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La guerre secrète du pétrole - carpem

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<strong>La</strong> <strong>guerre</strong> <strong>secrète</strong> <strong>du</strong> <strong>pétrole</strong> Intro<strong>du</strong>ction<br />

guettés par eux depuis longtemps), s’employèrent, sur une plus vaste échelle, à<br />

sous-développer l’Asie, dont les ressources naturelles, l’abondance et<br />

l’intelligence de la population pouvaient faire un jour ou l’autre un concurrent<br />

dangereux : sabotage de l’effort chinois, par le blocus stratégique en particulier,<br />

<strong>guerre</strong> de Corée, puis <strong>du</strong> Vietnam, répressions sanglantes en Indonésie,<br />

sabotage de l’effort indien, en sont les péripéties les plus spectaculaires.<br />

Cette cassure <strong>du</strong> monde en deux, un Occident riche, une Asie pauvre, est<br />

en réalité le fait d’un plan concerté : celui établi par George Marshall en 1948.<br />

« L’économie occidentale s’est lancée dans une croissance d’environ 5% par an<br />

qui semble à tous une donnée naturelle résultant de progrès techniques.<br />

Cependant, ceci n’a été réalisable que par le transfert de certains procédés<br />

techniques ou de gestion des États-Unis vers l’Europe occidentale et n’a été<br />

possible que parce que, malgré les alertes momentanées, la coexistence<br />

pacifique entre l’Est et l’Ouest n’a pas été réellement mise en jeu. « Jacques<br />

Dumontier, membre <strong>du</strong> Conseil économique et social, Le Monde, 6 août 1967.)<br />

Ainsi vivons-nous sur une prospérité que nous ne devons qu’au sousdéveloppement<br />

de certaines parties <strong>du</strong> monde. L’injustice dont nous sommes<br />

bénéficiaires est criante, et la Chine de Mao en est parfaitement consciente. Les<br />

progrès ahurissants qu’elle accomplit, sans aide aucune, dans l’exploitation de<br />

ses sources d’énergie, l’amènera probablement à acquérir les moyens de rétablir<br />

l’équilibre. Nul doute qu’il y aura des rebondissements explosifs. Nous n’avons<br />

aucune raison d’imaginer un avenir tranquille où les civilisations se<br />

développeraient dans une entente harmonieuse.<br />

S’il peut y avoir une lueur d’espoir, elle réside au fond des mers, dans ce<br />

qu’on appelle désormais le sixième continent, prolongement sous-marin des<br />

plates-formes continentales. Sa richesse en <strong>pétrole</strong> est, croit-on, énorme. On<br />

estime qu’une exploration systématique de ses gisements permettra bientôt de<br />

doubler les ressources mondiales. Sur les 785 milliards de francs qu’investira<br />

l’in<strong>du</strong>strie pétrolière entre 1963 et 1972 (chiffre de l’Organisation Européenne<br />

de Coopération et de Développement, O.C.D.E.), une bonne partie sera<br />

consacrée à forer le fond des océans à partir de plates-formes flottantes.<br />

Il devrait donc y avoir, répétons-le, <strong>du</strong> <strong>pétrole</strong> pour tout le monde. Des<br />

moyens de transport révolutionnaires ont même été prévus pour véhiculer cet<br />

afflux d’or noir : en particulier des sous-marins sans équipage, guidés<br />

électroniquement, et navigant à dix mètres au-dessous de la surface. Seul un<br />

problème technique relativement mineur risque de se poser : il s’agit,<br />

paradoxalement, d’un problème de diamants. Y en aura-t-il assez ? L’in<strong>du</strong>strie<br />

pétrolière en utilise actuellement 4 400 000 carats, dont 10% synthétiques, pour<br />

les forages. Si ceux-ci doivent se multiplier, la pénurie menace. Il est vrai que<br />

l’in<strong>du</strong>strie – <strong>du</strong> diamant synthétique est moins brimée que celle <strong>du</strong> <strong>pétrole</strong><br />

synthétique...<br />

Le gros avantage théorique des gisements sous-marins réside dans le fait<br />

qu’ils risquent moins de donner lieu à des conflits nationaux susceptibles de<br />

s’envenimer. Pas de tribus à armer sur une île flottante. Pas de racismes à<br />

exacerber. Encore faut-il remarquer que ni le problème de la limite des eaux<br />

territoriales de chaque pays, ni celui de l’appartenance des fonds sous-marins,<br />

ne sont résolus. Les discussions juridiques, les notes diplomatiques, les<br />

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