Birsfelden/Beider Basel fing Equipe Valais noch ab - Schweizer ...

Le championnat de France par
équipes, baptisé dans sa plus
haute catégorie «Top 16», est un
des trois plus forts championnats
par équipes au monde, avec
la Bundesliga et le championnat
russe par équipes. Par rapport à
ses concurrents, il se démarque
notamment par sa formule originale.
Seize équipe sont réparties en
deux groupes de huit et jouent à
chaque fois un rondes complètes.
Les quatre premières de chaque
groupe se qualifient pour la
«poule haute» où elles gardent les
points déjà accumulés et affrontent
les quatre premières équipes
de l’autre groupe, tandis que les
quatre dernières équipes de chaque
groupe se rencontrent selon
la même formule en «poule basse».
Grosso modo, il s’agit d’une
variante de notre célèbre «barre»
de LNA de football pendant des
années ou de hockey maintenant.
La logique est donc ainsi faite
que les équipes se livrent corps et
âme pour éviter la poule basse,
car des huit équipes jouant cette
compétition-couperet quatre descendent
en division inférieure.
Par la passé, lorsque le nombre
d’étrangers communautaires était
illimité, la poule basse était ainsi
parfois presque plus forte que la
poule haute, car les équipes voulaient
à tout prix se maintenir.
Aujourd’hui, le nombre d’étrangers
est limité à trois sur huit. Un
des échiquiers doit par ailleurs
être féminin, ce qui apporte un
peu de fraîcheur dans les rencontres.
La compétition est ainsi un
peu plus homogène, et tout laisse
à penser que les équipes ne changeront
pas beaucoup entre les
deux phases de jeu.
Nous sommes trois Suisses à
être engagés dans cette compétition:
Yannick Pelletier, Claude
Landenbergue et moi-même.
Yannick joue depuis des années
Analyses
Trois petits Suisses chez les Gaulois
en France et est devenu l’année
passée champion avec Clichy,
son club de la banlieue parisienne.
Pour ma part, j’ai participé
à la montée en Top 16 de Bois-
Colombes, équipe jeune et sympathique
de la région parisienne
qui m’offre l’occasion de quelques
voyages dans l’année dans
la cité-lumière. Claude nous a rejoint
cette saison, dans l’idée de
se frotter à certains cracks mondiaux.
En effet, Anand, Carlsen
ou Aronian sont annoncés dans
les listes des équipes, sans compter
les Shirov, Jakovenko ou Nakamura
qui sont aussi des «stars»
assez inaccessibles par ailleurs.
Yannick Pelletier, à la fois montpelliérain
et clichois
Le premier week-end nous a vus
nous rencontrer pendant trois
jours à Clichy, alors que le second
durait quatre jours et était
organisé à Montpellier, où habite
désormais notre numéro un helvétique.
Avec 60 000 étudiants,
un grand centre piéton et le soleil
à l’année, cette ville de l’Hérault
bénéficie d’une qualité de vie exceptionnelle.
Les conditions étaient donc a
priori excellentes, à ceci près que
nos voisins ont toujours une vision
très personnelle de l’organi-
sation. Je passe sur les convocations
tardives, les hôtels réservés
à la dernière minute ou les primes
de matches payées à l’année avec
un an de retard – c’est du folklore
décentralisé et coutumier chez
nos amis gaulois.
Ce qui était beaucoup plus piquant
cette fois, c’était l’horaire
des rondes. Nous commencions
le jeudi à 16h, puis nous jouions
le vendredi à 15h, le samedi à
14h et finalement le dimanche à
10h! C’est extraordinaire d’absurdité!
Certes, n’importe quel
Suisse moyen se serait demandé
pourquoi ne pas organiser les
trois premières rondes à 16h ou
15h, décidant finalement de jouer
à 15h30, avec la dernière ronde
à 10h, mais c’est vrai que c’est
beaucoup moins amusant! Renseignement
pris auprès de l’arbitre,
la motivation était de pouvoir
«pomper» la connexion internet
qui était gratuite pendant les heures
de bureau et qui coûtait cher
sinon…
Plus sérieusement, Yannick a joué
solide sur les sept premières parties,
ce qui était sa consigne, en
gagnant contre les trois amateurs
qu’il a eus à affronter et en annulant
contre les quatre GM qui lui
furent proposés. Voici une partie
amusante contre Bartel.
Mateusz Bartel (Pol) –
Yannick Pelletier (Sui)
Défense nimzoindienne (E13).
1. d4 Hf6 2. c4 e6 3. Hc3 Ib4
4. Hf3 b6 5. Ig5 h6 6. Ih4
Ib7 7. Hd2 c5 8. d5 Ke7 9.
Ixf6 Kxf6 10. Kb3 Ixc3 11.
bxc3 0-0 12. e4. Jusque là, que
des coups raisonnables. Les Noirs
ont réussi à échanger deux pièces
mineures et vont tenter de terminer
leur développement alors que
les Blancs ont isolé le Fou de cases
blanches adverse et disposent
d’un bel avantage d’espace.