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n°3 - Mars 2011 - EntrEprEndrE<br />
dossier Business to business<br />
GESTION DE LA CLIENTèLE<br />
Les call centers du futur<br />
Les call centers manqueraient d’efficacité: faible qualification, main-d’œuvre offshore à prix<br />
réduit, outils peu intégrés. Mais les défis sont de taille: le nombre d’infos à gérer se multiplie,<br />
les outils se complexifient et, en même temps, les attentes évoluent. Comment transformer<br />
l’appel en un moment privilégié de rencontre avec le client ? Enquête et rencontre avec un<br />
expert.<br />
Un call center peut construire<br />
une vraie relation avec la<br />
clientèle, pour autant qu’il<br />
dispose à temps de l’information<br />
correcte. La plupart des organisations<br />
ont trop peu de pratique en la matière<br />
et ont besoin d’améliorer leur<br />
intégration de données et l’accessibilité<br />
des infos en temps réel. C’est ce<br />
qui ressort d’une enquête menée en<br />
été 2010 par le bureau d’études américain<br />
Loudhouse Research auprès de<br />
135 professionnels de call centers internes<br />
aux USA et en GB. C’est aussi<br />
globalement ce que nous confirme<br />
N-Allo, le plus grand call center en<br />
Belgique, où le marché de l’outsourcing<br />
connaît une forte concentration:<br />
seuls 4 acteurs (N-Allo, Sitel, IPG, SNT)<br />
serviraient 85% d’un marché représentant,<br />
en 2010, quelque 80 000 emplois<br />
(7% des actifs).<br />
besoins d’intégration<br />
Les impératifs technologiques adressés<br />
au secteur expliquent en partie<br />
sa concentration: les acteurs doivent<br />
consentir de lourds investissements en<br />
outils et en expertise pour répondre<br />
à des besoins d’intégration de plus en<br />
plus sophistiqués et aux exigences liées<br />
au succès des SMS, chats, médias sociaux...<br />
ce qui creuse l’écart entre petits<br />
et grands dans un marché à maturité<br />
qui évolue de 4 à 5% par an. Ce sera un<br />
défi clé pour le secteur en 2011: pouvoir<br />
connecter le centre d’appels à d’autres<br />
bases de données, à l’environnement<br />
online et aux autres systèmes opérationnels<br />
de l’entreprise. Tout en restant<br />
convivial pour le téléconseiller.<br />
Complexité accrue<br />
Un journaliste de Humo est allé jouer<br />
le rôle de téléconseiller auprès d’un call<br />
center un mois durant. Il en ressort que<br />
Un call center peut construire une vraie relation avec la<br />
clientèle, pour autant qu’il dispose à temps de l’information correcte.<br />
sa tâche n’est pas simple: 28 applications<br />
à ouvrir…<br />
Peter Volkaerts, Marketing & Sales Manager<br />
chez N-Allo: «Nos agents doivent<br />
à présent travailler dans les systèmes<br />
back-end du client, développés en SAP<br />
et peu adaptés au téléconseiller ; nous<br />
créons donc une application qui va<br />
chercher l’information à sa place. C’est<br />
le«Unified Agent Desktop», le cost to<br />
serve en est amélioré: le traitement est<br />
plus rapide, il réduit le temps d’attente<br />
du client, la durée d’interaction et donc<br />
le coût final.<br />
Cosourcing<br />
«Via le Software as a Service, les clients<br />
font de plus en plus appel à notre plateforme<br />
à distance (Voice Over IP). Notre<br />
mission évolue, nous auditons les besoins,<br />
conseillons des solutions et proposons<br />
notre plateforme de communication.<br />
Ensuite, nous suppléons avec nos<br />
équipes en cas de surcharge ou hors des<br />
heures d’ouverture du donneur d’ordre»,<br />
explique Peter Volkaerts.<br />
upgrading des profils<br />
Pour améliorer la rétention du<br />
personnel, des profile levels sont<br />
introduits: différents niveaux de<br />
compétences sont exigés selon la<br />
formation, le type de projets à gérer et<br />
le degré de complexité des interactions.<br />
On professionnalise le suivi, axé tant<br />
sur la qualité que la productivité. «Une<br />
vente B2B requiert d’autres aptitudes<br />
que ce que l’on attend d’un jeune qui<br />
débute sur une étude de marché»,<br />
souligne Peter Volkaerts (N-Allo).<br />
L’ouverture aux nouveaux médias<br />
induit enfin des compétences plus<br />
écrites qu’orales, ce qui plaide pour<br />
l’engagement de candidats plus jeunes.<br />
Qu’est-ce qui fera la différence ? Le call<br />
center ne pourra plus se contenter de<br />
répondre à 80% des appels endéans les<br />
20 sec. Chaque agent, muni des infos<br />
utiles, devra satisfaire le client, voire le<br />
citoyen, comme s’il le connaissait déjà<br />
et participera ainsi au capital confiance<br />
de l’organisation.<br />
Sylvie Cousin<br />
© PhotoAlto/Reporters