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SERT 24_Janot.pdf - OpenstarTs - Università degli Studi di Trieste

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Préfixes intensifs français et italiens<br />

Le préfixe intensif gréco-latin tel qu’il nous apparaît aujourd’hui est, sans<br />

l’ombre d’un doute, le résultat d’un procès évolutif qui se traduit par le passage<br />

d’un statut de formant non autonome à vocation scientifique et/ou technique à<br />

celui de préfixe devenu productif dans le vocabulaire commun des deux<br />

langues, voire, à celui d’unité autonome. Nous assistons à un processus<br />

d’autonomisation et de mobilité intramorphologique et intrasémantique de<br />

l’élément − cette mobilité détermine aussi, pour certains éléments, le passage<br />

d’une valeur non intensive à une une valeur intensive correspondant<br />

respectivement à un sens propre et à un sens figuré − dans le sens où il devient<br />

<strong>di</strong>sponible et peut fonctionner concurremment avec les éléments communs<br />

(sous-/sotto-, etc.).<br />

C’est ainsi que, dans une optique synchronique, il nous semble pertinent de<br />

réserver l’appellation « savant » uniquement aux préfixes rentrant dans la sphère<br />

scientifique et/ou technique et d’opter, pour les éléments qui vont nous<br />

intéresser, pour une dénomination plus banale mais plus large : préfixes<br />

(intensifs) d’origine gréco-latine. 33<br />

b. formes : mécanismes<br />

L’élément initial (intensif) grec ou latin qui est devenu un affixe fonctionnel<br />

apte à s’associer avec des bases du vocabulaire commun, s’intègre, en<br />

synchronie, dans un processus de « créativité lexicale incessante » 34 . Nous<br />

devons à présent focaliser notre attention sur deux aspects importants pour une<br />

étude sur les formations par préfixation : la délimitation et donc la dénomination<br />

des<strong>di</strong>ts éléments dans un rapport, cette fois, préfixe-bases et les mécanismes<br />

générateurs qui déterminent leur <strong>di</strong>sponibilité dans la construction de nouvelles<br />

unités et, de ce fait, leur dynamique dans le procès néologique de la langue.<br />

Notre objectif consiste avant tout à désambiguïser l’approche théorique en<br />

outrepassant, tout d’abord, les fameux clivages composition-dérivation et<br />

composition-préfixation qui affleurent toujours dès lors qu’il s’agit d’analyser<br />

des formations hybrides par préfixation gréco-latine, dès lors qu’il s’agit, d’une<br />

façon plus générale, d’aborder des formes construites par antéposition d’une<br />

33 Les études récentes sur la préfixation gréco-latine bannissent l’appellation<br />

« savant » qui semble trop liée au champ et au vocabulaire scientifique. D. Corbin<br />

(2001) lui préfère « archéoconstituant », qui in<strong>di</strong>que bien qu’il s’agit d’éléments<br />

provenant des langues mères, mais qui a perdu toute connotation scientifique, in<br />

« Préfixes et suffixes : du sens aux catégories » in Journal of French Language<br />

<strong>Stu<strong>di</strong></strong>es, Vol. II, p. 44 ; dans la même optique, J.-F. Sablayrolles opte pour la<br />

terminologie de J. Tournier et parle de « paléomorphèmes » in La néologie en<br />

français contemporain, cit., p. 223.<br />

34 Cottez H., Dictionnaire des structures savantes, cit., p. XVII.<br />

43

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