strong> l'abbaye, il en sortit<br />

même dans <strong>de</strong>s conditions peu honorab<strong>le</strong>s pour sa r&putation,<br />

nous nous bornerons à citer <strong>sur</strong> sa con<strong>du</strong>ite<br />

à ladite abbaye, quelques appréciations émanant d'écrivains<br />

religieux.<br />

Muidrac, dans son ouvrage ayant pour titre: Coinpendiosum<br />

abbaticc Longipon lis .suessionensis chronicon,<br />

édition <strong>de</strong> 1652, s'exprime ainsi à son sujet:<br />

s Secun<strong>du</strong>s abbas corn mendatai-ins fuit Gabriel <strong>de</strong> Gusman<br />

hispanicus ...... multa autem et pulchra jocalia argentea,<br />

calices can<strong>de</strong>labra, Thuiihulum, ampullas et alla<br />

similia, nescio qua <strong>de</strong> causa alienavit sea vendidit, teste<br />

inventario a Claret scriba Begio, mil<strong>le</strong>simo quingentesimo<br />

quinquagesimo octavo (2), Vigesima quarta augusti confecto<br />

et oh id incusatus apud eum<strong>de</strong>m Franciscum monarcham,<br />

clam (ut dicitur) ex dicte monasterio et etiam Regno effugiL<br />

»<br />

(I) De Granvel<strong>le</strong>.<br />

(2) Erreur <strong>de</strong> date comme Muldrac en COtamel fréquemment dans. <strong>le</strong><br />

roues <strong>de</strong> son ouvrâge. -


-43 -<br />

Dans <strong>le</strong> grand ouvrage ayant pour titre: Gallia<br />

c/zristiana tome 9e, chapitre xxxii, page 477, on lit ce<br />

qui suit:<br />

Gabriel <strong>de</strong> Gusman . bisponus, ordinis prœdicator6m,<br />

doctor insignis propter pacem regno datam mense septembri<br />

<strong>1544</strong>, commenda Longi-Pontis a Francisco J.rege douafur,<br />

quant assumpto Cisterciensi habitu tenuit et dissipavit,<br />

ad annum 1550, qua <strong>de</strong> re apud Franciseum insimutaLus<br />

clam e monasterio regnoque aufugisse dicitur.<br />

Dormay, <strong>le</strong> chanoine déjà cité, <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Saint-<br />

Jean-<strong>de</strong>s-Vignes, a écrit ces lignes dans son Histoire<br />

<strong>de</strong> la vilbo <strong>de</strong> Soissons, tome 2e, chapitre xxxii;,<br />

page 44:<br />

t Le Père Gusman en travaillant à la <strong>paix</strong> semblait<br />

avoir plutôt servi l'Espagne sa patrie, que la France qui<br />

n'eust pas grand advantage <strong>de</strong> ce traitté néantmoins <strong>le</strong> Roy<br />

luy donna l'abbaye <strong>de</strong> Longpont.... Toutefois ce père ne<br />

la garda pas bien longtemps, car après la mort <strong>du</strong> Roy et<br />

la retraitte <strong>de</strong> la reyne Léonore, voyant que la guerre<br />

allai?, se renouve<strong>le</strong>r entre <strong>le</strong>s Fois <strong>de</strong> France et d'Espagne<br />

il partit secrettement <strong>du</strong> monastère et sortit <strong>du</strong> royaume<br />

mais il eust soin auparavant <strong>de</strong> remplir sa bourse et pourveut<br />

à. l'avenir. »<br />

Gusman quitta l'abbaye <strong>de</strong> Longpont en 1550 et fut<br />

remplacé, comme abbé, par Guillaume d'Avançon <strong>de</strong><br />

Saint-Marcel, archevêque d'Embrun.<br />

FIN.<br />

Soisou. - hop. Â. Mlchaux.


Ë^

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