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www.lematin.ma sur notre site vous trouverez 8 Bourse d’autres informations et toutes nos rubriques pratiques : TV, jeux, météo… Bourse de Casablanca (Mercredi 5 septembre) Résumé de la séance Valeur Précedent Actuel Var Volume Q TE AFRIC INDUSTRIES SA 283,00 283,00 0,00 % 1 415,00 5 AFRIQUIA GAZ 1 600,00 1 600,00 0,00 % 2 211 200,00 1 382 AGMA LAHLOU-TAZI 2 500,00 2 500,00 0,00 % 752 500,00 301 ALLIANCES 686,00 688,00 0,29 % 53 584,00 78 ALUMINIUM DU MAROC 1 325,00 1 330,00 0,38 % 34 500,00 26 ATLANTA 59,10 59,08 -0,03 % 33 458,76 557 ATTIJARIWAFA BANK 339,50 337,70 -0,53 % 2 252 980,50 6 674 AUTO HALL 56,02 56,00 -0,04 % 9 632,00 172 BCP 199,70 200,00 0,15 % 591 730,80 2 960 BMCE BANK 184,00 179,50 -2,45 % 1 028 534,20 5 800 CARTIER SAADA 19,50 19,34 -0,82 % 33 474,48 1 793 CGI 820,00 818,00 -0,24 % 43 228,00 55 CIH 237,00 243,80 2,87 % 954,80 4 CIMENTS DU MAROC 840,00 870,00 3,57 % 5 067 750,00 5 825 CNIA SAADA 1 147,00 1 158,00 0,96 % 1 416 843,00 1 232 COLORADO 50,00 50,00 0,00 % 40 912,82 816 CTM 249,10 234,20 -5,98 % 4 684,00 20 DARI COUSPATE 548,00 548,00 0,00 % 548,00 1 DELTA HOLDING S.A 37,50 38,40 2,40 % 1 555 581,68 40 638 DIAC SALAF 58,84 57,80 -1,77 % 17 964,98 324 DISWAY 216,00 216,00 0,00 % 114 912,00 532 DOUJA PROM ADDOHA 72,90 72,00 -1,23 % 3 508 933,58 48 749 ENNAKL 58,96 57,00 -3,32 % 1 117 738,26 19 534 HOLCIM ( Maroc ) 1 799,00 1 790,00 -0,50 % 1 790 000,00 1 000 INVOLYS 150,45 159,45 5,98 % 4 078,85 26 ITISSALAT AL-MAGHRIB 108,50 106,70 -1,66 % 9 553 894,10 89 206 JET ALU MAROC SA 179,40 176,90 -1,39 % 6 158,40 36 LABEL VIE 1 500,00 1 497,00 -0,20 % 3 293 400,00 2 200 LAFARGE CIMENTS 1 460,00 1 470,00 0,68 % 2 940,00 2 LYDEC 283,00 282,50 -0,18 % 29 382,00 104 M2M Group 228,00 240,00 5,26 % 25 385,30 108 MANAGEM 1 389,00 1 374,00 -1,08 % 56 334,00 41 MEDIACO MAROC 40,00 39,46 -1,35 % 157,88 4 MED PAPER 27,30 27,92 2,27 % 103 461,86 3 713 MICRODATA 135,20 135,65 0,33 % 13 565,00 100 MINIERE TOUISSIT 1 699,00 1 700,00 0,06 % 34 000,00 20 REALIS. MECANIQUES 419,00 393,90 -5,99 % 54 536,50 135 RISMA 145,95 147,00 0,72 % 35 323,55 242 SALAFIN 550,00 550,00 0,00 % 110 000,00 200 SAMIR 470,00 466,00 -0,85 % 374 053,20 797 S.M MONETIQUE 219,50 219,00 -0,23 % 10 950,00 50 SNEP 224,40 237,85 5,99 % 518 134,90 2 183 SOFAC 275,10 259,55 -5,65 % 25 955,00 100 SONASID 1 366,00 1 366,00 0,00 % 255 835,00 187 STOKVIS NORD AFRIQUE 33,72 33,72 0,00 % 1 754,00 52 STROC INDUSTRIE 156,95 155,75 -0,76 % 10 457,00 70 TIMAR 460,00 460,00 0,00 % 23 000,00 50 WAFA ASSURANCE 3 089,00 3 089,00 0,00 % 4 633 500,00 1 500 Pour toutes vos annonces & publicités veuillez contacter le : 0522 48 91 03 à 06 Capitalisation MAD 463 850 580 247,93 Volume global MAD 40 859 317,40 Quantité titre global 239 604 Nbre de contrat global 623 Les 10 valeurs les plus actives VALEURS VOLUME (MAD) ITISSALAT AL-MAGHRIB 9 553 894,10 CIMENTS DU MAROC 5 067 750,00 WAFA ASSURANCE 4 633 500,00 DOUJA PROM ADDOHA 3 508 933,58 LABEL VIE 3 293 400,00 ATTIJARIWAFA BANK 2 252 980,50 AFRIQUIA GAZ 2 211 200,00 HOLCIM ( Maroc ) 1 790 000,00 DELTA HOLDING S.A 1 555 581,68 CNIA SAADA 1 416 843,00 Les 10 meilleures capitalisations VALEURS VOLUME (MAD) ITISSALAT AL-MAGHRIB 93 799 472 778,00 ATTIJARIWAFA BANK 67 959 790 142,20 BCP 32 896 965 400,00 BMCE BANK 30 867 428 505,00 LAFARGE CIMENTS 25 679 596 110,00 DOUJA PROM ADDOHA 22 680 000 000,00 CGI 15 057 744 000,00 CENTRALE LAITIERE 13 291 620 000,00 MANAGEM 12 584 052 426,00 CIMENTS DU MAROC 12 559 323 480,00 