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Y-mail 35 FR - mars 2021

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DOCTOR IN THE HOUSE Une

DOCTOR IN THE HOUSE Une maman désespérée vient nous voir parce que la transition de l’allaitement maternel à l’alimentation solide se passe mal. Son enfant, âgé d’à peine neuf mois, vomit constamment. Une réaction allergique? Y a-t-il un médecin dans l’assistance? Docteure Tine Van Ackere : « La recherche pouvait commencer. La pomme de terre était en tête de notre liste de suspects. » Avoir la patate… ou pas? « La mère est très impressionnée », explique le docteure Tine Van Ackere. « Après avoir vomi, son fils est apathique et pâle. Fait curieux : le début des vomissements coïncide avec le passage à l’alimentation solide. La réaction ne se produit pas juste après avoir mangé, mais plus de deux heures après. » LES SUSPECTS « Le lien avec les aliments solides est rapidement établi. Avec la mère, nous essayons d’éliminer les « suspects habituels » en retirant de façon contrôlée ces aliments du régime de l’enfant. La pomme de terre semble être un suspect sérieux. Quand on ne met pas de pomme de terre dans son repas, l’enfant ne vomit pas. Pourtant, nous ne trouvons aucune allergie à la pomme de terre à médiation IgE. En d’autres termes, le test cutané et l’IgE spécifique de la pomme de terre dans le sang sont tous deux nor maux. L’enfant ne souf fre ni d’urticaire, ni de gonflement du visage ou de difficultés respiratoires, symptômes fréquents en cas d’allergie à médiation IgE. » SYNDROME RARE « L’anamnèse typique et l’absence d’IgE nous ont mis sur la voie du SEIPA ou syndrome d’entérocolite induit par les protéines alimentaires, une allergie alimentaire rare qui se présente généralement chez l’enfant en bas âge. Le SEIPA peut être causé par le lait de vache, le soja, le blé, le riz, le poisson ou la pomme de terre. Le SEIPA n’est pas sans danger. Il peut entraîner un choc hypovolémique nécessitant des bolus liquidiens agressifs. Mais sinon le remède est simple : bannir la pomme de terre… Mieux encore, le pronostic est bon puisque le SEIPA disparaît généralement avec l’âge. Cela a d’ailleurs été le cas pour cet enfant. À l’âge de quatre ans, il a été soumis à un test de provocation à la pomme de terre et n’a présenté aucune réaction. L’enfant a donc pu continuer à grandir pour devenir, en bon Belge, un grand amateur de frites. » 16

Sur une fausse piste Le SEIPA est à ne pas confondre avec les maladies allergiques à médiation IgE. Pourtant, beaucoup d’enfants atteints de SEIPA présentent une IgE spécifique à d’autres aliments. Cela peut mettre le diagnostic sur une fausse piste. Il est important d’examiner ces sensibilisations de manière critique et de poursuivre plus avant le diagnostic au moyen de tests de provocation orale, comme dans la procédure suivie pour notre patient. Cela permet d’éviter des régimes d’exclusion pénibles qui compromettent l’état nutritionnel général de l’enfant. Encore un avertissement : les tests de provocation orale pour le SEIPA font partie des possibilités, mais ils ne sont pas toujours sans risque. Ils doivent toujours être effectués en milieu hospitalier, où une réanimation rapide par bolus liquidien est possible. Centre de l’Allergie Pas moins de huit services collaborent au sein du Centre de l’Allergie de l’hôpital Jan Yperman. Docteure Lien Calus: « Pouvoir faire appel à l’expertise de plus de vingt spécialistes n’est pas un luxe. Une allergie est une affection complexe. C’est pourquoi toutes ces portes donnent accès au même Centre de l’Allergie. » ORL 057 35 74 50 Maladies pulmonaires 057 35 71 90 Pédiatrie 057 35 75 00 Maladies gastrointestinales et hépatiques 057 35 73 10 057 35 72 20 Dermatologie 057 35 72 50 Maladies oculaires 057 35 74 70 057 35 74 80 Urgences 057 35 60 00 112 Anesthésie 057 35 61 21 Docteure Lien Calus 17

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