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volumen xii. - Archive ouverte UNIGE

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65 1545 APRIL. 66<br />

(Il existe de cette pièce deux copies à la bible de Genève<br />

Cod. 107 fol. 1 et fol. 4. La seconde est pins récente et moins<br />

bonne. Nous ne l'avons pas trouvée ailleurs. Elle a été imprimée<br />

par Orottet, Chronique N. 16, par Henry T. II.<br />

p. 112, et dans les Lettres françaises de M. Bonnet T. I.<br />

p. 111. — Théod. de Bèze l'a publiée en latin Ed. Gen. p. 53,<br />

Laus. p. 132, Han. p. 148, Chouet p. 69, Amst. p. 32. C'est<br />

sur cette traduction qu'est faite celle en français de l'édition<br />

de Cologne p. 72. La traduction anglaise I. 429 est faite sur<br />

l'original.)<br />

Madame, ') iay receu lettres dun homme de ceste<br />

ville, eseriptes comme il diet de vostre commandement,<br />

par lesquelles ientendz questes fort mal<br />

contente de moy a cause dun certain livre par moy<br />

compose, lequel iay intitule contre les libertins.<br />

Il me faict mal de vous avoir contristee, sinon que<br />

ce fust pour vostre salut, car telle tristesse, comme<br />

diet saint Paul, est si bonne quil ne sen fault point<br />

repentir den avoir este cause. Mais ie ne scay<br />

pas, Madame, comment ce livre vous a peu tant<br />

animer. 2 ) Lhoinme qui ma rescript mallegue la<br />

raison que cest dautant quil est compose contre<br />

vous et vos serviteurs. s ) Quant est de vous, mon<br />

intention na pas este dattoucher vostre honneur,<br />

ne diminuer la reverence que tous fidelles vous<br />

doyvent porter. le dy oultre celle que nous vous<br />

devons tous, pour la maieste royale en laquelle<br />

nostre seigneur vous a exaltée, pour la maison<br />

dont vous estes descendue, et pour toute l'excellence<br />

qui est en vous, quant au monde. Car ceulx qui<br />

me cognoissent, scavent bien que ie ne suis pas<br />

tant barbare ne inhumain, que de mespriser ne<br />

tascher de mettre en mespiïs les principaultez, la<br />

noblesse terrienne, et ce qui appartient a la police<br />

humaine. Davantage, ie cognois les dons que<br />

nostre seigneur a mys en vous, et comment il s'est<br />

servy de vous, et vous a employe pour l'advancement<br />

de son regne, lesquelles choses me donnent<br />

assez doccasion de vous honnorer, et avoir vostre<br />

honneur en recommandation. Aussi, Madame, ie<br />

vous prye de ne vous laisser point persuader par<br />

ceulx qui en vous enflambant contre moy ne cherchent<br />

ne vostre proffict, ne mon dommage, mais<br />

plus tost de vous aliener de la bonne affection que<br />

634. 1) Voir les lettres N. 125 et 226. Au sujet des circonstances<br />

qui ont provoqué la présente, voici ce que dit<br />

l'Hist. ecclés. 1. p. 22 : La Royne de Navarre .... se plongeoit<br />

aux idolatries comme les autres: non pas qu'elle approuvast<br />

telles superstitions en son coeur, mais d'autant que Euffi<br />

{Roussel) et autres semblables luy persuadoyent que c'estoyent<br />

choses indifferentes. Dont l'issue fut telle que finalement<br />

l'esprit d'erreur l'aveugla, aiant fourré en sa maison deux malheureux<br />

libertins, l'un nommé Quintin et l'autre Pocques, les<br />

blasphemes et erreurs desquels avec une ample refutation se<br />

trouvent os Oeuvres de Calvin. {Opp. VIL, prolegg. p. 23.)<br />

2) displicuerit.<br />

3) les deux signalés note 1.<br />

Calvini opera. Vol. XII.<br />

vous portez a Leglise de dieu, et vous oster le<br />

courage de servir a nostre seigneur Iesus, et a ses<br />

membres, comme vous avez faict iusques a ceste<br />

heure. Quant a voz serviteurs ie croy 4 ) que vous<br />

nestimez pas vostre maisou plus précieuse que celle<br />

de nostre seigneur Iesus, de laquelle un membre<br />

est nomme diable, voyre un serviteur qui estoit<br />

assis a la table de son maistre, et constitue en cest<br />

estât tant honnorable destre ambassadeur du filz<br />

de dieu. Combien que ie nay pas este si inconsidéré<br />

5 ) que de nommer vostre maison, mais dissimulant<br />

que ceulx dont iavoye a parler vous abouchassent<br />

en rien, ay parle en vérité, et comme devant<br />

dieu. Il reste de regarder si iay prins plaisir<br />

a les diffamer, ou si iay este contrainct, par grande<br />

et iuste raison, voyre par nécessite, a les taxer 6 )<br />

ainsi. Or, Madame, si vous estes bien advertye de<br />

tout, iestime bien tant de vous que nonseullement<br />

vous excuserez ce que ien ay faict, mais estimerez<br />

ma simplicité digne de louenge.<br />

le voy 7 ) une secte la plus pernitieuse et execrable<br />

qui fust oncq au monde. le voy quelle nuyst<br />

beaucoup, et est un feu allume pour destruire et<br />

gaster tout, ou comme une contagion pour infectioner<br />

toute la terre, si Ion ny remédie. Puis que nostre<br />

seigneur ma appelle a cest office, ma conscience<br />

me contrainct dy résister tant quil mest possible.<br />

Il y a plus, quavec grandes obtestations et vehementes,<br />

ie suis sollicite des pauvres fidelles qui en<br />

veoient 8 ) le pays bas deLempereur tout corrompu,<br />

que bion tost et sans plus dylayer ie mette la main<br />

a loeuvre. Neantmoins encore après telles requestes,<br />

ay ie diffère un an entier, pour veoir si le mal se<br />

pourroyt assopir par silence. Si on mallegue que<br />

ie pouvois bien escryre contre la meschante doctrine,<br />

laissant les personnes la, iay mon excuse plus que<br />

raisonnable. Cest que scachant quelle ruyne a<br />

faict niessgr. Antoyne Pocque 9 ) au .pais d'Artois<br />

et de Heinault, selon la relation des frères qui sont<br />

expressément icy venuz pour cela, layant ouy mesme<br />

icy, scachant que Quintin ne pretend a autre fin<br />

que dattirer les pauvreB simples âmes a ceste secte<br />

plus que brutalle, et non point par rapport daultruy<br />

tant que pour lavoir ouy de mes oreilles, entandant<br />

quilz sont tousiours après pour renverser<br />

la saine I0 ) doctrine, tirer les pauvres âmes en per-<br />

4) pense S'- H.<br />

5) praeceps.<br />

6) acceperim.<br />

7) Sic de illa secta audio et sentio ut nihil perniciosius<br />

audiri possit.<br />

8) enverront. B>- H. querantnr. Comp, la lettre de<br />

Poullain N. 550.<br />

9) Pocquet H. B 1 - Angl. Be. Sur Pocque et Quintin<br />

v. ,0pp. VIL 159 suiv.<br />

10) saincte Bt. H. Angl.<br />

5

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