NEWS BOURSE l 03/09/2012 Publication de l’avis n°139/12 relatif à la condition de volume appliquée aux programmes de rachat en Bourse l 30/08/2012 Révision annuelle des facteurs flottant et des facteurs de plafonnement des indices MASI flottant et MADEX flottant l 16/08/2012 Franchissement de seuil directement à la baisse de la CIMR dans le capital de la société RISMA l 13/08/2012 Publication de l’avis n°135/12 relatif à la modification des horaires de cotation l 07/08/2012 Publication de l’avis n°134/12 relatif au détachement de dividende de la valeur CTM l 07/08/2012 Publication de l’avis n°133/12 relatif au détachement de dividende exceptionnel de la valeur CENTRALE LAITIERE l 06/08/2012 Publication de l’avis n°132/12 relatif à l’introduction en bourse des obligations de la société ALLIANCES DARNA, tranches (A) et (B) l 02/08/2012 Publication de l’avis n°131/12 relatif au détachement de dividende de la valeur DOUJA PROM ADDOHA ‘ADH’ l 01/08/2012 Publication de l’avis n°130/12 relatif à la condition de volume appliquée aux programmes de rachat en Bourse l 27/07/2012 Publication de l’avis n°129/12 relatif au détachement de dividende exceptionnel de la valeur LAFARGE CIMENTS ‘LAC’ l 26/07/2012 Publication de l’avis n°128/12 relatif au reclassement annuel des titres de capital dans les compartiments de la cote de la bourse l 25/07/2012 Publication de l’avis n°127/12 relatif à l’augmentation de capital de RISMA par remboursement des ORA en actions nouvelles RISMA l 25/07/2012 Franchissement de seuil à la hausse directement de la CIMR dans le capital de la société RISMA l 23/07/2012 Révision annuelle des facteurs flottant et des facteurs de plafonnement des indices MASI flottant et MADEX flottant CAC 40 FRANCE 3 406,39 Pts + 0,22 % EUROPE EUROSTOXX 50 2 442,74 Pts + 0,25 % ROYAUME-UNI FOOTSIE 5 650,39 Pts - 0,39 % ETATS-UNIS DOW JONES 13 035,51 Pts 0 % NASDAQ ETATS-UNIS 3 064,88 Pts - 0,33 % MASI 9 915,31 Pts - 0,49 % MADEX 8 097,55 Pts - 0,50 % FTSE CSE ALL-LIQUID 8 342,37 Pts - 0,79 % FTSE CSE 15 INDEX 10 191,68 Pts - 0,32 % BOURSES MONDIALES Les 5 plus fortes hausses LE MATIN Jeudi 6 septembre 2012 COMMENTAIRE Marché globalement morose La séance d’hier, mercredi 5 septembre, a été négative de bout en bout, les indices de la place ayant tous terminé dans le rouge. La valeur qui s’est distinguée est Itissalat Al Maghrib, qui a fini la séance sur un volume d’opérations de 93.799.472.778,00 DH. L’ensemble de la capitalisation sur la place a porté sur 463.850.580.247,93 MDH. Les dix valeurs qui auront le plus animé le marché durant cette séance sont, par ordre décroissant de performances : Itissalat Al Maghrib avec 93.799.472.778,00 DH, Attijariwafa bank avec 67.959.790.142,20 DH, Banque Centrale Populaire avec 32.896.965.400,00 DH, BMCE Bank avec 30.867.428.505,00 DH, Lafarge Ciments avec 25.679.596.110,00 DH, Douja Promotion Addoha avec 22.680.000.000,00 DH, Compagnie Générale Immobilière avec 15.057.744.000,00 DH, Centrale Laitière avec 13.291.620.000,00 DH, Managem avec 12.584.052.426,00 et Ciments du Maroc avec 12.559.323.480,00 DH. Au palmarès des plus fortes hausses, on trouve SNEP à +5,99% avec 237,85 DH, Involys à +5,98% avec 159,45 DH, M2M Group à +5,26% avec 240,00 DH, Ciments du Maroc à +3,57% avec 870,00 DH et CIH à +2,87% avec 243,80 DH. Au chapitre des plus fortes baisses, il faut noter la position de Réalisations Mécaniques à -5,99% avec 393,90 DH, CTM à -5,98% avec 234,20 DH, Sofac à -5,65% avec 259,55 DH, Ennakl à -3,32% avec 57,00 DH et BMCE Bank à -2,45% avec 179,50 DH. Variation du Masi depuis le début de l’année VALEURS COURS DIFFÉRENCE (MAD) DIFFÉRENCE (%) SNEP 237,85 13,45 5,99 % INVOLYS 159,45 9,00 5,98 % M2M Group 240,00 12,00 5,26 % CIMENTS DU MAROC 870,00 30,00 3,57 % CIH 243,80 6,80 2,87 % Les 5 plus fortes baisses VALEURS COURS DIFFÉRENCE (MAD) DIFFÉRENCE (%) REALIS. MECANIQUES 393,90 -25,10 -5,99 % CTM 234,20 -14,90 -5,98 % SOFAC 259,55 -15,55 -5,65 % ENNAKL 57,00 -1,96 -3,32 % BMCE BANK 179,50 -4,50 -2,45 % Les marchés désorientés Les banques centrales continuent à prendre en otage d’une manière indirecte les marchés boursiers. En fait, dans une conjoncture dominée par des mauvaises nouvelles de l’évolution de l’économie mondiale, mais qui connaît également quelques lueurs d’espoirs, les investisseurs restent à l’affût de toute annonce d’éventuelles mesures de relance de la part des banques centrales, notamment la BCE. Ainsi, une simple rumeur concernant la relance du programme de rachat de la BCE a impacté le comportement de quelques bourses européennes dans le bon sens, notamment celle de Paris, mais également l’indice Euro Stoxx 50 des principales valeurs de la zone euro. Toutefois, une fois cette rumeur démentie; les gains ont été perdus. En effet, après avoir gagné jusqu’à 0,61% à la suite de ces rumeurs, la Bourse de Paris a réduit son avance. La tendance est animée par les récents indicateurs provenant notamment de Chine et de la zone euro et qui alimentent les anticipations d’actions de la part des banques centrales. Par ailleurs, la productivité des Etats-Unis au deuxième trimestre a été révisée en hausse. Ainsi, à 14h50, le Cac 40 prend 0,34% à 3.410,59 points. Ailleurs en Europe, le Footsie perd 0,19% à Londres et, à Francfort, le Dax gagne 0,49%. L’Euro Stoxx 50 avance de 0,39% et l’indice paneuropéen Stoxx 600 prend 0,15%. MARCHÉS DES TAUX & DE CHANGE Cours des devises DEVISES ACHAT CLIENTÈLE ACHAT AUX INTERMÉDIAIRES VENTE CLIENTÈLE VENTE AUX INTERMÉDIAIRES 1 EURO 10.492 10.934 11.154 11.596 1 DOLLAR U.S.A. 8.3478 8.6993 8.8751 9.2266 1 DOLLAR CANADIEN 8.4573 8.8134 8.9914 9.3475 1 LIVRE STERLING 13.252 13.810 14.090 14.647 1 LIVRE GIBRALTAR 13.052 13.610 13.890 14.447 1 FRANC SUISSE 8.7348 9.1026 9.2864 9.6542 100 COURONNES DANOISES 140.83 146.76 149.72 155.65 100 COURONNES SUEDOISES 124.55 129.80 132.42 137.67 100 COURONNES NORVEGIENNES 143.98 150.04 153.08 159.14 1 RIYAL SAOUDIEN 2.2259 2.3197 2.3665 2.4603 1 DINAR KOWEITIEN 29.587 30.833 31.455 32.701 1 DIRHAM E.A.U. 2.2728 2.3685 2.4163 2.5120 1 RIYAL QATARI 2.2926 2.3892 2.4374 2.5340 1 DINAR BAHREINI 22.145 23.078 23.544 24.477 100 YENS JAPONAIS 10.656 11.105 11.329 11.778 1 RIYAL OMANI 21.683 22.596 23.052 23.965
LE MATIN Jeudi 6 septembre 2012 Par Mhamed Segame Professeur de droit et avocat au barreau de Casablanca www.lematin.ma sur notre site vous trouverez Opinions & débat d’autres informations et toutes nos rubriques pratiques : TV, jeux, météo… Code du travail La procédure d’audition de l’article 62 est-elle vraiment obligatoire ? L’ article 62 du Code de travail dispose expressément qu’«avant le licenciement du salarié, il doit pouvoir se défendre et être entendu par l’employeur ou le représentant de celui-ci en présence du délégué des salariés ou le représentant syndical dans l’entreprise qu’il choisit luimême dans un délai ne dépassant pas huit jours à compter de la date de constatation de l’acte qui lui est imputé. Il est dressé un procès-verbal à ce propos par l’administration de l’entreprise, signé par les deux