Views
1 year ago

Y-mail 43 - février 2023

  • Text
  • Docteur
  • Yperman
  • Hospitalier
  • Soins
  • Chirurgie
  • Docteure
  • Chez
  • Westhoek
  • Cathlab
  • Faire

DOCTOR IN THE HOUSE Une

DOCTOR IN THE HOUSE Une banale infection de la gorge qui devient une maladie mortelle chez une patiente de 54 ans en bonne santé. Abcès atypique Docteur Dries Louage: « Un abcès du cou qui descend jusqu’au coeur, c’est très rare chez un patient sain. » La femme se présente chez son généraliste pour un mal de gorge. Les antibiotiques sont sans effet, l’examen clinique montre un abcès autour des amygdales. Le médecin généraliste envoie la patiente au centre hospitalier Jan Yperman. « Nous décidons de lui enlever les amygdales afin de pouvoir drainer l’abcès », explique le docteur Dries Louage (maladies ORL). « Après l’amygdalectomie, la situation se dégrade. La patiente souffre de plus en plus et les paramètres inflammatoires dans son sang sont mauvais. » Un examen supplémentaire d’imagerie médicale montre que la femme développe un abcès profond au niveau du cou, qui descend vers le médiastin. Docteur Louage : « Cela peut être mortel. Une nouvelle opération est nécessaire. Cette fois, nous n’opérons pas en passant par la bouche, mais en pratiquant par une grande incision dans le cou. Au cours de l’intervention, nous ouvrons le fascia du cou pour inhiber les agents pathogènes et nous plaçons les lamelles. » Cette opération qui aura duré plusieurs heures semble fonctionner. Les premiers jours qui suivent l’intervention, la femme va mieux. « Mais ses valeurs sanguines recommencent ensuite à se dégrader. Un nouvel examen par imagerie médicale révèle la présence d’abcès résiduels. » RÉACTION IMMÉDIATE S’ensuit une troisième opération pour percer les abcès et rincer l’ensemble du cou. Docteur Louage : « La troisième fois est la bonne : la patiente se rétablit après 2,5 semaines d’hospitalisation. Elle n’en garde qu’une cicatrice au cou. Comme la plaie était infectée et que nous avons dû opérer plusieurs fois, ce n’est pas la plus jolie des cicatrices. À terme, on pourra peut-être y faire quelque chose, mais il est encore trop tôt pour cela. » Dans un cas comme celui-là, il est crucial de réagir immédiatement, explique le docteur Louage. « Selon les anciens ouvrages de médecine, un abcès profond du cou peut descendre par le fascia jusqu’au cœur, avec des conséquences potentiellement fatales. Cette pathologie existait surtout avant l’apparition des antibiotiques. Il est rarissime de la rencontrer chez un patient sain, homme ou femme, qui reçoit le traitement adapté. » Secrétariat oto-rhino-laryngologie 057 35 74 50 14

Le germe du problème On ignore pour quelle raison la patiente a développé de tels abcès. « Nous n’avons pas pu identifier l’agent pathogène responsable parce que la patiente prenait déjà des antibiotiques au moment de son admission au centre hospitalier Jan Yperman. Mais une chose est sûre : ce sont les propriétés biochimiques du germe qui ont provoqué la pathologie. Il s’agissait d’un germe pyogène, une bactérie qui déclenche une réaction intense du système immunitaire, avec un risque de formation d’abcès. Une situation dangereuse, qui s’avère mortelle dans 20 à 30 % des cas. Fort heureusement, il ne nous arrive pas chaque année d’être confrontés à un abcès périamygdalien qui se propage au médiastin. » Abcès dans la zone de danger Outre le médecin généraliste vigilant, les anesthésistes, infectiologues et radiologues ont également apporté leur expertise pour soigner cette patiente. Docteure Julie Desimpel (imagerie médicale) : « Sur le scanner, on a vu au niveau du cou une importante collecte de pus qui se situait déjà dans la zone de danger. Il s’agit d’un compartiment profond situé derrière l’espace rétropharyngé et qui n’est visible à l’imagerie médicale qu’en présence de liquide ou d’un abcès. De là, un abcès peut progresser vers le médiastin et avoir une issue potentiellement fatale. » Un traitement conservateur par médication n’était plus une option. Il fallait opérer, et vite. Docteure Desimpel : « Notre scanner a aussi permis au médecin ORL de sélectionner le meilleur endroit où opérer étant donné la profondeur de l’abcès et sa taille. » Docteure Julie Desimpel 15

Voor de Nederlandse versie, klik hier