SERT 24_Janot.pdf - OpenstarTs - Università degli Studi di Trieste
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I. Préfixes intensifs français et italiens : typologies, spécificités et<br />
problématiques<br />
1. Objet de recherche : définition et objectifs<br />
Ces signes élémentaires constituent (…) un code<br />
particulier à l’intérieur du code général de la langue,<br />
avec lequel il n’est pas en contra<strong>di</strong>ction (dans la<br />
mesure où notamment il en respecte les règles<br />
phonologiques), mais en concurrence, et ceci depuis<br />
plusieurs siècles, car ce n’est pas d’hier que ces<br />
signes gréco-latins, simplement francisés,<br />
envahissent le territoire peuplé par les signes<br />
in<strong>di</strong>gènes (eux-mêmes provenant majoritairement du<br />
latin et même du grec, mais ayant passé par une série<br />
de transformations phonétiques qui les ont<br />
naturalisés français).<br />
Henri Cottez 1<br />
Le français et l’italien, à l’intérieur du système morphologique qui leur permet<br />
de traduire la notion de degré, <strong>di</strong>sposent d’un cadre consistant dans l’adjonction<br />
devant une base issue du vocabulaire commun, d’éléments d’origine grecque ou<br />
latine.<br />
Leur provenance des langues mères fait que l’on classe souvent ces<br />
éléments, appelés préfixes intensifs, sous la dénomination de « savants » 2 . Notre<br />
analyse se propose d’étu<strong>di</strong>er quelques éléments communs aux deux langues<br />
(archi-/arci- ; extra- ; hyper-/iper- ; méga-/mega- ; maxi- ; super- ; ultra- )<br />
1 Cottez H., 1988, Dictionnaire des structures du vocabulaire savant. Eléments et<br />
modèles de formation, Paris, Le Robert, p. X-XI.<br />
2 Nous attribuons à « savant » la définition qu’on lui donne généralement : « En<br />
linguistique <strong>di</strong>achronique, savant qualifie un emprunt <strong>di</strong>rect à la langue mère, par<br />
opposition à une forme dont l’évolution phonétique a été progressive et régulière,<br />
<strong>di</strong>te populaire » in Dubois J. et al., 1994, Dictionnaire de linguistique et des<br />
sciences du langage, Paris, Larousse ; il se trouve cependant que les éléments qui<br />
nous intéressent sont doublement connotés dès lors qu’ils entrent (nous verrons que<br />
c’est le cas d’un grand nombre d’entre eux) dans la formation de mots savants,<br />
entendus comme mots appartenant au vocabulaire scientifique et technique<br />
constituant ce que Kocourek R. (1991) appelle la « langue savante » in La langue<br />
française de la technique et de la science. Vers une linguistique de la langue<br />
savante, Wiesbaden, Brandstetter.