parties, dont copie est délivrée au salarié. Si l’une des parties refuse d’entreprendre ou de poursuivre la procédure, il est fait recours à l’inspecteur du travail». La Cour de cassation consacre désormais une position constante concernant l’application de l’article 62 du Code du travail : le défaut pour l’employeur de recourir à la procédure d’audition avant la mesure disciplinaire du licenciement constitue un vice de forme affectant cette procédure et le licenciement dont fait l’objet le salarié est considéré automatiquement comme un licenciement abusif. La qualification de la faute commise par le salarié importe peu du moment que le caractère irrégulier de la procédure est constaté. Plusieurs arrêts sont rendus dans ce sens, on peut citer à titre d’exemple un arrêt rendu par la Haute cour et qui consacre cette position : l’arrêt numéro 1017 rendu le 25 août 2011 par la chambre sociale, première section, dossier numéro 1144/5/2010 ; il est dit dans cet arrêt que le législateur a imposé à l’employeur de respecter un certain nombre de formalités contenues dans le Code du travail et cet avant de prendre la décision de licenciement pour faute considérée grave par l’employeur. Le même arrêt ajoute que la Cour d’appel avait à juste titre considéré que le licenciement dont a fait l’objet le salarié était un licenciement abusif en constatant que l’employeur n’avait pas respecté la procédure de l’article 62 du Code du travail. La Cour de cassation décide qu’il n’est pas nécessaire pour le tribunal, dans cette situation, de recourir à l’enquête et que même le recours à l’inspecteur du travail avant le licenciement ne saurait suppléer à la violation de l’article 62 du Code du travail. Cet arrêt de la Haute cour confirme l’arrêt de la chambre sociale de la Cour d’appel de Rabat numéro 645 en date du 22 décembre 2009 (dossier numéro 262/15/2009) qui considère que la qualification de la faute commise par le salarié n’a aucune incidence sur le caractère abusif du licenciement du moment que l’employeur a procédé au licenciement sans recourir à l’audition préalable du salarié conformément à l’article 62 du Code du travail. Cette position consacrée par la Haute cour appelle des observations très importantes, si la procédure d’audition de l’article 62 du Code du travail est d’ordre public cela doit juridiquement entraîner les conséquences juridiques suivantes : le juge peut soulever d’office cette irrégularité et encore cette exception peut être soulevée à n’importe quel moment de la procédure et même pour la première fois devant la Cour de cassation ; mais, un tribunal a-t-il vraiment le droit de rendre une règle ou une procédure d’ordre public ? La réponse est non surtout après la relecture de l’article 62 du Code du travail et l’analyse des principes gouvernants les règles de fond et de procédure entourant la prise de mesures disciplinaires par l’employeur. Envisageons tout d’abord une première situation de fait : un salarié ayant commis une faute grave ayant un aspect pénal tel que le vol ou l’abus de confiance et condamné pénalement en vertu d’une décision répressive définitive est, selon le raisonnement de la Haute cour, en droit de demander réparation et indemnisation pour rupture abusive de la relation de travail au motif de la violation de l’article 62 du Code du travail. Cette situation est-elle équitable, sachant que les règles juridiques sont toutes fondées sur la notion de justice et d’équité ? Il convient de préciser et de souligner que le recours à la formalité d’audition