Exploitation du Bois Paradoxe de la Pauvrete et

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population dans les sites d’exploitation pour les travaux d’abattage des arbres, du sciage et
du transport des planches est à la base de la baisse de la production agricole, entraînant la
dépendance des zones forestières vis-à-vis des autres centres pour l’approvisionnement en
denrées alimentaires. C’est ainsi qu’on observe que les activités d’exploitation du bois
plongent les milieux concernés dans la famine, tous les bras actifs étant versés dans
l’exploitation forestière. Les paysans se nourrissent difficilement car ils ne cultivent plus, ils
ont pensé gagner leur pain quotidien en s’engageant comme ouvriers chez les exploitants
forestiers.
Par ailleurs, il a été constaté qu’il n’y a aucune trace d’amélioration d’habitat dans les sites
d’exploitation, en dépit de l’augmentation des populations dans les sites d’exploitation qui
s’est transformés en centres importants de négoce. On a déploré le manque d’infrastructures
socio – économiques de base, particulièrement les centres de santé.
A l’issue de l’enquête, l’on constate un écart criant entre l’enrichissement des exploitants
forestiers et l’appauvrissement des populations se trouvant dans les sites d’exploitation. Ce
paradoxe peut pousser à parler de la malédiction des ressources naturelles. Les ressources
forestières qui sont exploitées dans le territoire de Mambasa ne peuvent pas être
considérées à ce jour comme une opportunité de développement de cette contrée.
SECTION 2. : PROBLEMATIQUE DES JEUNES ET DES FEMMES.
Les données fournies lors de l’enquête sur terrain ont démontré que l’exploitation forestière
a des effets sur l’éducation des jeunes ainsi que sur la santé et la cohésion familiale. En
effet, l’exploitation forestière dans le territoire a entraîné la déperdition scolaire des jeunes et
la prostitution dans les sites forestiers, occasionnées non seulement par l’attrait aux petits
emplois offerts par les exploitants forestiers mais aussi par la démission du corps
enseignant attiré, lui aussi, par la mâne forestière.
En ce qui concerne les effets sur la santé et la cohésion familiale , on a relevé que le
manque de bonnes conditions hygiéniques et la promiscuité sont à l’origine de beaucoup de
maladies dans les sites d’exploitation du bois, notamment les maladies sexuellement
transmissibles ( VIH/SIDA…). On a également déploré la dislocation fréquente des
ménages des acteurs de l’exploitation forestière du fait de la séparation prolongée ou du
déplacement des conjoints vers des zones plus éloignées.
On a noté également que l’exploitation forestière influence le comportement des jeunes et
des femmes :
• De Katanga à Mantumbi (sur l’axe routier Mambasa –Beni), l’exploitation du bois
effectuée par ENRA n’a pas laissé de traces car les ouvriers rentrent dans la plus part de
cas à Beni. Mais à Alima, les activités de l’exploitation du bois a provoqué le
regroupement des personnes provenant des milieux différents : les autochtones, les
ouvriers et les exploitants forestiers. Cette promiscuité favorise la prostitution et la
débauche des jeunes et des femmes. On a signalé des cas des grossesses non
désirées, d’adultères commis par les ouvriers recrutés ailleurs et qui rentrent
précipitamment dans leurs milieux d’origine. Le taux de la scolarisation est très faible
pour les jeunes du milieu. Ils sont occupés par les exploitants forestiers.
• A Babofi (axe routier Mambasa – Bunia), le pont Ituri (à Bawanza) est devenu la plaque
tournante des activités de stockage et de chargement de bois en direction de Bunia et de
Beni. Ce carrefour est devenu un lieu où les jeunes et les femmes se donnent à la
prostitution d’où la propagation possible des maladies sexuellement transmissibles dans
les milieux.
• Au niveau de l’axe Mambasa - Mungbere, les femmes apportent de Mambasa des
denrées alimentaires comme du riz, du haricot, du poisson salé, de l’huile de palme, du
sel, de la boisson alcoolique,… pour ravitailler les ouvriers dans des sites d’exploitation
du bois et à l’occasion, elles s’adonnent à la prostitution avec les ouvriers des chantiers.