Adobe Acrobat PDF complet (6 Meg) - La Scena Musicale

CRITIQUES
REVIEWS
Politique de critique : Nous présentons ici
tous les bons disques qui nous sont
envoyés. Comme nous ne recevons pas
toutes les nouvelles parutions discographiques,
l’absence de critique ne constitue
pas un jugement négatif. Vous trouverez
des critiques additionnelles sur notre
site Web www.scena.org.
Review Policy: While we review all the best CDs
we get, we don’t always receive every new release
available. Therefore, if a new recording is not
covered in the print version of LSM, it does not
necessarily imply that it is inferior. Many more
CD reviews can be viewed on our Web site at
www.scena.org.
★★★★★★
★★★★★✩
★★★★✩✩
★★★✩✩✩
★★✩✩✩✩
★✩✩✩✩✩
MUSIQUE VOCALE
indispensable / A MUST!
excellent / EXCELLENT
très bon / VERY GOOD
bon / GOOD
passable / SO-SO
mauvais / MEDIOCRE
$ < 10 $
$$ 10–15 $
$$$ 15–20 $
$$$$ > 20 $
Critiques / REVIEWERS
RB René Bricault
FC Frédéric Cardin
EC Éric Champagne
WSH Stephen Habington
AK Arthur Kaptainis
AL Alexandre Lazaridès
PER Paul E. Robinson
CR Camille Rondeau
JKS Joseph K. So
Bach : Jesu, deine Passion (Cantatas BWV 22,
23, 127 & 159)
Collegium Vocale Gent/Philippe Herreweghe
Harmonia Mundi HMC 901998 (63 min 47 s)
★★★★★✩ $$$
Philippe Herreweghe
transcende encore une
fois les partitions qu’il
choisit pour en faire
rayonner l’essence
comme à travers un
prisme d’émotions et
de spiritualité. Le choix
des tempi est on ne peut plus avisé : sans précipitation
inutile, mais sans recours non plus à
un pathos trop appuyé, comme il arrive
encore parfois dans le répertoire sacré. On ne
peut que recommander cet enregistrement
lorsqu’on y a entendu l’alto gracile de
Matthew White. Jan Kobow, ténor, et Peter
Kooy, basse, sont des valeurs sûres, qui chantent
avec force, avec élan – et parfois un peu
trop de retenue. Le soprano de Dorothee
Mields est tout aussi heureux. À preuve, le
merveilleux aria de la Cantate n o 127, où le
dialogue élégiaque avec le hautbois est simplement
divin. Une incontournable réussite. FC
Bach Solo Cantatas
Bernarda Fink, mezzo-soprano; Freibuger
Barockorchester/Petra Müllejans
Harmonia Mundi HMC 902016 (76 min 20 s)
★★★★★★ $$$
Pur bonheur que le
présent enregistrement,
qui démontre ce
que beaucoup savent
déjà : Bernarda Fink
est l’une des grandes
interprètes actuelles de
la musique baroque.
Comme dans ses deux récitals de lieder de
Dvořák et de Schubert, elle est ici au sommet
de son art. Celui-ci est empreint d’une expressivité
aussi juste qu’appropriée aux trois cantates
pour soliste qui composent le programme:
les BWV 35, 169 et 170, toutes de
1726, début de l’époque leipzigoise de Bach.
Fink se surpasse même dans les longues arias,
telles Stirbt in mir (BWV 169) ou Geist und
Seele wird verwirret (BWV 35), dialogues
raffinés entre la chanteuse et l’orchestre, qui
compensent en quelque sorte la quasi-absence
de déploiement choral dans ces compositions.
