19 - communisme-bolchevisme

Le XXème Congrès avait suscité, tant dans le parti que dans la population, une atmosphère qualifiée
longtemps et à juste titre de libéralisme petit-bourgeois, qui fut maintenant glorifiée comme expression
de pensées et de sentiments les meilleurs, non dogmatiques, pacifiques et porteurs d'avenir.
En dépit des pressions croissantes sur la direction du Parti, celui-ci s'en est tenu de façon conséquente
à sa ligne, ne se laissant pas détourner des tâches concrètes de la construction du socialisme par une
discussion sans fin sur les "erreurs".
Faiblesses
En 1961-1962, quand Khrouchtchev a rompu avec l'Albanie et la République Populaire de Chine, la
direction du SED et de la RDA n'ont pas pu échapper à l'obligation de prendre parti pour la direction
soviétique, contre les camarades albanais et chinois.
Et lorsque la lutte entre le PCUS et la Chine a atteint un sommet en 1963 sur la question de la ligne
générale d'un pays socialiste en politique extérieure (16), la RDA a publié la lettre du PCUS et celle du
PC chinois, offrant ainsi aux lecteurs la possibilité de se faire une opinion. La direction du parti s'est
abstenu dans ce cas de déclarer que la position soviétique était correcte et celle des Chinois erronée.
Suite à la campagne antichinoise, le SED a repris les "analyses" soviétiques sur les soi-disant causes
de la prétendue ligne antimarxiste du PC chinois. Plusieurs de ses théoriciens se firent alors remarquer
par leurs propres publications, dans le sillage des publications soviétiques. Mais les publications les
plus haineuses, les plus méchantes, en langue allemande étaient des importations soviétiques. La RDA
n'a pas participé à l'hystérie soviétique antichinoise, sa propagande antichinoise se limitant au strict
minimum que lui obligeait sa qualité de vassal soumis.
En résumé : la RDA était obligée de suivre les décisions fondamentalement révisionnistes de la
direction soviétique de l'époque Khrouchtchev. Sur ce point, les membres du SED et la population de
la RDA ont été contaminés par les déformations révisionnistes infligées au marxisme-léninisme et à
l'histoire des Etats socialistes.
Cette déviation du marxisme-léninisme a été présentée avec succès comme tout le contraire, c'est-àdire
une restauration et un développement du marxisme-léninisme. La conséquence en fut double.
D'une part, tant qu'il était encore temps de résister, la résistance à cet abandon de la véritable voie
marxiste-léniniste, a été entravée. D'autre part, cela empêche encore aujourd'hui la reconnaissance des
véritables causes de l'effondrement des Etats socialistes, car cet effondrement apparaît comme le
résultat de l'entêtement sur la voie marxiste-léniniste.
Il serait toutefois faux de qualifier le SED de parti révisionniste. Sous la direction de Walter Ulbricht
ce parti a fourni le maximum de résistance qu'il était possible de fournir à l'époque contre le
révisionnisme de la clique de Khrouchtchev. A un point tel que l'on a mis fin à ses activités en octobre
1964.
De plus, le SED a fourni d'importantes contributions à la connaissance théorique de la construction du
socialisme dans différents domaines, qui s'avéreront particulièrement précieuses lorsqu'il faudra
recommencer à l'avenir. Voici quelques exemples.
Premier exemple. On a déjà dit que les révisionnistes utilisaient la force du mouvement ouvrier et du
socialisme comme argument pour affaiblir la lutte de classe. Dans ce but, en Union Soviétique,
l'équipe Khrouchtchev a largement exagéré les succès de la construction socialiste et banalisé les
difficultés rencontrées. Exemple de promesse aventureuse : en 10 ans, l'Union Soviétique aurait le
niveau de vie le plus élevé au monde et en 20 ans, on aurait atteint le communisme. Molotov s'était
déjà insurgé contre cette ligne de promesses du communisme après une brève période. On lui a
reproché alors de s'être opposé à la thèse selon laquelle l'Union Soviétique se trouvait déjà sur la voie
50