Maria de Medeiros - Cap Magellan
Maria de Medeiros - Cap Magellan
Maria de Medeiros - Cap Magellan
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
A D E P B A<br />
Des professeurs <strong>de</strong> portugais<br />
et culturel au Brésil du 3 au 2<br />
Au soir du 2 aout, à l’aéroport <strong>de</strong><br />
Roissy - Ch. <strong>de</strong> Gaulle, nous sommes 14 stagiaires,<br />
la mine réjouie, enseignants <strong>de</strong> portugais<br />
en France métropolitaine ou en Guyane, sous la<br />
houlette <strong>de</strong> M Pérez, Inspecteur Général, à<br />
embarquer allègrement dans un 747 à <strong>de</strong>stination<br />
<strong>de</strong> Rio <strong>de</strong> Janeiro. Ce stage était organisé<br />
par le Ministère <strong>de</strong> l’éducation nationale et géré<br />
par l’ADEPBA. Pour certains, il s’agit du premier<br />
vol outre-Atlantique, pour tous ce sont trois<br />
semaines <strong>de</strong> découvertes ou redécouvertes <strong>de</strong><br />
quatre sites indispensables <strong>de</strong> ce Brésil démesuré.<br />
Plus que toute autre langue, le portugais est<br />
en lui-même un appel au voyage et à l’aventure,<br />
durant trois semaines nous serons comblés...<br />
Ça y est, nous y sommes, c’est le petit matin et<br />
Rio nous accueille sous quelques gouttes <strong>de</strong> pluie.<br />
Edson, notre gui<strong>de</strong>, nous plonge aussitôt dans<br />
l’univers carioque… Belle langue emphatique,<br />
conviviale et même complice. On jubile alors,<br />
oubliant une fatigue qui n’a pas <strong>de</strong> place dans ce<br />
décor mythique. Les yeux ne sont pas assez grands<br />
pour tout voir, tout <strong>de</strong> suite ! Tout <strong>de</strong> suite ?<br />
Absolument, le stage a déjà commencé et dès<br />
10h30 nous pénétrons dans les locaux <strong>de</strong> TV<br />
Escola qui produit et diffuse <strong>de</strong>s émissions scolaires<br />
pour tout le Brésil. Durant notre séjour<br />
carioque, nous avons assisté à diverses conférences,<br />
nous avons été reçus par les autorités<br />
consulaires, nous avons rencontré les professeurs<br />
<strong>de</strong> portugais ainsi que les responsables du lycée<br />
Molière, lycée français <strong>de</strong> Rio, sans oublier les<br />
incontournables qui font toujours la réputation<br />
méritée <strong>de</strong> la « ville merveilleuse », le Corcovado,<br />
le Pain <strong>de</strong> Sucre, les plages <strong>de</strong> Copacabana,<br />
Arpoador, Ipanema, Leblon, São Conrado… Nous<br />
avons même dîné au bar-restaurant « Garota <strong>de</strong><br />
30<br />
Ipanema», rue Vinícius <strong>de</strong> Moraes,<br />
ancien bar «Veloso» d’où les <strong>de</strong>ux<br />
comparses les plus célèbres <strong>de</strong> la<br />
MPB et <strong>de</strong> la Bossa Nova en particulier,<br />
Tom et Vinícius, tout en sirotant<br />
leur « cervejinha », regardaient passer<br />
leur muse, Heloisa Pinheiro, la<br />
non moins fameuse « Moça » dont le<br />
« corpo dourado do sol <strong>de</strong> Ipanema<br />
» lui aura effectivement rapporté <strong>de</strong><br />
l’or ! Dans le gigantesque quartier<br />
neuf <strong>de</strong> Jacarepaguá, nous aurons eu<br />
l’honneur <strong>de</strong> pénétrer dans le «<br />
Projac », nom abrégé <strong>de</strong>s immenses<br />
locaux, <strong>de</strong> ce que les journalistes<br />
appellent « la tout puissante TV<br />
Globo ». Une véritable ville, avec son<br />
service <strong>de</strong> bus, ses décors extérieurs, ses réserves<br />
<strong>de</strong> costumes infinies, ses innombrables studios, ses<br />
ateliers, ses hangars…<br />
Une découverte socio-culturelle…<br />
Loin <strong>de</strong>s sophistications rythmiques <strong>de</strong> la<br />
sublime Bossa Nova, loin <strong>de</strong> l’Avenida Atlântica et<br />
du fin sable blanc, nous avons découvert le temps<br />
d’une soirée, le « Centro Luiz Gonzaga <strong>de</strong><br />
Tradições Nor<strong>de</strong>stinas », connu sous le nom <strong>de</strong> «<br />
Feira <strong>de</strong> São Cristóvão » ou « Feira Nor<strong>de</strong>stina »<br />
(http://www.feira<strong>de</strong>saocristovao.com.br/), une<br />
sorte <strong>de</strong> foire exposition permanente, centre commercial<br />
en plein air, pôle <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> la culture<br />
nor<strong>de</strong>stine avec ses couleurs, ses saveurs et ses<br />
sons. Le trio artisanat-restauration-forró attire<br />
chaque semaine près <strong>de</strong> 60 000 personnes. La<br />
présence culturelle du Nor<strong>de</strong>ste est manifeste dans<br />
l’ensemble du Brésil.<br />
Foz do Iguaçu, dans l’État du Paraná.<br />
Petit pincement au c?ur en quittant la douceur<br />
atlantique <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> Guanabara, mais nous<br />
