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SERT 24_Janot.pdf - OpenstarTs - Università degli Studi di Trieste

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Préfixes intensifs français et italiens<br />

de l’analyse sur lequel les <strong>di</strong>fférentes écoles linguistiques (de Darmesteter à<br />

Corbin) ont débattu et débattent encore. Les auteurs de manuels de lexicologie<br />

tion et de néologie qui ont pris leurs <strong>di</strong>stances par rapport à cette théorie. Toutefois,<br />

nous ne pouvons nier leur apport sur un aspect que nous ne cesserons de<br />

mentionner : la valeur grammaticale de l’élément préfixal. Relevant les limites et<br />

l’« insuffisance théorique » de l’analyse morphologique des formes construites,<br />

selon les critères classiques de <strong>di</strong>stinction entre dérivation et composition, Guilbert<br />

propose son analyse en se basant sur la relation syntagmatique selon laquelle « la<br />

construction lexicale repose sur des règles de syntaxe interne dont l’essentiel est<br />

une relation syntagmatique de déterminant à déterminé (le morphème de base<br />

déterminant l’élément affixé) », escamotant ainsi le problème de la <strong>di</strong>fférenciation<br />

entre dérivation (suffixation et préfixation) et composition et la « <strong>di</strong>fficulté de<br />

fonctionnement de certains éléments de composition comme les éléments savants<br />

qui n’entrent pas dans la <strong>di</strong>stinction entre unités autonomes et éléments non<br />

autonomes. » L’auteur choisit d’englober toutes les modalités de construction<br />

lexicale (suffixation, préfixation et composition) sous le même terme de<br />

« dérivation » en partant du principe que toutes reposent sur la transformation de<br />

phrases de <strong>di</strong>scours sous-jacentes.<br />

→ SUFFIXATION<br />

DERIVATION → PREFIXATION<br />

→ COMPOSITION<br />

C’est la structure de ces phrases de base qui permet de faire la <strong>di</strong>stinction entre un<br />

mot préfixé et un mot composé. La procédure de transformation est conçue selon<br />

des schémas se basant sur la relativisation pour les préfixés, à travers la relation<br />

entre préposition et adverbe et la catégorie du préfixe (archi-/arci- ; extra- ; hyper-<br />

/iper- ; super- ; ultra-), et la pré<strong>di</strong>cation pour les composés (maxi- ; méga-/mega-).<br />

in Guilbert L., De la formation des unités lexicales, cit., p. XXXII. Prenons les<br />

exemples :<br />

– un super-préfet est un préfet qui est au-dessus de du préfet; un homme politique<br />

ultra-nationaliste est un homme politique qui est très nationaliste (nationaliste à un<br />

degré extrême).<br />

– un maxi-manteau est un manteau qui est (très) grand ; un megaconcerto è un<br />

concerto che è (molto) importante.<br />

La théorie de Guilbert (comme celle de Darmesteter A., 1874, Traité de la<br />

formation des mots composés, p. 3 in Peytard J., Recherches sur la préfixation en<br />

français contemporain, cit., p. 13 : « Les rapports qui unissent la composition à la<br />

syntaxe sont trop évidents pour qu’il soit besoin d’y insister. Un mot composé est<br />

une proposition en raccourci et cela est si vrai que la question de la place du<br />

déterminé par rapport au déterminant se ramène à la question de la place de<br />

l’attribut dans la phrase indo-européenne primitive. » et de Benveniste E., 1974,<br />

Problèmes de linguistique générale, vol. 2, Paris, Galllimard, pp. 160-161 : « […]<br />

on ne peut […] plus expliquer la création des composés par la simple jonction<br />

immé<strong>di</strong>ate de deux signes antérieurs. Si la composition nominale était comme on la<br />

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