de l’article 62 du Code du travail n’est pas obligatoire et son inobservation n’entraîne aucune sanction, d’ailleurs, si le législateur avait voulu que cette procédure soit obligatoire et d’ordre public, il l’aurait précisé et aurait assorti cette formalité de sanctions précises. La principale argumentation juridique qui fait de la procédure de l’article 62 du Code du travail une procédure non obligatoire est que son déclenchement est reconnu non seulement à l’employeur, mais aussi au salarié. À la lecture de cet article, il apparaît que la composition de la commission d’audition ne laisse pas entendre qu’il s’agisse d’un véritable procès où les droits de défense doivent impérativement être respectés ; c’est l’employeur luimême qui préside cette commission et c’est ce même employeur qui apprécie souverainement la mesure disciplinaire à prendre. Le salarié est entendu uniquement à titre de renseignement. Dans un véritable procès, il n’est pas admis qu’on soit en même temps juge et partie. Il serait illogique d’attribuer le caractère obligatoire ou impératif à une procédure qui n’aurait aucune incidence sur la mesure disciplinaire à prendre. En d’autres termes, une règle de procédure n’a d’importance que si elle influe sur la décision à prendre. Or, dans les cas de fautes reprochées au salarié, les sanctions sont déjà arrêtées, la procédure d’audition ne fait que retarder la mise en exécution de cette sanction. Une situation pratique des plus embarrassantes se pose, en cas de commission d’une faute grave par le salarié, faut-il garder ce salarié dans la relation de travail en attendant l’accomplissement des formalités de l’article 62 du Code du travail ou faut-il le suspendre ? Les cas de suspension du contrat de travail prévus dans l’article 32 du Code du travail sont limitativement listés, et parmi ces cas, on ne retrouve pas le cas de suspension du contrat en attendant l’accomplissement de la formalité de l’article 62 du Code du travail. En d’autres termes, il faut maintenir dans la relation de travail un salarié qui aurait commis une faute grave. Cela est en contradiction même avec la définition de la faute grave : c’est la faute qui rend impossible le maintien et la continuité de la relation de travail. Certains responsables des ressources humaines procèdent à des mises à pied en attendant l’accomplissement de la procédure de l’article 62 du Code du travail. Cette solution est encore critiquable dans la mesure où même la mise à pied pour une durée n’excédant pas huit jours nécessite également l’application des dispositions de l’article 62 du Code de travail. La recherche d’une solution débouche finalement sur un cercle vicieux et tout cela en raison d’une lecture incohérente de cet article par la Haute cour. La principale argumentation juridique qui fait de la procédure de l’article 62 du Code du travail une procédure non obligatoire est que son déclenchement est reconnu non seulement à l’employeur, mais aussi au salarié ; dans l’alinéa premier de l’article 62 du Code du travail, il n’est pas dit que l’employeur doit convoquer le salarié pour une audition avant la prise de la décision de la mesure disciplinaire, il est tout simplement dit que le salarié doit pouvoir se défendre et être entendu par l’employeur. Juridiquement parlant, si l’employeur ne déclenche pas cette procédure, le salarié peut le faire en demandant à son employeur de provoquer cette audition pour qu’il soit entendu. En cas de refus, il peut saisir l’inspection de travail d’ailleurs, le dernier