19 - communisme-bolchevisme

anciens états fédéraux ! La mémoire et les connaissances historiques témoignent : le conseiller
ministériel d'Hitler, le Dr. Hans Maria Globke, organisa, en tant que collaborateur le plus étroit
d'Adenauer, secrétaire d'Etat et en même temps chef suprême des cadres de la RFA, la "renaissance
nazie". Jadis il avait inventé l'étoile jaune des juifs et était co-auteur et commentateur des
ignominieuses lois raciales de Nürnberg.
Un certain Heinrich Lübke avait construit des camps de concentration pour Himmler, le bourreau
d'Hitler et pour Werner von Braun, le constructeur de missiles d'Hitler : il devint président fédéral dans
la "constitution démocratico-libérale". Son prédécesseur, le président fédéral Heuss, avait voté en mars
1933 au Reichstag pour la "loi sur les pleins pouvoirs", en un moment où communistes et sociauxdémocrates
de gauche étaient poursuivis et torturés depuis longtemps : cette loi donnait libre cours à
l'arbitraire et à la terreur des fascistes. Theodor Oberländer, le criminel contre l'humanité, devint
"ministre des expulsés" en RFA : c'est seulement au moment où il fut condamné par contumace à
l'emprisonnement perpétuel en RDA qu'il dut être licencié du cabinet de Bonn. Son successeur, Hans
Krüger, s'était déjà déclaré en 1923 partisan d'Hitler et s'était dès lors chargé de crimes sanglants. Au
poste du ministre de la Circulation se trouvait Mr. Seebohm, au passé brun foncé et aux mains pleines
de sang.
Quinze ministres et secrétaires d'Etat de la RFA portaient des gilets bruns et avaient les mains pleines
de sang ou du sang sur la conscience. Plus ou moins cent généraux et amiraux d'Hitler qui avaient
joyeusement préparé et mené des guerres de conquête, qu'ils avaient perdues avec irritation, pouvaient
mettre sur pied la Bundeswehr. 828 fonctionnaires supérieurs à la justice, procureurs et juges de la
justice sanglante d'Hitler étaient pris en charge par les services de Bonn. A personne d'entre eux il ne
fut demandé des comptes. 245 hauts fonctionnaires du service diplomatique d'Hitler — parmi eux
Hallstein, l'inventeur de la "doctrine de Hallstein" hostile à la RDA et hostile au droit international et
Grewe, unis par les mêmes idées et tous deux collaborateurs de Ribbentrop, le ministre des Affaires
Etrangères d'Hitler et pendu à Nürnberg — entraient au ministère des Affaires Etrangères à Bonn, dans
ses ambassades et consulats et ils avaient droit à la pension et recevaient la Croix fédérale du Mérite.
297 dirigeants de la Gestapo et de la police d'Hitler étaient repris comme "fonctionnaires" dans le
service de la protection de la Constitution, dans le service de sécurité fédéral, le service militaire de
contre-espionnage et dans la police de Bonn et de Berlin-Ouest, toujours prête à rosser et à tirer, ou
bien au sein de l'élitaire "police frontalière fédérale". Abstraction faite de Filbinger, condamné par la
justice comme "juriste terrible", acclamé à chaque occasion en tant que "président d'honneur" par le
parti gouvernemental CDU.
Cette liste n'est pas exhaustive. Mais elle explique le climat dans lequel revanchisme, remilitarisation,
renazification, néonazisme, hostilité envers les ouvriers, anticommunisme intensif pouvaient proliférer
et prospérer. "Le ventre est toujours fertile..." Ces faits expliquent aussi l'événement suivant. Après
mon retour d'Angleterre, je devenais en 1946 directeur général du NWDR (Nord-Westdeutscher
Rundfunk) à Cologne. Au début de l'année 1947, je recevais un télex de la part de Hugh Carleton
Greene, frère raté du grand écrivain britannique Graham Greene et Chief-Controller au NWDR à
Hambourg : des notions comme "fasciste, antifasciste, réactionnaire, impérialiste" relèveraient de la
"terminologie communiste et seraient à éviter à partir de maintenant" ! Début 1947 !
Depuis le soi-disant "changement", appelé erronément aussi "réunification", les victimes du fascisme,
les participants à la résistance contre Hitler et la guerre, les rescapés des camps de concentration, des
bataillons disciplinaires et de l'émigration voient diminuer leur pension; leurs habitations sont rendues
impayables ; ici, un concept du gouvernement fédéral qui a l’anti-antifascisme comme contenu et but
devient visible et perceptible. Si nous prenons la querelle répugnante pour des lieux commémoratifs,
des monuments expiatoires, l'extirpation systématique des noms de résistants et de victimes de
l'iconoclastie sous la forme de changements de noms de rues, de places, d'écoles, d'universités,
d'institutions pour enfants, de la démolition de monuments de Lénine, Thälmann, Luxemburg,
Liebknecht et autres monuments ; si nous prenons cette volonté destructive et pleine de haine, alors
nous voyons le but: l'"antifascisme" ne doit pas être "évité en tant que communiste" — il doit être
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