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SERT 24_Janot.pdf - OpenstarTs - Università degli Studi di Trieste

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Préfixes intensifs français et italiens<br />

et/ou technique, et donc d’éloignement du champ scientifique et/ou technique,<br />

que se situe l’amont de notre étude.<br />

Les schémas constructionnels généraux susmentionnés correspondent d’une<br />

part aux combinaisons possibles des préfixes intensifs et non intensifs avec les<br />

bases mais ils sont particulièrement éclairants, dans les deux langues, quant au<br />

parcours « historique » de ces mêmes préfixes. Ils illustrent en effet les phases<br />

combinatoires à travers lesquelles les éléments préfixaux se sont installés et<br />

<strong>di</strong>ffusés dans les vocabulaires des langues respectives. Autrement <strong>di</strong>t, ils<br />

constituent une échelle permettant de visualiser aussi le ou les parcours<br />

constructionnels des préfixes depuis leur détachement de l’unité originelle qui<br />

les a générés dans le lexique en passant par leur date de productivité, entendue<br />

comme « moment où le formant se neutralise, se libérant de l’unité complexe<br />

pour fonctionner en association avec un autre formant et donner naissance à une<br />

nouvelle unité complexe laquelle n’appartient pas au lexique originel mais reste<br />

inscrite dans le système originel. » 28 Tous les préfixes ont une histoire dans la<br />

langue. Ils n’ont bien sûr pas le même « âge », la même origine et la même<br />

expansion. L’extension et la productivité d’un élément ne dépendent pas<br />

forcément de son origine et de sa date d’apparition dans le vocabulaire de la<br />

langue en question. Ainsi certains préfixes comme hémi-/emi-, per-, sub- ou<br />

hypo-/ipo-, bien qu’ayant une histoire plus ancienne, ne sont présents que dans<br />

le champ scientifique ; ils ne se combinent en effet qu’avec des bases non<br />

autonomes et autonomes appartenant au vocabulaire scientifique. 29 Les schémas<br />

constructionnels peu <strong>di</strong>versifiés montrent qu’ils ne se sont pas <strong>di</strong>ffusés dans<br />

d’autres champs, qu’ils ne se sont pas vulgarisés, qu’ils n’ont pas, au cours des<br />

siècles, pénétré dans le vocabulaire commun. En revanche, d’autres préfixes tout<br />

aussi anciens et ayant la même origine grecque ou latine présentent un cadre<br />

constructionnel très <strong>di</strong>versifié ; c’est le cas par exemple de hyper-/iper-, super-,<br />

ultra-, extra- qui, de leur cadre (+ formant non autonome savant) et de leur<br />

champ originel (scientifique ou technique) se sont répandus dans d’autres<br />

champs et dans la langue commune à travers des schémas de formation plus<br />

variés (+ nom savant autonome fr/it ; + nom/adjectif autonome commun fr/it ; +<br />

nom/adjectif autonome commun dérivé it/fr ; + verbe autonome commun it/fr ;<br />

+ nom autonome commun déverbal fr/it) allant jusqu’à changer de classe<br />

grammaticale et à acquérir une véritable autonomie lexicale. D’autres encore<br />

issus de mots latins anciens (maxi- ; mini-) ne s’insèrent comme préfixes que<br />

très tar<strong>di</strong>vement, devenant assez ou très productifs dans un champ spécifique<br />

puis dans la langue commune, à travers des schémas constructionnels très peu<br />

variés (+ nom autonome commun it/fr). Enfin, ajoutons que des préfixes issus<br />

28 Cottez H., Dictionnaire des structures du vocabulaire savant, cit., p. XVII.<br />

29 La productivité de hémi-/emi- et per- dans le champ scientifique est même<br />

actuellement considérée comme nulle.<br />

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