alinéa est explicite, «si l’une des parties refuse d’entreprendre ou de poursuivre la procédure, il est fait recours à l’inspecteur de travail». Cet alinéa appelle certaines remarques pertinentes : – Cet alinéa s’adresse non seulement à l’employeur, mais aussi au salarié, cette disposition parle de «parties» ; – Il y a lieu de distinguer deux actes différents, entreprendre et poursuivre la procédure. Entreprendre la procédure signifie le déclenchement initial de la procédure, toute partie concernée peut parfaitement y recourir que ce soit l’employeur ou le salarié ; – Il est illogique de sanctionner l’employeur pour un acte que le salarié lui-même peut parfaitement effectuer ; la Cour de cassation pense que seul l’employeur a la possibilité de provoquer l’audience d’audition ; – Si la procédure d’audition ne s’effectue pas dans l’entreprise ou si elle est interrompue, elle peut parfaitement être déclenchée ou poursuivie devant l’inspection du travail à l’initiative de l’une des parties à savoir l’employeur ou le salarié. Les dispositions de l’article 62 du Code du travail sont explicites et ne laissent la voie libre à aucune interprétation négative ; – Le salarié peut parfaitement être entendu devant l’inspecteur du travail en présence de son employeur si les parties répondent positivement à la convocation de l’inspecteur du travail et dans ce cas, l’audition est valablement réalisée ; – Dans le cas où l’une des parties ou les deux à la fois ne se présentent pas à l’audience d’audition organisée par l’inspecteur du travail, celui-ci dresse un procèsverbal de carence et les formalités de l’article 62 du Code du travail se trouvent valablement réalisées même en cas de défaut d’audition du salarié. Finalement, cette pro- Les dispositions de l’article 62 du Code du travail ne sont ni impératives ni d’ordre public. cédure peut se terminer sans que le salarié ne soit entendu et sans que le licenciement intervenant ultérieurement ne soit considéré comme étant abusif. Cette procédure que la Cour de cassation sacralise se termine donc sans audition véritable du salarié. Le premier alinéa de l’article 62 du Code du travail pose d’autres problèmes très épineux si on suit le raisonnement de la Cour de cassation. Un employeur accomplit la procédure d’audition, mais cette procédure est effectuée hors délai. Le délai de huit jours à compter de la constatation de la faute imputée au salarié et dans lequel il faut exécuter la formalité, n’est pas respecté par l’employeur. Faut-il alors sanctionner cet employeur ? Si ce cas se pose à la Haute cour, elle ne saurait se contredire, une disposition légale ne saurait être en partie impérative et en partie supplétive. Le délai de huit jours n’est pas toujours en pratique respecté en raison des problèmes liés à la notification, ce qui complique d’autant plus la position de la Cour de cassation. Au terme de cette modeste analyse, il y a lieu de conclure que les dis- 9 positions de l’article 62 du Code du travail ne sont ni impératives ni d’ordre public. Le recours à la procédure d’audition n’est pas obligatoire surtout si la faute imputée au salarié est une faute grave causant un dommage notoire à l’entreprise ou si la continuation de la relation de travail pourrait représenter un danger évident pour l’employeur. La Cour de cassation doit penser à revoir sa position concernant l’application de l’article 62 du Code du travail dans l’intérêt du droit et des règles d’équité et de justice. n
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