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LOI DE 1973 - Etienne Chouard - Free

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équilibre mal ses comptes – la Corse est pas très bien gérée... Personne n’a jamais entendu<br />

dire, à la Banque de France, « j’en ai assez de la Corse, je ne reconnais plus la Corse, et je<br />

l’envoie se faire financer sur les marchés étrangers ». On n’a jamais dit ça. Alors le Franc est<br />

là, la Corse peut faire ce qu’elle veut au fond – ou la Bretagne – enfin, le Trésor garanti. Une<br />

vraie monnaie, c’est ça. Et quand on a créé l’Euro, on n’a pas donné au gérant de l’Euro, le<br />

vrai pouvoir de faire ça. Il fallait le faire pour la Grèce parce que sinon on ne pas croire en une<br />

monnaie. Voilà ce qui s’est passé avec l’Euro. Il fallait donc donner à la Grèce. Parce que la<br />

Grèce… tout cela est un peu idiot : la Grèce c’est tout petit, la Grèce c’est 1,5% du Produit brut<br />

européen. Un bon coup de bataille contre la spéculation avec des munitions mises par la<br />

banque centrale : on gagne. Mais la Banque centrale n’a pas le droit d’émettre. C’est ça, la<br />

crise.<br />

Michel FIELD : C’est en train de changer, ça…<br />

Michel ROCARD : C’est pas une crise grecque, c’est une crise institutionnelle.<br />

Michel FIELD : C’est en train de changer, les nouvelles missions de la BCE, finalement dans ce<br />

bras de fer l’Allemagne recule un peu.<br />

Michel ROCARD : Alors je n’ai pas lu tout à fait le détail, je ne suis pas un spécialiste pointu de<br />

ce genre de chose, et c’est en train de changer un peu et je me demande si c’est en train de<br />

changer suffisamment. Il m’est venu sous la lecture que l’accord interbancaire – l’Union<br />

bancaire qui est en train de se faire garde encore quelques insécurités, quelques imperfections.<br />

Je n’en sais rien, encore une fois, je ne suis pas spécialiste. Mais ce qui sûr, c’est qu’en plus,<br />

pour que l’Euro bénéficie d’une totale solidarité opposable à tout spéculateur, et qui tombe<br />

quel que soit le pays en difficulté derrière – la Grèce, l’Espagne, l’Italie ou la France, ou même<br />

la Grande-Bretagne d’ailleurs, qui incidemment, il faut bien le rappeler est quand même bien<br />

plus endettée que nous, ça pourrait lui arriver à elle aussi – Que n’importe quel spéculateur<br />

sache que l’Euro, ça tiendra. Derrière cette volonté bancaire il fallait bien entendu la garantie<br />

d’une intention politique.<br />

Cette intention politique, c’est « on fait l’Europe pour des raisons bien plus générales, bien plus<br />

géopolitiques, c’est pour l’avenir, et c’est pour se trouver grand dans le monde des géants,<br />

quand l’Asie commandera le monde, dans 30 ans d’ici. » L’Asie, elle va pas identifier sur une<br />

carte le Portugal ou le Luxembourg sur une carte du monde, ni même peut-être la France. Un<br />

demi-milliard d’Européens, toujours les plus riches du monde avant les Chinois : là on peut<br />

exister. Voilà pourquoi on a besoin d’une Europe qu’on a jamais réussi à faire. Or voilà qu’on<br />

vient de prendre une semaine – enfin quelques mois de retard. Madame MERKEL et Monsieur<br />

HOLLAN<strong>DE</strong> ont jugé qu’on allait peut-être un peu vite et qu’il était imprudent électoralement<br />

d’en proposer trop. Je regrette cette décision. Il faut bien qu’on dise aux gens qu’y’a pas de<br />

politique sans risque. Une politique sans risques, ça n’existe pas. Il y a des risques partout.<br />

Celui-là on a besoin de le prendre, parce qu’on a besoin d’être renforcés.<br />

Nous avons cassé l’enthousiasme et la foi dans l’Europe, au nom de laquelle on appelait à la<br />

solidarité financière absolue. Dangereux, ça. Alors je suis pas si sûr que ça qu’on soit<br />

débarrassés de cette crise de la dette souveraine en Europe. Et je vais donner son vrai nom, à<br />

cette crise de la dette souveraine en Europe : c’est un surcroit de dette publique créé par<br />

nous, pour des raisons institutionnelles, à cause de la façon dont a été traitée la dette<br />

précédente, dans le capharnaüm extrêmement dangereux d’une finance privée devenue folle.<br />

Écoutez bien : il y a dans le monde aujourd’hui une liquidité mondiale créée par les banques –<br />

elle a doublé depuis 5 ou 6 ans – qui est à 800 T. Il faut que nos auditeurs apprennent les<br />

nouvelles unités monétaires. Quand on va faire de la montagne, il faut apprendre les altitudes,<br />

l’unité est le mètre d’altitude, il faut comparer avec le Mont Blanc etc. Partout il faut apprendre<br />

les unités, il nous est émergé une nouvelle unité : le T, pour trillion. Un T, c’est 1.000 milliards<br />

dollars. Nous avons donc 800.000 milliards de dollars en ballade dans le monde, dont les<br />

milliers de transactions quotidiennes concernent de l’exportation ou de l’importation de biens<br />

et de services pour 2%. Concernent la vraie économie pour 2%. Et pour 98% joue sur des<br />

marchés spéculatifs et ça peut exploser tous les jours parce que la contrepartie de cette<br />

monnaie n’est pas en sécurité : c’est un endettement extrême.<br />

Loi de <strong>1973</strong> : les aveux de Rocard + controverse janvier 2013 10/359

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