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APPRÉCIATIF BIEN- /MAL- int. + RÉPÉTITIF BI(S)- int. + Préfixes intensifs français et italiens adj. AC (bienheureux/ malheureux) part. p. AC (bienaimé/maladroit) n. AC (bisaïeul) adj. AC (bimensuel) adj. NAC dér. (bimestriel) BENE- /MALE- int. + adj. AC (benparlante/maldestro) part. P. AC (benamato/bendisposto) BI(S)- int. + n. NAC paras. (bilinguismo) n. SA it (bisolfato) adj. AC (bimensile) Il est possible, dès lors, d’isoler un cadre constructionnel général à l’intérieur duquel tous les éléments préfixaux intensifs d’origine grecque et latine que nous avons considérés peuvent s’insérer, en fonction, évidemment, de leur degré de pénétration, d’ancrage dans le lexique : préf. + élmt. S NA gr préf. + élmt. S NA lt/gr préf. + n. S A fr/it préf. + adj. dér. S A fr/it préf. + adj. S A fr/it préf. n. dér. S A fr/it préf. + n. AC fr/it préf. + adj. dér. AC fr/it préf. + adj. AC fr/it préf. + n. dér. AC fr/it préf. + v. AC fr/it préf. + n. dév. AC fr/it Les préfixes jouissent, dans le système, de statuts différents ; nous en avons isolé six : 1. préfixes grecs ou latins à « vocation » scientifique, ayant conservé pleinement ce statut et n’étant pas du tout ou très peu productifs dans la langue non scientifique et/ou technique (per- ; hémi-/emi- ; sub- ; hypo-/ipo-) ; ils ne sont pas commutables. 2. préfixes grecs ou latins à « vocation » scientifique – les plus nombreux – étant devenus peu à peu productifs dans d’autres champs et dans la langue commune, ayant donc abandonné leur vocation pour entrer en formation avec des bases du vocabulaire commun français ou italien et ayant conservé 39
40 Les formations par préfixation intensive grecque et latine ... ou acquis une valeur intensive (hyper-/iper- ; super-; ultra- ; extra- ; macro- ; micro- ; méga-/mega- ; supra- ). 3. éléments grecs ou latins ayant été extraits de mots autonomes latins ou de la langue commune et étant devenus préfixes intensifs (maxi- ; mini- ; extra-). 4. préfixes grecs ou latins à vocation scientifique ou pas étant peu à peu devenus productifs dans d’autres champs et dans la langue commune, ayant conservé ou acquis une valeur intensive et une certaine autonomie lexicale en s’isolant en tant que nom ou adjectif invariable et ayant ainsi subi un changement de classe grammaticale (maxi ; mini ; super ; extra ; ultra ; hyper). 5. Mots autonomes, prépositions, adverbes, adjectifs et substantifs du vocabulaire commun français et italien (sous/sotto- ; tout-/tutto- ; bien-/ bene- ; mal-/male- ; presque/quasi- ; demi-/mezzo-) ayant acquis le statut de préfixes et dont certains (adjectifs) ont conservé la flexion (accord au féminin) caractéristique de la classe grammaticale à laquelle ils appartiennent à l’origine (mezzo- ; tutto-/tout-). 6. préfixes grecs ou latins n’ayant pas, à l’origine, de vocation scientifique et étant productifs dans d’autres champs et dans la langue commune (archi- /arci- ; stra- ; sovra- ; sopra- ; mi- ; semi-). Ces constatations nous permettent d’ores et déjà de formuler un certain nombre de déductions quant au statut des préfixes qui proviennent, justement, des langues mères et qui constituent une bonne part de l’ensemble que nous venons d’observer. Elles nous consentent tout d’abord de réfléchir à l’étiquette « savant » qui leur est généralement attribuée. Cette dernière est déterminée, nous l’avons dit, par leur origine mais elle se trouve doublement justifiée si l’on sait que l’élément grec ou latin devient, dès le XVIII e siècle, un constituant privilégié pour la formation d’un vocabulaire scientifique et technique appelé aussi savant 27 . Ce lien étroit entre la nature des formants et les champs de la science et de la technique – qui transparaît de façon assez évidente des tableaux ci-dessus – nous renvoie presque automatiquement à la composition allogène et de suite à toutes les problématiques qui lui sont propres. La particule grécolatine, quelle qu’elle soit, est porteuse d’un degré de scientificité et/ou de technicité qui lui vient de son degré de pénétration des deux champs en question, cette même scientificité/technicité étant apte, au fil du temps, à varier (ou à ne pas varier) : elle peut ne jamais se vérifier, s’amenuiser ou s’intensifier. Disons que pour les éléments qui nous intéressent elle s’est amenuisée ou n’a jamais existé. C’est au niveau de ce phénomène à la fois de « glissement » et de décollement du formant gréco-latin de sa base scientifique 27 Guilbert L., La créativité lexicale, cit., p. 225.
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