De même, de magnifiques parties purement
instrumentales, sinfonias pour orchestre ou
avec orgue obligé, font office de prélude ou
d’interlude. Petra Müllejans, qui est aussi premier
violon de la formation, dirige avec souplesse
et imagination l’Orchestre baroque de
Fribourg. Prise de son très réussie. AL
Melodiya: Mussorgsky, Rachmaninoff, Glinka,
Tchaikovsky
Marianne Fiset, soprano; Marie-Ève Scarfone,
piano; Orchestre Radio-Canada Musique/Jean-
Philippe Tremblay
Analekta AN 2 9962 (56 min 59 s)
★★★★✩✩ $$
Following the success of
her debut disc released
last year on Analekta,
soprano Marianne Fiset
returns to the recording
studio for a second
offering, this time an all
Russian program. It
came about as a result of her being awarded the
title of Révelation Radio-Canada Musique 2008-
2009. An orchestra was set up for the sessions,
conducted by Jean-Philippe Tremblay, who also
conducted her debut disc. Fiset’s pure, clear, silvery
lyric soprano is a pleasure to the ear. It is smooth
and even throughout its range, lacking only a truly
hushed high pianissimo, something that she may
yet develop in the future.The Rachmaninoff songs
on the disc are well known, including “Ne poj,
krasavitsa” (Sing not, O Lovely One), which she
sang so beautifully at the MIMC in 2007, and the
ecstatic “Vesennije vody” (“Spring Torrents”). Fiset
sings with much feeling, excellent enunciation
and attention to detail. (In the program booklet,
she thanks her Russian language coaches Esfir
Dyachkov and Carol Issac). The Rachmaninoff and
Glinka benefited from the excellent playing of collaborative
pianist Marie-Ève Scarfone. My
favourite selection is the final one on the disc –
Tatiana’s Letter Scene. Tremblay’s tempo here is a
little brisk, but fully supportive of the soloist.
Tatiana’s long scena fits Fiset’s voice like a glove,
and she sings it with gleaming tone and plenty of
expression. Let’s hope some impresario will
engage her to sing this most sympathetic of
Tchaikovsky heroines on stage.
JKS
Opium : Mélodies françaises
Philippe Jaroussky, contre-ténor; Jérôme Ducros,
piano; (Renaud Capuçon, violon; Gautier Capuçon,
violoncelle; Emmanuel Pahud, flûte)
Virgin Classics 50999 216621 2 6 (66 min 6 s)
★★★★✩✩ $$$
Le contre-ténor Philippe
Jaroussky, connu pour
ses interprétations de
Vivaldi et de Haendel,
se frotte ici à la mélodie
française. On est d’abord
saisi par la singularité de
la rencontre entre un
répertoire intimiste de la fin du XIX e et du
début du XX e siècle et une voix forgée pour
remplacer les castrats dans des opéras du
XVIII e . La voix de contre-ténor ayant connu
une éclipse presque totale entre l’époque
baroque et le milieu du siècle dernier, l’anachronisme
est flagrant. Mais il est assumé; en
effet, l’idée de confier des mélodies toutes en
subtilités et en demi-teintes à une voix
blanche d’une certaine fragilité, au vibrato
délicat ou absent, est intéressante. On perd
toutefois ici en chaleur et en sensualité et les
phrases trop souvent hachurées agacent dès la
fin de la première piste, tout comme la
diction un peu molle, très proche de la
langue parlée. Saluons tout de même la qualité
des interventions des musiciens «invités»,
la grande sensibilité de Jérôme Ducros au
piano, le choix savoureux des mélodies et le
charisme indéniable de Jaroussky, qui réussit
malgré ses faiblesses à rendre son album
parfaitement digeste.
CR
Ravel: L’Enfant et les Sortilèges/Ma mère l’Oye
Magdalena Kozena, Annick Massis, Nathalie
Stutzmann, Sophie Koch, José Van Dam, François
Le Roux, Jean-Paul Fouchécourt, Mojca Erdmann;
Rundfunkchor Berlin; Berliner Philharmoniker/Sir
Simon Rattle
EMI 50999 2 64197 2 5 (72 min 58 s)
★★★✩✩✩ $$$$
Ravel’s one-act opera L’Enfant et les Sortilèges (The
Child and the Magic Spell) is based on a wise and
charming libretto by Colette. But it is a piece best
appreciated when it can be seen as well as heard;
an audio recording does not do it justice. That is
especially true of the present recording, in which
Juin 2009 June 21