La guerre secrète du pétrole - carpem
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<strong>La</strong> <strong>guerre</strong> <strong>secrète</strong> <strong>du</strong> <strong>pétrole</strong> Intro<strong>du</strong>ction<br />
golfe Persique, les eaux territoriales, et les off-shores de ce golfe. Aucune<br />
concession n’avait jamais été octroyée par le gouvernement séoudien dans la<br />
région de la mer Rouge. Si <strong>du</strong> <strong>pétrole</strong> (comme les premières études le laissent<br />
supposer) y est trouvé en grandes quantités, il bénéficiera d’une situation<br />
exceptionnelle. Les tankers qui le transporteront vers les marchés<br />
méditerranéens et européens n’auront besoin que de 24 à 36 heures pour<br />
gagner le canal de Suez alors que les navires chargés dans le golfe Persique<br />
mettent cinq à six jours à l’aller comme au retour pour arriver à l’entrée <strong>du</strong><br />
canal.<br />
L’accord s’articule de la façon suivante pour ses modalités les plus<br />
importantes :<br />
1) Une société franco-séoudienne est formée 60/40 entre R.A.P. et<br />
Pétromin (toutes deux sociétés étatiques). Elle supportera selon<br />
ces mêmes proportions les frais d’exploration et d’exploitation,<br />
et répartira les bénéfices de la même manière.<br />
2) L’État séoudien prélèvera, en fonction de la pro<strong>du</strong>ction des<br />
royalties progressives par paliers, soit 15% jusqu’à 3 millions de<br />
tonnes ; 17% entre 3 et 4, 20% au-dessus de 4 millions.<br />
3) En outre, la société sera soumise à l’impôt sur les sociétés selon<br />
le taux de 40%.<br />
4) Au bout de 10 ans, la société devra commercialiser elle-même la<br />
moitié de sa pro<strong>du</strong>ction, et après 15 ans, construire sur place une<br />
raffinerie pouvant traiter la moitié <strong>du</strong> tonnage pro<strong>du</strong>it. Cet<br />
accord entrera en vigueur après les premières découvertes<br />
exploitables.<br />
Il est bien délicat de prévoir si le pourcentage des bénéfices pouvant<br />
revenir à L’État séoudien atteindra 65 ou 80%. L’important est que ce chiffre<br />
soit très supérieur aux 50% jadis accordés par les autres compagnies.<br />
« L’affaire la plus avantageuse qui ait jamais été conclue jusqu’à ce jour<br />
dans n’importe quelle partie <strong>du</strong> monde », déclare donc Ahmed Zaki Al-<br />
Yamani : c’est exactement l’impression que nous avons eue après avoir examiné<br />
un bon millier de contrats de ce genre.<br />
Or, les signataires français de ce contrat ne sont pas des philanthropes.<br />
Une conclusion s’impose donc : les pays pro<strong>du</strong>cteurs de <strong>pétrole</strong> ont été<br />
exploités par tous leurs clients précédents :<br />
D’où leurs rébellions fréquentes. Si l’on pouvait savoir entre quelles<br />
mains sont tombés les ahurissants profits <strong>du</strong> cartel, il est probable qu’on<br />
découvrirait <strong>du</strong> même coup la véritable structure interne <strong>du</strong> gouvernement<br />
mondial <strong>du</strong> <strong>pétrole</strong>..<br />
Les trusts se défendent, bien enten<strong>du</strong>, de réaliser des super-bénéfices –<br />
comme ils se défendent de vouloir en quoi que ce soit gouverner la planète – et<br />
sans doute les responsables officiels sont-ils. effectivement inconscients dans la<br />
plupart des cas de cet état de fait. Ils estiment se trouver à la tête d’entreprises<br />
normales, réalisant des profits normaux destinés à être réinvestis pour se<br />
défendre au mieux dans le cadre de la libre concurrence capitaliste. Citons à<br />
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