19 - communisme-bolchevisme

Beaucoup d'entreprises rénovées restaient vieilles. Certaines machines ne pouvaient être remplacées
par des nouvelles. Celui qui y travaillait était un héros. Il a accompli plus que certains de ses collègues
à l'Ouest, qui oeuvraient avec du capital et avec l'aide du plan Marshall dans des lieux de travail plus
modernes.
Nous devions assumer la production de produits dont Bonn freinait ou refusait la livraison. C'est avec
peine, privations et des lourds efforts que nous rencontrions le sabotage du "commerce" normal entre
les deux états "à l'intérieur de l'Allemagne". Ne disait-on pas simultanément sur tous les canaux et
ondes que nous étions quand même "tous des Allemands" ? Est-ce que la phrase des "frères et soeurs"
n'était pas chantée jusqu'à devenir insupportable ? Ne discutait-on (et ne discute-t-on) pas de manière
accrue et hypocrite au sujet de problèmes et de difficultés qui ont essentiellement été créés (et qui sont
créés) à l'Ouest ?
"Combien coûte l'unification ?", se plaint-on de manière redondante à Bonn, dans les anciens Länder
et à Berlin Ouest. Est-ce que cette question au sujet des coûts qui sont contenus dans la satisfaction de
ce soi-disant plus cher désir des impérialistes d'une Allemagne homogène, est-ce que cette question
n'est pas lamentable, ne témoigne-t-elle pas de la pensée de commerçants et de marchandage ? Et nous
voyons comment on exerce une pression sur les prix — comme au marché immobilier et au marché
des drogues — , nous voyons comment on nie les valeurs et les prestations fournies.
Etablissons une autre facture. Depuis beaucoup de décennies, il existe un plan de compensation des
réparations connues par chaque politicien de Bonn. Dr. Arno Peters de Brème (située dans l'ancienne
RFA), historien reconnu au niveau international, a effectué les calculs pour savoir où on en est avec le
remboursement des paiements de réparation devant être exécutés par l'Allemagne entière.
Partant de la reconnaissance que l'Allemagne dans sa totalité a commencé la guerre, l'a perdue et a
capitulé, elle doit répondre des réparations des puissances victorieuses. Dans beaucoup de paragraphes
sobres, le professeur Peters, le savant de l'Allemagne de l'Ouest, répartit péniblement les paiements.
D'après l'Agence de Réparation Interalliée, I.A.R.A., les Allemands des zones d'occupation
américaines, britanniques et françaises ont payé 517 millions de dollars d'après le cours du dollar de
1938. A cela correspondent d'après la valeur de 1953 2.161.060.000 DM.
Le montant des réparations effectué dans la zone d'occupation de l'URSS (plus tard RDA) fut chiffré
par le Ministère des Affaires Internes de l'Allemagne (Ministerium für Innerdeutsche Beziehungen) à
60.400.000.000 de RM d'après la valeur de 1944. D'après la valeur de 1953, ceci correspond à un
montant de 99.138.888.889 DM. Donc, 2 milliards occidentaux contre 99 milliards orientaux.
Ceci signifie : les citoyens de la RDA ont presté 99.138.888.889 DM / 1953. Ou bien également ainsi :
la petite RDA a — moyennant une différence de 72.228.375.856 DM — payé des réparations à la
place de la RFA, et elle attend depuis le 31 décembre 1953, date de la clôture des réparations, le
remboursement de cette somme avancée à Bonn.
Mais d'après le professeur Peters, ceci n'est pas encore tout. Selon la Deutsche Bundesbank, après
indexation et après l'addition des intérêts, la dette de Bonn envers la RDA (aussi longtemps qu'elle
existait) s'élevait de 72.228.375.856 DM à la fin de l'année 1989 à une dette de 767.165.791.041 DM.
Le professeur Kurt Biedenkopf, ancien secrétaire général du CDU, actuel ministre-président de la Saxe
a reconnu cette dette en principe. 767 milliards : c'est déjà quelque chose ! Si Bonn payait aux
nouveaux Länder la dette de la RFA, les programmes d'"aide et d'investissements" ainsi que le fameux
"essor-est" seraient superflus. Avant tout, le bavardage au sujet de l'"économie épuisée" dans le
"socialisme ruiné" deviendrait inutile.
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