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19 - communisme-bolchevisme

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Il est vrai, trente ans séparent l'éloge de Khrouchtchev à l'adresse du leader politique de l'impérialisme<br />

américain et l'amitié étroite entre Gorbatchev et le chancelier de l'Allemagne de l'Ouest impérialiste.<br />

Mais les deux témoignent d'une seule et même chose : la complicité du révisionnisme avec<br />

l'impérialisme ! Cette complicité se manifeste le plus clairement dans la ligne de force suivante de la<br />

falsification impérialiste du marxisme-léninisme, l'inversion de l'image de l'ami et de l'ennemi.<br />

L'histoire réécrite<br />

Lorsqu'au 20ème Congrès du PCUS, Khrouchtchev tint son discours secret contre Staline, il a justifié<br />

son intervention insolite en disant que de telles infractions à la légalité socialiste ne se reproduiraient<br />

plus jamais. Quiconque a entendu ou lu l'accusation de Khrouchtchev a dû s'étonner de ce que cette<br />

prétendue 'révélation de la vérité' contienne des mensonges ou des inventions. D'autre part, on ne<br />

dispose pas de certaines vérités connues et essentielles, comme par exemple le rôle de Khrouchtchev<br />

dans la liquidation des "ennemis du peuple" en Ukraine. Parmi les mensonges évidents, il y a<br />

l'affirmation carrément absurde selon laquelle "Staline planifiait ses opérations militaires sur un globe<br />

terrestre" (Khrouchtchev, Mémoires). Très surprenant aussi le fait que personne, ni Khrouchtchev ni<br />

le Comité Central du PCUS, n'était disposé à assumer la parenté de ce discours douteux. Comme on le<br />

sait, il fut publié pour la première fois par le ministère des Affaires Etrangères des Etats-Unis. Quand<br />

on demandait à Khrouchtchev si cette publication était identique à son discours, il répondait qu'il n'en<br />

savait rien et qu'on devait poser cette question à Allan Dulles, donc aux services secrets américains.<br />

(Idem) Peut-être ce renvoi n'était-il pas vraiment inexact. En tout cas, on n'aurait jamais pu imaginer<br />

un pamphlet plus fatal au mouvement communiste que ce discours de Khrouchtchev. Car c'est avec lui<br />

qu'a commencé la réécriture de l'histoire de l'Union soviétique. Et avec cette réécriture, le mouvement<br />

de libération le plus impressionnant de l'histoire de l'humanité a été totalement discrédité, dénaturé en<br />

une chaîne ininterrompue de méfaits, depuis <strong>19</strong>24. Ce qui a débuté sous Khrouchtchev a été poussé<br />

jusqu'au monstrueux sous Gorbatchev. Il n'y a eu — et il n'y a — aucun mensonge ni calomnie, pas<br />

même sorti de la cuisine de Goebbels, qui n'ait été confirmé et maintes fois dépassé par les<br />

informations et publications "soviétiques". Ce qui rend cette "historiographie" honteuse, ce n'est pas<br />

qu'aient été révélés des faits, tus jusqu'à maintenant, sur les poursuites et les représailles contre des<br />

innocents, des condamnations à mort et des meurtres, mais que, dans le plus pur style de la campagne<br />

anticommuniste de l'impérialisme, le meurtre et le crime aient été déclarés comme constituant le noyau<br />

essentiel du pouvoir soviétique. Il n'a pas fallu attendre Eltsine: sous Gorbatchev déjà, les années<br />

<strong>19</strong>17-<strong>19</strong>24 ont été englobées dans ce jugement. Il devient maintenant clair qu'en démolissant Staline,<br />

on visait aussi Lénine et même qu'on le visait en premier lieu. N'a-t-il pas été, comme on a pu le lire<br />

récemment, l'inventeur véritable du "stalinisme" ? La méthode utilisée dans tout cela était et est assez<br />

simple. On ne se borne pas à taire, on nie même que l'Etat soviétique ait dû mener une lutte<br />

ininterrompue pour son existence contre l'étranglement brutal, barbare, contre la guerre froide et<br />

brûlante de l'impérialisme. Qu'il a dû mener une lutte ininterrompue contre le sabotage et les activités<br />

destructives des ennemis intérieurs et des agents de l'impérialisme. Non, Staline avait inventé la<br />

menace des ennemis intérieurs et extérieurs qui pesait sur l'Union soviétique pour régler ses comptes<br />

avec ses adversaires et avec ses rivaux et pouvoir maintenir son pouvoir personnel. Tout ce qui ne<br />

s'inscrivait pas dans cette représentation a été rayé de l'histoire. Ainsi, l'histoire de l'Union soviétique<br />

n'est plus l'histoire d'une lutte incessante, héroïque, pour repousser les attaques de l'impérialisme, pour<br />

défendre la base de la révolution prolétarienne et de la lutte de libération révolutionnaire des peuples.<br />

Non, c'est, sous les "tsars rouges" Lénine et Staline, le prolongement particulièrement sombre de la<br />

tyrannie tsariste-asiatique.<br />

Au début de sa carrière de secrétaire général du PCUS, Gorbatchev prédisait : "Il s'agit de renoncer à<br />

créer des images d'ennemi". C'était déjà un appel vraiment remarquable, suspect. N'y avait-il donc<br />

plus d'ennemis du socialisme ? Si oui, ne devait-on donc plus faire toute la clarté à leur sujet ? Ne<br />

devait-on plus se former une idée réaliste des ennemis ? En langage clair, c'était un appel à laisser<br />

tomber l'"image d'ennemi" de l'impérialisme et à mettre fin à la lutte contre l'impérialisme. Mais<br />

comme il est apparu clairement, Gorbatchev n'était dans l'ensemble pas partisan d'abandonner toute<br />

"image d'ennemi". Les images d'ennemi en vigueur jusqu'à maintenant devaient être laissées de côté et<br />

oubliées. A leur place, il fallait maintenant, une fois pour toutes, considérer sa propre histoire, son<br />

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