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SERT 24_Janot.pdf - OpenstarTs - Università degli Studi di Trieste

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Préfixes intensifs français et italiens<br />

C’est alors que les formations qui nous intéressent et qui sont le fruit d’une<br />

hybridation constituent pour certains une « zone d’intersection » 37 entre composition<br />

et dérivation pour lesquelles les critères de <strong>di</strong>stinction ne semblent pas<br />

suffire : l’autonomie ou la non autonomie lexicale des constituants, leur fonction<br />

grammaticale ou purement sémantique (préfixation/suffixation), leur étymologie,<br />

l’aspect formel des unités construites (agglutination, trait d’union ou<br />

<strong>di</strong>sjonction), la catégorie de ces dernières, ainsi que les mécanismes profonds<br />

générateurs des nouvelles constructions : para<strong>di</strong>gmatique (ou analogique), selon<br />

la théorie structuraliste, ou syntagmatique selon celle des générativistes.<br />

Ces questionnements et les incertitudes qui, paradoxalement, ressortent des<br />

très nombreuses études sur les éléments préfixaux, qui ont toutes leur vali<strong>di</strong>té,<br />

dès lors qu’on n’appartient pas à telle ou telle école, nous oblige à opter pour<br />

une conception globalisante. Nous sommes partie de l’article de Guilbert et<br />

Dubois 38 qui nous a permis de présenter le système des degrés et d’établir que<br />

les éléments appelés préfixes (intensifs) sont dénommés ainsi en raison de leur<br />

position à gauche de la base à laquelle ils s’adjoignent. Y adhérer permet de ne<br />

pas faire de <strong>di</strong>stinction entre les éléments communs des éléments d’origine<br />

grecque ou latine, ces derniers étant considérés comme des éléments <strong>di</strong>sponibles<br />

et productifs dans le même système. « Ces signes élémentaires constituent en<br />

effet un code particulier à l’intérieur du code général de la langue, avec lequel il<br />

n’est pas en contra<strong>di</strong>ction (dans la mesure où, notamment, il en respecte les<br />

règles phonologiques), mais en concurrence, et ceci depuis plusieurs siècles<br />

[…] » 39 Dans ce rapport de concurrence, ce n’est pas tant de les dénommer qui<br />

nous intéresse, mais de constater qu’il existe un ensemble d’éléments préfixaux<br />

constituant un système « générateur » de nombreuses unités dont les<br />

vocabulaires italiens et français contemporains s’enrichissent constamment.<br />

Nous pouvons donc nous interroger sur leur facteur de <strong>di</strong>sponibilité et de<br />

productivité et sur le mécanisme générateur de la procédure de formation qui est<br />

à la base de l’activité productrice des locuteurs contemporains créant de<br />

nouvelles unités lexicales. Cette activité relève, à notre avis, d’une procédure<br />

autant lexicale que grammaticale.<br />

Comment et pourquoi la plupart des éléments gréco-latins exprimant<br />

l’intensité, fonctionnant concurrement avec les élément intensifs du vocabulaire<br />

commun, continuent-ils à être si créateurs de formes néologiques dans le<br />

<strong>di</strong>scours contemporain ? Est-ce parce qu’ils sont solidement ancrés dans la<br />

linguistes, il est également possible de les rattacher à la préfixation si l’on tient<br />

compte de l’identité de statut entre ré-, sur- et sous- dans réévaluer, surévaluer et<br />

sous-évaluer. ».<br />

37 Niklas-Salminen A., La lexicologie, cit., p. 52.<br />

38 Guilbert L. et Dudois J., Formation du système préfixal intensif, cit.<br />

39 Cottez H., Dictionnaire des structures du vocabulaire savant, cit., pp. X-XI.<br />

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