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19 - communisme-bolchevisme

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ne concernait pas une question secondaire mais bien la question centrale du rôle du parti communiste.<br />

Ce que proposait Tito, c'était, ni plus ni moins, la résorption du parti communiste dans une<br />

"organisation populaire collective", générale et nationale. Ce concept n'était pas un contre-concept par<br />

rapport à une conception "stalinienne" du parti communiste, mais était en contradiction fondamentale<br />

avec la conception du parti chez Marx, Engels et Lénine. Il fallait y réagir. Dans cette question comme<br />

dans d'autres, la réaction est venue dans la résolution du Bureau d'information des Partis Communistes<br />

de juin <strong>19</strong>48. Cette résolution était, dans un certain sens, une vaccination indispensable — administrée<br />

non seulement par Staline mais par tous les partis signataires — de l'ensemble du mouvement<br />

communiste contre le révisionnisme diffusé activement par le parti de Tito.<br />

Troisièmement, après les énormes efforts et sacrifices consentis pendant les années de guerre, le<br />

peuple soviétique aspirait — de manière très compréhensible — à récolter enfin les fruits des longues<br />

privations et de la victoire. Ceci créait une situation favorable pour les démagogues de la trempe de<br />

Khrouchtchev qui pouvaient acquérir une base populaire en promettant une amélioration rapide et un<br />

allégement des conditions de vie comme résultat d'une "nouvelle orientation", le déplacement du<br />

centre de gravité de la planification économique vers l'industrie de biens de consommation, etc..<br />

Quatrièmement, après la fin de la guerre, en raison de l'ouverture, des centaines de milliers de<br />

soviétiques sont entrés en contact pour la première fois avec les conditions de vie, la vie quotidienne<br />

ordinaire, dans les pays capitalistes, en particulier en Allemagne. Pour la première fois, ils se sont<br />

rendus compte du grand fossé qui séparait leur pays des pays capitalistes occidentaux, en matière de<br />

confort et de technique quotidienne. Un fossé qui apparaissait même dans le désert de ruines qu'étaient<br />

les villes allemandes à cette époque. Jusqu'alors, les citoyens soviétiques avaient toujours comparé<br />

leur niveau de vie à celui de leurs parents avant la révolution et avaient ainsi acquis la certitude de la<br />

supériorité du socialisme. Après la guerre, le critère de référence est devenu la vie dans l'Occident<br />

capitaliste (ou dans les pays qui avaient été capitalistes jusqu'en <strong>19</strong>45). Et les Soviétiques ont bien dû<br />

constater, à leur grande amertume, qu'eux-mêmes, les vainqueurs, vivaient plus mal que les Allemands<br />

vaincus. Ce qui a créé les conditions propices au succès de slogans qui ont propagé l'affaiblissement<br />

de la confrontation avec le capitalisme et le rapprochement des systèmes.<br />

Cinquièmement, au fil du temps, il est apparu que précisément les intellectuels, surtout les créatifs en<br />

matière culturelle, étaient particulièrement sensibles au "mode de vie occidental". Ils en sont devenus<br />

les propagandistes, alors que leur tâche dans la société socialiste était précisément de préserver et de<br />

développer la culture et l'idéologie socialiste face à l'influence du mode de pensée et de vie bourgeois.<br />

Ce n'était pas tant ceux qui avaient trouvé leur voie vers le mouvement ouvrier dans des conditions<br />

capitalistes mais surtout ceux qui étaient nés et qui avaient grandi après la victoire de la révolution qui<br />

étaient les plus réceptifs aux slogans de la liberté de la personnalité de l'artiste, de leur droit à<br />

"épanouissement personnel" comme individu unique. Quelques-uns d'entre eux ont alors exigé de la<br />

société socialiste en développement une liberté individuelle que seul peut garantir le socialisme<br />

épanoui, qui ne doit plus lutter pour sa sauvegarde. Ils ressentaient en fait l'exigence de mettre leurs<br />

capacités au service de la société comme une atteinte inacceptable à leur liberté. C'est ainsi qu'ils ont<br />

constitué une proie facile pour les chasseurs de tête révisionnistes en quête de personnalités en vue<br />

dont ils pouvaient utiliser le nom dans le cadre de leurs attaques contre le parti communiste et le<br />

prétendu "stalinisme". Après la mort de Staline, la lutte contre les influences bourgeoises en Union<br />

soviétique s'est progressivement estompée pour finalement s'arrêter ou se poursuivre d'une manière<br />

purement formelle. Parallèlement, les portes se sont ouvertes de plus en plus largement à la<br />

propagation du mode de vie occidental.<br />

Le XXème Congrès du PCUS<br />

Le Vingtième Congrès du Parti a constitué une rupture décisive dans l'histoire de l'Union soviétique,<br />

mais aussi de tout le mouvement communiste international. Il a consommé la rupture avec le léninisme<br />

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