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Le gouffre Berger a fêté ses 60 ans et l’aventure se poursuit
Crédit photos © Thierry Vilatte
Crédit photos © Thierry Vilatte
Cette année marque le 60 ème anniversaire de la découverte du Gouffre Berger. C’est le 24 mai 1953, en prospectant sur le plateau de
Sornin situé sur la commune d’Engins, que le Seyssinois Joseph Berger avec Louis Aymas, Géo Mathieu et Marc Jouffray découvrirent
plusieurs trous. C’est Jo Berger qui est tombé, par chance, sur celui qui désormais portera son nom. Ces jeunes en quête d’aventure
ne se doutaient certainement pas de la portée de leur découverte pour le patrimoine et le développement de la spéléologie dans notre
région.
Les pionniers de la spéléologie moderne
Le Gouffre Berger, plus beau des Alpes françaises,
(-1122 mètres) a ravi le record mondial
de profondeur au gouffre de la Pierre Saint-
Martin (Pyrénées). Il renferme aussi la belle
aventure d’une équipe de copains les Spéléos
Grenoblois du Club Alpin Français (SGCAF)
qu’ils ont créé. Jo Berger aura une influence
décisive sur les Seyssinois passionnés de spéléo.
Photographe de profession, il monte le 1 er
film « La rivière sans étoiles » qui fait la promotion
de la spéléo sur Seyssins.
L’histoire avait commencé plus tôt en 1946/47,
dans les cuves de Sassenage, où les adolescents
se rendaient contre l’avis des parents.
L’observation des galeries de cette résurgence
les a conduits sur le plateau de Sornin pour
rechercher l’origine haute de la rivière.
Pour Jean-Christophe Blanchon, le président
des « Furets jaunes », « Ils ont été les pionniers
de la spéléologie moderne. Alors exclusivement
scientifique, et menée par des grands
patrons, la spéléo est devenue associative,
regroupant de purs amateurs, passionnés, qui
partent explorer entre copains ».
Jo Berger provoque l’étincelle
Le 17 mai 1964, 12 jeunes du Foyer des
Jeunes de Seyssins (FJS) découvrent la spéléologie
en visitant la grotte de Gournier
dans le Vercors, sous la conduite de Jo Berger.
Cette simple balade aura suffi à provoquer
le déclic. « Il a donné le goût, l’étincelle pour
le club » constate Jean Christophe Blanchon.
À partir de cet acte fondateur, la pratique va
se développer. En 1968, l’adhésion de 7 Seyssinois
à la Fédération Française de Spéléologie
(J.P Coda, J. Lancelon, G. Le Flem, B.Mary,
H.Poizat, C. et FD. Rochas) marque un premier
tournant de l’activité avec la recherche de
cavités non explorées. Le puits Saint-Bruno
sera de celles-là. Enfin en 1976 les spéléos se
constituent en association les « Furets Jaunes
de Seyssins » en préservant le même sigle
(FJS) et dont le premier président sera Jacques
Lancelon.
Les interclubs des années 70
Au début des années 70 le Gouffre Berger
a fédéré avec les clubs de la région à une
époque où l’esprit de clocher dominait. Ainsi
le Spéleo Club de Vizille (SCV), le Groupe
Spéléo montagne du club Léo Lagrange de
Grenoble (ASF.GSM), le Spéléo Groupe Sassenageois
(SGS) et le Foyer des Jeunes de Seyssins
(FJS) se sont unis à travers des « interclubs
» durant plusieurs étés pour reprendre
l’exploration du « Berger ». Celui de 1973 sera
une véritable expédition étalée sur 2 mois.
Parmi les objectifs atteints ressort l’exploration
des amonts de la Galerie de la Boue,
origine du réseau et peu fouillée jusque-là.
La chance encore en 2010
Le 21 février 2010, Cédric Lachat et Julien
Engel, deux jeunes « Furets Jaunes » veulent
descendre dans le Gouffre Berger, mais ne
trouvent pas l’entrée. Perdu, Cédric Lachat
perçoit un courant d’air sortant d’un trou :
il découvre alors une nouvelle entrée qui sera
baptisée « la laitière mutante ». L’exploration
de ce puits permettra aux Furets Jaunes de
faire la jonction avec la Galerie de la Boue,
40 ans après leurs dignes aînés et ainsi poursuivre
leur belle aventure souterraine.
Photo de Jo Berger devant les cuves de
Sassenage, réalisée par C.Arnaud en 1954
INFO SEYSSINS - ÉTÉ 2013 - N°187 15