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19 - communisme-bolchevisme

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Une troisième justification au rejet de la lutte inconciliable contre l'impérialisme a été avancée par<br />

Khrouchtchev et poussée par Gorbatchev jusqu'au désarmement volontaire du socialisme. En<br />

perspective du danger d'une guerre nucléaire, la paix ne pourrait être maintenue contre l'impérialisme,<br />

mais seulement avec l'impérialisme.<br />

La prétendue "politique de la détente" pratiquée par Khrouchtchev avec cet argument était en pratique<br />

à l'opposé d'une politique marxiste-léniniste de lutte pour la paix. Une telle politique se fixe pour<br />

objectif d'empêcher les impérialistes de réaliser leurs agressions et leurs plans de guerre en mobilisant<br />

le plus largement possible les masses populaires.<br />

La politique de détente de Khrouchtchev et de Gorbatchev revenait au contraire à des entretiens<br />

secrets, à la prétendue "diplomatie au sommet". L'activité des masses populaires a été liquidée et ces<br />

masses ont été dégradées au rang de public attendant patiemment les résultats des négociations que les<br />

dirigeants menaient à propos du sort des peuples. Des "pas dans la voie de la détente" qui, par la suite,<br />

se sont trop souvent avérés être un complot contre la paix et le socialisme. A titre d'exemple, je<br />

voudrais prendre le cas de la crise de Cuba en <strong>19</strong>62. Prétendument par souci de la sécurité de l'Etat<br />

cubain socialiste, Khrouchtchev pousse Castro à accepter sur le sol cubain l'installation de missiles<br />

soviétiques. Les impérialistes américains profitent alors de cette occasion pour proférer des menaces<br />

de guerre si les missiles ne sont pas retirés. Non seulement Khrouchtchev se met d'accord avec<br />

Kennedy sur le retrait des missiles, mais en plus, ils s'accordent sur le fait que les Américains ont le<br />

droit de faire contrôler le retrait par une commission à Cuba, sans avoir préalablement demandé à<br />

Castro s'il était d'accord. Ici, Khrouchtchev n'a pas agi comme un communiste mais, en tant que chef<br />

d'une superpuissance, il a décidé du sort d'un pays tiers — allié, qui plus est — avec le chef d'une autre<br />

superpuissance. Et pour cette intervention chauviniste de grande puissance, il s'est encore fait féliciter<br />

comme sauveteur de la paix !<br />

Mais Khrouchtchev et Kennedy avaient compté sans leur hôte. Fidel Castro et les communistes<br />

cubains n'acceptèrent pas ce diktat des deux "sauveteurs de la paix", qualifié par beaucoup de sorte de<br />

traité de Munich. Fidel déclara que si les Américains voulaient contrôler le retrait des missiles à Cuba,<br />

ils pouvaient le faire, mais à la condition qu'une commission cubaine puisse contrôler si les Cubains en<br />

exil à Miami n'était pas en train de préparer une nouvelle intervention contre Cuba. C'est ainsi que<br />

sauta le complot des deux dirigeants contre Cuba.<br />

L'exemple-modèle du "sauvetage de la paix" dans la crise cubaine en <strong>19</strong>62 comporte tous les éléments<br />

essentiels qui caractérisent la politique de détente révisionniste. C'est la politique de la diplomatie<br />

secrète des dirigeants soviétiques avec les dirigeants de la puissance impérialiste dirigeante, derrière le<br />

dos des peuples. Cela conduit à des succès apparents dans le domaine de la détente, très vite suivis par<br />

de nouvelles situations de haute tension.<br />

La dernière justification de l'Union soviétique pour justifier l'abandon de la lutte de classe au profit de<br />

la réconciliation avec l'impérialisme est la thèse de Gorbatchev-Chevarnadze sur les "intérêts globaux<br />

de l'humanité", qui se situeraient au-delà des intérêts de classes. Ces problèmes globaux ne pourraient<br />

se résoudre qu'en commun, avec l'impérialisme.<br />

Mais Gorbatchev/Chevarnadze n'ont pas inventé cette thèse : elle est également reprise aux<br />

révisionnistes de titistes et figurait déjà dans diverses variantes de leur programme de Ljubljana. Ainsi,<br />

pour justifier la politique de "coexistence active", ils avançaient : "Ce développement conduit à une<br />

solidarité de fait du monde entier... La politique de la coexistence active ... rencontre les exigences<br />

actuelles de l’économie mondiale dans son ensemble". (p.99) Plus loin : "La Yougoslavie est une<br />

composante de la communauté européenne et mondiale et, en tant que pays socialiste, elle est une<br />

composante du monde socialiste, c'est-à-dire des forces socialistes-progressistes de l'humanité<br />

contemporaine". (P-104)<br />

L'impérialisme comme modèle ?<br />

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