sommes attendus aux confins du Brésil, <strong>de</strong><br />
l’Argentine et du Paraguay. L’originalité <strong>de</strong> notre<br />
séjour à Foz do Iguaçu, ville <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300 000<br />
habitants, rési<strong>de</strong> dans son mo<strong>de</strong> d’accueil. Ce sont<br />
les familles liées à l’association culturelle francobrésilienne,<br />
qui dispense notamment <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong><br />
français, qui nous reçoivent. Nous approchons<br />
ainsi <strong>de</strong> plus en plus près <strong>de</strong> la réalité brésilienne,<br />
et c’est bien là le but du stage.<br />
Le Paraná possè<strong>de</strong> déjà certains traits gauchos.<br />
Le maté, sous diverses variétés, vendu en<br />
paquets d’un kg dans les supermarchés, c’est làbas<br />
un produit <strong>de</strong> consommation courante nullement<br />
folklorique, l’accent brésilien se teinte ici <strong>de</strong><br />
faux airs texans avec ses « r » entravés presque<br />
rétroflexes, c’est aussi le second État producteur <strong>de</strong><br />
soja, juste <strong>de</strong>rrière le Mato Grosso, et ça se voit ! À<br />
l’issue d’une rencontre avec <strong>de</strong>s professeurs <strong>de</strong> Foz<br />
do Iguaçu, le cuisinier responsable <strong>de</strong> la production<br />
du « Centro <strong>de</strong> Produção <strong>de</strong> Alimentos da<br />
Prefeitura Municipal <strong>de</strong> Foz do Iguaçu » nous a<br />
présenté et fait déguster quelques excellents produits<br />
à base <strong>de</strong> soja (« lait » <strong>de</strong> soja aromatisé,<br />
crèmes <strong>de</strong>sserts, confitures, mayonnaise, aïoli,<br />
pain grillé, pain…). Poursuivant le rythme <strong>de</strong> Rio,<br />
les visites se sont rapi<strong>de</strong>ment succédé : une école,<br />
dont les locaux sont aussi utilisés pour <strong>de</strong>s activités<br />
éducatives et culturelles extrascolaires, une annexe<br />
d’Université dépendant <strong>de</strong> la centrale hydroélectrique<br />
binationale d’Itaipu, une conférence sur<br />
l’histoire <strong>de</strong> Foz do Iguaçu et les célébrissimes<br />
chutes d’Iguaçu, côté Brésil et côté Argentine. Le<br />
spectacle est fabuleux.<br />
Salvador, dans l’État <strong>de</strong> Bahia.<br />
Le 11 août, nous embarquons dans un A320<br />
<strong>de</strong> la TAM pour Salvador da Bahia, première capitale<br />
du Brésil, titre qu’elle gar<strong>de</strong> dans bien <strong>de</strong>s<br />
domaines : <strong>de</strong> la capoeira et du berimbau, du candomblé<br />
avec ses terreiros et son panthéon afrobrésilien,<br />
<strong>de</strong> la littérature <strong>de</strong> fiction avec Jorge<br />
Amado, <strong>de</strong> la musique, avec son médiatique<br />
ministre troubadour, Gilberto Gil, sans oublier<br />
Dorival Caymmi, Riachão, João Gilberto, Caetano<br />
Veloso, <strong>Maria</strong> Bethânia, Gal Costa, Carlinhos<br />
Brown, Virgínia Rodrigues, Daniela Mercury…<br />
Attachée <strong>de</strong> Coopération pour le Français à<br />
Salvador, Séverine Arnaud nous a concocté le programme<br />
bahianais. La visite du centre historique<br />
colonial s’imposait. Le fameux « Largo do<br />
Pelourinho » qui donne son nom à tout le quartier,<br />
vaut vraiment le détour dans les rues tortueuses et<br />
pavées à l’ancienne. Il est dominé par une splendi<strong>de</strong><br />
maison bleue, c’est la « Fundação Casa <strong>de</strong> Jorge<br />
Amado » où Myriam Fraga, la directrice, nous a<br />
accueillis pour une visite et une conférence sur les<br />
traces du romancier bahianais.<br />
Ce séjour à Salvador nous a permis <strong>de</strong> visiter<br />
le musée d’art afro-brésilien et le musée d’art sacré.<br />
Nous aurons également pu visiter Cachoeira, petite<br />
ville située <strong>de</strong> l’autre côté <strong>de</strong> la Baie <strong>de</strong> Tous les<br />
Saints, à l’occasion <strong>de</strong> la fête votive <strong>de</strong> Nossa<br />
Senhora da Boa Morte. À <strong>de</strong>ux pas <strong>de</strong> là, <strong>de</strong> l’autre<br />
côté du fleuve Paraguaçu, se trouve São Félix où<br />
nous avons découvert le centre culturel<br />
Dannemann qui abrite la fabrique <strong>de</strong> cigares du<br />
même nom. De retour à Salvador nous avons été<br />
reçus à l’Académie <strong>de</strong>s Lettres, dans un décor historique<br />
plein <strong>de</strong> charme désuet, ainsi qu’à<br />
l’Alliance Française. Au cours d’une soirée, nous<br />
avons assisté à une représentation <strong>de</strong> l’époustouflant<br />
« Balé Folklórico da Bahia » qui retrace l’histoire<br />
dansée <strong>de</strong>s peuples <strong>de</strong> Salvador et présente