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LOI DE 1973 - Etienne Chouard - Free

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partis vers les marchés financiers, pendant que du côté des salaires, on a fait des<br />

précaires et des chômeurs. Ceux-là consomment pas, et on vend plus d’acier à ceuxlà<br />

parce qu’on vend moins de voitures. C’est ça, la crise.<br />

Alors, sauver une entreprise, isolée, on peut peut-être le faire si ses perspectives sont bonnes.<br />

Je ne connais pas assez bien le marché pour savoir si elle est plus en crise que les autres, ou si<br />

ses fournisseurs, ses clients, les contrats d’exportation qu’on peut avoir vers l’Allemagne (qui<br />

continue à importer) suffit… je n’en sais rien. Ça, c’est une responsabilité gouvernementale.<br />

Ayrault est un homme sage. Il a été un peu rapide à condamner l’idée de la nationalisation<br />

temporaire, la nécessité c’était qu’ils se mettent d’accord, qu’ils prennent du temps et qu’ils<br />

calculent juste. Je parle, qu’ils calculent juste dans la tête.<br />

Eh bien ce qu’il faut c’est qu’il faut, Europe entière, que nous mettions fin à cette situation<br />

dans laquelle 30% - 30%, vous entendez ce pourcentage démentiel ? – 30% de la population<br />

de tous les pays développés est soit au chômage, soit précaire, soit pauvre. Et tous ceux-là<br />

consomment pas. Et on se demande pourquoi il y a plus de croissance. C’est ça, la règle. C’est<br />

un mécanisme lent qui ne peut pas aller très vite.<br />

Michel FIELD : A l’issue de la crise de Florange, on a vu la position d’Arnaud MONTEBOURG le<br />

faisait être plus populaire finalement et gagner des points dans les sondages d’opinion. Peu<br />

importe, mais ça veut dire aussi que des politiques qui affirment une volonté politique de faire<br />

quelque chose – peu importe le jugement qu’on porte – sont plébiscités par l’opinion. Et je<br />

repense à la phrase de Lionel JOSPIN « L’Etat ne peut pas tout ». Qu’est-ce que peut<br />

aujourd’hui le politique devant cette crise-là ? A part dire la vérité, comme vous vous efforcez<br />

de le faire.<br />

Michel ROCARD : Lionel Jospin l’avait dit, c’est évident que « L’Etat ne peut pas tout ».<br />

Deuxièmement, tout individu, Ministre, membre d’un collège, qui gouverne, président, qui<br />

espère pouvoir prendre au jour le jour sur tout problème, des mesure populaires se met le<br />

doigt dans l’œil jusqu’au coude. C’est impossible. Quand on est en situation de crise, on passe<br />

son temps à avoir des décisions extrêmement dures à prendre. La référence aux sondages est<br />

une folie. Les sondages deviendront bons, si le résultat est bon après. Mais pour que le<br />

résultat soit bon, il faut probablement faire de la chirurgie. Quand vous passez à l’hôst… à<br />

l’hôpital, votre problème n’est pas la popularité du chirurgien, y compris auprès de vousmême,<br />

c’est qu’il soit bon. Et souvent, ça fait mal. Voilà la situation où nous en sommes. Moi,<br />

ce que j’aime chez MONTEBOURG, c’est un certain courage et un certain culot. Mais je n’aime<br />

l’action de franc-tireur : un gouvernement est nécessairement un collège.<br />

Olivier DUHAMEL : Donc votre appréciation est quand même très nuancée sur MONTEBOURG.<br />

Mais, un fonctionnement démocratique dans un gouvernement : quelle liberté ça donne à<br />

chacun de s’exprimer avant que la décision collective ait été prise, ou est-ce qu’il faut la<br />

boucler et se contenter de gérer son secteur ?<br />

Michel ROCARD : Il faut… c’est très compliqué de gouverner… Il faut la boucler. Un<br />

gouvernement n’est efficace que s’il n’y a qu’une seule décision, et elle a naturellement<br />

plusieurs contributeurs. Il faut savoir se mettre d’accord. Il y a même un problème d’humilité à<br />

cet égard. Il faut bien le dire. Malheureusement, je suis obligé de le dire comme ça. Mais la<br />

liberté du commentaire une fois la décision prise, est bien évidemment totale. Il y a des<br />

éclairages différents.<br />

Michel FIELD : Il souffre un peu de manque de cohésion, ce gouvernement ?<br />

Michel ROCARD : Je ne suis pas sûr qu’il souffre d’un manque de cohésion, parce que je ne<br />

vois pas de désaccord là-dedans. Il souffre d’un manque d’habitude de la préparation<br />

collective. Tout ça est compliqué, et tout ça suppose qu’on s’informe toujours sur le moyen et<br />

le long terme.<br />

Olivier DUHAMEL : Et qui est en charge de faire vivre un collectif, de donner corps à ce collectif<br />

? Le Président ou le Premier ministre ?<br />

Michel ROCARD : Le Premier ministre. Très résolument. Il est chef de la majorité parlementaire<br />

Loi de <strong>1973</strong> : les aveux de Rocard + controverse janvier 2013 12/359

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