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19 - communisme-bolchevisme

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leurs objectifs communs, font partie d'un mouvement communiste mondial. Et ce, indépendamment de<br />

l'existence d'un cadre organisationnel commun. L'abolition de l'Internationale communiste en <strong>19</strong>43 n'a<br />

rien changé à cette conscience de la cohésion et de la solidarité internationale.<br />

Une rupture décisive, radicale et fatale s'est produite avec la déclaration soviéto-yougoslave du 2 juin<br />

<strong>19</strong>55. Signée par Tito et Khrouchtchev, elle déclarait notamment : "Les deux gouvernements partent<br />

des principes suivants : ... reconnaissance réciproque et non-ingérence dans les affaires intérieures —<br />

qu'il s'agisse d'ingérence sur base économique, politique, idéologique ou autre. La différence dans les<br />

formes concrètes du développement du socialisme est exclusivement l'affaire des peuples des pays<br />

respectifs." (10)<br />

Avec la signature de Khrouchtchev posée au bas de ce document, le PCUS a trahi la conception<br />

marxiste-léniniste, internationaliste, du parti et a introduit le principe révisionniste du "<strong>communisme</strong><br />

national" dans le mouvement communiste mondial. Dès ce moment, tout parti communiste pouvait<br />

invoquer que l'ancien principe, selon lequel chaque parti communiste était responsable devant<br />

l'ensemble du mouvement communiste international, n'était plus en vigueur. Dès lors, toute critique<br />

d'un parti frère pouvait être repoussée au titre d'ingérence dans les affaires intérieures. Admettre ces<br />

principes, c'était porter un coup fatal à l'essence même du mouvement communiste et de la<br />

communauté des Etats socialistes, à l'internationalisme prolétarien. Lorsqu'on se demande pourquoi la<br />

collaboration des Etats socialistes ne fonctionnait pas au sein du Comecon, la première réponse doit<br />

être: parce qu'aucune collaboration socialiste internationale ne peut se développer sur base des<br />

principes de la déclaration soviéto-yougoslave de juin <strong>19</strong>55.<br />

D'autant plus que sous la direction de Khrouchtchev, non seulement le PCUS est passé sur les<br />

positions du révisionnisme de Tito, mais en plus, il a veillé avec Tito à ce que, dans d'autres partis<br />

communistes également, d'anciens dirigeants "staliniens" — c'est-à-dire marxistes-léninistes — soient<br />

démis de leur poste. A leur place, ils ont installé leurs semblables, des révisionnistes, des fidèles de<br />

Tito : Imre Nagy puis Kadar en Hongrie, Gomulka en Pologne. Et ce n'était encore que le début,<br />

comme Tito le dévoile dans un discours prononcé à Pula le <strong>19</strong> novembre <strong>19</strong>56 : "Avec les camarades<br />

polonais — Gomulka, donc — nous devrons lutter contre des tendances comme celles qui<br />

apparaissent dans différents partis des pays du bloc de l'Est et en Occident. Cette lutte sera longue et<br />

pénible. Il s'agit de voir si, dans les partis communistes, triomphera le nouvel esprit qui a trouvé son<br />

origine en Yougoslavie, et pour lequel beaucoup d'éléments ont été prévus dans les résolutions du<br />

20ème Congrès du PCUS. L'enjeu est de savoir si cette orientation l’emportera ou si c'est le stalinisme<br />

qui l’emportera." (11)<br />

Dans ce cadre, il faut aussi mentionner le fait que Khrouchtchev, lors de sa visite en Yougoslavie, a<br />

rendu un service inestimable à la diffusion de ce nouvel esprit dès son arrivée à l'aéroport. A peine<br />

sorti de l'appareil, il a salué Tito en ces termes : "Cher camarade Tito ! Nous regrettons vraiment ce<br />

qui s'est passé et nous mettons résolument de côté tout ce qui s'est accumulé pendant cette période.<br />

Nous avons étudié à fond le matériel sur lequel reposent les lourdes accusations et offenses qui ont<br />

alors été avancées contre les dirigeants yougoslaves. Les faits montrent que ce matériel a été fabriqué<br />

par les ennemis du peuple, les agents de l’impérialisme qui se sont introduits par la ruse dans les<br />

rangs de notre Parti." (12)<br />

C'était un nouveau mensonge grossier. Le fait que la Yougoslavie de Tito, en <strong>19</strong>53, ait rejoint le<br />

système d'alliances impérialiste n'était pas du tout une invention des agents de l'impérialisme. Elle<br />

avait conclu le pacte des Balkans avec les Etats de l'OTAN, la Turquie et la Grèce et avait reçu en<br />

guise de récompense des armes américaines pour équiper l'armée yougoslave.<br />

Et c'est Khrouchtchev lui-même qui, quelques années plus tard, s'est vu obligé de nier ses déclarations<br />

de <strong>19</strong>55 : "Le révisionnisme moderne est une sorte de cheval de Troie. Les révisionnistes tentent de<br />

dissoudre de l'intérieur les partis révolutionnaires, de saper leur unité et d'introduire la confusion et<br />

le désordre dans l'idéologie marxiste-léniniste. En <strong>19</strong>48, la Conférence du bureau d'information a<br />

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